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[Event Terminus Jaya] Dans la gueule du loup

    Les rêves de Kant étaient imprégnés d’odeurs de merde et de sang, assourdis de cris plaintifs et de lamentations, mais juste sous ses yeux se présentait une main tendue. Il l’a saisie. Elle était froide, comme l’acier.

« Hayase ! »

D’un cri, Kant s’échappa de ses cauchemars et se redressa sur son lit de fortune. De nombreuses gouttes de sueurs perlaient sur son front et ses yeux ruisselaient. Autour de lui le tumulte régnait, mais personne n’eut l’air de s’apercevoir qu’il pleurait. Son bras droit le faisait extrêmement souffrir, il était comme parcouru par des millions de fourmis givrées… Soudain, les souvenirs de la bataille lui revinrent : l’envoûtement de Lust, la foudre d’Elisabeth, le souffle gelé de Greed, et surtout… la disparition soudaine d’Hayase. Où était-elle à présent ? Était-elle toujours en vie ? Toutes les craintes morbides qu’il eût éprouvées quelques semaines plus tôt, lorsqu’il entreprit de la tirer des griffes du Gouvernement, l’assaillirent derechef. Encore trop faible pour geindre, Kant s’abandonna sur sa couchette improvisée et ferma les yeux. Rapidement, la lumière se dissipa.

    Il ne refit surface que quelques heures plus tard. Les coups rageurs assenés par les Pacifistas à l’entrée de « Là-Dessous » tambourinaient dans toute la cité troglodyte, et à ces échos se mêlaient les râles des révolutionnaires blessés. Perdu, songea Kant, nous avons perdu. Quitte à raviver la douleur de son bras, il se redressa et mit les pieds-à-terre. Tout autour de lui, le chahut s’était dissipé. Les révolutionnaires embusqués étaient aux aguets, mais tout déboussolé qu’il était, Kant n’aurait su dire pourquoi. Soudain surgis devant lui son ami Varnor Lundvik.

« Te voilà sur pieds, enfin… Au moins, tu es de nouveau conscient.
- Du vin… dit-il sur un ton de supplicié. Du vin, et Hayase ?
Il lui était douloureux de parler, comme s’il était resté trop longtemps silencieux.
- Du vin ? Oui, peut-être. Je vais voir si quelqu’un à tâché d’emporter sa cave avant de fuir pour sa vie…. Et Hayase ? De qui parles-tu ? »

Lundvik, bien en peine d’avoir perdu les précieuses planches de ses théâtres, remercia tout de même Kant pour le dévouement dont il venait de faire preuve face aux Capitaines Corsaires. Le dramaturge l’aida à se relever et lui fit le point sur la situation, tandis qu’ils parcouraient à pas lents les couloirs silencieux de la cité sous la cité. La tension était presque palpable, mais Kant ne parvint pas à conserver son calme.

« Hayase n’est pas là ! s’exclama-t-il en s’émancipant de l’appui de Lundvik. Elle est encore au-dessus !
- Il n’y a rien ni personne au-dessus, Kant. Que la Mort. Ressaisis-toi ! »

Soudain, il se souvint : il possédait encore la vivre-card de sa nakama, bien à l’abri dans une de ses poches intérieures. La chance voulut que l’assaut foudroyant d’Elisabeth épargne sa précieuse relique. Kant sortit la vivre-card, qui était certes quelque-peu abimée, mais toujours entière. En vie… dit-il pour lui-même. Elle est en vie…

Tout les révolutionnaires étaient postés auprès des différentes issues de « là-Dessous ». Certains s’apprêtaient à affronter les Pacifistas, tandis que les autres en profiteraient pour prendre la fuite. Personne ne semblait se soucier de la possibilité de porter secours à de quelconques survivants, au-dessus, où la mort fauchait à grands coups.

« Lundvik ! dit-Kant tout en replongeant la vivre-card dans sa poche.
- Oui ?
- Navré pour tes théâtres. »

Touché par une telle considération, Varnor Lundvik voulut apposer sa main sur l’épaule de son ami pour lui signifier sa gratitude. Mais à peine eut-il le temps de s’en approcher que la silhouette de Kant s’évaporait déjà, se métamorphosant subitement en une espèce de machine de forage métallique, perçant et s’enfonçant au travers du mur devant lui. Le trou laissé dans son sillage ne mesurait pas plus d’un mètre de diamètre, et le dramaturge eut beau hurler désespérément à son ami pour qu’il revienne, celui-ci s’était déjà profondément enfoncé dans les entrailles de Jaya.


° ° °


    Kant parvint à la surface. Les odeurs qu’il y découvrit n’étaient pas sans rappeler celles de ses rêves, auxquelles s’ajoutaient les fumets de viande et de bois carbonisés. La Cité Caravelle n’était plus, seules quelques irréductibles bâtisses se dressaient encore parmi les ruines recouvertes de suie. Instinctivement, Kant dirigea son regard vers le Grand Théâtre où il se trouvait au début de la bataille, mais il n’y vit que le néant. L’âcreté de la fumée le suffoquait, tandis que la vue des restes humains jonchant le sol manquèrent de le faire dégobiller. Si l’on occultait l’incessant fracas des Pacifistas s’acharnant à pénétrer « Là-Dessous », le monde autour était étrangement silencieux. Les lamentations et les supplications avaient cessé, personne n’avait survécu à l’assaut.

    Accroupi parmi les décombres fumants, Kant mobilisa ses souvenirs afin de retrouver la trace d’Hayase. La dernière fois qu’il la vit, elle combattait aux abords du port, affrontant une des subordonnées de Lust. Peut-être s’y trouvait-elle encore ? Poussé par cette pensée, il concentra toute son intention en direction du port, d’où il sentit parvenir une énergie invisible, mais palpable… Son Haki de l’Observation s’éveillait progressivement, et il percevait la présence d’êtres vivants… Parmi ces auras indistinguibles, celle d'une femme émergea, puissante et étrangement familière. Mû par l’espoir et l’inconscience, Kant décida de se fier à ce nouveau pouvoir qui s’éveillait en lui et de se diriger vers le port.
Non sans prendre quelques précautions…

¡ Pfiouf !
[Event Terminus Jaya] Dans la gueule du loup  4drc

D’un coup d’un seul, le révolutionnaire se métamorphosa en une petite bouilloire sphérique. Il espérait ainsi tromper d’éventuels ennemis rôdant aux alentours et s’approcher du port sans se faire remarquer. Fervemment déterminé, Kant roula sur lui-même, slalomant entre les décombres, se rapprochant toujours plus de cette énergie qu’il espérait être celle de sa nakama...


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海 賊

∆ Feat. Kant ∆


Othar était mort. Bel et bien mort et plus d'une fois. Méria l'avait tué et son corps mutilé ne laissait pas le moindre doute. Même si sa prime allait revenir à la corsaire au final, il n'avait pas manqué de sérieusement l'amoché. Lui et cette saloperie de connasse qui l'avait attaqué dans le dos. Tout ce qui comptait, c'était la victoire, et Greed avait gagné. Bien que satisfaite, elle était sortie de l'assaut du port à la fois blessée et fatiguée. S'avouait-elle vaincue pour autant ? Loin de là. Grâce à l'aide providentielle de quelques médecins de la scientifique, elle fut vite remise sur pieds. Les scientifiques lui prodiguèrent les premiers soins avant de lui injecter un étrange cocktail composés tant de médicaments que de drogues dont les noms lui échappaient. En un rien de temps, elle sentit un formidable boost d'énergie, mais elle savait que ce ne serait certainement que temporaire. Il devait s'agir d'un mélange d'antidouleurs, d'adrénaline et peut-être aussi d'un peu de méthamphétamine. En somme, rien de bon ni pour elle ni son organisme, mais elle s'en moquait et les membres de la scientifique également. Elle allait pouvoir retourner à la castagne, c'était tout ce qui comptait.


« Je vous conseille de vous hydrater régulièrement avec ça dans le sang.

- Ah bon ? T'as de l'eau sur toi ?

- Non.

- Bah ferme ta gueule alors. »



Levant les yeux au ciel, le toubib détourna le dos et prit congé de l'insupportable corsaire. Même si elle se sentait mieux, elle savait que son corps n'était pas parfaitement remis et elle avait toujours un peu mal. Sans une envie débordante, elle prit la direction de l'entrée de la cité qui faisait la jonction avec le port. Se servant de son flair formidable, la Louve commença à traquer lentement mais méthodiquement les rares survivants agonisant sous les décombres. Bien évidement, son but n'était pas de les sauver mais de les achever. Laissant les pacifistas débusquer les révolutionnaires sou terre, elle préférait mettre à mort ceux à sa portée. De toute façon, tous n'étant pas mort, il finirait par y avoir de nouveaux affrontements où elle pourrait se rendre. Un sabre à la main, elle achevait ses victimes quant elle sentit une odeur s'approcher relativement rapidement. Ce n'était pas la première qu'elle la sentait, mais elle n'arrivait pas à se souvenir à qui elle pouvait appartenir. Intriguée, elle retira lentement son arme ensanglantée du corps de sa victime en faisant quelques pas vers la piste qui s'offrait à elle. Rangeant finalement le sabre, elle prit sa forme animale et se mit à traquer l'odeur inconnue. Quelle ne fut pas sa surprise, quelques minutes plus tard, quand elle se retrouva face à une grosse bouilloire en train d'avancer toute seule.


« Qu'est-ce que c'est que ce gros bordel... »


S'arrêtant sur place, la corsaire ouvrit de grand yeux en se baissant sur ses pattes. Une telle chose n'était pas naturelle et elle sentait très clairement qu'un être vivant était dedans. S'agissait-il d'un animal ou d'un étrange pouvoir émanant d'un fruit du démon ? Dur à dire, mais il fallait faire le point là dessus.


« Oy ! Y'a quelqu'un là dedans ? »



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    Slalomant entre les cadavres et les débris, Kant se rapprochait toujours plus de cette mystérieuse énergie qui l’avait interpellé. Les fumets des corps calcinés lui donnaient la nausée, mais la petite bouilloire qu’il était persévérait, toujours dans la même direction. À cette aura si prégnante qui lui servait de phare dans l’obscurité s’ajoutaient des voix et des forces beaucoup plus faibles, dispersées çà et là. Il imputa d’abord ces interférences indésirables à la faiblesse de son Haki de l’Observation, mais il perçut distinctement que certaines de ces voix faibles et continues s’éteignaient subitement. Toutes venaient du même endroit, et Kant convergeait vers elles.

Peut-être qu’Hayase s’évertuait en vain à sauver la vie à de pauvres victimes de l’assaut ? Ou, peut-être, était-elle contrainte de les achever pour les libérer d’insoutenables souffrances ? Cette perspective fit frémir le révolutionnaire, qui poursuivit sa route malgré tout. Bientôt, il fut assez proche pour délaisser son Haki au profit de ses sens, et plus particulièrement de son flair. Une odeur le turlupinait… Elle était familière et pourtant, ce n’était pas celle d’Hayase. La bataille l’avait tant hébété qu’il ne parvenait même pas à s’en souvenir dans son intégralité, alors déterminer à qui pouvait bien appartenir cette odeur… cela relevait du miracle. Mais aucun miracle d’advint.

Quand la voix l’interpella, Kant se figea. Quelques secondes s’écoulèrent avant que ne se soulève le couvercle de la petite bouilloire, laissant distinctement apparaître une tête de Tanuki observant fébrilement les alentours. Un regard intense aux pupilles bleues et vertes se fixa sur lui. Le couvercle se referma aussitôt.

« Non, y'a personne ! »

La peur saisit Kant ; son cœur, -à supposer qu’il en avait un sous cette forme- battait à tout rompre. Il se figea, aussi immobile que possible, réduisant même sa respiration à un souffle inaudible. Ses pensées et ses pires craintes se bousculèrent dans son esprit. C’est Greed ! Bougre d’idiot de théière qui roule ! La douleur lancinante qui habitait son bras suite à l’attaque de la Capitaine Corsaire se raviva soudainement. Je vais mourir, gelé ou dévoré jusqu’aux os. Comme s’il vivait ses derniers instants, Kant repensa à tout ce qu’il avait enduré, réalisant la chance inouïe d’avoir survécu à cette immense bataille et qu’il avait, hélas, lamentablement gâchée. L’énergie du désespoir stimula ses méninges : Peut-être qu’elle n’y verra que du feu ? Ou, peut-être que je peux l’amadouer ? Oui… Entre canidés, on ne se dévore pas de toute façon… je crois.

Le bruit sourd d’un objet se brisant retentit. Était-ce Méria qui avançait d’un pas ou simplement un bâtiment qui s’écroulait quelques mètres plus loin ? Kant n’eut pas le sang-froid nécessaire pour s’interroger. D’un coup, le révolutionnaire se métamorphosa frénétiquement contre sa volonté, prenant tantôt l’apparence d’une statuette en bois, puis d’un tonneau et enfin d’un ballon…. Quelques secondes de silence s’écoulèrent ainsi avant qu’il ne reprenne sa forme humaine.  

« Oulalah… Ahah ! Et oui en fait, si, il y avait quelqu’un là-dedans ! Et voilà … Pour vous, Ô Votre Altesse, un humble divertissement afin d’égayer votre fin de journée !

Kant recula très doucement, pas à pas.

Mais surtout, je ne voudrais pas abuser de votre temps ! Alors… Je vais m’en aller… Par-là ?

Il pointa timidement le doigt dans une direction aléatoire, pourvu qu’elle soit à l’opposé de la bête effrayante qui lui faisait face.

Au revoir ! »

Kant se retourna, sans oser regarder en arrière, de crainte de croiser à nouveau le regard de la Capitaine Corsaire. Peut-être que son incrédulité suffirait à la convaincre de ne pas donner suite à cette fâcheuse rencontre ? Il s’éloigna à pas lent, très lent, jusqu’à ce qu’un bruit de pas n’ait raison de son calme. Alors, désespéré et désorienté, Kant s’élança en se métamorphosant à nouveau et successivement en tout ce qui pouvait rouler, dévaler, détaler, filer à toute vitesse. Le révolutionnaire demeurait prêt à se battre si la nécessité se présentait, mais il n’était certainement pas prêt à mourir.
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海 賊

∆ Feat. Kant ∆


La vue du petit Tanuki fit plisser les yeux de la Louve. Elle se souvenait bien de lui. Plus tôt, sur la plage, il avait attaqué avec son arc, à distance. Ainsi donc, il n'était pas mort. Penchant la tête légèrement sur le côté, Méria l'observa faire l'idiot pour détourner son attention. Amusée, elle se permit un rictus qui dévoila ses longs crocs acérés. Au moins, il ne manquait pas de culot. Malheureusement pour lui, il avait décidé de se ranger du côtés des forces révolutionnaires. Soupirant en le voyant détaler, la corsaire soupira.


« Allons bon. »


Se mettant à la poursuite du maudit au drôle de couvre-chef rouge, la Peste se servait de son odorat sur-développé pour ne pas le perdre. Même s'il était rapide et se servait astucieusement des débris de la cité pour semer sa poursuivante, il ne pouvait pas lui échapper. Les loups étaient connus pour traquer leurs proies sur des kilomètres, ne cédant jamais un pouce de terrain. De manière sûre et implacable, ils rattrapaient toujours inexorablement leurs cibles. N'ayant pas non plus envie d'y passer la journée, Méria se mit à effectuer de puissants bonds pour passer des maisons écroules et d'autres en ruines dans le seul but de creuser l'écart la séparant du Tanuki. Quand elle commença à l’apercevoir avec ses yeux et non plus seulement avec son flair, elle lança fit pousser ses poils et alla simplement le cueillir, visant les jambes pour l'immobiliser et s'approcher. Bondissant une dernière fois, elle parvint à atterrir face au jeune maudit. Quittant sa forme animale, elle redevint humaine.


« Arrête donc de courir comme ça. Ne me dis pas que tu as peur d'une frêle demoiselle comme moi quand même. »


Souriant de manière narquoise, Greed croisa les bras contre sa poitrine. Détaillant son interlocuteur, elle ne voyait pas en lui une menace réelle, mais cela ne voulait pas dire qu'il était inoffensif pour autant. Parfois, il valait mieux ne pas juger un livre à sa seule couverture. S'il était toujours en vie après l'attaque du Gouvernement, cela voulait forcément dire qu'il devait bien se défendre. Sortant un carnet avec une reliure en cuir, la Louve le montra au Tanuki.


« Tous les pirates, criminels et révolutionnaires primés des six mers se trouvent dans ce livre. Est-ce que j'ai une chance de te trouver dedans ? Avant de me répondre, sache que je supporte assez mal les menteurs. »



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    Toute tentative de fuite semblait vaine. Dans sa course effrénée, Kant n’imaginait que trop bien les grands bonds du canidé à ses trousses. Il ressentait jusque dans son échine frémissante le souffle s’échappant de ses longues mâchoires glacées, et lorsque les poils de la louve s’enroulèrent autour de ses jambes flageolantes, la terreur s’immisça jusque dans ses tripes, le poussant presque à se compisser.

Mais au lieu de crocs mortels enveloppés de fourrure, c’est une élégante femme aux courbes délicates qui vint à sa rencontre. Aux derniers instants de la bataille, Kant avait aperçu la Reine de Boréa sous sa forme humaine, sans toutefois prêter aucune attention à sa beauté. Tout comme Lust, celle-ci dégageait quelque chose d’absolument envoûtant, une aura féminine irrésistible dont les effets apaisèrent le cœur palpitant du jeune révolutionnaire.

Demeurant au sol comme s’il s’avouait vaincu, Kant observa sa meurtrière présumée. Elle sourit. J’ai tout de même l’impression qu’elle va me bondir dessus, et certainement pas pour m’embrasser… Son regard s’attarda assez longuement sur sa poitrine, aussi se fit-il la remarque intérieurement : Les yeux ! Regarde ses yeux ! Hélas, soutenir son regard lui était tout aussi impossible…

     Lorsque la Capitaine Corsaire sortit son maudit carnet recensant toutes les primes attribuées jusqu’alors par le Gouvernement Mondial, Kant déglutit d’un air coupable. S’il préférait mentir, laisser transparaître autant d’inquiétude en réponse aux paroles de son interlocutrice se révélait préjudiciable, et potentiellement mortel. Parfaitement conscient que sa tête figurait dans le carnet qu’agitait sous ses yeux la Reine de Boréa, Kant se fendit d’un long discours pour sauver sa peau.

« Ô Votre Altesse, dit-il se redressant lentement. Je ne saurais vous mentir, et si vous feuilletez ce livre, vous trouverez bel et bien une regrettable affiche portant mon effigie. Mais ! Avant de vous donner la peine de m’ôter ma pauvre petite tête, il faut que vous sachiez à quelle somme dérisoire celle-ci est estimée… »

S’il paraissait s’exprimer avec une certaine facilité, il n’en était rien : chaque mot que prononçait Kant à cet instant était soigneusement pesé et ne franchissait ses lèvres qu’au prix d’une éprouvante concentration, appuyée sur son extrême vigilance.

« Trente-cinq millions de Berries, reprit-il d’un air faussement ahuri. Trente-cinq malheureux millions : une broutille pour quelqu’un de votre prestige ! Je… Une seconde d’hésitation le fit frémir, conscient que tout ce qu’il s’apprêtait à dire pouvait le sauver, ou bien signer son arrêt de mort. Ce nez, par exemple, savez-vous qu’il est en mesure de sentir les plus grands crûs qui n’aient jamais été produit ? Croyez-moi, je suis né avec et grâce à lui, j’ai goûté aux meilleurs vins que le monde ait à offrir. Et ces oreilles ? Pointues, certes, mais elles ont entendu tout ce qu’un simple idéaliste, tel que moi, ait à entendre en ce qui concerne la révolution et son armée... »

Tout n’était qu’improvisation, mais il en avait déjà trop dit. Hayase, Jaya, ses camarades révolutionnaires, tout semblait si loin et si abstrait par rapport à sa propre vie, qui se jouait ici et maintenant.

« J’ai maints autres talents ! Aimez-vous l’art ? L’Histoire ? Savez vous que je suis même en mesure de lire les mystérieux … Il s’interrompit avant de prononcer le mot " ponéglyphes ". Les mystérieuses lignes de la main ! Enfin, Votre Altesse, ôter cette tête de ses fidèles épaules reviendrait à gâcher une somme bien plus conséquente que trente-cinq malheureux millions… Et si nous en discutions autour d’un verre ? »

Les mots s’échappaient de sa bouche les uns après les autres, comme si Kant espérait que ce flot ininterrompu de paroles lui accorderait quelques instants de grâce. Au fond de son cœur, il espérait ne pas avoir causé un mal de tête trop sévère à la Reine de Boréa, et surtout, avoir réussi à la convaincre de ne pas lui trancher la sienne. Les loups se soumettent en se couchant et en exposant leur ventre au vainqueur… Espérons qu'elle saisisse le message avant que je n'aie à en arriver là.
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∆ Feat. Kant ∆


Un instant, Méria sembla peser le pour et le contre. De son magnifique regard bleu inquisiteur, elle scruta le révolutionnaire comme si elle arrivait à lire en lui tel un livre ouvert. Le moins que l'on puisse dire, c'était qu'il n'avait pas sa langue dans sa poche.


« Tu dis vrai. Avec les taxe, ta petite bouille d'amour ne me rapporterait pas plus de dix millions. Une somme ridicule, j'en conviens. »


Il n'y avait pas de petits profits, mais peut-être était-il possible de tirer un peu plus du jeune homme. Il avait probablement des informations intéressantes à fournir. Mieux encore, sa capacité à se changer en tanuki signifiait qu'il avait mangé un fruit du puissant particulièrement rare et puissant. Au final, même si sa prime n'était pas très élevée, il avait raison: il valait effectivement plus. Mais que faire de lui ? Greed se refusait catégoriquement à compter des hommes dans son équipage, il lui était donc impossible de le recruter de force.


« Un verre donc ? Bien. Approche. »


Sans bouger, la corsaire étendit ses mèches pour aller attraper une grosse pierre ronde de la taille d'un chien qu'elle tira vers elle pour s'en servir de chaise. Se posant en douceur, elle rangea son livre pour tirer une bouteille de kirsch. Ce n'était pas son alcool préféré, mais d'une, c'était tout ce qu'elle avait sous la main, et de deux, elle aimait bien les cerises. Cela ferait donc tout à fait l'affaire. Retirant le bouchon, elle prit une gorgée et la tendit au tanuki.


« Fan d'histoire n'est-ce pas ? Quel heureux hasard. Durant mes récents voyage, j'ai eu l'occasion de tomber sur une étrange stèle. J'en ai un croquis sous la main. Tu pourrais peut-être m'aider à le déchiffrer. »


Laissant la bouteille au jeune révolutionnaire, elle sortit de son propre carnet de notes une feuille jaunie par le temps sur laquelle étaient inscrit plusieurs ponéglyphes. Il s'agissait d'une recette de cuisine, mais ce n'était pas le plus important. Elle même capable de lire ces étranges symboles, bien qu'assez mal, elle voulait savoir si le lapsus qu'il avait failli faire était réel ou s'il elle se fourvoyait. Si elle faisait fausse route, le jeune tanuki n'en avait certainement plus pour très longtemps à vivre. Et le cas échéant, il allait devoir venir avec elle, non pas pour faire plaisir au gouvernement mondial en le livrant, mais bien pour la servir dans ses propres recherches.



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En dépit de l’horreur ambiante, le kirsch était délicat et vivifiant.
Malgré l’odeur rance de mort et de cramé qui régnait dans les environs, malgré le tintamarre assourdissant des machines du Gouvernement qui s’obstinaient à déloger les derniers rescapés, et malgré l’étroitesse du fil sur lequel Kant marchait pour négocier sa survie ; le kirsch était bon. Quand elle n’étripait pas ses ennemis, Greed affichait une allure presque affable. En invitant le révolutionnaire à partager la boisson, elle dissipa d’un geste la terreur qui le paralysait jusqu’alors. Kant en vint même à penser qu’il pourrait effectivement réchapper à cette malheureuse rencontre. Il saisit les croquis que lui tendait la Capitaine Corsaire, redoutant ce qu’il allait y découvrir.

« Vous êtes sûre que vous ne préférez pas que je déchiffre les lignes de vos mains ? Ligne de vie, ligne d’amour, ligne de … »
Kant s’interrompit, interdit : son pathétique stratagème risquait d’éroder la patience de la souveraine.

Il parcourut alors les croquis et y découvrit ce qu’il redoutait : certains des caractères uniques gravés sur les fameux ponéglyphes disséminés à travers le monde. Ceux-ci semblaient décrire la recette d’une ratatouille maudite, et bien que ce contenu le stupéfiât, il n’en eut pas moins de facilité à le déchiffrer. Eh merde ! songea-t-il. Elle lit en moi comme dans un livre ouvert… mais pourquoi est-ce qu’elle me montre quelque chose d’aussi rare ? Elle cherche peut-être la traduction … ? À moins que… Sans quitter le croquis des yeux, Kant se mit à transpirer à grosses gouttes. Personne n’avait jamais su qu’il était en mesure de déchiffrer les stèles du siècle oublié, et il conservait précieusement ce secret, car tous les possesseurs de ce don étaient considérés comme de dangereux criminels. Pire encore, ce simple fait constituait une telle menace aux yeux du Gouvernement Mondial qu’il pouvait vous valoir une prime exorbitante, bien au-delà de trente-cinq malheureux millions… Et si la Capitaine Corsaire cherchait simplement à accroître ses gains ? Une tête de révolutionnaire capable de lire les ponéglyphes lui rapporterait bien plus qu’une simple tête de révolutionnaire…

La ruse était de mise. Kant s’attarda longuement sur les croquis au risque de faire perdre patience à la Capitaine Corsaire, et remua les lèvres avec ostentation pour feinter la difficulté qu’il avait à déchiffrer leur contenu. Il n’aurait plus qu’à improviser une traduction erronée, démontrant ainsi sa totale incapacité à interpréter l’Histoire ancienne. Kant releva les yeux, prêt à fabuler, lorsque le regard incisif de Greed se plongea dans le sien. Une phrase lui revint à l’esprit : « avant de me répondre, sache que je supporte assez mal les menteurs ».

« Ahaha... Drôle de plat, hein ? Trop effrayé -ou lucide- pour mentir, il poursuivit. Ça m’a tout l’air d’être une recette de cuisine bien trop compliquée pour quelqu’un comme moi. Pour dire vrai, je ne pense pas que ce genre de mets convienne à un palais aussi royal que le vôtre ! Mais si vous persistez, je suis convaincu que vous trouverez un Coq en mesure de vous mitonner cette ratatouille ! Vous savez, de nos jours, tout le monde ou presque est en mesure de déchiffrer ce genre de caractère… n’est-ce pas ? »

Sa dernière phrase, mensonge éhonté, s’échappa de ses lèvres comme l’ultime missive susceptible de sauver sa vie. Kant se releva tout doucement et déposa la bouteille de kirsch ainsi que les croquis à ses pieds. L’heure était venue d’échapper une bonne fois pour toutes à la mort. Il n’avait ni flèches dans son carquois, ni potions à sa ceinture, ni aucun autre artifice susceptible d’empêcher la Capitaine Corsaire de le rattraper. Aussi, Kant misa une énième fois sur sa verve.

« Eh bien, dit-il en tournant légèrement les talons. Je m’en voudrais d’abuser de votre hospitalité et de votre temps, ô combien précieux ! Alors, cette fois, je vais y aller… Si vous le permettez ! »

N’attendant aucune réponse, le révolutionnaire s’en alla en marchant d’un pas se voulant serein. Bien que le visage de Méria D. Nordin fût indéniablement magnifique, Kant espérait ne plus jamais avoir à le contempler.
Un bruit sourd retentit ; cédant à la panique, il se mit à courir.
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海 賊

∆ Feat. Kant ∆


Ainsi donc, elle avait bel et bien vu juste. Malgré les tentatives du Tanuki pour la duper, cela ne prenait pas. Elle l'avait démaqué. Ne cessant de sourire d'une manière bien carnassière, elle resta cependant très calme. Que devait-elle faire de lui à présent ? Le livrer au Gouvernement Mondial en le désignant comme ponéglotte était une idée, mais c'était également risqué pour elle. Même si elle était corsaire, elle préférait éviter de se trouver dans une situation délicate avec ses nouveaux «employeurs». Après tout, si elle l'avait piégé, c'était bien parce qu'elle était elle-même l'une de ses maudites hérétiques traqués par les dragons célestes et leurs sbires du Cipher Pol. Mieux valait ne pas tenter le diable. Penchant légèrement sa tête sur le côté, Méria observa sa cible s'enfuir avec empressement juste après le tir d'un pacifista non loin.


« Courage fuyons. On se reverra petit raton laveur. »


Pourquoi ne pas lui courir après ? Car elle avait une meilleure idée le concernant. Même s'il était prompt à la fuite, il avait un secret particulièrement délicat. D'expérience, elle savait que les ponéglottes finissaient toujours tôt ou tard par se faire traquer bien plus intensément par le Gouvernement Mondial. S'il continuait d'user de la poudre d'escampette, il resterait en vie assez longtemps pour que sa prime prenne le temps de monter significativement. Là, et pas avant, elle pourrait se mettre à sa poursuite et encaisser la rançon. En somme, pour Greed, le jeune homme n'était rien de plus qu'une graine qu'elle attendrait de voir pousser pour en cueillir ensuite le fruit. Laissant sa bouteille de côté, elle sortit son carnet de primes et vint griffonner quelques notes sur la page de cette future proie potentielle.


« Kant... Très bien. Bon, c'est pas le tout, mais il commence à se faire tard. Serait peut-être temps de voir comment s'en sortent les boites de conserve avec les troglodytes improvisés. »


Rangeant le carnet aussi vite qu'elle l'avait sorti, elle prit le temps d'avaler quelques nouvelles généreuses gorgées d'alcool avant de se remettre en route. Lassée d'abréger des révolutionnaires déjà en train de crever la gueule ouverte, elle prit la direction de la plage où elle irait attendre de nouveaux ordres. Tout en marchant, elle s'étonna de ne toujours pas avoir de nouvelles de Sentomaru ni d'Adella. Haussant les épaules, elle en conclut qu'ils devaient simplement être occupés pour le moment. Qu'importe, elle avait toujours un peu de kirsch avec elle. Tandis qu'elle avançait simplement dans la direction voulue, qu'elle ne fut pas sa surprise de tomber sur le tanuki littéralement encerclé par trois pacifistas. Se battant avec l'énergie du désespoir, le beau diable de révolutionnaire fut en mesure d'en mettre deux en pièces. Se contentant de croiser les bras en observant la scène, Méria sembla approuver d'un léger signe de tête. Malheureusement pour lui, il se fit ceuillir par un rayon laser qui vint le toucher de plein fouet. Le corps de Kant fut alors emporté non loin de Greed avant de finir sa course dans une maison partiellement détruite qu'il termina d'achever. Voyant le cyborg approcher, la corsaire s'avança devant lui pour le stopper.


« Merci pour le coup de main, ce prisonnier m'avait échappé. Je m'occupe de la suite. »


Obéissant, le pacifista resta de marbre et tourna les talons pour continuer sa mission dans la cité. ne pouvant s'empêcher de rire face au comique de la situation, la Louve s'approcha du jeune tanuki à demi-conscient. D'une main, elle le tira hors de débris et le plaça sur son épaule avec à peine plus de délicatesse que si elle portait un sac à patates.


« Les retrouvailles les plus rapides de l'histoire des retrouvailles. M'enfin, allez, en route mauvaise troupe. »


Parfois la vie ne manquait pas d'humour. Forcée de refaire ses plans concernant le jeune révolutionnaire, Méria se demandait bien ce qu'elle allait faire de lui. Le ramener sur Boréa et en faire un serf de son mari peut-être ? Pourquoi pas. Elle y penserait plus tard.



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Liberté, Liberté Chérie !
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