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[Q] Quatrième chapitre ; Elargir les horizons (3)


Quatre. C’était le nombre de jours qu’il m’avait fallu pour être plus ou moins sur pieds, ou tout du moins, être conscient et capable de marcher tranquillement moi seul. Se faire capturer ou même emprisonner, ok, mais une bastonnade aussi gratuite ? Plus jamais ! L’idée ne fut pas mauvaise sur toute la ligne, mais il était hors de questions que je reproduise ça aussi bêtement. Après tout, plus le temps passait et plus j’prenais en envergure, qu’il s’agisse de la force ou de l’intellect. J’eus quand même un fou rire à plusieurs reprises en m’disant que c’était quand même une sacrée expérience ; mais mes douleurs me rappelèrent à chaque fois que je devais pas trop faire le malin. A côté de ça, j’étais chouchouté par de très belles infirmières, d’autant plus que comme je l’avais pensé, Sebastian s’était chargé de régler la note en attendant que je me rétablisse correctement. Brave homme que voilà ! Encore une preuve qu’il avait le fric avec lui. C’était même à se demander pourquoi il se barrait pas avec pour reposer ses vieux os sur une ile paradisiaque ; mais j’imaginais qu’il était du genre à verser dans la probité, d’autant plus qu’il était attaché au jeune Aymeric que j’avais vendu sans aucun remords. Le pauvre n’en reviendrait clairement pas s’il venait à savoir ce que j’avais fait à son petit protégé que la vie avait épargné jusqu’à présent…

Au cinquième jour, Sebastian vint me rendre visite. En voyant sa mine creusée par des cernes et ses yeux rouges, je devinai aisément qu’il n’arrivait pas à trouver le sommeil et qu’il devait même passer son temps à pleurer. Bien entendu, j’arborai une mine tout aussi affecté en me confondant en excuses, mais le bougre n’avait même pas à cœur de m’écouter réellement, puisqu’il enchaina avec une nouvelle qui faillit m’faire froid dans le dos : la marine avait organisé une battue sur toute l’île. J’étais resté coi pendant un instant, mais j’me repris bien rapidement. S’il était venu me voir dans cet état, cela voulait tout simplement dire que ladite battue n’avait rien donné et heureusement. Si j’eus une mine de chien battu suite à sa nouvelle, c’était tout le contrairement intérieurement : j’me gaussais comme un sagouin, tout en m’faisant la réflexion que les pirates du Junky avaient réussi à faire du bon boulot depuis. Qui penserait à aller voir la crique dans laquelle ils s’planquaient ? Et quand bien même cela aurait été le cas, avec leurs nombreux éclaireurs et l’homme-poisson qu’ils avaient dans leurs rangs, nul doute qu’ils avaient dû plier bagages et éloigner leur navire des côtés pour être hors de portée de la marine. Bref, du bon boulot quoi. Une aubaine, puisque j’allais pouvoir dérouler le reste de mon plan et conclure enfin l’histoire.

Au bout d’une semaine d’hospitalisation, les toubibs me laissèrent sortir. Une fois dans les rues, je me rendis compte que tout était… Comme avant. Aucune psychose, aucune inquiétude sur le visage des gens… Et surtout peu de rumeurs et rien dans les journaux. C’est dans ce genre de situations que j’me faisais la réflexion que le Gouvernement Mondial comme la marine étaient vraiment des pourritures ! Pas mieux que les forbans et autres hors-la-loi, in fine. Comment expliquer l’absence d’une telle nouvelle dans les journaux ? Et celles des rumeurs dans les rues ? La marine locale voulait-elle garder une image plus ou moins intacte ? Fort probable ! Un tour au district des jeux me fit comprendre que quelques personnes savaient tout de même ce qui s’était passé, Sebastian ayant dû remuer ciel et terre pour qu’on retrouve son protégé… Mais de l’aveu d’un employé d’un casino, la nouvelle s’était répandue comme une trainée de poudre avant de disparaitre très rapidement. Après tout, il était implicitement admis que les touristes de Suna-Land soit l’objet de situations de ce genre, sans compter que la disparition du blond était une aubaine pour tous les casinos du coin qui s’en portaient mieux. De ce côté, c’était un peu le "bon débarras". Une preuve qu’on vivait dans une société tellement pourrie qu’elle arrivait parfois à me surprendre…

Aymeric n’était rien de plus qu’un noble comme un autre. Pas un souverain ou ponte important.

Sa disparition n’était rien de plus qu’un non-évènement, tout simplement.

Toutefois, je ne fus pas plus affecté que ça. Les dorures de Suna-Land cachait son côté putride, mais c’était partout pareil. J’avais assez vu de ce monde pour comprendre que l’honnêteté et la légalité ne servaient à rien sinon qu’à se faire plumer ou niquer davantage. C’était aussi pour ça que j’avais quitté le GM pour embrasser la pègre. Plus que la piraterie, l’underground était surement le meilleur moyen de se faire du fric et de bons contacts rapidement. C’est donc à la suite de ma petite investigation que je décidai de rentrer dans ma chambre d’hôtel. Une fois à l’intérieur, j’inspectai les lieux pour m’assurer qu’il n’y avait pas eu de fouines derrière moi ; puis je fouillai mes affaires pour ressortir le gastéropode que j’avais planqué dans l’une de mes valises. Après avoir lancé un appel, ce fut Jobby lui-même qui me répondit et qui m’assura qu’ils étaient toujours dans leur crique sauvage et parés à s’exécuter. Il me fit également comprendre qu’il était en rade de coke, mais j’en avais rien à foutre pour le coup. Son manque pouvait attendre un peu. Du reste, ce serait surement le levier sur lequel je m’appuierai dorénavant pour le pousser à l’action. Je lui fis comprendre qu’ils devaient rester en alerte, puis je raccrochai, avant de me rendre ensuite dans la suite royale dans laquelle résidait Aymeric. Fort heureusement, son majordome y était encore…

- « Les pirates m’ont contacté hier. Ils exigent une rançon de 250 millions. »

Sur ce mensonge, la gueule de Sebastian se décomposa aussitôt.
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- « 2… 250 millions ? Mais c’est impossible ! Nous n’avons pas cette somme ?! Et puis comment vous ont-ils retrouvé et contacté ?! »

- « Ils doivent certainement avoir des taupes dans le coin, puisqu’ils sont remontés incognito jusqu’à ma chambre. Cela ne m’étonnerait même pas qu’ils soient de mèche avec certains promoteurs du district des jeux. Après tout, Aymeric ne s’était pas fait que des amis dans le coin… »


Assis sur un divan, Sebastian avait les larmes aux yeux et tremblait sur lui-même. J’devais avouer qu’il faisait presque peine à voir, le pauvre. Presque, parce que je n’allais rien arrêter pour ses beaux yeux. J’voulais mon fric. Le reste m’importait peu. C’est donc debout devant lui que je le laissais psychoter en silence. Le pauvre homme se faisait le film de tout ce qui s’était passé depuis les quelques menaces qu’on avait déjà proféré à Aymeric au district des jeux, jusqu’à l’attaque des pirates. Mon mensonge se tenait dans sa tête. Tout faisait sens. Il se prit la tête dans ses mains puis se mit à gigoter dans tous les sens, à la limite de s’arracher des touffes de cheveux. Haussant un sourcil, j’me fis la réflexion qu’il était un peu trop impliqué dans cette histoire. Ça cachait quelque chose… D’ailleurs, plus je l’observais et plus je trouvais qu’il ressemblait quelque peu à Aymeric. C’était une sensation que j’avais eu à plusieurs reprises mais que j’avais ignoré parce que peu importante à mes yeux. Pourtant, la vie m’avait appris à ne pas balayer mon intuition du revers de la main. Si ce que je pensais était donc juste, cela expliquerait pourquoi il était dans tous ses états… A se demander si Aymeric le savait, tiens ? Ou s’il s’agissait d’une énième coucherie d’une noble désespérée de donner un enfant à son époux, avant de se rabattre sur le majordome ?

Qu’est-ce que l’humain ne ferait pas pour sauver les apparences… ?

- « TOUT CELA EST VOTRE FAUTE ! VOUS N’AURIEZ PAS DÛ CÉDER AUX CAPRICES DE CET ENFANT IGNORANT ! »

- « Parce que vous faites le contraire, peut-être ?! Merci de ne pas verser votre bile sur moi après que j’ai défendu Aymeric au péril de ma vie par deux fois ! Je peux très bien vous abandonner à votre sort, je ne suis tenu pas tenu de vous apporter mon aide ! »


Et dire pourtant que c'était moi qui avait invité Aymeric et non l'inverse. N'importe qui serait mort de rire à ma place !

Pourtant, j’arborai une mine menaçante et un visage haineux en plus de ma réponse très sèche. Ma réaction spontanée eut pour effet de refroidir immédiatement la colère du majordome qui trembla sur lui-même avant de se calmer. Des larmes commencèrent à rouler le long de ses joues, avant que je ne m’avance vers une table basse pour y récupérer un paquet de mouchoirs que je lui tendis. L’homme se confondit alors en excuses, récupéra le mouchoir, sécha ses larmes et se moucha comme un véritable trompettiste ! Il ne savait plus à quel saint se vouer, ce qui était normal. Je lui avais assené le coup de grâce ! Mais comme un illuminé, il redressa ses yeux bouffis vers moi et prit une nouvelle fois la parole : « Je sais ! Maintenant, avec vos informations, nous pourrions demander de l’aide à la marine ! Je suis sûr qu’ils pour- » Cependant, j’hochai la tête de droite à gauche en signe de dénégation, ce qui eut pour effet de l’interrompre. Puis, tranquillement, je pris parole : « Les marines ont montré à plusieurs reprises qu’ils sont incapables de nous protéger et de nous assister. Il est temps de faire les choses par nous-mêmes ! » Le septuagénaire eut un soupir résigné et croisa ses mains. J’observai un silence d’une minute ou deux pour qu’il s’imprègne de cette réalité avant de reprendre parole pour lui expliquer ce qui allait se passer.

- « Qui plus est le temps presse. L’échange est pour demain soir dans la forêt, comme je vous l’ai déjà expliqué. Combien de berrys avez-vous actuellement, Sebastian ? »

- « Les 200 millions que Messire a gagné… »

- « C’est amplement suffisant. Ces pirates ne cracheront pas dessus et surtout, ils n’arriveront pas à compter tout cet argent en pleine forêt. Avec vos hommes et moi, nous réussirons à procéder à l’échange. N’ayez crainte ! »

- « Comment les contacterons-nous pour l’échange… ? »

- « Ils m’ont remis ceci. Un escargophone floqué de leur jolly roger. »


Je sortis de mes poches le gastéropode téléphonique que je lui montrai, avant de le ranger à nouveau. Le pauvre Sebastian était tellement angoissé qu’il ne se posa pas plus de questions que ça. Dans sa situation particulière et malgré les quelques failles que pouvaient présenter mon plan, il ne pouvait absolument rien faire d’autre que suivre le plan que les pirates lui imposaient à priori : réunir l’argent, s’aventurer le lendemain soir dans la forêt et attendre que les pirates daignent se pointer avec son blondinet. Du moins en théorie. Définitivement résigné, Sebastian s’excusa et rentra dans la salle d’eau se débarbouiller un peu. Puis, il revient dans le salon de la suite, se dirigea vers un portrait, le déplaça, révélant ainsi un gros coffre-fort. En plus d’inscrire un code, il apposa aussi son emprunte digitale, avant que le coffre ne s’ouvre. Là, il allait récupérer des valises et se mit à les remplir… De plusieurs liasses de berrys. Le pauvre effectuait ces gestes tellement mécaniquement que n’importe quelle autre personne aurait eu un pincement au cœur. Pas moi. Je le laissai faire, restant stoïque dans mon coin, avant qu’il ne me rejoigne cinq minutes plus tard avec valises contenant 100 millions chacune. A bien des égards, ce n’était pas cher payé pour la vie de son jeune maitre… Ou plutôt de celle de son fils, si j’me fiais à mes impressions.

- « Essayez de les contacter et dites-leur que nous serons prêts pour ce soir même ! »

Heh… C’est qu’il était décidé, le vieillard ! De quoi me faire sourire intérieurement.

- « Très bien. Cela sera fait. »
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La nuit tombée…

Nous étions déjà à la lisière de la forêt de Suna Land. Plutôt que d’avoir attendu que les rondes de la marine ne s’intensifient à une certaine heure, nous avions pris de l’avance et étions désormais hors de portée des mouettes. Comme Sebastian me l’avait demandé, j’avais téléphoné devant lui au pirate en feignant un ton sérieux que Jobby avait très vite capté à l’autre bout du fil avant de jouer le jeu et d’accepter d’avancer la date. La demande du majordome m’avait surpris tout autant que les pirates, mais cela ne changeait rien à notre plan de base. Nous débarrasser de ce beau monde pour ensuite s’emparer du fric. C’est au nombre de quinze personnes que nous attentions patiemment devant la forêt qui nous faisait face. Sebastian avait réuni tous les gardes de corps de son maitre pour l’occasion, mais à les voir, j’avais plus l’impression qu’ils ressemblaient à des mercenaires qu’autre chose. Pour se prémunir d’une éventuelle embuscade, il avait été convenu que les treize gardes forment un cercle autour de nous, tandis que je tenais un sac d’argent et Sebastian détenait l’autre. L’idée de décamper fissa avec les cent millions me traversa l’esprit pendant un court instant, mais je préférai lâcher l’affaire. A 13 contre un, même avec mon cri strident, j’avais peu de chances de gagner. Qui plus est, toute la renommée que j’avais construite ici s’effondrerait en plus du fait que la marine pourrait foutre une prime sur ma gueule. Quelle vie…

- « Qu’est-ce qu’ils attendent ? Cela fait bientôt trois heures qu’on poireaute ici ! » Que dit l’un des gardes apparemment impatients d’en découdre.

- « C’est normal. Nous sommes venus en avance. » Répondit un autre, plus décontracté qui se grillait une clope.

- « En tout cas, avec l’aide de Nihil, on pourra leur casser la gueule ! Il sera pas seul cette fois-ci ! »

- « N’oubliez pas, messieurs, que la sécurité et le bien-être du jeune maitre priment d’abord. »


L’intervention de Sebastian calma les ardeurs des uns et des autres. L’état d’esprit des gardes du corps se comprenait. Ces derniers avaient été absents lors de l’attaque du restaurant, sous un caprice du blondinet. Rebelote pour le fameux enlèvement de leur maitre. Ils avaient donc à cœur d’se rattraper ou plutôt d’se venger, quelque part. Un fait qui les motivait à bloc ! Cela étant dit, le majordome fit bien de recentrer l’objectif du jour : sauver et uniquement sauver leur maitre. Le reste était optionnel si j’en croyais ses dires. Une bonne chose. Mais alors que nous recommençâmes à patienter en silence, le den-den-mushi portatif que j’avais autour du poignet sonna. C’était enfin l’heure. Après un bref regard échangé avec le majordome, je décrochai l’appel : « Nous vous avons en ligne de mire. Prenez le sentier droit devant vous. Vous déboucherez sur une clairière dans un peu plus d’une trentaine de minutes de marche. » Le fait que nous soyons épiés de loin affola les gardes qui se mirent à braquer leurs armes à feu un peu partout autour de nous. Mais bien évidemment, rien ne se passa. Finalement, lorsque nos interlocuteurs raccrochèrent, Sebastian ordonna l’avancée de notre groupe. 3 gardes ouvrirent la marche, 3 se postèrent à notre gauche, 3 autres à notre droite et 4 derrière nous. On aurait presque dit une meute, quelque chose comme ça. La formation m’amusa assez et c’est tranquillement que nous progressâmes.

Après une marche prudente de 45 minutes, nous arrivâmes comme indiqué à une grande clairière. Par chance, la lune était pleine ce soir, sans compter qu’aucun nuage ne la cachait. L’endroit était très bien éclairé. Faut croire que le hasard fait bien les choses. Une légère brise souffla sur l’île en faisant danser des feuilles, avant que les gardes à l’avant ne braquent leurs armes droit devant. En effet, il y avait du mouvement de l’autre côté de la clairière. Bientôt, un groupe de personnes surgirent des fourrés et se montrèrent à nous. C’est à ce moment précis que mon escargophone sonna une nouvelle fois et que je décrochai. « Les porteurs de valises sont priés de s’avancer jusqu’au centre de la clairière, s’il vous plait… » L’ordre eut pour effet de faire péter un câble à l’un des gardes qui s’écria pour qu’on l’entende de l’autre côté : « FOUTAISES ! MONTREZ-NOUS D’ABORD LE JEUNE MAITRE ! » Pour le coup, Sebastian garda le silence. Il semblait être d’accord avec cette condition. Une minute de silence s’en suivit avant que de pirates n’avancent tranquillement avec une personne encagoulée. L’un d’eux était Mina Hable accompagné d’un autre sbire. Lentement, ils finirent par arriver en premier au centre de la clairière et retirèrent la cagoule du type qu’ils tenaient à deux. Et de loin, nous pûmes le voir : C’était bel et bien le blondinet en personne. Aymeric de Grandmaison ! Pas de doutes possibles…

- « AYMERIC !!!! »

Sous l’émotion, Sebastian oublia toutes les étiquettes de la noblesse. Il avait même les larmes aux yeux et recommençait à trembler. Faussement empathique, je portai une main à l’une de ses épaules pour l’aider à se calmer. Cependant, l’un des gardes qui avait une longue vue la porta sur lui et fit la remarque suivante : « C’est bien le maitre, mais il a l’air très bizarre… » Alerté par cette déclaration, Sebastian prit la longue vue et la darda sur son protégé, avant de murmurer des insanités qui moi-même me surprirent ! Il allait perdre la boule à ce rythme ! « QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ FAIT A CET ENFANT ?! » Sa gueulante surprit également les gardes qui le regardaient d’un air effaré. Il faut dire qu’il donnait l’impression de vouloir en découdre. L’un des gardes du venir m’aider à le retenir de faire une connerie, avant que j’récupère la longue vue pour voir moi aussi ce qui se tramait. Et l’air absent d’Aymeric ne trompait pas : Jobby s’était amusé à le droguer comme un enculé d’première ! Comme ça, pas de plaintes ni de mauvaises surprises comme une tentative d’évasion. C’était tellement bien joué que j’ai failli en rire ! Décidément, ce vioque ne cessait de m’étonner ! Le bon partenaire occasionnel, à n’en point douter ! Cela étant dit, le camp d’en face resta très calme. On aurait presque dit des pros dans l’affaire. Pour cette suite totalement improvisée, j’étais plutôt bluffé. C’est alors que l’escargophone grésilla une énième fois.

- « Que les porteurs de valises s’avancent pour l’échange. Pas de changement de porteurs, pas de discussion, sans quoi le gamin va saigner salement. N’oubliez pas que nous sommes des pirates. On a rien à perdre, bahahahaaha ! »

Cette fois-ci, pas le choix. Il fallait le faire… Les gardes gueulèrent une nouvelle fois, mais la stoïcité du camp d’en face finit par les refroidir.

- « Allons-y Nihil. Tâchons d’en finir. »

Voyant que Sebastian était vraiment décidé, les gardes s’écartèrent de notre chemin…
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C’est donc dans un silence presque mortuaire que le majordome et moi avancions vers les pirates qui se tenaient droit devant nous. Plus que quelques mètres et c’était enfin terminé. Sebastian était tout tremblotant, mais avançait quand même avec une certaine détermination. C’était louable de sa part. De mon côté, j’étais serein pour ne pas dire même que je résistais à l’envie d’éclater de rire. A ce stade, le deal serait de prendre également en otage le majordome et de forcer les gardes à poser leurs armes. Tout du moins, si ces pirates ne m’la mettaient pas à l’envers. Cela dit, si ça tournait carrément au vinaigre, j’avais toujours un sac en main et je pouvais m’arranger une sortie n’importe où ! Ma vitesse m’le permettrait en tout cas. Nous arrivâmes donc au niveau des pirates et la vue du noble dans les vapes était affreusement… Génial ! Comment dire ?! C’était définitivement hilarant là ! Pour peu, j’aurai hurlé de rire, mais là encore, j’fis un effort surhumain pour me retenir, si bien que j’en tremblais même ! Le pauvre majordome crut que j’avais les chocottes comme lui, puisqu’il alla même jusqu’à poser sa main de libre sur l’une de mes épaules, avant de darder du regard Mina Hable et son sous-fifre qui tenait fermement Aymeric debout.

- « Rendez-nous le jeune maitre et nous vous donnons la rançon, comme promis ! » Ordonna le vioque.

- « Yo man ! Vraiment, j’t’ai fais une fleur, Nihil ! Si t’étais resté avec eux, tu s’rais salement mort, yo ! »
- « Qu’est-ce que vou di- »


BOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUMMMMMM !!!!

Derrière nous, une explosion. Une putain d’explosion ! Ça avait grondé comme jamais au niveau de notre ancienne position, si bien que le souffle qui en découla décoiffa tout l’monde ! Tout autant surpris que le majordome, j’me retournai avant d’constater que l’endroit où se tenaient les gardes fut réduit en bouillie. Evidemment, la fumée mêlée à un gigantesque écran de poussière réduisait la vision du coin, mais il était clair que tous les gardes avaient clamsé salement et d’un seul coup. Dynamite ? Mine ? Grenade ? Toutes les options étaient sur la table, mais force était de constater que les pirates du Junky n’avaient absolument pas fait dans la dentelle ! Ravagé, surpris pour ne pas dire salement choqué, Sebastian lâcha son sac et se couvrit la bouche, les yeux écarquillés sur la scène. Il venait de perdre d’un seul coup ses hommes de confiance. L’horreur qu’afficha son visage acheva d’me faire plier de rire, si bien qu’il me lança un regard horrifié alors que j’me tenais le ventre ! J’finis néanmoins par tousser à plusieurs reprises, parce qu’il fallait pas oublier que j’étais convalescent quand même ! Même les surhommes avaient leurs limites… Devant ce qui s’avérait être ma trahison, Sebastian fit plusieurs bonds en arrière et dégaina une arme à feu.

- « JE SAVAIS QU’IL NE FALLAIT PAS TE FAIRE CONFIANCE ! C’ÉTAIT TOI ! C’ETAIT TOI DEPUIS LE DÉBUT HEIN ?! NIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIILLLLLL !!!! » Qu’il hurla, les larmes aux yeux.

BANG !

Le coup de feu partit, mais c’est d’un jeu de jambes que je l’esquivai avant de foncer vers le vioque ! BANG ! BANG ! BANG ! Ce dernier ne se pria point pour enchainer, mais il me loupait à chaque fois, comme s’il tirait dans des images rémanentes. Puis, une fois près de lui, un high kick bien brutal m’permit de le désarmer, son flingue volant plus loin sous l’impact de mon coup ! Le pauvre vioque tomba alors sur ses fesses et me toisa avec un mélange de crainte et de rage. Sans attendre, j’lui flanquai un coup de pied dans la gueule qui lui arracha deux trois quenottes, parce que ça me démangeait depuis le début ! Sebastian se retrouva alors au sol en se tortillant de douleur. C’est à ce moment là que j’fis le tour de son corps pour me retrouver au niveau de sa gueule. « Tu m’auras bien cassé les couilles toi ! » PAF ! « A cause de toi, j’ai du changer mes plans encore et encore ! » PAF ! « T’imagines tout c’que j’ai dû faire pour en arriver là ?! » PAF ! « Sale bouffon va ! » PAF ! Et à chaque fois que j’lui crachais mes vérités, j’piétinais allègrement sa gueule encore et encore, qui, bientôt ne ressemblait plus à rien. J’relevai ensuite sa gueule ensanglantée avant de l’approcher de celle d’Aymeric qui était complètement dans la lune…

- « M-mon f-fiils… »

« Attends, quoi ?! C’est son daron, yo ?! »
Questionna Mina Hable, visiblement choqué.

- « Faut croire ouais… J’l’ai pas vite su, mais on s'en fout ! Vous avez encore des explosifs ? »

- « Nooooon, tu vas pas oser… ?! »


Sauf qu’après avoir passé mon sac à Mina Hable qui avait fait signe à ses hommes d’approcher, j’pris une corde pour ligoter les mains et les pieds du pauvre majordome, avant de lui enfoncer dans bouche pour ne pas dire dans la gorge le reste des explosifs qu’ils voulurent bien me passer. J’allumai la mèche à l’aide d’une allumette et on se dépêcha d’se barrer de là en rigolant comme des abrutis ! Quelques secondes plus tard, feu d’artifice ! La gueule du vioque avait salement explosé, mais surement tout le reste du corps avec ! Une mort spectaculaire comme on en voyait plus. Ça me rappelait presque la meuf que j’avais salement pendue à Las Camp et dont j’avais oublié le nom. Là n’était pas le plus important, non. Le plus important par contre, c’est qu’une fois que le silence régna de nouveau en maitre dans la forêt, la plupart des sbires de Jobby braquèrent leurs armes à feu vers moi. Si ce n’était pas quelque chose auquel je m’attendais, leur initiative ne me surprit pas. Mina Hable, par contre soupira. Il n’était p’être pas de leur avis, mais comme d’habitude, c’était pas lui qui les empêcherait. Un chaotique neutre, pratiquement. Je haussai alors un sourcil sans pour autant lever les mains en signe d’abandon. Pas mon genre.

- « On peut savoir c’qui vous prend ? »

- « Mec, sans rancunes mais ça fera plus de fric pour nous. En plus, vu comment t’as fait explosé l’autre vieillard, on s’dit que t’es un gros malade mental et qu’il fait pas bon de trainer avec toi, tu vois ?! »

- « Et vu comment on t’a tabassé l’autre soir, rien ne nous dit que tu vas pas vouloir te venger, quoi ! T’es pas d’accord, Mina ? »


Ce dernier haussa les épaules, tandis que j’eus un gros soupir, mais contre toute attente…

- « Baissez vos armes, bandes de chiens galeux ! D’puis quand vous prenez des initiatives sans m’en aviser, huh ?! On aura tout vu ! »

Le big boss en personne se ramenait enfin…
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C’est d’une démarque claudicante que Jobby se ramena. Pour quelqu’un qui étant en manque, il avait l’air étonnement lucide. A moins qu’il se soit enfilé un dernier stock ? Probable. Désabusés, ses sbires qui ne s’attendaient pas à le voir arriver se concertèrent du regard, avant de baisser leurs armes un à un. Une fois à notre niveau, le camé décocha une grosse patate sur l’un d’entre eux qui fit un vol plané de quelques mètres avant de chuter violemment au sol. La victime pissait le sang. Il l’avait bien cherché en même temps ! Devant cette action qui en disait long sur ses états d’âmes, les autres se mirent à reculer pour marquer une distance de sécurité qui les préserverait d’un coup pareil. Personne voulait se manger une patate de l’estropié. Pour l’avoir expérimenté lors de notre combat dans le restaurant, j’devais avouer qu’il cognait dur, le bougre. Il arriva alors près de Mina et cracha un gros mollard à ses pieds comme pour lui reprocher son manque de poigne… et certainement d’honneur. Le pauvre rappeur baissa alors les yeux au sol et fourra ses mains dans son pantalon sale sans rien dire. Pas comme s’il pouvait l’ouvrir.

- « Heh, p’tit con, passe-lui le sac là ! Quant à vous autres, comptez c’qu’il y a dans le nôtre… »

Pour ne pas s’approcher de nous parce que son capitaine risquait de le défoncer, le sous-fifre qui tenait mon sac m’le balança de sa position. J’réceptionnai sans mal mon bien, avant que Jobby ne vienne tapoter l’une de mes épaules en hochant la tête comme pour me faire comprendre qu’il était désolé d’ce qui venait d’se passer. Puis, il tourna encore une fois sa tronche vers ses hommes non sans leur dire : « Ce type nous a tenu en respect, Mina Hable et moi ! A quel moment vous vous êtes dit que vous pourriez le tuer ?! HEIN ?! » Pour le coup, il n’avait pas tort, mais dans mon état, ma seule alternative aurait été la fuite et pas la confrontation. J’étais encore couvert de blessures en tous genres. Gérer plusieurs types armés, c’était coton. J’aurai pu effectuer mon cri strident, mais pas dit que ça aurait marché vu les turbans et foulards qui ceignaient leurs têtes et fatalement leurs oreilles. Maintenant que j’observais ces gars, j’me rendais compte qu’ils s’étaient très bien préparés. Leur coup était prémédité. J’comprenais maintenant pourquoi Mina déclarait m’avoir fait une fleur. Il avait dû les dissuader d’me faire sauter avec les autres gardes…

C’était p’être tout ce qu’il avait pu faire pour moi devant des hommes de main bien décidés à me buter.

- « C’est de vrais billets au moins ?! »

- « Oui capitaine. Pas de doutes possibles ! Et vu la quantité, c’est clairement des millions là… »


Jobby semblait satisfait et hocha la tête en signe d’assentiment. Il se tourna ensuite vers moi.

- « Mec, ça a été un plaisir de faire affaire avec toi, vraiment ! J’avais encore des doutes jusqu’à hier, mais j’dois avouer que t’es fiable. Et barge ! Comme j’les aime ! La mort du vioque là, à poiler, bahahaha ! »

- « Tu l’as dit ! »


Et voilà que nous nous bidonnâmes comme des baleines !

- « On garde le contact, au cas où t’as des deals d’ce genre ? J’cracherais pas sur du fric facile comme ça j’t’avoue ! J’ai passé l’âge des braquages trop spectaculaires, j’le sens ! »

- « Bah, sans soucis. J’garde ton escargophone, au cas où ! Mais j’navigue de blue en blue, y’a moyen que j’te traine un peu partout ! »

- « T’en fais pas mon pote ! Tant que c’est de gros sous, j’en suis ! »


Là-dessus, nous nous serrâmes la pince avec un certain respect mutuel. On était clairement faits du même bois. Givrés chacun à notre façon…

- « L’compte y est ?! »

- « Presque patron ! Là, on vient de compter 90 millions ! »

- « Bon, et c’petit là… »
Qu’il me dit en pointant du doigt le pauvre Aymeric. « J’peux l’garder ? Il est marrant à torturer ! »

- « C’est pas moi son père, Jobby ! Il vient d'crever y'a pas long d'ailleurs, bahahahaha ! »


Et c’est reparti pour un fou rire à deux ! Bon, moi j’me forçais un peu, mais il fallait ça pour bien conclure notre affaire et sceller un bon partenariat des familles…

- « Le compte y est, chef ! 100 millions tout rond ! »

- « Nickel ! Allez, embarquez-moi tout ça ! On s’tire d’cette satanée ile ! On te dépose quelque part, Nihil ? »

- « Naaaan ! J’vais un peu profiter, tu vois. Y’a d’belles gonzesses dans l’coin et tout… »
Que j’lui avais dit en soulevant ma valise plein de sous, l’air de lui dire que j’allais profiter du coin.

- « Sans tes tatouages, t’aurais vraiment eu la gueule d’un bourge, c’est sur ! Allez, à la r’voyure mon pote ! »

- « Au plaisir Jobby ! Mina ! Les gars… »


Des hochements de tête s’en suivirent et ce furent les pirates du camé qui s’en allèrent en premiers. Je les suivis des yeux jusqu’à ce qu’ils disparurent dans les fourrées, puis j’pris la direction du centre-ville. Au passage, j’m’approchai des deux cratères autour desquels quelques membres et restes de corps trainaient çà et là, puis j’continuai mon chemin. Toujours s’assurer que le travail était bien fait. C’est à la lisière de la forêt que j’eus un sourire, tout fier d’moi. J’avais douillé sa mère et le tout m’avait p’être pris un bon mois quasiment, mais pour 100 millions, ça en avait valu la peine ! Du reste, c’est in-extrémis que j’sortis de la forêt, au moment même où une escouade conséquente s’apprêtait à la pénétrer, sans doute pour aller vérifier ce qui se passait vu les explosions très bruyantes qu’on avait causé. Une heure plus tard, j’étais enfin dans ma suite. Je n’avais même pas pris la peine de compter les coupures, parce qu’il y en avait suffisamment pour que j’fasse pas la fine bouche même si quelques millions étaient manquants. C’est donc à nouveau riche que j’commandai du champagne. L’idée était d’me casser d’ici dès demain avec le premier navire sur le départ…

Plus qu’à rallier Manshon à North Blue. J’avais pas mal de choses à faire là bas…
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