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Gala de bienfaisance (option garderie). - ft Davinia Valthane


Gala de bienfaisance (option garderie)


Le soleil descendait paresseusement de son zénith en embrassant de ses rayons l'immense propriété manoriale à l'immense ceinture de pierre et de bois. Là, sous l'épaisse toiture centenaire, un homme avait bien du mal à cacher sa surprise. Le bras tendu, la main tenant une feuille de papier sur laquelle on pouvait entrevoir des caractères finement calligraphiés, l'intéressé portait son regard alternativement sur le document et sur la personne qui venait de lui remettre. Debout, telle une statue de cire en train de fondre, le superviseur civil et militaire de Hei avait tous ses sens en alerte. Sorti d'une affaire ennuyeuse à souhait de contentieux locaux, son plus proche serviteur venait d'introduire auprès de lui une visiteuse.
D'un regard circonspect, Feng détaillait avec attention la jeune femme qui venait de se présenter au domaine Han sans trop savoir comment la qualifier.
Vêtue d'habits sombres et porteuse d'un regard plein d'intelligence, celle-ci s'était présentée au manoir et avait immédiatement réussi à se faire remarquer de Peng, le majordome en chef de la grande famille. La chose pouvait sembler assez banale de prime abord mais la réalité était toute autre. Rares voire très rares étaient les invités pour lesquels le vieil homme se donnait la peine de venir en personne les recevoir pour les accompagner à son maître. La tâche était habituellement sous-traitée. Si ce n'était pas le cas, ils faisaient généralement partie du cercle qu'il appelait les trois D. Dirigeants, dominants et dangereux. Et si Peng avait envoyé la jeune femme à Feng, c'est qu'il avait une bonne raison de la classer dans un de ces trois groupes. C'était sûrement le cas car la lettre qu'il tenait entre ses mains était littéralement en train de nouer l'estomac du patriarche Han et de le renvoyer vingts ans en arrière, au pays des souvenirs.

Des mots qu'il lisait péniblement, il en extrayait une odeur suave d'un parfum envoûtant qui l'enivrait encore aujourd'hui. S'ajoutait aussi la vision suggérée d'un dos nu à peine voilé par une chevelure bicolore savamment entretenue. Nirle. Cela faisait longtemps. Trop longtemps peut-être. Une vingtaine d'années. Depuis l'académie. Hmpf. Tentant de cacher son trouble à la vue de la lettre malgré les précautions prises par Peng pour tenter de lui signaler son expéditrice, Feng ne manqua pas de dévisager une fois de plus la jeune femme qui la lui avait remise. Bien habillée, polie d'après l'échange bref qu'ils avaient eu. Quelque chose en elle lui rappelait Nirle mais il ne réussissait pas à mettre la main dessus. Le style vestimentaire ? La posture ?

Elle va rester chez toi quelques semaines, un mois tout au plus. Merci de bien t'en occuper. J'en profite pour te rendre cela.

Voilà le message qu'il avait reçu. Signé d'une empreinte de rouge à lèvres et bien entendu accompagné d'une plaque métallique vieillie sur laquelle étaient gravés deux caractères à peine marqués par le temps. Feng Han. C'était la plaque militaire qu'il avait reçue lors de son entrée à l'académie et qu'il n'avait plus vue depuis voilà près de deux décennies presque jour pour jour. Jouant machinalement du bout des doigts avec celle-ci, il ne put s'empêcher de laisser glisser un fin sourire sur son visage avant de planter ses yeux dans ceux de la jeune femme campée devant lui.

« Bienvenue au domaine de la famille Han mademoiselle, déclara-t-il d'un ton se voulant chaleureux. J'ai quelques affaires à régler avant que nous puissions échanger mais n'ayez crainte, mes serviteurs vont vous guider à vos appartements et vous pourrez me rejoindre dans le salon de thé d'ici une demi-heure si cela vous convient. »

Les manières du Han étaient parfaites, comme toujours. Et l'opération bien rôdée. Avant qu'elle ne puisse placer un début de discussion, Feng s'était déjà éclipsé, laissant à une armée de serviteurs fraîchement débarquée le soin de s'occuper de la situation. D'un air entendu, il regarda le vieux majordome qui n'eût même pas besoin de lui rendre son regard. Il allait la surveiller pendant que son maître reprendrait la maîtrise de ces émotions. Bien.



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Entraînement particulier.
Sous la douce lumière tamisée des lampes à huile, la salle d'entraînement des Énigmatiques était plongée dans une atmosphère calme et concentrée. Le bois ancien du plancher craquait doucement sous les pas de Nirle Thirsal, qui se tenait devant Davinia. La jeune femme, en tenue de combat sombre, se redressa de son exercice de méditation, sentant la présence de sa mentore. Nirle, toujours enveloppée de son aura de mystère, esquissa un léger sourire en croisant le regard interrogateur de Davinia. Le contraste de ses cheveux moitié noirs, moitié blancs renforçait étrangement son mystère éternel. Malgré le léger craquement, un geste que la professeure avait fait de manière volontaire pour ne pas surprendre son élève, souligna la solennité du moment à venir.

"Davinia," commença Nirle d'une voix douce mais ferme, "j'ai quelque chose d'important à te dire."

Davinia se rapprocha, hochant la tête, attentive et respectueuse des prochaines paroles. Nirle poursuivit, ses yeux brillant d'une lueur de fierté et à la fois de sérieux.

"Ton entraînement ici touche à un point charnière. Pour te préparer aux défis à venir, tu dois apprendre de nouvelles perspectives et techniques. J'ai arrangé pour toi une période de formation spéciale chez la famille Han à Kanokuni."

Davinia plissa légèrement les yeux, intriguée mais aussi un peu inquiète. Malgré elle, la jeune femme vint tortiller ses doigts, un signe de nervosité grandissant. L’idée de quitter le confort de Carcinomia ne l’enchantait guère, mais elle savait que si sa mentore lui avait préparé ceci, c’était avec une bonne intention.

"La famille Han ?" demanda-t-elle. Elle avait entendu parler une seule fois de ce nom, et sa mentore avait rapidement balayé la question de la main, clairement un sujet sensible.

Nirle hocha la tête, venant replacer doucement une mèche de cheveux rebelle de Davinia. Tout en terminant dans une furtive caresse de la joue, la professeure s’exprima à nouveau.

"Oui. Feng Han est un ancien camarade d’école... Il dirige un domaine où la discipline et l'excellence sont de rigueur. Ton séjour là-bas te permettra d'élargir tes compétences, non seulement en combat mais aussi en stratégie et en diplomatie. Principalement sur les deux derniers."

Davinia prit une profonde inspiration, ses pensées tourbillonnant. Elle ne comprenait pas complètement l’envie soudaine de Nirle de l’envoyer là-bas. Elle comprenait l’idée des études et des nouvelles compétences, mais aller aussi loin que Kanokuni ?

"Mais pourquoi ?"

Nirle s'approcha, posant une main rassurante sur l'épaule de Davinia.

"Parce que tu as montré un potentiel exceptionnel. Ta détermination, ta force, et ta capacité à apprendre rapidement te rendent apte à bénéficier de cet entraînement. De plus, il est crucial que tu comprennes le monde extérieur, ses enjeux et ses dynamiques. L’entraînement à huis clos est bien, mais un jour tu voyageras, tu auras besoin de cette expérience. J’ai choisi quelqu’un de confiance, alors tu seras en sécurité."

Le silence s'installa un moment, Davinia réfléchissant aux paroles de sa mentore. Enfin, elle leva les yeux vers Nirle en hochant la tête, l’esprit résolu malgré la crainte de l’inconnu.

"Je comprends. Quand est-ce que je pars ?"
"Demain à l'aube," répondit Nirle. "Peng, le majordome en chef, t'accueillera et veillera à ton installation. Feng Han lui-même prendra le relais ensuite. Rappelle-toi, Davinia, cette opportunité est rare. Absorbe tout ce que tu peux et montre-leur ce dont tu es capable."
"Tu as l’air de les connaître intimement."
"Effectivement. Moi et Feng avons un passé croisé passionné. Et Peng, disons qu’il fait partie de la famille depuis longtemps et qu’il me connaît bien aussi."

Un sourire se dessina sur les lèvres de Davinia, amusée de voir les yeux de Nirle, d’ordinaire si posés et calmes, briller de nostalgie. Il était clair qu’elle se remémorait des souvenirs, de bons souvenirs de Kanokuni.

"Je ferai de mon mieux, Nirle."
"Je n'en doute pas une seconde. Prépare-toi bien ce soir et sois prête pour le départ. Tu as un grand avenir devant toi, et ceci n'est qu'une étape de plus vers ta destinée," lui souffla Nirle avec un sourire fier et bienveillant.

☽ ☉ ☾

Après plusieurs jours de voyage en mer, le navire de Davinia accosta enfin sur les rives de Kanokuni. L'île était un tableau de contrastes saisissants : des montagnes majestueuses entourées de forêts luxuriantes, des rizières ondulantes sous le soleil et des villages pittoresques nichés au creux des vallées. Au centre de cette toile, dominant fièrement le paysage, se dressait le domaine de la famille Han.

Davinia, encore légèrement étourdie par le voyage, descendit du navire avec assurance. À la jetée, un homme âgé l'attendait, vêtu d'un kimono impeccablement ajusté. Son port digne et son regard perçant laissaient peu de doute sur son identité. Il s'agissait de Peng, le majordome en chef de la famille Han. Il avait reçu une missive de la part d’un autre messager envoyé avant Davinia. Il avait eu comme consigne d’avertir de l’arrivée de la jeune femme à peine une heure à l’avance, voire moins.

"Bienvenue à Kanokuni, mademoiselle Davinia," déclara Peng en s'inclinant légèrement. "Je suis Peng, majordome en chef du domaine Han. J'ai été chargé de vous accueillir et de veiller à votre confort durant votre séjour," termina-t-il en contrôlant au mieux sa respiration, un peu saccadée par la précipitation à la suite du message.

"Merci, Peng. C'est un honneur de me trouver ici. À ce que je vois, Nirle est toujours aussi efficace," répondit Davinia avec une inclination respectueuse, imitant l’homme.

"Oui, Nirle est quelqu’un de prévoyant, mais vous le savez déjà," répondit Peng.

Peng l'invita à le suivre, et ils montèrent dans une calèche qui les conduisit à travers les vastes terres du domaine Han. Pendant le trajet, Davinia ne put s'empêcher d'admirer la beauté et la sérénité du paysage étranger. Ses yeux, brillants d’une curiosité dévorante, observaient tout ce que lui permettait le voyage. Bientôt, ils arrivèrent devant l'imposante demeure des Han, une bâtisse alliant tradition et grandeur. Dans le hall d'entrée, Peng se tourna vers Davinia.

"Avant de vous installer, il y a une lettre que je dois transmettre à Feng Han de votre part, n'est-ce pas ?"

Davinia hocha la tête et sortit la lettre soigneusement pliée de son sac. Peng la prit avec une délicatesse respectueuse, observant brièvement le cachet rouge à lèvres avant de glisser la missive dans sa manche.

"Suivez-moi, je vais vous présenter à maître Feng," dit-il simplement.

Peng, qui juste avant la rencontre avait fait immédiatement envoyer un message au maître des lieux, espérait seulement que celui-ci aurait compris la gravité de la situation. Alors, quand il retrouva la silhouette de son maître présente, aussi droite qu’un pic et prête à les recevoir, il fut grandement soulagé.

"Maître Feng, voici mademoiselle Davinia," annonça Peng en s'inclinant de nouveau.

Feng Han fixa Davinia d'un regard scrutateur, cherchant à percer les mystères de la jeune femme. Après un court silence, il tendit la main pour prendre la lettre de Peng. Il l'ouvrit et parcourut les lignes, ses yeux s'adoucissant légèrement en reconnaissant l'écriture et le parfum subtil qui s'en dégageaient. Pour Davinia, tout ceci était de l’information importante. Même si le maître des lieux démontrait une résilience frappante et un professionnalisme des plus parfaits, Davinia comprit immédiatement qu’il y avait eu quelque chose de très important entre eux. Elle respecta le silence, attendant patiemment que l’homme s’exprime. Toutefois, elle ne s’attendait pas à un retrait aussi rapide de sa part.

Ainsi, devant une Davinia bouche bée, Peng reprit le flambeau, guidant Davinia à travers les vastes couloirs du manoir. Ils montèrent un escalier majestueux et empruntèrent plusieurs corridors jusqu'à arriver devant une porte en bois finement sculptée.

"Voici votre chambre, mademoiselle Davinia," dit Peng en ouvrant la porte. "Cette pièce a été préparée spécialement pour vous."

À l’intérieur se trouvait encore une jeune demoiselle qui terminait d’épousseter les meubles. Le ménage avait été rapidement fait, l’odeur de savon flottant encore dans l’air, signe qu’ils avaient agi il y avait peu. La chambre était spacieuse et décorée avec goût, mêlant éléments traditionnels. Des paravents délicatement peints, des tatamis au sol et des fenêtres donnant sur un jardin zen créaient une ambiance paisible. Un futon moelleux était installé près d'une petite table basse garnie de thés et de friandises locales. La servante s’excusa, attrapa ses chiffons et prit la fuite sous le regard insistant de Peng.

"Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à faire appel à moi ou à l'un des serviteurs," ajouta Peng avec une révérence. "Le dîner sera servi dans deux heures. En attendant, prenez le temps de vous reposer."

Davinia, impressionnée par l'accueil et l'élégance des lieux, remercia Peng. Elle s'avança dans la chambre, posant ses affaires et s'accordant un moment pour absorber la tranquillité environnante. Le voyage avait été long, mais elle était désormais prête à commencer cette nouvelle étape de son entraînement sous l'égide de la famille Han. Mais avant toute chose, il fallait qu’elle mette de l’ordre dans ses affaires et peut-être fasse une sieste en écoutant l’eau coulante de la sculpture non loin de la fenêtre de sa chambre.
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Gala de bienfaisance (option garderie)


Le salon dans lequel Feng allait accueillir la jeune Davinia était un petit salon discret de l'arrière de la propriété où peu de curieux pourraient venir les épier. Le Han comptait prendre un petit moment avec la protégée de Nirle pour jauger sa personnalité et mieux comprendre les raisons de sa venue. Une fois son émoi passé, il avait vite repris sa contenance et s'immergeant le visage dans un baquet d'eau glacée. Passant rapidement dans ses appartements, il avait vite fait choir ses vêtements pour se laisser glisser dans un bain chaud déversant de délicieuses effluves dans tout la pièce. Assis dans un grand baquet d'eau chaude, intégralement nu, Feng Han reprenait peu à peu ses esprits. La venue subite de la jeune femme et la lettre l'avaient malmené plus qu'il ne l'aurait cru. Désormais, il en souriait. N'est-ce pas?  A la fin de la journée, il serait grandi de ces évènements. Et il aurait su reprendre les choses en main. Comme toujours. Après tout, n'était-il pas le patriarche de la famille Han ? Le dîner n'allait pas tarder à être préparé. Les domestiques se hâtaient derrière les longs panneaux coulissants en déplaçant avec eux argenterie et préparations dans de nombreux glissements de pieds sur le sol.

Se décrassant au rythme de ses sifflements, il eût tôt fait d'oublier l'incongruité de la situation qu'il venait de vivre et, une fois ses habits enfilés, à savoir un pantalon et une riche chemise de soie verts et brodés de fil d'or au symbole des Han, il se mit à arborer un sourire plus serein. Si Nirle lui envoyait quelqu'un ici après tant d'années, elle avait besoin de lui. Ou du moins elle comptait se servir de lui pour un des projets dont elle avait le secret. Dans sa jeunesse, le sujet serait passé au-delà des préoccupations de Feng. Plus maintenant. Laissant un de ses domestiques lui tendre sa cape, il s'avisa de repasser un peu de parfum dans son cou en fixant son reflet dans un des miroirs de la pièce. La demi-heure de réflexion n'allait pas tarder à être terminée. Et le thé serait sans doute bientôt prêt. Il l'était certainement car Peng venait de rentrer dans la pièce en opinant du chef, comme s'il répondait à la question dans ses pensées.

Soit. D'un pas rapide, il rejoignit le salon de Jade. Il avait déjà eu de nombreux entretiens dans cet endroit et le lieu se prêtait bien à des échanges plus intimes. Attendant que la supposément protégée de Nirle ne le rejoigne, Feng demanda à Peng de lui dresser oralement la liste de tous les invités qui assisteraient à leur repas du soir. D'importants notables locaux ainsi que deux ou trois pointures de la capitale. Un repas classique en somme mais la réaction de son invitée à leur présence en dirait long sur son statut. Il avait hâte de la jauger. Après tout, Nirle venait de la jeter dans son repaire sans lui donner plus d'informations. En apparence. Il allait donc pouvoir la juger à loisir et, selon son bon plaisir, la titiller sur des sujets plus ou moins sensibles. Sans doute serait-ce sa manière de rendre la monnaie de sa pièce à celle qui fût son amante.

Entendant la porte de la pièce s'ouvrir, Feng se retourna du petit balcon qui donnait sur le jardin et, soulignant du regard la jeune femme qui arrivait, dit :

« Pardonnez-moi pour l'attente. J'espère que vous êtes bien installée et que vous aimez l'oolong ?. »



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