Une rencontre inattendue [ft. Tatars Charlotte]

Alors que je me tenais sur le quai de l'île, le vent marin caressait doucement mon visage, apportant avec lui l'odeur salée de l'océan. Le ciel était d'un bleu éclatant, parsemé de quelques nuages blancs comme du coton, et le soleil dardait ses rayons chauds sur la terre ferme. Pourtant, malgré la beauté évidente de mon environnement, mon esprit était ailleurs, plongé dans une profonde réflexion.

J'avais entrepris de visiter ce village à la recherche d'un équipage, espérant trouver des compagnons de voyage pour naviguer à travers les mers tumultueuses de East Blue. Mais jusqu'à présent, mes efforts avaient été vains, et une frustration grandissante commençait à s'emparer de moi. Je savais que je ne pouvais pas rester éternellement sur cette île, à errer sans but, mais je ne pouvais pas non plus partir sans être sûr de ne pas avoir manqué une opportunité.

Perdu dans mes pensées, je décidai de m'asseoir sur le bord du quai, observant les vagues qui venaient lécher doucement la côte. Je me laissai emporter par la tranquillité de l'instant, laissant mes pensées vagabonder au gré du vent. C'était dans ces moments de calme que je trouvais la paix, loin du tumulte du monde qui m'entourait.

C'est alors que cela est arrivé, presque par accident. Alors que je me levais pour partir, je bousculai quelqu'un qui passait à côté de moi, le faisant trébucher très légèrement. Cela ne me ressemblait pas, moi qui faisais toujours attention à l'endroit où je posais mes pieds. Je me retournai rapidement, prêt à m'excuser, d'un air désinvolte. Mes mots sortirent de ma bouche sans vraiment m'inquiéter de la situation.

« Pardon, je ne t'avais pas vu », lançai-je, cherchant à désamorcer la situation.

Ce qui attira particulièrement mon attention fut son visage peu commun. Une moitié de sa figure était littéralement brûlée, ce que je trouvais étrange.

Un silence pesant s'installa entre nous, chargé d'une électricité palpable. Je sentais que quelque chose d'important se jouait dans cet instant fugace, quelque chose qui dépassait de loin la simple collision de deux personnes sur un quai.

Sa tentative de provocation ne faisait que susciter en moi un profond agacement. Son attitude survoltée et ses provocations constantes étaient comme une cacophonie incessante dans mon esprit. Plutôt que de m'impressionner, ses mots ne faisaient que renforcer ma conviction que sa présence ne faisait que compliquer les choses. C'était comme s'il cherchait délibérément à me faire sortir de mes gonds, mais au lieu de céder à son jeu, je préférais simplement garder mon calme et rester concentré sur mes propres objectifs. En fait, je pouvais déjà deviner, à travers ses paroles incisives, que cette personne était du genre à s'énerver rapidement, une caractéristique qui ne rendrait certainement pas notre interaction plus facile. Je decidais néanmoins de laisser place au doute.

Un autre raison pour laquelle je ne voulais pas céder à la provocation était simple : nous étions entourés d'autres personnes sur ce quai. La dernière chose que je voulais, c'était attirer l'attention en provoquant une bagarre. La situation déjà tendue aurait pu facilement dégénérer en un affrontement physique, et je n'avais aucune envie de me retrouver au milieu d'une altercation publique. Garder le calme et éviter les conflits semblait être la meilleure option, surtout dans un endroit aussi fréquenté où toute scène pourrait rapidement devenir embarrassante. Donc, malgré l'irritation qu'il suscitait en moi, je faisais de mon mieux pour garder mon sang-froid et ne pas répliquer à ses provocations.

"Détends-toi un peu", dis-je d'un ton apaisant, espérant calmer ses ardeurs. "Plutôt que de s'énerver, si on discutait un peu ? Vous semblez être du coin, non ? Vous êtes ici pour faire des affaires ou juste pour vous balader ? Vous êtes des pirates ?"

Face à cette situation tendue avec cet individu, je me suis rendu compte que je n'avais rien de mieux à faire que d'engager la conversation. Cela pourrait au moins m'occuper un moment. Après tout, en discutant avec lui et son compagnon, j'espérais passer un peu le temps. Je me demandais d'où ils venaient, s'ils étaient dans le coin ou non. Leur présence sur le quai soulevait également la question de savoir s'ils étaient des pirates, une perspective intrigante compte tenu de l'atmosphère déjà électrique entre nous.

"Écoute, mec, je n'ai rien de mieux à faire que de discuter avec toi. Ça me ferait passer le temps, tu vois ?"

Malgré ma tentative de désamorcer la situation, le défiguré semblait encore plus agité, ses émotions semblant monter en flèche. Cette réaction ne fit que renforcer mon sentiment de lassitude. Je commençais sérieusement à me fatiguer de cette confrontation stérile. Mon désir de maintenir la paix et d'éviter les conflits inutiles se trouvait désormais mis à rude épreuve, alors que la tension entre nous continuait d'augmenter. Je me demandais si trouver un terrain d'entente avec cet homme impétueux était même possible, ou si notre interaction était condamnée à rester aussi tendue et frustrante.

Malgré la colère évidente cet individu, je ne pus m'empêcher de remarquer que son compagnon semblait plus calme et réfléchi. Alors que le brûlé laissait ses émotions prendre le dessus, son ami, bien que probablement aussi agacé par la situation, gardait une certaine retenue. Ses réactions semblaient plus mesurées, ses paroles plus réfléchies. Il émanait de lui une aura de stabilité qui contrastait nettement avec l'impulsivité de son compagnon. Dans cet instant tendu, je me surpris à éprouver un certain respect pour cet homme plus posé, reconnaissant en lui une intelligence et une raison qui semblaient faire défaut à son ami.

Alors que la situation devenait de plus en plus tendue, je remarquai que son compagnon semblait agir avec une certaine finesse. Il suggéra à son ami de faire un tour sur le quai, probablement dans l'espoir de calmer ses ardeurs. Pendant ce temps, il semblait prêt à engager une conversation plus posée avec moi. Cette initiative témoignait d'une intelligence et d'une capacité à gérer les situations délicates.

Son ami répondit poliment à mes questions, mais sans révéler beaucoup d'informations supplémentaires. Ses réponses étaient brèves et mesurées, ne donnant que des détails superficiels sur leur présence sur le quai et leurs intentions. Malgré mes efforts pour en apprendre davantage, il semblait résolu à rester évasif, peut-être par prudence ou par désir de maintenir une certaine distance. Bien que cela ne m'ait pas permis de percer véritablement leur mystère, je respectais sa réserve.

Dans un effort pour établir une certaine confiance, je décidai de me montrer plus ouvert. Je lui révélai mon nom et prénom, espérant que cela créerait un lien plus personnel entre nous. "Je m'appelle Haiko.... Daiki," dis-je, en espérant que ce dernier ne connaisse pas le nom de ma famille.

Puis, prenant une profonde inspiration, je décidai de partager un peu de ma propre histoire. "Écoute, je vais être franc avec toi. Je suis actuellement à la recherche d'un équipage de pirates à rejoindre. J'ai entendu dire qu'il y avait ici des opportunités pour ceux qui sont prêts à prendre la mer. Mais pour le moment ma quête est un échec."

En dévoilant mes intentions, j'espérais créer un terrain d'entente et ouvrir la voie à une conversation plus sincère et fructueuse.

Après avoir partagé mes propres motivations, je me sentis en droit de poser une question plus personnelle. "Je me demande, ton pote là," commençai-je, "pourquoi est-il si impulsif ?"

Mon intention n'était pas de le juger, mais plutôt de chercher à comprendre. En posant cette question, j'espérais ouvrir une discussion honnête et peut-être même apporter un peu de clarté à la dynamique tendue entre nous.

Les paroles de l'ami de Tatars résonnaient en moi comme un écho de ma propre douleur, ravivant les souvenirs douloureux de ma propre tragédie familiale. Pourtant, malgré la similarité de nos expériences, je restais distant. Sa douleur était la sienne, et la mienne était la mienne. Il n'y avait pas de véritable connexion entre nous, juste une reconnaissance silencieuse de la souffrance qu'ils portaient. C'était un rappel poignant de la solitude de notre propre chemin à travers le deuil, malgré les possibles similitudes de nos histoires.

Je répondais simplement à Turken, l'ami de Tatars : "Je compatis."

Je n'étais pas très doué pour remonter le moral des autres. Cela venait principalement de mes propres luttes personnelles. Les cicatrices émotionnelles laissées par mes propres expériences de perte et de douleur rendaient parfois difficile pour moi de trouver les mots justes pour réconforter les autres. Je me sentais souvent dépassé par leur souffrance, incertain de la manière dont je pouvais offrir un soutien significatif. Par conséquent, j'avais tendance à me contenter de réponses simples, même si cela pouvait sembler insuffisant pour certaines personnes.

Dans un moment de surprise involontaire, un de mes sourcils se leva discrètement à l'annonce de l'endroit d'où ils venaient, le Nouveau Monde. C'était comme si une frontière invisible se dressait entre nous, symbolisant les vastes étendues inconnues qui nous séparaient. Moi, restant ancré dans les eaux familières d'East Blue, et eux, venant d'un monde bien plus vaste et plus sauvage. Cette confession me surprit, mais je n'étais pas impressionné pour autant. Je me demandais simplement ce qu'ils pouvaient bien faire là.

"Le Nouveau Monde, c'était pas la porte à côté ça..." dis-je d'un air interrogatif.

Turken me demanda pourquoi je voulais devenir pirate. Je lui répondis simplement sans entrer dans les détails douloureux de cette perte.

"Je n'avais plus de famille ici", dis-je, sentant le poids de mes paroles. "Plus rien ne me retenait, j'avais donc choisi de partir à la découverte de ce monde." Je fis une courte pause avant de reprendre : "Mais tu vois, je ne voulais pas faire cela seul. Avant de partir à l'aventure, je voulais trouver un équipage, ma deuxième "famille" si tu veux. Ceux avec qui je pourrais partager mes joies et mes peines."

Je hochai la tête en comprenant ses préoccupations. "Tu avais raison, Turken. La prudence était essentielle dans ce monde. Mais pour être honnête, ça me fatiguait de devoir me cacher en permanence. Je préférais être transparent sur mes intentions. Si je devais me méfier de chacun, je ne trouverais jamais l'équipage que je cherchais. Je préférais être franc, même si cela comportait des risques."

Je pris une profonde inspiration avant de poser ma question, je n'avais pas l'habitude de parler autant. "Turken, je devais te demander, est-ce que Tatars et toi faisiez partie d'un équipage ?"

Turken me regardait droit dans les yeux et, d'un ton calme mais assuré, déclarait que Tatars était son capitaine. Un léger frisson parcourait mon échine à cette révélation. Je ne pouvais m'empêcher de trouver cela absurde et potentiellement dangereux, étant donné l'instabilité évidente de Tatars. Cependant, je gardais mes pensées pour moi pour le moment. Je me sentais même plutôt intrigué par cette dynamique étrange qui semblait exister entre eux. Toutefois, je me demandais si cette relation capitaine-équipage était réellement basée sur des fondements solides ou si elle était simplement le fruit du hasard et de circonstances malheureuses.

Puis, une tension montait sur le quai et Tatars se retrouvait impliqué dans un conflit. Je ressentais surtout de la fatigue envers lui. L'idée que je me faisais à son encontre était totalement avérée. Son impulsivité et sa propension à attirer les ennuis m'irritaient profondément. Je me surpris à soupirer, sachant que cette énième altercation n'était que le reflet de son caractère imprévisible. Mon épuisement face à ses actions impulsives ne faisait que croître, et je me demandais combien de fois encore je devrais faire face à ce genre de situation avant qu'il ne réalisât les conséquences de ses actes.

Je décidai d'intervenir. "Tatars, tu n'étais pas obligé de le planter..." dis-je en soupirant.

Alors que la situation sur le quai devenait de plus en plus chaotique, deux autres dockers décidèrent de profiter de la confusion pour s'en prendre à moi. Leurs attaques soudaines laissaient transparaître leur supposition erronée selon laquelle j'étais complice de Tatars dans cette altercation.

Dans un mouvement rapide et fluide, je dégainai un de mes katanas, me préparant à me défendre, la lame scintillant sous la lumière du soleil. Mes sens s'aiguisaient, et chaque mouvement devenait une danse mortelle, une chorégraphie de la survie orchestrée par la lame de mon katana. Mon corps se mouvait avec grâce et détermination.

Le premier docker lança une attaque maladroite, que je parvins à esquiver d'un pas habile sur le côté. Dans un mouvement fluide, je pivotai sur moi-même, contournant sa garde et portant un coup précis à sa main tenant une arme, le désarmant en un instant. Le bruit métallique de l'acier heurtant le sol résonnait dans l'air chargé de tension. Pendant ce temps, le second docker tenta une approche plus agressive, lançant une série de coups rapides dans ma direction. Avec une grâce féline, je me déplaçai avec rapidité, esquivant habilement chaque coup tout en cherchant une ouverture dans sa défense. Une fois que je repérai son moment d'inattention, je passai à l'offensive. Mon katana fendit l'air avec une précision chirurgicale, tranchant nettement à travers l'air pour désarmer mon adversaire d'un mouvement rapide. Sa surprise était palpable alors qu'il reculait, désarmé et vulnérable devant ma détermination implacable.

Pour finir, avec précision et efficacité, je neutralisai les dockers sans recourir à des blessures graves. Mon objectif n'était pas de causer des dommages irréparables, mais simplement de me protéger et de mettre fin à la menace qui pesait sur moi. La confrontation se déroula comme une symphonie de mouvements calculés, une danse mortelle où chaque geste était exécuté avec une précision déconcertante. Une fois la menace neutralisée, je rengainai mon katana avec une satisfaction tranquille, conscient que ma maîtrise de cette arme ancestrale était à la fois une bénédiction et une responsabilité.

Après avoir neutralisé les dockers je me retournai vers Tatars avec un soupir résigné. "Putain, et voilà, c'est exactement ça que je ne voulais pas faire", dis-je d'une voix empreinte de lassitude.

Je m'approchai vers lui, mes yeux exprimant un mélange de frustration et de préoccupation. "Tatars, pourquoi es-tu si impulsif ?" demandai-je d'un ton ferme mais calme. "Tu dois apprendre à te contrôler. Si tu continues ainsi, tu risques de causer la perte de ton équipage à l'avenir." Mes paroles étaient empreintes de sincérité, car je savais que son tempérament impétueux pourrait mettre en danger non seulement sa propre vie, mais aussi celles de ceux qui l'entouraient, dont Turken.

Puis, je proposai une solution pragmatique. "Je pense que nous devrions tous les trois bouger rapidement. Attirer encore plus l'attention ici ne fera que nous causer des ennuis supplémentaires." Ma voix était empreinte de détermination alors que je cherchais une issue à cette situation tendue, espérant qu'ils seraient prêts à suivre mon conseil pour éviter de nouveaux problèmes.

Je sentais une vague de haine monter en moi lorsque les doigts de Tatars effleuraient mon front. La sensation était presque physique, une réaction viscérale à l'invasion de mon espace personnel par ce geste grossier. En tant que quelqu'un de méticuleux et soucieux de mon hygiène, je trouvais cela particulièrement répugnant. D'un geste rapide, je me reculais et le fixais d'un regard menaçant. "Ne me touche plus jamais" lançais-je d'une voix dure, tentant de dissimuler l'intensité de ma rage.

Sans attendre de réponse, je sortais un mouchoir de ma poche et l'utilisais pour essuyer mon front avec dégoût. Chaque contact avec sa peau me semblait insupportable, comme si la saleté de ses doigts imprégnait mon propre être.

La patience que j'avais gardée avec Tatars atteignit finalement son point de rupture. Face à son arrogance et son manque total de respect, je réalisai que tenter de raisonner avec lui était futile. Une sensation de découragement m'envahit alors que je me rendais compte qu'il était peut-être un cas perdu, qu'il n'y avait plus rien à faire pour lui. Peut-être était-il temps de reconnaître que certaines batailles étaient mieux perdues que menées.

Puis, l'ami du brûlé me proposa d'aller manger avec eux. Il était hors de question pour moi de passer plus de temps avec cette bombe à retardement qu'était Tatars. Je me demandais même comment Turken pouvait lui confier sa vie en faisant partie de son équipage. La perspective de devoir coopérer avec quelqu'un d'aussi imprévisible et explosif que Tatars me remplissait d'appréhension.

Je répondis à Turken d'un ton poli mais ferme. "Merci pour la proposition, Turken, mais j'ai déjà d'autres projets en tête et je suis un peu pressé. J'en ai assez vu pour aujourd'hui" dis-je d'une voix calme.

Je fis un léger signe de tête à Tatars, ne voulant pas prolonger davantage cette rencontre. "Bonne journée à vous deux, et bonne continuation dans vos aventures" ajoutai-je sobrement avant de me détourner et de m'éloigner, laissant derrière moi le quai et les frictions qui l'avaient agité.

Cette expérience me servait de leçon. Je réalisais désormais qu'il ne serait pas facile de trouver un équipage qui correspondrait vraiment à mes attentes et à mes valeurs. Les rencontres que je faisais aujourd'hui me rappelaient l'importance de la prudence et du discernement dans le choix de mes compagnons de voyage. Je savais maintenant que je devrais être patient et vigilant dans ma quête pour trouver un équipage qui me conviendrait vraiment.

Turken et Tatars représentaient le genre de personnes que j'avais côtoyé toute mon enfance dans les rues sombres de East Blue, et je ressentais un éloignement naturel envers leur comportement impulsif et leur style de vie risqué. Ce n'était pas l'environnement dans lequel je voulais m'impliquer, et cette rencontre ne faisait que renforcer ma détermination à chercher ailleurs des compagnons de voyage plus en phase avec mes aspirations.

Cependant, je n'avais pas encore fini d'explorer totalement East Blue, et je restais convaincu qu'à force de persévérance, je finirais par trouver mon bonheur, même si cela devait prendre du temps et des efforts supplémentaires.