Un entrainement à la dure [Feat Wolt]

Quelques jours après le bal costumé, le clown de jade avait demandé à son supérieur un petit supplément en jours de congé, chose qui sera facilement acceptée de la part de ce dernier. Profitant donc d'une douce matinée en compagnie de son ami, Alicia, peu après, le joker ira se rendre seul dans la zone d’entraînement du QG de la marine, dans l'unique but de parfaire son art de combat. Et plus précisément, il devait être aux alentours de midi et l'espace d'exercice était presque rempli de soldats chevronnés, chacun de leurs mouvements faisait vibrer le cœur du clown d'une justice pure et juste. Néanmoins, un gros costaud vint détruire ce charme, à cause de sa bêtise inné.

En effet, cet homme n'ayant que des muscles à la place du cerveau, faisait du mal à une jeune mouette n'ayant pas encore la musculature nécessaire pour faire comme les autres. Au lieu de l'encourager et à l'aider à s'améliorer, ce bougre d'âne le rabaissa et l'humilia ouvertement devant tous ses camarades. Tant qu'à ceux qui s’entraînaient d'arrache-pied, tous firent semblant de ne pas entendre le supplice de leur camarade en détresse. Agacé par la tournure de ce spectacle répugnant et revoyant un souvenir similaire de son ignoble mentor sur l'île karaté, le farceur ouvra sa grande gueule de façon à s'inviter lui aussi à la partie. Cette ordure de première allait clairement payer de ses actes et Joey avec l'aide de sa langue acérée, fera partir ce minable la queue entre les jambes :

Joey : «Ho ! Tas de merde ! Ça t'amuse de faire du mal à ton camarade ?» Le clown très remonté marcha d'un pas déterminé vers son potentiel adversaire. «Tu veux qu'on se batte, toi et moi ? HEIN ?» Sans rien dire, il expédia son pied droit avec férocité dans les parties génitales du colosse, le faisant immédiatement s'écrouler au sol avec le souffle coupé. «Alors ? Ça fait quoi de se sentir comme une merde impuissante ? Ça t'amuse toujours...» Tout le monde était choqué par le coup en traître du farceur, mais se fichant guère de l'honneur, le clown empoigna les cheveux de l'immonde bâtard et le jeta sans le moindre respect à côtés de ses camarades. «Vous ! Dégagez moi ce porc de ma vue !» En montrant son badge du Cipher Pol, deux membres des mouettes prirent le gros lard avec eux et l'amenèrent à l'infirmerie. Une fois débarrassé de ce déchet, le jeune homme remercia le pitre de son action et vint rejoindre sans perdre de temps son unité. Maintenant libre de ses mouvements, le clown commença de son côté à pratiquer l'art du Rokushiki.

Agent de terrain pour le compte du Gouvernement Mondial et malgré l'implication première du Cipher Pol Deux, dans les affaires commerciales et l'appropriation des richesses du monde pour l'Institution, Wolt ne pouvait et ne devait négliger sa formation martiale. Négociation, infiltration, désinformation ou dissimulation de preuves étaient des domaines clairement prédominants dans sa récente carrière mais, pour chacune des missions d'importance qu'il avait mené, sa condition physique avait été un facteur clé de réussite. Ainsi, il profitait au maximum de son temps libre pour se perfectionner dans l'art de vaincre ses ennemis. Pourtant, l'espion n'avait d'attrait particulier pour le combat à l'origine, il était tout bonnement l'opposé de l'idéaliste rêveur, pour qui les duels sont l'expression de la vertu et l'accomplissement de l'Homme. Désabusé, vide de l'intérieure si ce n'était de son devoir de servir le Cipher Pol, que l'on pourrait croire inscrit dans son adn, le trentenaire ne voyait la violence que comme un moyen. Le moyen d'accomplir ses missions, le moyens d'éliminer ceux qui sont désignés comme des cibles ou qui doivent mourir par la force des choses. Pour cela, le rokushiki était en parfaite adéquation avec sa psyché. Un style adaptable, créé pour être létal et expéditif. Sauf qu'à l'heure actuelle, il ne le maîtrisait pas encore de bout en bout. Sur le socle de cet art martial, il ne savait utiliser que quatre des six techniques principales. Pour un agent de troisième catégorie cela était plus que correct, mais largement insuffisant selon lui. De ce fait, lorsqu'il n'était pas en mission, l'ex-bureaucrate s'exerçait pour affiner son style et apprendre les arcanes qui lui manquait. Récemment il l'avait fait avec le Coordinateur Angelo Dundee, le doyen du second Pol, et le voilà qui aujourd'hui allait poursuivre seul.

Profitant d'une accalmie, aucune nouvelle mission ne lui ayant été confié à l'heure actuelle, il pris le chemin de terrain d'entraînement de la base du QG de West Blue. Les hommes en uniforme bleu et blanc défilaient sous ses yeux et lorsqu'il arriva à destination, pu se rendre compte de ce que c'était d'être un soldat de la Marine. Manié le fusil ou le sabre, tenter des formations rudimentaires, s'agiter maladroitement, tout cela lui paraissait bien médiocre.

Je comprend mieux l'état de décrépitude des mers, se dit-il affligé.

L'espion s'échauffa très rapidement, prenant une place discrète dans un coin du terrain d'entraînement. N'ayant aucune volonté d'attirer l'attention sur lui, l'agent effectuait quelques mouvements basiques dans un premier temps. Observateur, il ne perdit pas une miette de l'humiliation puis du sauvetage d'un jeune mousse par un type peu banal. Lorsqu'il vit le badge du Cipher Pol numéro cinq, Wolt fut nettement plus intéressé et interrompit ses exercices. Toujours bien vêtu, dans son costume de travail, il s'approcha de l'homme grimé en clown. Un sacré personnage, comme il en existait tant dans les rangs de l'agence gouvernementale. A vrai dire, l'espion n'avait jamais compris pourquoi nombre d'espions faisaient le choix de l'extravagance, là où cela pouvait nuire à leurs missions. Le blond prônait une attitude sobre et l'efficacité avant tout. 

Il se positionna rapidement face au jeune mousse, qu'il dévisagea de haut en bas.

> Endurcissez-vous soldat, le Cipher Pol n'est pas là pour vous sauver, dit-il sèchement. Entrainez-vous 2 fois plus si vous aspirez à une carrière fournie, ou déguerpissez, seule l'excellence à sa place dans les rangs du Gouvernement Mondial, lui confia-t-il comme un conseil qu'il valait mieux suivre.

L'espion se tourna vers le clown qu'il jaugea rapidement, deux mètres les séparaient.

> Vous êtes un bon samaritain, agent... ? Laissa-t-il planer pour que son interlocuteur lui réponde. Je vois que vous êtes du CP5, puis-je me permettre de vous solliciter pour un rapide entraînement ? Je ne vois ici aucun sparring partner qui n'en valle la peine, constata-t-il avec déception.

Le clown de jade concentré en plein milieu de son entrainement sera promptement interrompu par un drôle d’individu. Un homme dans la trentaine, portant des lunettes, sobrement habillé tel un agent commun du cipher Pol. Son arrivée agaça un peu le farceur à cause des paroles ordonnées à la jeune recrue, mais surtout, de l’étrange question posée à sa propre personne. En effet, le clown était à la fois un agent du gouvernement et un bon samaritain et ne voyait pas le problème.  Son pouvoir lui permettait d’aider les autres en cas de besoin, pas uniquement à blesser les malfrats.

Malgré cette question stupide, le clown se mit à sourire chaleureusement et voyait en cet agent le style de comportement qu’il avait du mal à voir en couleur. Un pur mélange d’égo mal placé, à souvent rabaisser ceux qui ne font pas partie des troupes d’exception, tout cela pour atteindre un pouvoir leur permettant d’écraser les autres telles des fourmis insignifiantes. En plus de cela, le binoclard voulait avoir en partenaire d’entrainement le joker ? Pourquoi pas, le farceur s’ennuyait de toute façon et son petit doigt voulait remettre à sa place cet être vaniteux. Prenant une posture de combat offensive, le pitre ne put s’empêcher de prendre la parole en provoquant légèrement son partenaire de sparring :

Joey : «Bon samaritain ou non, vous devriez garder vos commentaires odieux pour vous. Ce jeune homme fait de son mieux et il n’a pas besoin qu’un autre idiot vienne mettre son grain de sel, si vous voyez ce que je veux dire. Mais, je ne suis pas contre un petit entrainement contre vous.» Il enleva sa veste rouge vif et ses chaussures avec une rapidité déconcertante. «Moi, Joey Wilson, un agent moqué par les autres à réussi à maitriser les cinq techniques de notre ordre ! et cela n’est pas pour autant que j’ai touché la perfection ! Alors approchez, agent qui n’a pas de nom ! Et n’ayez crainte, je vais être gentil avec vous…» Il commençait à s’approcher de son nouveau adversaire en simulant une danse étrange pour l’unique but de semer le doute dans son esprit. Son aura de jovialité vint enfin apparaitre, comme le sourire démentiel du clown de jade.

Quel type d'agent du CP qui se respecte donne son nom aussi facilement ?

L'agent Wolt était surpris, pris de cours par le discours de ce farfelue Joey Wilson. Un accoutrement aussi excentrique devait sûrement rendre ses missions bien plus difficiles, surtout celles ayant attrait à de l'infiltration. Aussi, les expressions faciales du clown ne manquèrent pas d'étonner l'espion. Très expressif, celui-ci tranchait totalement avec l'air maussade et apathique du blond. Enfin, ce fut sa prise de position vis-à-vis du soldat maigrelet qui les opposaient. Lui trouvait les mots de Wolt dur et cassants, là où ce dernier n'y voyait que la froide réalité. Sur le terrain, les incompétents finissaient toujours entre quatre planches, dans l'anonymat le plus complet. Selon l'ex-bureaucrate, la Marine ne pouvait plus être lestée d'autant de boulet qu'aujourd'hui, la géopolitique mondiale et les événements demandaient un Gouvernement fort et implacable, or la force navale en était le bras armé. Alors, Wolt prônait l'excellence à tout instant, quitte à faire le ménage dans les effectifs. Un radical pragmatique, comme certains psychologues pourraient le décrire, que les idéaux avaient rapprochés d'un groupuscule secret surnommé le NOM.
Seulement, il ne pouvait se laisser aller à ces pensées, car l'agent du Cipher Pol Cinq approchait déjà.

- Un honneur cher Wilson, voyant ce que l'entraînement du CP5 a de plus que le nôtre, dit-il, l'invitant alors à enclencher la seconde.

Les cinq techniques de notre ordre ? Une de plus que moi, mais il ne semble pas très futé... critiquait-il en son for intérieur. Car si effectivement, il manquait à Wolt encore le Geppou et le Ryankaku, il se demandait bien laquelle des six techniques que formaient le rokushiki était inconnu à son opposant.

Il fallait qu'il éclaircisse cette donnée pour mieux appréhender son adversaire, d'autant que celui s'adonnait à une danse terriblement loufoque, mettant d'ores et déjà mal à l'aise pas mal des soldats qui s'étaient arrêtés pour observer la confrontation. 

Wolt ne voulait pas trop en montrer, souhaitant monter en puissance au fur et à mesure. Alors, il fit un simple bond en avant, en donnant un coup de pied circulaire. Les possibilités de Wilson étaient multiples, mais c'était calculé. Un bond en arrière, un Geppou pour passer au-dessus ou un Tekkai pour bloquer, ces options étaient déjà anticipées.

- Inutile d'être gentil, glissa-t'il juste avant l'impact.

Le clown de jade dansait comme un fanfaron devant son partenaire d’exercice. Il ne prenait pas de haut l'agent en question, loin de là, il essayait de voir si l'homme allait être troublé ou tout simplement resté de marbre. Malheureusement, cet homme était aussi rigide qu'une porte de prison, ce qui déplaisait fortement à Joey, car il avait en face de lui un véritable robot de chaire. Le style d'homme à ne jamais prendre goût au plaisir de la vie, un homme vide de sens, décoloré de la moindre émotion. Il représentait bien tout ce que pouvait haïr le farceur : un être aussi froid que la glace elle-même. Un parfait agent du ciper pol dans toute sa splendeur... En parlant du loup, ce dernier aura au moins le courage de lancer le bal avec un magnifique coup de pied circulaire.


Voulant surprendre son adversaire en gardant un sourire flamboyant, le clown allait mettre en œuvre son attaque favorite ! Il esquiva de justesse l'attaque et vint faire un magnifique grand écart grâce à sa souplesse légendaire, suite à cette action burlesque, le clown envoya toute sa force dans un sublime uppercut en direction des parties intimes de son adversaire. En plein milieu d'un combat, le clown déteste tout ce qui touche à l'honneur, seule la victoire compte, même si pour cela il doit passer pour un lâche auprès de ses confrères. Si jamais sa botte secrète se faisait parer, le farceur usera d'une autre carte dans sa manche, un jeter de sable dans la figure du binoclard, afin de lui dérober sa belle paire de lunettes dans un rire explosif.


Joey : «HAHAHAHAHAHA !!!! Je prends mon pied !» Son aura de jovialité monta encore en puissance. 

Wolt ne pouvait pris plus au dépourvu qu'à l'instant. Pourtant, la personnalité apparente de ce Wilson aurait clairement dû lui mettre la puce à l'oreille. Clairement, il n'y avait rien de conventionnel en cet homme et l'espion l'apprenait un peu trop tard. Le grand écart qui permis au clown d'esquiver était parfaitement réalisé et lui permis de passer sous l'attaque donnée à hauteur de poitrail. Puis, d'un coup de poing il tenta d'émasculer l'ex-bureaucrate qui réagit aussitôt, de manière presque reptilienne. Son corps tout entier se raidit, comme s'il était devenu une plaque d'acier. Les phalanges de l'hystérique s'écrasèrent sur la peau bien trop dure de l'espion. Ils échangèrent un regard furtif, qui ne dura qu'une fraction de seconde avant que la suite de s'enchaîne. Joey envoya du sable au visage du blond, puis lui piqua ses lunettes avant qu'un coup de pied à l'aveugle ne l'oblige à reculer d'urgence.

Il me croit sûrement trop handicapé, constata Wolt.

Avant que l'homme aux cheveux verts n'ait le temps de se pavaner avec les lunettes de Wolt, ou de s'emporter dans une série de provocations, le blond avait disparu. Disparu à la vue des soldats qui n'étaient pas assez entraînés pour suivre de tels mouvements. L'instant d'après, l'espion était dans le dos du clown et son index allait transpercer son rein gauche. L'entraînement s'était alors transformé en lutte mortelle, avant même que les spectateurs ne s'en rendent réellement compte. Anticipant un Tekkai bien senti, l'ex-bureaucrate préparait déjà un saut en arrière pour éviter une quelconque riposte. 

Agacé, il se rendit bien compte que pour l'heure, c'était lui qui dévoilait ses compétences et non son opposant comme il le souhaitait. 

Autour d'eux, les soldats ébahit faisaient déjà leurs paris quand au futur vainqueur de ce combat. Au vu des premiers échanges, Joey était sûrement le favori, mais tout pouvait basculer d'un instant à l'autre.

Le coup spectaculaire du clown de jade se vit parer par un tekkai conséquent de son opposant. Hormis cela, sa technique en traître arriva tout de même à prendre la jolie paire de binocles à l’agent et avant même de pouvoir porter cela sur le nez, son adversaire usa du Soru pour être dans le dos du Joker. Présentant le danger arrivé à grande vitesse, le clown employa le bouclier de chaire métallique en évitant de justesse un Shigan très dangereux.

Décidément, le clown semblait avoir contrarié son partenaire d’entrainement, alors que ce dernier prenait déjà des distances pour éviter une riposte de la part du farceur. Il était au moins vigilant et calculateur, le style de combattant que le clown trouvait stimulant à affronter. Voyant sur le côté que les soldats étaient en train de parier sur eux, le farceur posa immédiatement un droit de veto sur leur action fort intriguant. Avant de prendre la parole, le pitre déposa l’objet fragile en sa possession sur un muret à côté d’une patrouille.

Joey : «Soldats ! Si vous avez le temps de parier sur nous, c’est que votre entrainement n’est pas fini, alors je vous prie de reprendre sur le champ !» Une fois l’ordre donnés aux mouettes, le clown voulait à nouveau chambouler l’esprit de son assaillant. Il agita les bras de manière coordonnée, fluides et gracieux, de façon à prendre une posture unique : celui du Rokuogan. En total franchise, le clown ne savait pas encore employer la technique à ce jour, mais le fait de le copier avec une telle précision pourrait semer la graine du doute au sein du binoclard. «Sai Dei Rin…» En prononçant ses paroles, le clown allait utiliser une autre technique de son arsenal, une nouvelle intitulée «Rose spécial Canon», Joey fonça tout droit sur son opposant en usant du Soru, pour au dernier moment grâce à la vitesse offerte par la précédente technique renforcer sa tête via le Tekkai et bondit au dernier moment la tête en avant vers le torse de l’ennemie. Si l’agent à lunette n’esquivait pas ou n’avait pas une résistance physique conséquente pour tenir à cet assaut d’une rare violence, le pauvre allait souffrir le martyre au niveau de la cage thoracique… 

Comme rarement, Wolt était pris au dépourvu. Lui qui donnait dans la méticulosité et la préparation, se voyait complètement abasourdi. Il n'avait vu le badge marqué du sigle du Cipher Pol Cinq de l'agent Wilson que succinctement, ce qui ne lui avait clairement pas laissé le temps de voir quel rang il occupait dans les effectifs. Car assurément, pour un troisième catégorie, la maîtrise du Rokuogan était invraisemblable, mais pour un chef d'équipe ça l'était beaucoup moins. La gestuelle du clown, pourtant, présageait bien l'arcane ultime du rokushiki. Il hésita, se figeant un instant, ce qui lui fit perdre de précieuses secondes. L'ex-bureaucrate devait faire un choix, urgemment. Il avait pensé utiliser le Tekkai de prime abord, mais il savait que cette technique passait outre cette défense d'acier, le Kami-E, inutile, le Rokuogan n'avait pas besoin de connecter sa cible pour occasionner de terribles dégâts internes. 
La maîtrise de la botte secrète du Gouvernement Mondial impliquait une parfaite maîtrise des six autres techniques, alors un Soru ne lui serait d'aucune utilité, car son opposant n'aurait qu'à en faire de même.

C'est pas bon... quel gros bonnet ai-je pu contrarier, se fustigea-t-il intérieurement.

Les mouvements de l'homme aux cheveux verts s'accéléraient, il n'avait plus le temps de penser. Dépourvu de ses lunettes, ce qui floutait légèrement sa vision de près, Wolt fut traversé par le souvenir de son récent entraînement avec Angelo Dundee, le coordinateur de son Pol.

Frapper l'air sous ses pieds pour le rendre solide et s'appuyer dessus pour se déplacer, se répéta-t-il.

Les airs étaient sûrement son meilleur moyen de survivre à l'attaque. Alors, il sauta et fit de série de frappe comme s'il allait user de son Soru en l'air. Il sentit que la vitesse fit se comprimer l'air ses ses pieds, mais il ne parvint pas à enchaîner assez rapidement, retomber juste devant Joey qui venait lui-même d'utiliser le Soru pour le rejoindre. L'impact était imminent, mais le clown finit par un saut et se transforma en javelot humain, dont la tête paraissait être la pointe. Alors que le crâne couvert d'une tignasse verte allait lui percuter le torse, le corps de Wolt se tordit, comme s'il était désarticulé. Son torse se décala à droite et laissa filer le projectile humain qui fini sa course encastré dans le mur d'enceinte du QG, jusqu'à la taille. Ne lui laissant aucun répit, l'espion du Cipher Pol Deux exécuta un Soru jusqu'à rejoindre l'agent Wilson qui s'extirpait de sa prison de débris, l'accueillant avec une droite anthologique à lui en arracher la mâchoire. 

Les deux hommes haletaient, se faisant face, aucun d'eux n'avait la moindre intention de dévoiler une quelconque faiblesse. Ils s'écharpèrent ensuite dans un enchaînement de frappes, de blocages comme les artistes martiaux qu'ils avaient appris à être durant leur formation d'agent de terrain.

Le clown de jade virevolta telle une lance en direction de l'adversaire, cependant, l'agent esquiva de justesse le coup d’éclat et le clown termina sa course la tête la première dans un mur. Le corps à moitié bloqué dans une partie de l'enceinte, le clown usa de ses pieds pour se sortir des décombres. Il n'avait même pas le temps de souffler que son opposant lui offrit une superbe droite lui décochant la mâchoire, malgré la douleur et la riposte sévère du binoclard, le joker prenait son pied ! Il éclata même de rire en plein milieu de leur rixe déchaînée, un véritable plaisir aux yeux des marines, mais aussi pour le farceur. Il était au comble du bonheur et son aura de jovialité atteignait le sommet, voilà tout ce qu'il demandait, un combat entre hommes du même calibre, un échange équitable entre deux artistes martiaux. Chacun des deux ne voulait pas montrer leurs atouts, un choix fort intelligent lors d'un tel entraînement, cependant, le clown avait encore un tour dans son sac...

Le coup de poing cinglant de l'agent avait emmagasiné une petite surprise à son insu, vu que ce dernier se prit dans la face un crachat ensanglanté improvisé du farceur. Profitant clairement de cette attaque en traître, Joey tournoya sur lui-même et donna avec une force terrible une frappe du coude en plein centre du plexus solaire. Une précision digne d'un assassin, mais au lieu de continuer à rouer de coup l'homme aveuglé, le joker recula en faisant un sublime moonwalk de la victoire. Il venait tout juste de revenir à égalité avec son opposant, une frappe significative chacun ! La tension était à son paroxysme, le clown commençait à perdre en vivacité, mais il voulait offrir à son redoutable adversaire une dernière technique improvisé ayant fait ses preuves.

Tandis qu'il piocha dans ses poches une poignée de Berry, une magnifique demoiselle à la chevelure flamboyante arriva sournoisement dans le dos du clown et vint méchamment lui pincer l'oreille. Instantanément, le farceur sera figé sur place, vaincu par cette femme frêle et fragile. Alicia lui beugla dessus comme une grande sœur punissant son petit frère d'une grosse bêtise...

Alicia : «Jojo... Tu devais pas te reposer ? Hein ? Pour la peine, tu reviens à la maison...» Le farceur dans sa grande bêtise joua sur le ton de l'humour en jouant l'enfant capricieux.

Joey : «Mais Moman !!! J'ai pas fini de jouer avec mon ami la Binocle !!! C'est pas juste !!!» Il fit mine de bouder en gonflant les joues, un parfait idiot dans toute sa splendeur.

Le clown se vit donc exclure du camp d’entraînement par la fureur d'une femme inquiète de la santé de son ami, terminant donc cette rencontre par une égalité ? Qui aurait pu être le vainqueur ? Personne ne le saura jamais...

(Ps : Wolt, je te laisse conclure, merci beaucoup pour ce rp, j'ai beaucoup aimé)

L'enchaînement du clown était parfaitement exécuté, rapide et sans artifice, il avait fait mouche. Le crachat ensanglanté suivi de la frappe au plexus avait coupé le souffle de l'agent Wolt, qui faisait bonne figure malgré tout. Les deux hommes se dévisageaient, un énième assaut se préparait quand le combat fut interrompu, de la manière la plus humiliante qui soit pour Joey. Mené par le bout de l'oreille, l'homme aux cheveux verts se plaignait comme un enfant grondé par sa mère, une vision totalement pathétique d'un agent du Cipher Pol. Surpris, l'ex-bureaucrate assistait impuissant à ces remontrances qui rendirent hilares l'ensemble des soldats qui les entouraient. Les railleries allaient bon train, les discours autour des "bonnes femmes" et autres grasses misogynies. Le blond ne releva même pas le surnom que lui donna l'agent Wilson, tant il était exaspéré. Il se sentait presque honteux de ce qu'il se passait, car au-delà de l'agent du Cipher Pol Cinq, c'était, pour lui, toute l'entité gouvernementale qui se faisait humilier.

Vexé, il identifia les soldats les plus moqueurs et choisi le plus costaud d'entre eux. Il s'agissait d'un brun à la mâchoire carrée, aux larges épaules et aux mains caleuses. Un colosse approchant les trois mètres et surement les deux cent ou deux cent trente kilos. L'homme, sous sa casquette blanche floquée de la mouette, se moquait éperdument du sort de Joey, l'imitant se faisant tirer par l'oreille, hilare. D'un Soru véloce, Wolt se retrouva face à lui en un instant. Il lui flanqua un coup de poing dans l'estomac, le forçant à se plier en deux, puis l'attrapa par les cheveux, portant la tête du soldat à hauteur de son torse.

- Lequel d'entre les déchets que vous êtes aurait pu, ne serait-ce que me faire reculer d'un pas, lui dit-il à haute voix. Son ton était sobre, mais empreint d'une colère dissimulée. Que je n'en vois plus un seul se moquer, sinon il découvrira pour le Cipher Pol vous est infiniment supérieur, tonna-t-il véhément avant de relâcher la tignasse du colosse en le poussant vers l'arrière. 

Les soldats étaient partagés entre terreur et colère, l'éternelle rivalité entre la Marine et le Cipher Pol n'était pas prête de se terminer.