La matinée passe lentement lorsque l'on a rien à faire. Les jours suivants également. J'ai beau expliquer la situation, argumenter, on me dit de me taire. Personne ne veut rien savoir de ma situation. Jusqu'à ce que j'entende une voix qui m'est familière et à laquelle les gardes n'osent pas dire non.
Il arrive devant moi, dans son costume fait sur mesure, impeccable, calme, digne. Almérich de Kissinger, Vizir de Verminia et mon sponsor durant le concours se trouve en face de moi. Il s'assoit sur une chaise qu'un gardien lui amène avant que ce dernier ne s'éclipse.
« Monsieur Ota, vous voici dans une fâcheuse posture.
Monsieur le vizir.
Je vous avais pourtant prévenu de ne pas aller trop loin.
Mais ils on*/ » Il lève le doigt en l'air pour me faire taire. Je ne peux qu'obéir à quelqu'un ayant autant de charisme.
« Je vous avais dit de vous concentrer sur le concours, que je m'occupais du reste. Alors qu'elle ne fut pas ma surprise en apprenant votre arrestation pour diffamation à l'encontre de Atlas Feidlimid, le juge principal du jury, personnalité bien connue à Rosetta. Vous deviez vous attendre à un stratagème quelconque vu la conversation que nous avons eu avant la première épreuve. Vous auriez pu attendre la fin du concours. Vous auriez dû me laisser faire et vous concentrer sur votre performance. Au lieu de cela, vous avez accusé devant témoins une personnalité publique d'avoir été soudoyé en acceptant des pots-de-vin et vous en avez accusé une autre d'avoir engagé des assassins. Si vous aviez suivi ma stratégie, les choses auraient été tellement plus simples. En exposant votre théorie, vous avez fini en prison tandis qu'eux sont dehors en train de vivre leur vie. Et sans aucun doute en train de détruire des éléments qui pourraient les accabler. Vous nous avez fait perdre l'élément de surprise, monsieur Ota. Je pensais qu'avec votre âge, vous seriez à même de comprendre que la vérité met parfois du temps à éclater, qu'il faut avoir le meilleur timing possible pour maximiser les dégâts, et que le pire allié de cette stratégie, c'est l'improvisation, l'impatience, être une tête brûlée, ne pas réfléchir aux conséquences. Le travail qui n'était pas facile est devenu nettement plus ardu, par votre faute.
Je suis désolé, monsieur de Kissinger.
L'heure n'est plus aux regrets. Vous avez forcé les joueurs à avancer leurs pions avant que nous ne soyons prêts à les recevoir. Vous allez devoir en assumer les conséquences. J'ai engagé mon avocat pour vous représenter, il devrait arriver sous peu. Vous verrez avec lui les détails. Et s'il vous plaît, maîtrisez-vous. Je comprends que voir le titre que vous convoitiez vous être arraché soit douloureux, mais ne laissez plus vos émotions prendre le pas sur votre raison.
Entendu. »
Comme, lorsqu'un enfant se fait gronder, j'utilise le moins de syllabe possible, ayant peur qu'une de trop n'engendre un cataclysme qui me dépasserait de loin. Il est déçu de moi et se retrouve dans la tempête médiatique à mes côtés puisqu'il a révélé en public être mon sponsor précédemment. Donc ce que je fais a des répercutions sur lui, et un noble dans son genre n'aime pas les éclaboussures. La seule chose que son équipe puisse faire à présent, c'est un contrôle des dégâts, et miser sur une défense en béton armé pour mon procès. Si je sors blanchis, alors sa réputation n'en pâtira pas trop. Si je parviens à révéler les magouilles de Dag Aubert, alors le vizir sera associé à mon succès, et sa notoriété grimpera en flèche. Nous sommes liés, lui et moi, pour le meilleur comme pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Ça me rappelle étrangement quelque chose, mais la pensée fugace m'échappe aussitôt.
Dans la journée, un homme en costume noir vient me voir, il est envoyé par le vizir pour m'aider, c'est mon avocat, monsieur Bertier. Ne voulant pas faire de bêtise, je lui pose des questions dont seul le vizir et moi connaissons les réponses, pour vérifier son identité. S'il s'agit d'un imposteur travaillant pour le camp adverse, il ne connaîtra pas les réponses, et j'éviterai de faire une boulette nous mettant encore plus dans la pommade. Ponade ? Panache ? Panade ! J'éviterai de faire une boulette nous mettant encore plus dans la panade. Ses réponses me Jean-Claude Convenant, je lui explique mon cas, lui donne des détails, lui parle de mes suspicions … Tout ce qui pourrait éventuellement être utile, comme la liste de témoins de moral, les lieux, la temporalité, tout finit entre ses mains expertes. Il me dit qu'il fera le nécessaire et va assurer l'instruction du procès.
Vers 13h, un garde des ronces vient ouvrir ma porte. Il me dit que le procès est fixé à demain. Encore une nuit à passer en cellule et je serais libre. Comme l'avocat m'a dit, je n'ai pas besoin d'apporter spécialement de preuves de mes dires, il faut simplement créer un doute raisonnable dans les esprits. Puisqu'on m'a mis en prison pour diffamation, si au moins une partie de ce que je dis est vraie, l'accusation contre moi ne tiendra plus. Et ça, ça sera facile.
Il arrive devant moi, dans son costume fait sur mesure, impeccable, calme, digne. Almérich de Kissinger, Vizir de Verminia et mon sponsor durant le concours se trouve en face de moi. Il s'assoit sur une chaise qu'un gardien lui amène avant que ce dernier ne s'éclipse.
« Monsieur Ota, vous voici dans une fâcheuse posture.
Monsieur le vizir.
Je vous avais pourtant prévenu de ne pas aller trop loin.
Mais ils on*/ » Il lève le doigt en l'air pour me faire taire. Je ne peux qu'obéir à quelqu'un ayant autant de charisme.
« Je vous avais dit de vous concentrer sur le concours, que je m'occupais du reste. Alors qu'elle ne fut pas ma surprise en apprenant votre arrestation pour diffamation à l'encontre de Atlas Feidlimid, le juge principal du jury, personnalité bien connue à Rosetta. Vous deviez vous attendre à un stratagème quelconque vu la conversation que nous avons eu avant la première épreuve. Vous auriez pu attendre la fin du concours. Vous auriez dû me laisser faire et vous concentrer sur votre performance. Au lieu de cela, vous avez accusé devant témoins une personnalité publique d'avoir été soudoyé en acceptant des pots-de-vin et vous en avez accusé une autre d'avoir engagé des assassins. Si vous aviez suivi ma stratégie, les choses auraient été tellement plus simples. En exposant votre théorie, vous avez fini en prison tandis qu'eux sont dehors en train de vivre leur vie. Et sans aucun doute en train de détruire des éléments qui pourraient les accabler. Vous nous avez fait perdre l'élément de surprise, monsieur Ota. Je pensais qu'avec votre âge, vous seriez à même de comprendre que la vérité met parfois du temps à éclater, qu'il faut avoir le meilleur timing possible pour maximiser les dégâts, et que le pire allié de cette stratégie, c'est l'improvisation, l'impatience, être une tête brûlée, ne pas réfléchir aux conséquences. Le travail qui n'était pas facile est devenu nettement plus ardu, par votre faute.
Je suis désolé, monsieur de Kissinger.
L'heure n'est plus aux regrets. Vous avez forcé les joueurs à avancer leurs pions avant que nous ne soyons prêts à les recevoir. Vous allez devoir en assumer les conséquences. J'ai engagé mon avocat pour vous représenter, il devrait arriver sous peu. Vous verrez avec lui les détails. Et s'il vous plaît, maîtrisez-vous. Je comprends que voir le titre que vous convoitiez vous être arraché soit douloureux, mais ne laissez plus vos émotions prendre le pas sur votre raison.
Entendu. »
Comme, lorsqu'un enfant se fait gronder, j'utilise le moins de syllabe possible, ayant peur qu'une de trop n'engendre un cataclysme qui me dépasserait de loin. Il est déçu de moi et se retrouve dans la tempête médiatique à mes côtés puisqu'il a révélé en public être mon sponsor précédemment. Donc ce que je fais a des répercutions sur lui, et un noble dans son genre n'aime pas les éclaboussures. La seule chose que son équipe puisse faire à présent, c'est un contrôle des dégâts, et miser sur une défense en béton armé pour mon procès. Si je sors blanchis, alors sa réputation n'en pâtira pas trop. Si je parviens à révéler les magouilles de Dag Aubert, alors le vizir sera associé à mon succès, et sa notoriété grimpera en flèche. Nous sommes liés, lui et moi, pour le meilleur comme pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Ça me rappelle étrangement quelque chose, mais la pensée fugace m'échappe aussitôt.
Dans la journée, un homme en costume noir vient me voir, il est envoyé par le vizir pour m'aider, c'est mon avocat, monsieur Bertier. Ne voulant pas faire de bêtise, je lui pose des questions dont seul le vizir et moi connaissons les réponses, pour vérifier son identité. S'il s'agit d'un imposteur travaillant pour le camp adverse, il ne connaîtra pas les réponses, et j'éviterai de faire une boulette nous mettant encore plus dans la pommade. Ponade ? Panache ? Panade ! J'éviterai de faire une boulette nous mettant encore plus dans la panade. Ses réponses me Jean-Claude Convenant, je lui explique mon cas, lui donne des détails, lui parle de mes suspicions … Tout ce qui pourrait éventuellement être utile, comme la liste de témoins de moral, les lieux, la temporalité, tout finit entre ses mains expertes. Il me dit qu'il fera le nécessaire et va assurer l'instruction du procès.
Vers 13h, un garde des ronces vient ouvrir ma porte. Il me dit que le procès est fixé à demain. Encore une nuit à passer en cellule et je serais libre. Comme l'avocat m'a dit, je n'ai pas besoin d'apporter spécialement de preuves de mes dires, il faut simplement créer un doute raisonnable dans les esprits. Puisqu'on m'a mis en prison pour diffamation, si au moins une partie de ce que je dis est vraie, l'accusation contre moi ne tiendra plus. Et ça, ça sera facile.
Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.