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Les Kindachi n'échouent jamais

L’ordre de départ avait été donné et rapidement, les marines de la 888ème s’étaient mis en activité pour regrouper leur affaire, faire apprêter des bateaux et commencer à charger ce dont ils avaient besoin pour rejoindre l’île abritant le QG de La Cabale. Une hâte qui avait complément transformer le paysage de la Base du G-5 par une immense fourmilière grouillante prête à partir en guerre. Car cette fois, cela n’était pas de l’infiltration qui les attendait. Il restait certes peu de tête à ce groupuscule que la 888ème avait longtemps traqué mais il avait conservé la plus importante. Celle qu’il était nécessaire de couper pour faire tomber les autres du corps : leur boss, chef et leader.

Et Ada ferait partie elle aussi du voyage. Les choses s’étaient rapidement accélérées. Pandore savait que l’agent du Cipher Pol la surveillait mais en plus de ça, elle l’avait menacé à demi-mot. Alors l’agent Viper ne savait plus vraiment à quoi s’attendre de la suite et rangeait ses affaires entre coupé de moment de réflexion, le regard dans la vide. Abandonner cette mission était bien plus simple qu’elle ne voulait s’en convaincre. Depuis la résurrection de la Colonelle d’Elite, Ada ressentait une véritable angoisse à l’idée de se retrouver seule avec elle. Pour une raison qu’elle n’expliquait pas, Pandore avait changé. La mort, la trahison de certains de ses hommes, l’impression de n’avoir été qu’un pion de La Cabale pendant tout ce temps. Beaucoup de choses devait travailler la marine mais la Kindachi n’aurait jamais cru qu’elle y répondrait simplement par une violence crue et sauvage. Et elle ne pouvait également ignorer l'ambiance pesante en sa présence. Cependant, il n’était pas encore le temps de tout arrêter si prêt du but. La Cabale n’était pas loin d’être défaite, et Pandore semblait avoir fini de cacher des choses. Une discussion une fois rentrée s’imposerait.

Zippant son sac et le jetant sur son épaule, Ada se tourna pour tendre la main vers le paquet de cigarette posé sur une table. Une hésitation la prit. Elle n’avait jamais eu besoin de fumer pour l’aider à se détendre. Elle avait toujours réussi à passer outre ce qu’elle voyait et vivait au sein du Cipher Pol. Mais maintenant, elle sentait qu’elle avait besoin d’aide. Même si cela n’était qu’une béquille. Une béquille devenue obligatoire. Sa main tremblante devant le paquet ne put s’arrêter que lorsqu’elle finit par serrer ses doigts autour. Elle se sentait plus faible devant ce fait qu’elle ne l’avait jamais été. Mais elle aurait le temps de régler ce problème plus tard.

- “Tu repars déjà Viper ?” Demanda une voix irritante mais pas inconnue pour l’agent.
- “Ma mission n’est pas terminée, Agent Ibis. On m’attend.”

Pendant quelques secondes, leurs regards se croisaient. Et dans des secondes de silence, les deux femmes se jaugeaient. L’agent Ibis avait longtemps été une des supérieurs d’Ada sur cette mission de surveillance et d’investigation de la Colonel d'Élite Pandore. Mais la Kindachi n’était pas dupe, elle savait que sa collègue voulait cette mission depuis le début. Et rester à la base du G-5, superviser la fille de l’ex amiral, en attendant sagement pour se contenter de lui transmettre les ordres de mission, cela devait l'engager au plus haut point. Cependant, au Cipher Pol, les gens étaient loin des grosses brutes de la marine. Ici, lorsqu’on voulait se débarrasser de quelqu’un, on était fourbe, vicieux, insidieux. On abaissait chaque réussite, et surtout, on frappait à chaque échec.

- “Il semblerait que la précédente mission sur Parisse ne se soit pas bien passée. Heureusement que Papa n’est plus là pour servir. N’est-ce pas ?”

La “dureté” dont faisait preuve l’Amiral Tetsuda envers ses enfants n’étaient pas un secret caché de la famille. Cela était su, se répandant entre les divisions au près des commères comme une traînée de poudre au vent. Mais les deux enfants Kindachi n’en avaient jamais discuté avec qui que ce soit, tout comme personne n’osait jamais leur en parler. Un tabou, glissé sous le tapis, pour éviter de contrarier un des plus puissants amiraux de la marine. Mais la mort avait le pouvoir de délier les langues. Surtout les plus fourchues.

- “Je me demande bien ce qu’il en aurait pensé. Beaucoup de colère sûrement. Mais surtout de la déception, non ?”

Ada ne répondait pas. Elle savait que tout cela n’était que de la provocation. Pourtant, le simple fait d’entendre l’agent Ibis en parler suffisait à faire battre son cœur plus vite et tordre son ventre de crainte. Son père, même mort et enterré, avait encore un puissant contrôle sur elle. Et malgré tous ses efforts pour s’en défaire, enfoncer tous ces souvenirs négatifs profondément dans son esprit ne suffisait pas à effacer la réaction instinctive de son corps. Pour cela, elle devait se contenter d’avancer.

Alors Ada brisa la confrontation en faisant quelques pas vers la sortie. Cependant, loin de souhaiter la voir partir, l’agent Ibis s’interposa en ajoutant à ses propos :

- “Je suppose qu’il en convient à ton frère maintenant de redresser la barre. Sinon la famille court à sa perte. Lui aussi doit être terriblement déçu.”

Et sans prévenir, l’agent Viper se tourna, lâchant son sac, pour venir coller son poing dans le visage de l’agent Ibis. Sous la violence et la surprise du coup, la membre du Cipher Pol tituba sur le côté avant de se rattraper au premier meuble à porter. Elle prit un air outré et choqué. Se massant la joue en se redressant, son habituel sourire avait été effacé par l’agression. Et Ada, elle, n’affichait pas de particulière satisfaction après son attaque. Elle avait repris un air dur, sévère, et enragé.

- “Ne compare plus jamais mon frère à l’Amiral. Et je te prierais de me montrer plus de respect. Je suis au même grade que toi.”

Puis sur ces mots, l’agent Viper ramassa son sac et sortit en claquant la porte pour montrer sa contrariété. L’agent Ibis se laissait alors tomber au sol dans un sursaut, continuant de grimacer sous la douleur. Mais rapidement, ses traits tirés s'habillaient d’un sourire plus que satisfait.
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Ada fulminait. L’attitude de l’Agent Ibis lui était parfaitement inacceptable mais si elle s’était permis de la frapper pour lui témoigner sa colère devant les propos que l'oiseau tenait, elle ne pouvait décemment pas faire plus. Après tout, Ada était loin d’avoir la légitimité et le grade pour remettre plus à sa place sa collègue. Non, l’Ibis avait raison, les Kindachi avaient perdu en influence et en respect depuis la mort de leur père. Et Ada avait perdu en hargne.

Elle fonçait au travers des couloirs jusqu’à la terrasse qu’elle avait investie après la mort de la Colonelle d'Élite. Naturellement, instinctivement, elle s’y était rendue. Le constat était devenu clair pour Ada, il lui fallait un cigarette et sa dépendance était devenue plus que réelle. Elle laissait alors son sac tomber lourdement au sol, sortant son paquet de clopes de sa poche pour en attraper une et mettre le feu au bout. Puis dans une longue et profonde inspiration, elle vint s’accouder à la barrière en pierre pour regarder l’équipage de la 888ème charger les bateaux en contre-bas avec hâte. Rapidement, la cigarette faisait effet et Ada se détendait. Elle sentait ses muscles se relâcher, son cœur et sa respiration se calmer et un véritable état de plénitude faisait place dans son esprit. Cette drogue était sûrement la plus addictive mais également efficace. Fermant les yeux, le visage vers le ciel, elle laissait les chaud rayon du soleil la réchauffer avant de prendre la mer.

- “Depuis quand est-ce que tu fumes ?”

Une nouvelle voix vint troubler son calme et ses pensées. Mais loin d’être cette fois irritante et désagréable, Ada fut aussi surprise qu’heureuse d’entendre celle-ci. Ouvrant les yeux, se tournant d’une traite la cigarette toujours en mains. La jeune femme écarquilla les yeux devant son frère qui se tenait à l’encadrure de la porte donnant sur la terrasse. Elle n’en revenait pas de le voir ici, au plein cœur du nouveau monde.

- “Zayn, je …”

Elle ne savait pas quoi répondre à la question de son frère. Elle avait le sentiment de le décevoir devant cet abus de faiblesse. Mais lui n'affichait rien de cela. Devant le regard perdu de sa grande sœur, le marine lui sourit avant de venir se place à côté d’elle et de tourner son regard vers la mer à l’horizon.

- “On m’a dit pour Parisse.”
- “C’est pour ça que tu es là ? Pour me sermonner ?” Demandait Ada.

A son tour, elle se tourna vers l’horizon. Si Zayn ne la regardait pas, elle, elle n’arrivait pas à décoller les yeux de son frère. Elle n’arrivait pas à comprendre sa présence ici et son esprit petit à petit emprunt à la paranoïa commençait à se demander s’il n’avait pas été invité par l’Agent Ibis. Mais non, ce tour là était bien trop perfide. Même pour cette agente là.

- “Je sais ce que ça fait Ada. La peur de rentrer à Marie-Joie et qu’il t’attend, furieux et déçu.” répondit Zayn simplement. “Et je sais aussi ce que ça fait de rentrer après un échec et qu'en rentrant, personne ne t’attende non plus.”

L’agent Viper avait du mal à comprendre. Du mal à comprendre où Zayn voulait en venir comme elle avait du mal à comprendre ce qu’il lui avouait à demi-mot.

- “Une intervention ratée ?”
- “Oui, mais moins que la tienne.” Dit-il le sourire aux lèvres en se tournant vers sa sœur.

Mais cette légère piques ne fit pas rire Ada. Elle grogna, plissant des yeux devant l’indélicatesse de son frère. Il était bien trop tôt pour rire de cela. Et lorsque Zayn le comprit, il fit comme si de rien n’était. Il se tourna, s’adossant à la rambarde de pierre dans un silence. Ada, elle, reprit une bouffée de sa cigarette avant d’expirer le nuage de fumée. Elle le regarda monter dans le ciel et se dissiper rapidement.

- “Il est mort.”

Elle le savait.

- “Il ne reviendra pas.”

Ça aussi, elle le savait.

- “Et j’aurais jamais cru que ça me rendrait aussi triste de ne plus le voir nous attendre à Marie-Joie.”

Ada était surprise. Tous deux savaient bien que lorsqu’ils retrouvaient leur père après une ou plusieurs interventions, ils avaient le droit au mieux une tape sur la tête, au pire … Et si elle aussi était toujours particulièrement triste que plus personne ne l’attende à Marie-Joie, elle n’aurait jamais pensé que son frère aussi, vivait la même chose.

- “On est bien détraqué, hein ?”
- “Autant que lui.”

Il avait réussi à lui tirer un sourire. Un sourire sincère qui aurait pu être un rire discret si Ada se permettait plus d’exprimer ses émotions. Mais Zayn savait qu’elle en était pas encore là, alors il se contenterait de son sourire.

- “Tu m’as pas dis ce que tu faisais ici.”
- “Tu ne réponds pas à mes lettres, alors je suis venu te voir en personne. Moi, tu ne peux pas m’ignorer dans un coin de ton sac.”

L’agente était confuse. Elle n’avait jamais voulu inquiéter son frère mais elle ne pouvait pas lui mentir en réfutant qu’elle l’avait volontairement ignoré. Et alors qu’elle allait ouvrir la bouche pour se défendre, il rajouta :

- “Je rigole, j’ai demandé un transfert dans le nouveau monde. Je pars pour Arcadia dans deux jours.”

Ada était bien moins rassurée. Elle aurait au final préféré que la blague soit vraie. Car elle avait expérimenté les dangers du Nouveau Monde et elle savait qu' ici, rares étaient les erreurs qui pardonnaient. Mais s’il y avait bien quelqu’un en qui elle avait confiance, c’était en son frère. Alors elle ne lui exposa pas la mine de la grande sœur inquiète. Elle se contentait de tourner la tête vers les bateaux de la 888ème. Puis un long son de sirène retentit dans les airs, signe d’un départ proche pour la marine.

- “On t’appelle je crois.”

Et sans que Zayn n’ait fini ses paroles, Ada était déjà à l'encadrure de la porte. Sans bouger. Le regard du marine se fait circonspect. Il ne comprenait pas ce qu’attendait sa sœur, elle qui n’avançait plus mais continuait de lui tourner le dos.

- “Ada ?”
- “Tu en as parlé à mère ?”

L’inquiétude était ce qui la retenait. Elle voulait savoir si son échec lors de sa mission sur Parisse était arrivé jusqu’aux oreilles de son deuxième parent ou non. Et ce n’était pas par peur de la punition cette fois-ci, mais par crainte de l’avoir inquiété plus que de raison.

- “Non, je pense qu’il y a des choses que l’on peut garder entre nous.” Répondit Zayn en redressant la tête en arrière pour respirer l’embrun marin.

D’un Soru, Ada rejoignit alors son frère, le serrant contre elle. Si cela surprit le marine, il effaça bien vite son air étonné pour un nouveau sourire, alors qu’il la serrait à son tour dans ses bras. L’agente aurait voulu rester là, auprès de son petit frère et rentrer à la maison simplement. Mais elle savait qu’elle ne le pouvait pas. Alors elle profitait un instant de sa chaleur et de son odeur, un ensemble plein de nostalgie pour la jeune femme qui avait depuis longtemps arrêtait de prendre le temps de partager son affection. Zayn lui fit une douce caresse sur la tête alors qu’un nouveau coup de sirène retentissait.

- “Merci.” Dit alors Ada, lâchant son frère pour foncer au travers des couloirs sans se retourner, ni même hésiter.

Maintenant, elle était prête à prendre sa revanche sur La Cabale, à laver son dossier de sa mission ratée et à montrer à tous que les Kindachi n’échouent jamais. Ils retardent simplement l'échéance.
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