- Résumé de la partie précédente:
Wolt est envoyé sur Kanokuni pour monter un commerce d'esclave à destination du Don des Saints, suite à la demande de Sainte Cassandre Yonesku. La mission est encadrée par les Cipher Pol Sept et Deux.
L'agent parvient à infiltrer les terres de ce pays indépendant et après s'être fondu dans la masse pendant une semaine à la Cité Rouge, il se dirige vers la pointe Nord-Est, la Plaine des Tigres. Sans qu'il ne soit au courant, des soldats impériaux le prennent en filature pendant son trajet qui dure trois jours.
Presque arrivé à Huongzi (le chef-lieu de cette région), lui et son cochet (Kan Ki) se font attaquer par des brigands. Wolt sauve son acolyte pour s'attirer ses grâces et ils arrivent dans ladite ville. Là, l'espion offre à Kan Ki de devenir son bras droit, ce qui perturbe le cochet, qui a désormais une semaine pour y réfléchir pendant qu'il retourne auprès de sa famille.
Lien du rp
A Huongzi, la Plaine des Tigres
L'agent gouvernemental avait passé la nuit dans une auberge modeste, ne profitant ainsi d'aucun confort. La première phase de son plan était un succès, il avait identifié le moyen, le lieu et sûrement l'homme de main qu'il lui fallait. Restait alors à savoir si celui-ci accepterait d'une part et s'il parviendrait à rameuter des volontaires. Ainsi, Wolt devait désormais sonder cette ville, pour en identifier les points stratégiques et ses ressources. Il ne se fit pas prier et à la première heure du lendemain de son arrivé, il en arpentait déjà les ruelles. L'architecture était basée sur les mêmes inspirations qu'à la Capitale, mais l'ordre de grandeur était moins spectaculaire. Les étales étaient plus sales et les bâtiments moins bien entretenus. Les gens semblaient également bien plus modestes et il était bien rare de croiser quelqu'un d'aussi richement vêtu qu'à Chang Hyai. Parfaitement apprêté, l'ex-bureaucrate portait le costume comme une seconde peau. Derrière ses lunettes, sa cravatte parfaitement alignée, il avait tout de l'homme d'affaires qu'il se disait être. Après tout, la Buffete Exploitation était à son nom, donc ceci n'était pas vraiment un mensonge. Au gré de ses pérégrinations, il se rendit vite compte des atouts de cette vaste ville. Relativement peu gardée par les autorités locales, elle s'étendait sur une grande superficie, ce qui rendait plus difficile encore sa surveillance. La population y était modeste, voir pauvre et les activités s'articulaient autour du travail de la terre, de force ou des commerces. Ce niveau de vie qui semblait assez bas, s'accompagnait par de très nombreuses enseignes de maisons de jeux, ainsi que quelques maisons closes disséminées ci et là. Automatiquement, l'espion s'en réjouit. Car ces maisons de jeux étaient pour lui l'une de ses meilleures opportunités. Qui disait hasard, disait dettes insolvables et disait désespoir. Ce désespoir était pile le fond de commerce qu'il souhaitait exploiter pour mener à bien sa mission. Il était donc rassuré.
Pour prendre la température, il déambula toute la journée, mangeant quelques brochettes d'animaux non-identifiés sur le marché, jusqu'à ce qu'au alentours de dix-neuf heures. Leur journée de labeur terminée, les travailleurs s'amassèrent dans les bars, les maisons de jeux et autres lieux moins fréquentables. Il s'y engouffra et découvrit ce monde coloré et festif qui enthousiasmait tant les locaux. Jeux de dés, de cartes, paris, il y avait là de quoi plumer la paie de tout un quartier. Wolt y passa une partie de la nuit, testant des jeux auxquels il perdit presque systématiquement. Il avait été dépouillé, lui aussi, mais n'avait aucunement l'air abattu. C'était même mieux que cela, il semblait ravi de la situation. Habilement, il avait observé toute cette soirée. Il se rendit bien compte que nombre de ces jeux étaient truqués et que les locaux s'y cassaient les dents. Il remarqua également l'intérêt presque malsain qu'ils avaient pour ces jeux, leur donnant la dose d'adrénaline qui manquait à leur quotidien monotone. Les pertes étaient massives, alors ses futurs gains seraient colossaux.
Lorsqu'il rentra à son auberge, il pu enfin se détendre quelques instants, avant de prendre une feuille, un crayon et de rédiger une lettre. Il lui fallait prendre contact avec l'agent qui l'avait fait entré sur le territoire, pour qu'au gré de la chaîne de commandement, Henry Stemper soit rassuré quant au déroulement de la mission. La mine graphite courait sur le papier de riz, dessinant des lettres de manière frénétique. L'agent était fatigué, il n'avait qu'une envie, c'était de se reposer. Formé aux arts du Cipher Pol, il rédigea son message en l'encodant correctement. La date qu'il inscrivit permettait, par un jeu de calcul, de déterminer la clé qui délierait le code. Une fois qu'il l'eu complété, il plia sa lettre et la dissimula dans la poche intérieur de sa veste. Enfin il était serein. Ses yeux se fermèrent bien vite et il passa une longue nuit réparatrice.