Les rêves de Kant étaient imprégnés d’odeurs de merde et de sang, assourdis de cris plaintifs et de lamentations, mais juste sous ses yeux se présentait une main tendue. Il l’a saisie. Elle était froide, comme l’acier.
« Hayase ! »
D’un cri, Kant s’échappa de ses cauchemars et se redressa sur son lit de fortune. De nombreuses gouttes de sueurs perlaient sur son front et ses yeux ruisselaient. Autour de lui le tumulte régnait, mais personne n’eut l’air de s’apercevoir qu’il pleurait. Son bras droit le faisait extrêmement souffrir, il était comme parcouru par des millions de fourmis givrées… Soudain, les souvenirs de la bataille lui revinrent : l’envoûtement de Lust, la foudre d’Elisabeth, le souffle gelé de Greed, et surtout… la disparition soudaine d’Hayase. Où était-elle à présent ? Était-elle toujours en vie ? Toutes les craintes morbides qu’il eût éprouvées quelques semaines plus tôt, lorsqu’il entreprit de la tirer des griffes du Gouvernement, l’assaillirent derechef. Encore trop faible pour geindre, Kant s’abandonna sur sa couchette improvisée et ferma les yeux. Rapidement, la lumière se dissipa.
Il ne refit surface que quelques heures plus tard. Les coups rageurs assenés par les Pacifistas à l’entrée de « Là-Dessous » tambourinaient dans toute la cité troglodyte, et à ces échos se mêlaient les râles des révolutionnaires blessés. Perdu, songea Kant, nous avons perdu. Quitte à raviver la douleur de son bras, il se redressa et mit les pieds-à-terre. Tout autour de lui, le chahut s’était dissipé. Les révolutionnaires embusqués étaient aux aguets, mais tout déboussolé qu’il était, Kant n’aurait su dire pourquoi. Soudain surgis devant lui son ami Varnor Lundvik.
« Te voilà sur pieds, enfin… Au moins, tu es de nouveau conscient.
- Du vin… dit-il sur un ton de supplicié. Du vin, et Hayase ?
Il lui était douloureux de parler, comme s’il était resté trop longtemps silencieux.
- Du vin ? Oui, peut-être. Je vais voir si quelqu’un à tâché d’emporter sa cave avant de fuir pour sa vie…. Et Hayase ? De qui parles-tu ? »
Lundvik, bien en peine d’avoir perdu les précieuses planches de ses théâtres, remercia tout de même Kant pour le dévouement dont il venait de faire preuve face aux Capitaines Corsaires. Le dramaturge l’aida à se relever et lui fit le point sur la situation, tandis qu’ils parcouraient à pas lents les couloirs silencieux de la cité sous la cité. La tension était presque palpable, mais Kant ne parvint pas à conserver son calme.
« Hayase n’est pas là ! s’exclama-t-il en s’émancipant de l’appui de Lundvik. Elle est encore au-dessus !
- Il n’y a rien ni personne au-dessus, Kant. Que la Mort. Ressaisis-toi ! »
Soudain, il se souvint : il possédait encore la vivre-card de sa nakama, bien à l’abri dans une de ses poches intérieures. La chance voulut que l’assaut foudroyant d’Elisabeth épargne sa précieuse relique. Kant sortit la vivre-card, qui était certes quelque-peu abimée, mais toujours entière. En vie… dit-il pour lui-même. Elle est en vie…
Tout les révolutionnaires étaient postés auprès des différentes issues de « là-Dessous ». Certains s’apprêtaient à affronter les Pacifistas, tandis que les autres en profiteraient pour prendre la fuite. Personne ne semblait se soucier de la possibilité de porter secours à de quelconques survivants, au-dessus, où la mort fauchait à grands coups.
« Lundvik ! dit-Kant tout en replongeant la vivre-card dans sa poche.
- Oui ?
- Navré pour tes théâtres. »
Touché par une telle considération, Varnor Lundvik voulut apposer sa main sur l’épaule de son ami pour lui signifier sa gratitude. Mais à peine eut-il le temps de s’en approcher que la silhouette de Kant s’évaporait déjà, se métamorphosant subitement en une espèce de machine de forage métallique, perçant et s’enfonçant au travers du mur devant lui. Le trou laissé dans son sillage ne mesurait pas plus d’un mètre de diamètre, et le dramaturge eut beau hurler désespérément à son ami pour qu’il revienne, celui-ci s’était déjà profondément enfoncé dans les entrailles de Jaya.
Kant parvint à la surface. Les odeurs qu’il y découvrit n’étaient pas sans rappeler celles de ses rêves, auxquelles s’ajoutaient les fumets de viande et de bois carbonisés. La Cité Caravelle n’était plus, seules quelques irréductibles bâtisses se dressaient encore parmi les ruines recouvertes de suie. Instinctivement, Kant dirigea son regard vers le Grand Théâtre où il se trouvait au début de la bataille, mais il n’y vit que le néant. L’âcreté de la fumée le suffoquait, tandis que la vue des restes humains jonchant le sol manquèrent de le faire dégobiller. Si l’on occultait l’incessant fracas des Pacifistas s’acharnant à pénétrer « Là-Dessous », le monde autour était étrangement silencieux. Les lamentations et les supplications avaient cessé, personne n’avait survécu à l’assaut.
Accroupi parmi les décombres fumants, Kant mobilisa ses souvenirs afin de retrouver la trace d’Hayase. La dernière fois qu’il la vit, elle combattait aux abords du port, affrontant une des subordonnées de Lust. Peut-être s’y trouvait-elle encore ? Poussé par cette pensée, il concentra toute son intention en direction du port, d’où il sentit parvenir une énergie invisible, mais palpable… Son Haki de l’Observation s’éveillait progressivement, et il percevait la présence d’êtres vivants… Parmi ces auras indistinguibles, celle d'une femme émergea, puissante et étrangement familière. Mû par l’espoir et l’inconscience, Kant décida de se fier à ce nouveau pouvoir qui s’éveillait en lui et de se diriger vers le port.
Non sans prendre quelques précautions…
D’un coup d’un seul, le révolutionnaire se métamorphosa en une petite bouilloire sphérique. Il espérait ainsi tromper d’éventuels ennemis rôdant aux alentours et s’approcher du port sans se faire remarquer. Fervemment déterminé, Kant roula sur lui-même, slalomant entre les décombres, se rapprochant toujours plus de cette énergie qu’il espérait être celle de sa nakama...
« Hayase ! »
D’un cri, Kant s’échappa de ses cauchemars et se redressa sur son lit de fortune. De nombreuses gouttes de sueurs perlaient sur son front et ses yeux ruisselaient. Autour de lui le tumulte régnait, mais personne n’eut l’air de s’apercevoir qu’il pleurait. Son bras droit le faisait extrêmement souffrir, il était comme parcouru par des millions de fourmis givrées… Soudain, les souvenirs de la bataille lui revinrent : l’envoûtement de Lust, la foudre d’Elisabeth, le souffle gelé de Greed, et surtout… la disparition soudaine d’Hayase. Où était-elle à présent ? Était-elle toujours en vie ? Toutes les craintes morbides qu’il eût éprouvées quelques semaines plus tôt, lorsqu’il entreprit de la tirer des griffes du Gouvernement, l’assaillirent derechef. Encore trop faible pour geindre, Kant s’abandonna sur sa couchette improvisée et ferma les yeux. Rapidement, la lumière se dissipa.
Il ne refit surface que quelques heures plus tard. Les coups rageurs assenés par les Pacifistas à l’entrée de « Là-Dessous » tambourinaient dans toute la cité troglodyte, et à ces échos se mêlaient les râles des révolutionnaires blessés. Perdu, songea Kant, nous avons perdu. Quitte à raviver la douleur de son bras, il se redressa et mit les pieds-à-terre. Tout autour de lui, le chahut s’était dissipé. Les révolutionnaires embusqués étaient aux aguets, mais tout déboussolé qu’il était, Kant n’aurait su dire pourquoi. Soudain surgis devant lui son ami Varnor Lundvik.
« Te voilà sur pieds, enfin… Au moins, tu es de nouveau conscient.
- Du vin… dit-il sur un ton de supplicié. Du vin, et Hayase ?
Il lui était douloureux de parler, comme s’il était resté trop longtemps silencieux.
- Du vin ? Oui, peut-être. Je vais voir si quelqu’un à tâché d’emporter sa cave avant de fuir pour sa vie…. Et Hayase ? De qui parles-tu ? »
Lundvik, bien en peine d’avoir perdu les précieuses planches de ses théâtres, remercia tout de même Kant pour le dévouement dont il venait de faire preuve face aux Capitaines Corsaires. Le dramaturge l’aida à se relever et lui fit le point sur la situation, tandis qu’ils parcouraient à pas lents les couloirs silencieux de la cité sous la cité. La tension était presque palpable, mais Kant ne parvint pas à conserver son calme.
« Hayase n’est pas là ! s’exclama-t-il en s’émancipant de l’appui de Lundvik. Elle est encore au-dessus !
- Il n’y a rien ni personne au-dessus, Kant. Que la Mort. Ressaisis-toi ! »
Soudain, il se souvint : il possédait encore la vivre-card de sa nakama, bien à l’abri dans une de ses poches intérieures. La chance voulut que l’assaut foudroyant d’Elisabeth épargne sa précieuse relique. Kant sortit la vivre-card, qui était certes quelque-peu abimée, mais toujours entière. En vie… dit-il pour lui-même. Elle est en vie…
Tout les révolutionnaires étaient postés auprès des différentes issues de « là-Dessous ». Certains s’apprêtaient à affronter les Pacifistas, tandis que les autres en profiteraient pour prendre la fuite. Personne ne semblait se soucier de la possibilité de porter secours à de quelconques survivants, au-dessus, où la mort fauchait à grands coups.
« Lundvik ! dit-Kant tout en replongeant la vivre-card dans sa poche.
- Oui ?
- Navré pour tes théâtres. »
Touché par une telle considération, Varnor Lundvik voulut apposer sa main sur l’épaule de son ami pour lui signifier sa gratitude. Mais à peine eut-il le temps de s’en approcher que la silhouette de Kant s’évaporait déjà, se métamorphosant subitement en une espèce de machine de forage métallique, perçant et s’enfonçant au travers du mur devant lui. Le trou laissé dans son sillage ne mesurait pas plus d’un mètre de diamètre, et le dramaturge eut beau hurler désespérément à son ami pour qu’il revienne, celui-ci s’était déjà profondément enfoncé dans les entrailles de Jaya.
° ° °
Kant parvint à la surface. Les odeurs qu’il y découvrit n’étaient pas sans rappeler celles de ses rêves, auxquelles s’ajoutaient les fumets de viande et de bois carbonisés. La Cité Caravelle n’était plus, seules quelques irréductibles bâtisses se dressaient encore parmi les ruines recouvertes de suie. Instinctivement, Kant dirigea son regard vers le Grand Théâtre où il se trouvait au début de la bataille, mais il n’y vit que le néant. L’âcreté de la fumée le suffoquait, tandis que la vue des restes humains jonchant le sol manquèrent de le faire dégobiller. Si l’on occultait l’incessant fracas des Pacifistas s’acharnant à pénétrer « Là-Dessous », le monde autour était étrangement silencieux. Les lamentations et les supplications avaient cessé, personne n’avait survécu à l’assaut.
Accroupi parmi les décombres fumants, Kant mobilisa ses souvenirs afin de retrouver la trace d’Hayase. La dernière fois qu’il la vit, elle combattait aux abords du port, affrontant une des subordonnées de Lust. Peut-être s’y trouvait-elle encore ? Poussé par cette pensée, il concentra toute son intention en direction du port, d’où il sentit parvenir une énergie invisible, mais palpable… Son Haki de l’Observation s’éveillait progressivement, et il percevait la présence d’êtres vivants… Parmi ces auras indistinguibles, celle d'une femme émergea, puissante et étrangement familière. Mû par l’espoir et l’inconscience, Kant décida de se fier à ce nouveau pouvoir qui s’éveillait en lui et de se diriger vers le port.
Non sans prendre quelques précautions…
¡ Pfiouf !
D’un coup d’un seul, le révolutionnaire se métamorphosa en une petite bouilloire sphérique. Il espérait ainsi tromper d’éventuels ennemis rôdant aux alentours et s’approcher du port sans se faire remarquer. Fervemment déterminé, Kant roula sur lui-même, slalomant entre les décombres, se rapprochant toujours plus de cette énergie qu’il espérait être celle de sa nakama...
- Techniques utilisées:
- # Gaïa (Micro/Méso) : Grâce à ses pouvoirs, Kant se transforme en foreuse et s’enfonce dans le sol. Cette technique lui permet de circuler sous terre à grande vitesse, et d'aussi bien esquiver des attaques que de creuser des galeries pour s’enfuir ou surprendre un adversaire.
# Micro-polymorphie : Sous n’importe laquelle de ses formes, Kant est capable de se métamorphoser instantanément en un petit objet et de se mouvoir.
# Haki de l’Observation I : La maîtrise du Haki de l’Observation de niveau I permet à Kant de ressentir la présence de tous les êtres vivants dans un périmètre restreint, tel un village ou le quartier d'une grande ville.