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Une lueure au fond de l'eau ?

La fuite de Shabondy fut précipitée et si dans un premier temps nous étions tous pris par la joie et le soulagement d’avoir réussi notre mission, il fallait également penser à la suite. Nous étions tous humains, moi le premier. Ce fut donc avec mes amis de longue date, ceux que j’étais venu sauver, que je passai le plus clair de mon temps au début. Bon le début prit presque 24h, mais je pense que les autres étaient trop contents d’être libre pour se sentir ignorés.

Ensuite, il devint important de faire le recensement des personnes que nous avions libérées. Nous ne pouvions pas nous rendre sur Vitesse avec des personnes ne souhaitant pas embrasser la révolution. Nous entreprîmes donc de discuter avec tous les esclaves libérés.

Je discutai d’abord avec un homme qui bien qu’il soit reconnaissant d’avoir été libéré souhaitait rejoindre sa famille sur son ile natale. Pendant, toute la conversion, j’eus l’impression d’avoir des yeux qui me regardait fixement. Lorsque j’eus finis, j’allai trouver l’aura qui m’avait fixé. Bien qu’elle se cachât à présent, je retrouvai la femme au cheveu blanc qui nous avait si bien aidé lors de la fuite.

« Bonjour, on ne s’est pas encore réellement présenté. Je suis Bakasaru Yukikurai, un des atouts de la révolution. J’occupe le poste de l’Ermite. J’appartiens à la section Développement. Et vous êtes dans mon sous-marin, le Divergence. Vous êtes ? »
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Installée dans ses couches dans la cale du navire révolutionnaire venue les secourir, Trisha est allongée se remettant de toutes ses blessures et maltraitances qu’elle a pu subir en esclavage. L’ambiance y est chaleureuse. Les anciens esclaves  ont des regards remplis d’espoir et les révolutionnaires qui s’en occupent laissent transparaître un grand enthousiasme. Il y a bien longtemps qu’elle n’avait pas ressenti une victoire sans le goût amer des sacrifices de ses camarades. La Cavalière est restée pensive pendant de long moment sans discuter avec le reste. La première depuis Aeden, son visage est apaisé. Les affres du poison de Pandore en elle se sont estompés. La résurgence de ses douleurs est supportables et ne la paralyse plus comme par le passé. Un air reposé, et un calme faible sourir sur le visage, elle comprend enfin sa grande erreur. Après le massacre d’Aeden, Trisha a toujours voulu porter ce poid lourd seule. Ce syndrome du survivant qui la marque toujours un peu semble s’estomper lorsqu’elle prend conscience qu’il existe des héros. Des personnes capables de sauver toutes les vies innocentes sans tragédie. Des êtres comme Yukikurai.

Un simple poncho sur les épaules, elle se recroqueville un peu plus dans ses couches sur cette étrange pensée. La météorologue n’avait connu un sentiment d’admiration qu’avec sa défunte amie Ellie Wayne. Cependant, il y a quelque chose de différent, que Trisha ne parvient pas à déceler. Elle n’a jamais été très douée pour comprendre les autres et, parfois pour se comprendre elle-même. Se frottant les mains, l’ange essaie d’ignorer ses questions en se focalisant sur sa plus grande perte. Les Climato-gantelets faits de la main d’Ellie lui ont été retirés sans l’espoir de pouvoir les retrouver en état. Ses seuls vêtements ne se résument qu’à des haillons d’esclaves. Trisha touche ensuite ses cheveux timidement comme s'ils ne lui appartenaient pas. Habituellement tellement abimés et cramés par la foudre et son Électro, jamais elle n’a eu la chance d’une chevelure aussi rayonnante et douce.

Dans sa curieuse contemplation, celui qu’elle essayait de ne pas trop penser vient soudainement se présenter à elle. L’ange aux petites ailes se redresse par politesse, même si dans les premiers instants, elle évite le contact visuel. Même si elle sait bien que sa posture l’oblige à répéter inlassablement ces phrases à tous ceux que l’on aimerait rallier à notre cause, Trisha sent quelque chose de spécial dans cette situation. Au fond, avoir réussi à capter l’intérêt de cette personne l’a réjouit. Néanmoins, elle se recompose. Le regard droit, la révolutionnaire fixe Yukikurai avec un sérieux que l’on pourrait penser exagéré.

Je sais qui vous êtes. Je suis Trisha Campbell, Cavalière de la Révolution… rescapé d’Aeden.

Son regard se baisse, laissant transparaître une once de tristesse. C’est plutôt inhabituel d'abdiquer si facilement son attitude de stoïque forcené.

Merci d’avoir sauvé ma vie… même si ce n’était pas votre objectif premier.

Trisha vient de vouvoyer un camarade. Ce n’est pas du tout dans ses habitudes mais sa grenade admiration l'empêche de tenter l’affront du tutoiement. Une problématique qui ne lui traverse pas du tout l’esprit d’habitude. Comme l’impression de tout faire à l’envers, elle ne se reconnaît plus dans cette interaction. Est-ce que pour la première fois elle panique devant quelqu’un? La cavalière ne laisse qu'un silence gêné.
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Trisha Campbell, cavalière de la révolution, il faudrait que je m’en souvienne. J’étais désormais trop haut placé pour ne pas me soucier de retenir le nom de gens avec qui je partage le champs bataille. Surtout quand ceux-ci remettent leur vie entre mes mains. Je dois me montrer digne de la confiance qu’ils m’accordent. Mais pour l’heure la détresse que je lus sur le visage de mon interlocutrice me toucha. Je m’assis en tailleur à ses côtés et posai une main compatissante sur son épaule.

« Aeden ? Tu étais sur là-bas ? Encore une boucherie à l’actif de la marine. Tu as survécu c’est le principal. Et maintenant tu es libre à nouveau. Prends le temps de panser tes blessures. Je sais que c’est dur d’avoir vu ses camarades mourir sous ses yeux. Surtout ne néglige pas l’aspect mental. Il faut que tu te reconstruises là aussi. »

J’essayais de me montrer compatissant, le sentiment d’impuissance était bien plus compliqué à soigner que les blessures physiques. J’eus moi-même un passage où je me jetai constamment dans l’action, dans les dangers en faisant fi de mon intégrité physique pour oublier que j’avais failli. Même si tout ce beau discourt était sincère, ce qui me brulait les lèvres c’était de lui demander ce qu’il s’était passé là-bas.

« Je ne sais pas si tu veux en parler, mais j’aimerais discuter avec toi de ce qu’il s’est passé là-bas. J’ai bien lu l’un ou l’autre rapport, mais ils sont trop factuels pour qu’on se rende réellement compte de ce qu’il s’est passé. »

J’attendais tendu à l’idée qu’elle ne se brise sous mes yeux juste pour ma curiosité. Alors qu’elle commençait à parler, elle me vouvoya à nouveau. Je l’arrêtai.

« Trisha, nous sommes des camarades de la révolution. Tu n’as pas à me vouvoyer. Les grades chez-nous ne doivent pas être des barrières entre nous. Nous avons partagé le même champ de bataille il y a peu. Nous sommes compagnons. »
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La Cavalière frisonne au toucher de l'Ermite sur son épaule. Comme aspirer dans un flot d'émotion, elle n'émerge que lorsque son interlocuteur évoque son grand drame de vie.

En parler?

Même si Yukikurai ne semble pas avoir l'intention de pousser Trisha dans ses traumatismes, cette question remonte inévitablement dans la douleur et la détresse.

Je n'ai pas grand chose à en dire.

Une réaction de défense, une coquille qui se rétracte automatiquement, voilà ce que cache cette réponse. Néanmoins, à ce moment, Trisha s'en est rendu compte. Pourquoi n'a-t-elle rien à en dire devant un Atout? Elle se voile la face. En réalité, elle est encore terrifiée. À cet instant, l'ange tremble. Car, aujourd'hui, elle veut s'affranchir de ce poids.

C'est arrivé comme une foudre dans un ciel bleu. Personne ne s'attendait à une opération aussi précise. Même moi, n'est pas pu prévoir la fulgurance de la Marine. Je me suis ramolli. J'ai échoué à sauver des amis, des camarades et des élèves…

Des larmes coulent abondamment sur ses joues, malgré un ton stoïque. Ce spectacle d'une souffrance masquée qui déborde rend plus visible son misérabilisme pathétique.

Lors du bombardement, j'étais dans les couloirs du Laboratoire. J'ai rencontré une intrus. De cet affrontement, cette Marine m'a injecté un poison mortel. Les années de contrôle que j'avais sur corps m'ont permis de survivre en contractant les vaisseaux et tissus nécrosés. Ce sont les veines noires qui parsèment mon cou et mes paupières. J'étais condamné à une douleur intense jusqu'à aujourd'hui. Les symptômes semblent s'estomper, mais je n'ai rien récupéré du contrôle que je possédais sur mon corps. Tout ce que j'ai perdu ce jour-là ne reviendra jamais…


Trisha se recroqueville sur elle-même. Se sentant craquer, elle tente de cacher le peu de consistance qui lui reste.

Depuis ce jour, je suis maudite. Je ne veux plus être si impuissante en voyant des camarades mourir…


Elle se sent minable de se livrer ainsi. Son armure était sa fierté. Telle une détresse enfantine, la Cavalière pose une question avec une voix faiblit.

Sommes nous condamné à finir indifférent par la mort de nos compagnons?
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Dans le récit de mon interlocutrice, je ressens bien toute sa détresse, sa honte d’avoir échoué. Je ne reconnais que trop ces sentiments pour les avoir moi-même éprouvé à plusieurs reprises. Sa dernière question me prend un peu au dépourvu, mais le fatalisme est l’une des étapes de la guérison.

« J’ai moi-même connu ce sentiment d’impuissance. Voir ces frères d’armes tomber au combat, alors que nous survivons avec le corps meurtri et l’âme encore plus. Si le corps se remet relativement vite des blessures, on n’oublie jamais complètement la honte de n’avoir pu les protéger, de ne pas être mort à leur place »

Mon regard se fit lointain. Avais-je déjà parler aussi ouvertement des passages sombres de ma vie.

« Pour répondre à ta question, on réagit chacun différemment à ce qui est malheureusement un passage obligé de la carrière des révolutionnaires. Certains sombrent dans l’alcool, d’autre dans le désespoir. Moi, personnellement, je me suis noyé dans le travail. Allant de mission foireuse en mission foireuse. Côtoyant la mort plus que de raison. J’ai ainsi participé avec les pirates à faire tomber le Malvoulant. Je me suis infiltré dans G11 pour libérer une de nos taupes. Et c’est sa mort alors que je nous croyais sauvé qui me fit accepter la réalité. On ne peut pas protéger tout le monde, mais lorsqu’on s’engage dans une action, il faut protéger nos camarades. »

Je poussai un profond soupir.

« Voilà pourquoi je ne voulais pas devenir important. Maintenant, il y a trop de personnes qui dépendent de moi, de mes actions, de mes choix, de nos choix. J’en suis au point où j’ai perdu mon utopie. J’espère ne pas être devenu fataliste, mais plutôt réaliste, avec peut-être une pointe de cynisme. »

« Ne penses-tu pas que l’on devrait changer d’approche ? L’approche frontal n’apporte que la mort et la désolation. Retourner une ile ouvertement contre eux, c’est accroché une épée de Damoclès au-dessus de ses citoyens. »


Secouant la tête, je repris mes esprits. J’essayai de lui faire mon sourire le plus chaleureux.

« Désolé, je m’égare. Ce n’est pas de mon réalisme désabusé que tu as besoin pour le moment, mais plutôt de la chaleur de notre camaraderie. »
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Les mots de l'Ermite n'ont rien d'une ode aux sacrifices révolutionnaires. Le romantisme révolutionnaire semble avoir laissé place à la réalité des drames. Ce que montre Yukikurai à Trisha n'est pas un abandon. Mais la preuve d'une abnégation remarquable. La force de pouvoir tout même se remettre en question alors qu'il a été témoin de nombreuses horreurs. Une certaine admiration se lit dans son regard quelques instants. Puis il fuit timidement en fixant la couverture. Elle se sent si fragile, mais le discours de son héros a su l'apaiser. Essayant rapidement ses larmes, Trisha répond en cherchant ses mots.

Non, c'est… intéressant.


Triturant ses mains, elle semble vouloir continuer cette discussion sans trouver ses mots. La climatologue n'a pas l'habitude d'utiliser des mots pour rien. Néanmoins, elle aimerait retenir encore un peu cette présence rassurante à ses côtés. Sinon, il passera à un autre rescapé car son temps est précieux. Peut-être trop précieux pour elle. Redressant son regard, elle apparaît subitement moins apeurée.

Quelle approche sauverait le plus de vies ?

Malgré ses doutes, Trisha est une Cavalière de la Révolution menant de nombreuses vies à joindre la lutte et le combat. Même si sa spécialité est la dissuasion par l'art du Climat, son âme s'est forgée par les drames. Elle se doit de rester digne tout comme l'Ermite. Même si elle n'a pas sa force mentale, l'ange se doit d'avancer. Sinon, elle ne pourra plus l'approcher…
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Avais-je trouvé les bons mots ? Je fus rassuré. Mon discours même s’il sembla l’avoir déstabilisé dans un premier temps, sembla faire naitre un regain de confiance. Une lueur s’était allumée dans son regard. Son aura avait trouvé un nouvel objectif auquel s’accrocher. Je n’aimais m’immiscer dans les pensées des gens sans raison. Cependant, d’aussi près je n’arrivais pas totalement à ignorer son aura.

« D’abord en faisant briller de belles auras comme la tienne chez nos amis épuisés. Ensuite, la question est complexe. Je peux te dire ce que j’ai déjà essayé. »

Mon regard se fit lointain et je rougis légèrement à la pensée de ce que j’allais confesser.

« Il y a une tactique que j’ai testé et dont je ne suis pas très fière. Je me suis allié à des pirates et se sont leur troupe qui ont péri et servi de bouclier. C’était vraiment une solution du moindre mal. Mais j’en ai honte aujourd’hui. Certes, mes amis et nos camarades ne sont pas morts, mais il y a eu bien trop de mort quand même. »

Mon sentiment de honte fut balayé par un sourire radieux. Je venais de me rendre compte que j’étais revenus à mon point de départ. Je n’étais plus le même. J’étais désabusé, mais mon but était le même que quand je m’étais engagé.

« La solution, qui me semble la plus réaliste et qui était mon rêve il y a longtemps, c’est que technologiquement nous comblions notre retard. Que notre développement nous permettre de luter à armes égales. Que cela évite les morts vaines. Et je ferai tout pour qu’on aille dans ce sens-là. En attendant ce moment-là, j’essaie de n’avoir qu’un nombre d’hommes que je peux protéger. J’essaie aussi de privilégier l’expérience au nombre. A quoi sert-il d’envoyer dix bleus tout frais et naïf faire le travail qu’un homme expérimenté peut faire seul en courant moins de risque ? »

« Et toi que veux-tu faire ? Je vois à ton aura qu’une nouvelle détermination est née. Veux-tu la partager avec moi ? »
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