Il aurait préféré annoncer ce qu'il a annoncé avec moins d'empressement, mais le risque de voir des gens quitter l'établissement a rappelé l'urgence de la situation et surtout que la porte de sortie n'est pas une voie facile : l'accès au port sera compliqué pour toute personne recherchée, qu'elle le soit pour prise d'otages ou escroquerie. Le temps passe et il ne faut pas trainer, car chaque minute qui passe fait se rapprocher le retour de Straub. Il doit se dépêcher d'agir ! Yona n'est pas du tout habituée à retenir des gens contre leur volonté, elle qui a vécu parmi les faibles dans les rues, écrasée par les plus forts.
Mais à la question de l'homme-poisson, il baisse une oreille et tique. Respiration bloquée, il pense à la brève idée qui a traversé son esprit et sous son déguisement, commence à suer. Son poil devient légèrement humide et sa respiration lente l'espace d'un instant et un presque imperceptible tremblement trouble le bout de ses doigts. Mais il est otage, peut-il se permettre de déroger aux dires d'un puissant homme-poisson et rester crédible. Il faut faire un choix, vite ! Toutefois, il le sait, il a déjà fait ce choix. La situation est gérable, après tout. En se dépêchant, en faisant les choses bien, ça ne prendra que cinq minutes. Voire dix. C'est assez, hein ? Oui… Oui, c'est faisable.
Je me charge du coffre !
Alors il s'élance et ouvre porte après porte, pièce après pièce, après tout l'espace n'est pas si grand ! Mais alors qu'il oeuvre se pose un problème : il ne dispose pas de la clef du bureau du directeur et dans l'empressement n'a pas réfléchi à ce point. Ah non, mais quel crétin ! C'est évident, il a lui-même toujours fermé le sien à double tour, alors pourquoi pas le directeur des Pluies pourpres ? Quel sot ! Mais c'est qu'il essaie, il appuie tel un crédule sur chaque poignée avec un espoir insensé de pouvoir pousser toutes ces lourdes ! Et, yeux ébahis, Mistertigri ne peut que constater que par une simple action d'appui, la dernière salle est ouverte. Saperlipopette, les escaliers ! En entrant par le premier étage, le mink a eu l'occasion d'apercevoir des marches menant à un étage supérieur ! Il aurait du s'y rendre tout de suite ! Cependant, dans la pièce en face de lui est posée un meuble derrière lequel est installée une plutôt belle chaise. Et ce meuble ne semble pas être un établi, il a une certaine classe. Au mur du fond est accrochée une belle estampe. Serait-ce… Mistertigri entre dans une petite salle sans armoires ni commodes, mais deux étagères sur lesquelles sont posées cartes enroulées et girouettes, ainsi que des drôles de cages, des trucs bizarres que ne souhaite pas analyser le mink actuellement, non, car ce qu'il cherche des yeux… des livres !
Au secours ! Des bandits attaquent les Pluies pourpres !
Hein ? Cette voix… L'homme de tout à l'heure, celui qui s'abritait à l'extérieur du premier étage. Il a réussi à descendre par l'arbre. Une voix crie avec la sienne. La femme ! L'alerte est donnée ! Cette fois, il faut se grouiller ! De la météo, de la météo, des ouvrages sur les vents, mais… pas de classeurs. Le coffre-fort, contrairement à ce qui a été annoncé, ne l'intéresse pas, non. Ce qui l'intéresse, ce sont des classeurs et Mistertigri en voit trois dans l'autre armoire. Trois, seulement ? Pour un directeur ? Le doute s'installe une nouvelle fois. Est-ce vraiment le bureau d'un gestionnaire ? Certes, Mistertigri n'a jamais tenu une librairie de documents professionnels et empilé les dossiers, mais de là à tout compiler dans seulement trois classeurs, cela ne tient pas d'une administration correcte à ses yeux. Il faut y regarder, dans un doute, mais ce serait une chance inouïe de trouver quelque chose d'intéressant. Allez, ces classeurs ! Dont l'un intitulé « Prix et actualités du marché. » Pas celui-ci. Sur le meuble principal, un autre classeur, mais celui-ci, à rapidement y regarder, est peu entamé et figurent des notes. Des pense-bêtes. Aucune information sur les mouvements de capitaux, ce qui intéresse fort le financier. C'est qu'en trouvant le moyen dont l'enseigne se sert pour garder son argent, un coffre-fort ne suffisant forcément pas. Cependant, rien d'intéres… popopop ! Le minet est attiré par une fiche aux notations effacées ? Mais figurent des restes ! Et la page suivante…
Muni d'un crayon posé à plat, le matou gribouille la page suivante, sur laquelle vient se révéler le contenu caché de la feuille mystérieuse. Ce directeur manque de minutie, il devrait savoir qu'en appuyant si fort sur la feuille, la feuille suivante reçoit aussi une pression et qu'en gribouillant cette seconde feuille avec un crayon tenu à plat, le message de la première apparait en blanc. Si peu de précautions semblent étranges. Cependant, en blanc, entre les lettres de la feuille-même se trouvent des dates révélées. Plusieurs dates et des lieux. « Bureau », « premier étage », « premier étage »… « bureau » et en bas « sous-sol ». Le titre de cette page ? Des kanjis. Ou des katakanas ? De Kanokuni ? Avec de la chance, le capitaine connait ce symbole. Mais il entend des rires grognements. Un brouhaha venu de l'étage-même.
On passait par là en espérant trouver ce chat de malheur, mais on apprend que des bandits sont dans ce magasin. Les autres chasseurs de prime veulent l'argent de Straub, mais on va se contenter de vos primes. Pas vrai, les gars ? Après tout, cette quête a été validée en difficulté moyenne, il est temps que ça se corse.
Déjà des chasseurs de prime ? Il tend l'oreille et entend de cliquetis et des nouvelles personnes arriver au niveau du capitaine et de l'homme-poisson.
Gowasu, attention au 4ème mur !
Je sais, j'ai remarqué. J'ai pas pu m'empêcher. C'est comme si… Comme si le mink qu'on recherche était là.
Quel changement de voix en un sourire malsain ! Et quelle guigne de cassage de 4
ème mur contagieux ! C'est le pire moment pour que ça se retourne contre le financier ! Mais vraiment, déjà eux ? Certes, ils étaient déjà à proximité, mais le temps que la Marine s'organise pour cueillir les eux preneurs d'otage… En se dépêchant, il y a le temps. En se dépêchant… YONA ! En pensant à elle, le mink repose le classeur, sort son pistolet, tire à trois reprises sur le coffre et lui donne un coup de crosse qui résonne bien avant de courir vers le capitaine.
YONA !
Oui ? J'entends des bruits, mais je peux pas monter, je dois garder la porte ! Qu'est-ce qui se passe là-haut ?
Une réponse innocente au vu de la situation. Alors ces tueurs sont passées par le balcon au moyen de leurs armes, des kusarigama, évidemment. Les kusarigama sont des longues chaines terminées par une faucille et à l'autre extrémité d'un boulet métallique. Des armes de longue portée au maniement complexe, mais à la vue de ces chasseurs, le minet se sent visé. Son déguisement a su lui permettre de passer inaperçu à l'extérieur, mais à l'intérieur ? Impossible.
Cible repérée. Au menu, minet sous son foulard, nappé d'un coulis de preneurs d'ot…
Une balle fuse à travers son mollet gauche, interrompant son discours. Le chasseur de prime pose un genou à terre et serre les dents, puis son arme, braqué par le pistolet d'un mink couvert de son chapeau.
Une belle cible immobile comme ça, ça fait plaisir !
Sans plus de cérémonial, le groupe de manieurs de kusarigama s'élancent, faucille en avant, lames acérées. Un groupe de huit combattants dont deux agitant des chaines, apparemment prêts à jouer du boulet à travers toute la pièce. L'un d'eux élance d'ailleurs le sien en direction du mink à une vitesse folle
- Récapitulatif:
- Mistertigri et Yona se cachent pendant que Feng Han monte les escaliers ;
- Le duo entame la discussion avec Ojom.
Techniques, capacités et objets utilisés :
- Camouflage réaliste:
Couard ou fin stratège, vous repérez toujours les meilleures cachettes. Vous aimez vous dissimuler parce que ça peut vous sauver la vie ou vous donner l’effet de surprise et si vous avez un peu de temps devant vous, vous pouvez même utiliser votre environnement pour disparaître encore mieux. Vous connaissez les astuces, maquillages et déguisements qui vous permettront de vous fondre dans le décor.
Note : L'image du titre vient de Gamaran, chapitre 107.Limite de la capacité : votre imagination ! Bien que le haki de l'Observation, une fouille au peigne fin, ou de la malchance puissent faire tomber toute votre planque à l'eau.