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La restauration d'un Paradis

Voilà que nous étions de retour aux abords de Little Garden. Mais cette fois-ci, nous n'étions pas bloquée pour des problèmes techniques, nous avions été spécifiquement envoyées sur cette île. Suite à la défaite de Jaya et surtout après la mort de la Sainte Impératrice, nombreux étaient ceux voulant rayer de la carte les monuments qu'elle avait construit à sa propre égérie. Et après le massacre qu'elle avait commandité, j'étais sans aucun doute possible du même avis. Ainsi, je m'étais portée volontaire, accompagnée de mon amie végétale, pour retourner sur l'île préhistorique, dans l'objectif de rénover le temple que Sainte Adela avait saccagé pour s'y positionner en quasi divinité.

L'île était comme nous l'avions laissée, toujours aussi sauvage est florissante qu'à son habitude. D'après les informations provenant des quelques éclaireurs étant passés avant nous, le temple avait été débarrassé de ses intrus, et n'y persistait plus que le dernier gardien des lieux. Selon les rapports, l'homme n'a à priori rien d'un méchant, mais il vaudrait mieux se présenter à lui avec la plus grande prudence, son obsession pour son île et particulièrement son temple semblant être sa raison de vivre, un quiproquo pourrait nous être fatal.

Je pouvais sentir la chaleur des rayons du soleil se reflétant sur le sable doré, alors que l'humidité du climat tropical s'installait à mesure que nous entamions notre marche dans la jungle. Bien évidemment, venant principalement dans une optique de rénovation, j'avais cette fois-ci fait le plein de fournitures, peintures, pinceaux, lames ou encore des enduits. Pour être franche, je n'avais pas d'idée précise quant à l'étendue des dégâts, de fait j'appréhendais légèrement la durée de notre séjour sur l'île. Mais j'étais en bonne compagnie, il n'y avait pas de raison pour que notre intervention se passe mal.

"- Quel plaisir de se retrouver ici avec toi Heliam, je ne m'attendais pas à retourner sur l'île aussi rapidement." brisai-je le silence qui s'était installé suite à notre émerveillement systématique dès que nous avions posé les pieds sur l'île. "Si j'en crois les informations qui nous sont parvenues, et mon sens de l'orientation totalement faillible, il faut partir dans cette direction !" continuai-je en prenant les devants.

La restauration d'un Paradis

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Heliamphora
You want to control the world, I want to punish it. I want it to suffers like nature suffers.
Heliamphora se réjouissait de son retour sur Little Garden, une île qui avait su capturer son cœur lors de leur précédente visite. Après la défaite de Jaya, elle avait bien besoin de se remonter le moral, et quoi de mieux que de passer du temps avec Calypso, en pleine nature, tout en contribuant de manière détournée à nuire à l'image d'Adela. Les événements récents avaient été éprouvants. La seule véritable victoire avait été la mort de cette fausse impératrice et la capture de deux de ses figures importantes. Mais même ces victoires avaient un goût amer. Lorsque Calypso avait mentionné la mission de restauration du temple, Heliamphora avait immédiatement accepté. Malheureusement, leur amie Hayase n'avait pas pu les accompagner cette fois-ci, ayant besoin de plus de temps et de soins en raison des blessures reçues durant les féroces combats.

Dès qu'elles avaient posé le pied sur Little Garden, Heliamphora s'était sentie revigorée. L'île, avec son climat tropical, sa végétation luxuriante et ses créatures préhistoriques, était un véritable sanctuaire naturel. Elle respirait profondément, savourant l'air humide et riche en oxygène. La chaleur du soleil sur sa peau et le bruissement constant de la jungle autour d'elle étaient une source de réconfort. Les couleurs naturellement végétales de la femme semblaient se ressourcer également, devenant plus vibrantes que jamais sous la voûte végétale qu’elles traversaient.

"Oui, espérons que la prochaine fois Hayase pourra se joindre à nous, je suis peinée de devoir la laisser derrière, mais elle était dans un sale état après Jaya…" souffla doucement la scientifique en attrapant un fruit d’un buisson à leur passage. "Hahahaha, ton sens de l’orientation n’est pas si mauvais, et puis si tu regardes bien, quand le vent souffle, il repousse la voûte verte et nous dévoile la silhouette du temple là-bas," glissa avec un ton taquin la sauvageonne en pointant la direction. "Dans quelques minutes, on devrait y être."

Elle passa une main moqueuse sur la tête de la blonde, ébouriffant sa chevelure avant de l’encourager dans sa marche. Calypso était un mystère aux yeux de la scientifique, tout comme les humains qui l’intéressaient assez, mais en soi Caly avait un petit je-ne-sais-quoi qui intriguait plus que les autres. C’était sûrement cette étrange innocence naturelle qui contrastait avec ses tendances de meurtrière sanguinaire, le tout avec une pointe artistique. Qui avait dit que la mort ne pouvait pas être harmonieuse ? Remontant la sangle de son sac à dos, elle prit une grande respiration, emplissant ses poumons d’air frais. Qu’il était bon de pouvoir se réfugier ici quelques temps…

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-"Allez ! Bougez vous bande de glandus !"

Non loin du temple, une voix rauque résonne au travers de la canopée. Une voix qui ordonne et presse, et dont le ton stricte et élevé fait s'envoler les oiseaux environnants. Un homme de grande taille, à la musculature lourde et à la barbe rousse croise les bras à l'entrée de ce qui semble être un très vieux temple. Devant lui s'affaire un groupe de trois hommes, aux vêtements salies par la poussière et à la fatigue creusant leur visage. Pourtant, sans répondre aux injonctions, ils ramassent, déplacent et réarrangent tout un tas de pierre et de rocher pour redonner au bâtiment sa forme d'origine. À chaque morceau placé, ils viennent appliquer une pate grisâtre pour aider à consolider le tout. De nombreuses réparations sont encore visibles, mais la majorité ont déjà été couverte par des couches de mousse et de lierre, signe que cela fait maintenant un moment que les travaux ont commencé.

Dans leur entreprise, un des hommes court avec hâte en bordure de la jungle pour aller chercher une nouvelle pierre entassé avec beaucoup d'autre sur une montagne de gravas. Chutant dans son empressement, il est ramassé d'une mains serré par l'hôte des lieux.

- " T'es pas payé à dormir, Rungis !" Clame alors Krog en remettant sur ses pieds l'homme.
- "Je suis pas payé et je m'appelle pas Rungis ..."
- "Quoi ?"
- "Rien grand Krog-Gar !"

Et alors qu'il lâche l'homme pour le laisser reprendre sa route et ramasser ses pierres, voilà que les buissons se secouent et que votre duo expéditionnaire se dévoile sous ses yeux. Il vous accueille d'abord avec un air méfiant, croisant ses bras à nouveau et vous toisant de sa hauteur. La surprise de votre arrivée fait s'arrêter nette les travaux et résonne alors la voix de Krog-Gar vous demandant :

- "Qui êtes vous ? Et que venez vous faire ici ?"

Il est clair qu'après la terrible expérience qu'a vécu le temple, son hôte n'est pas du tout disposé à laisser n'importe qui roder non loin. Alors la réponse semble nécessiter une clarté exemplaire.

    A en juger par la carrure de l'homme, sa question mais surtout l'énorme temple dans son dos, il ne faisait aucun doute que ce dernier en était le gardien. Je tapotai rapidement sur ma salopette pour enlever les quelques feuilles et traces de terre qui s'y prélassaient, et une fois que je fus présentable je nous introduisis à l'homme.

    "- Enchantée, Oh grand gardien de ce temple, je m'appelle Calypso et voici mon amie Heliamphora. Nous avons été dépêchées par l'Armée Révolutionnaire pour vous aider à remettre le temple en état." commençai-je pour justifier notre présence. "Par ailleurs, celle à l'origine du saccage du temple a perdu la vie, j'espère que votre île n'aura plus affaire à des gens de son genre..." continuai-je en observant les hommes en arrière plan en train de se démener pour restaurer l'endroit.

    Deux paires de mains ne seraient pas de trop pour les aider, les pauvres ouvriers semblaient exténués et à bout de force.

    "- Pour ma part je suis spécialiste en peinture !" expliquai-je en mettant devant moi mon sac de fourniture, l'ouvrant quelque peu pour laisser paraître l'amas de matériel. "J'imagine que ces pillards du Gouvernement Mondial n'ont pas dû se priver pour dégrader vos peintures ou vos fresques, alors dans le doute j'ai apporté mon matériel. Mais je serai capable d'aider pour d'autres domaines évidemment !"

    En observant le temple depuis notre position, celui-ci me donna presque le vertige. La structure indigène s'élevait si haut dans le ciel, les marches s'enchaînaient les unes après les autres et semblaient couvertes de mousse et d'autres formes de vies végétales. Au sommet du temple, se trouvaient des torches, certaines détruites tandis que d'autres brûlaient faiblement, leur signaux de fumée se faisant rapidement emporter par les courants d'air puissant qui régnaient en altitude. D'un coup, je prenais conscience que la restauration de l'endroit serait peut être moins problématique que notre propre survie dans un tel endroit, pendant aussi longtemps. Heureusement, je pouvais compter sur mon acolyte végétale.

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    Heliamphora
    You want to control the world, I want to punish it. I want it to suffers like nature suffers.
    Tandis que sa compagne discutait avec l’homme géant, la verte se concentra un instant sur le temple derrière. Le temple, autrefois un chef-d'œuvre d'architecture ancienne et de splendeur sacrée, était maintenant dans un état déplorable après le passage destructeur de la fausse impératrice, Sainte-Adèle. Ce monument majestueux, dédié à des divinités oubliées, était maintenant marqué par des cicatrices profondes et des vestiges d'un vandalisme qui révéla l'ampleur du saccage.

    La façade du temple, qui devait jadis impressionner par ses détails raffinés, était aujourd'hui en lambeaux. Les grandes colonnes de pierre, ornées de sculptures représentant des créatures mythiques et des motifs sacrés, étaient gravement endommagées. De nombreuses statues avaient été brisées, leurs morceaux éparpillés autour des marches principales. Les parties restantes étaient marquées par des impacts violents, comme si des armes avaient été utilisées pour détruire les œuvres d'art qui ne représentait pas la Sainte-Adèle.

    Les murs du temple, recouverts autrefois de fresques vibrantes, étaient maintenant abîmés. Les peintures étaient à peine reconnaissables, effacées par des coups violents et recouvertes de couches de salissures. Certaines parties des murs étaient dénudées, révélant le gros œuvre brut sous-jacent, tandis que d'autres était encore recouvertes de débris et de poussière accumulée au fil du temps. Les couleurs autrefois éclatantes étaient maintenant ternies et décolorées, et des éclats de fresques manquantes laissent des trous béants dans les scènes narratives.

    Devant le silence de sa compagne, les yeux vagabonds de la scientifique finirent par revenir vers l’homme. Krog-Gar les observa un moment, ses bras croisés et son visage sévère ne trahissant aucune émotion. Heliamphora fit un pas en avant, sa voix douce mais assurée s’étira pour essayer de gagner un peu la confiance de l’homme en faveur de Calypso. Si la blonde voulait aider dans ce projet, Helia allait tout faire pour l’aider.

    "Et moi, je suis experte en botanique. Je peux aider à restaurer la végétation autour du temple et à utiliser les plantes locales pour renforcer les structures." Elle sourit légèrement, espérant adoucir quelque peu l'attitude du gardien. "Nous voulons vraiment redonner à ce lieu sa splendeur d'antan." Termina-t-elle en glissant maintenant les yeux sur la végétation.

    La flore environnante avait également souffert des actions destructrices. La jungle, qui jadis enveloppait le temple de manière protectrice, avait été partiellement défrichée. Les arbres et les lianes avaient été arrachés ou endommagés dans les efforts pour atteindre le temple, et le sol étaient maintenant jonché de débris végétaux et de pierre du temple. Les quelques plantes et arbres restants étaient couverts de poussière et de débris. Certaines parties de la végétation étaient envahies par des parasites et des champignons, accentuant encore l'aspect négligé du site. Les jardins sacrés, qui avaient été soigneusement entretenus autour du temple, étaient maintenant envahis par la végétation sauvage, ajoutant à la dégradation visuelle du lieu.
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    Krog-Gar les toise d'un air sévère. Et si les jeunes filles pensent avoir réussi à convaincre l'homme, il n'en est rien. Avant elle, d'autres sont venus pour chasser les agents du gouvernement, et leur brutalité n'a fait qu'accentuer la destruction du temple. C'est cela que le géant veut éviter à tout prix, plus de destruction et de malheur. Alors il n'est pas prêt à laisser des inconnus entrer dans cette enceinte sacrée. Oh ça non.

    Derrière lui, le silence s'est fait. Les trois hommes esclaves se sont arrêtés un instant pour écouter les échanges avant de se dire qu'il est vachement plus malin de profiter de l’inattention de leur geôlier pour s'enfuir tant qu'il est encore temps. Alors doucement, sur la pointe des pieds, dans une fil indienne parfaitement aligné et avec les trois regards tournés vers Krog-Gar, les prisonniers avancent vers la lisière de la foret.

    - "Je ne fais plus confiance aux étrangers." Dit la voix grave de l'insulaire. "Révolutionnaires, pirates ou marines. Vous êtes tous les mêmes."

    Et dans un grognement féroce, il se baisse rapidement vers le sol, attraper une pierre et pivote pour la projeter avec force derrière lui. Le morceau de roche file à toute vitesse entre les trois hommes, écorchant la joue de celui du milieu. Transit de peur, les trois fuyards se stoppent nette attendant sans faire de mouvement la suite.

    - "Je n'ai pas dis que c'était leur de la pause les glands ! Au boulot !"

    Et dans un mouvement de panique, chacun file à son poste sans demander son reste. L'attention du géant se tourne à nouveau devant les deux femmes avant de rajouter.

    - "Si vous voulez vraiment aider, alors faites vous manger par un dinosaure et fertilisait la terre en devenant leur merde ! Ah ah ah !"

    Son rire gras est soutenu par ses poings se glissant sur ses hanches. L'homme n'est pas prêt à laisser ces dames toucher à quoi que ce soit, ou peut-être que si ... ?

    - "Mais vous êtes arrivé jusqu'ici et vous êtes amusante avec vos dégaines.  Si vous trouvez Georgio et qu'il se porte garant de vos actions sur l’île, je veux bien vous laisser m'aider."

    Il se tourne alors, pointant la forêt se trouvant à l'arrière du temple.

    - "Il vit au cœur de Lost Garden. Avec un peu de chance, vous le trouverez avant de vous faire bouffer ! Ah ah ah ah !"

    Puis sans s'arrêter, le géant partait en fou rire.

    Au bout de plusieurs, il finit par lécher ses larmes avant d'appeller de la main un des hommes travaillant toujours derrière lui. Puis d'un ton autoritaire, il ordonnait :

    - "Rodrigue ! Guide ces dames jusqu'à Lost Garden !"

    Le concerné posa alors son gros rocher pour rejoindre les jeunes femmes avant de l'inviter à le suivre au travers la forêt.
      Heliamphora
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      Leur trajet les amenait à travers des passages étroits et ombragés, où une végétation dense et luxuriante semblait leur barrer le chemin à chaque pas. Des lianes épaisses et torsadées pendaient des arbres titanesques, les racines se fondant dans le sol et créant des labyrinthes naturels sous leurs pieds. Des champignons phosphorescents, nichés dans les recoins sombres, diffusaient une lumière douce et mystérieuse qui contrastait avec les ombres denses de la forêt. De temps en temps, un bruissement dans les fourrés attirait leur attention : de petits rongeurs à fourrure argentée ou des oiseaux colorés aux plumes vives les observaient d’un œil curieux avant de disparaître dans la végétation.

      Finalement, après une longue marche et de nombreuses minutes de silence, la forêt s’ouvrait soudainement sur un panorama à couper le souffle : Lost Garden. Devant elles s’étendait une vaste vallée, nichée au cœur du cratère d’un ancien volcan. Les murs de pierre noircie s’élevaient tout autour, protégeant la vallée comme un rempart naturel. En contrebas, une jungle dense et sauvage s’étendait à perte de vue, parsemée de points d’eau étincelants sous les rayons du soleil filtrant depuis l’ouverture du cratère. Au centre de cette oasis, un lac cristallin se dévoilait, ses eaux miroitantes bordées de fougères géantes et de fleurs exotiques aux couleurs vives. Quelques arbres colossaux se dressaient ici et là, leurs cimes effleurant presque les parois du volcan, et des nuées d’oiseaux à plumes chatoyantes volaient au-dessus du lac dans une symphonie de couleurs.

      En observant plus attentivement, Calypso et Heliam remarquaient le mouvement imposant de la faune locale. Les fameux cochons géants amphibies, véritables géants paisibles de Lost Garden, déambulaient dans la vallée avec une grâce inattendue. Mesurant jusqu’à trente mètres de hauteur, chacun de ces colosses portait des teintes uniques : certains arboraient des motifs bleus rappelant le ciel, d’autres une palette de verts et de bruns qui les confondait avec la végétation. Leur peau, lisse et épaisse, semblait faite pour traverser les eaux du lac autant que pour supporter les lourdes marches qu'ils foulaient. Bien qu’ils fussent d’apparence pacifique, il était clair que leur présence inspirait une forme de respect tacite.

      Absorbée par cette scène d’une beauté sauvage, Heliam restait silencieuse pendant un long moment, ses yeux brillant d’admiration face à ce paradis végétal préservé. Calypso, elle aussi, était captivée par la vision de cet écosystème unique, presque intact malgré la violence de l'île au-delà des murs de cette vallée. La tranquillité de l'endroit les apaisait, et il leur était difficile de croire qu'elles se trouvaient toujours sur la dangereuse Little Garden. Finalement, Heliam brisa le silence d'une voix douce, ses mots flottant dans l'air comme un murmure respectueux pour ne pas troubler la paix du lieu. Elle se tourna vers Rodrigue, qui scrutait l’horizon avec une vigilance tranquille.

      "Vous avez des informations sur la personne que nous devons trouver ?" demanda-t-elle, son regard curieux se posant sur lui.

      Rodrigue hésita un instant, comme s’il pesait la pertinence de ce qu’il allait dire, avant de répondre d’une voix rauque et lente, empreinte de mystère.

      "Geôrgios… il est comme un esprit des lieux. Il connaît chaque plante, chaque pierre de cette île. Certains disent qu’il est là depuis plus longtemps que n’importe quel habitant de Little Garden. Mais il n’aimait pas les étrangers… ni les révolutionnaires, ni les autres. Si vous aviez un message ou des intentions, choisissez bien vos mots. Il pouvait être aussi intransigeant que la nature elle-même. " Il laissa planer un silence, ses yeux perçants tournés vers la vallée. Puis, presque en chuchotant, il ajouta : "Si vous parvenez à éveiller sa curiosité… ou même à l’amuser, alors peut-être consentira-t-il à vous écouter. Mais s’il sent que vous êtes une menace pour cet endroit, il ne vous laissera pas partir. "

      Rodrigue leur lança un regard appuyé, comme pour évaluer leur réaction face à cet avertissement. Heliam acquiesça avant d’échanger un regarde avec Calypso. Le guide leur pointa une direction, avant de simplement tourner les talons et laisser les deux femmes à leurs réflexions. La rousse hocha simplement la tête, se donnant du courage avant d’inviter son amie à poursuivre la route vers le centre de la forêt.
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