Retour d'un long silence

Innocent Island. Bien des souvenirs émergent encore dans mon esprit. Je me souviens de tout comme si nous étions arrivés hier et pourtant... Pourtant de nombreuses choses ont changé depuis que j'ai croisé la route de l'équipage. Certains de mes camarades se font plutôt discrets ces derniers temps et d'autres partent à l'aventure dans l'optique de conquérir les mers.

Le paysage avait peu changé, si ce n'était l'installation de la fabrique de bonbons, le laboratoire souterrain du Dr Klaus ou encore la réparation des anciennes demeures où les enfants vivent. Aux heures libres et pour les plus nostalgiques, il est encore possible de profiter des rayons du soleil et d'entendre la mer nous bercer par ses clapotements contre la roche de l'île. L'imagination faisait le reste pour nous embarquer dans nos vieux et agréables souvenirs. Hélas, l'ambiance qui régnait ici n'était plus aussi conviviale et la solitude se montrait reine. Seuls les rires des enfants qui ont voulu rester avec nous brisent ce froid pesant dans nos cœurs.

D'ailleurs, en parlant d'enfants, nous avons récemment accueilli à bras ouverts la petite Melina, fille du capitaine. Sa démonstration de force fut suffisante lors de son arrivée pour que la fillette puisse se faire accepter au sein des Ouroboros. Cette petite pleine de ressources s'est bien acclimatée à son nouvel environnement et joue régulièrement avec des enfants de son âge sous l'œil avisé de Téo.

Mais aujourd'hui, le sujet est bien tout autre que de parler de la vie quotidienne sur Innocent Island. Je suis actuellement convoquée par notre capitaine bien-aimé, Eward Minaro. La dernière fois que je l'avais vu, c'était justement lorsqu'il nous présenta sa fille. Depuis, je me suis pas mal isolée auprès de Klaus pour apprendre son savoir en science et en médecine. J'ai beaucoup discuté de mon ressenti avec lui, de mes émotions et de comment je pouvais me rendre bien plus utile à l'équipage à l'heure actuelle. Ôter la vie d'innocents n'était pas fait pour moi, ni même la guerre, mais... Mais comment protéger ce que l'on aime sans se battre ? Ce fut l'un de mes derniers raisonnements. Un raisonnement qui me permettra potentiellement de prendre un nouveau cap et peut-être, qui sait, m'aidera à mûrir.

Pour le moment, c'est à pas de loup que je me rends dans la loge du capitaine avant de frapper à la porte pour annoncer mon arrivée :

- Capitaine ? Puis-je entrer ?

Lui demandai-je alors. Il devait certainement être fortement occupé et je ne voulais en aucun cas le troubler ou le gêner dans ses affaires. Une preuve supplémentaire de mon respect envers cet homme.

Quel vie ennuyeuse que celle d'Edward ces derniers temps. Il était plutôt compliqué pour lui de voir les choses du bon côté après les trahisons successives de ses commandants de flottes, la réprimande qu'il avait reçu du gouvernement mondiale, tout un tas de choses frustrantes qu'il ne faisait pas très beau dans le petit monde d'Edward Minaro.

Il avait en plus apprit que son frère lui, vivait visiblement sa meilleure vie en tant qu'heureux propriétaire de probablement l'un des plus grands cabarets du monde, affublé du ridicule sobriquet de plus grand magicien du monde. Quel bonne blague. Le niveau de la magie mondiale était devenue bien médiocre qu'un clown comme lui en soit devenu le plus grand représentant.

M'enfin bref, Dans son bureau, tranquillement, il bossait un peu sur la direction artistique de la boutique, réfléchissant à faire quelques petits travaux. Soudain, il allait être interloqué par un bruit de pas très particulier. Une démarche qu'il avait entendu des centaines de fois, un pas clair et doux, à l'image de la personne qui en était l'instigatrice, je parle bien sûre de la louve, Kitsuna.

La demoiselle, polie au possible, comme à son habitude, demanda d'entrer, ce que le jeune homme refusa, afin de retourner à son travail.

Voilà, ça valait le coup d'écrire cette histoire non ? ... Quoi ? Il faut qu'il accepte pour que ça ait un minimum d'intérêt ? Malgré le manque d'originalité que ça serait ? ... Bon bah ok, faisons ça alors, vous êtes pas drôles de toute façon.

"- Bien sûr. Qu'est-ce qui t'amène ? "