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Troisième chapitre ; Au delà des limites (1)


- « Une merde reste une merde, définitivement… » Qu’avais-je dis en esquissant un sourire au coin des lèvres et en haussant mes épaules.

Las Camp n’avait même pas changé d’un iota, ou presque. Les rues étaient étriquées, désordonnées, couvertes d’un mélange de merde et de boue constant. On distinguait parfois des cadavres d’animaux en tous genre dans la fange, ce qui ne semblait déranger personne dans ces zones abandonnées à elles-mêmes. L’odeur fétide qui se dégageait de ces districts malfamés avait de quoi mettre à terre n’importe quelle personne qui n’y était pas habitué. Un rictus m’échappa lorsque j’imaginai un dragon céleste sillonner le coin sans scaphandre. Nul doute qu’ils tomberaient tous dans les pommes, bave et mousse aux lèvres. De mon côté, je n’étais nullement incommodé. Il faut dire que j’avais vécu tellement de choses que j’étais pratiquement comme un poisson dans l’eau dans ce genre d’environnement repoussant même pour certains forbans. C’était pas ma première fois d’atterrir ici. Dans mes jeunes années au service du Cipher Pol, j’avais eu l’occasion de seconder un ainé qui avait eu une mission importante dans le coin. C’était ce qui expliquait pourquoi l’aspect dégueulasse de Las Camp ne me rebutait pas forcément. Je ne m’y plaisais pas non plus on s’entend, mais j’étais loin de faire ma mijaurée quand il fallait patauger dans la merde. Et puis, j’étais de toute façon revenu ici en toute connaissance de cause…

En effet, mes dernières aventures çà et là m’avaient fait comprendre que la ruse, la malice et l’intellect ne faisaient pas tout dans ce monde. Une chose était d’établir des plans tordus, mais une autre était de pouvoir se défendre si besoin est. Je n’étais pas spécialement pour la violence, mais je devais avouer qu’elle était parfois une solution à certains problèmes. C’est fort de cette courte réflexion que j’eus dorénavant pour but de concilier force physique et sagacité pour mener à bien mes projets à venir. L’idée n’était pas d’être une brute sur pattes qui ne jurait que par la force, mais d’être un type qui savait taper quand c’était nécessaire ou inévitable. Pour ce faire, j’devais donc me mettre à l’épreuve. Eprouver ma force, aller au bout de mes limites et aviser en fonction de ce qui en ressortirait. J’allais très clairement prendre cher, perdre une ou deux dents, me manger quelques fractures… Mais qu’importe. Il y avait des moments comme ça dans la vie où il ne fallait pas hésiter. L’île du Karaté à South Blue aurait pu être un bon endroit pour me forger un corps d’acier avec les compétences qui allaient avec… Mais j’avais fini également par comprendre que c’est dans une véritable adversité qu’on ressortait grandi. Pour progresser, il n’y avait rien de plus efficace que de mettre sa vie en jeu. Les entrainements gentillets, ça va deux secondes…

C’est donc tranquillement que je me pavanai dans les rues de Last End, banlieue la plus crasseuse de tout Las Camp de mémoire. Le mot banlieue était même flatteur, vu qu’il s’agissait en réalité d’un amas de bidonvilles repoussants. Dans ce coin parsemé de taudis, il fallait avouer que je détonnais salement puisque j’étais richement vêtu : chemise blanche avec le jeans et les baskets qui allaient avec, le tout surplombé par un manteau en fourrure qui trônait sur mes larges épaules. C’était pas le style le plus élégant qui soit, mais dans une commune aussi pauvre où la plupart des habitants étaient vêtus de guenilles et de haillons, c’était tout de suite tape-à-l’œil. Mains dans les poches et sourire arrogant aux lèvres en plus d’une démarche quasi altière, autant dire que j’passais pas du tout inaperçu. Certains me regardaient avec un air surpris et curieux, quand d’autres me lorgnaient carrément, sans doute jaloux de l’opulence que j’affichais. Ces derniers étaient cependant trop mais impressionnés par ma carrure plutôt imposante. Deux mètres de haut, c’était pas ce qui faisait le plus peur, surtout dans un monde où des gens avaient dix fois ma taille, mais c’était assez pour tenir éloignés les petites frappes sans puissance qui ne m’apporteraient rien de bon : ni challenge, ni frisson, ni amélioration. Après tout, j’étais venu pour ça, heh…

Après une marche d’une demi-heure, j’arrivai enfin à la zone la moins pourrie de Last End. Celle qu’on pourrait même qualifier de commerçante, vu les quelques bars, épiceries, armureries ou lupanars qui s’entassaient çà et là. Ça restait évidemment miteux, mais c’était moins délabré que tout le reste. D’aucuns se seraient dirigés dans un bar, mais je préférai tout d’abord m’aventurer vers un bordel vu qu’il faisait bientôt nuit. En me voyant venir, plusieurs prostituées se ruèrent vers moi et m’agrippèrent rapidement de toutes parts, non sans hurler qu’elles furent les premières à m’avoir aperçu. Le tout se termina par un crêpage de chignons entre ces furies qui n’hésitèrent pas à en venir aux mains. C’était surement monnaie courante. Du coup, pendant qu’elles se bastonnaient et se tiraient les cheveux dans tous les sens, j’en profitai pour me glisser dans ce qui faisait office de hall du bordel que je visais. Assise derrière un comptoir, une vieille bique fumait une pipe tranquillement. Elle leva un œil vers ma silhouette qui l’approchait et resta silencieuse pendant un moment, avant de soupirer et de l’ouvrir. « C’est pas un endroit fait pour les types comme toi, gamin… » Même qu’elle fronça les sourcils. Serait-ce parce qu’elle sentait clairement que j’étais pas net ? En même temps, quel type bien saint d’esprit voudrait se risquer à des MST/IST ?

- « Ta meilleure pute, la vieille. Et ta meilleure chambre aussi. »


Dernière édition par Nihil le Jeu 9 Mai 2024 - 22:17, édité 1 fois
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Quelques heures plus tard…

- « Je paierai pas. »

- « QUOI ?! »

- « Bah, j’ai pas grand-chose… »
Qu’avais-je dis en tirant les poches de mon jeans pour montrer que j’avais vraiment quedal… « Et puis, c’est pas comme si elle avait pas non plus pris son pied. » Finis-je par dire en pointant du doigt la jeune péripatéticienne avec qui j’avais passé du bon temps…

Cette dernière vira au rouge. Ofusquée, elle était partagée entre la gêne et colère. Elle se mit à balbutier plusieurs mots incompréhensibles, mais sa réaction corroborait mes dires : le plaisir fut au rendez-vous et pas qu’un peu. Autour de nous, les autres prostituées étaient circonspectes devant le fait qu’un type aussi beau et bon au pieu puisse être à court de liquidités. En gros, j’apparaissais comme était un rat ou pire encore : un putain d’arnaqueur. Devant cette scène, seule la vieille tenancière avait un regard des plus noirs. Si habituellement, elle demandait que le client avance d’abord la monnaie, surtout pour les p’tites frappes susceptibles de se barrer sans payer, il lui arrivait de ne pas frustrer ou brusquer les clients puant l’opulence. C’était quelque chose que j’avais plutôt bien anticipé, d’ailleurs. Il suffisait généralement d’être bien apprêté et c’était bon. On pouvait passer partout ou presque. C’est fou ce que l’apparence pouvait être trompeuse, bien souvent ! C’était d’un triste aussi quelque part. Le monde dans toute sa complexité… J’en viendrai même à philosopher intérieurement, mais je n’eus pas vraiment le temps.

- « Doan, ramène-toi, il y a un mauvais payeur !!! » Que beugla la vieille peau.

Ah, voilà… Elle allait faire venir les gros bras du coin. Parfait ! Et le bougre ne tarda point à se pointer. C’était un type de plus de trois mètres de haut qui sortit de la pièce située derrière le comptoir de la tenancière. A son arrivée, toutes les putes du coin prirent la poudre d’escampette sans se faire prier. Faut dire qu’il était plutôt effrayant en même temps. C’était bel et bien un humain, plus grand que la normale, avec une large gueule édentée. Borgne, son corps était bardé de cicatrices, preuve qu’il avait dû déguster par le passé. Les affres du métier, quoi. Derrière lui, il trainait une grosse masse noire. Heureusement qu’elle n’était pas cloutée hein ! J’ai pas réussi à apprendre le tekkai moi ! Avec le recul, c’était bien la seule chose que je regrettais de mon passé d’aspirant cipher pol : ne pas assimilé le rokushiki. Quelle vie quand même ! Rien qu’à cette idée, j’eus un bref soupir avant de me mettre en garde, les avant-bras levés devant ma gueule comme ceux d’un boxeur. « Tu veux vraiment pas payer la passe ?! » La grand-mère était affolée devant une telle témérité. Elle avait même les yeux écarquillés devant ma posture martiale qui trahissait mon envie de découdre.

- « J’t’ai déjà dit que j’avais pas la thune pour, vieille bique ! »

J’crois que ma phrase n’a pas plût à l’ancêtre et encore moins à son gros gorille. Celui-ci leva son gros gourdin, avant de m’assener un violent coup qui me fit traverser brutalement l’un des murs de leurs bicoques, me retrouvant de force à l’extérieur. J’aurai pu finir étalé dans la boue, mais je réussis à effectuer plusieurs pirouettes pour me réceptionner comme il faut. Bordel de merde ! Je m’attendais absolument pas à une rapidité aussi effarante, surtout pour un gabarit de son genre. Qui plus est, son coup fut lourd. J’avais les avant-bras tous rouges et engourdis ! Ça promettait d’être quelque chose en tout cas. Le gorille finit par sortir de sa tanière. Soufflant à la manière d’un buffle et marmonnant manifestement quelque chose dans sa barbe, il n’y avait qu’à voir comment il me lorgnait de son seul œil valide pour comprendre qu’il voulait me faire la peau et pas qu’un peu. Devant son air fermé, j’eus un sourire moqueur avant de lui tirer la langue et de lui faire signe de venir. La provocation, c’était clairement mon dada ! Un nerf apparut sur l’une de ses tempes et palpita très fort, pendant que son œil grand ouvert me dardait avec colère !

Y’avait pas à dire ! Là, j’venais de réveiller la bête et le combat qui s’annonçait allait être surement épique… Du moins, c’est ce que je pensais fermement.

- « AAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHH !!!! »

Ooof ! Le cri d’gros sauvageon ! Encore un peu et il allait rameuter tout l’quartier ! Mais même pas fini d’u penser que plusieurs têtes émergèrent des bicoques des environs. Et dire qu’il était bientôt minuit, heh ! Ces gens dormaient jamais ou quoi ?! V’là la question qui me tarauda en me voyant. Ceci dit, là encore, pas le temps de cogiter. Comme un taureau, l’gros tas fonça sur moi en ligne droite ! Heh ! C’est qu’il voulait vraiment ma peau hein ! Plutôt que de rester sur la défensive et à la grande surprise générale, j’me mis à foncer également vers lui au mépris de la différence de gabarit. Dans ce monde, j’avais très rapidement appris que le poids et la taille n’étaient pas ce qui comptait en baston. Et puis, j’avais eu l’occasion d’encaisser son coup assez lourd qui me donnait une idée de sa force. Il était clair que si j’étais certain de perdre à 100%, j’me serais déjà cassé ! Une fois à proximité donc, le gorille enchaina un coup de massue de la droite vers la gauche, comme s’il voulait me balayer ! Mais plutôt que d’encaisser, j’effectuai tout simplement un bond sur place qui me permit d’éviter son attaque, avant d’enchainer sur un high-kick sur sa tempe droite !

Résultat des courses ?

Le gorille, impassible durant les premières secondes, comme s’il n’avait rien senti, tituba pourtant pendant les secondes suivantes, avant de s’effondrer au sol, inerte.

One shot. Victoire éclair du brave Nihil !

- « Heh ? Tu déconnes… ? »

Ouais. Même moi, j’étais un poil choqué.
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Dans le public de circonstance, des murmures se firent entendre. Doan venait de se faire vaincre. Il devait être une star de la baston ou une terreur pour susciter autant de réactions ! Puis il eut une certaine clameur ! Les gens semblaient satisfaits. Va savoir cependant s’ils étaient admiratifs devant mon one shot ou s’ils étaient juste contents que quelqu’un ait fracassé le type qui les effrayait ou qui leur faisait la misère ! Dans tous les cas, ma victoire était si propre… Qu’elle me laissa un petit gout amer. Le fameux Doan avait une force impressionnante, mais sa capacité à encaisser laissait vraiment à désirer. J’eus donc un soupir de déception, avant de me demander ce que j’allais faire ensuite. Je balayais les regards autour de moi, mais personne ne semblait vouloir prendre la défense du gars… A l’exception de la vieille bique qui avait accouru vers son gorille, avant de prendre sa tête dans ses bras, non sans me regarder avec amertume ! A son tour, elle était partagée entre dégout et peur ! La pauvre ferma même les yeux en tremblant et en se cramponnant au corps de son gorille. Elle s’attendait à ce que je la fracasse à son tour, mais ne sentit qu’un truc lui tomber sur la poitrine et finir au sol. Ouvrant les yeux par curiosité, elle fut surprise de voir une liasse de billets, tandis que l’instant d’après, elle constata que je quittais déjà les lieux.

En vérité, j’avais planqué mon portefeuille dans l’une de mes poches arrière. Du fric, c’est pas ce qui me manquait.

C’est donc un peu ennuyé que je pris la direction d’un… Je ne sais où. En visant un lupanar, j’pensais que je tomberais sur une armée comme dans mes souvenirs, mais faut croire que je m’étais gourré. Doan aurait pu faire un bon castagneur s’il travaillait un peu plus sur sa défense et sa capacité à encaisser. Ou peut-être était-ce moi qui avait évolué sans m’en rendre compte. Non. A tous points de vue, ça m’étonnerait vraiment. A orange comme au Sultanat des Pétales, je n’avais pas eu l’occasion d’avoir de grosses bastons ou des confrontations, d’où le fait que j’étais peu certain d’avoir évolué. Sur mon chemin dans la rue qui faisait presque office d’avenue marchande, les gens se carapataient ou applaudissaient. C’était selon la sensibilité de chacun. Dédaigneux parce que je n’avais pas eu la bagarre que je souhaitais, je marchais sans m’occuper de ces voyeurs, les mains fourrées dans mes poches. Pour le coup, j’étais frustré. Je pouvais essayer de viser plus haut en allant provoquer un bourgeois au sein des murs de Last Joy, mais je préférai écarter cette idée. Même si je finissais par me débarrasser des gardes du richard provoqué, il y avait moyen que j’essuie également un contingent marine. Me faire enfermer dans une prison passait encore, mais avoir une prime sur ma gueule était la dernière chose que je désirais pour le moment…

Mes pérégrinations me menèrent par hasard devant un bar plutôt animé. La taverne miteuse et bien classique qu’on trouvait dans tous les recoins sombres de chaque île. Haussant mes épaules, je m’y dirigeai, complètement résigné à l’idée de quitter cette île le lendemain pour prendre la direction de South Blue. Il y avait peut-être mieux sur l’île du karaté, finalement. Mais à peine avais-je pensé à cette possibilité qu’un corps vola hors dudit bar au moment même où je m’apprêtais à le pénétrer. J’esquivai de justesse le boulet humain qui partit se crasher plus loin dans la boue, avant de faire mon entrée sous des rires gras. Ici, pas mal de monde. Et des hors-la-loi à première vue. Des vrais. Skinheads, tatoués, gueules patibulaires, manières de rustres… On avait beau dire de ne pas juger sur le physique, que certains clichés n’avaient pas de mal à être vérifiés. Ces types-là puaient le crime tout simplement. Une vieille odeur de renfermé, mêlé aux effluves de vinasse et de tabac embaumaient l’endroit et titillaient vraiment mon odorat dans le mauvais sens du terme. Fronçant machinalement mes narines, je m’apprêtais à faire un pas quand l’un d’entre eux se bidonna assez bruyamment pour que tous les regards (ou presque) se tournent vers lui. Il me pointa alors du doigt et se leva, non sans ouvrir sa sale gueule de merde :

- « Matez-moi ce guignol là ! Mais d’où il sort ? En plus il ose grimacer hein ? Quoi ?! On est pas assez biens pour toi ?! »

Manifestement, mes mimiques de dégout ne passèrent pas inaperçu. En même temps, avec la dégaine comme la mienne, difficile d’être discret et c’est bien ce que j’voulais de toute façon. Je me figeai immédiatement en regardant le type qui m’avait alpagué m’approcher. Me surplombant légèrement en taille et bien que plus imposant que moi, il était torse-nu, ce qui mettait ses muscles en valeur. L’harceleur m’approcha sans mal, plaça alors son bras autour de mes épaules et utilisa sa main de libre pour tapoter ma tête comme si j’étais un sale gosse. « Bah alors mon mignon, on est perdu ? Qu’est-ce que tu fiches là à cette heure, huh ?! » Et là encore, rebelote : je fronçai mes narines sans trop le vouloir. Il faut dire que sa gueule empestait complètement l’alcool et que c’était absolument pas tenable. Parfois, je plaignais réellement les travailleurs du sexe qui n’avaient pas le loisir de faire la fine bouche question client. Devant ma nouvelle grimace, mon harceleur prit la mouche, conscient que je n’avais pas supporté son haleine de chacal. Il retira alors son bras et me flanqua un violent coup sur la nuque qui me fit tituber. Autant dire que sa réaction eut pour effet de faire rire toute l’assistance dans son ensemble. Classique, hein ?

Mais au moment où il s’y attendit le moins, j’me tournai rapidement vers lui avant d’lui flanquer un coup d’pied dans les couilles. Ensuite, j’lui fis manger mon poing dans sa gueule.

Le pauvre fit un vol plané à travers toute la taverne et alla s’écraser sur un vieux piano moisi qu’il écrasa et bousilla complètement…

De quoi méduser toute la salle… Avant que ses potes et d’autres types ne froncent leurs sourcils en se levant à l’unisson et brusquement de leurs chaises, ce qui provoqua un léger brouhaha.

- « T’ES MORT FILS DE PUTE !!!!! »

Bien. Parfait. Un nouveau challenge ! Que demander de plus ?!
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Seul contre une bonne quinzaine voire une vingtaine de personnes, j’allais devoir sortir le grand jeu ! C’était bien de fanfaronner, mais il fallait maintenant que j’assure. Je n’avais aucun allié ni aucune base proche où esquisser le moindre repli. La moindre erreur était synonyme de mort puisque je venais d’effectuer un coup d’pute à l’un des leurs : ce n’était pas tant le fait que je l’ai vaincu qui avait choqué ces types qui étaient habitués à la loi du plus fort, non… C’était plutôt mon kick dans ses couilles qui avaient suscité la désapprobation de tous ces types, qui, semble-t-il, étaient quand même doté d’un certain sens de l’honneur ! Plutôt marrant pour des bandits, sérieusement ! Haussant alors les épaules, je me mis en position de combat, comme d’habitude. Je n’étais pas un pugiliste rompu, mais j’avais un style bien à moi qui se rapprochait des kickboxeurs -si l’on omettait mes tactiques de fourbe. Est-ce que je n’avais pas de race ? Totalement ! Seule la victoire comptait après tout dans un combat. Ceci dit, puisque j’étais venu pour m’éprouver, j’allais au maximum réduire mes coups de pute. Ça allait être difficile, mais j’me promettais de ne pas compter sur des artifices pour tous les battre. Une pensée sur laquelle l’un d’eux me chargea…

- « VA TE FAIRE FOUTRE ! »

Qu’il gueulât même ! Mais trop emporté par son élan, je n’eus pas de mal à me décaler d’un pas de sorte à sortir de sa ligne de mire. L’homme frappa alors dans le vide, et tituba dangereusement, ce qui me laissa tout le loisir de lui flanquer un coup de poing au niveau du flanc droit, ce qui le fit tomber. J’enchaina un kick au niveau de son visage et l’envoyai paitre plus loin ! Evidemment, trois de ses potes hurlèrent à leur tour et foncèrent sur moi. Une pluie de coups s’abattit alors sur moi. Ces bâtards étaient plutôt bien armés et me faisaient danser çà et là sans que je ne puisse répliquer. Le premier avait une barre de fer, le second un bâton et le troisième, une lame. Une bonne trentaine de secondes voire une minute s’écoulèrent sans qu’ils n’aient pu m’atteindre alors que nous traversions le bar en entier. Eux, saccageaient d’ailleurs le coin au mépris du pauvre barman qui soupirait longuement derrière le comptoir. A croire qu’il se sentait absolument pas concerné, le bougre. J’eus un petit rire, mais pas pour longtemps, puisque le type à la barre de fer me fracassa le flanc gauche et que le mec au bâton n’en profite pour me loger son arme en plein bide, ce qui me fit cracher de la bile puis du sang malgré moi.

Néanmoins…

- « KOF ! Donne-moi ça, abruti ! »

Je réussis tout de même à tenir debout en arrachant brutalement son arme et en l’arrachant des mans du propriétaire. Sans attendre, j’mis le bâton en opposition devant moi de sorte à contrer la lame qui menaça devenir fendre ma tête. Malheureusement, ladite lame était tellement bien aiguisée qu’elle coupa le bâton en deux, mais un bond en arrière me permit d’esquiver à la dernière minute le tranchant de l’épée. Sans vergognes alors, j’balançai le reste de bâton qui me restait en plein dans la tronche du type désarmé, qui le reçut en plein pif et qui tomba au sol en se tenant la gueule. Mon action déconcentra un instant les deux types et c’est sans attendre que j’fonçai vers celui qui avait la batte de faire avant d’effectuer un saut qui me permit de lui faire manger un high kick dans la tempe. Comme avec l’autre ogre tout à l’heure. Le coup eut pour effet de faire perdre l’équilibre à ma victime qui tomba en lâcha sa barre qui était en fait un gros tuyau en fer. Je récupérai l’arme improvisée en plein vol avant d’effectuer un violent swing avec dans la tête de mon vis-à-vis, qui, sous une gerbe de sang, partie s’écraser plus loin. L’épéiste, qui n’avait pas retenu la leçon, suivit la trajectoire de son pote, me laissant alors une grosse ouverture.

Autant dire qu’il perdit plusieurs dents sur le moment, parce que le bout du tuyau le gifla avec une telle intensité, que tous les spectateurs mimèrent une grimace de douleurs…

4 à 0 pour Nihil.

- « A qui le t- »

- « T’ES MOOOOOORRRRT !!!! »


Cette fois, c’est à l’unisson que les autres gueulèrent et m’attaquèrent en même temps. Une quinzaine de personne contre une seule. La loi de la jungle quoi. Faut pas l’dire fort, mais j’ai mangé autant de coups que j’en ai distribué. Des pains par ci, des coups de pieds par-là, des chaises qui s’éclataient sur mon crâne et des épées qui me frôlaient ou qui me coupaient un peu partout dans me démembrer complètement… Autant dire que j’ai dégusté sale. Et fort. Pour autant, les répliques étaient à la hauteur des coups rendus. Avec cette barre de fer plutôt pratique, j’avais également arraché des gerbes de sang mais aussi des dents. Les pifs et les os brisés ? On en comptait énormément. La grosse baston des familles dura pas moins d’un bon quart d’heure ! Quinze minutes à essayer de contrer les coups. Quinze minutes à fracasser des tronches en retour… Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un seul, les vêtements salopés et la gueule bien amochée, ensanglantée. Bibi quoi. « Bordel ! » Sous les yeux des types neutres et du barman sacrément surpris par ma prouesse, j’avais eu la victoire sur tous ces gars étalés par terre. Certains étaient mal en point puisqu’ils agrippaient une partie de leurs corps, tandis que d’autres étaient dans les pommes !

- « Bravo gamin. On peut dire qu’t’en as, du courage ! »

Mais alors que je peinais à tenir sur mes deux jambes, prenant appui sur la barre de fer gondolé à certains endroits et tordus à d’autres, un type posé pépère au comptoir se mit à m’applaudir…
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En posant mes yeux sur le mec qui applaudissait, mon sang se glaça immédiatement. C’était comme une intuition. Mon moi intérieur, en le voyant, me hurla de m’enfuir immédiatement. Mais en plus d’être bien amoché et donc fatigué, mon corps ne me répondit pas sur le champ. Etait-ce de la peur ? Cette peur primale qui prenait tellement aux tripes qu’on était comme cloué sur place ? A la manière d’une phobie ou d’une crise d’angoisse qui immobilisait sur place ?! Va savoir. Ça en avait tout l’air en tout cas. Si l’homme qui me regardait attentivement avait une gueule patibulaire, il n’avait pour autant un air menaçant. Pourtant, tout en moi m’indiquait qu’il était dangereux. Très dangereux. Et surement plus fort que moi. Deux fois plus fort que moi-même ! L’instinct quand tu nous tiens. Au bout d’une poignée de secondes à échanger un regard dans un silence de mort 5parfois entrecoupé par les gémissements de douleurs des types que j’avais tabassé à sang), je réussis enfin à avoir un dernier sursaut, avant de me remettre en garde, les sourcils froncés. J’avais ma barre de fer déformé à de multiples endroits, mais c’était mieux que rien…

- « Gamin, j’te veux pas d’mal. Ça m’dit rien de taper sur un p’tiot déjà amoché. Détends-toi… »

Mais cette fois-ci et sans comprendre pourquoi ni comment, j’fonçai vers lui sans réfléchir ! Réagir comme ça, c’était clairement pas dans mes habitudes, moi qui étais pourtant calme de nature. Là, c’était l’inverse. Comme si la peur panique m’incitait à appliquer la célèbre maxime selon laquelle la meilleure défense serait l’attaque. A quelques mètres de lui, j’effectuai un bond dans les airs pour redescendre en piquet vers sa direction et lui assener un violent coup à l’aide de ma barre de fer, mais le type esquiva comme si de rien était. Mon coup fracassa alors le comptoir que je bousillai allègrement. Le barman pesta, mais j’avais rien à foutre de lui. Comme les autres, il était insignifiant. Celui qui m’intéressait, c’était ce vieux d’la vieille qui avait les traits bruts, marqués et parfois creusés par endroits, avec un regard qui en disait long : il en avait vu des vertes et des pas mûres. Un vétéran à n’en point douter. Depuis sa nouvelle position, l’homme qui avait toujours sa pinte dans sa main droite enfila sa vinasse cul sec ! Après quoi, il s’mit à sourire très légèrement, avant de prendre une posture plutôt désinvolte. Il n’avait manifestement pas peur de moi.

- « Tu devrais t’calmer. J’connais ça, l’adrénaline… L’besoin d’se frotter à plus fort que soi. J’peux même te conduire à un endroit où t’pourrais te défou- »

Sauf que non. J’l’ai pas écouté. Encore une fois, c’est tête baissée que j’ai foncé vers lui pour lui foutre de nouveau un coup ! Mais cette fois-ci, le vioque devant moi esquiva latéralement en effectuant un mouvement balancier de son torse, très caractéristique des boxeurs. Résultat ? Ma barre de fer brassa de l’air et fendit le vide, encore. Et là, surprise. Mon regard passa du blanc au noir, pour ne pas citer toutes les palettes de couleur possible. J’ai senti ensuite le sol se dérober sous mes pieds, une impression malaisante de vide autour de moi, avant de retomber avec fracas dans un amas de chaises et de tables déjà dégommés. Le vioque m’avait fait voltiger en un coup de poing. Carré comme on dit. J’crois bien même que j’ai dû perdre connaissance pendant une minute ou deux, parce que lorsque je revins à moi et que je me redressai d’un relevé-carpé avec tous mes sens en alerte, je le vis une nouvelle fois assis au comptoir entrain de siroter une autre bière. Ce dernier, étonné, eut encore une fois un sourire aux lèvres et hocha la tête. Mais la fatigue étant ce qu’elle était, je m’effondrai une nouvelle fois au sol, le torse calé contre un mur.

Mon nez quant à lui était tellement engourdi que j’le sentais à peine. Il a du m’le casser.

- « Y’a peu d’personnes qui se relèvent aussi vite d’un de mes punchs. Chapeau l’artiste ! Maintenant détends-toi. J’suis pas avec ceux que t’as rossé. »

Me calmer hein ? C’est pas comme si j’avais le choix de toute façon. Il m’avait littéralement terrassé. Vu que j’pouvais plus bouger, il était préférable que je reste tranquille, d’autant plus qu’il ne m’avait pas du tout achevé derrière alors qu’il aurait largement pu. Quelle vie quand même hein. « J’ai une proposition à t’faire puisque t’aimes t’la mettre. J’connais un bon endroit où l’sang coule à flots moyennant d’belles sommes à la clé. Tu t’en doutes, c’est un cercle privé, restreint, mais j’suis sur que y’a moyen que tu t’mettes bien. » Un cercle privé hein… ? J’étais plus en état de trop réfléchir, mais j’eus la présence d’esprit de comprendre : des combats clandestins. C’était d’ailleurs l’objet de l’enquête de mon supérieur qui m’avait amené sur cette ile par le passé. On avait malheureusement fait chou blanc sur cette mission d’ailleurs. Le destin était bien farceur ou bien était-ce tout simplement cette situation qui était ironique ? Va savoir… J’eus un sourire ensanglanté avant de lever mon pouce comme pour lui dire que j’acceptais sa proposition, étant incapable d’aligner des mots pour le coup. L’instant d’après, je perdis définitivement connaissance.

Mick s’autorisa un troisième sourire pour la soirée. C’était déjà beaucoup, mais il voyait clairement quelque chose de prometteur en moi.
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