Ce jour là, et pour la troisième fois de la semaine, je me retrouvais à nouveau dans le froid glacial de la forêt, la neige jusqu'aux chevilles, en train de traquer. Trois familles avaient chacune donné naissance à un nouveau né, et si les trois bambins ne raffolaient pas de ragoûts de lapin géant ou de gigots d'ours, les membres du clan avaient trouvé le prétexte parfait pour festoyer et vivre dans l'irresponsabilité pendant au moins la moitié du mois à venir. Les chasseurs adultes étant beaucoup trop occupés à parler à leur réflexion dans l'alcool renversé et à se rétamer à la moindre marche, j'avais été chargé de subvenir au clan autant que possible. Je m'en étais pris à une famille d'ours randonneurs les deux derniers jours, mais je soupçonne ces derniers d'avoir compris le danger que je représentais, et que ma fausse démarche nonchalante ne les bernerait pas une énième fois.
C'est ainsi que je me retrouvais à traquer une meute de lapins géants. J'avais beau être équipé d'une tenue adaptée aux conditions météorologiques désastreuses, cette dernière ne protégeait nullement des branches de pins fouettant tout autour d'eux, enragées par la tempête de neige qui durait depuis quelques semaines maintenant. C'était la saison, personne n'était surpris dans le clan, mais il fallait avouer que c'était un sacré manque de chance que je sois contraint de sortir aussi fréquemment lors de cette période. Cela rendait également la chasse plus compliquée ; une visibilité réduite, des traces de pattes très éphémères et le vent assourdissant m'handicapait encore plus que ma condition de borgne ne le faisait déjà. Sans parler de l'impossibilité de se servir d'un arc, raison pour laquelle je m'étais armé d'une lance de chasse classique.
Si la poursuite des rongeurs se faisait compliquée, je me souvenais, à force de chasser, dans quelle zone ils avaient tendance à se regrouper par un tel temps, un petit renfoncement dans un relief de roche, à l'abri du vent et de la neige. Je rampais à travers les buissons, ayant une vue dégagée sur leur foyer, immaculé de toute végétation, telle une minuscule plaine. On aurait presque envie de sauter dans cet amas de fourrure blanche, blottis les uns contre les autres. Mais la taille de leur quenottes dissuaderait n'importe lequel des idiots. Je restai au niveau de la lisière de la forêt, et à l'aide des affaires emportées dans mon sac je creusai un trou, recouvert d'une fine couche de feuilles disposées sur un filet. Il y avait suffisamment de place pour capturer quatre ou cinq jeunes lapins géants. Contournant discrètement le lieu de repos des rongeurs, il était maintenant temps de réveiller tous ces squatteurs pour qu'ils se précipitent en direction du piège installé.
C'est ainsi que je me retrouvais à traquer une meute de lapins géants. J'avais beau être équipé d'une tenue adaptée aux conditions météorologiques désastreuses, cette dernière ne protégeait nullement des branches de pins fouettant tout autour d'eux, enragées par la tempête de neige qui durait depuis quelques semaines maintenant. C'était la saison, personne n'était surpris dans le clan, mais il fallait avouer que c'était un sacré manque de chance que je sois contraint de sortir aussi fréquemment lors de cette période. Cela rendait également la chasse plus compliquée ; une visibilité réduite, des traces de pattes très éphémères et le vent assourdissant m'handicapait encore plus que ma condition de borgne ne le faisait déjà. Sans parler de l'impossibilité de se servir d'un arc, raison pour laquelle je m'étais armé d'une lance de chasse classique.
Si la poursuite des rongeurs se faisait compliquée, je me souvenais, à force de chasser, dans quelle zone ils avaient tendance à se regrouper par un tel temps, un petit renfoncement dans un relief de roche, à l'abri du vent et de la neige. Je rampais à travers les buissons, ayant une vue dégagée sur leur foyer, immaculé de toute végétation, telle une minuscule plaine. On aurait presque envie de sauter dans cet amas de fourrure blanche, blottis les uns contre les autres. Mais la taille de leur quenottes dissuaderait n'importe lequel des idiots. Je restai au niveau de la lisière de la forêt, et à l'aide des affaires emportées dans mon sac je creusai un trou, recouvert d'une fine couche de feuilles disposées sur un filet. Il y avait suffisamment de place pour capturer quatre ou cinq jeunes lapins géants. Contournant discrètement le lieu de repos des rongeurs, il était maintenant temps de réveiller tous ces squatteurs pour qu'ils se précipitent en direction du piège installé.