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"Coups" d'essais pour des jeunes loups.



Durant mes nombreuses années de service dans la marine, je me suis posé bon nombres de questions. Chaque fois, je me suis efforcé d'y trouver des réponses claires et logiques, à même de contenter mon esprit des plus pragmatiques. De nombreuses fois mon esprit s'est égarée dans les méandres d'une logique dictée par mon égo et ma toute confiance en moi et les miens. Malgré cela, aucune interrogation n'a survécu bien longtemps à une confrontation avec ma toute puissante intelligence. Comme pour chacun de mes ennemis j'ai su leur faire plier les genoux à tous ces doutes... Tous sauf un... Une foutue question pour laquelle je n'ai aucune réponse décente... Pourquoi diable la marine a-t-elle choisit la mouette comme emblème ?! Y a rien d'plus con dans ce bas monde, à part les poules à la limites ! Mais bon au moins les poules ont la bonne idée de rester sur la terre ferme et de pas v'nir m'faire chier sur mon putain d'pont !

Hum ! Bon, s'cuzez de l'humeur mais là fallait que j'pète un câble pour éviter l'ulcère. Nan mais vous y croyez vous qu'un tel débris volant puisse être le symbole de la plus grosse organisation militaire du monde ?! J'vous l'demande bordel de m*... Humhumhum je m'égare encore, autant pour moi. Comprenez-moi, me voilà à la tête d'une trentaine de marins tous plus terribles les uns que les autres, voguant à vive allure au travers des vagues et de l'embrun à la poursuite de renégats. Le vent fait claquer les voiles, la proue bondit à chaque crête avant de fendre en deux la mer ! Devant nous il n'y a que l'inconnu et ses sombres promesses de gloire et de danger ! Putain j'ai le cœur en feu et un sourire à m'en détacher la moitié d'la tête ! A la proue du navire, debout face à l'océan que je défi, je me sens invincible ! Mon regard n'est que fierté, j'exulte, je boue, je ris aux éclats !...
Et je me mange une putain de mouette errante en pleine dans le gouffre qui me sert de gueule ! Le temps que j'comprenne ce qui m'arrive je me suis à moitié étranglé par cette con de bestiasse que s'agite dans ma bouche, avec juste ces palmes ridicules et trois plumes et demi qui dépassent de mes lèvres. J'vous raconte pas le bordel que ça fout quand ça panique c'te merde, ce qui visiblement est le cas puisque le bestio' semble avoir été aussi surpris que moi par la rencontre. Par tous les furoncles du cul d'Bouddha, sur tout ce bon dieu d'océan il a fallu que ce piaf de malheur plane juste là !

Me voilà donc recrachant tant bien que mal une espèce d'étoile baveuse blanche et noire, qui s'en va cahin-caha dans les airs sans vraiment comprendre ce qui vient de se passer. Nous nous injurions copieusement tous deux dans nos langues respectives, redoublant d'imagination et d'images percutantes ! Un gros ressac' cachera rapidement le palmipède coupable, juste à temps avant qu'un Wave Fist virulent ne puisse le mettre en pièce. Bon sang, il perd rien pour attendre, j'le retrouverais ce con de piaf je l'jure ! Du coup, je me retourne vers mon équipage, qui avec un tact tout à fait salutaire à la bonne idée de montrer tous les signes témoignant qu'ils regardaient tous leurs bottes à ce moment là, ou l'horizon à la limite, j'tolère.



En quelques pas je me joins à eux, classant l'affaire dans les plus sombres recoins de ma rancune, afin de pouvoir penser librement à autre chose : l'intolérant en l'occurrence. Voilà maintenant plus de six heures que nous voguons plus vite que le vent, suivant consciencieusement le log pose offert par Red afin de remonter la piste du navire ripoux. Taillé pour les chasses rapides, le Fenrir ne tardera pas à rattraper ça cible, aucun doute la dessus. La vigie nous avertit d'ailleurs rapidement que le lourd navire de la marine est en vue, me laissant encore quelques minutes pour vérifier que tous ont bien compris le plan. Chacun des Sea Wolfs a depuis un moment été mis au courant des détails de l'affaire, les officiers et sous officiers en premiers bien évidemment. Huhuhu, la pauvre Candy-girl semblait bien perdue, moi qui croyais qu'elle avait tout entendue de notre conversation avec Red sur la place... Enfin bref ! Maintenant tout le monde connait son rôle... qui consistera à regarder pour la plupart d'entre nous !

Voyez-vous, l'intolerant et son équipage de vendus à la cause pirate font partie de la catégorie de personnes qui ignorent encore qu'ils tiennent le rôle d'ennemis. Le type d'ennemi idéal selon moi huhuhu. Bien qu'au courant de notre rôle dans la traque de Drake, ces ripoux ne se savent pas encore percés à jours, ce qui devrait les pousser à ne pas prendre le risque de se découvrir les premiers. A nous l'initiative donc huhuhu. Le plan est alors simple comme bonjour : on les aborde avec les mines les plus sympathiques du monde, ce qui vu mon grade ne devrait pas poser de soucis protocolaire. Une fois bien arrimés, les trois nouveaux seront mis à l'essai en se jetant à l'abordage des renégats, sans le moindre renfort bien évidemment. Trois hypothétiques Sea Wolfs contre un navire de la marine, je sais, cela peut sembler inégal... Mais avec un peu de chance les ripoux arriveront peut-être à en blesser un... Du coup, les lieutenants Rachel et Red prendront chacun la proue et la poupe, remontant le navire l'un vers l'autre en mettant hors de combat le maximum d'adversaire. C'est le bon moment de voir ce qu'il valent vraiment en combat réel, ce qui vu les emmerdes dans lesquelles on va bientôt plonger me semble être un critère relativement vital. De son côté, le première classe Ramuald s'infiltrera par un des sabords dans l'entre-pont, empêchant quiconque de nous lancer une bordée à bout portant. Un boulot digne des terribles commandos marins que nous sommes. Par contre... vu le caractère primordial de son rôle, je serais bien stupide de m'en remettre entièrement à un gars dont je ne sais presque rien... Le sous-lieutenant d'élite Rolph assurera donc la couverture, suivant à distance Ramuald en toute discrétion, afin d'intervenir si la situation venait à échapper à celui-ci. Bien avant que nous nous soyons immobilisés aux côtés de l'intolérant, la silhouette massive mais paradoxalement si silencieuse du sous-officier s'est glissée dans l'eau, se laissant trainer dans le sillage du Fenrir accroché à la chaine du gouvernail. Mieux vaut avoir un plan B, surtout si le plan B en question peut vous écorcher un ours à mains nues.



Assuré que tout est en place et que tous mes hommes sont prêts, je lance par sémaphore un message à nos futures victimes, que nous abordons sans le moindre problème. Méfiants, je vois bien que les marines à bords s'attendent au pire, sans pour autant oser prendre le risque de lancer les hostilités. Ils ne sont pas assez bête pour croire facilement à une coïncidence, mais la peur les pouce à retarder au maximum la confrontation. Notre réputation de ne pas faire de prisonniers lors de nos opérations officieuses a dû leur parvenir aux oreilles, avec son cortège de rumeurs macabres plus ou moins fondées. Un sourire carnassier aux lèvres et les bras croisés sur le torse, je toise l'officier responsable, laissant trainer le début d'une conversation dans un silence des plus gênants pour les pauvres marines ainsi torturés. Je me présente ensuite d'une façon des plus protocolaire, attirant l'attention au maximum sur moi par ma voix et un jeu de scène savamment orchestré... C'est le signal pour passer à l'action. Comment ? J'en sais foutrement rien et c'est bien ça qui m'excite ! J'ai hâte de voir comment vont se démerder nos trois jeunes louv'teaux !

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L’intolérant voguait aux grès du ballotement indécis de Grand Line, le climat printanier laissait présager d’une journée des plus agréables. Les voiles blanches de la justice avaient beau tremper dans de mauvais draps, elles n’en demeuraient pas moins éclatantes aux yeux du commandant Spencer. Son trois-mâts de cinquante mètres de long et dix de la cale aux rambardes fendait les flots et les hommes de quart bichonnaient le pont principal avec soins. Le sourire transcendant sur leur face laissait présager qu’ils avaient eu une bonne nouvelle ces derniers temps. Une « légère » augmentation de leur solde dirons-nous, ou plutôt un pot-de-vin profitable à tous.

Comme une tache blanche sur une plus grosse tache noire, un navire faisait toute voile dehors, l’intolérant en pleine mire. C’est la vigie qui hurla la première semonce.

« Commandant Spencer ! Bâtiment marine en vue ! »

Parallèlement à cette annonce, un jeune mousse arriva haletant depuis la proue vers le cœur du pont pour parler à son commandant. Il tenait dans sa main une missive reçu par escarcophone tamponnée du logo de la Marine.

« Mon commandant ! Nous venons de recevoir un message de Citadelle concernant Toji Arashibourei, il est partit en mer avec la précipitation qui lui est connue. »

Croisant ses bras dans son dos, Spencer perdait son regard dans le foc de son navire, la petite voile faseillait avec fébrilité.

« Citadelle… Toji… Hummm… Nous avons encore des informateurs fiables dans les fibres de la justice… Bien… Bordez moi ce foc jeune homme et apportez moi le corbeau… »

Puis se retournant vers un autre de ses hommes et enfin vers la totalité.

« Veuillez mettre "la chose" en sécurité dans ma cabine. Vous autres, je veux que vous soyez prêt à toutes les alternatives, Arashibourei est un homme percutant quand il fouille un peu trop. »

D’un pas décidé, il se dirigea vers le bastingage tout-en réunissant quelques hommes pour faire l’accueil à son collègue. Il perdit une nouvelle fois son regard vers le foc, il était bien bordé conformément à ses ordres. Tout n’allait pas si mal.

Le premier mousse déboula avec une cage où un corbeau noir croassait à chaque ballotage, il la tendit à son commandant.

« Magnifique ce foc… Je doute que ce cher Arashibourei désire prendre le thé, c’est avec remords que je fais cela messieurs, mais la « chose » doit être protégée. »

Sur ceux, il ouvrit la cage et le corbeau partit à tire d’ailes vers les hauteurs. Les yeux du mousse se perdirent vers la tâche noire qui prenait ses distances avec le navire. Un rictus de crainte dans le regard.

« Allons jeune homme, nous n’avons rien fait de mal, nous avons surement été trop gourmant voilà tout… »

Posant une main sur son sabre, plus par respect que par confrontation, il tourna son regard vers le bâtiment qui s’arrimait au sien.

Redressant son menton et gonflant sa poitrine, il présenta ses respects à l’énorme masse en manteau de marine qui se dressait devant lui. C’est fou comme les événements s’enchaînent quand on est coupable.

« Commandant Spencer... Mon équipage est à votre disposition... je suppose que vous ne prendrez pas de thé… »

Le foc se remit à faseiller.

    -Hein ??!? Comment ça je dois attaquer seule un navire de la marine ???!
    -Mais tu seras pas seule, y'aura le Lieutenant médecin Red aussi de l'autre côté.
    -Mais c'est pas la question ! Pourquoi on devrait attaquer un navire de la marine ! Je suis de la marine ! Vous êtes de la marine !! Et c'est pas parce que Toji a bouffé malencontreusement une mouette en espérant n'avoir pas été vu qu'il faut qu'il se venge sur ceux qui en portent l’emblème. Nous en l'occurrence !
    -Ce sont des pourris ! Corrompus jusqu'à l'os...
    -Et ne discute pas, tu sautes, point barre !
    -En parlant de sauter... j'ai la rotule éclatée...
    -J'ai dit : tu sautes, point barre ! C'est un ordre du Capitaine Arashibourrei !

      Là, c'était Rachel, la poigne serrée sur Black Crow,en train de se faire motiver pour sauter à l'abordage. Vous imaginez ? A l'abordage ! On lui donnait même un grappin. Mais elle n'était pas un pirate ! Elle n'en était plus une depuis belle lurette !

    -Je suis aussi une femme... Et vous n'enverriez tout de même pas une faible et innocente...
    -Tu es avant tout un Sea Wolf ! Ou en tout cas, un louveteau en formation. Es-tu une Sea Wolf ?
    -Euh... Jocker ?
    -Je prends ça pour un oui. Annonça-t-il finalement en poussant le Lieutenant Blacrow et sa faux d'un coup de pied dans le dos depuis le gaillard arrière. Pile entre les omoplates. Heureusement qu'elle n'était pas blessée ici. Quoique maintenant, elle aurait un bleu. Si tu réussis, tu seras une véritable Louve ! Clama-t-il goguenard.

      Je t'en foutrais, moi, des louves tu vas voir. Juste le temps de remonter ce filin, de couler ce navire par le fond, de revenir à bord du Fenrir et tu vas voir. Sans même utiliser sa jambe ni même le bras qui retenait sa faux, elle atteint la superstructure arrière en moins de temps qu'il ne fallait pour dire hippopotomonstrosesquipedaliophobie sans faute... Bon, d'accord, elle a mis un peu de temps, mais bon, elle y était. Et elle passa presque inaperçu. Presque. Saleté de faux ! Des fois, franchement, elle aurait préféré qu'elle soit moins volumineuse.... Je disais donc presque, parce qu'un gars qui passait par là tomba sur elle. Pourquoi pas après tout, il était sur son navire. Il resta bouche bée devant Rachel louchant sur sa gigantesque arme.

    -On...on s'connait ?
    -Non, c'est pourquoi je vais faire les présentations. Je suis le Lieutenant Blacrow et voici ma faux, Black Crow.
    -Mais... c'est pas le même*...?

      La rencontre entre le poing de Rachel et la joue du mousse mit fin prématurément à sa phrase qui restera sûrement en suspension aussi longtemps que son cri retentit dans les airs. Le temps de tomber à la mer dans un beau plouf, en clair.

    -Et ça c'était mon poing...

      Le souci avec les mousses, c'est qu'ils crient fort et longtemps. Alors pour rameuter ses amis, y'a pas de meilleur moyen. Et ils viennent vite en plus. Elle a même pas fini sa phrase qui pète la classe qu'elle se fait interrompre par des sommations. Sérieux les gars, vous filez du mauvais karma là.

    -Holà, tout doux, je suis des vôtres, un Lieutenant, Blacrow L. Rachel, pour vous servir. Cet enfoiré m'avait tripoté et donné un coup de pied dans le genou, le sal... le seconde classe.

      Très bien, tournez-vous les uns vers les autres. Vous ne savez pas s'il faut la croire ? Vous la trouvez mignonne la faucheuse avec ses cheveux trop frisés et ses yeux verts ? Vous allez déchanter. Car alors qu'il quittent la jolie Rachel du regard, cette dernière découpe dans le pont du gaillard arrière un carré qui la fait passer au-travers, dans un remake de Underworld, mais avec une faux... et c'était un carré et non un rond. Mais qu'importe, elle tomba sur le pauvre crâne d'un pauvre sous-officier qui devait compter son pauvre argent sale. Maintenant, il comptait les chandelles. Elle ne pouvait pas faire mieux pour lui. Elle jeta deux regards aux alentours et distribua trois mandales qui envoyèrent les gus restant surpris à travers la coque du navire. Ça devait être beau vu de l'extérieur... Bon. Elle était repérée, avait au-dessus de sa tête quatre hommes qui resteraient là pendant au moins une demi-seconde avant de partir, alors on agit vite sans se préoccuper de savoir si on se trouve dans un chambre, dans le carré ou sur le pont inférieur. On jette un œil à gauche et un œil à droite histoire d'être sure, et on saute.

      Méthode simple et efficace : le tourbillon. Tu sautes, tu tournes et tu éclates le pont supérieur par en dessous, faisant également voler les types qui ont essayé de t'arrêter tout à l'heure. Simple comme hekakioihexekontahexaphobie. Si. Au moins. Voire plus...

      La faucheuse jaillit donc du pont inférieur dans un typhon de vêtements déchiquetés, de planches arrachées et de corps volants, atterrissant au milieu des débris sans que aucun ne la touche. Elle commençait à se faire plaisir. Le regard vert flamboyant, la faux acérée, le visage dur et la jambe tremblante... Ce dernier détail vous l'oubliez.


    -Ne jamais croire une Sea Wolf...

      Faut avouer que ça claque quand on le dit comme ça. Imaginez ça entouré de cellules remplies de criminels hurlant leur désespoir, d'un personnel pénitencier aux petits soins pour vous et une amirauté qui veut vous garder coûte que coûte à la tête de Impel Down... Ahhh... le rêve... Elle s'y ferait peut-être plus vite que prévu à cet équipage...

      Mais avant tout et prochaine étape : le Gouvernail ! Y'avait un Capitaine à impressionner, que diable !



    Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Jeu 29 Sep 2011 - 5:06, édité 1 fois
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    Red avait pas mal cogité sur ce qui lui semblait l’élément crucial de cette attaque. Fallait ‘il ou non hurler à l’abordage en sautant sur le navire ennemi. Partagé entre son passé d’agent qui lui disait « prévenir l’ennemi qu’on l’attaque ? Mais mon pauvre Red tu es devenu fou » et ses connaissances théoriques de la guerre navale qui ressemblaient plus à « Mais enfin, tout le monde crie à l’abordage, même les pirates. Alors si ils le font, tu dois le faire aussi, sinon ils vont s’apercevoir que tu n’es pas marin…». Valait ‘il mieux jouer sur l’effet de surprise « Tiens mais qui est ce type en rouge sur le bateau et Arghhh… » Ou plutôt sur l’effet de terreur engendré par l’assaut « Mon dieu on nous aborde et Arghhh… ». Rarement indécis à ce point Red prend la décision d’attendre et d’observer la technique de Rachel. Elle est officier de marine, elle doit connaitre les usages..
    Manque de bol, la bosco choisit une troisième solution. Elle ne crie pas à l’abordage, mais sa façon de traverser les cloisons à coup de faux est tout sauf discrète… Bon, retour à la case départ et réflexion... Et fin du temps mort.

    Red dégaine une lame et saute sur le gaillard d’avant en face de lui. Il pense un moment à un cri de guerre, Yahhaah ou quelque chose du même tonneau. Mais décide finalement de s’abstenir pour cette fois. De toute façon son arrivée se remarque quand même, et grâce à de celle de Rachel, tout l’équipage sur le pont à bien compris qu’il s’agissait d’une attaque en bonne et due forme.
    Les trois hommes qui l’entourent ont presque le temps de sortir leurs armes. Mais quand on se bat, presque réussir n’a jamais suffit à gagner…
    Red frappe trois fois, trois coups aux poignets qui se traduisent immédiatement par trois jets de sang bien rouge qui jaillissent des plaies et de leurs artères coupées… Tout le monde prend sa dose d’hémoglobine, mais sur Red, ça ne se voit pas trop…

    -Et on presse bien sa main sur sa plaie si on ne veut pas se vider et mourir…
    Et réflexe de survie oblige, les trois marins compriment du mieux qu’ils peuvent le sang qui pisse partout… Trois de moins…
    Le capitaine a dit, un sur avant une sur arrière et vous vous retrouvez au milieu. Soucieux de bien faire Red se met en route, et descend les quelques marches qui mènent au pont pour se retrouver en face d’une demi douzaine de marins, lances en main et visiblement bien décidés à protéger leur bout de terrain. Le premier coup de lance est facile à dévier. Du plat de sa lame red écrase aussi brutalement que possible les doigts de l’assaillant, profitant du relâchement pour lui piquer sa lance, et pour, d’un mouvement qu’aucune majorette ne renierait, la faire pivoter d’une main pour la ficher dans le pied de l’assaillant suivant. Cloué au pont par quarante centimètres de bon acier, celui-ci ne peut même pas sursauter de douleur et n’oppose guère de résistance quand Red lui arrache également sa lance des mains avant de l’employer pour agrafer un autre homme au bateau…

    En quelques instant, Red se retrouve au milieu de six soldats fixés au pont comme des papillons dans leur boite et qui hurlent comme des gorets en se demandant probablement si il vaut mieux enlever la lance qu’ils ont dans le pied ou pas… Ce qui fait neuf…
    Spectacle qui hélas n’arrête absolument pas leurs compagnons qui, maintenant équipés d’un armement décent, se ruent sur le lieutenant. Les balles se mettent à siffler, les armes s’entrechoquent, et la mêlée vire vite à la confusion la plus totale. Confusion globalement à l’avantage du lieutenant, qui au moins n’a pas besoin de se demander sur qui taper…
    Assailli de toutes parts, Red reprend rapidement le chemin de l’escalier, profitant de son espace réduit et de la hauteur qu’il confère pour tenir tête à la meute… Il brise des membres, balance des types par-dessus bord, et globalement gère la situation haut la main. Conclusion qui semble vite partagée par les quelques marins encore debout au milieu du tas gémissants de leurs potes.

    Tout le monde s’accorde une minute de pause avant de relancer l’assaut, quand un bruit de porte qui claque ramène des sourires sur le visage défait des marins, et les voila tous en train de scander comme une bande de fanboys …

    -Bill ! Bill !BILL LA BRUTE!

    Et s’extrayant avec difficulté de la porte menant à l’entrepont, le nommé Bill la brute fait son apparition. Et à vue d’œil on comprend immédiatement pourquoi on l’appelle comme ça. Bill a le physique d’une armoire normande. Une armoire qu’on aurait forcé à rentrer dans un uniforme de la marine de taille standard et à qui on aurait filé une batte à clous et des galons d’officier. On ne peut s’empêcher d’admirer le tissu qui, malgré les contraintes, ne se déchire pas. Bill a l’air sympathique et ouvert d’une porte de prison classique et semble aussi dépourvue d’empathie qu’un bloc de caillasse.
    Pressentant que l’affrontement qui s’annonce et la défaite de la brute devrait être douloureux pour le moral des marins, Red zappe les présentations et saute sur la brute. Bam, mandale dans la gueule, tchac, manchette dans la gorge, bonk coup de genou dans les burnes… Bonk ? Mince, l’enfoiré porte une coquille…
    Red frappe dur, mais Bill encaisse bien, un vrai sac de frappe, incapable de choper Red avec sa massue, il l’abandonne vite pour passer à l’option favorite des grosses brutes, attraper l’ennemi au corps à corps pour le casser. Il finit même par l’acculer contre un mur pour lui coller une droite dévastatrice en plein milieu du torse…

    -Merde… tekkai ?

    Le souffle coupé Red traverse la cloison et couvert de débris de bois va s’écraser dans le tas des voiles de rechange. A peine le temps de reprendre ses esprits que déjà la brute déblaie à coup de pieds les restes de la cloison pour le rejoindre. Sous les cris d’amour des groupies restés à l’extérieur…Il faut se rendre à l’évidence, il y a encore une subtilité du Tekkai que Red n’a pas comprise... Il faut changer de méthode…

    -Bill… (Râles de douleur...) Bill tu m’as eu. J’suis en train de crever Bill…
    La brute se rapproche, contemplant son ennemi visiblement mourant au sol.
    -T’es le plus fort… Je (crache du sang…) je me sens partir, tout est noir… (Inspire avec difficulté)
    Bill ne sait plus trop quoi faire, taper un ennemi mourant ça ne se fait pas, il est presque penaud..
    -Bill ? t’es un type bien hein bill ? Tu vas pas (tousse) J’veux pas que tu me regardes mourir, tu me dois bien ça non ?
    Bill ne sait plus ou se mettre, d’habitude ses ennemis meurent proprement sans faire d’histoire, la il culpabilise à mort… Alors forcément, il bafouille un truc et se détourne de l’agonisant.
    -Crétin !
    Red saisit immédiatement l’occasion, et attrapant une drisse qui traine il lui brise vicieusement sur le crane. Profitant de l’instant ou le costaud vacille en essayant de comprendre la douleur, Red accroche d’un coté le crochet de la drisse à sa ceinture et de l’autre la corde à la chaine d’ancre avant de débloquer la mécanisme qui projette l’ancre vers le fond de la mer.
    Suivant l’ancre, Bill traverse le local, défonce la coque et plonge vers la mer en emportant de gros bouts de poutre avec lui…
    Red s’époussette un peu, remet son chapeau, et prend le temps de s'allumer une clope. Il ramasse aussi l’insigne d’officier de la brute qui traine par terre et le jette aux marins coté pont avant de ressortir du local avant..

    -Alors les gars, y’en a un autre qui veut jouer avec les sea wolfs ? Vous feriez mieux de vous rendre vous avez pas le niveau.


      « Commandant Spencer... Mon équipage est à votre disposition... je suppose que vous ne prendrez pas de thé… »

      « Pas vraiment clampin... pas vraiment...Huhuhu. »


      Le regard perçant, je continue d'observer avec une méfiance légitime mon interlocuteur et son navire, fouillant du regard le moindre signe de culpabilité, ou mieux hostilité. Bien qu'ayant engagé le contact, n'allez surtout pas croire que j'vais tenir le bout d'gras avec l'autre tête d'âne que j'ai en face de moi. Discuter avec ce genre d'énergumène m'a toujours répugné au plus haut point... Rien qu'à voir sa trogne pathétique j'ai une vague de pitié qui m'envahit, heureusement vite dégagée par le profond dégout que m'inspire les ripoux dans son genre... Comment ça pas crédible ?! J'pense ce que j'dis bordel ! J'ai rien contre les ripoux et les escrocs, mais à la seule condition qu'ils aient un minimum de classe quoi ! Lui, visiblement il en manque cruellement. Du coup je me mure dans un silence oppressant, l'air aux aguets, comme si j'attendais quelque chose...
      Tandis que le commandant Spencer -mal à l'aise par notre silence- s'en va reprendre la parole, une étincelle de malice dans mes yeux lui coupe toute envie de l'ouvrir. A la vue de mes oreilles qui frémissent et d'un sourire qui apparait, il voit bien que je viens de percevoir un truc qui me met en joie. Tendant à son tour l'oreille, il finira par entendre les premiers signes d'un combat, tout d'abord à moitié étouffé par le bois, avant d'émerger en plein jour dans un concert de cris et de violence ! Aaaaaah, voilà mes vaillants louveteaux ! Huhuhu !

      Aussitôt c'est la cohue sur le pont, nous montrant le spectacle au combien gratifiant d'une bande de marines pris au dépourvu par une tornade rouge aux relents de sang. Ça gicle, ça couine, ça pleurniche... tout c'que j'aime quoi ! Le lieutenant Red s'en donne à cœur joie, offrant à l'ensemble de mon équipage un divertissement à même d'amuser les grands enfants que nous sommes restés huhuhu. Du côté du gaillard arrière, cela reste un poil plus discret, car à moitié caché par la coque de l'intolerant, mais nul doute vu les bruits que Candy-girl s'offre aussi ses petits plaisirs. Ça c'est des bons marines comme je les aime, oh ouiouioui...
      Du coup, le commandant Spencer subit la vision surréaliste d'un chaos indescriptible sur son propre navire, avec tout son lot de souffrances et de panique, tandis que sur le pont du Fenrir, c'est une bande de marines goguenards qui s'offrent un joyeux moment de détente. Commentaires moqueurs, sifflets d'admiration et paris vont bon train, montrant à ceux qu'il faudrait encore convaincre que chez les Sea Wolfs, on sait profiter d'un bon moment de détente.

      - Oh la belle rouge !
      - 50 000 Berrys qu'il arrive pas à en épingler plus de 5.
      - Ahahah, perdu Johny, envoie l'oseille !
      - Peu orthodoxe comme style... mais efficace, j'avoue.
      - Mouais... j'ai connu une fille sur West blue qui voulait m'faire la même chose... Lulu la Nataise qu'elle s'appellait ! J'vous en déjà parl* ?...
      - 36 000 fois Xan ! Rient en cœur l'ensemble de l'équipage

      (…)

      N'allez pas croire pour autant que mes braves vétérans et moi-même péchons par excès de confiance... Sous les airs nonchalants que nous affichons, se cache un concentré de méfiance paranoïaque et d'instinct aiguisé au fils des combats et des morts. Entre deux taquineries, nos regards scrutent le moindre détail ou mouvement suspect, tandis que tous sont près à réagir dans la seconde à la moindre menace. Confiants ? Oui assurément ! Mais stupide... oh ça non. Une fois de plus mon cher second se fera ainsi un devoir de le prouver, démontrant comme à son habitude sa redoutable perspicacité. D'un coup de coude discret il attire donc mon attention, avant de me chuchoter à l'oreille :

      « Patron ? Y a un truc louche dans le ciel, à 11 heures. Un corbeau qui file à tire-d'aile. »

      Un corbeau ? Voilà qui n'est pas commun, surtout en plein océan. Un messager probablement... Mais putain comment il fait Ryuuku pour l'voir ce maudit piaf ? J'ai beau passer le ciel au peigne fin j'en vois pas la moindre plume... Un simple coup d'œil à mon subordonné me donnera la réponse : Ses yeux ont changé, ressemblant étrangement à ceux d'un oiseaux, spectacle intriguant encadré par des arcades couvertes de fines plumes blanches et des traits aquilins. Bon sang, j'avais presque mis de côté que l'autre andouille avait bouffé ce satané fruit de l'aigle ! Le voilà donc avec une vision des plus pratiques !

      « Tu peux le prendre en chasse ? » lui grogne-je alors pour toute réponse.

      « J'pense pas Patron. Il est loin et je ne maîtrise pas encore assez bien le vol. »

      Arf ! Bon c'est pas grave, on fera cracher le morceau à Spencer quand jl'aurais sous les palmures... De toute façon, si c'est un message pour prévenir ces petits copains, c'est pas plus mal. Comme ça on est sûr que notre arrivée sera bien remarquée, et l'ambiance aura le temps de monter avant qu'on ne s'pointe pour de bon afin de tous les écorcher avec nos satanés dents. Par contre, c'est pas le seul détail qui me fait tiquer... J'sais pas si c'est une ruse de chacal ou juste un tic, mais ce crétin de commandant a jeté pas mal de coups d'œil à son foc depuis qu'on s'est rapproché de son navire... Huummm... ça doit être mon imagination...



      Bon, ils en sont où là mes p'tits gars ? Bienbienbien... Tout va pour le mieux pour le moment, ils se débrouillent comme des chefs ! C'est donc avec un visage semblable à celui d'un père de famille observant avec émotion son fils enfoncer la tête de celui du voisin dans le bac à sable, que je me replonge dans le show que nous offrent mes futurs subordonnés.

      Aouch ! Il a du faire mal celui-là ! Huhuhu.

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        Elle avait la drôle d'impression d'être une attraction ou une simple distraction. Comme un coq jeté dans l'arène et que l'on regarde se débattre avec son concurrent. Est-ce qu'un coq serait plus heureux d'être à sa place que contre un adversaire à sa taille ? Préférerait-elle se trouver à la place du coq ? Non, bien sur. Et son regard vert en disait long sur ce qu'elle pensait. Une furie des champs de bataille. Voilà ce que disait son regard. Et boiteuse ou pas, il irradiait de cette lueur dure et presque macabre qui vous feraient dresser les cheveux sur la nuque. Surtout que l'on sentait en plus de l'esprit combatif un brin de colère obscurcir l'émeraude de ses yeux. Et il ne prenait pas sa source dans les ripoux qu'elle défaisait l'un après l'autre. Non, cet équipage, elle se contenterait de le décimer avec l'aide de Red et de Samuel -qui était passé par les sabords des canons- selon le plan initial. Non, ce qui lui faisait palpiter la veine sur le front et trembler un peu plus sa jambe c'était...

      -Oh ! Les vautours des mers tropicales d'Inari de l'Ouest ! Vous allez la boucler un peu ?! On n'entend même plus les cris des types sur lesquels on tape !

        Franchement, une armée de mouettes criardes contre des oiseaux moqueurs auraient fait moins de bruit que l'équipage des Loups de Mer. Et évidemment, son intervention n'a fait que jeter de l'huile sur le feu. Elle soupira et se détendit en envoyant son pied dans le visage d'un imbécile qui venait au corps à corps. Elle ferma même les yeux. Il suffisait d'ignorer leurs commentaires goguenards... Et lorsqu'elle les rouvrit, elle était de nouveau concentrée sur ce qu'elle faisait. Elle n'entendait que les sons qui avaient une importance dans un combat comme le chuintement d'une épée que l'un sort de son fourreau ou d'un barillet qui se déclenche. Elle s'intéressa au mouvement du sabreur qui lui fonçait dessus et à l'angle du colt qu'un autre tenait en main. Comme une scène au ralenti. Calme et ouverte, elle remarqua que l'homme au sabre avait le regard de l'homme valeureux et qu'il serait presque dangereux. Enfin, en comparaison avec le mousse de tout à l'heure. Sans même forcer sur sa jambe droite, elle se décala de quelques centimètres pour éviter et le sabre et la balle qui la visait. Et dans le même mouvement, elle laisse s'affaisser son arme qui tombe comme un guilleret dans le dos de l'homme au sabre. N'aies crainte, les serres du corbeau ne tuent pas... Et avant que le suivant n'aie pu tirer à nouveau, elle était à ses côtés, la pointe de sa lame teintée de l'écarlate hémoglobine qui perlait du trou qu'il avait dans le ventre. Dans un grommellement, il s'écroula, face contre terre et main sur sa plaie. Mais ses plumes sont insaisissables.

        Pour avoir reçu une blessure similaire lors de l'attaque des Guns du QG de North Blue, Rachel savait qu'il avait beaucoup de chance de s'en tirer. D'ailleurs, aucunes de ses victimes ne mourraient de leur rencontre avec la faucheuse, paradoxalement. Même corrompus, ils restaient des marins. Et si la frontière devenait tenue, Rachel ne voyait aucune raison de les envoyer six pieds sous terre. Elle leur infligeait la simple correction qu'ils méritaient.

        Elle jeta un regard rapide par dessus le gaillard qu'elle occupait et remarqua que Red avait attiré à lui les piquiers et manieurs de hast ainsi que les tirailleurs. Il venait d'éliminer une pointure du navire, pas étonnant qu'on fasse attention à lui. Très bien. Rachel s'en détourna et se précipita cahin-caha vers le gouvernail. Ce n'était peut-être pas très utile à la manœuvre, mais elle allait immobiliser l'Intolérant. Enfin, c'était ce qui était prévu. Car dans petit trot qui fait vibrer les planches du gaillard, déboulent six types en uniforme. Ils n'ont pas la tronche des bons soldats impassibles et redoutent presque une riposte. En rangée de trois, la première, un genou à terre met en joue le Lieutenant Blacrow tandis que la deuxième toujours debout fait de même. De trois quart, elle plante son regard vert sur eux. Et son éclat dur leur donne presque des sueurs froides. Mais ce sont des pros. Corrompus, peut-être, mais des pros avant tout. Et un pro, en cas de coup dur, ça tire sans sommations.

        Et c'est ce que ça fait. Seulement le Lieutenant Blacrow a plus d'un as dans sa faux. Plus précisément, de la poussière de charbon. Et la dose quelle diffusa autour d'elle en un quart de seconde créa un nuage noir opaque qui la masqua à la vue des marins éberlués. Le fruit fumigène devait donner des sensations à peu près semblables en y réfléchissant bien. Mais la masse noire ne le restait que pendant trois secondes. Après ce laps de temps, on pouvait discerner des formes au-travers du tissus sombre. Les tireurs ajustent leurs viseurs et dans la seconde, une silhouette noire émerge à grande vitesse du nuage de charbon dans la direction de l'escouade de tir. Quoi que ce fut, il est aussitôt prit pour cible et abattu. Sauf que ce n'est qu'un uniforme aux couleurs de la marine et aussi troué qu'une passoire qui s'échoue aux pieds des marins plus étonnés que jamais, inconscients que le danger vient maintenant des hauteurs. La faucheuse en porcelaine avait en effet, au vu et au su des spectateurs sur le Fenrir, profité et du nuage et de sa veste pour détourner l'attention des marins d'elle-même. Comme le charbon retombait sur le pont dans un faible panache de poussière, le Lieutenant amortissait tant bien que mal sa chute derrière les artilleurs. Deux tombèrent à sa suite sans même avoir eu le temps de comprendre d'où venait cette cuisante douleur entre leurs omoplates. Même en sous-vêtements noirs et avec ses allures de poupées, la surprise et la peur se lut sur leurs visages.

        De son côté, pourtant, Rachel se maudissait d'avoir usé de son Linceul du Corbeau. Car même s'il lui avait procuré l'avantage dont elle avait besoin pour se débarrasser de ces tireurs, sa jambe droite n'était pas en état pour des sauts aussi impressionnants. Alors on les met hors d'état de nuire et on repose sa jambe cinq minutes. Red s'en débrouillerait bien seul un petit moment, non ? C'est donc alors qu'ils se retournent comme un seul homme vers elle qu'elle étire le filin métallique de son manche. Allez, et histoire de peaufiner un peu la mise en scène, on leur sort le sourire carnassier qui ferait fuir bien des lions. Même de Némée. Deux strangulations, Des Serres du Corbeau à foison, une Plume du corvidé et deux trois coups de pieds bien placés plus tard, on retrouve une Rachel exténuée, tenant sa jambe d'une main et soufflant comme un taureau. Elle avait une estafilade au niveau de la joue gauche et une balle de mousquet semblait avoir traversée son épaule gauche également. Rien de bien méchant. Même si elle devait grimacer à chaque fois, elle pouvait la bouger son épaule. Donc, elle pouvait combattre. Bonjour les crampes aux mâchoires par contre.

        À moitié adossée au bastingage du gaillard arrière, elle remarque tout à coup un homme, debout, les bras croisés derrière le dos. Il était là depuis le début ? Pourquoi il ne faisait rien ? Mais alors qu'elle se perdait en contemplation et en questions, un bruit métallique attira son attention. Un peu tard. Une chaîne s'enroula soudain autour de son cou. Lui rappelant douloureusement qu'elle tournait le dos aux combats en contrebas. A méditer la prochaine fois. On ne se repose qu'une fois dans sa couche. Elle en eut le souffle coupé. Plus encore lorsqu'une pression supplémentaire la tira en arrière sur les cinq mètres qui la séparaient du pont supérieur, traînant dans son sillage quelques échardes de planches dont on oubliera très vite l'existence. Amen.

        Allongée sur le dos, face au ciel et aux voiles blanches ornées du symbole de la justice et de la mouette, elle se tordit le cou déjà amoché pour voir à quoi la chaîne qui l'entravait était reliée. Elle vit d'abord un poignet fin muni de quelques bracelets de force et de deux ou trois bagues armures. Puis, ce fut une chevelure rose aux cheveux courts qui s'offrirent à son regard. Un cou blanc, gracile, agrémenté d'un magnifique collier étrangleur. Ouais. Une Goth Punk quoi. Avec des piques partout, des tatouages et des piercings. Et les cheveux roses... Franchement, les cheveux roses, ça enlevait toute la classe qu'elle aurait pu avoir en Pitbull bien dressée. Classe toute relative, vous en conviendrez.

      -J'ai remonté un drôle d'oiseau dans mes filets, susurra-t-elle comme si elle se délectait de ses propres paroles.

      -Houlà... J'ai pas signé pour un Cat Fight... J'ai même pas signé pour les Sea Wolf alors...

        La Bave du Bouledogue n'atteint pas le Noir Corbeau, scène 1 !
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      Du coté de Red la pause se fait embarrassante. Les hommes regardent le type qui a douloureusement éliminé une bonne quinzaine de leurs potes ainsi que leur idole d’officier en ayant quand même le temps d’allumer une clope…
      Dans leurs têtes fourmillent tout un tas de pensées inavouables… Il nous a demandé de se rendre, on pourrait le faire ? Si je me rends est ce que les autres me suivront ? Après tout c’est un marine, pourquoi il nous attaque ? Oh la la il est trop charismatique ! Bon sang j’étais pourtant sur de l’avoir touché ! Mais si on se rend que va faire le capitaine ? Ils sont que deux bordel ils nous ont mis une branlée à deux !
      Les hommes se regardent entre eux, regardent le capitaine, l’ennemi… Puis le moins malin d’entre eux se décide pour l’assaut. Il pousse un cri et s’élance vers l’agent Red, sabre pointé devant lui .
      Red attrape sa lame, se décale légèrement de l’axe d’attaque, puis sans même sortir son arme du fourreau il dévie celle de l’attaquant d’un coup sec sur le plat du sabre, terminant son mouvement en impactant violement le menton de l’agresseur avec la poignée de sa machette. Poursuivant sa lancée le type s’effondre de tout son long en lâchant son arme, assommé pour le compte. Le suivant à tenter sa chance ne fais pas mieux et après deux rencontres douloureuses avec un plat de lame il se retrouve à moitié groggy avec une mâchoire en vrac et un nombre indéfinis de fractures aux doigts…

      -Hé mais regardez !
      Emportés par la plus vieille ruse du monde et par l’expression de surprise de Red, tout les marins tournent la tête vers le point qu’on leur indique. Un bout d'uniforme de la marine récement abandonné sur le sol. Un uniforme de lieutenant...

      -L’uniforme, la par terre ! Vous savez ce que ça veut dire non ?
      A nouveau le suspens est insoutenable, les marins hésitent… Les plus vieux pressentent que la réponse est surement un humour pourri qui servira de prélude à une grosse douleur, les plus jeunes se demandent seulement ou est ce que tout ça va bien pouvoir mener mais ne voient pas d’objections à tout ce qui peut retarder le moment de donner l’assaut…

      -Mais enfin, ça veut dire qu’il y a une fille à moitié nue sur ce bateau !

      La lumière se fait subitement dans l’esprit des hommes pendant que la même expression se lit sur leur visage, affichant clairement une pensée unique « une fille à moitié nue » Pupilles dilatées, nez au vent, sourires idiots, mains moites, tous établissent en esprit une relation entre la beauté de Rachel et l’expression à moitié nue. L’indécision dure quelques secondes pendant lesquelles les marins reculent prudemment, gardant un œil sur Red. Puis d’un seul bloc, la dizaine d’hommes encore dans le coin tourne les talons pour se ruer vers l’arrière…
      Regardant Toji qui lui semble un poil désapprobateur Red hausse les épaules et d’un geste de la main désigne l’arrière du bateau, englobant Rachel, l’uniforme, les marins… pas ma faute chef

      Suivant le mouvement Red continue sa progression vers le centre du navire. Il élimine sur le chemin quelques inconscients supplémentaires ayant loupé l’épisode précédent et se retrouve rapidement au niveau des derniers hommes debout de son coté.
      Le capitaine et les quelques hommes qui l’entourent. Le capitaine regarde Toji, droit et couillu malgré ce qui ressemble de plus en plus à une débâcle. A moins qu’il préfére ne pas regarder ce qui se déroule chez lui, un moyen comme un autre de ne pas avoir à se voiler la face.
      Les hommes eux sont carrément défaits et ne savent plus trop vers ou se tourner, surveiller Rachel à l’arrière ? Red à l’avant ? Les sea wolfs à coté ? alors ils serrent les dents et jouent les girouettes en essayant de regarder partout à la fois...

      -Capitaine Spencer ? Pourriez vous dire à vos hommes de déposer les armes ?
        "Coups" d'essais pour des jeunes loups. Papyru10

        Lyly se galvanisait à mesure que les cliquetis de ses chaînes entravaient les ailes du corbeau en sous-vêtements, ses camarades de bord restants s’étaient amassés autour d’elle pour profiter du spectacle. Quitte à y passer, autant avoir de bons souvenirs. La punkette venait de tirer suffisamment de chaîne pour jouir de deux bons mètres de mou sur les six mètres de son arme. Elle moulinait sa chaine d’acier avec vitesse et amplitude, le sifflement de l’air brassé se couplait au bruit du métal malmené. Le bout de son arme était muni d’une pointe en acier désireuse de fondre en pleine poitrine du volatile étouffé.

        D’un geste brusque de son bras gauche, elle tira le bout de chaine qui serrée le cou adverse et de sa main droite, elle envoya le bout pointu qui était au summum de sa rotation. La pointe fila vers la jambe visiblement souffrante.

        « Plume après plume Yihahaha… !!! »





        L’en chapeauté de la glorieuse hémoglobine pointait son regard vers Spencer, une semonce aux lèvres. Spencer n’avait guère beaucoup bronché durant l’assaut, il est évident que l’homme avait déjà fait sa raison quant à la suite des événements. Il regardait son foc avec un léger sourire et il le perdait aussitôt lorsqu’il toisait la face amphibie du capitaine Arashibourei. Après un petit temps de silence face à l’altercation verbale du chapelier rouge, il finit par sourire en mettant sa main sur son front, la tête inclinée vers le plancher de son bâtiment.

        « Capitaine… Commandant… Mon grade n’a plus une réelle importance maintenant… »

        Il lâcha son sourire pour tourner le dos à Toji et faire face à l'homme mature. La main sur le pommeau de son sabre.

        « Mes hommes ont bien compris que ce n’était plus de mes ordres qu’ils devaient se soucier, mais de leur vie. N’est-ce pas Capitaine ? »

        Il avait adressé ses derniers mots à Toji par-dessus son épaule, lentement il sortit sa lame de son fourreau et relança un nouveau regard au chapeau rouge.

        « Quant à moi, je me dois de vous empêcher de gagner mes quartiers pendant encore quelques temps… »

        Il marcha lentement vers une porte à une dizaine de pas à sa droite, suivit par ses cinq hommes. Il ne quittait pas l'homme du regard, ce n’était pas par défi, mais pour le rassurer quant à ses intentions.

        *Je ne fuirai pas*


        Les cinq soldats tirèrent leur arme, de beaux sabres longs et coupants, le commandant leur adressa un regard aimant avant d’acquiescer de la tête. Le quintette s’élança en ligne, balayant le souffle marin dans un râle puissant, Spencer bien campé devant sa cabine, le sabre au poing, décidé d’y laisser ses tripes.

          « Woooooh !... » murmurent en cœur tous les Sea Wolfs présents.

          Jaillissant à moitié nue d'un nuage de charbon, la faux dressée bien haute vers le ciel, Miss Rachel vient de capter l'attention de l'ensemble de l'équipage avec brio ! Non seulement elle nous exhibe ses sous vêtements noirs jais avec subtilité, mais en plus elle prouve aux derniers septiques que son surnom de « Faucheuse » n'est pas usurpé. Tout en ténèbre-attitude, elle en impose la p'tiote, même à des vieux baroudeurs difficilement impressionnables. C'est donc avec un intérêt renouvelé que nous suivrons la suite de ses péripéties, cette fois bien en vue de tous. Y a pas à dire, le théâtre c'est sympa, mais seulement si l'action se déroule pas en coulisse., huhuhu.
          C'est alors qu'une vague de dégout nous afflige tous ! Aaaargl... tant de rose ! Bon sang mais à quel point le commandant Spenser a des goûts de chiotte pour tolérer une telle abomination à son bord ?! Rien que pour éradiquer cette saloperie de Goth Punk ça valait le coup de leur démonter la trogne ! Du coup, tous mes hommes et moi redoublons de hargne lors des nombreuses invectives que nous lançons à Rachel pour l'encourager ! « Crève là c'te salope ! » « Morzy l'oeil ! » et autres politesses du même acabit quoi... Surtout que l'immonde injure au goût ne semble pas décidée à se laisser tuer bien sagement... La voilà qui prend un certain avantage sur Candy-girl, grâce à une strangulation une règle. Bien que décidés à ne pas intervenir dans son baptême du feu, je peux voir avec une certaine fierté que tous les Sea Wolfs ont discrètement dégainé leurs fusils et autres pistolets, prêt à truffer de plomb la gothique si la situation venait à déraper gravement. Mais bon, on en est pas encore là, j'fais confiance à notre faucheuse attitrée pour lui remettre les idées en place toute seule.


          (...)

          « Mes hommes ont bien compris que ce n’était plus de mes ordres qu’ils devaient se soucier, mais de leur vie. N’est-ce pas Capitaine ? »

          Hein ? Il me cause lui ? Qu'est ce que j'en ai à foutre de tes hommes dugland ?! Tu n'vois pas que pour moi vous n'représentez pas plus que des cibles d'entrainements ?! Des vulgaires sacs de sable remplis d'bidoche tout juste bon à être percés ! T'as voulu jouer les gagnes-petit, et en plus t'as même pas la force de protéger ton*...

          « Quant à moi, je me dois de vous empêcher de gagner mes quartiers pendant encore quelques temps… »


          « …empêcher de gagner mes quartiers... » Voilà qui titille ma curiosité par contre... Vu notre main-mise sur son navire c'est pas comme s'il pouvait considérer sa cabine comme la mienne mais presque quoi*... « Pendant encore quelques temps... » Houlà... Là tu m'intéresses garçon ! Cette phrase en générale elle pue duc' sévère. Elle peut avoir pas mal de significations, mais le plus souvent ça vous donne envie de vous dépêcher pour aller voir ce qui se trame là-bas. Des documents qu'on brule ? Une bombe qu'on règle ? Une conversation à ne surtout pas déranger ? Peu importe, s'il veut pas qu'on y aille, principe de base on va y aller, piège ou pas peu importe !

          Mais avant même de faire un mouvement, je vois que le lieutenant Red a partagé plus ou moins les mêmes pensées, se jetant ainsi tel un … rossignol... dans les airs pour prendre de vitesse Spencer et ses hommes. Du bon ça. Attend un peu mon gars, on va te couvrir. Devant la vision pathétique de cinq clampins essayant de créer un mur aussi dérisoire que puéril, je m'en sentirais presque las... pourquoi faut-il que tout le monde s'acharne à faire des actes inconsidérés ?...
          Un « Abattez moi ça... » ponctué nonchalamment de la main sera suivi par les cliquetis d'une dizaine d'armes qu'on épaule, puis d'un mitraillage en règle ! Les cinq marines se retrouvent ainsi collés au mur par divers balles, plombs, chevrotine, ne leur laissant aucune chance de survie. De là où j'suis ça fait un peu règlement de compte mafieux, mais bon... Pas d'temps à perdre avec le menu fretin, surtout que mes gars avaient bien besoin de se défouler un minimum eux aussi. Seul une dizaine d'entre eux n'a pas tiré, préférant garder leurs armes chargées et le regard vers Rachel et les alentours, juste au cas où. Joueurs oui, mais prudents avant tout...

          Du coup, lorsque les cinq cadavres daignent enfin se décoller dans un bruit humide de la paroi maculée de sang et de trous, je descends pour ma part tranquillement, avançant au milieu des débris et des blessés sans me presser. Faudra tout d'même que j'laisse le temps aux lieutenants Blackcrow et Red de finir leur boulot... Surtout que ce dernier semble vouloir se jeter à la poursuite de Spenser, qui s'est lui-même réfugié dans sa cabine au moment du grand flinguage.


          Sifflotant une petite marche militaire de mon cru, je continue donc ma petite ballade vers le gaillard arrière.
          "On les pendra touuuuseuuu... hauuuut et court !..."



          Dernière édition par Toji Arashibourei le Sam 1 Oct 2011 - 10:08, édité 2 fois
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          Red a toujours eu un don pour sentir le moment ou les choses tournent mal. Le moment ou on peut se dire une dernière fois, tiens, ce serait pas maintenant qu’il faudrait que je foute le camp ?Et quand un type vous dit sans sourciller qu’il se moque qu’on lamine tout ses hommes et qu’il n’a besoin que de gagner un peu de temps, c’est que la situation sent mauvais, très mauvais. Surtout quand on n’a pas la moindre idée de ce qu’il attend. Une bombe ? Un monstre au réveil difficile ? Ou juste un type en train de bruler tout les papiers compromettants aussi vite qu'il peut ?
          Dans tous les cas, si ça plait à Spencer, c’est statiquement improbable que ce soit aussi bon pour les Sea wolfs… Nouvel objectif, atteindre la cabine, et le plus rapidement possible.

          Red dégaine ses deux lames ses deux lames et se prépare à éliminer cinq soldats de plus. Mais ce n'est pas la peine. Un ordre et une gréle de balles plus tard et le chemin est dégagé. Toji à visiblement le méme odorat que Red pour détecter les coups fourrés et il est aussi curieux que lui de découvrir se qui se trame la bas dans la cabine. Un bon point de plus pour les Sea Wolfs... Remerciant d'un signe de tête la bande de tireur qui viennent de lui faire gagner deux minutes Red cherche un moyen d''entrer au plsu vite dans le cabine. Et sourit en avisant le mat juste à coté de lui.
          D'un coup d'oeil il s'assure d'étre au bon endroit pour frapper, et d’un coup double il te tranche le mat en deux au niveau du pont, avant de l’orienter dans la bonne direction d’un coup de pied… Le mat hésite un peu, Red frappe une nouvelle fois. Et ... Timber… Le mat s’incline dans la bonne direction et tombe droit vers l’arrière, droit vers la timonerie et le plafond de la cabine du capitaine, et droit vers Spencer… (Et vu la taille des vergues, potentiellement droit vers Rachel et ses amis et tout ce qui traine sur le pont)
          Red n’attend pas la fin de la chute, et dés que l’angle est suffisant il saute sur le mat et court vers sa pointe. Objectif, sauter directement dans la cabine dés que le mat aura traversé le plafond.

          Et ensuite liquider un Spencer surement surpris, voire avec un peu chance assommé. Puis découvrir le pourquoi du comment... En espérant éviter le bidule explosif.

          En haut du mat, la vigie jusque la discrète a bien compris qu'elle avait intérêt à ne pas rester dans le coin. Avec tout l'entrainement du gabier vétéran plus à l'aise dans les airs que sur la terre ferme, elle fait comme Red et dés que le mat s'incline elle saute sur le dessus. Avant de courir dague au poing à la rencontre du responsable de la chute.
          Entre la largeur du mat et la course des protagonistes, la rencontre se passe très vite, Red travaille son coup de pied sauté, et d'une détente, jambe tendue vers l’objectif, bras bien écartés pour équilibrer et ne pas louper le mat à l’atterrissage, il va cueillir du bout de sa chaussure le menton du gabier. Il récolte une estafilade sur l'autre jambe pendant que la vigie décolle et part s'écraser quelque part sur le pont avec le mat...
          Et quelques secondes plus tard quand le mat défonce le toit du gaillard arrière Red est presque parvenu au bout et plonge directement à l'intérieur. Précédé par plusieurs bons métrés de bois brut, une pluie de débris, cordes et voilures diverses, et cette fois ci par un cri de guerre, excitation oblige...

          -Géronimo !!


          Dernière édition par Red le Dim 13 Nov 2011 - 22:10, édité 1 fois
            [Mais t'es carrément allé chercher une image en plus! xD fallait pas te donner cette peine, enfin =D]

              Les questions qui hantaient aussi bien le Lieutenant Red que le Capitaine Arashibourei n'avaient aucune emprise sur le Lieutenant Blacrow. Elle n'avait même pas conscience de leurs existences. Par contre, un truc qu'elle sentait bien et dont elle reconnaissait l'emprise dans le réel, c'était cette foutue chaîne qui commençait sérieusement à lui comprimer la trachée. Et ce n'était pas les bleus qu'elle redoutait le plus dans cette affaire. Non, actuellement, elle avait plus envie de filer des bleus à cette goth' rose que de rester allongée là à subir les assauts de l'autre tarée qui manquait cruellement de goûts artistiques. Choisis l'indigo ou le noir, imbécile ! Ça jurerait moins avec tes chaînes métalliques et tout ton bazar de bijoux d'aciers. Heureusement que les aéroports n'existaient pas, parce qu'elle n'aurait jamais pu passer un seul portique de sécurité.

              Se tordant le cou pour observer les mouvements de son adversaire déjà fichée « Immonde », Rachel commençait à trouver le confort du pont tout à fait relatif, tout comme elle trouvait que l'intérêt qu'elle avait égayé chez la gente masculine d'à peu près tous les bords, autant celui de l'
              Intolérant que celui du Fenrir, était déplacé. C'était pas comme si elle risquait sa vie alors qu'eux restaient bien au sec sur leur rafiot. Non. Du tout. D'ailleurs, la tronche de chewing-gum le lui rappela en hurlant comme une groupie à un concert de P!nk qu'elle allait plumer notre faucheuse nationale. Ah ça, non ! Jamais sans son autorisation ! Et tu vas l'apprendre à tes dépends, Bouledogue Woman.

              Bon, il faudrait certes patienter un petit peu, juste le temps que Rachel soit de nouveau sur pied. Parce que là, elle a beau rouler de droite à gauche pour éviter les attaques répétitives en direction de son genou, la situation n'avance pas d'un chouïa. Et ça a le don d'énerver autant la faucheuse que l'Immonde. Bon. À distance, Rachel n'avait aucune chance. Il fallait donc viser le corps-à-corps, bien qu'elle-même ne soit pas au top à ce sujet. L'ennui, c'est qu'elle est en assez mauvaise posture pour ne pas pouvoir ni riposter ni se libérer. Car l'autre cruche-de-mariage a bien compris qu'il ne faut pas relâcher la pression, quitte à lui broyer la gorge, l'étouffer totalement ou lui rompre la nuque. A grands coups de moulinets. Parce qu'il y a deux manières de frapper. Soit on utilise le côté pointu, comme elle le faisait depuis le début, soit on faisait voler le pantin à l'autre bout comme elle le faisait depuis déjà deux bonnes minutes. En l'occurrence, le pantin, c'est notre poupée aux yeux émeraude.

              Le pont supérieur souffre. Rachel aussi. Sa jambe tremble et elle respire avec une difficulté grandissante. Les râles rauques en sont la preuve. Elle était blessée. A plusieurs endroits. Autant des contusions faites par l'arme de la tronche de chewing-gum que par le pont en lui même. Une bonne chose, l'arme en elle-même n'était pas bien meurtrière. Juste terriblement affaiblissante. Les nombreuses coupures et sillons de sang sur le corps de Rachel en attestent. Ce n'est pas encore la gravité de ce qu'elle avait dû endurer au QG, mais la tête commençait à lui tourner. Elle s'en souviendrait de ne jamais tourner le dos au champ de bataille.

              Il était plus que temps de lancer la riposte.

              Le Lieutenant à la faux se releva une énième fois, faisant entrer la fameuse Lyly dans une colère à lui faire dresser les cheveux sur la tête. Colère. Oui, c'était le nom de son gel. Mais qu'importe, car le regard que posa le Lieutenant Blacrow sur elle la fit presque pâlir et ses cheveux s'affaissèrent presque sous le feu qui brillait dans ses yeux verts. N'y tenant plus, Lyly lança une nouvelle fois sa pointe de chaîne sur le corbeau prisonnier qui ne fit aucun geste pour l'éviter. Et le sourire satisfait qui éclaira le visage du bonbon rose en voyant ce phénomène fondit comme neige au soleil lorsque la pointe s'immobilisa en l'air et chut sur le pont dans un bruit totalement ridicule. Le fait que, entre elles deux, le mât s'effondrait n'y était de plus sûrement pas pour rien. Incapable de prononcer une parole distincte, Rachel leva son bras, exhibant la chaîne de la punk enroulée autour de son poignet. Il y avait là bien trente centimètres d'anneaux de métal. Elle venait de récupérer le sourire satisfait et mauvais que son adversaire venait de perdre. Ne jamais prendre de coups pour rien.

              La contre-attaque ferait très mal, foi de faucheuse.

              Dans un décor tout à fait chaotique et un vacarme assourdissant de planches qui craquent,de voiles qui se déchirent et de mât démâté, Le regard de Rachel se fit plus violent que l'instant précédent, faisant tout bonnement pâlir miss Bubble-gum, peignant sur son visage une esquisse de peur et de crainte. Mais trop tard. Comme elle l'avait fait plus tôt avec notre demoiselle en sous-vêtements, Rachel tira un coup sec sur la corde de métal, attirant à elle la bouledogue rose bonbon dans un vol plané qu'elle ne pouvait plus empêcher. S'élançant par la même, la faucheuse en porcelaine brandit le manche de sa faux et lui assainit un coup qui se rapprochait plus de l'uppercut qu'autre chose. Un coup que certains batteurs auraient enviés et que certains publics auraient ponctués d'un beau « Home Run ! ».Mais le souci, c'est qu'une belle chaîne les relie toujours l'une à l'autre, empêchant l'Immonde de s'envoler vers d'autres cieux. Le deuxième Hic, c'est le fameux mât qui a décidé de donner son avis et de venir trancher le différent qui les opposait.

              La scène devient alors un poil compliquée. La faucheuse fait un bon en arrière et se campe sur ses -son?- appui(s). Le mât, déjà bien incliné, s'écroule sur la chaîne tendue. Ces deux actions ont pour conséquence que le petit objet volant non identifié mais certainement rose, relié à Rachel par sa propre chaîne, prend une trajectoire courbe. Par un principe assez simple de forces opposées et cumulées, l'astre change d'orbite et vient graviter autour du mât abattu avec soin par l'agent Red. Il en fait le tour pour revenir avec la précision d'un boomerang vers la faucheuse en porcelaine, prête à le recevoir. Telle une majorette expérimentée, sa faux tournoie à une vitesse folle un instant encore avant d'entrer en contact avec le corps désarticulé du pantin aux allures de chewin-gum. Quoique contact est assez peu approprié. Entrer en collision, percuter, emboutir, éventrer, charcuter donnent mieux le ton à mon sens...

              Si Rachel regrettait son geste ? Lorsqu'elle posa son regard sur la blessure béante sur le torse de la goth' punk et sur l'uniforme éventré de la marine, elle eut un vertige assez significatif. Mais quand elle respira de nouveau en enlevant la chaîne autour de son cou, que son regard glissa sur l'horrible touffe de cheveux roses et sur ses nombreux piercings ainsi que la liasse de berrys qui l'on voyait dépasser de son string devenu inutile, elle se gaussait presque d'avoir éradiqué cette vile engeance de la surface des mers. Assise sur le pont, elle enroula la chaîne autour de son bras, se massa la gorge et la nuque puis vérifia l'état de son genou. Ensuite, dans un soupir qui montrait sa détermination, elle se releva, ensanglantée et à moitié nue, le regard de braise irradiant les alentours de sa puissance émeraude. Elle fit deux pas puis s'écroula sur le pont dans un râle, se tenant le genou droit.

            -Y'aurait pas un médecin dans le salle ?
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            Fin du scénario du coté punk gothique, nous venons de perdre un élément de la jeunesse qui n’aurait de toutes manières guère pu financer la retraite de son commandant. Elle s’était pris un platane ensoleillé qui lui fut fatal. Les hommes de bords, qui supportait la gonzesse aux chaines, prirent peur lors de la rafale de balles encaissait dans le buffet de leurs collègues, à l’autre bout du navire. Ils prirent donc la décision du grand bain. Le désespoir sans doutes, mais ne soyez pas attristé car l’appétit des monstres marins aura un espoir.

            Quant à notre Spencer, commandant s’il en est, il venait de reculer suite à la mitraillante défaite de ses hommes. Ils n’étaient plus que des Marines de Pâque, truffées de chocolats plombés et le supérieur était aussi seul que le lapin sans ses cloches. Il recula dans ses quartiers, serein et mystérieux. C’est là que l’en chapeauté prit la décision impulsive ou normal, tout dépend de son taux de mafioso dans le sang, de couper le grand mât. Le fracas terrible alla en direction du commandant. Il prit son sabre d’une main au milieu des débris tombants et trancha dans le bois.

            « Tu n’es pas le seul à pouvoir couper dans le bois, prétentieux »

            La lame trancha net dans le bois qui tombait du plafond, le rouge en profita pour surgir dans la pièce. Il découvrit alors le décor richissime d’une cabine de ripoux. Une salle d’une petite dizaine de mètres de long et de cinq de large, de la soie brodée et des meubles en bois torsadé, un hamac en linges d’une rare qualité et un bureau de marbre. Mais c’était le dessus du bureau qui semblait dégager une aura particulière, une enveloppe faite en un vieux tissu, similaire à de la peau, trônait au milieu de monticules de Berrys. Spencer était là, le sabre à la main résolu à en découdre.

            « Je crois que vous n’… »

            Le commandant ne put se résoudre à finir sa phrase, son regard s’était perdu dans l’ouverture qui demeurait dans le plafond de sa cabine. Sans les voilures le ciel paraissait bien proche, mais le foc se gonflait toujours gaillardement, le petit mât toujours bien droit. Vous en conviendrez sans doute que ce n’était pas la vision de son foc qui le stoppa dans sa réplique, mais l’immense tache sombre flouant l’horizon. Un croassement se faisant entendre à mesure que la tache avançait, une sorte de bateau semblait voguait au milieu de volatiles noires. Spencer souffla profondément et campa bien profondément ses appuies.

            « Mister Crow est arrivé »

              Nom... de... nom... de... moi. C'est quoi encore c'te bordel ? Là, c'était pas vraiment la peine d'avoir un troisième œil au milieu du fion pour ce rendre compte que Spencer nous a réservé bien des surprises. Je suis même pas arrivé au milieu du pont de son navire qu'un croassement lointain attire mon attention, et toute ma curiosité par la suite. V'là t'y pas qu'à peine un corbeau s'est tiré que toute une escadrille de ses p'tit cousins arrive en vol rapproché. Bon, jusque là on reste dans le domaine du spectacle de cirque bien géré... Mais là où j'me dit que Grand Line c'est pas pour les petits joueurs, c'est qu'il y'a un bateau en plein milieu. Vous avouerez c'est pas banal. J'vous raconte pas le guano qu'il doit y avoir sur le pont... mais bon, tant qu'on reste loin ça a d'là gueule. Pour un peu j'srais jaloux !


              Au travers de la cloison défoncée du gaillard arrière, j'entends ce taré de Spencer déblatérer les âneries qu'on lui connait avant de nous souffler un truc plus intéressant. « Mister Crow est arrivé ». Mister Crow... J'ai déjà entendu ce nom là quelque part... Ouiii, un forban d'un bon gabarit, qui avait malmené les forces d'East Blues avant de sortir du bac à sable et d'aller jouer sur Grand Line. Mes infos font part d'un fruit du démon -si c'est pas celui du corbeau js'ais prêt à me manger une couille- mais impossible de me souvenir de sa foutue prime. Bah en tout cas sa réput' n'est plus à faire là bas, j'me souviens d'avoir entendu vanter sa force dans pas mal de bouche de la marine. J'dois avouer que j'trouvais ça dommage de ne pas l'avoir rencontrer à l'époque où on évoluait dans les mêmes eaux. Enfin là, quand l'destin s'acharne à t'mettre un mec sur ta route, t'as deux choix : Soit tu t'en fais un bon pote, soit tu le coules dans du béton. A l'époque j'mettais pas encore fait d'idée sur la question et aujourd'hui toujours pas. En même temps j'vais pas tarder à faire mon choix, le voilà qui se rapproche à tire d'ailes dans son carrosse de jais.

              « Xaaaaan ! Sors moi les sémaphores et envoie un message pour notre invité, illico presto ! »

              « Oui patron ! J'lui dis quoi ? »
              « Salutation. Stop. Propose pause dans les combats l'temps de discuter peinard. Stop. Toast offert par la maison pour rencontre. Stop. »

              « … pour rencontre. Stop... Ok ! Autre chose patron ? »
              « Huuum... Rajoute « 1ère et dernière sommation » histoire de pas faire trop familier huhuhu. »



              Une fois que mon message est bien lancé je remonte tranquillement sur le pont du Fenrir, faisant totalement confiance à Red et la Faucheuse pour finir le boulot bien comme il faut. Si l'autre flibustier des airs s'amuse à pas vouloir la jouer copain-copain il va falloir que j'mette la main à la patte, et là j'peux vous dire que si l'autre corbak veut que j'lui vole dans les plumes il va être servit !

              « Stabilisez moi le Fenrir nom d'une bitte d'amarrage ! Et abattez moi ces voiles pour dégagez des angles de tirs respectables ! Préparez vous à devoir repousser une attaque aérienne mes loups, alors tous à vos fusils, balancez la chevrotine pour être sûr que la chasse au vol soit bonne. En tout cas j'veux pas un foutu angle mort ! Mais pas d'hostilité sans mon ordre... Pour l'instant on reste cool, mais vigilant aux coups-d'putes... »



              Alors mon cher Mister Crow ? J'me demande bien c'que tu vas décidé huhuhu. Sur mon horrible face couturée de cicatrices se faufile un sourire mauvais, teintée d'une horrible lueur bestiale.

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              Enfin arrivé dans la cabine Red note tout, la déco clinquante et nouveau riche, le bureau massif, et la jolie pile de trucs dessus. Surtout la jolie pile de trucs dessus. Procédant par élimination il s’avère plus probable que Spencer veuille protéger les babioles et d’éventuels documents que son énorme bureau en marbre. C’est donc ça qu’il faut récupérer avant que… avant que quoi d’ailleurs ?

              -Mister Crow est arrivé

              Avant les renforts, bon sang mais c’est bien sur ! Le proprio ou le destinataire arrive et Spencer n’essaye de tenir que le temps nécessaire à la transmission du message... Bon, pas de bombe c’est déjà ça.
              Quand au mister Crow, pour l’instant ce n’est pas son problème, probable que le patron s’en occupera très bien tout seul, après tout, il ne fait pas partie de l’abordage alors il ne devrait logiquement pas être compris dans le test.

              **Franchement inutile cette info, ça ne change rien du tout à notre probléme. Il doit bien se douter que de toute façon on va devoir lui péter la gueule jusqu’à ce qu'il finisse par se rendre..**

              Poursuivant sur sa lancée et profitant de son point d’arrivée élevé Red se jette sur Spencer, en mode coup de pied du sacrifice, un pied tendu vers la poitrine du capitaine de manière à le percuter et à l’envoyer promener au fond de sa cabine, ou au moins à le forcer à reculer vers l’arrière pour prendre sa place. Et pour éviter de s’empaler sur son sabre Red prend soin de faire précéder son assaut d’une attaque plus rapide en balançant une de ses lames droit vers la gorge du capitaine. Attaque qui devrait l’obliger à parer plutôt qu’a contre attaquer immédiatement, et ouvrir la porte au coup de pied...

              -YAHAH ! (Cette fois ci c’est bon, il l’a dit, Red est un vrai loup de mer )


              Dernière édition par Red le Dim 13 Nov 2011 - 22:11, édité 2 fois
                -Espèce d'anguille fouisseuse des bacs à sable d'Inari!

                  Rachel pesta un bon coup contre sa jambe plus qu'endolorie. En plus, personne ne pouvait la voir à cause des voiles qui lui étaient tombées dessus lors du coup de maître de Red. Il fallait reconnaître qu'elle avait pu vider la goth'punk comme un poisson des mers du Sud grâce à lui. Mais ce n'était pas suffisant pour permettre d'oublier qu'elle avait mal à la jambe et qu'elle était isolée du moindre médecin de bord à cause de lui également. Même Red était parti à l'assaut. Si, elle l'avait entendu, lui et son cri de guerre. Même pas fichu de se rendre compte qu'elle avait besoin d'un petit pansement, perdue sous le gréement. Quel mauvais médecin. Elle demandait pas grand chose, à la limite un bisou qui guérit tout et on n'en parle plus. La faucheuse en porcelaine soupira et se releva comme elle le pouvait, s'aidant de sa faux ainsi que du mât abattu comme le vulgaire sapin qui marquait la fin du voyage pour cet équipage de ripoux. Allez, elle était sympa, elle voulait bien leur offrir la bière qui allait avec. Et ce serait ce beau rafiot. Pour un peu, elle ferait presque de l'humour.

                -Vice-Lieutenant?


                  Voilà autre chose. La dernière recrue qui vient lui rappeler que son nouveau grade à bien moins la classe que le précédent. D'ailleurs, d'où il venait le Samuel?

                -C'est Lieutenant Blacrow! Et tu étais où, toi? J'ai pas beaucoup vu ta figure de rat sur ce navire qui prend l'eau de toute part. Je pensais que tu l'avais quitté...
                -Non, je ne suis pas comme ça, Lieutenant. Mais je me demandais, c'est normal ce qu'on voit dans le ciel depuis le pont?

                  Oui, techniquement, ils sont tous les deux sur le pont, mais ils étaient surtout pris entre le marteau et l'enclume, en imaginant le mât comme un gigantesque marteau de bois et le pont, ben l'enclume. Le Lieutenant à la faux soupira et sortit de ce foutoir de voiles, se servant de sa faux comme d'une béquille sans plus se soucier de Samuel. Elle trébucha sur une planche bien amochée et failli s'écrouler mais elle parvint à garder l'équilibre. A croire que lorsque l'on crie sur sa propre jambe, ça la force à marcher droit. Elle garderait ce détail à l'esprit dorénavant. Et vivement qu'elle guérisse, cette rotule. Quoique c'était pas avec de tels tests qu'elle irait mieux.

                  Rachel respira enfin. Y'avait de quoi être claustrophobe si, en pleine mer, on ne peut voir ni l'océan ni les cieux. Sans un regard pour autre chose, elle alla se caler contre le bastingage qui accusait un coup violent vu son état. Face à elle, un magnifique ciel bleu et une mer aussi belle qu'elle n'était pas calme. Dans son dos, elle avait conscience que le Fenrir s'y était arrimé, mais elle profita un peu de l'Intolérant, oubliant même sa douleur en retrouvant ses repères: l'horizon et le roulis. Seule ombre au tableau, le gros nuage noir qui fait un drôle de bruit. Le Lieutenant en porcelaine fronce les sourcils en tentant de discerner ce qui se profile dans le ciel et qui n'a finalement pas tant l'air d'être un nuage que ça.


                -Samuel, c'est quoi ça?
                -C'est exactement la question que je voulais vous poser, Lieutenant.

                  Il fallut une minute à Rachel pour réussir à identifier les cris qu'elle entendait comme étant ceux d'oiseaux et quelques secondes supplémentaires pour reconnaître le coassement caractéristique des corbeaux.

                -Ben voilà, c'est un vol de corbeau! Dit-elle enjouée. C'est beau, non?

                  Rachel resta admirative un instant. Oui, étrangement, elle aimait bien les corbeaux. Les animaux en eux-même, déjà, par leur apparence. Mais surtout pour leur symbolique et la place qu'ils occupaient dans les légendes que lui racontait son père à l'époque. Le symbole de malheur, de mauvais présage, de mort... Quel plaisir ce devait être d'être le souffle de la Grande Faucheuse, celui qui indique que notre dernière heure arrive en ce monde. C'était vraiment grandiose d'en voir une telle quantité survoler Grand Line. Rachel avait des étoiles plein les yeux. Rien que pour cette vision, elle aurait remerciée Toji de l'avoir amenée ici, sur la quatrième voie de Grand Line. Ses supérieurs aussi, par la même.

                  Mais un tel attroupement de corbeau, c'était forcément mauvais signe, si on en croyait les dires, non? Un vol de corbeau tel un nuage assombrissant le ciel... Ne leur était-il pas destiné? La Grande Faucheuse n'envoyait-elle pas un message à la poupée aux yeux émeraude, lui indiquant son trépas prochain? Cela voulait donc dire qu'elle avait attiré le regard de la Mort elle-même!

                  Alors qu'elle se gaussait et s'étouffait de sa propre présomption, toussant par dessus le bastingage, elle crut voir quelque chose au milieu du vol des corvidés qui se rapprochait dangereusement. Elle rêvait ou c'était un gréement complet?


                -Samuel, toi qui était Vigie sur le Ketch lors de notre venue...
                -J'étais pas Vigie, c'était...
                -Je m'en moque! Dis-moi... ce serait pas des voiles là?

                  Techniquement, si, qu'il dit le gonze.
                  Alors Rachel n'était pas folle. Ou alors ils l'étaient tous les deux. Perplexe malgré tout, elle se dévisse le cou pour observer les membres des Sea Wolf sur le Fenrir. Tous regardent le nuage d'oiseau de malheur avec à peu près la même expression que Rachel, sauf le Capitaine qui tourne carrément le dos. Elle s'en détourne à nouveau et fixe les corvidés qui se rapprochent de plus en plus. Mon Dieu, mais il y avait vraiment des voiles! Des voiles au milieu de corbeaux... Pire! Un bateau au milieu de corbeaux!

                  Quelle classe, non mais quelle classe! Vous imaginez, Rachel, volant sur de tels corbeaux pour se déplacer partout sur les mers de son choix? Et en plus, ils venaient vraiment vers eux. Quel plaisir. Il suffirait qu'elle en attrape trois ou quatre et avec cette chaîne qu'elle avait subtilisé à tête de chewing-gum, elle allait pouvoir les dompter. Blacrow L. Rachel, Black Crow à la main, arrive, chevauchant de noirs corbeaux, qui, tel le char du Dieu Soleil, porte le drap de la nuit dont elle drapera votre existence. Voilà comment elle ferait ses entrée, acclamées, dans l'état Major de la marine. Oh que c'était beau de rêver... Surtout que la suite risquait plus de relever du Cauchemar.

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                C’est à deux cents mètres au-dessus du navire Marine que l’invitation à discutailler du capitaine Arashibourei trouva réponse. Les mains plumées de Mister Crow tenaient fermement son bâton, il avait joint ses ailes sur l’embout et lorgnait d’un œil amusé le manège des drapeaux depuis le mât de son embarcation.

                « Bien… Bien… Enfin des gens distingués… Bien… Bien… »

                D’un claquement de bec, Crow invita l’une des silhouettes noires et élancée composant son équipage à répondre positivement à l’invitation. C’est alors que le bateau se stabilisa dans les airs, ou plutôt la cinquantaine de corbeaux de tailles différents qui ralentirent leurs battements. Quatre silhouettes noires s’avancèrent vers les balustrades et trois passèrent par-dessus bord. Avant que le quatrième n’y passe, le capitaine Crow sur son mât haut-perché tenait en son bec un hommage.

                « Bon… Bon… Protocole habituel… Bon… Bon… »

                Le plumé acquiesça du plumeau et passa à la baille, enfin au ciel. Les quatre membres d’équipages aux allures arabesques planaient en cercle au-dessus des deux navires, si bien qu’en deux minutes les compères étaient là. L’un s’était posé sur le mât effondré de l’intolérant, le second et le troisième se positionnèrent en équilibre sur les haubans maintenant le mât principal du Fenrir et le dernier finit par se poser face à Toji. Le vent soufflait dans le manteau des drôles d’oiseaux, ils semblaient presque vide de l’intérieur.

                "Coups" d'essais pour des jeunes loups. Papyru11

                « Croa… Bien le salut noble gens… Croa… Mon maitre, Mister Crow, est un corbeau d’honneur… Croa… Il vous propose de vous laisser le choix entre vous laisser continuer votre route sans dégâts… Croa… ou vous opposer à nous… »

                Comme pour montrer l’ennemi auquel les Sea Wolf devraient faire face en cas de désaccord, il leva le bec en regardant le nuage de corbeaux qui volaient à deux cent mètres de là, loin de toutes artilleries et munis d’un bâtiment volant capable de vendanger sans problèmes. Il reprit aussitôt.

                « Croa… Nous ne désirons que les documents du commandant Spencer… Croa… Vous pouvez garder Spencer… Croa… »

                Tout en disant cela, la silhouette noire sur le mât effondré s’était déplacé pour lorgner la cabine et le combat qui s’y dérouler.

                En parlant de combat, l’hémoglobiné venait d’envoyer un furieux coup de latte dans le torse de Spencer qui s'tait empressé de faire valser le sabre ennemi dans le décor, découvrant sa garde. Le commandant vola par-dessus son bureau, emmenant dans son envol les liasses de Berrys qui faisaient légion, ainsi que la fameuse missive. Si bien que lorsque le corps du comandant toucha le parquet, le sol était recouvert de papiers et autres liasses parasites cachant le fameux objet. Crachant virilement au sol, Spencer se releva rapidement et d’un coup de sabre puissant, il fendit de haut en bas le bureau de marbre, son sabre se brisa au terme de son mouvement. Pourquoi avoir fait cela ? Pour le nuage de documents qui en avait jaillit, il était maintenant quasi-impossible de distinguer l’origine des papiers jonchant la cabine. Spencer lança un sourire carnassier et s’empressa de se précipiter sur le sabre précédemment lancé, son morceau d’arme à la main prêt à être lancé.

                  « ...vous laisser continuer votre route sans dégâts… Croa… ou vous opposer à nous… »

                  Allons bon... J'lui lance une invitation en bonne et due forme et ce... ce... Ce putain de corbak de malheur me snobe en m'envoyant ses sous-fifres ! Grrrr... Que le gars soit méfiant soit, mais à partir du moment où tu veux bien discuter fais le toi-même nom de diou ! Il m'a prit pour qui ? Pour un de ces marchands pitoyables qui courbent l'échine face à son petit manège ?! Par mes trois couilles ça ne va pas se passer comme ça !

                  D'un geste sec, j'arrache les sémaphores des mains de Xan, avant de m'activer frénétiquement en direction des hauteurs. Marmonnant à voix basse sous l'effet de la colère j'offre à tous mon entourage ma déclaration vindicative.

                  « Le minimum politesse est bouger fesses soi-même. Stop. Offre verre à bord pour discuter affaire. Stop. Parle pas à sous fifres de « choses importantes ». Stop. Ramenez vos propres miches en bas où je monte les chercher. Stop. »


                  Une fois la chose faites, je balance négligemment les deux drapeaux par-dessus mon épaule, directement vers Xan qui les rattrapera in extremis. Les deux poings campés sur mes hanches et ma mâchoire serrée tournée vers la réponse future, on pourrait croire que je suis passablement en pétard et donc négligent... C'est n'est qu'à moitié vrai en vérité. Bien sûr que ça me tape sur le système que ce Mister Crow ne vienne pas me parler en personne... Mais c'était prévisible, il n'est pas suicidaire et fait preuve d'un minimum de prudence. Cependant, la fausse franchise que je place dans ma susceptibilité n'est là que pour agiter un peu plus l'hameçon censé le mener à moi. On verra si il mordra cette fois. Au pire cela nous fait gagner du temps... temps précieux pour Red qui visiblement combat encore... Temps précieux pour l'ombre de Rolph -que je devine plus que je ne vois- en train de se placer en position d'attaque derrière l'étrange corbeau sur l'intolérant... Temps précieux pour que Rachel se prépare aussi à l'épauler... Et enfin, temps précieux pour tous mes Sea Wolfs, qui se mettent discrètement en position d'attaque. Tandis qu'une partie d'entre eux fait diversion en s'activant devant les hybrides à plumes, les autres se déplacent en position avantageuse avec la vitesse et la discrétion d'une plaque tectonique, afin de pouvoir cribler de filets lestés puis de balles les semi-corbeaux si jamais le Mister Crow continuaient à se montrer impoli. Tout ceci, je ne le vois que du coin de l'œil, et encore... Chacun de nos hommes est un pro de l'attaque furtive et de la coordination, je leur fait pleinement confiance pour cela.

                  Pourtant un truc me titille... Les étranges bestioles que Mister Crow a envoyé comme émissaires semblent avoir une étrange confiance... Comme si la pression glissait sur leurs plumes aussi facilement que des gouttes de pluie. Difficile de dire ce qu'ils valent, mais si ça bardent ils ont intérêt a être sacrement balèzes pour survivre à la gueule du loup dans laquelle ils se sont jetés. Soit ils sont si incroyablement confiant dans leur force, soit ils obéissent aveuglement à leur chef, qui lui n'a pas peur de les sacrifier... On verra bien.



                  « Bon il se bouge de répondre l'autre piaf ?!
                  Raz l'cul de poireauter la tête en l'air ! »
                  Concentrer l'attention sur moi et ma grande gueule... leur faire oublier la meute de loups qui les entourent et qui s'apprêtent à les tailler en pièce. Pour ça l'important est de toujours en rajouter. C'est pourquoi je m'attèle à énumérer moult jurons avec vigueur, tandis que je fais semblant de batailler avec un briquet défectueux et un de mes précieux cigares. Un magicien véreux m'avait dit ça un jours... le pigeon regarde toujours la main qui bouge devant son nez. L'enfoiré avait justement essayé de me planter un poignard de l'autre main tout en m'expliquant son truc, et le pire c'est qu'il avait bien failli réussir huhuhu.


                  Dernière édition par Toji Arashibourei le Mer 12 Oct 2011 - 10:23, édité 2 fois
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                  Et voila… Et qui c’est le pauvre type qui va passer deux plombes à relire tout les papiers ? A tous les coups c’est pour la gueule de l’agent Red...Euh, du lieutenant Red, il est temps de s’habituer au changement de grade…
                  Bon, le foutoir n’était pas vraiment prévu, il veut dire que Spencer est rapide et qu’il réfléchit loin, ou qu’il est très rapide et opportuniste… Et vu la façon dont il fracasse lame et bureau il est aussi plutôt balaize… Mais bon, casser un bureau Red sait faire aussi. Et l’autre n’a plus d’arme. Pour un peu Red regretterait presque d’en avoir lancé une…

                  Quand à ce qui se passe dehors ? Bah rien à foutre ! Quand Red se bat il se bat, il s'efforce de ne pas avoir la tête à autre chose... Ceux qui l'oublient finissent rapidement par nourrir les corbeaux...

                  Red continue l’assaut à outrance, il s’agit de presser Spencer de toutes part, le forcer à se défendre pour sauver sa vie, l’empêcher d’attaquer jusqu'à ce qu’il fasse une erreur… Et ensuite en profiter pour le liquider. Ou le neutraliser. Ou le balancer par-dessus bord…
                  De sa main libre Red attrape son chapeau et d’un enroulé du bras il le lance sur Spencer, visant l’endroit ou il va se tenir en attrapant le sabre… Histoire de voir s’il est assez rapide pour décider s’il préfère être blessé et armé ou intact et les mains nues.
                  Puis fonçant vers le capitaine il se glisse entre les deux parties brisées du bureau et se fend de tout son long vers sa cible…Lame pointée vers la poitrine de l’adversaire, une attaque rapide, précise, mortelle ? Pendant que déjà sa main gauche descend presque naturellement vers une des dagues de son veston…


                  Dernière édition par Red le Dim 13 Nov 2011 - 22:12, édité 1 fois
                      Mais le cauchemar, ce n'en était pas l'heure encore. Du moins pas pour eux. Peut-être que ça allait l'être si Toji continuait sur cette lancée et commençait à s'emporter. Quelle brusquerie envers eux, ceux qui auraient effrayé bien des îles, bien des équipages, pirates, marins et pourquoi pas corsaire. Qui sait. De toute façon, elle ne connaissait pas leurs orientations, à ces volatiles dont elle-même portait le nom. Politique, l'orientation. Ne lui attribuez pas ce qu'elle n'a pas pensé... n'empêche, elle adorerait être à leur bord. Voir les mers depuis les hauteurs et ne plus se contenter des cinq petits kilomètres que l'horizon nous masque et avoir sous ses yeux le monde et les peuples à ses pieds. Elle s'imaginait sur le Beaupré, terrorisant la foule par son unique présence. Haaa. Y'a pas à dire, ils faisaient fonctionner son imagination, ces corbeaux. D'ailleurs, ils avaient une drôle de dégaine... Comme s'ils portaient un vêtement trop large pour eux et dont les capuches à bec leurs tombaient sur le visage. Un peu comme la cape de la Mort. Mais arrête donc de fantasmer, Rachel !

                      Elle pose les yeux vers la nouvelle recrue, le fameux Samuel, détournant son visage de la masse de corvidés qui supportaient le navire du forban. Elle cueillit de ce fait le regard qu'il posait sur son corps dévoilé de manière assez subjective. Elle faillit le gifler, par réflexe me direz-vous, elle n'autorisait même pas Alheïri à la toucher, mais se retint en soupirant. C'était elle qui s'était mise dans cette situation et le pauvre bizu n'y était pour rien, il 'était qu'un homme aux vues identiques à celles des autres. Elle lui fit juste comprendre qu'il devrait détourner le regard le temps qu'elle aille chercher son uniforme en charpie. Il resta donc au bastingage, son regard oscillant du navire du dénommé Mister Crow à celui de Toji. Rachel, elle, se fraya un chemin jusqu'au gaillard arrière. Et repêcha son vêtement plus qu'usé jusqu'à la corne et l'enfila, masquant ses frêles formes aux regards de Samuel comme ceux des autres Loups de Arashibourei. C'est une fois sur les hauteurs que le gaillard lui procurait qu'elle remarqua un drôle de manège. Non seulement l'un des quatre émissaires noirs à bec et à plumes n'était pas loin d'elle, mais en plus, un des gars du Colonel s'approchait subrepticement de lui. Hum ? Elle avait raté un épisode ?

                      Bon, mode analyse on. Il y avait quatre corbeaux et un gros vilain au dessus d'eux. Un gros vilain qui faisait frissonner les mers entières. Mais que faisait Toji ? Il le provoquait ? Le connaissant, et même si ce n'était que de réputation, il ne fuirait pas. La confrontation serait l'option. D'ailleurs, un coup d’œil sur le pont du Fenrir permit de confirmer cette analyse. Les armes à la main... Soit ils se préparaient à se défendre... soit à l'attaque. Et si elle avait été à la place du Capitaine, elle aurait lancé l'assaut avant de se retrouver prise au piège contre un ennemi que l'on ne peut atteindre. Quoiqu'elle aurait lancé l'offensive même si l'ennemi avait été plus bas. Mais là se posait tout le nœud du problème Comment lancer une offensive contre un adversaire de cette taille et si haut surtout ? Quelqu'un savait-il sauter si haut ? Ou voler ? Cette dernière pensée fit rire Rachel. Voler... Quelle bonne blague. Samuel en contrebas avait repéré le visage sérieux du Lieutenant au la faux. S'il se préparait ? Non, il n'avait pas la fibre du combattant comme elle ou Red pouvaient l'avoir.

                      En parlant de Red, ce dernier se battait toujours sous ses pieds, dans la cabine du capitaine. Il devait avoir du mordant, le ripoux. Comme elle ne savait pas vraiment si elle devait participer à la contre-attaque du Colonel ou si du moins elle avait une place dans son plan, surtout à cause du fait qu'il ne regardait absolument pas dans sa direction, elle se détourna du membre des Sea Wolf qui s'approchait subrepticement du volatile pour s'approcher du trou qu'elle avait elle-même percé un peu plus tôt. Elle remarqua d'ailleurs que la douleur de sa jambe se calmait. Elle finirait bien par guérir. Et le plus vite serait le mieux.

                    -Oh le Rouge ! Besoin d'aide à l'étage du dessous ? Parce que je crois qu'en haut, on ne cracherait pas sur ta présence. Et le plus vite serait le mieux, chapeauté !

                      Elle se redresse presque sans écouter s'il y avait une réponse de l'autre côté des planches. Elle se tordit le cou pour observer les cieux obscurcis par le navire géant et volant. La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe... En espérant que le capitaine soit plus intelligent qu'un batracien...
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                    "Coups" d'essais pour des jeunes loups. Papyru62
                    Sur son mât haut perché, maitre Crow tenait sur son bec ses monocles pour juger de la situation.

                    « Bien Bien… Mister Toji n’est pas Homme-Poisson patient… Bien Bien »

                    Étendant ses ailes noires se reflétant sur le bois du pont de son bâtiment, le corbeau prit son envol vers les strates inférieures. Il ne partait pas seul, mais avec une cinquantaine de corbeaux aux serres enrobés d’un métal fendant l’air comme des rasoirs. Laissant quelques silhouettes sur son navire et les corbacs le soutenant.

                    Au bout de quelques vrilles, Maitre Crow se posa bien face au capitaine Marine et les corbeaux continuaient à voler avec folie en cercle au-dessus du navire. La silhouette qui faisait précédemment face à l’homme-poisson s’envola pour se poser sur le gaillard arrière du Fenrir, son capitaine fit une large courbette en se décoiffant de son haut de forme.

                    « Eh Bien Bien… Me voilà, Mister Crow pour votre service, maitre Toji, je vous remercie de votre invitation à croasser… Eh Bien Bien »

                    Le géant corbeau se redressa en lorgnant dans ses verres les alentours, la mine de l’équipage ne semblait pas très engageante.

                    « Hum Hum… Un proverbe dit "Le corbeau mis en cage ronge les barreaux avec le deuil de son propriétaire", une bien jolie phrase que vos hommes se doivent de connaitre… Hum Hum »

                    Ces quelques mots visaient les mines blafardes qui cherchaient à capturer les membres d’équipages de Crow. Reposant ses ailes sur son pommeau, le maitre adressa un mouvement de bec au capitaine.

                    « Bien Bien… Nous sommes face à une situation que certains jugeraient de conflictuelle maitre Toji, je souhaite un bien que possède monsieur Spencer, mais je ne suis que l’intermédiaire entre Spencer et "Lui"… Bien Bien. »

                    Il commença à marcher autour d’Arashibourei tout en continuant ses dires.

                    « Hé Hé… Voici mes revendications, nous sommes entre spécimens et j’attends les vôtres, sachez que je suis corbeau honnête… Hé Hé »

                    Comme pour prouver la véracité de ses dires et montrer l’étendue de ses forces, il claqua son bec avec force et le croassement des cinquante volatiles qui volaient en cercle se stoppa net. Un plat silence en attendant la réponse du Marine.


                    Pendant ce temps, c’est Spencer qui débattait ses dernières heures face au lieutenant Red. Un chapeau vola vers la main du commandant qui tentait de se saisir de la lame perdue, son morceau de sabre dans l’autre pince, Spencer dévia d’un coup de poignet l’axe de l’attaque et fut lui-même surpris d’entendre un tintement au contact du projectile, son morceau de lame valsa. Un chapeau à l’ourlet doublé d’une lame, finaud l’ex-chapeauté. Il put donc saisir la lame abandonnée et d’un geste rapide, il para le coup droit en plaçant la lame à l’horizontale et en remontant d’un mouvement sec. Ses deux mains tenant le pommeau de l’arme, il était de biais, protégeant son buste, mais découvrant son flanc droit, mais le manque de temps et d’armes excusait cette faiblesse.

                    Parallèlement à cette scène, la silhouette qui lorgnait la cabine s’était rapprochée de l’action en rentrant dans la pièce et restant dans l’ombre.
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