Un nouveau souverain pour le Nouvel Ordre Mondial

Dans l'obscurité de la nuit, un étrange cortège se réunit dans un large souterrain dans une cité de South Blue. Des personnalités masquées participent à un genre cérémonial. Dans les échos de messes solennelles, seulement quelques torches éclairs ce lieu de réunion à l’écart des regards indiscrets. Levant le bras en signe de serment, tous scandent finalement une phrase en chœur.

“Nous, les Parfaits de la Loge de la Mer du Sud, jurons devant nos Saints, de préserver ceux travaillant pour la Pureté de l’Humanité. Par la supériorité du sang divin, nous œuvrons tous pour le Nouvel Ordre. Nos vies, nos âmes et nos visages dévoués à notre cause. Les masques de la complaisance de nos institutions peuvent tomber, ici.”

Les membres de cette obscure assemblée se démasquent. Parmi eux, une femme blonde dont le regard blasé semble surprendre le reste des habitutés. Cependant, personne ne dit mot. Elle tient en main un grand grimoire. L’un des leurs montent sur l’estrade, c’est celui que les initiés nomment le Chevalier Commandeur de la Loge de la Mer du Sud.

“Parfaits de la grande Mer du Sud. Bienvenue à la 980e réunion stratégique depuis notre existence. Dans notre observance des initiés, notre loge a malheureusement bien peu pourvu de nouveaux élus en cette année. Nous sommes bien peu pourvu, il faut y remédier. C’est ainsi que je vous ai réuni ici pour établir une campagne de recherche active suivant nos traditions.”

Le Chevalier Commandeur invite ainsi la blonde à s’exprimer. Elle se positionne à ses cotés ouvrant le grimoire. D’une voix monotone, elle s’exprime.

“Suivant les Chroniques de notre Loge, l'étalement de notre influence a subi de grands échecs, ces dernières années. Les prospections à Saint Uréa et Suna Land entrepris, il y a une décennie n’a porté aucun fruit. Le nationalisme et l’influence des Okamas semblent perturber nos recherches.
-Néanmoins les choses ont changé, à présent, à Suna land. Le Colonel qui pactise avec les êtres impurs est mort tué par le Ex-Corsaire Joe Buitag. Une opportunité pour se consentir sur ce lieu défiant l’ordre naturel des choses avec ce village immonde d’homme-poissons. Madame Dubal, Parfaite Elue des Cinq, préparez la Relique de la Guerre.”

La femme ferme le bouquin, avant d’ouvrir un grand coffre celé avec d’autres parfaits partageant son rang. Elle en sort avec précaution un long objet couvert d’un drap blanc. S’agenouillant devant leur chef, la blonde présente l’objet tandis qu’un autre dévoile. Une vieille épée se montre à la lumière vacillante des torches. Le Chevalier Commandeur l’empoigne pour la brandir solennellement.

“Avec comme témoin l’un des Dix Sabres de la Fondation, nous faisons serment de remettre Suna land dans le droit chemin, par la pression ou l’éradication ! Que le Nouvel Ordre écrase les Impurs !”


Capulina vient de terminer la réunion des Parfaits. Elle s’occupe de noter dans les Chroniques de la Loge l’issue de la 980e Réunion des Parfaits. Dans ce sombre bureau, la jeune blonde écrit des lignes avec nonchalance. En refermant le grimoire, elle remarque une étrange lettre dissimulée sous la paperasse. Écarquillant les yeux, elle observe bien vite le sceau du Saint Patron du Nouvel Ordre, Charles Bakugan, Etoile du Sérénissime Gouvernement. Elle l’ouvre avec appréhension pour en lire le contenu. L’agent Tarentule devra rentrer à Marie-joie plus vite que prévu.

Elle était la ! Enfin !

Sur la table ou mes ordonnances viennent de déposer mon petit déjeuner, avec la méticulosité et la parfaite précision que donne une longue habitude et des punitions aussi salutaires que  fréquentes, la lettre est déposée juste en retrait du plateau, sur un support doré comme il sied a l'importance que lui donne le cachet des cinq étoiles qui la scelle.

Une lettre du conseil.

Comme prévu, le sauvetage de Vegapunk s'est avéré décisif et clôture enfin la pénitence de la 102eme, et plus important encore, de mon chemin de croix personnel dont j'aperçois enfin le terme. Après trois ans d'épreuve depuis le désagréable incident de Logue Town, je vais enfin pouvoir revenir en vainqueur à Marijoa et ne plus souffrir des innombrables contrariétés de la vie en campagne. Et ce matin, le déjeuner à un gout de victoire que je savoure longuement avant d'en arriver à l'ouverture du courrier.

Etrange.

Il s'agit bien d'un courrier mais il n'est pas signé des Cinq, seulement paraphé par Saint Bakugan. Et le sceau appliqué sur la signature n'est pas celui de son poste au sein du conseil des cinq étoiles, mais celui de Saint Patron du Nouvel Ordre. C'est une convocation du NOM, une convocation à un Concile Secret et Restreint présidé par le Saint dans la Grande Loge de Marijoa. Pas un retour en grâce officiel alors ? Mais quoi ? Une attaque sur ma position de Gardien de la Loge de Marijoa relatif à mes absences ? Ou complétement autre chose ?

Dans tous les cas il n'y a guère à tergiverser. Le Saint Commande, l'homme obéit.




Dans les rues nocturne de Marijoa, une silhouette masquée et encapuchonnée se hâte sous le dense rideau de pluie qui noie la capitale depuis le début de la soirée, avant de.se glisser avec célérité sous le porche lugubre et menaçant d'un hôtel particulier. Une statue d'ange à l'air sévère, une porte de chêne sombre marqueté de fer, tout indique qu'on a pris soin d'indiquer à l'architecte responsable qu'ici on voulait une entrée à l'air sombre et sérieuse, une porte qui grince, un huis qui claque, et pas un endroit pour accueillir n'importe quel livreur avec une sonnette qui fait ding.

La silhouette s'empare du crane de bronze qui sert de heurtoir avant de frapper au battant selon un code complexe, provoquant immédiatement l'ouverture du judas grillagé juste au dessus et l'apparition d'un œil méfiant.

- Pour qui manie la hache, tous les suppliants font la même taille.
- Mais nombre de seigneurs grisonnants vont tristement vers les hommes sans maître.
- Et on sait combien il est difficile d'attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout lorsqu'il n'y est pas.
- Celui qui se lève tard ne voit jamais la tortue se brosser les dents le matin.
- Quoi ?
- Celui qui se lève tard ne voit jamais la tortue se brosser les dents le matin.
- Euh. Vous êtes sur ? Ce n'est pas plutôt qu'on ne peut pas marcher deux fois sur les testicules d'un aveugle ?
- Ah non non, je regrette, c'est la tortue qui se brosse les dents.
- Et l'homme poisson en cage ?
- Comment ça ?
- Il devrait tout ignorer des profondeurs abyssales en fait.
- Oh ! L'homme poisson en cage ! Vous cherchez les Frères du Nouvel Ordre Mondial ! Trois portes plus loin.
- Mais vous êtes qui vous ?
- On est les Frères Illuminés du Nouvel Ordre Radieux.
- Oh ? Merci quand même
- A vot'service.

Quelques maison plus loin, la silhouette trempée trouve effectivement un autre porche visiblement dessiné par le même architecte, et s'empresse de recommencer la séquence de coups.

- Oui ?
- Bon, ne trainons pas... Pour qui manie la hache, tous les suppliants font la même taille.
- Mais nombre de seigneurs grisonnants vont tristement vers les hommes sans maître.
- Et on sait combien il est difficile d'attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout lorsqu'il n'y est pas.
- Tout aussi difficile que de marcher deux fois sur les testicules d'un aveugle
- L'homme poisson en cage ignore tout des profondeurs abyssales. Vous savez qu'il pleut des cordes la dehors ?
- Oui.
- Alors laissez moi rentrer !
- Attendez, vos profondeurs la, vous avez dit Abyssales ou Habitables ?
- Des profondeurs abyssales, ça veut dire qu'elles sont profondes ! Enfin Frère Portier, c'est moi !
- C'est parce qu'avec la pluie j'ai cru entendre habitables...
- Elles sont abyssales ces putains de profondeurs ! C'est évident non ? Qui voudrait habiter la bas ?!
- Vous êtes bien sur que c'était Abyssal alors ?
- Ouvrez cette porte !
- Bon bon d'accord, le prenez pas comme ça...

Quittant enfin la rue, la silhouette dégoulinante de flotte se rue dans la porte qui s'ouvre et se referme juste après dans un grincement tragique tout à fait satisfaisant.

- Les autres sont déjà la et vous attendent pour ouvrir la missive de notre Saint Patron.
- Vous avez une serviette ? Ma toge est complétement trempée...

Si rendre service aux dragons célestes étaient toujours un honneur pour la jeune agente, elle devait avouer que rapporter un Fruit du Démon à l’une d’elle alors même que peu de temps auparavant venait d’éclater un conflit entre deux saintes autour du sujet, forçant une des 5 étoiles à prendre partie, ne la mettait guère en confiant. Mais elle se contentait de se rassurer, haussant les épaules, en se disant qu’elle n’avait fait qu’obéir au directive de la Sainte Neetush, et qu’il serait bien indiscret de sa part de remettre en question quelconque ordre de ces entités sages et divines.

Et en parlant d’entité sage et divine, alors même qu’elle s'apprêtait à repartir pour le nouveau monde, retrouvé la 888 ème dans laquelle elle faisait presque garde permanente tant sa dernière mission lui exigeait de se transformer en pseudo agent du Cipher Pol 4, elle retrouvait, glissé sous la porte de son logement temporaire, un de ces missives qu’elle n’aimait que rarement. La dépliant avec curiosité, elle observait pour une nouvelle fois le seau du Nouvel Ordre Mondial. Son attention était acquise alors qu’elle lisait la convocation de cette confrérie secrète, un des derniers vestiges de ses rares activités père fille.

Depuis la mort de l’amiral Tetsuda, elle n’avait pas été rappelée pour une quelconque mission, commençant même à se demander si sa présence dans l’ordre, elle ne devait qu’à la haute place de son paternel. Mais maintenant, ses doutes semblaient s’être envolés et avec derrière eux, une impatience naissante prenait place.


Lesquels choisis étaient regroupés dans une salle sombre, aux murs de pierre et éclairés à la simple torche. Sûrement une volonté de donner un côté mystérieux à cette convocation en plus d’installer efficacement une ambiance de complot. Et Ada savait bien ce que ce genre de cadre induisait : quelqu’un allait mourir bientôt.

Et s'était aligné au côté de quatre autres membres, dont les masques marqués de leur rang lui laissaient comprendre qu’elle était surement dans les moins gradés du groupe, qu’elle attendait patiemment qu’intervienne le Saint Patron pour enfin lui annoncer la raison officielle de la convocation.

Et tout autour d’eux, d’autres membres prenant part aux échanges, surement pour acter les ordres bientôt donnés et sous quelques un se dessinait une légère flaque d’eau, signe de la pluie battante dehors et du temps qui s’écoulait à attendre patiemment la suite.

Repéré une première fois lors de sa période de formation d'agent de terrain, l'agent Wolt fut coopté une seconde fois par l'agent Delta, un vétéran renommé au sein du Cipher Pol Deux. Ainsi, il était ainsi entré dans le très mystérieux Nouvel Ordre Mondial. L'espion aux allures glaciales comme les monts gelés de l'Archipel Sanderr, n'avait que pour seul projet d'accomplir les missions qui lui étaient transmises. Son apprentissage avait été long, son statut de "vieux" lui donna un peu de fil à retordre et il passa trois longues années avant d'être promu agent de troisième catégorie. 

Or, pendant ces trois années, l'un de ses instructeurs décela en Wolt ce qui plaisait tout particulièrement au Gouvernement Mondial : l'obéissance absolue et l'apathie. Car oui, son passé avait fait du blond un homme dénué de sentiments, vide de l'intérieur et entière dévoué aux plus hautes instances. Alors, il le sonda et découvrit, au fil des mois, que l'espion en devenir ne portait pas les autres espèces de l'humanité dans son cœur. Il le pris alors quelque peu sous son aile, lui transmettant ses idéaux. Il ne s'agissait pas d'un lavage de cerveau, mais plutôt d'une révélation des véritables ressentis de l'ex-bureaucrate.

Il fut ainsi initié aux dogmes du NOM et devint un Eveillé de la Loge de la Mer de l'Ouest. Après sa promotion d'agent de terrain, il rencontra Delta et son adhésion aux valeurs et préceptes du groupuscule se renforcèrent. Il devint rapidement apprentis, puis Compagnon Eveillé. Son parcours était tout ce qui pouvait sembler le plus banal, d'un agent du Cipher Pol, jusqu'à très récemment. 

Sa carrière avait connu une récente accélération, fulgurante comme certains le disaient déjà dans les bureaux. Il avait agit sur plusieurs îles de West Blue, avait démantelé un trafic de Dance Powder, puis avait mené une importante mission sur Hinu Town avant d'enchaîner avec la mise en place d'un trafic d'esclaves depuis Kanokuni, pour le compte de sa Sainteté Cassandra Yonesku elle-même. Autant de belles lignes sur un curriculum vitae qui, à n'en pas douter, allaient mener à une prochaine promotion. 
Mais ce ne fut pas sur ce plan-ci que la surprise se présenta.

Elle pris la forme d'une lettre, cachetée du sceau secret du Nouvel Ordre Mondial. A sa lecture, l'agent Wolt cru à une blague, mais reconnu la signature du Saint Patron Charles Bakugan, l'une des étoiles régissant le monde. Alors, bien qu'il ne comprenait pas pourquoi il avait été appelé, il se rendit sur Marie-Joie, répondant à l'honneur qui lui était fait.

Le jour indiqué sur la missive, il se trouvait dans une pièce secrète, encapuchonné et masqué comme le voulait la coutume. Son rang, celui de Compagnon Eveillé était indiqué sur son masque noire, il ne faisait pas le fier. Il n'était pas dupe, il était le moins gradé et de loin dans cette assemblée restreinte. Tous attendaient que le Saint Patron n'entre et fasse valoir son autorité sur les membres présents. Comme rarement, Wolt était stressé, ne sachant pas ce qui allait en être, d'autant qu'il ne comprenait pas pourquoi lui, pourquoi un Compagnon Eveillé avait été appelé. Autant de questions qui se bousculaient dans sa tête, son cœur battait la chamade lorsqu'il entendit des pas venant d'un couloir adjacent. La pièce éclairée par de simples torches donnait une ambiance très cérémonielle, qui n'arrangeait en rien l'appréhension de l'agent.

Que me veut le destin ? Se demandait-il...

Éléonore, élégamment vêtue en tenue civile mais toujours empreinte d'une certaine rigueur, se trouve dans le salon d'Edmond Nelseen. L’atmosphère était calme et chaleureuse, contrastant avec les échos plus sombres de leur vie professionnelle. Le café était servi dans des tasses en porcelaine fine, et des assiettes de snacks raffinés—des petits fours et des biscuits faits maison—étaient disposées sur la table basse. Le mobilier du salon était classique, avec des fauteuils en cuir sombre et des tableaux évoquant des scènes de batailles anciennes, témoignant du goût d'Edmond pour l’histoire et la tradition. Edmond, dans un fauteuil en cuir usé mais confortable, est légèrement voûté mais affiche une prestance respectable. Son regard était perçant, marqué par les épreuves et les déceptions qu'il a vécues. À ses côtés, Antoine, son fils illégitime, était assis sur un canapé. Il était plus jeune que Éléonore de quelques années, avec une attitude plus détendue et une curiosité piquée, mais discrète par la présence de sa cousine. Le contraste entre la rigueur d’Edmond et la décontraction d’Antoine était évidente, créant une dynamique intéressante dans la conversation. Surtout que le scientifique se montrait identique à son paternel dès qu’il quittait sa présence.

Éléonore prit une gorgée de son café, savourant le moment de tranquillité. Elle était attentive aux échanges, son regard balayant occasionnellement la pièce où des photos de famille et des souvenirs d’antan se mélangent avec des artefacts militaires. Alors qu'ils discutaient de la vie quotidienne et des nouvelles récentes, Edmond, d'une voix grave mais délibérée, aborda une question qui sembla surgir de ses réflexions profondes :

‘’Que pensez-vous des Mink ou les autres races qui rejoignent nos rangs ?’’

Il posa cette question avec une gravité mesurée, cherchant à comprendre les sentiments de sa nièce vis-à-vis de ce sujet délicat. Ses yeux cherchaient une réponse qui reflétai les valeurs et les convictions qu'il espéra partager avec elle. Antoine, intrigué par le sujet, tourna la tête vers Éléonore, attendant sa réponse avec une curiosité teintée de respect pour son statut militaire. Même si elle avait rejoint la famille il y avait peu, du moins retrouver, elle avait gravi rapidement l’échelon et réussi des faits d’actions que beaucoup ne pouvait que rêvés de faire. Éléonore prit un moment pour réfléchir avant de répondre. Elle sait que sa réponse devra être nuancée, reflet de ses convictions personnelles. Éléonore posa sa tasse de café sur la table avec une délicatesse réfléchie. Le silence qui suivit la question d’Edmond semblait envelopper la pièce d’une certaine tension, malgré le confort apparent des lieux. Elle chercha ses mots avec soin, consciente de l'importance du sujet en jeu.

‘’Vous savez, on ne peut pas ignorer le fait que l'inclusion des Mink dans nos rangs est un sujet qui divise, même parmi ceux qui partagent nos idéaux. D’un côté, leur intégration peut être perçue comme une dilution de notre mission, une contamination de notre vision de l’ordre et de la pureté. De l’autre, il y a cette réalité pragmatique : certains Mink, comme tous les individus, ont prouvé leur loyauté et leur dévouement envers la cause du Gouvernement.’’

Elle marqua une pause, observant la réaction d’Edmond et d’Antoine. Edmond, les sourcils légèrement froncés, semblait attentif, cherchant peut-être à déceler la sincérité dans les paroles de sa nièce. Antoine semblait absorber les paroles avec une curiosité moins marquée.

‘’Personnellement,’’ continua Éléonore, ‘’je pense que chaque individu, qu'il soit Mink ou humain, devrait être jugé sur ses actions et son engagement. Nous avons des ennemis bien plus dangereux que les différences entre nos membres… Cependant, j’ai toujours été terriblement déçu par ceux-ci, et l’un deux est une preuve flagrante du favoritisme mal placer de notre Gm entre les mains de certaines personnes… J’attends d’ailleurs toujours l’exploit qui qualifierait le renard de son poste de Vice-Amiral…’’

Edmond écoutait attentivement, les yeux fixés sur sa nièce avec une expression pensive et une lueur heureuse. Il semblait apprécier la nuance de sa réponse.

‘’Je comprends ton point de vue, Éléonore,'' dit-il finalement, sa voix empreinte d’une gravité réfléchie. ‘’Je dois dire que je n’ai jamais porter au sein de mon cœur les autres races. Certains sont complètement incompétente et ne rende pas justice à notre Gouvernement. ‘’

Antoine, brisant le silence après un moment de réflexion, ajouta avec un sourire discret :

‘’Ce qui est certain, c’est que la loyauté et l’engagement ne sont pas aussi important de la part des autres races… Combien de fois je me suis retrouver à travailler avec un mink incompétents… Et je crois que les pires sont les hommes-poissons.’’

Éléonore hocha la tête en accord, elle laissa un léger rire s’échapper.

‘’Tout à fait, au moins j’ai été changeuse, je me suis retrouvé à principalement travailler avec les miens…’’ Souffle la blanche et reprenant sa tasse et un biscuit.

Le reste de la conversation continua sur des sujets plus légers, mais la question posée par Edmond avait laissé une empreinte durable sur chacun des convives. Les réflexions sur l'intégration des Mink dans leurs rangs demeuraient présentes dans l’esprit d’Éléonore. Finalement, Edmond fit signe à un serviteur. Le serviteur, portant un plateau d'argent élégant, déposa délicatement les deux lettres scellées devant Éléonore et Antoine. Edmond fit un geste invitant ses invités à les ouvrir. Éléonore observa attentivement, ses yeux se posant sur les sceaux mystérieux qui scellaient les enveloppes. Le motif sur le sceau était inconnu pour elle, mais Antoine, dont le visage s’était détendu en reconnaissant l’emblème, semblait savoir exactement de quoi il s’agissait.

Antoine attrapa une des enveloppes avec empressement, son regard passant d'Edmond à Éléonore. La tension palpable dans l'air accentuait la curiosité d’Éléonore. Sans perdre de temps, il déchira l'enveloppe et en sortit une lettre soigneusement pliée. Ses yeux parcouraient rapidement le contenu tandis qu'un soupir de soulagement s'échappait de ses lèvres. Edmond, observant le soulagement de son fils, énonça d’une voix mesurée :

‘’Ces lettres sont des convocations officielles. Nous avons reçu des instructions de la part du Nouvel Ordre, en rapport avec les récentes évolutions au sein de notre organisation.’’

Éléonore, intriguée par les révélations potentielles de ces lettres, se tourna vers son oncle.

‘’Que disent-elles exactement ?’’ demanda-t-elle, ses yeux fixés sur Edmond et Antoine.

Antoine, encore en train de lire la lettre, murmura :

‘’La mienne confirme ma promotion au rang de Compagnon Éveillé. C’est une grande avancée, et je dois me préparer pour une mission importante assignée par le Nouvel Ordre.’’

Il posa la lettre sur la table et sourit, visiblement satisfait de la nouvelle. Edmond hocha la tête, le regard d’Éléonore passant de l’une à l’autre des lettres.

''Et toi, Éléonore ?'' demanda-t-il, sa voix teintée de curiosité.

Éléonore prit l’autre enveloppe avec une légère hésitation. Elle décacheta le sceau et déroula la lettre avec soin, ses yeux se posant sur le texte avec une concentration soutenue. La lettre mentionnait une convocation spéciale au Concile Secret du Nouvel Ordre, une réunion à laquelle elle devait assister en tant qu'Apprenti Élu de Edmond. Les instructions détaillaient également un devoir de préparation et de discrétion absolue avant la réunion. Éléonore leva les yeux, un mélange d’excitation et de préoccupation dans le regard.

‘’Il semble que j’ai été convoquée pour une réunion spéciale au Concile Secret. C’est un honneur, mais aussi une grande responsabilité. Je suppose que cela signifie que des événements importants se profilent à l’horizon ?’’

Edmond, en entendant ces nouvelles, fit un geste encourageant.

‘’Félicitations, Éléonore. Je suis heureux de voir que ma recommandation a été accepté.’’

Antoine, ajouta en retrouvant son sérieux habituel :

‘’Il semble que nous allons tous être bien occupés dans les semaines à venir. Le Nouvel Ordre a des plans ambitieux, et nous avons chacun un rôle à jouer dans leur réalisation. Tu y trouveras ta place comme j’ai trouvé la mienne.’’

Éléonore hocha la tête, un demi-sourire se dessinant sur ses lèvres.

‘’Nous verrons bien, commençons par le début.’’ Dit-elle simplement en avalant la bouché de pâtisserie.

La conversation se poursuivit sur les détails logistiques et les préparatifs nécessaires pour la convocation à venir…

Installé autour d'une table dans un lieu secret à l'abri des regards, les invités se sont réunis. Capulina prend la parole quand le dernier pointe enfin le bout de son nez.

“Nous sommes au complet. Je suppose que je dois préparer la relique de la Conjuration.”

Suivant un protocole secret, Capulina, gardienne de reliques à apporter avec elle un encençoire doré. Selon ce que la jeune femme en savait, cette relique n'est utilisé que pour initier des rites d'exception. En réalité, elle a toujours servit pour ce genre d'occasion. Le véritable nom de la relique n'est connu que par le Saint Patron. Enfumant ainsi d'une forte odeur la pièce, Capulina fait des mouvements de balancier très lent comme le stipule les règles de l'utilisation de cet artefact.
Au centre de la table, il y a une boîte noire revêtu d'un tissu de velours. Il y est inscrit de simples mots que la Parfaite Élue des Cinq lit à haute voix.

“Que les Parfaits brisent le sceau.”

La boîte possède trois serrures pour trois clés distinctes. Celle du Chevalier Commandeur, la clé de la Suprematie, celle du Parfait élu des Cinqs, la clé de la Perfection, celle de l'écuyer du Ciel, la clé du Dévouement. Chacun rempli sont rôles pour ouvrir la boîte. Il se révèle au groupe etrange une enveloppe rouge avec l'emblème des Chevaliers Commandeurs,  un vieux rouleau y est disposé avec le symbole des Parfaits élus des Cinqs et une dague gravée avec le signe des Écuyers du Ciel. La gardienne des reliques s'empare d'abord délicatement pour le lire avec un ton solennel.

“Par le seau du trés Saint Patron, notre réunion ici est un pacte qui nous uni dans le secret les plus intimes du Nouvel Ordre. Par ce rite, nous confirmons devenir les gardiens du Intrigues Célestes. Nous jurons d'agir dans les bonnes volontés des plus grands et dans des plus divins. Des volontés qui ne doivent être révélé pour l'integrité de nos rangs, mais dont la réalisation est nécessaire pour notre pérennité. Nous nous sacrifions dans l'obscurité pour la lumière de nos idéaux. Nous porterons l'étendard de la Croisade des ombres pour defendre la Pureté dans un monde impure.”

Capulina redresse ainsi la tête.

“Adoubé par le Ciel noir, nous sommes les Conspirateurs.”

Elle prend un instant de silence avant de reprendre.

“Les Conspirateurs n'ont pas de masque. Ils partagent le même destin. L'ordre de Révélation appartient au Conspirateur le plus éminent.”

Inclinant sa tête vers celui portant le masque le plus prestigieux de cette petite assemblée, la femme l'invite à prendre connaissance de son enveloppe.

“Chevalier Commandeur, je vous prie.”

- Que tombent les masques.

Et en commençant par le moins gradé, chacun des participants retire lentement son masque et le pose devant lui.

Révélant trois agents du Cipher Pol et deux officiers de la marine d'élite.

Plutôt une bonne équipe pour une conspiration.

- Je constate avec un certain plaisir que les rangs du Nouvel Ordre n'attirent toujours que les meilleurs...

En ma qualité de Chevalier Commandeur, je connais les noms et les fonctions des agents qui viennent de se dévoiler. Et mes contacts au Cipher Pol m'ont permis d'apprécier leur qualité. Il est évidemment inutile de se demander si eux me connaissent, et je fais confiance a leur efficacité pour qu'ils se reconnaissent entre eux. Hum... Non, la seule qui doit étire un peu perdue est la commandante Nelseen, qui ne doit identifier que moi. C'est aussi bien. Sa famille est un des piliers du Nouvel Ordre depuis bien longtemps, et la lier a moi ne pourra que m'être utile.

- Je vais maintenant ouvrir et lire la missive que nous a fait parvenir le Saint Patron.

Avec le respect et les précautions qu'imposent la manipulation d'une lettre certainement écrite et signée de la main même du saint patron de l'ordre, membre des cinq étoiles et plus brillante constellation parmi les Dragons celestes, je découpe les sceaux de cire qui scellent l'enveloppe, extrait la lettre et la déplie soigneusement avant de la parcourir du regard.

Parfait, c'est parfait !

Chers Ninjas frères et sœurs jurés du Nouvel Ordre.

Par cette lettre je vous informe que notre très Saint Ordre est victime de la plus odieuse des trahisons !

Nous avons élevé, nourri et protégé au sein de notre ordre un serpent qui tente maintenant de nous empoisonner !

Et comme l'on n'est jamais trahi que par ceux qui nous sont les plus proches, le traitre n'est autre que celui que j'ai moi même nommé Prince Souverain du Nouvel Ordre, le Vice Amiral Francis Blake ! La vile Ordure

Pour une faute de cette ampleur, nulle châtiment régulier ne saurait nous protéger, et toute intervention visible nous plongerait dans la honte et le déshonneur. Il n'y a qu'une seule sanction à appliquer au coupable, la mort ! Une mort rapide, efficace, définitive.

Et cette mort, c'est vous cinq que j'ai choisi pour la donner. Vous êtes les fidèles que j'ai désigné pour accomplir ma vengeance ! Mes lames que je vais plonger dans son sang ! Mes mains se serrant sur son cou !

Accomplissez cette mission et le NOM vous auréolera de toute sa gloire. Échouez et

C.B

Dans la pièce, les échos des paroles de Saint Charles Bakudan s'estompent lentement pendant que tous les conspirateurs réfléchissent aux implications de cette mission. Une tache difficile oui. Risquée aussi, mortellement risquée oui. Mais des gains inestimables aussi...

- Moi. Jakku Kattar, Chevalier Commandeur de la Grande Loge de Marijoa, je jure d'accomplir la tache que m'a confié le Saint Patron du Nouvel Ordre...

Et, utilisant le coupe papier prévu à cet effet, je m'entaille légèrement le pouce pour parapher d'une empreinte sanglante la lettre de mission du Saint. Avant de la faire glisser vers mes collègues conspirateurs.

Quoi de mieux qu'un pacte de sang avant d'aller en faire couler ?

Et la lettre est tendue à l’agent Viper qui l’attrapait des deux mains avant de remercier d’un signe de tête respectueux le chevalier commandeur. Et ici, dans cette pièce, aucun visage ne lui était inconnu, même si certain était plus lointain dans son esprit que d’autres, où bien simplement des photos sur des dossiers aperçus un moment dans sa carrière. Serait-elle capable de remettre un nom sur tous ceux présents ? En dehors du Colonel d’Elite Kattar et de la désagréable Agent Tarentule, sûrement pas. Mais elle n’était pas là pour ça non plus.

- “Moi. Ada Kindachi, Ecuyère du Ciel de la Loge de la Terre Sainte, je jure d'accomplir la tâche que m'a confiée le Saint Patron du Nouvel Ordre.”

Et alors qu’elle s’entaillait le doigt du bout de la lame, elle venait poser son sang et son empreinte à côté de ceux du Colonel d'Élite pour sceller, en plus des mots, son implication dans l’affaire qu’on leur avait confiée.

En attendant l’ouvrage au suivant, Ada ne pouvait s'empêcher de penser à son père. Cette homme qui avait occupé la place de Prince souverain avant de la laisser à sa mort au Vice-Amiral Blake. Surement que tout cela était bien trop prématuré. En même temps, l’égo de l’homme était connu bien au-delà du Nouvel Ordre Mondial et cela n’avait semblé étonné personne lorsque la lettre du Saint Patron demandant son exécution fut lu par le chevalier commandeur. Il était même étrange de sentir dans cette ambiance de complot, comme une impatience latente à l’action. Il s’agissait bien d'exécuter un membre même du gouvernement au profit d’un autre, en suivant des enseignements autres. Mais le NOM, n’était-ce pas le gouvernement mondial aussi ? Pouvait-on vraiment leur reprocher d’obéir au Saint Patron, dont tous pouvaient deviner l’importance hiérarchique sans connaître son nom ? Après tout, feu l’Amiral Tetsuda se plaisait à surnommer le NOM comme “la véritable marine”. Une pensée qui fit sourire Ada alors qu’elle se redressait bien droite en attendant que tous prêtent serment.

Autant de grands noms autour de cette table, que fais-je ici ? L'agent Wolt ne parvenait pas réellement à se sentir légitime à la place qu'il tenait dans cette réunion des plus secrète. 

Autour de lui, l'illustre Colonel d'Elite aux commandes de l'intrépide 102ème division, Eléonore Nelseen, Commandante d'Elite avec des hauts faits d'armes, mais également Ada Kindachi, fille de l'Amiral qui était la terreur des pirates, ainsi que la non moins célèbre agente Tarentule, connue pour son caractère des plus atypiques. En évitant le sujet des rangs des différents protagonistes aux seins des diverses branches du Gouvernement Mondial, leur place au sein du NOM questionnait encore une fois l'espion. Lui qui n'était agent du Cipher Pol Deux depuis moins d'une année et coopté depuis peu, se voyait assis aux côtés d'Ecuyère du Ciel, de Chevalier Commandeur et autres gradés de l'organisation. 

- Moi. Wolt Hender, Compagnon Eveillé de la Loge de la Mer de l'Ouest, je jure d'accomplir la tâche que m'a confiée le Saint Patron du Nouvel Ordre, ces mots venaient de sortir automatiquement de sa bouche, sans qu'il n'y pense.

L'ex-bureaucrate avait presque honte, aux côtés de ces références, mais il tenait son rang. Depuis qu'il s'était donné corps et âme au service du Gouvernement Mondial, il avait maintes fois nié ses ressentis. La gêne, la honte, le dégoût, il avait tût ces éléments qui le "parasitaient" dans l'accomplissement de son travail. La mort de tous ceux qu'il avait un jour aimé lui facilitât la tâche, mais parfois, selon les circonstances, quelques relents d'humanité refaisaient surface. Ce doute, cette conviction qu'il était un imposteur au cœur de cette conspiration en était l'expression. Il cherchait du regard, croisant alors celui du Colonel Kattar, deux yeux froids qui lui glacèrent le dos. Il avait en face de lui un homme qui dégageait quelque chose de différent. Ce n'était pas de la froideur comme de la glace, neutre et immuable, non. Il avait l'impression de voir le fil d'une épée, un sabre luisant dans l'air glacé pouvant tout fendre jusqu'à la volonté d'un homme. Un fer givré, devenu brûlant par la morsure du froid. Devant tant de prestance, il ne pouvait que s'incliner. 

L'espion voyait alors une sorte de fossé, un gouffre creusé entre lui et les ses confrères. Un gouffre qu'il se mit alors en tête de combler. Non pas par orgueil, ni par envie, mais parce qu'il souhaitait être capable de répondre aux attentes du Gouvernement Mondial, comme eux étaient capable de le faire. 

Devoir éliminer un Vice-Amiral ? Tel était l'ordre qu'on lui avait confié, alors il allait s'exécuter, quoi qu'il lui en coûte.