Après Jaya, le voyage de retour vers Boréa dura un long moment. N'ayant aucune envie de naviguer sur son petit sous-marin personnel en compagnie de la navigatrice avec qui elle était venu, la Reine avait demandé à son souverain de mari de lui affréter un navire. Par chance, il y avait effectivement un bâtiment battant les couleurs de la guilde des marchands qui revenaient de la première voie en direction de Boréa. L'occasion étant trop belle, elle lui demanda de détourner le navire, qui accepta sans discuter les ordres de son roi. C'est ainsi que le capitaine de l'embarcation céda de bon cœur ses quartiers à la corsaire et qu'ils firent route vers leur île d'origine. Blessée, Méria avait tout le temps pour sa convalescence. Satisfaite d'elle, la Louve savait qu'elle retournait chez elle avec non seulement la validation du Gouvernement Mondial, mais également une prime coquette et un intéressant prisonnier sous son emprise. Qu'elle n'avait pas été sa surprise de voir la prime du jeune révolutionnaire passer à 94 millions de berrys après tout ce tintamarre sur place. Malgré tout, pour le moment tout du moins, elle souhaitait le garder à ses côtés. Kant avait réussi à intrigué suffisamment Greed pour qu'elle accepte de passer outre le fait qu'il était un homme.
Prenant un peu de temps pour elle, Méria laissa le tanuki croupir dans les geôles spartiates du navire de commerce. Pendant qu'elle buvait et mangeait avec extravagance, le pauvre Kant devait se contenter de rations bien plus sommaires. Sadique, la corsaire le laissa ainsi dans son jus jusqu'à ce que le navire soit de retour sur North Blue, alors, elle accepta d'aller le voir. Troquant sa tenue de combat habituelle pour une robe rouge et or aux couleurs de la royauté boréalienne, elle se coiffa et quitta ses quartiers. À la voir ainsi, on aurait pu croire que la flibustière était noble depuis sa naissance. La tête haute et l'air supérieur, elle se démarquait si bien du lot qu'on ne voyait qu'elle. Respectueux, ses sujets s'inclinaient devant elle à son passage. Certains avaient toujours peur d'elle, c'était un fait, mais le caractère chaleureux et bienveillant des boréaliens l'emportait toujours in fine. Désarmée, considérant qu'elle n'en avait de toute façon pas besoin, la souveraine descendit jusque dans la cale et entra dans l’étroite pièce où se trouvait l'unique cage du navire. Pénétrant dans la pièce avec confiance, elle vint ouvrir la porte qui retenait le révolutionnaire captif. Sûre d'elle, elle était persuadée qu'il ne tenterait de toute façon rien contre elle. Pas ici, pas en mer alors qu'il était cerné de toutes parts.
« Comme on se retrouve. Tu apprécies le voyage ? »
L'observant un instant, la reine haussa les épaules avant de lui lancer les clés qui, en plus d'ouvrir la cage, permettraient de déverrouiller les chaînes qu'il avait aux mains et aux pieds.
« Pas trop je suppose. Mais ne t'en fais pas, le calvaire va bientôt prendre fin. Je ne compte pas te mettre à mort. Ni te livrer à la Marine. Tu vas rester avec moi. »
En tout cas, pour le moment. À terme, c'était une autre histoire. Lust, qui avait visiblement rencontré et affronté le jeune Kant souhaitait le récupérer, quitte à payer elle-même deux fois la prime qui était sur sa tête. N'étant pas Greed pour rien, Méria ne savait pas si elle résisterait longtemps à la tentation de tout cet argent facile.
ciitroon
Liberté, Liberté Chérie !