* 1626, après la conquête de Rokade *
Dans le prologue, Au service secret de Sa Majesté, j'ai engagé et formé des espions. Précédemment, L'Espion qui m'aimait, j'ai été placer une partie de ces espions à West Blue. Et nous voici désormais à South, là où le fun va commencer. Puisque j'ai pris Rokade, il me faut des informateurs sur cette mer, et quel meilleur endroit qu'un QG de la marine ? On accoste donc sur un navire pirate emprunté à mon île, retapé en bateau civil pour l'occasion. Je descends le premier après avoir donné les ordres habituels. Un sergent s'approche de moi, surpris de voir des mouettes débarquer. Je suis, bien évidemment déguisé avec les hormones de Reyson qui me donnent une apparence tout à fait quelconque.
« Messieurs bonjour. Puis-je connaître les raisons de votre venue sur l'île ?
Lieutenant-colonel Clodomir Tao Nada, je viens avec un ordre de transfert pour ces recrues.
Un lieutenant-colonel qui se déplace en personne, ce n'est pas anodin.
En effet. Il se peut que j'ai empiéter sur les plantes bandes d'un colonel un peu trop zélé. Et en remerciement, il m'a envoyé sur les blues avec des hommes pour nous faire réapprendre les bases. Donc nous voici.
Vous restez avec nous jusqu'à quand ?
Je ne reste pas. On m'a donné un planning très strict à suivre pour voir si je pouvais faire l'impossible. Hors de question que je donne raison à cet assoiffé de pouvoir !
Je comprends. »
Il lit les papiers. Mais il pourra chercher autant qu'il veut, je les ai parfaitement imité. Mon grade me donne les connaissances suffisantes pour que seul un examen approfondi et minutieux révèle des failles. Et encore, même ça, ça peut très bien venir des ordres de transferts qui se perdent, qui arrivent des mois plus tard … Ce n'est pas inhabituel pour la marine, malheureusement pour eux, et fort heureusement pour moi. Le sergent confirme que tout semble en ordre et accepte donc les recrues.
« Vous allez rester ici quelque temps. Ne me faites pas honte. Soyez de bonnes recrues et devenez de bons soldats. N'oubliez pas votre mission, servir et protéger. Sergent, je vous les confie. Transformez-les.
À vos ordres. »
Je ne lui laisse pas le temps que je tourne déjà les talons après l'avoir salué. Mon histoire d'être pressé est convaincant, il arrive souvent que des gens se fassent muter pour de fausses raisons, que des supérieurs abusent de leur autorité et virent les éléments qui les gêne. On en a trop souvent été témoin. Alors qu'avec un sous-amiral, les chances que ça arrive sont relativement minces. Je remonte sur mon navire et on prend le large après quelques manœuvres. Mon grade me donne des libertés dont je me sers pour faire taire les questions gênantes. C'est pratique. Direction l'île suivante. Mais à peine ai-je mis le pied sur la passerelle qu'on m'apostrophe.
« Stop. »
Je me retourne donc, surpris comme le reste des personnes présentes.
« Colonel.
Repos soldat. Vous êtes le lieutenant-colonel …
Clodomir Tao Nada mon colonel.
Je suis le colonel Hyugen Komamuri, en charge de ce QG. D'où venez-vous ? »
Un colonel, génial. J'étais si proche de repartir sans encombre. Un colonel est une des rares personnes à pouvoir me faire chier. Il examine l'ordre de transfert que le sergent lui a donné, pendant que je lui réponds. Il cherche à déceler d'éventuelles erreurs. Mais il ne trouve rien. On discute un peu, il s'assure que ma version concorde avec ce que j'ai dit précédemment. Mais la parlote s'oriente très vite vers un aspect qui me met mal à l'aise. Il veut savoir si j'ai de jolies femmes dans les soldats que j'apporte, et si je veux l'accompagner dans des clubs réservés aux personnes majeures. N'étant pas friand de ce genre d'établissement, je refuse. Et pour qu'il coupe de lui-même la conversation, je lui précise que je préfère les beaux bruns barbus bien équipés. Ça a l'effet d'une douche froide. Il se relève, balbutie un truc, puis s'en va. Typique d'un pauvre petit hétéro pas sûr de lui. Alors que ceux qui n'ont aucun doute ne sont pas du tout perturbé par ma réponse. Le vaillant colonel s'enfuit donc, me laissant repartir librement. C'est fou le pouvoir que peut avoir une phrase quand même …
