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Une lueure au fond de l'eau ?

La fuite de Shabondy fut précipitée et si dans un premier temps nous étions tous pris par la joie et le soulagement d’avoir réussi notre mission, il fallait également penser à la suite. Nous étions tous humains, moi le premier. Ce fut donc avec mes amis de longue date, ceux que j’étais venu sauver, que je passai le plus clair de mon temps au début. Bon le début prit presque 24h, mais je pense que les autres étaient trop contents d’être libre pour se sentir ignorés.

Ensuite, il devint important de faire le recensement des personnes que nous avions libérées. Nous ne pouvions pas nous rendre sur Vitesse avec des personnes ne souhaitant pas embrasser la révolution. Nous entreprîmes donc de discuter avec tous les esclaves libérés.

Je discutai d’abord avec un homme qui bien qu’il soit reconnaissant d’avoir été libéré souhaitait rejoindre sa famille sur son ile natale. Pendant, toute la conversion, j’eus l’impression d’avoir des yeux qui me regardait fixement. Lorsque j’eus finis, j’allai trouver l’aura qui m’avait fixé. Bien qu’elle se cachât à présent, je retrouvai la femme au cheveu blanc qui nous avait si bien aidé lors de la fuite.

« Bonjour, on ne s’est pas encore réellement présenté. Je suis Bakasaru Yukikurai, un des atouts de la révolution. J’occupe le poste de l’Ermite. J’appartiens à la section Développement. Et vous êtes dans mon sous-marin, le Divergence. Vous êtes ? »
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Installée dans ses couches dans la cale du navire révolutionnaire venue les secourir, Trisha est allongée se remettant de toutes ses blessures et maltraitances qu’elle a pu subir en esclavage. L’ambiance y est chaleureuse. Les anciens esclaves  ont des regards remplis d’espoir et les révolutionnaires qui s’en occupent laissent transparaître un grand enthousiasme. Il y a bien longtemps qu’elle n’avait pas ressenti une victoire sans le goût amer des sacrifices de ses camarades. La Cavalière est restée pensive pendant de long moment sans discuter avec le reste. La première depuis Aeden, son visage est apaisé. Les affres du poison de Pandore en elle se sont estompés. La résurgence de ses douleurs est supportables et ne la paralyse plus comme par le passé. Un air reposé, et un calme faible sourir sur le visage, elle comprend enfin sa grande erreur. Après le massacre d’Aeden, Trisha a toujours voulu porter ce poid lourd seule. Ce syndrome du survivant qui la marque toujours un peu semble s’estomper lorsqu’elle prend conscience qu’il existe des héros. Des personnes capables de sauver toutes les vies innocentes sans tragédie. Des êtres comme Yukikurai.

Un simple poncho sur les épaules, elle se recroqueville un peu plus dans ses couches sur cette étrange pensée. La météorologue n’avait connu un sentiment d’admiration qu’avec sa défunte amie Ellie Wayne. Cependant, il y a quelque chose de différent, que Trisha ne parvient pas à déceler. Elle n’a jamais été très douée pour comprendre les autres et, parfois pour se comprendre elle-même. Se frottant les mains, l’ange essaie d’ignorer ses questions en se focalisant sur sa plus grande perte. Les Climato-gantelets faits de la main d’Ellie lui ont été retirés sans l’espoir de pouvoir les retrouver en état. Ses seuls vêtements ne se résument qu’à des haillons d’esclaves. Trisha touche ensuite ses cheveux timidement comme s'ils ne lui appartenaient pas. Habituellement tellement abimés et cramés par la foudre et son Électro, jamais elle n’a eu la chance d’une chevelure aussi rayonnante et douce.

Dans sa curieuse contemplation, celui qu’elle essayait de ne pas trop penser vient soudainement se présenter à elle. L’ange aux petites ailes se redresse par politesse, même si dans les premiers instants, elle évite le contact visuel. Même si elle sait bien que sa posture l’oblige à répéter inlassablement ces phrases à tous ceux que l’on aimerait rallier à notre cause, Trisha sent quelque chose de spécial dans cette situation. Au fond, avoir réussi à capter l’intérêt de cette personne l’a réjouit. Néanmoins, elle se recompose. Le regard droit, la révolutionnaire fixe Yukikurai avec un sérieux que l’on pourrait penser exagéré.

Je sais qui vous êtes. Je suis Trisha Campbell, Cavalière de la Révolution… rescapé d’Aeden.

Son regard se baisse, laissant transparaître une once de tristesse. C’est plutôt inhabituel d'abdiquer si facilement son attitude de stoïque forcené.

Merci d’avoir sauvé ma vie… même si ce n’était pas votre objectif premier.

Trisha vient de vouvoyer un camarade. Ce n’est pas du tout dans ses habitudes mais sa grenade admiration l'empêche de tenter l’affront du tutoiement. Une problématique qui ne lui traverse pas du tout l’esprit d’habitude. Comme l’impression de tout faire à l’envers, elle ne se reconnaît plus dans cette interaction. Est-ce que pour la première fois elle panique devant quelqu’un? La cavalière ne laisse qu'un silence gêné.
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Trisha Campbell, cavalière de la révolution, il faudrait que je m’en souvienne. J’étais désormais trop haut placé pour ne pas me soucier de retenir le nom de gens avec qui je partage le champs bataille. Surtout quand ceux-ci remettent leur vie entre mes mains. Je dois me montrer digne de la confiance qu’ils m’accordent. Mais pour l’heure la détresse que je lus sur le visage de mon interlocutrice me toucha. Je m’assis en tailleur à ses côtés et posai une main compatissante sur son épaule.

« Aeden ? Tu étais sur là-bas ? Encore une boucherie à l’actif de la marine. Tu as survécu c’est le principal. Et maintenant tu es libre à nouveau. Prends le temps de panser tes blessures. Je sais que c’est dur d’avoir vu ses camarades mourir sous ses yeux. Surtout ne néglige pas l’aspect mental. Il faut que tu te reconstruises là aussi. »

J’essayais de me montrer compatissant, le sentiment d’impuissance était bien plus compliqué à soigner que les blessures physiques. J’eus moi-même un passage où je me jetai constamment dans l’action, dans les dangers en faisant fi de mon intégrité physique pour oublier que j’avais failli. Même si tout ce beau discourt était sincère, ce qui me brulait les lèvres c’était de lui demander ce qu’il s’était passé là-bas.

« Je ne sais pas si tu veux en parler, mais j’aimerais discuter avec toi de ce qu’il s’est passé là-bas. J’ai bien lu l’un ou l’autre rapport, mais ils sont trop factuels pour qu’on se rende réellement compte de ce qu’il s’est passé. »

J’attendais tendu à l’idée qu’elle ne se brise sous mes yeux juste pour ma curiosité. Alors qu’elle commençait à parler, elle me vouvoya à nouveau. Je l’arrêtai.

« Trisha, nous sommes des camarades de la révolution. Tu n’as pas à me vouvoyer. Les grades chez-nous ne doivent pas être des barrières entre nous. Nous avons partagé le même champ de bataille il y a peu. Nous sommes compagnons. »
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La Cavalière frisonne au toucher de l'Ermite sur son épaule. Comme aspirer dans un flot d'émotion, elle n'émerge que lorsque son interlocuteur évoque son grand drame de vie.

En parler?

Même si Yukikurai ne semble pas avoir l'intention de pousser Trisha dans ses traumatismes, cette question remonte inévitablement dans la douleur et la détresse.

Je n'ai pas grand chose à en dire.

Une réaction de défense, une coquille qui se rétracte automatiquement, voilà ce que cache cette réponse. Néanmoins, à ce moment, Trisha s'en est rendu compte. Pourquoi n'a-t-elle rien à en dire devant un Atout? Elle se voile la face. En réalité, elle est encore terrifiée. À cet instant, l'ange tremble. Car, aujourd'hui, elle veut s'affranchir de ce poids.

C'est arrivé comme une foudre dans un ciel bleu. Personne ne s'attendait à une opération aussi précise. Même moi, n'est pas pu prévoir la fulgurance de la Marine. Je me suis ramolli. J'ai échoué à sauver des amis, des camarades et des élèves…

Des larmes coulent abondamment sur ses joues, malgré un ton stoïque. Ce spectacle d'une souffrance masquée qui déborde rend plus visible son misérabilisme pathétique.

Lors du bombardement, j'étais dans les couloirs du Laboratoire. J'ai rencontré une intrus. De cet affrontement, cette Marine m'a injecté un poison mortel. Les années de contrôle que j'avais sur corps m'ont permis de survivre en contractant les vaisseaux et tissus nécrosés. Ce sont les veines noires qui parsèment mon cou et mes paupières. J'étais condamné à une douleur intense jusqu'à aujourd'hui. Les symptômes semblent s'estomper, mais je n'ai rien récupéré du contrôle que je possédais sur mon corps. Tout ce que j'ai perdu ce jour-là ne reviendra jamais…


Trisha se recroqueville sur elle-même. Se sentant craquer, elle tente de cacher le peu de consistance qui lui reste.

Depuis ce jour, je suis maudite. Je ne veux plus être si impuissante en voyant des camarades mourir…


Elle se sent minable de se livrer ainsi. Son armure était sa fierté. Telle une détresse enfantine, la Cavalière pose une question avec une voix faiblit.

Sommes nous condamné à finir indifférent par la mort de nos compagnons?
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Dans le récit de mon interlocutrice, je ressens bien toute sa détresse, sa honte d’avoir échoué. Je ne reconnais que trop ces sentiments pour les avoir moi-même éprouvé à plusieurs reprises. Sa dernière question me prend un peu au dépourvu, mais le fatalisme est l’une des étapes de la guérison.

« J’ai moi-même connu ce sentiment d’impuissance. Voir ces frères d’armes tomber au combat, alors que nous survivons avec le corps meurtri et l’âme encore plus. Si le corps se remet relativement vite des blessures, on n’oublie jamais complètement la honte de n’avoir pu les protéger, de ne pas être mort à leur place »

Mon regard se fit lointain. Avais-je déjà parler aussi ouvertement des passages sombres de ma vie.

« Pour répondre à ta question, on réagit chacun différemment à ce qui est malheureusement un passage obligé de la carrière des révolutionnaires. Certains sombrent dans l’alcool, d’autre dans le désespoir. Moi, personnellement, je me suis noyé dans le travail. Allant de mission foireuse en mission foireuse. Côtoyant la mort plus que de raison. J’ai ainsi participé avec les pirates à faire tomber le Malvoulant. Je me suis infiltré dans G11 pour libérer une de nos taupes. Et c’est sa mort alors que je nous croyais sauvé qui me fit accepter la réalité. On ne peut pas protéger tout le monde, mais lorsqu’on s’engage dans une action, il faut protéger nos camarades. »

Je poussai un profond soupir.

« Voilà pourquoi je ne voulais pas devenir important. Maintenant, il y a trop de personnes qui dépendent de moi, de mes actions, de mes choix, de nos choix. J’en suis au point où j’ai perdu mon utopie. J’espère ne pas être devenu fataliste, mais plutôt réaliste, avec peut-être une pointe de cynisme. »

« Ne penses-tu pas que l’on devrait changer d’approche ? L’approche frontal n’apporte que la mort et la désolation. Retourner une ile ouvertement contre eux, c’est accroché une épée de Damoclès au-dessus de ses citoyens. »


Secouant la tête, je repris mes esprits. J’essayai de lui faire mon sourire le plus chaleureux.

« Désolé, je m’égare. Ce n’est pas de mon réalisme désabusé que tu as besoin pour le moment, mais plutôt de la chaleur de notre camaraderie. »
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Les mots de l'Ermite n'ont rien d'une ode aux sacrifices révolutionnaires. Le romantisme révolutionnaire semble avoir laissé place à la réalité des drames. Ce que montre Yukikurai à Trisha n'est pas un abandon. Mais la preuve d'une abnégation remarquable. La force de pouvoir tout même se remettre en question alors qu'il a été témoin de nombreuses horreurs. Une certaine admiration se lit dans son regard quelques instants. Puis il fuit timidement en fixant la couverture. Elle se sent si fragile, mais le discours de son héros a su l'apaiser. Essayant rapidement ses larmes, Trisha répond en cherchant ses mots.

Non, c'est… intéressant.


Triturant ses mains, elle semble vouloir continuer cette discussion sans trouver ses mots. La climatologue n'a pas l'habitude d'utiliser des mots pour rien. Néanmoins, elle aimerait retenir encore un peu cette présence rassurante à ses côtés. Sinon, il passera à un autre rescapé car son temps est précieux. Peut-être trop précieux pour elle. Redressant son regard, elle apparaît subitement moins apeurée.

Quelle approche sauverait le plus de vies ?

Malgré ses doutes, Trisha est une Cavalière de la Révolution menant de nombreuses vies à joindre la lutte et le combat. Même si sa spécialité est la dissuasion par l'art du Climat, son âme s'est forgée par les drames. Elle se doit de rester digne tout comme l'Ermite. Même si elle n'a pas sa force mentale, l'ange se doit d'avancer. Sinon, elle ne pourra plus l'approcher…
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Avais-je trouvé les bons mots ? Je fus rassuré. Mon discours même s’il sembla l’avoir déstabilisé dans un premier temps, sembla faire naitre un regain de confiance. Une lueur s’était allumée dans son regard. Son aura avait trouvé un nouvel objectif auquel s’accrocher. Je n’aimais m’immiscer dans les pensées des gens sans raison. Cependant, d’aussi près je n’arrivais pas totalement à ignorer son aura.

« D’abord en faisant briller de belles auras comme la tienne chez nos amis épuisés. Ensuite, la question est complexe. Je peux te dire ce que j’ai déjà essayé. »

Mon regard se fit lointain et je rougis légèrement à la pensée de ce que j’allais confesser.

« Il y a une tactique que j’ai testé et dont je ne suis pas très fière. Je me suis allié à des pirates et se sont leur troupe qui ont péri et servi de bouclier. C’était vraiment une solution du moindre mal. Mais j’en ai honte aujourd’hui. Certes, mes amis et nos camarades ne sont pas morts, mais il y a eu bien trop de mort quand même. »

Mon sentiment de honte fut balayé par un sourire radieux. Je venais de me rendre compte que j’étais revenus à mon point de départ. Je n’étais plus le même. J’étais désabusé, mais mon but était le même que quand je m’étais engagé.

« La solution, qui me semble la plus réaliste et qui était mon rêve il y a longtemps, c’est que technologiquement nous comblions notre retard. Que notre développement nous permettre de luter à armes égales. Que cela évite les morts vaines. Et je ferai tout pour qu’on aille dans ce sens-là. En attendant ce moment-là, j’essaie de n’avoir qu’un nombre d’hommes que je peux protéger. J’essaie aussi de privilégier l’expérience au nombre. A quoi sert-il d’envoyer dix bleus tout frais et naïf faire le travail qu’un homme expérimenté peut faire seul en courant moins de risque ? »

« Et toi que veux-tu faire ? Je vois à ton aura qu’une nouvelle détermination est née. Veux-tu la partager avec moi ? »
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Plongeant dans le passé de Yukikurai, Trisha semble boire ses paroles. Son récit résonne en elle comme une douce vengeance. L'ange qui a été mis en difficulté par les Pirates ne peut s'empêcher de penser qu'il mérite leur sort, d'une manière ou d'une autre. Un combattant libre et juste ne choisirait rien d'autre que la cause révolutionnaire. Les pratiquants de la Piraterie ne sont que des égoïstes cupides plus ou moins scrupuleux. Poussée par un élan, Trisha laisse ses mains touchées celle de l'Ermite.

Ce sont des Pirates qui m'ont réduit en esclavage et tuer des innocents sous mes yeux. Je ne peux plus ressentir la moindre empathie pour eux. Mon regard n'admire que des combattants libres supportant notre Armée.

Elle retire rapidement ses mains avec un regard fuyant, lorsque Yukikurai évoque son aura. Il lui est difficile de mettre des mots sur ses sentiments tout de suite. Il lui faut contenir ses émotions. L'Ermite risque de la prendre pour une folle. Il peut lire en elle. Trisha voudrait pouvoir le suivre. Mais dit ainsi, cela ne l'exposerait qu'au rejet. Elle n'est qu'une simple Cavalière incapable de protéger un petit village d'une razzia. Ses yeux se baissent.

...


L'ange plonge dans ses pensées. Si elle désire être digne et réparer ses faiblesses, il faut qu'elle donne toute son énergie dans le rêve que désire celui qui la subjugué à ce jour. Elle redresse la tête.

Je veux fonder une section spécialisée dans l'Art du Climat au sein de la Révolution. Le milieu sous-marin n'est pas idéal, l'espace aérien combinera parfaitement avec mes capacités.

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La main de Trisha vient toucher la mienne avec douceur. Préoccupé par l’avenir des esclaves libérés et n’étant pas vraiment réceptif à ce genre signaux, je ne compris pas vraiment ce qu’il y avait derrière ce contact. Cependant, mon corps réagit à cette douceur instinctivement. Elle lui rappela Winter Island et Mira. Instinctivement mon corps produisit une légère aura de froid, apportant une fraîcheur dans laquelle je me sentais bien.

Je crois que ne me rendis même pas compte que je produisais du froid. Lorsque sa main quitta la mienne, seul un léger sentiment de nostalgie restait. Sa réponse à ma dernière question chassa, tous ces sentiments bizarres, pour laisser place à l’excitation.

« C’est vrai que l’art climatique est vraiment quelque chose d’intéressant. Mon ingénieur de bord a récemment appris à s’en servir et c’est impressionnant. Ça fait partie de ces choses qui peuvent faire la différence. Une ou deux personnes maitrisant cet art peuvent faire la différence sur un champ de bataille. »

« En effet, je crois que la maitrise des airs serait quelque chose qui ferait toute la différence. Tu peux compter sur mon support pour réaliser tes projets si tu en as besoin. »


Je ne sais pas pourquoi, mais sa peur d’être abandonnée me frappa. Je suppose qu’elle devait être forte après avoir passer des mois aux mains d’esclavagiste. Je rajoutai alors avec douceur.

« Ce fut un honneur de m’entretenir avec toi. Il faut malheureusement que j’aille voir encore beaucoup d’autre personne. Ne t’en fais pas, tu n’es pas seule. Tu es entourée de camarade ici. Puis nous ne sommes pas encore arrivés au point de séparation, personne ne risque de disparaitre pour le moment. »

Je ponctuai mon intervention par un petit clin d’œil réconfortant.
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Buvant ses paroles, Trisha reste silencieuse masquant une certaine réjouissance aux mots de l'Ermite. Son Art l’impressionne. Malheureusement, il a bien entendu un proche déjà compétent dans la matière. Elle ne pourra rien lui montrer qu'il n'est déjà vu. La Cavalière loupe ainsi une occasion de se rapprocher de celui qu'elle admire. Perdant le reste de son audace, elle ne dit mot hochant simplement la tête en réponse à ce clin d'œil. Trisha le fixe s'éloigner.

Posant sa tête sur ses genoux, encore couverte de sa couche, elle observe le héros de la Révolution avec un faible sourire. Ses douleurs semblent s'être évaporées en cette simple interaction. Elle qui maîtrise la foudre ne pensait pas pouvoir être victime de son coup. Soudain, un poids se vautre sur ses jambes la tirant de force de sa contemplation. Visiblement, prise de cours, il se trouve qu'une sirène à trouver judicieux d'étaler sa queue de poisson sur autrui.

Oupsiiii ! Pardon, pardon, pardon !

La sirène gigote dans sa panique, manquant de gifler Trisha avec ses nageoires. Cependant, le coup traverse la femme-lumière aisément. La maladroite oublie vite son manquement curieusement intrigué par cette capacité. Elle rampe pour toucher le nez de l'ange.

Ooooh ! Tu es lumineuse… c'est la première fois que je vois un ange de lumière !

Son ton et son attitude sont tellement enfantins que Trisha soupire en balayant aimablement la main curieuse.

C'est l'œuvre d'un fruit du Démon, petite…
-Eh je suis très grande !
-Quel âge as-tu ?
-40 ans ! Les sirènes, cela vieillit pas pareil.


L'ange plisse les yeux dubitative, néanmoins, elle ne tient pas à prendre en faux une sirène qui a sûrement dû connaître les affres de l'esclavage. Elle hoche la tête en guise de simple réponse avant de chercher Yukikurai du regard.

Eh ! Ce n'est pas très poli de m'ignorer comme ça.
-Je ne t'ignore pas.
-Quand on dit l'âge, on donne aussi le sien.
-30 ans.
-Oh, tu es toute petite en fait !
-Tu es engagé dans la Révolution ?
-Pas du tout.


Trisha n'a pas l'air de lui en tenir rigueur. Cette créature semble voir le monde d'une manière si différente, elle se surprend de pouvoir la comprendre. Entre ancien esclave, peut-être que les souffrances se communiquent plus aisément.

Tu me demandes pas pourquoi je suis là ? Je suis sûr que tu veux savoir !
-Qu'est ce que tu fais ici?
-Ah. Puisque tu insistes, je vais te raconter mon histoire ! Je suis né dans dans l'île des hommes poissons mais ma famille réuni des explorateurs et diplomates. Si bien que je n'ai jamais vu ma terre natale, enfin si quelques fois mais j'ai que de vagues souvenirs… enfin je crois…
-Est-on obligé de remonter aussi loin?
-Oui ! Sinon, on comprend pas tout… c'est quoi ton petit nom à toi, déjà?
-Trisha.
-Oh, c'est mignon. Dis moi tu mets le lait après ou avant les céréales ?
-Étrange question. Je ne mange pas de céréales.
-Non mais imagine !
-Après.
-Parfait, ce sera Shasha ton surnom à toi. C'est cool, non ? Moi, c'est Rialliana, mais appelle moi Riri. Parce que je mets le lait avant, sinon ce serait Nana, mais cela fait trop cruche.
-...
-Alors, où en étais-je? Ah oui, j'étais toute petite quand on m'a enlevé, ma mère, non ou peut-être mon père, je ne me souviens plus du tout… enfin l'un des deux s'est fait bobo pour essayer de me sauver. Comme j'ai dit cela remonte à loin. Ensuite, le méchant pirate m'a donné à un cosmonaute des montagnes.
-Un cosmonaute des montagnes ?
-Oui, il porte un bocal tout moche sur la tête et marche aussi vite que les escargots.
-Un dragon céleste.
-Mais non. Héhé. Ils n'ont pas d'écailles et ne volent pas. Tu es si naïve, Shasha. C'est trop mimi. Bref, il était tout moche mon cosmonaute. Il m'a mis dans un aquarium et j'ai grandi toute ma vie dedans. Souvent, il y avait des pingouins qui passaient. Ils ne voulaient jamais me parler.
-Des pingouins?
-Tu sais pas ce que c'est ?! Il faut tout t'apprendre à toi. Héhé. Les pingouins sont toujours habillés en noir et blanc, parfois, certains portent des robes quand c'est des filles… ou pas d'ailleurs ? Certains sont un peu foufous. Héhé. Oh, et ils ont toujours l'air sévère en regardant partout. C'est eux qui m'ont mis dans mon aquarium.
-Le Cipher Pol…
-À tes souhaits ! Ne prends pas trop froid, tiens ma couverture.
-...non merci.
-Si tu veux. Je continue. Euh… ah oui les pingouins ne sont pas très amusants, sauf un mais j'y reviendrai… si j'oublie pas. M'enfin, j'étais dans mon aquarium et je m'ennuyais beaucoup. Seuls des petits cosmonautes m'envoyaient parfois des ballons. Mais c'était si rare. Donc je dansais avec l'eau et d'autres amis poissons. Les autres cosmonautes me regardaient danser. Ils venaient plus souvent. En grandissant, j'ai appris que mon cosmonaute à moi me ferait sortir quand j'aurai des jambes pour danser sur la terre ferme aussi. C'est un p'tit cosmonaute qui me l'avait dit. Alors, j'ai continué à danser, même si plus personne ne me regardait. Mes amis poissons m'accompagnaient. Je leur donnait même des cours parfois. Ils étaient si désobéissants…. Enfin peut-être que j'arrivais pas à leur communiquer ma passion. Je rêvais de pouvoir explorer la danse avec des pattes. Certains me disaient même que les jambes étaient une malédiction. En tout cas, un jour, j'ai eu ma trentaine et j'ai eu mes jambes. On ne m'a pas laissé danser. Les pingouins m'ont peinturée le visage et habillé d'un tissu avant que l'on m'emmène dans une salle avec des grandes fenêtres, des mousses rouges et une boîte écarlate. Mon cosmonaute m'a traîné dans la boîte rouge. C'est ici que j'ai perdu mes jambes.


La Cavalière reste silencieuse. Un répulsion interne lui lorsqu'elle écoute cette histoire. Le sentiment d'injustice qu'elle exècre refait surface lui rappelant la raison de son engagement dans l'Armée Révolutionnaire. Serrant les poings, elle laisse l'étrange sirène déballer son récit.

Depuis on m'a remis dans l'aquarium, les autres poissons sortaient plus que moi. J'étais la seule à avoir perdu mes jambes. Il me les a volées. Je me suis senti trés triste. Mais, un jour, mon cosmonaute n'est plus venu voir l'aquarium. Et les pingouins ont soudainement cessé de nous nourrir. Les poissons se battaient entre eux et se sont tous endormis. J'avais très faim et j'étais toute seule. J'ai donc mangé les poissons qui s'offraient à moi. Même endormi, ils étaient très gentils avec moi.

Les yeux de Trisha s'empressent de larmes. Son regard compatissant fixe cette pauvre créature dont la vie misérable à croiser le chemin de la sienne.

Pourquoi tu pleures? J'ai toujours vécu avec mes nageoires. Je peux vivre sans mes jambes, tu sais. Et puis, je compte bien les récupérer.
-Continue.
-Hum… ah… un jour, un Pingouin est venu me voir alors que j'avais mangé tous les poissons. Il avait l'air apeuré au début, mais, en discutant un peu, il m'a fait sortir de l'aquarium. Il me portait dans une cage roulante et il avait l'air très pressé. Il me faisait tout le temps des blagues sur la route. Attends, une très bonne…ah voilà. Un homme est au tribunal pour gourmandise. Il dit au juge : Votre honneur, si vous êtes ce que vous mangez, alors je suis un homme innocent !
-...
-Je vois, tu n'es pas de ce genre d'humour. On avait bien ri à cette époque. Il m'avait embarqué avec lui pour un voyage. C'était mon prince à moi. Sauf qu'arriver à la terre des bulles, mon premier amour a disparu. Je suis sûr qu'il a trouvé une autre sirène avec des jambes séduisantes. J'ai beaucoup pleuré. Mais aujourd'hui, je me suis fait de nouveaux amis.
-Où sont-ils ?
-Bah toi Shasha ! Quelle question. Héhé. Et puis celui que tu aimes regarder. Il est gentil.

Percé à jour, l'ange écarquille les yeux en détournant son regard exprimant une certaine timidité. Elle esquisse un sourire constatant que la légèreté de cette nouvelle connaissance pouvait la faire passe de la colère à la honte en passant par la tristesse.

Je… cela se voit tant que ça ?
-Cela pique même les yeux. Héhé. C'est quoi son nom déjà ?
-Yukikurai.
-Il met le lait avant ou après ?
-Je ne sais pas.
-Je lui demanderai si j'y pense. Dis, tu fais partie des héros cachés toi aussi?
-la Révolution ?
-Oui, c'est ça les héros cachés non?
-On peut le voir comme cela.
-Et tu compte aller où ?
-Là où ma cause m'emportera.
-Oh ! Tu vas suivre ton cœur ! Je veux le suivre aussi ! Je peux venir ?
-Tu veux rejoindre la Révolution?
-Non, je t'aime bien, c'est tout.
-Tu ne devrais pas me suivre dans ce cas. La vie est loin d'être douce dans le combat que je mène. Tu as déjà assez souffert.
-Niiiioonnn ! Je serais un héros caché aussi. Je peux devenir très forte si on m'apprend.

La sirène saute aux bras de Trisha qui n'utilise pas les capacités de son fruit pour esquiver. La Cavalière se sent quelque part touché par son histoire.

S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît !
-Très bien. Mais lâche-moi.
-Tu n'aimes pas les câlins?
-...
-Shasha est trop mignonne ! J'arrête que si tu m'a appelle par mon prénom.
-Rialliana.
-Non, non. C'est pas ça !
-...Riri.
-Ouiii ! Attends je rapproche ma couverture. J'ai jamais eu d'ami ange.
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