Retour au cirque [Feat Fern] Flash Back

Après un passage agréable et fort en émotion sur Suna Land en compagnie de la sauvageonne, le clown de jade retourna sur l'île Karaté et sera fort étonné de voir une troupe de joyeux saltimbanques installer leur campement à côté du port. Fort intrigué par un événement aussi anodin, surtout sur cette île de formation, le joker s'amusa donc à contempler la troupe préparer les installations en étant armé d'un sourire malicieux. Le simple fait de voir ces personnes se coordonner pour amener la bonne humeur emporta le farceur quelques années en arrière. Là où il était le jeune prodige de sa bande, à préparer les chapiteaux, à s’entraîner sans relâche histoire d'être parfait auprès du public. Si la maladie de Rose ne s'était pas déclarée, que serait devenu finalement le bouffon ? Il n'aura jamais la réponse à cette question et il ne regrettait en rien sa décision, la vie de sa sœur était plus importante qu'une carrière pouvant être éphémère. Il avait juste en tête toutes les leçons de ses maîtres parcourant son esprit et d'un coup, il rigola à gorge déployée en se souvenant des punitions infligées par ces derniers. Ils avaient chacun une façon de bien remettre le clown sur les rails. Puis, avachis tel un prince contre le haut d'un mur, le joker apercevait au loin un de ses semblables, un clown avec une étrange allure, il semblait pas vraiment être dans un état normal. Comme si ce pauvre bougre s'était infligé une bonne cuite avant la séance du soir. Un être égoïste sûrement, car le crépuscule commençait à prendre sa place dans le ciel et le spectacle allait très certainement commencer dans peu de temps. Désemparé par la situation, le clown usa avec élégance de son Soru de façon à s'approcher du pochard tenant à peine debout, avant de le faire s’asseoir de force sur une chaise. Le visage déformé par un certain agacement, le joker frappa l'homme d'une simple clac en pleine trogne en disant sur un ton sévère :

Joey : «Tu devrais avoir honte de porter ce maquillage ! Tu es une insulte à tous les clowns de ce monde ! Au lieu de boire, tu aurais du te préparer à faire rire ton public, pauvre idiot !!!» Les paroles et le geste déplacé du clown attirèrent facilement l’attention de la troupe. Il venait très certainement de commettre une belle boulette en agissant de la sorte.

Le clown de jade percevait en cet homme l'incarnation de l’égoïsme pur. Comment diable un tel imbécile avait-il pu devenir un symbole du rire ? Le joker avait parfois du mal à comprendre le côté contradictoire de l'être humain. Voyant avec une certaine facilité que son geste commençait à agacer  certains membres du cirque, le pitre lâcha ce pochtron en le toisant d'un regard noir. Par une chance inopinée, l’intervention du jeune homme calma instantanément le clown. Il savait que son action aurait des conséquences, cependant, Joey se fera un plaisir de répondre à la question de l'inconnu avec un sourire couvert par une douce malice :

Joey : «Il se passe que ce clown est complètement ivre. Il est inapte à travailler ce soir.» En terminant sa phrase, le diablotin de jade se présenta avec une certaine élégance face au blondinet. «Je me nomme, Joey Wilson, enchanté de faire votre connaissance.» Il releva rapidement la tête. «Je suis vraiment désolé pour mon geste, mais votre camarade à manqué de respect à mon honneur de clown. Il ne mérite pas de travailler à vos côtés.» Une fois cela dit, il posa son index sur le front de l'ivrogne et d'une simple pichenette, l'homme s’écrasa misérablement au sol comme une vieille carpette.  Ainsi, le joker prouva la vérité à tous les spectateurs que cet ingrat était bien soul comme un tonneau, car l'homme avait beau tenté de se remettre debout, l'effet de l’alcool avait affaibli l'intégralité de son corps. Il était bien inapte à ces fonctions. «J'espère que vous avez d'autres clowns en réserve, car s'il rentre dans le chapiteau, sa présentation risque de vous couvrir de honte.»

Désirant surtout ne pas plomber l'ambiance de l'équipe, le clown attrapa sur une des tables à sa portée des quilles, des ballons et commença devant tout le monde à faire son petit numéro spécial : la fameuse danse du clown endiablé. Ce tour loufoque avait pour but de faire valdinguer divers objets dans les airs tout en usant d'une valse déjanté de manière à charmer le public et ainsi le faire rire par la même occasion, car tout à la fin, tous les objets devaient tomber sur la tête du pitre et à chaque objet atteignant son crâne ; ce dernier changeait de grimaces à une vitesse fulgurante. Une fois la présentation de son show terminé, une bonne partie de la troupe se mit à rigoler aux éclats, d'autres tentaient de se retenir, mais la force du rire était bien plus fort que leur volonté, inondant donc la zone d'une énergie positive que le joker apprécia tant. «Bien, je crois avoir réussi à redonner du courage à l'équipe.» Sans prévenir, son ventre hurla de famine. «Ah tiens, c'est l'heure de manger un petit truc.» Il plongea son regard verdoyant en direction du blondinet. «Encore désolé gamin pour le dérangement, sans rancune j'espère !» Affirma le clown en lui offrant un sourire sincère, avant de marcher tranquillement en dehors de la zone avec les mains dans les poches.

Affamé par cette altercation, le clown de jade se rendit dans sa taverne favorite et passa un doux moment à se délecter du repas succulent de la tenancière. En entrée, une bonne soupe à la tomate à l'ancienne, parsemée d'une sauce onctueuse avec en supplément des fines tranches de melons, afin de parfaire cette somptueuse mise en bouche. Le plat principal était toutefois plus classique, un magnifique steak garnis par un assaisonnement aux champignons, rien de mieux pour combler la colère de son estomac. Et pour finir, il termina son repas sur une délicieuse glace à la vanille. Avachi sur le comptoir en se tenant le ventre gros comme un ballon, le joker ressassait le passé, le bonheur qu'il éprouvait au côté de son équipe, des rires échangés avec son mentor et des farces stupides lancées entre eux.

Un sourire rayonnant vint illuminer son doux minois. Il aimerait tellement revivre ces doux moments, mais tristement, il devait faire face à la dure réalité. Sans l'aide du gouvernement, sa frangine serait déjà six pieds sous terre, alors il travaillait sans relâche de façon à rendre la donne, même s'il était vu auprès des siens comme un vulgaire espion de pacotille. Une fois son repas terminé, il paya l'addition et réclama poliment une chambre à la tenancière pour dormir convenablement en cette douce nuit. Désormais installé à l'intérieur de son lit douillet, le pitre espérait secrètement que le cirque allait bien se débrouiller au sujet de la performance de ce soir, avant de lentement sombrer dans le monde des songes.

Cependant, même dans ce lieu imaginaire, les cauchemars venaient perturber la tranquillité du clown, provoquant par ce fait un réveil soudain. Ces mirages terrifiants empêchant clairement le farceur de retomber dans les bras de Morphée, il préféra donc se balader dans les rues à la recherche de quelque chose de drôles à faire, mais à la place, le joker contempla au niveau du vieux port le lever de soleil si grandiose à ses yeux. Il aimerait tellement atteindre une telle clarté au sein de ce monde, il désirait être aussi rayonnant que l'astre royal même et réchauffer le cœur des citoyens dans le besoin. Lorsque le soleil avait suffisamment montrer son retour, le farceur reprit sa marche matinale, tombant soudain nez à nez avec le blondinet de la nuit dernière assis sur une terrasse. Durant un court instant, il resta immobile, ne sachant pas s'il devait venir lui parler ou le laisser tranquille à cause de son action passé. Sauf que la curiosité du clown était tellement forte, qu'il usa du Soru pour apparaître devant le jeune homme toujours armé d'un grand sourire :

Joey : «Salut Gamin ! Alors, votre spectacle c'est bien déroulé, j'espère ?» Il s’essaya à sa table sans lui demander sa permission. «Tu fais quoi ici tout seul ? Tu ne reste pas avec ton équipe ?» Demanda le clown en grimaçant bêtement, histoire de lui décrocher un rire.

Malgré son entrée en scène surprenante, le clown de jade arriva seulement à dégoter le nom du blondinet, ainsi que sa fonction au sein de l'équipe du cirque. Il était une sorte de gardien agissant en secret dans les coulisses pour que tout se passe bien. Joey sera tout de même ravie des précieuses informations confiées par Fern, mais aussi du bon déroulement du spectacle. Il était heureux de voir que tout s'était goupiller de la bonne façon. Néanmoins, le gamin bombarda de questions le clown comme sur sa présence en ce lieu ? S'il était un clown solitaire ou un homme travaillant dans une compagnie militaire ? Ne perdant guère son sang froid face à la curiosité du gamin, le farceur garda un visage neutre à ce sujet, en tant qu'agent du gouvernement, il ne pouvait pas chanter sur tous les toits sa profession, alors il devait obligatoirement opter par un mensonge bien élaboré. Posant délicatement son coude sur la table et posant son menton contre son poing, le pitre répondra aux questions sans la moindre once d’hésitation :

Joey : «Pas besoin de t’excuser, Fern. Puis, tu peux me tutoyer ou m'appeler tout simplement par mon nom.» Il passa sa main dans son cuire chevelu verdoyant en se grattant la tête. «Tu as raison sur le fait que je sois un clown itinérant. Je vagabonde d'île en île pour offrir à mes spectateurs du rire et des moments de joies inoubliables, cela me donne une énergie presque inépuisable dans mon cœur. Je ne vis uniquement pour apporter le bien-être aux gens autour de moi.» Il se mit à sourire en pensant à cela. «Et toi, Fern, tu comptes rester dans le cirque pour toujours ou tu vas un jour partir faire ta propre aventure ?» En voyant la serveuse, il commanda la même boisson que le jeune homme et paya la note du gamin, ainsi que la sienne. «Tiens, petit cadeau pour ma bêtise d'hier, au moins, je n'ai plus à me sentir responsable, hahahaha!» Il rigola tel un enfant en se frappant la cuisse, le diablotin de jade se comportait toujours de la sorte, s'était dans sa nature.

Le clown de jade était un peu triste de voir que l'ambition du jeune homme pouvait être une chose aussi banale. Toutefois, le gamin reviendra à la charge en le questionnant à nouveau, Joey avait l'impression de subir un interrogatoire surprise. Au lieu de parcourir les océans tel un aventurier, il devrait plutôt devenir un membre de la marine, cela lui irait comme un gant. Enfin bref, le joker voulant rester courtois répondra aux questions de Fern en savourant l'exquis jus de fruit, un véritable délice pour les papilles. Ouvrant donc à nouveau la bouche, les paroles du clown décrivirent parfaitement dans les moindres détails son passé et le comment du pourquoi, il était devenu ainsi, le clown flamboyant, l'ultime serviteur du soleil souriant :

Joey : «Je viens de Logue Town, la célèbre ville qui donna la mort aux seigneurs des pirates.» Il leva la tête vers les cieux. «Si je suis devenu un clown, c'est grâce à ma sœur, Rose...» Une perle de chagrin coula le long de sa joue gauche. «Ma sœur était une personne réservée et très peureuse, voir une pleurnicharde de première, j'étais le seul à pouvoir lui rendre le sourire grâce à mon livre d'enfance favori "Bobo le clown scintillant" et depuis ce jour, j'ai voulu être comme cet homme dans ce livre ! Je voulais voir tous ceux autour de moi rire aux éclats !» Il déposa à nouveau son regard émeraude dans ceux de son interlocuteur. «J'ai donc à mes quinze ans rejoint une troupe comme la tienne, j'ai travaillé sans relâche pour obtenir tout ce qu'il fallait pour être le meilleur des farceurs ! Mais lors de ma vingtième année, ma sœur a été touchée par une maladie incurable, j'ai donc dû quitter ma seconde famille pour prendre soin d'elle avec mes parents, et depuis je suis à la recherche d'un remède pour la guérir.» Il termina sa délicieuse boisson et se leva de table. «Protège bien ta famille, Fern, car ils sont les rayons de soleils de ta vie... Et aussi, fais bien attention à toi par la même occasion.» Il reprendra sa route en envoyant un clin d’œil taquin au blondinet.