Dans la peau d'un espion
La table c’était élevée à toute vitesse. L’ambiance joviale venait brusquement de changer. L’atmosphère était lourde, pesante, électrique ! L’air ambiant c’était vu gorgé de nouvelles odeurs : celles de la poudre et du sang. Un homme était allongé au sol. Il était sur le dos, sa chaise encore coincée sous son corps. Son visage était pâle et il tenait fermement son épaule. Un fluide rougeâtre émergeait de son articulation, venant coloré ses vêtements et sa main. Une balle venait de se loger dans sa chaire. Les yeux écarquillés, l’étonnement se lisait sur son faciès. Les traits de l’individu étaient fortement marques et pouvaient laisser croire que celui-ci était déjà à un âge avancé dans sa vie d’être humain. Ses yeux étaient sombres comme la nuit et son tait aussi pâle que l’astre lunaire. Son corps était très développé reflétant l’acharnement d’une longue vie de dur labeur, mais également un entraînement intensif et quotidien. Sa carrure était digne d’un combattant, voir d’un gladiateur. Une alliance était visible sur la main ensanglanté, qui faisait son possible pour contenir la blessure par balle. Un petit anneau doré qui scintillait à la lumière du bûcher. Un artéfact commun qui démontrait l’engagement de l’individu dans une vie privée. Une famille devait certainement attendre son retour. Il était hors de question que cet homme ne puisse pas rejoindre son foyer en cette fin de mission.
Faris et ce Lieutenant-Colonel avaient été envoyés en mission d’infiltration. Ils devaient essayer d’infiltrer les rangs d’une organisation criminelle qui sévissait dans la région. Habituellement, ce genre de mission était menée par des agents des Cipher Pôle qui étaient nettement plus qualifiés. Hélas, le Gouvernement Mondial était occupé sur d’autres fonts et cette mission ne serait qu’une promenade de santé. Deux officiers de la Marine seraient largement en mesure de la remplir. Il suffisait de prendre contacte avec le gang, de faire ses preuves et de transmettre des informations. Les deux soldats devaient simplement être envoyé sur un déchargement d’une cargaison. Une fois que le lieu était connu par le Gouvernement Mondial, de vrais agents s’occuperaient du reste. En gros, ils s’occuperaient de faire le ménage par une éradication pure et dure des individus présents sur les lieux. Si seulement les agents avaient pu réaliser la missive dans sa globalité. Ainsi, notre héros n’aurait pas été dans une telle panade. Pourtant, le gouvernement avait pensé à les affecter dans une autre région, mais cela n’avait pas suffit à les prémunir d’une éventuelle découverte.
Pourtant, la mission avait bien débuté. Les deux hommes avaient suivi les ordres à la lettre. Ils arboraient uniquement des tenues civiles et n’empruntaient que des transports en commun. Ils avaient même perdu plusieurs jours à bords d’un navire marchand pour rejoindre cet archipel. Les deux soldats logeaient dans une auberge modeste et tâchaient de faire profil bas. Un indic était en charge de les introduire dans le gang. L’étranger était à la botte d’un Cipher Pôle. Il donnait des petites infos ou effectuait des petites tâches en échange de sa longue ardoise. Les débuts furent plus que laborieux. Azar devait aller à l’encontre de tous ses principes. Même quand il refusait d’effectuer la sale besogne, son supérieur hiérarchique était à ses côtés pour lui rappeler sa place. Notre héros détestait ce genre de comportement et encore plus les tâches ingrates qu’il devait effectuer pour le gang. Laver les latrines, ranger le bordel, corvée de chiottes, préposé à la plonge, ce n’était rien de compliquer pour notre cadet. Non ce qu’il détestait, c’était violenté les civils et imposé sa loi de brigand. Bizarrement, son supérieur était motivé et minutieux à effectuer ce genre de tâches, surtout quand il s’agissait de récolter la caisse dans les différentes maison-closes. Fenyang usait rarement de la violence, alors que son binôme exagérait la chose à la moindre occasion. Il était l’archétype du membre de gang de base. Ses idées étaient trop terre à terre et sa stigmatisation de son rôle pouvait nuire à notre duo.
Les semaines semblaient interminables et notre duo dut attendre un long moment avait d’être convoqué devant un chef de secteur. L’entretien c’était parfaitement déroulé. Azar avait tenue sa langue et avait laissé son supérieur en charge des communications. Soudainement, un individu était entré dans la pièce. Il portait des papiers et devait sûrement agir comme suppléant au chef de secteur. La pièce disposait d’une fenêtre donnant sur le sud de l’édifice. La rencontre se déroulait au premier étage. La pièce était à peine plus grande qu’un bureau modeste. Le sol n’était pas en marbre et il n’y avait aucun objet aguicheur. Une simple cheminée brûlait dans un des coins de la pièce apportant un peu de douceur en cette froide soirée. L’étranger, qui venait tout juste de faire son apparition, fut choqué en voyant le visage du lieutenant-colonel. Il dégaina rapidement un pistolet et vint tirer sur nos deux soldats. Leur couverture était exposée, il n’y avait plus de temps à perdre. Le gang tout entier risquait de leur tomber dessus. Fenyang avait mis un coup de genoux dans la table. Le meuble c’était surélevé à l’horizontale, masquant le champ de vision du tireur. D’un violent coup de pied, il avait envoyé la planche en bois sur les trois criminels.
Une seconde détonation retentit, mais la balle vint finir sa course dans le plafond. Faris agrippa le dossier de sa chaise et explosa l’objet sur le crâne du tireur. Une gerbe de sang s’envola vers le haut pendant que le corps du malheureux sombra au sol. Notre héros vivait presque comme un moine et suivait une liste de règles qui le faisait passer pour l’abbé-pierre. Néanmoins, au fond de ses entrailles sommeil un monstre qu’il ne fallait pas réveiller. Faris réprimait dans son subconscient une énorme colère et une grande haine. Une colère et une haine qui le rongeait depuis des années. Notre héros était une bonne personne et un chic type. Il était très gentil, prévenant et aux petits soins pour les autres. Cependant, dans une phase de combat stressante, il pouvait se changer comme la plus grande brute qui soi ! Il devenait un véritable chien enragé, proche de sombrer dans la folie d’une frénésie mortelle. D’un rapide coup de pied, il déchaussa plusieurs dents au chef de secteur qui n’avait pas encore bouger les fesses de sa chaise. À toute vitesse, il changea ses appuis et envoya son autre talon dans les parties intimes du second criminel. Au sol, recroquevillé en deux, l’individu n’était plus un danger pour notre cadet. Il se baissa pour agripper l’officier supérieur par le col de sa veste.
“Ecoute moi bien ! Dorénavant, il n’y a plus de grade. Je me charge de combattre et toi de me suivre. Si tu es trop lent, je te laisse derrière. Tout le gang va vouloir notre peau, on n’a plus de temps à perdre !”
“Comment veux-tu que j’anticipe une telle chose ? ... ahhh ! doucement avec le pansement.”
“Taisez-vous ! Si je ne sers pas, vous allez vous vider de votre sang. Comment ce fait-il que vous connaissiez cet homme ?”
“Il s’agit d’une ancienne personne que j’ai écroué, mais jamais je n’aurais pensé le croiser dans cette région du globe.”
“On va mettre cela sur la malchance ... Allons-y !”
Faris attrapa l’officier et les deux hommes partirent en direction de la porte. Notre héros entre-ouvrit la porte, afin d’observer le couloir. Des balles ricochèrent à côté de son crâne. Des hommes avait déjà pris position dans le tunnel. Nos deux soldats ne pouvaient pas fuir par cette sorite. Azar n’avait plus qu’un seul choix : la fenêtre. Il attrapa l’officier par la ceinture et tous les deux se jetèrent à travers la baie vitrée. Fenyang tomba sur ses appuis, pendant que son compagnon s’étala tête la première dans la boue. Notre homme regarda rapidement autour de lui. Il n’y avait pour le moment encore personne. Il attrapa l’officier et pressa le pas. Ils devaient rejoindre rapidement l’auberge. Le binôme avait laissé leurs affaires dans la chambre. Notre commandant devait absolument récupérer son sabre. Il s’agissait d’une épée à la réputation légendaire ! Les deux hommes couraient dans les ruelles de la ville. Le lieutenant avait beaucoup de mal à suivre, mais semblait être animé d’un énorme instinct de survie. Faris n’était pas du genre à revenir sur sa parole. S’il énonçait quelque chose, il allait jusqu’au bout. Il n’aurait aucun scrupule, ni aucun remord à laisser ce gradé en arrière. Certes, il risquait d’avoir des ennuis avec sa hiérarchie, mais il avait accumulé assez de preuves à l’encontre du haut gradé pour couvrir ses arrières.
Les deux hommes arrivèrent à l’auberge. Un calme malsain régnait sur les lieux. Azar ne disposait pas du haki de l’observation, néanmoins, il sentait un malaise dans l’air. Il laissa le haut gradé en bas et s’occuperait de récupérer les affaires. Il monta discrètement à l’étage. Des hommes de l’organisation étaient afférés à fouiller la chambre des deux soldats. Faris bondit en avant et envoya un puissant uppercut dans la mâchoire de l’homme qui s’occupait de garder la porte d’entrée. L’individu tomba lourdement au sol, mais notre cadet avait déjà fait irruption dans la pièce bien avant que le corps du garde ne touche le sol. Il se jeta au sol et récupéra son sabre caché sous le matelas de son lit. Il dégaina son arme qui resplendissait dans le faible éclairage de la chambre. Trois hommes lui faisaient, mais aucun n’eut le temps de bouger. D’un coup horizontale, Azar trancha l’abdomen des trois criminels. Le sang coula sur le sol suivi des entrailles des trois individus. Le geste avait été rapide et précis ! Le coup avait été donné à la perfection au point qu’aucune goutte de sang ne teinta sa lame. Il sortit de la pièce et ne prit pas le soin de récupérer les affaires de son supérieur. Il attrapa une bougie qui servait d’éclairer le couloir. Il jeta l’objet dans la chambre qui commença à s’embraser. La faute serait mise sur l’organisation et non sur un soldat de la Marine.
Il retrouva le haut gradé qui était resté en bas. L’homme avait été roué de coups. Il était adossé contre le comptoir de l’aubergiste. Deux hommes se tenaient debout devant lui. L’un d’eux avait dégainé un pistolet et l’appuyait contre le front du marine. Faris arriva discrètement derrière eux. D’un geste rapidement du poignet, il trancha net le cou des deux hommes. Leurs têtes roulèrent sur le sol et du sang vint teinté le plafond du hall. Il tendit sa main et aida le lieutenant-colonel à se relever. Il n’avait pas le temps de prendre connaissance de son état de santé. Il n’avait pas le temps d’ausculter son pensement. Certes, notre héros avait suivi une formation de médecin. Néanmoins, de plus en plus, il semblait être attiré par une autre branche du domaine scientifique. Azar avait dans l’idée de développer des armes pour le Gouvernement Mondial. Des armes qui pourraient faire pencher la balance en leur faveur. Mais également des armes qui permettraient de protéger d’avantage nos soldats. Il n’avait pas encore étudié la question. Il n’était qu’un début de son aventure. Il lui faudrait encore de longs mois d’études avant de pouvoir prétendre à la brigade scientifique. De plus, cela changeait complètement tous ses idéaux. En rejoignant la brigade, il ne serait plus en mesure de se dressait aux côtés de son frère. Il avait un choix à faire, un choix cornélien, un choix qui changerait toute sa vie !
Le binôme continuait de courir à travers les ruelles de la ville. De plus en plus de membres commençaient à s’agglutiner derrière eux. Ils ne pouvaient même plus se permettre d’arrêter leur course. Faris avait le souffle court et le gradé devait être proche de la rupture. Le port était en vue, encore un ultime effort. Un navire marchand était sur le point de quitter les lieux. Il avait mouillé dans le port durant toute la journée, afin de décharger sa cargaison. Le timing était parfait, encore fallait-il tenir jusque là ! Le lieutenant-colonel trébucha et roula au sol. Son corps était pâle et il était couvert de transpiration. Son état se dégradait de minute en minute. Azar n’avait guère le temps de prendre soin de lui. Cependant, contre toute attente, il stoppa sa course et se jeta en sa direction. Il l’aida à se relever et lui désigna le navire sur le point de partir.
“Continuez jusqu'au navire .. je m’occupe de les retenir le plus longtemps possible !”
Le Lieutenant-Colonel ne répondit rien en retour. Il avait pu voir toute la détermination dans le regard de notre commandant. Le gradé supérieur partit en direction du navire, laissant notre héros dans cette sombre ruelle. Faris espérait avoir fait le bon choix. Il espérait aussi de pas perdre la vie dans cette ruelle nauséabonde. Il dégaina à nouveau son sabre. Ame no Habakiri, Coupe divine de la plume, ce katana était reconnaissable à son manche et son fourreau blanc et à sa garde en forme de trèfle. Il était originaire du pays de Wa no Kuni. Fenyang avait gravé cette information dans son esprit. Un jour, il devait se rendre dans ce pays pour y découvrir toutes les origines de son sabre. Une vingtaine d’hommes venaient d’apparaitre devant notre soldat. Faris se mit en position de défense, mais au lieu d’attendre l’offensive, il partit à l’assaut du groupuscule. Cette tactique eut pour effet de désorienter les cinq premiers malheureux qui finirent démembrer sur le sol. Les autres dégainèrent leurs armes et tâchèrent de contrer les assauts du commandant. À l’aide de son sabre unique, Faris n’avait aucun mal à trancher le fer ou l’acier des armes ennemies. Les criminels se voyaient rapidement démunis de leurs armes et n’avaient pas la possibilité de contre les coups du soldat. Les corps commençaient à s’entasser sur le sol boueux. Grâce à son pied sûr, Faris n’avait aucun mal à enjamber les corps et à se déplacer dans la boue. Il était donc légèrement plus rapide que ses adversaires.
Cependant, les criminels commençaient à se faire de plus en plus nombreux. Fenyang avait certes un net avantage de force, hélas, il ne serait pas en mesure de combattre une armée à lui tout seul. Soudainement, un tir résonna au loin et il vit tomber l’homme qui trouvait devant lui. Notre héros effectua un rapide coup d’œil en arrière. Le lieutenant-colonel avait pris position sur le navire. Maintenant, les rôles s’inversaient et il serait en charge de couvrir notre commandant. L’embarcation avait pris la route. Sa coque commençaient doucement à trancher les vagues. Faris prit la poudre d’escampette. Il courrait à grandes enjambées en direction du bateau. Sa grande taille lui permettait d’effectuer de grands pas. Les criminels commençaient à être distancés. Ceux qui voulaient tirer sur notre héros se voyaient immédiatement abattus par le haut gradé. Azar courut sur l’embarcadère et sauta sur le navire à la dernière seconde. Une minute de plus et il aurait fini dans l’eau. Le Lieutenant-Colonel tira encore quelques cartouches. Les deux hommes avaient réussi à s’en sortir. Faris reprit son souffle et s’occupa des blessures du gradé. Les deux hommes avaient plusieurs heures de trajet avant d’arriver à porter d’un navire de la Marine.
KoalaVolant