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[Q] Cinquième chapitre ; Creuser son nid (1)


Le bas de la porte de la chambre d’hôtel présentait un fin interstice presque imperceptible pour les occupants de la chambre qui semblaient dormir à poings fermés dans l’obscurité. De ce fait, une punaise de lit s’y glissa et commença à ramper sur le sol pour rejoindre le centre de ladite chambre. La punaise fut bientôt suivie par toute une colonie, qui, en silence, investirent l’endroit sans faire un seul bruit. Puis, en quelques secondes seulement, certaines bestioles grimpèrent sur d’autres et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’un monticule se forme, un peu comme une grande termitière. La masse difforme de bestioles grouillantes prit petit à petit la stupéfiante forme d’une humaine d’un bon mètre 70 à la peau très sombres et à la chevelure violette. Lorsque cette dernière prit définitivement son apparence normale, elle darda ensuite son regard aiguisé vers la silhouette d’une certaine Hishin allongée sur son lit et semblant légèrement ronfler -ce qui était presque mignon au demeurant. Tournant la tête autour d’elle, la femme-punaise constata qu’une autre personne était sur place. Ce dernier, un homme, semblait s’être assoupi sur son siège. Parfait ! Une bonne chance d’en finir et de se débarrasser de l’ombre des Kazuya planant sur cette ville. Dégainant alors une dague, la nouvelle venue s’approcha à pas feutrés de sa cible sur le lit qu’elle avait réussi à identifier dans la pénombre. Elle était à deux doigts de se jeter sur elle quand tout à coup…

- « C’était évident que vous alliez tenter un truc, hein… »

Une voix se fit entendre derrière elle. Celle de bibi, bien évidemment. Sursautant aussitôt à l’ouie soudaine de cette voix, l’assassine (parce qu’il s’agissait clairement d’une meurtrière commanditée) sursauta, avant d’esquisser un geste de lancer. Malheureusement, ma voix porta mélodieusement une deuxième fois dans toute la chambre : « Ne bouge plus ! ♪ » Et sans que la tueuse ne comprenne ce qui se passait, son corps s’immobilisa instantanément. C’est à ce moment précis que j’eus un sourire presque jaune, avant d’allumer les lumières de la chambre ! Sourire jaune, parce que j’aurai pu tomber sur une personne plus forte qu’elle et donc me manger un lancer de dague sans rien pouvoir faire hormis esquiver. Le fait que j’ai pu la clouer sur place via l’hypnose signifiait donc qu’elle était moins forte que moi. Sans doute du calibre d’Hishin. Je fronçai néanmoins les sourcils en me faisant la réflexion que notre cible avait réellement un œil sur nous et qu’il fallait agir plus vite que prévu. Frapper au moment où il s’y attendait le moins… Soit dans quelques heures. Le tout était donc de quitter cette chambre au plus vite et de se mettre en branle. Je consultais alors ma montre d’un air un peu fatigué avant de soupirer. Il n’était que deux heures du matin. C’est dire que nous avions à peine dormir 3 à 4 heures, moi surtout puisque je ne m’étais assoupi que vers 23h, soit bien plus tard qu'Hishin elle-même…

- « J’espère que la belle au bois dormant s’est bien reposée, nfufufu ! »

La petite remarque s’adressait bien évidemment à Hishin pour détendre un brin l’atmosphère. Il n’y avait plus que çà à faire de toute façon. Mais en attendant qu’elle ne reprenne ses esprits, je fixai ensuite l’assassine dont je pouvais voir les traits. Cette dernière serrait les dents comme jamais, son visage étant également déformé par un sentiment que j’ne connaissais que trop bien : l’impuissance. Néanmoins, en la voyant pouvoir bouger quelques doigts, je privilégiai la prudence parce qu’il le fallait bien : « Lâche ta dague. ♪ » L’assassine s’exécuta sans pouvoir broncher et fut encore plus désespérée à l’idée d’être à la merci d’un homme qui le manipulait par sa simple voix mélodieuse. Pour ma part, je m’étirai ensuite, avant de lui demander tranquillement : « Qui t’envoie et comment t’as pu entrer ici ? J’ai vu un truc chelou tout à l’heure, dans l’obscurité… ♪ » Et là, dans un état second, la violette se mit à tout raconter. Elle avait suivi notre combat de tout à l’heure, l’avait rapporté à son maitre, qui lui demander en retour de faire le sale boulot dans cette nuit. Evidemment, son patron était le fameux Machété, celui qu’on devait capturer…. Voire tuer si c’était trop compliqué pour nous de l’avoir vivant. Qui plus est, elle m’expliqua également qu’elle était détentrice du zoan de la punaise de lit qui lui permettait de se transformer en un essaim de punaises qui pouvaient se faufiler partout et se réassembler plus tard…

Aussi dégoutant que pratique pour faire le sale boulot. J’étais plutôt admiratif, j’devais l’avouer.

Mais plutôt que de me lever de mon siège, j’accordai un regard à ma compagne du moment :

- « Qu’est-ce qu’on fait, boss ? » Que j’demandai tout sourire comme d’habitude.

Soraya, assassine, 1050 dorikis, FDD de la punaise de lit:


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Sauf que la « boss » comme je l’avais appelé pour rigoler un peu ne répondit pas. Elle avait l’air plutôt anxieuse, à mordiller son pouce et à fuir mon regard, comme si elle se rendait compte que son entreprise avait été très dangereuse. Comme si elle se rendait compte que sans moi, elle était bonne pour la fosse commune. Je pouvais le voir de loin à ses tremblements presque imperceptibles, que la peur de perdre la vie venait la travailler pour la première fois depuis qu’elle avait mis les pieds ici. Avec le recul, se frotter au fameux Machété était peut-être hors de sa portée… Pour ne pas dire hors de notre portée. Dans le pire des cas, je comptais personnellement l’abandonner. J’avais beau bien l’aimer que j’pensais d’abord à ma gueule. Ouais. Ma tronche d’abord. Ma survie en premier et le reste ensuite. Le fait qu’elle demeure dans un mutisme éloquent voulait tout dire. La chasseuse de primes n’était pas encore prête à mettre le grappin sur cet homme. Pour une casse-cou, elle semblait avoir un bon instinct de survie. Il s’était manifesté au meilleur des moments en tout cas, ce qui n’était pas du tout une mauvaise chose. Pour ma part, il n’y avait plus qu’à penser à ce que j’étais venu faire ici. Mais d’abord…

- « Bon. On récapitule si tu veux bien. Soraya, c’est ça ? T’as quand même un fruit du démon qui pue du cul. Pratique oui, mais quand même… »

- « Je t’emmerde ! »
Qu’elle répondit aussitôt en rugissant, toujours immobilité par mes paroles hypnotiques.

Le fait qu’elle puisse me répondre était plutôt incroyable ! Généralement, les gens que j’hypnotisais étaient rapidement dans un état second, mais pas elle. Elle conservait une certaine lucidité et il n’y avait qu’à voir comment elle me lorgnait pour comprendre qu’à la moindre occasion, j’étais tout simplement un homme mort. Soit elle avait une grande conscience professionnelle, soit ma tête ne lui revenait pas du tout. En même temps, j’m’aidais pas moi-même ! Impossible de faire semblant ou de retenir ma gueule moqueuse, complètement goguenarde ! Pour se foutre des gens, faut avouer que j’étais toujours le premier au rendez-vous. « Du coup, c’est Machété qui t’envoie, c’est ça ? » Lui demandai-je tranquillement. Serrant les dents, la jeune femme ne put que souffler un « oui » très agacé qui m’arracha un petit rire, encore ! Pour le coup, je ne l’avais pas mise sous hypnose. L’interrogatoire était basique, sans suggestion aucune. Seul son immobilité était forcée par mes soins. Du reste, je finis par me lever de mon siège avant de m’approcher d’elle. La pauvre eut un air mi-apeuré, mi-colérique. Elle appréhendait ce que j’allais lui faire. Un peu à raison d’ailleurs, quant on savait de quoi j’étais capable…

- « Et donc, c’est quoi votre planque ? Votre effectif… ? Vos ambitions ? »

- « Tu vas encore me faire répéter tout ça ? Je t’ai pourtant tout dit… »

- « Ouais. J’aime bien les répétitions, t’sais et puis… »


Une fois à côté d’elle, je m’abaissai pour ramasser sa dague avant de la sniffer. Réflexe de type qui connaissait les assassins comme sur ses doigts. Et ça n’a pas loupé : j’ai senti une odeur bizarre qui n’était pas sans me rappeler les poisons. Pour plus d’efficacité, quoi. Si poignarder ou égorger une cible ne suffisait parfois pas à en finir avec, le poison (qu’importe que ce soit à petit feu ou non) finissait le job à un moment où à un autre. Mon sourire lui montra que j’avais tout compris, puisque j’approchai la dague près de son cou, ce qui eut pour effet de l’alarmer : « L-La famille Tempiesta a des rescapés ! Il n’y a pas mal de têtes connus comme Machété, Mascarpone Bunny ou encore Renato Da Villa !!! » Sa respiration lourde, ses yeux écarquillés et fuyants et le timbre de sa voix me convainquirent qu’elle était loin de me mentir. Ainsi donc, le faux Buster Call avait épargné quelques rats. Et quels rats, d’ailleurs ! Ces types étaient bien connus dans l’milieu et pas qu’un peu ! « On a établi nos planques dans les égouts pour éviter la marine et on essaye de reformer des troupes. Les 3 ont réussi à réunir d’autres survivants des autres clans, si bien qu’on est plus de 250 mem- A-arrête, c’est empois- » La pauvre se mit à trembler en interrompant son aveu.

Vu comment je promenai la pointe de la dague sur son cou, elle avait de quoi flipper…

- « J-Je peux te donner une nouvelle information en plus !!! »

Peureuse comme elle le fut (ce qui était étonnant pour un assassin), je finis par retirer la dague de son cou, attendant patiemment alors qu’elle reprenne la parole. La pauvre souffla alors, puis prit une grande inspiration, avant de recommencer à débiter : « On a aussi recruté pas mal de chasseurs de trésors. D’après Renato, le fameux trésor de Notre Dame du Crime se trouve dans une planque quelque part à Manshon…. Et on parle de millions de berrys… Beaucoup de millions de berrys… Assez pour quitter l’underground et se dorer la pilule sur une ile… » Je haussai alors un sourcil. J’avais vaguement entendu parler de ce fameux trésor dans les rues. Pensant qu’il s’agissait de fantasmes, je ne m’y étais pas préoccupé plus que ça. Mais si comme elle le disait, leur groupe était à la recherche du trésor, il y avait moyen qu’il existe bel et bien. Le tout était de chercher… Ce qu’ils n’avaient pas forcément le loisir de faire étant terré dans les égouts pour esquiver la marine. Pour ce qui était de la jeune assassine, je la croyais sur parole. La dernière phrase qu’elle avait dite ne venait pas d’elle. Sans doute de Renato qu’elle avait fidèlement cité. Le sens du détail faisait également sens. Paniquée comme elle était, elle n’avait pas pu inventer tout ça.

- « Mais du coup, pourquoi personne le trouve, ce trésor… ? »

- « D’après les rumeurs, il était planqué par la famille Audifreddi… Mais dans son intervention, la marine les a tous décimés… D’où les chasseurs de trésors pour nous épauler. Je jure que c’est tout ce que je sais !!! »


Voilà bien une piste intéressante. Une piste qui sentait bon le fric !

- « T’es un amour, Soraya » Qu’avais-je conclu en souriant de plus belle.

La pauvre assassine déglutit. Ma gueule n’augurait rien de bon.
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Et là, claquement de doigts ! Le regard de Soraya prit une toute autre teinte. C’était comme si elle avait l’air faible, endormi. L’hypnose totale qui allait s’en suivre serait un succès à n’en point douter. Cela étant dit, je jetai rapidement un coup d’œil à Kazuya qui avait toujours l’air indécise, presque apeurée. Je haussai un sourcil avant de me faire la réflexion qu’elle avait pas dû réfléchir comme il se doit avant de venir par ici. Le mieux pour elle était donc de s’améliorer un peu plus avant de repartir cuisiner le reste de Tempiesta pour avoir gain de cause. En attendant d’avoir un peu plus d’envergure et de force, la solution immédiate pour elle était tout simplement de se planquer ou de quitter l’île. J’savais pas trop ce qu’elle choisirait pour sa propre vie, m’enfin bon… En attendant qu’elle cogite, le mieux que j’puisse faire était de mettre Machété sur une autre piste. De nous faire oublier temporairement. Ça passait par induire de faux souvenirs et des commandements précis à sa petite assassine dont le Fruit du Démon dégoutant n’était pas sans me faire rire. Franchement, il y avait de ces pouvoirs que même moi je n’envirais pas, même s’il était plutôt pratique dans son cas pour la filature, l’espionnage et ce genre de sales boulots…

- « Va voir Machété et confirme-lui comme à ton habitude que tu as brillamment réussi ta mission : les deux trouble-fêtes qui lui cherchent des noises sont morts. Pour ne pas laisser de traces, tu as fait en sorte de débarrasser nos corps dans la mer. Fais tes rapports comme tu le fais d’habitude : avec la même mine, le même ton de voix, les mêmes mimiques, sans rien changer. Ensuite, oublie tout ce qui s’est passé ici. Tout. Bien compris ? »

- « Bien compris. »

- « Maintenant, va-t’en. »


Soraya acquiesça silencieusement et se… Désagrégea en une multitude de punaises de lit dégueulasses. Heureusement que j’avais déjà été détenu dans des conditions pourries, sans quoi j’aurai eu un haut-le-cœur. La chasseuse de primes devant moi fut plus ou moins stoïque elle aussi, même si elle comprit mieux comment elle se serait fait avoir si je n’avais pas été là pour lui sauver son gros cul. Lorsque les dernières bestioles disparurent dans les interstices que présentait notre chambre, j’eus un soupir, avant de me rasseoir sur un siège, le tout suivi par une bonne lampée d’alcool que j’me servis. Dans ces conditions-là, difficile de se laisser aller par Morphée et ses bienfaits. Qui plus est, rien ne m’indiquait que le fameux Machété n’avait pas mis une deuxième personne sur le coup. Peut-être même qu’il avait des indics planqués dans l’hôtel, ce qui ne serait pas impossible… « Je pense que nos chemins doivent se séparer Kazuya. Et que tu devrais aller te refugier ailleurs. J’vais faire pareil également. » La native du nouveau monde n’était absolument pas farouche. C’est dans le silence qu’elle approuva pendant que j’m’envoyai une lampée de mon breuvage. Ma dernière gorgée de cette nuit. Il fallait jouer la carte de la sécurité et éviter de finir éméché.

- « T’inquiète pas. On aura l’occasion de se revoir très certainement et de faire affaire ! »

Là encore, la blonde hocha silencieusement la tête avant de se lever du lit et d’aller faire une toilette rapide. Pour ma part, à défaut de boire, je m’allumai une cigarette. Dans ma tête, c’était clair et net : j’allais dorénavant éviter cette nana. Elle était rigolote, mais l’idée d’me faire embarquer dans ses aventures pas nettes me plaisaient pas. En fait, je n’arrivais jamais à suivre le plan des autres jusqu’au bout. On m’avait tellement trompé et enculé que j’étais devenu parano. Et puis, dans cette histoire, elle n’avait rien prévu, ce qui me confortait dans l’fait que la suivre n’avait pas été une bonne idée. Quelques heures plus tôt, l’adrénaline du moment avait fait son effet, mais maintenant, avec le recul, c’était mort de chez mort. J’me promis de ne plus jamais faire équipe avec elle qu’importe dans quelle circonstance j’allais la recroiser. L’idée dorénavant était de l’éviter au maximum. J’aurai pu faire ma grosse pute en la vendant moi-même à Machété, mais j’étais pas certain que ce dernier me laisserait repartir également en vie. Les assassins de la pègre faisaient généralement pas dans la dentelle et m’est d’avis que garder sa planque dans les égouts ultra secrète était un impératif pour lui. Le tout était donc de se séparer dans la paix du cœur, comme on dit…

Cinq minutes plus tard, la blonde plantureuse était fin prête à se barrer. Je lui filai un gigantesque manteau sombre avec capuche et une poignée de berrys qui lui permettraient de monter à bord d’un navire quelconque avant de lui glisser une blague sur ses formes libidineuses. Ladite blague la revigora un peu puisqu’elle me flanqua un poing sur le torse, avant de sourire, enfiler le manteau, sortir de la chambre et disparaitre pour de bon. En mon for intérieur, j’savais pertinemment que c’était la dernière fois que nous fîmes équipe. Je n’excluais clairement pas de la revoir un jour sous d’autres tropiques, par la force des choses, mais il m’apparaissait clair que la suivre dans ses aventures, c’était terminé. Qui plus est, elle était l’une des rares personnes à connaitre ma capacité d’hypnose, ce qui signifiait que j’devais peut-être envisager le meurtre lors de notre prochaine rencontre. C’était triste de penser de la sorte, mais dans ce monde sans pitié, penser à son cul était toujours un impératif. J’eus un soupir, avant de récupérer toutes mes bricoles, puis j’enfilai également un manteau et une capuche avant de me barrer illico de la chambre. Bien entendu, j’fis en sorte de me faufiler par des issues de secours, avant de disparaitre dans les ruelles sombres de Manshon.

L’objectif était de trouver une autre planque dans la ville… Et de quoi me grimer.
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C’est une semaine tard que j’sortis de mon trou à rat. Après avoir quitté incognito notre hôtel bling-bling, j’avais fini par trouver une auberge miteuse dans laquelle je m’étais planqué pendant une bonne semaine. Etant donné que je n’avais pas reçu de visites musclées, j’en concluais que la mafia m’avait rapidement oublié, d’autant plus qu’ils avaient leurs affaires quotidiennes à gérer. Toutefois, pour qu’on ne me reconnaisse pas au détour d’une ruelle, j’avais trouvé un magasin de farces et attrapes où j’avais acheté quelques trucs pour me déguiser : Des perruques, de grosses lunettes de soleil, des barbes postiches et le tour était joué. J’avais également sali quelques vêtements pour la circonstance et c’est avec tout ce lot que j’me mis à déambuler dans les rues de Manshon. Pour plusieurs passants, j’avais l’allure d’un clodo ; et c’est ce qui me poussa même à trouver une vieille boite de conserve gondolée pour jouer au mendiant partout où j’passais. De ce fait, j’étais très vite esquivé par la plupart des personnes que j’croisais, ce qui me permit d’me concentrer sur mes recherches : trouver les ruines de l’église de Manée… Même s’il n’était pas dit que j’y trouve grand-chose, une année après sa destruction…

Et dire que j’aurai pu mieux cuisiner l’assassine que nous avait envoyé Machété hein…

Ce n’est qu’au troisième jour de mes recherches que je tombai enfin sur lesdites ruines. Même si Manshon n’était pas une très grande ville, la parcourir à pied sans aucune monture ni aucun véritable indice n’avait pas été une mince affaire -puisqu’il fallait aussi que je continue de jouer le clodo. Du reste, durant le deuxième jour, j’avais senti la présence de quelques marines qui me suivaient sans que j'sache trop pourquoi. Pensait-il que j’étais un mafieux déguisé ? M’avait-il grillé par pur hasard ? Etais-je si suspect avec mon déguisement, alors que c’était bien connu que « plus c’est gros, mieux ça passe » ? Autant dire que moult questions empoisonnèrent mon esprit durant la première heure, sans pour autant que je ne change ma façon de faire. C’était d’ailleurs ce qui m’avait sauvé les miches, puisqu’au bout d’une demi-journée, les marines m’avaient laissé tranquille quand ils me virent faire la manche et manger des restes durant tout le temps de leur filature. On pourrait penser que jouer la comédie était fastoche, mais point du tout ; même si pour ma part, il y avait quand même un savoir-faire que j’avais acquis au Cipher Pol, lors de mes jeunes années dans les rangs du Gouvernement Mondial. Que de souvenirs…

Des souvenirs que je chassai de mon esprit au bout d’un moment pour me reconcentrer sur ce qui me faisait face.

- « Comme d’habitude, ils n’ont pas fait dans la dentelle… »

C’était typique du Gouvernement Mondial, ça ! Montrer sa toute puissance en détruisant tout ce qui lui faisait obstacle. L’immense bâtiment quasiment bousillé qui se trouvait devant moi en était la preuve. J’eus un soupir, avant de m’aventurer dans les gravats qui restaient et que les autorités du coin n’avaient même pas daigné dégager. Va savoir pourquoi d’ailleurs. Dans cette affaire, j'avais toutes les informations, ce qui m’arracha encore une fois un soupir puisque j’aurai pu tout demander à l’assassine que j’avais réussi à neutraliser et hypnotiser. Enfin, il fallait aussi me comprendre : nous étions sur nos gardes et il fallait très vite décamper des lieux. J’me demandai d’ailleurs si Kazuya allait bien, avant de me reconcentrer sur mon exploration qui ne donna rien. Il n’y avait pas âme qui vive dans l’coin. Il m’arrivait d’entendre un chat miauler ou de constater le tintamarre de certaines cigales, mais quedal. Toutefois, alors que je m’évertuais à sauter esquiver des poutres, à sauter certains trous profonds et quelques flaques d’eau dues aux pluies récentes, j’eus la désagréable sensation qu’on me suivait du regard. Des marines, encore une fois ? Non… Pas du tout. Ces derniers étaient bien moins précautionneux et discrets comme ceux qui m’avait suivi la veille…
Cela étant dit, pour en avoir le cœur net, j’m’étais retourné brusquement, mais je ne vis rien du tout…

Était-ce mon imagination ? Devenais-je parano ?

Autant de questions qui me poussèrent à arrêter là ma fouille, d’autant plus que j’entendais des voix lointaines…

Si des riverains me voyaient fouiller le coin en pleine journée, ils alerteraient certainement la marine.
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J’étais revenu le lendemain soir. Avec un autre déguisement. Et l’air toujours aussi misérable. Mais sans mendier cette fois-ci. J'sais pas trop ce qui m’a poussé à remettre les pieds dans ces ruines, mais j’étais quand même présent dans ces tas de gravats. Et puis, de nuit, c’était carrément plus facile d’effectuer des fouilles que le matin aux yeux de tous. N’eut été mon manteau, j’aurai sans doute souffert vu le vent presque polaire qui soufflait vers la ville et la bruine qui s’abattait dans la région. Un temps qui donnait pas spécialement envie de sortir de son trou à plus d’un titre. Y’avait donc moyen qu’aucune personne me gêne, hormis d’éventuelles patrouilles de la marine et encore… Dans les environs donc, pas un chat. Tout était calme et c’était très bien, hormis le vent qui faisait battre quelques portes et fenêtres et grincer certaines enseignes des boutiques avoisinantes. C’est donc en dégainant une lampe torche que j’m’étais mis à fouiller les lieux. Les inscriptions sur les quelques murs qui restaient ne me dirent rien du tout. Pareil pour le livre poussiéreux et à moitié cramé que j’avais réussi à dénicher entre deux débris. J’avais beau tourner et retourner les lieux (façon de parler) que j’trouvais clairement rien…

Même la seule trappe que j’avais réussi à trouver semblait condamnée.

J’étais sans doute arrivé un an trop tard, définitivement. Sans compter que même si j'trouvais un indice, il me serait surement pas aisé d'le décoder.

Mais alors que tout espoir semblait perdu, je sentis une nouvelle fois une présence dans mon dos. Une sorte d’intuition persistante. La même qu’hier, clairement. Qui plus est, cette fois-là, j’entendis distinctement le bruit d’une boite de conserve retentir au sol. Comme si on l’avait laissé tomber ou shooté dedans sans faire exprès. Le genre de boucan qui trahissait une présence. Plus que jamais, quelqu’un me suivait. La marine, encore ? Ou était-ce un autre assassin de Machété qui avait réussi à remonter ma piste ? J’aurai clairement voulu m’dire que c’était impossible, mais mes méthodes n’étaient pas infaillibles. Aux yeux d’un Cipher Pol, elles seraient même terriblement basiques. Cela dit, j’avais toujours pas de réponses à mes questions. Alors, plutôt que d’me retourner brusquement, j’me soudain à courir devant moi comme si j’voulais échapper à mes suiveurs. J’crus bien que ma méthode fit mouche, puisque j’entendis des pas de course derrière moi. Ils étaient bien moins lourds et bien moins bruyants que les miens. Une femme ? Un gosse ? Va savoir ! Bifurquant derrière un mur des ruines, j’aurai pu utiliser ma grande vitesse et disparaitre, mais j’utilisai une ruse vieille comme le monde : attendre que la personne fasse elle aussi le tour dudit mur…

Et forcément, ça n’a pas loupé…

Une silhouette fit son apparition en quelques secondes devant moi et l’étonnement fut carrément partagé ! Un gamin ? Réellement ?! Dans la pénombre, difficile de faire une autre déduction. Mais là n’était pas le plus important. Ce qui urgeait, c’est que le gamin, tout aussi étonné de me voir planqué contre le mur à l’attendre, sortit une arme de ses vêtements et entama un mouvement de lancer ! En une esquive habile et rapide, j’évitai son arme qu’il projeta vers ma gueule, avant d’essayer de lui flanquer un low kick dans la gueule vu sa taille. Mais sans doute habitué à ce genre d’offensives, le gamin esquiva également en se jettant au sol avant de bondir sur moi, poing levé. C’est à ce moment-là que… : « AAAAAAAAAAAH !!!!! » j’utilisai mon cri strident qui eut l’effet escompté ! Secoué par les vibrations de mon hurlement qui secouèrent son oreille interne, le gamin perdit tout contrôle de son équilibre et chuta pitoyablement au sol, tout tremblotant. Il n’avait absolument pas compris ce qui venait de lui arriver, ce qui était normal. Pour ma part, je tendis l’oreille pour m’assurer que ma technique n’avait rameuté personne, puis j’allumai ma torche pour la pointer sur le visage du gamin qui m’avait attaqué…

Ou plutôt de la gamine, en fait. Quoique non. Même pas. C’était pas un enfant…

- « Une naine. Une putain de naine… »

Et là, j’eus un rictus malgré moi avant qu’un rire hystérique ne s’empare de moi sur le moment ! Sérieux, c’était quoi encore cette histoire ? Après une meuf qui avait un FDD de merde, voilà que j’me tapais une putain de naine ? Y’avait pas à dire, j’avais l’don pour m’attirer les profils atypiques moi ! Pendant ce temps, la p’tite rousse au sol, les yeux écarquillés et la bouche ouverte essayait tant bien que mal de se remettre de mon attaque sonore/vocale. Ses spasmes s’étaient arrêtés et voilà qu’elle faisait tout son possible pour se relever. Mais puisque j’savais rien de ses intentions, j’enfonçai mon pied sur sa poitrine avec une telle violence qu’elle sembla s’enfoncer dans la terre, en plus d’avoir la respiration coupée pendant un moment. C’est après quelques secondes que j’consentis à lever un peu le pied (littéralement) pour la laisser reprendre son souffle et se redresser un minimum. « Si t’essayes de t’enfuir, j’te refais la même chose que tout à l’heure. » Terrifiée à l’idée de se manger à nouveau mon cri, la rousse hocha docilement la tête. Elle avait presque les larmes aux yeux. Je pouvais d’ailleurs voir que c’était pas du fake. Ce qui voulait dire qu’elle n’était peut-être pas un assassin… Ni une agente du Gouvernement Mondial, d’ailleurs…

- « T’es qui toi ? T’essayes de m’entourlouper, je te bute, rien à foutre ! » Qu’avais-je dis en laissant mon regard luir et une silhouette macabre apparaitre derrière-moi, comme par magie. Les yeux du diable étaient bien pratiques dans ce genre de situations…

- « L-Lucia… Lucia Audifreddi… » Balbutia t-elle, apeurée, croyant sa dernière heure arrivée.

Y’a des jours comme ça où l’destin semblait être vraiment de mon côté…

Et y’avait qu’à voir le sourire sadique qui barrait ma gueule pour comprendre ma joie…

Lucia Audifreddi, 1000 dorikis:


Dernière édition par Nihil le Lun 17 Juin 2024 - 18:45, édité 2 fois
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- « Eh bien… T’avais vraiment les crocs hein… »

La jeune Audifreddi acquiesça en ravageant un gros gigot qu’elle avait en main. La voir se sustenter aussi salement me faisait sourire et pas que. En se goinfrant comme une mangemonde, elle attirait le regard des autres clients de la taverne pourrie dans laquelle nous nous étions réfugiés après le boucan que j’avais provoqué avec mon cri. Oui, parce que des riverains avaient fini par sortir, ce qui m’avait obligé de prendre la naine dans mes bras, son arme avec avant de décamper fissa. Evidemment, sur le chemin, son ventre avait tellement grondé que j’avais fini par me dire qu’une halte dans une auberge ou quelque chose comme ça s’imposait. Même si je n’avais pas de fric sur moi, j’avais bien entendu fait usage de mon hypnose pour qu’on nous apporte de quoi boire et manger, ce qui faisait le bonheur de la naine assise face à moi. Pendant une bonne dizaine de minutes, je sirotai en silence ma chope de bière, jusqu’à ce que la rousse ait fini de bouffer. Et, comme si elle se rappelait la menace que je pouvais être, elle eut soudain la mine renfrognée…

- « Je t’aurai déjà tué si j’le voulais, tu sais… »

L’aveu eut pour effet de la faire tressaillir avant qu’elle ne se recroqueville dans son coin, incapable de soutenir mon regard…

- « C’est toi qui me suivais hier ? »

- « C’ÉTAIT VOUS LE MENDIANT ?! »


Elle avait haussé la voix sans le vouloir, mais finit par couvrir sa bouche de ses deux mains en se rendant gaffe de sa bourde…

- « C’était moi. Mais du coup, pourquoi me suivre ? Et pourquoi être planquée ici ? C’est pas une ville sécurisée pour toi. »

- « C’est toujours mieux que d’où je viens, et puis, il me reste que cette ville... »


Comme si elle se remémorait ce qu’elle avait traversé, ses petites mains resserrèrent la chope qu’elle avait en main. La pauvre « gamine » était même à deux doigts de pleurer. Elle fit un effort pour ne pas se lâcher complètement et s’enfila sa chope cul sec pour se redonner du courage. Je trouvais ça admirable d’ailleurs, sans oublier que sa récente histoire faisait un peu écho à mon sombre passé. Perdre ses proches était terrible. Comme quoi, il y avait des jours où j’pouvais faire preuve d’empathie. « Et sinon, pourquoi tu me suivais ? » Demandai-je une nouvelle fois. Pour l’inciter à parler et parce que je savais que l’histoire d’amour entre les nains et l’alcool n’était pas que des conneries, j’me mis à remplir sa chope de nouveau. Plutôt que de me répondre directement, la jeune naine s’enfila une nouvelle fois son breuvage cul sec. Sacrée descente que voilà… Mais bon, c’était pour le mieux. L’alcool débridait les gens ; d’autant plus que j’avais pour une fois des scrupules à lui arracher des aveux par l’hypnose. Il y avait des jours comme ça…

- « J-je sais pas… J’ai toujours espoir qu- »

- « Que quelqu’un sachant pour le trésor vienne fouiner dans les ruines ? De préférence quelqu’un avec qui ta famille s’entend bien, c’est ça ? »


Le rouge s’empara des joues de la naine qui fut prise de court. Vu son pedigree, c’était l’éventualité la plus probable…

- « Tu penses qu’il y a des chances qu’il y ait d’autres survivants de ton côté ? »

- « N-Non… J’ai vu leurs corps de loin… Ils sont t-tous… » Impossible pour elle de finir la phrase, si bien qu’elle embraya sur autre chose. « Ce jour-là, je négociais le prix d’une dizaine d’esclaves sur un navire, au large de Manshon… »

Là, des larmes commencèrent à couler le long des joues de Lucia avant qu’elle n’enchaine les verres pour noyer son chagrin. J’étais vraiment désolé pour elle. L’idée de l’endormir me passa en tête, mais je préférai m’reprendre. L’empathie occasionnelle que j’ressentais ne devait pas m’faire perdre de vue mon objectif, d’autant plus que je n’étais pas le responsable de son malheur. J’avais pas tué les siens, encore moins souhaité qu’ils meurent. Toutefois, d’un point de vue très cynique, j’étais pas non plus mécontent de la situation actuelle qui me permettrait de faire main basse sur leur trésor. Tout du moins c’est ce que j’espérais. Au-delà de ce fait, j’aurai pu lui poser la question de savoir pourquoi sa famille avait été chargé de planquer le trésor de notre dame du crime et comment se faisaient-ils qu’il y aient autant de rumeurs sur le sujet, mais cela n’était pas le plus important. L’important était de savoir où il se trouvait le fameux pactole pour le récupérer pépouze. Oui, c’était un rêve éveillé, j’en étais bien conscient, mais qu’importe…

- « Si je récapitule, tu as perdu toute ta famille et t’es pas non plus recherchée parce que personne ne sait que tu as survécu. En même temps, c’est sur que si la mafia locale le savait… »

- « Ils ont laissé mes parents mourir, ils peuvent tous crever, tous autant qu’ils sont ! »
Eructa-t-elle avec un air aussi grognon que mignon, les joues totalement roses…

- « Il est où ce fameux trésor que personne ne trouve, finalement ? »

- « Y’a pas moyen qu’ils le trouvent ces cons… Il est planqué au nid des vaches et personne ne sait s’y rendre ni comment en sortir sans nous, héhéhé ! »


Une source de fierté pour elle, vu comment elle se mit à rigoler avant de se servir un énième verre. In vino veritas, hein ?

- « Mais pourquoi t’y es pas ? »

Et là, Lucia se figea avant de me faire comprendre en substance qu’une fois l’information des siens morts, tous les subordonnés des Audifreddi travaillant au nid des vaches avaient décidé de récupérer les lieux. Seule, elle n’avait rien pu faire et avait décidé de s’enfuir pour regagner Manshon. Révolte classique de sous-races qui voulaient tout accaparer maintenant que les chefs n’étaient plus. Une situation comme on en verrait partout. De quoi m’arracher un soupir amusé pendant que je matais la pauvre Lucy passer par tous les états. La pauvre était à la fois triste, en colère et désemparée pour ne pas dire frustrée. Aucune solution ne s’offrait à elle. Entre leurs anciens subordonnés qui voulaient sa peau et le reste de la mafia locale à qui elle ne pouvait plus faire confiance, il y avait de quoi être esseulée. Habituellement, j’me serai débarrassée rapidement d’elle après avoir eu la bonne information, mais rien à faire : j’avais de la sympathie pour cette naine. Faut croire que j’étais pas une raclure finie et qu’il me restait un brin d’humanité.

Pas plus mal finalement…

- « Et si on récupérait ensemble tout ça ? J'veux dire, le nid et le trésor qui va avec. »

- « Heeeh ? »

- « Calme-toi ! C’est un partenariat que j’te propose. Quoique j’serais plus ton patron et toi ma subordonnée qu’autre chose ! Et t’as du l’voir hein… J’ai assez de couilles pour faire du nettoyage comme y faut. »


Un temps méfiante et fuyante du regard, Lucia finit par me demander :

- « Comment te faire confiance… ? T’es peut-être l’un des leurs… »

- « Ah c’est vrai… »
Que j’finis par dire, avant de retirer tous mes postiches, avant de lui adresser un sourire qui eut l’effet escompté : la charmer un brin. « Je m’appelle Nihil. Vrai que j’ai une tête d’enculé, mais non… J’me vois travailler pour personne, moi. Pis, si j’étais vraiment avec eux, y’a bien longtemps que je t’aurai ramené chez mon boss ou que t’auras dégusté sévère… »

Bien placée pour le savoir, la naine s’était mise à déglutir, puis finit par hocher la tête.

- « Deal ? »

- « Deal. »


Et c’est sur une poignée de main, sourires aux lèvres, que nous scellâmes notre accord.
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