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La Tragédie de la Cabale | Phase I [+16]

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La Tragédie de la Cabale
Feat
Ada & Eleonore




Une journée...

Moins de vingt-quatre heures après ta venue nouvelle sur ce monde, tu marchais déjà sur les mers infâmes du Nouveau Monde en quête de vengeance. Tu avais pris ces derniers évènements avec une étrange nonchalance, un sarcasme qui  ne t'était pas ordinaire. A n'en point douter tu étais différente. Si cela avait galvanisé l'esprit des plus zélés de l'Elite, certains comme Ada restaient encore perplexe, confus, voir méfiant. Qu'importe, la bataille à venir saurait chasser cette brume qui les perturbait. Après tout, quoi de mieux qu'un bon bain de sang pour réaligner ses chakras ? Face à la mort, l'on ne pouvait que sortir plus grand. Tu en savais quelque chose.

- Accélérez le rythme. Si l'idée de les laisser dans l'attente de notre arrivé ne me déplaît pas, j'ai besoin de me défouler un peu. J'ai encore la nuque toute raide à cause du manque d'exercice.


Malgré les enjeux, malgré que vous alliez confronter un ennemi qui jusqu'ici vous aviez battu à chaque rencontre, tu ne semblais pas du tout paniqué, bien au contraire. La folie t'avait-elle frappé ? Qu'avais-tu trouvé dans les méandres du néant pour gagner une confiance pareille en toi. Une question qui resterait sans réponse. S'ils voulaient tous la connaître, ils n'auraient qu'à mourir et à revenir à la vie comme tu l'avais fait.

Ce n'était pas bien compliqué.

- La Cabale est une grande organisation avec des éléments puissants dans leur rang. Mais ce n'est pas une armée. Ils n'ont pas nos méthodes, ni notre armement. Vous abattrez à vu tout bateau à proximité de l'île que nous recherchons. Lorsque nous débarquerons ensuite, une escouade sera chargée de saboter l'ensemble des navires stationnaires. Aucune fuite possible, ce sera eux ou nous.


Un petit sourire en coin, tu marchais donc à travers le navire après avoir communiqué tes ordres à ta petite flotte à travers ton Denden. Tu savais très bien ce qu'impliquait cet ordre. Explicitement et implicitement.Tous les marins et autres présences sur place avaient entendu ce qu'il restait à faire. Une bataille à cœur ouvert, ou vous allez avancer fièrement sous le feu nourri de l'ennemi pour le dépasser en nombre et en force. Un plan suicidaire en apparence, mais c'était pour cela qu'il était parfait. Toi qui jusqu'ici avait toujours privilégié la prudence au reste, comme la Cabale aurait pu deviné que tu étais devenue si... téméraire dans ton approche ? Elle ne le pouvait pas. Car ce n'était pas qu'un esprit qui parlait à travers ta bouche, mais un réseau complet.

- Agent.


Évidemment qu'elle avait décidé de te suivre. Elle était accro à ça qu'elle le veuille ou non. Mais surtout, elle avait besoin de haut fait dans sa petite carrière. Elle était ambitieuse, bien trop pour sa force actuelle. Mais c'était pour cela qu'elle restait à tes côtés, car d'une manière ou d'une autre, elle en profitait bien plus que ce qu'elle prétendait. Et cela même si elle devait se faire quelques cheveux blancs en échange.

- Tu débarqueras évidemment à mes côtés. Tu es la plus compétente après moi sur ce navire. Et il est temps pour toi que tu apprennes comment on se bat pour de vrai sur le Nouveau Monde. Tes petits subterfuges ne te sauveront pas et n’impressionneront personne là-haut si tu ne les accompagne pas avec un peu de... punch ?  


Tu riais. Tu savais qu'elle n'aimait pas cette nouvelle attitude que tu avais. Mais c'était celle-ci qui allait vous mener à la victoire contrairement à toutes les fois précédentes. Et elle le savait. Sinon elle n'aurait pas décidé de te suivre malgré tout l'or du monde en échange. D'autant qu'en disant cela, tu laissais comme penser que tu étais toi aussi capable des même subtilités qu'elle dans ta manière d'approcher une situation. C'était une espionne, une assassin, et toi une guerrière. On ne pouvait pas faire plus opposé et pourtant... Quelle drôle de sensation tes paroles laissaient en bouche.

- Fais pas cette tête-là et profite. Si mon instinct ne m'a pas trompé, la Commandante est vivante. Eh. Je suis prête à mettre une nouvelle tête à couper qu'elle sera déjà entrain de se battre après s'être libérée avant qu'on ne puisse la sauver nous-même.

Tu mettais cela sur le compte de l'instinct mais en réalité c'était là une suite logique d'idée. La Commandante était forte, têtue, et déjà brisée de pleins des façons. Trois jours... Ce n'était pas assez pour la faire taire définitivement. Non... On l'avait capturé, donc on l'a voulait vivante. Des informations ? Improbable. La Cabale savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir sur toi, et le fonctionnement de la marine. Enfin en apparence. Alors c'était sans doute pour envoyer un message, s'en servir comme avertissement après t'avoir tué. Si c'était cela, alors cela irait pour la Commandante.

D'autant que tu avais déjà pu observer son niveau. Même blessée, elle se situait dans la haut du panier en comparaison des hommes et femmes de la Cabale que vous aviez affronté jusqu'ici. Elle aurait sans doute quelques bobos par-ci par-là, une tronche à faire peur même sa propre mère, mais elle allait se porterait bien. Cela sonnait comme une évidence logique.

- Et rassure-toi. S'ils nous attendent bien, et ils nous attendront, cela voudra dire que tu aurais ton propre chat à fouetter une fois sur l'île.


Cela devenait effrayant de voir que tu semblais pouvoir désormais lire dans la Cabale comme dans un livre ouvert. Comme si tu les déplaçais avec aisance sur un échiquier dont tu avais un point de vue omniscient. C'était sans doute ce qu'on appelait une clairvoyance post-mortem. Enfin... Étant la seule miraculée depuis sans doute des décennies, on devrait commençait à appeler cela la Clairvoyance Pandorienne, si cela sonnait évidemment pas aussi naze.




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Un regard méfiant pour la Colonel devant ces paroles pleines de dédain pour ces adversaires qui avaient pourtant joué du Gouvernement Mondial avec tant d’habileté. Une assurance nouvelle qui se lisait dans les yeux comme dans les mots de Pandore et qui troublait Ada autant qu’elle galvanisait les hommes autour d’elle. Une fois que toute cette histoire sera finie, il faudra qu’elle produise un rapport plus clair sur ces changements. Jouait-elle du gouvernement ? Ou la mort lui avait retourné l’esprit ? Une question dont la réponse importait peu à Ada à l’heure actuelle.

Sans répondre, elle dressait la tête vers le ciel sombre. De gros nuages avaient fini par remplir l’espace et une fine pluie commençait à s’écouler. Il était clair que ce temps tempétueux était là pour accompagner leur dernier affrontement avec cet ennemi qui avait déjà trop survécu. Et si elle voulait dissiper son échec de la bouche des autres agents du Cipher Pol, il lui suffisait de revenir avec une victoire bien plus éclatante, qui éclipsera les racontars de couloir pour des éloges plus agréables. Plus facile à dire qu’à faire parce que Pandore avait raison, elle aussi devra affronter son ennemi.

Il était sûr que la taupe n’était pas seule. La Cabale en savait trop, sur tout. Des espions, répandus à travers le Nouveau Monde. Voilà ce que pensait Ada. Pour avoir une telle présence et pourtant toujours passer inaperçu, un agent aussi doué qu’une membre du Cipher Pol devait chapeauter tout cela sous commande de leur leader. Et c’était sûrement un élément important à abattre en premier lorsqu’ils débarquaient. Cependant …

- “Bateaux en vue Colonel d’Elite Pandore !” Hurlait la vigie du navire principal.

La marine n’était pas venue avec un seul vaisseau, mais aux vues des silhouettes se dessinant à l’horizon, leur ennemi n’était pas complètement disposé à les laisser approcher trop près de leur île sans y mettre un minimum de difficulté. Et pour Ada, cela sonnait déjà le début des conflits, ceux où elle allait voir la nouvelle Pandore en action et sur laquelle elle devrait garder un œil tout du long. Grimpant alors sur le bastingage, attendant que leur bateau s’approche davantage, elle attendait sagement que la distance soit suffisante pour user du geppou et rejoindre les premières lignes ennemies en mer.
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Éléonore“Il n'est rien qui soit pour un homme plus infinie torture que ses propres pensées. ”
La suite immédiate de ce topic.

Assise sur le lit, Éléonore attendait de retrouver un peu de ses forces. Kyllan se tenait près d'elle, attentif et silencieux. Les paupières closes, elle respirait lentement, tentant de canaliser ses énergies désormais libérées des menottes en granite marin. Ses mains massaient doucement ses poignets endoloris, là où le métal avait laissé des marques douloureuses. Elle écoutait avec attention les bruits qui lui parvenaient de l'extérieur de leur cellule. Les sons étouffés de l'agitation dans la base, les éclats de voix, les ordres hurlés dans les escargoparleurs, tout cela composait un tableau sonore chaotique qui l'informait de la situation. Chaque bruit, chaque murmure dans les couloirs lui rappelait que le moment de l'action approchait, et qu'elle devait être prête. Les murmures des autres prisonniers l’informaient qu’ils n’étaient pas seuls, qu’elle pourrait utiliser ceci à son avantage quand ils sortiraient d’ici. Libérer les dits prisonniers allait offrir des corps apte à combattre, avec la haine contre la cabale.

Kyllan, à ses côtés, ne disait rien. Il observait Éléonore avec une vigilance tranquille. Il savait qu'elle puisait dans ses dernières réserves, rassemblant toute la force nécessaire pour affronter ce qui les attendait. L'atmosphère entre eux était chargée de tension, une tension qui croissait avec chaque minute qui s'écoulait. Même de leur position, ils pouvaient entendre les coup de canon échanger à l’extérieur entre les deux camps ennemis. À l'extérieur, le tumulte continuait, mais à l'intérieur de la cellule, un silence presque pesant régnait. Ce silence, loin d'être reposant, était l'annonce d'une tempête à venir. Éléonore sentait l'adrénaline monter progressivement, alors qu'elle se préparait mentalement à ce qui allait suivre. Kyllan, toujours à ses côtés, était son ancre, un soutien silencieux mais crucial, prêt à la suivre dans chaque mouvement une fois le signal donné.

Éléonore sentit quelque chose de chaud et poisseux couler le long de son visage. Instinctivement, elle porta une main tremblante à ses yeux. Ses doigts glissèrent doucement sur sa peau, effleurant la source de cette étrange sensation. Lorsqu’elle retira sa main, elle sentit que ses doigts étaient tachés de sang. La blessure, qu’elle peinait à guérir dans ces conditions infernales, continuait de la faire souffrir. Elle ferma les paupières plus fermement, ressentant à la fois la douleur et la faiblesse qui la rongeait. Kyllan, observa la scène avec inquiétude. Lorsqu’il vit le sang sur les doigts d’Éléonore, son expression se durcit. Sans dire un mot, il attrapa le bas de son vêtement et, d’un geste rapide, déchira une bande de tissu. Il s’approcha d’elle avec douceur, sa main effleurant son visage pour essuyer le liquide écarlate qui s’échappait de ses yeux absents. Le tissu improvisé, fut placé avec soin sur les paupières fermées d’Éléonore.

‘’Il va falloir te trouver un bon médecin…’’ murmura Kyllan en serrant fermement le tissu pour maintenir la pression, essayant de limiter l’hémorragie.
‘’Si on survit, on sera bien pris en charge, je ne suis pas inquiète.’’ Sa voix était calme, fatiguée par tout ce qui c’était produits depuis sa capture. ‘’Ne t’inquiète pas trop, je suis plus résistante que j’en ai l’air.’’
‘’C’est ce qui m’effraie le plus.’’ Marmonna l’homme.

L'attente s'étirait, insupportable pour ceux qui attendaient... Cependant, chaque seconde passée à se concentrer la rapprochait un peu plus de la force dont elle aurait besoin pour se lever et affronter les dangers qui les attendaient de l'autre côté de la porte.
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La Tragédie de la Cabale
Feat
Ada & Eleonore



Préparé...

L'ennemi n'allait pas se laisser faire. C'était sans doute la première fois que tu contraignais la Cabale à venir sur le front de guerre. D'habitude, l'organisation agissait toujours dans l'ombre, à travers des subterfuges de nuisible. Ici ? C'était une guerre ouverte, déclarée entre les anciens vainqueurs et les anciens vaincus. Mais qu'importe l'histoire, tu rabattais les cartes par votre simple présence ici. D'un équipage défait, voué à se disloquer suite à l’échec cuisant de son fer de lance, voilà qu'il se retrouvait désormais sur un navire certes amoché mais fier. Galvanisé par une hargne bien à eux, tous voulaient prendre une revanche bien mérité, si bien que la douleur des blessures semblaient bien faibles en comparaison de la rage qui siégeait dans leurs cœurs.

Tu n'avais d'ailleurs même pas besoin de donner plus d'ordres que ça. Les officiers compétents au sein du Charybde articulait déjà l'assaut. Les canons étaient de sortis et la poudre fumante embrasait déjà l'horizon. Même si les défenses étaient bien présentes, la Cabale ne brillait pas par sa puissance de feu et ses navires de guerres. Oh non. Ça c'était plus le propre du Gouvernement Mondiale.

Pour la première fois, la Cabale était traînée sur un terrain qu'elle ne maîtrisait pas.

- Abattez le maximum de navire. Oubliez l'abordage, nous ne voulons faire aucun prisonnier.

Un ordre qui n'était pas anodin, encore moins venant d'un officier de la Marine, du moins pour la Régulière sans doute. D'habitude, on préférait traîner les criminels devant la justice pour qu'ils puissent recevoir une peine appropriée. Ici, tu t'étais accaparée le rôle du juge, ainsi que du bourreau.

Pourquoi se limiter quand vous aviez clairement l'avantage après tout ?

Venant te positionner sur l'un des flancs, tu observas quelques instants Kusanagi. Ce Meitou qui s'était toujours acharné pour se mettre sur ton chemin depuis que tu t'étais accaparée le fruit de l'Hydre. Destin ? Hasard ? Tu t'en foutais bien désormais. Depuis que tu étais revenue du purgatoire, tu semblais pouvoir enfin tirer le plein potentiel de cet ouvrage mythique. Comme si cette arme n'avait désormais plus de mal à se lier à toi, sa propriétaire revendiquée. Lâchant alors un petit sourire alors que le pouvoir des vents commençaient déjà à s'infuser dans l'acier de ta lame, tu fixais l'un des navires qui vous faisiez face.

- A croire qu'ils n'ont jamais apprit une quelconque forme de Stratégie Navale.

Difficile à dire que toi aussi vu l'approche emprunté pour donner l'assaut. Néanmoins tu n'étais pas celle en position de faiblesse. Tu avais le nombre, l'armement, et les enjeux de ton côté. Ils auraient pu compenser par des manœuvres habiles mais ils n'en firent rien. Ils étaient stupidement maladroits. Voilà ce qu'il se passait lorsqu'on essayait de traîner des loups en mer... Ils finissent par se noyer.

A cette réflexion, tu venais à faire émerger une lame d'air, bien plus grande, bien plus importante que toutes celles que tu avais pu créer jusque-là. Tout les sabreurs un minimum talentueux était capable de cet exploit, mais très peu pouvait prétendre canaliser la force d'une tempête en un seul mouvement. Là était ton prodige et celle de Kusanagi. Vous formiez un duo infernal, surtout sur les mers là où l'océan ne partageait son règne qu'avec les cieux.

Le navire, pauvre victime, en plus d'être tranché net vint à s'ébranler en éclat sous l'impact de l'air condensé. Un second vint à vivre la même tragédie. C'était là un vrai massacre qui ne pouvait plus être compensé par une quelconque manœuvre.

Une heure, c'était tout ce qu'il avait fallut pour l'Elite pour approcher les côtes de l'île. La bataille bâtait encore son plein à certains endroits, mais c'était davantage pour s'assurer qu'aucune personne puisse échapper à cet assaut que l'inverse. Vous étiez devenu les renards et eux des lapins qui ne demandaient qu'à être dévorés.

- Ada. Une fois sur place, je compte sur tes sens et ton bon jugement pour nous guider jusqu'aux prisonniers.

Tu aurais pu laisser une de tes têtes chargées de la réflexion, mais tu préférais te concentrer pleinement sur le combat. Non pas par crainte d'être dépassée par la force ennemie, car même si cela devait arriver, tu improviserais une solution... Surtout par peur de louper une miette du spectacle. Tu avais beaucoup à te venger, et tu comptais bien rendre au centuple tout ce que tu avais vécu ces dernières semaines.

Rancunière ? Peut-être. Mais ça, c'était sans doute là une des choses qui n'avaient pas changé chez toi.





Dernière édition par Pandore le Mer 14 Aoû 2024 - 14:13, édité 1 fois
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Ada s’était rapidement ravisée devant l’impressionnante lame d’air de la Colonelle d'Élite. Son regard s’était posé sur cette femme qui semblait satisfaite de son ouverture dans les lignes ennemis alors que le Charybe continuait sa progression en continuant de faire cracher la poudre.

L’agent fronça du nez devant le demande, même l’ordre, de Pandore. Elle savait que c’était sûrement la mieux placer pour les guider mais elle n’était pas encore tout à fait à l’aise à l’idée d’aider la Colonelle d'Élite à investir la vie sachant pertinemment le bain de sang qu’elle infligerait sans sourcier. Une conscience, plutôt de la pitié, pour leur adversaire.

Cependant, elle n’eut pas le temps d’y penser trop longtemps que déjà, le Charybde venait défoncer les derniers remparts pour entrer de force dans le port de la ville-île. De nombreux hommes de La Cabale étaient déjà prêts à les attendre, épée en main et fusil chargé. Une pluie de balles se déversait sur le navire sans décourager les marines valeureux qui sautaient par-dessus le bastingage pour atterrir sur le quai et trancher les premières lignes.

Ada, elle, disparu d’un Soru pour réapparaître sur le toit d’un hangar plus loin. Elle trancha en vitesse la nuque d’un tireur posté là avant de le pousser du haut du toit pour le voir s’écraser sur le sol, entre ses camarades et les marins rageurs. Elle ferma les yeux un instant, se respirant doucement, abaissant, ralentissant l’excitation de son cœur pour essayer de se concentrer sur les détails importants de l’environnement. Et alors qu’elle prennait le temps de se détendre sous le brouhaha des lames s’entrechoquant et des cries des massacres, Ada vit sa vue se brouiller pour un voile noir dévoilant des auras colorés. Elle tourna la tête vers l’une d’elle. Une flamme dansante, d’un rouge vif et particulièrement active. Puis d’un clignement des yeux, elle voyait l’aura être remplacé par la Colonelle d'Élite coupant tour à tour des pauvres hommes de La Cabale.

- “Le Haki …” Avait-elle murmuré doucement alors qu’elle fermait à nouveau les yeux pour se concentrer sur cette nouvelle capacité naissante.

Le voile était saccadé, imparfait et fébrile. Elle fronçait les sourcils devant son incapacité à garder un scan stable de la zone mais malgré tout, elle réussit à établir toutes les auras de la ville dans lequel ils avaient débarqué. Et si son haki lui dévoilait les auras, elle voyait des flammes de différentes couleurs danser aussi fort que celle de Pandore.

- “Ils sont là Colonelle d’Elite. Les derniers leader …” Avait-elle hurlé à la marine continuant sa folie meurtrière.

Tous s’attendaient à tomber sur de puissant combattant eu heureusement pour eux, ils semblaient s’être regroupés vers le fond de la ville. Et si toutes ces auras lui semblaient inconnues, une flamme chaleureuse et bleuté dansée avec une grâce qu’elle reconnaissait. Et dans un soupir de soulagement, elle se rassurait de penser qu’Eleonore était probablement encore en vie. Mais pour combien de temps ? DIfficile à dire.

Alors d’un Soru, elle avança jusqu’au bout du toit avant de crier en invitant d’un geste de la main les marines à la suivre.

- “Suivez moi ! Je sais où est Eleonore.”
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Éléonore“Il n'est rien qui soit pour un homme plus infinie torture que ses propres pensées. ”
Alors qu'Éléonore et Kyllan se trouvaient dans leur cellule, les bruits de la bataille à l'extérieur devinrent de plus en plus distincts. Les murs de la forteresse résonnaient sous les échos des combats acharnés. Des explosions secouaient le sol, chaque détonation se répercutant à travers les structures de béton. Le fracas du métal contre le métal, les cris de guerre des soldats et les ordres aboyés à travers les escargoparleurs formaient une symphonie de chaos. De temps à autre, des cris déchirants s'élevaient, signe que les affrontements faisaient rage, se rapprochant dangereusement de leur position.

Après de longues minutes qui semblèrent interminables, les bruits de la bataille se firent si proches qu'ils semblaient sur le point d'éclater dans leur propre cellule. Soudain, une explosion massive fit trembler tout le bâtiment, projetant de la poussière des plafonds et des murs. Les prisonniers, surpris par la violence de la secousse, poussèrent des cris d'effroi et de confusion, leur panique se mêlant au tumulte ambiant. C’était le signal qu’Éléonore attendait.

Se redressant brusquement, elle s’extirpa du lit, ressentant une nouvelle vague de force l'envahir. Elle fit craquer sa nuque lentement, libérant la tension accumulée, puis se tourna vers la porte de métal qui les retenait captifs. Avec l'aide de Kyllan, elle confirma la position exacte de la porte, ses doigts effleurant le cadre froid et solide. Prenant une grande inspiration, Éléonore ferma les yeux un instant, canalisant toute l’énergie qu’elle pouvait rassembler. Lorsqu’elle se sentit prête, elle recouvrit son poing d’un haki sombre et dense, la force brute émanant de son bras. Puis, avec toute la puissance qu’elle put rassembler, elle frappa le métal, le son de l’impact résonnant dans la petite cellule comme un coup de tonnerre.

Le métal, sous l’assaut de son poing, se déforma, mais résista encore. Refusant d’abandonner, Éléonore enchaîna les coups, chacun plus puissant que le précédent, ses muscles tendus, son visage crispé par l’effort. Elle frappa encore et encore, jusqu’à ce que sa force repousse soudainement la porte en arrière. Elle fut projetée violemment à travers le couloir, son dos de la porte heurtant durement les barreaux de la cellule opposée.

Essoufflée, l’aveugle fit un signe à Kyllan pour qu'il prenne le relais. Comprenant immédiatement, il se redressa et passa devant elle, s'approchant rapidement des premières cellules autour d'eux. Avec des gestes précis, il inséra la clé dans la serrure rouillée de la première porte et l'ouvrit, révélant quelques prisonniers en mauvais état, affaiblis par leur captivité. Sans perdre de temps, Kyllan tendit la clé à l'un des prisonniers, son regard dur et autoritaire ne laissant place à aucune hésitation.

"Prends ça," ordonna-t-il fermement. "Libère les autres, et préparez-vous à sortir d'ici."

L'individu, surpris mais obéissant, attrapa la clé avec des mains tremblantes et se précipita vers la prochaine cellule, déterminé à suivre les ordres. Les autres prisonniers commencèrent à reprendre espoir, se rassemblant tant bien que mal, bien que beaucoup d'entre eux soient affaiblis. La commandante, bien qu'affaiblie, s'extirpa enfin de sa cellule, son corps tremblant sous l'effort. Des larmes de sang avaient tracé de sombres sillons vermillon sur ses joues et le long de son visage crasseux, témoignant de la souffrance qu’elle avait endurée. Ses mains, encore tremblantes de fébrilité, se glissèrent dans ses cheveux poisseux, repoussant en arrière quelques mèches rebelles. Ses cheveux, autrefois soigneusement entretenus, étaient maintenant inégaux, témoins des tortures infligées par Lucian, qui avait finalement récupéré sa "couronne" de granite marin, soulignant qu’elle l’affaiblissait trop avec les menottes et que c’était moins amusant.

Kyllan se rapprocha à nouveau d'elle, le regard sombre. Il déchira une nouvelle bande de tissu de ses vêtements et la passa sur l'ancienne, déjà imbibée de sang. Avec précaution, il essuya le visage d’Éléonore, retenant quelques mèches hors de son visage marqué. Sa main, d'une tendresse inattendue, caressa faiblement la courbe amincie de sa figure, faisant tourner légèrement sa tête sur le côté. Ce mouvement subtil lui permit de capter une odeur lointaine, mais distincte, de pain ranci.

''Je crois qu’on a manqué l’heure du dîner... Je sens de la nourriture...'' murmura Éléonore, sa voix faible mais teintée d’un besoin primal.

Son estomac gronda férocement, le bruit résonnant entre eux au point d’attirer l’attentions des prisonniers les plus près. La simple idée d’avaler quelque chose, peu importe quoi, éveilla en elle une faim presque dévorante. Tel un zombie, elle se laissa guider par ses pieds vers un chariot usé, où plusieurs pains secs attendaient, abandonnés. Probablement qu’avant l’attaque, les geôliers avaient décidé d’accorder un semblant de clémence en offrant une maigre tournée de vivres aux prisonniers. Sans la moindre hésitation, Éléonore attrapa l’un des pains, le portant immédiatement à sa bouche.

Le pain ranci se brisa sous la pression de ses dents, offrant une résistance inattendue. La texture était dense, presque caoutchouteuse, tandis que des morceaux secs se détachaient lentement sous la force de sa mâchoire. Chaque mastication était laborieuse, le pain collant à son palais, chaque bouchée nécessitant un effort pour être avalée. L’odeur du vieux pain, mêlée à celle de la sueur et du sang qui imprégnait l'air, créait une symphonie de goûts et de parfums désagréables, mais pour Éléonore, cela n’avait plus d’importance. Le goût légèrement aigre du pain rance agressait ses papilles, laissant une amertume tenace sur sa langue. Pourtant, elle continua de mâcher lentement, incapable d’arrêter de nourrir son corps affamé, même avec cette nourriture déplorable.

Avec une fébrilité presque désespérée, Éléonore attrapa le prochain pain, le dévorant avec une urgence animale. Elle répétait ce geste encore et encore, dévorant chaque pain qui se trouvait sur le premier plateau, ne laissant aucune miette derrière. Son estomac, bien qu’apaisé, réclamait encore plus, mais elle se força à s'arrêter. Elle n'était pas la seule à avoir besoin de cette maigre ration, et elle savait qu'ils devraient trouver une autre source de nourriture plus tard. Malgré la texture désagréable et le goût amer qui persistait dans sa bouche, cet acte avait réussi à la revigorer quelque peu. Le simple fait de manger, même ces pauvres morceaux de pain rance, avait restauré une part de son énergie. Cela suffisait pour lui permettre de continuer à avancer, de ne pas céder à l'épuisement qui menaçait de l’engloutir. Éléonore se redressa, ses mâchoires toujours serrées par la tension, mais sa posture était maintenant plus stable. Elle essuya sa bouche d’un geste ferme, puis, d’une voix claire et autoritaire, s’exprima :

''Ceux qui peuvent combattre, prenez un pain ou deux. Les autres, laissez la chance à ceux qui pourront vous protéger.'' Son regard se tourna vers Kyllan, sa voix se faisant plus directe. ''Kyllan, prends-en. J’ai besoin de toi à mes côtés.'' Elle marqua une pause, inspirant profondément avant de poursuivre. ''Ensuite, montre-moi la porte qui mène vers la sortie de la prison. Il est temps de commencer à se frayer un chemin.''

Kyllan acquiesça silencieusement. Les prisonniers se mirent en mouvement, suivant les ordres d’Éléonore avec une nouvelle lueur d’espoir dans leurs regards. La lutte pour la liberté allait commencer.
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La Tragédie de la Cabale
Feat
Les copines





Excitée...

Le visage décomposée dans une expression sauvage et sadique, tu te frayais un chemin à travers les lignes ennemis. L'île avait une composition assez variée mais restait principalement constitué d'une jungle fournit et épaisse. Les soldats de la Cabale quant à eux s'étaient amassé en masse sur les côtes pour tenter d'endiguer l'invasion marine. Il n'y avait aucune subtilité dans ce massacre, aucun bon sens. C'était juste une boucherie, un défouloir bien mérité pour ceux qui avaient ployé le genoux seulement trois jours plus tôt.

Les sbires ennemis n'avaient absolument aucune chance, surtout pas lorsque tu étais en tête de troupe. Dans ce bain de sang versés par les deux côtés, tu t'amusais. Il n'y avait que les psychopathes pour apprécier une pareille horreur. Traîner les enfers jusqu'à la surface. C'était devenu la spécialité de l'Elite. Mais aujourd'hui, tu en faisais ta spécialité à toi.

Puis vint le moment fatidique où tu devins plus qu'une simple représente de cette justice expéditive qu'était celle du Gouvernement Mondial. D'une inquisitrice passionnée, tu mutas en porteur d'horreur au-delà de la compréhension humaine standard. Tes têtes, ces fidèles alliées sortirent de ton corps pour débarquer à leur tour sur le champ de bataille donnant à celui une tournure cauchemardesque.

Des cris de terreurs vinrent à se rajouter à ceux de rage et de surprise. Des corps déchiquetés volèrent à travers la jungle alors que tes têtes se faisaient une joie de démembrer tes opposants à chaque coup de crocs. De ton coté on tenta bien de venir te tirer dessus, mais cela faisait depuis longtemps maintenant que les balles ne pouvaient même plus érafler ta peau.

Hey Pandore. Hey Pandore, j'ai une superbe idée ! Bwahaha.


Tandis qu'il engloutissait un malheureux déjà entrain de se décomposer à cause de l'acide dans sa gueule, il prit en proportion dantesque avant de pointer sa gueule vers les cieux. Et ni une ni deux, il se changea en artillerie à longue portée, crachant d'énormes projectiles de poison à travers toutes l'îles. Rapidement il fut rejoint par Mamba qui dégueulait littéralement sa rage sur cette jungle trop verte à son goût.

AAAAAAAAAAAAH !!!


Son cris était audible à travers l'ensemble du territoire annonçant ta marche inévitable vers les retranchements de la Cabale. Là-bas tu pouvais le sentir, les plus puissants s'y terraient encore, y compris leur Boss. Tu ne pouvais pas le distinguer de l'ensemble des auras que tu percevais, mais son odeur elle, elle planait absolument partout dans l'air. L'odeur de la vengeance.

Ada. Il y a fort à parier que l'ennemi nous tend une embuscade, ne t'éloigne pas.


Une rabat joie, comme d'habitude. Mais elle n'avait pas tord, loin de là-même. Même si l'ensemble des auras s'agitaient dans tout les sens, il ne faisait pas de doute que si vous étiez capable de les percevoir, eux aussi. Tu aurais pu faire en sorte d'avaler Ada pour envelopper sa présence de la tienne. Cela aurait été très drôle. Le risque étant de l'engloutir sans le vouloir... Enfin... Risque pour elle, pas pour toi.

Finalement l'un d'entre eux, sans doute un lieutenant, eu plus de témérité que les autres, se servant d'un moment d'opportunité pour se frayer un chemin à travers le champ couvert par ta tête et directement essayer de te planter ses gants en titane dans tes dents. Quelle ne fut pas sa surprise en comprenant que malheureusement pour toi, le corps à corps était là ta véritable spécialité.

Persévérant mais abruti. Mes préférés.


Tes têtes ravageant toujours les environs, que ce soit en anéantissant la faune et flore locale et les éventuels embusqué en dénaturant l'île par leur poison ou simplement en dévorant chaque malheureux trop con pour fuir, toi de ton coté tu engageais le combat. Avec une étrange agilité, qui se voulait presque hypnotisant tu esquivais aisément le coup porté, laissant traîner tes doigts malicieux sur ses gants, faisant même clapoter tes ongles pour les faire raisonner.

Surpris, il n'abandonna pas tout de suite et vint à faire plusieurs mouvements d'arts martiaux pour essayer de frapper là où cela faisait mal. En vain... C'était comme essayer de frapper l'air lui-même. Ton corps, totalement distordu, n'avait aucun de mal à se plier pour s'enlever de la trajectoire comme s'il perdait toute cohérence physique. Enfonçant alors ton majeur dans sa carotide, il fut littéralement ébranlé et cloué sur place. Ce n'était pas là une technique de soldat de la marine non... A vrai dire cela se rapprochait même sans doute à ce qu'Ada pouvait reconnaître. Une forme bâtarde de Rokushiki ? Non. Il n'y avait que peu de technique dans ton coup porté, simplement de la force amplifiée par un Haki invisible et une précision mortelle. Même tes mouvements souples, permis avant tout grâce à ton fruit, n'étaient pas des mouvements habituels, toi qui avait toujours été dans le fait d'encaisser ou de parer...

Mais si Ada t'avait observé, elle aurait pu alors se poser cette question : qui t'avait apprit ce genre de manière de te battre ? Jusqu'ici, tu n'avais jamais combattu de la sorte.

Tu ne laissais pas l'opportunité à ton ennemi pathétique de se reprendre. Le visage une nouvelle fois déformée par des pensées sombres, tu plantas tes crocs dans sa jugulaire avant de littéralement là lui arracher jusqu'à la trachée le tuant bien rapidement. Tu avais pris le goût à la chair humaine. Après tout, ce n'était pas parce que jusqu'ici tes têtes avaient dévoré tes ennemis à ta place, qu'elles n'étaient pas toi...

Quel dommage que Eleonore ne soit pas ici pour profiter de la balade.


Tu souriais, trop par rapport à la gravité de la situation ambiante, t'assurant au passage de te lécher les lèvres pour ne rien laisser...





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Rien de tout ce qu’il se passait n’était normal ou rassurant. Le plaisir de la Colonelle d'Élite à chaque effusion de sang rendait Ada mal à l’aise. Non pas qu’elle n’ait jamais apprécié la mort d’un ennemi, mais elle avait un respect qui l'empêchait de se délecter de l'éventration de ses adversaires. Même si elle était loin d’être des plus saine elle même, usant de poison, une méthode lente et douloureuse pour tuer ses opposants. Cependant, elle se permettait de juger la façon de faire de Pandore, avant tout car tout cela ne lui ressemblait pas. Tout du moins, plus le temps avançait, plus elle l’observait et plus elle s’en convainquait. Et un nouveau meutre la conforta dans cette idée, observant avec curiosité une méthode peu conventionnelle pour un marine, et notamment pour les habitudes bourrines de l’hydre.

Et sous le commentaire d’une tête, Ada changea de préoccupation. Elle était venue se venger de La Cabale, certes, mais sauver Eleonore devait rester sa première mission. Elle ne prenait pas le temps de répondre des mots mais se contentait d’acquiescer d’un mouvement de tête. Puis, fermant les yeux, elle se concentra sur son haki pour établir la position de cette aura bleu et maternelle.

Heureusement pour le duo, elle n’avait pas bougé. Elle se tenait encore dans les soubassements de ce drôle de château. Endroit qu’il tardait à l’agent de rejoindre, ce qui lui fit accélérer le pas et agrandir la distance avec ces têtes serpentines dont il n’était jamais intelligent de rester trop prêt. Et si la fureur et la puissance de la Colonelle d'Élite continuait de s’exprimer, traçant un chemin bien droit au travers l’île, l’agent préférait rester en hauteur et se déplacer en évitant au maximum les affrontements. Notamment parce qu’elle avait scanné les aura environnantes et qu’elle savait que peu d’entre elle était suffisamment faible pour qu’elle puisse l’affronter sans crainte. Le Nouveau Monde était rempli de monstre et d’un regard vers l’arrière, admirant la Colonelle d'Élite découper un nouvel adversaire, elle voyait bien qu’ils étaient ses ennemis comme ses amis dans ces conflits.

Rapidement, l’équipe de Marine était arrivée à l’entrée de la bâtisse mère. Et si elles s’étaient attendues à voir une porte fermée et un comité d'accueil armée, elles furent surprises de constater que rien de cela n’était prévu. A la place, une large entrée ouverte et les invitant à entrer. Ada restait méfiante, car connaissant les méthode de La Cabale, il était sûr que s’ils les incitaient à rentrer, c’était pour ensuite les empêcher de sortir. Mais cela était une réflexion pour la Ada du futur sur laquelle celle du présent n’avait aucune envie de s'attarder. Alors les marines entraient, continuant d’abattre leur ennemi dès que leur regard en croisait.
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Éléonore“Il n'est rien qui soit pour un homme plus infinie torture que ses propres pensées. ”
Éléonore se positionna devant la porte massive qui les séparait encore de la liberté. Elle inspira profondément, concentrant toute l'énergie qu'elle pouvait rassembler dans son poing. D'un mouvement brusque, elle frappa la surface métallique, et le son résonna violemment dans l'air, comme un coup de tonnerre, mais plus sèche et rapide. L'impact créa un renfoncement dans l'épaisse porte, la tordant sous la force brute qu’elle avait déployée. Le métal gémit, se déformant sous la pression des coups successifs qu'elle lui infligea comme elle l’avait fait au paravent. Chaque impact vibrait à travers le couloir, ébranlant les murs et les prisonniers qui observaient en silence, fascinés par la puissance concentrée dans ce petit corps. Finalement, avec un dernier coup, la porte fut envoyée valser, se détachant de ses gonds pour heurter le mur opposé avec un fracas assourdissant.

Lorsque la poussière retomba, la silhouette d'Éléonore se dessina dans l'encadrement, fragile en apparence, mais indéniablement redoutable. Son bras, encore tendu par l'effort, redescendit lentement le long de son corps, ses muscles se détendant progressivement. À ses côtés, Kyllan se tenait droit, imposant malgré son bras manquant, son regard surveillant l’ouverture béante devant eux. Un lourd silence tomba, comme si le monde retenait son souffle. Puis, soudainement, les prisonniers, pris dans une hystérie collective, s’élancèrent dans l’ouverture, un flot désordonné de corps cherchant désespérément la liberté. Leurs cris remplissaient l’air, rebondissant contre les murs, tandis qu’ils s’engouffraient dans chaque pièce adjacente, fouillant à la recherche de quelque chose – d’armes, de nourriture, ou simplement de la sortie.

Éléonore, les sens tendus, se tenait immobile, absorbant chaque son, chaque vibration. L'adrénaline coulait dans ses veines, alimentée autant par l'anticipation des combats à venir que par l'espoir d'entendre bientôt la force de frappe de la Marine d'élite se rapprocher. Les bruits des prisonniers résonnaient autour d'elle, des cris d'effroi et de triomphe se mêlant en un chaos sauvage. Kyllan, fébrile à l'idée de quitter cet enfer, murmura finalement :

‘’On devrait bouger, nous aussi.’’

Mais Éléonore, toujours aux aguets, répondit dans un souffle presque imperceptible :

‘’Attends... quelque chose cloche…’’

Son intuition lui disait que cette liberté inattendue avait un prix, et elle n’était pas prête à baisser sa garde, pas encore. Comme pour lui prouver qu'elle avait raison, une lame d'air presque imperceptible traversa le couloir, glissant silencieusement de l'obscurité à l'autre bout. En un instant, une dizaine de prisonniers se figèrent, leurs yeux écarquillés par la surprise. Un filament écarlate apparut au niveau de leurs gorges, une ligne fine qui s'étira d'un bout à l'autre. Puis, comme dans un cauchemar, les têtes tombèrent presque simultanément, leurs corps s’effondrant au sol dans une harmonie macabre. Les cris de panique éclatèrent dans la petite foule, et les prisonniers, soudain pris d'une terreur irrationnelle, se dispersèrent tels des insectes apeurés, fuyant dans toutes les directions.

Au fond du couloir, l'apparition de Lucian se matérialisa, sa silhouette émergeant des ombres. Le point rougeâtre de son éternelle cigarette illumina brièvement ses traits neutres, révélant son visage marqué par une froide indifférence. Lentement, il avança, chaque pas calculé, maîtrisé, dégageant une aura de menace silencieuse. Dans l'une de ses mains, un scalpel familier brilla faiblement sous la lumière vacillante, une arme aussi précise que cruelle. Il tira une nouvelle fois sur son bâton de goudron, ses prunelles malsaines fixées sur Éléonore, la traquant avec une intensité troublante. Sa voix, glaciale et empreinte de sadisme, résonna dans l’espace étroit :

‘’Ne pense pas partir aussi facilement, ma chère Éléonore... Toi et tes amis ne sortiront pas vivants d'ici, mais notre moment n'est pas encore venu... Je fais simplement passer te rappeler à qui tu appartiens. On se retrouvera assez vite.’’

D’un geste détaché, il retira le bout de cigarette de ses lèvres, l'écrasant entre ses doigts sans la moindre hésitation, sans montrer le moindre signe de douleur. Puis, avec une nonchalance effrayante, il jeta le mégot un peu plus loin, comme un acte final de mépris. Il tourna la tête vers l'extérieur, scrutant quelque chose dans l'obscurité, avant de se reculer lentement, disparaissant à nouveau dans les ténèbres, s'effaçant aussi furtivement qu'il était apparu. Il savait qu'il ne pourrait pas affronter la colonelle qui approchait, mais son retrait était stratégique, obéissant aux ordres stricts de son supérieur. Pourtant, il ne put s'empêcher de laisser un dernier message, un murmure empoisonné qui résonna dans l’air chargé de tension :

‘’N'oublie pas que je te surveille de près...’’

Puis, il s’éclipsa complètement, laissant derrière lui une ombre oppressante et un avertissement glaçant. Un long frisson d'inconfort traversa la colonne vertébrale d'Éléonore, la commandante peinant à repousser les sentiments intenses qui remontaient à la surface. Une part d'elle savait que Lucian lui avait fait quelque chose, quelque chose de bien plus profond que les tortures physiques. Comment cet homme avait-il réussi à la faire trembler de la sorte ? Elle serra les poings, tentant de maîtriser le tremblement involontaire qui l'envahissait, un signe de faiblesse qu'elle détestait admettre. Des souvenirs flous, presque irréels, affluaient dans son esprit, des fragments de moments qui lui semblaient si surréalistes qu'elle peinait à les accepter. Avait-elle vraiment partagé quelque chose de son plein gré avec lui ? Non, elle savait au fond d'elle, qu'elle n'avait jamais consenti à quoi que ce soit avec Lucian, ni à sa torture, ni à ses jeux obscènes dont elle peinait à se souvenir.

Elle porta une main tremblante à sa tête, tentant de chasser les souvenirs qui l'envahissaient, son esprit embrouillé par une étrange fumée claire. Ce point rougeâtre, cette lumière sinistre qui hantait son esprit, se superposait avec le souvenir de la cigarette de Lucian, cette satanée odeur de tabac qui lui revenait maintenant aux narines comme s'il se tenait encore tout près d'elle.

‘’Éléonore ? Tout va bien ?’’ demanda Kyllan, posant une main rassurante sur son épaule.
‘’Non,’’ grogna-t-elle, luttant contre la confusion qui la dominait. ‘’Lucian… Il m'a fait un truc et je ne comprends pas quoi exactement... Je me sens bizarre, comme si j'étais à la fois distante et présente… c'est comme si…’’

‘’L'hypnose…’’ murmura Kyllan, son ton grave. ‘’Il est un maître dans l'art de manipuler les gens, mentalement. Il utilise l'hypnose à son avantage. On va devoir être prudents, Éléonore. ‘’
‘’Pas le choix…’’ répondit-elle, en hochant la tête, ses poings toujours serrés, essayant de reprendre le contrôle.
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La Tragédie de la Cabale
Feat
Les copines





Une invitation...

Le regard pulsant d'une énergie sombre, entre excitation et malfaisance, tu souriais. Alors c'était ainsi qu'ils voulaient la jouer ? Des maîtres stratèges qui essayaient de te vaincre aux dames quand tu jouais de ton coté aux échecs. Malheureusement pour eux, ils ne faisaient que nier la vérité, cette réalité manifeste qui se faisait de plus en plus écrasante à mesure que tes pas te menaient jusqu'à leur dernière espoir.

Tu étais simplement meilleur. Plus rapide, plus intelligente, plus forte. Juste meilleur.

Amusée, tu laissais trainer la lame de ton épée sur le sol, comme pour signaler ta présence déjà si peu discrète. Ordonnant aux autres de tes soldats de se tenir à l'entrée et d'éradiquer toutes les signes de résistance à l'extérieur, tu pénétrais aux cotés d'Ada toujours tapis dans l'ombre. Au loin, tu pouvais commencer à entendre l'agitation s'intensifier.

- Tirez à vue, ne la laissez pas avancer !!

Tu te sentais d'humeur à grimer les traits de la grande Faucheuse en ce jour. Toi qui t'étais soustraite à sa faux, tu lui piquais désormais sa fonction, son identité. Quelle cruauté de ta part, toi l'Hydre d'un autre temps saccageant ce monde d'aujourd'hui. Les balles commencèrent alors à fuser vers ta position, incapable de perforer ne serait-ce que ton uniforme, ton Haki te protégeant de l'intégralité des assauts de plombs qui déferlaient sur toi.

- Oh ? Pourquoi avoir peur de moi ? N'êtes vous pas ceux qui m'avaient invité ici ?

Au loin des artilleurs s'armèrent de fusil à grenade, d'autres de lances-missiles. Des projectiles puissant tentant de simplement faire voler ton corps en éclat. Et pourtant tu avançais d'un ton toujours nonchalant, ta lame laissant une trace indélébile sur le sol en marbre. Malgré tout, la sueur, la transpiration, les tremblements, ce n'était pas toi qui avait peur oh non... Ils se voilaient la face en ordres vociférés derrière des armes qui ne les sauveraient pas.

BOUM BOUM BOUM. Plusieurs explosions vinrent à ébranler la salle immense, laissant le bruit assourdissant être porté jusqu'aux côtes de l'île.

- On l'a eu ?! Hubert, tu l'as eu ?! Hubert rép...

Mais pour simple réponse, seuls quelques gargouillis alors qu'il tournait son regard derrière lui à la recherche de son ami. Désormais simple pantin, cadavre en devenir, ta main sortait de sa gueule, béante, avant que tu ne la retires avec un semblant d'amusement. Tu t'étais déplacée à une telle vitesse que tu avais même pu dépasser la vitesse de l'explosion, te servant de celle-ci pour pénétrer les lignes ennemies tel un éclair. Là où le Soru d'Ada était une technique prodigieuse, toi tu n'avais pas besoin de cela. Ton corps de serpent et ta force naturelle t'avaient offert tout ce dont tu avais besoin.

- Il n'aurait pas pu survivre plus de temps avec un nom de merde pareil.

Un sarcasme qui avait goût amer pour les soldats de la Cabale tétanisaient. Une dernière phrase qui faisait office de sentence alors que tu déchaînais tes têtes sur le rythme d'une mélodie qui ne se déversait que dans ton esprit. Une Symphonie de l'Agonie, une Ode à la violence. Le premier requiem marquant ton renouveau. Quelle ironie.

- Cobra, Vipère. Cherchez où se terre l'ennemi.

Acceptant tout deux la mission, ils vinrent à se dissocier du massacre et à s'enfoncer dans le sol en quêtes de réponses. De ton côté tu tournais alors tes yeux perçants vers Ada réfugiaient en hauteur. Tu pouvais très bien t'imaginer ce qu'il se passait dans son esprit, mais tu t'assurais surtout qu'elle soit toujours à tes côtés. Par soucis de confort. Ton Haki n'était pas suffisant pour dissocier son aura de celles des autres, et certaines de tes têtes étaient plus voraces que d'autres. Amis, ennemis... Pas beaucoup de différence pour les plus sanguinaires.

- Pandore, il y a des étages à explorer plus bas.

Vipère avait été la première à trouver. Pas étonnant.

- Alors plus bas nous irons. Je commençais à m'ennuyer.

Chargeant ton poing de Haki, tu venais à le fracasser sur le sol sur un point précis, déjà affaiblit par les précédentes explosions. Ni une ni deux sous le choc excessivement brutal, le sol s'affaissa, s'ébranla, pour s'ouvrir sur une énorme crevasse s'étendant sur une dizaine de mètres et s'enfonçant encore plus loin. Tu n'avais pas la patience de chercher un accès sans doute caché. Pour faire compliqué lorsqu'on pouvait faire plus simple. D'un signe de la main, tu ordonnas à Ada de plonger avec toi avant quand tu ne sautes, le choc ayant ébranlé les dernières résistances à l'étage principale.

Atterrissant en quelques secondes a ce qui était sans doute le premier sous-sol tu regardais autour de toi, laissant ton Haki de l'Observation explorer les alentours à travers les murs. Puis d'un mouvement de lame fracassant, tu vins à faire voler plusieurs murs à ta droite. Arquant un sourcil, le corps trop relaxé par rapport à la gravité de la situation, tu vins à afficher un étrange sourire. Au détour du couloir crée sur mesure, ce fut d'abord tes droits qui apparurent en premier avant que ton aura meurtrière n'envahisse la pièce. Puis finalement ta tête se dévoila.

- Commandante Grey. Et... toi. Ce n'est pas trop tôt.

Tu avais trouvé une des choses que tu étais venue chercher. Maintenant il ne restait plus qu'à traquer ta prochaine proie.





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Un immense soulagement envahit Ada qui courut soutenir la Commandante d’Elite aussi vite que possible. D’un geste de la main, elle l’aidait à venir se glisser sur son épaule pour qu’elle puisse enfin relâcher ses muscles meurtris. Puis d’un regard pour les yeux vivaces de Pandore, Ada savait que la Colonelle, les choses ne faisaient que commencer.

- “ Nous devrions reculer et soigner nos blessés. Nous avons détruit leur bateau et pris leur port. Ils ne peuvent pas quitter l’île.”

Mais le visage de la Colonelle n’était pas pour accepter cette demande. Si bien que sans parler, Ada savait qu’elle refuserait la demande. Les yeux dans les yeux, les deux femmes soutenaient le regard de l’autre dans des volontés complètement différentes, mais une seule avait le pouvoir de commander les marines les entourant. Cependant, une importante détonation fit lever les yeux à tous alors qu’elle était suivie de beaucoup d’autres. Tous avaient envahi le château et étaient descendus dans les souterrains, mais le bruit de la roche s’effondrant en cascade se répandait en écho si bien que les regards angoissés des marines laissaient devenir ce qui était entrain de se passer. La Cabale, comme une sadique rediffusion de la catastrophe Parisse, essayait une nouvelle fois de les enterrer vivant. Et ils avaient sûrement profité des quelques agents capturés pour attirer la Colonelle d'Élite dans les soubassements.

Et dans un grognement, Ada fit un pas en avant, aidant Eleonore à rejoindre la sortie. Cependant, leur entreprise fut rapidement bloquée par l’épée tendue de Pandore qui, tournant sa lame couverte de sang, n’avait pas lâché des yeux le plafond craquelant.

- “ Il faut fuire Colonelle !” Cria Ada devant le calme de la marine.

La seule réponse de cette dernière fut un sourire carnassier. Le vent s’accumulant autour de son épée caressa les marines, attirant les regards vers elle. Et sans prévenir, La colonelle déclancha une gigantesque lame d’air au moment même où le plafond commençait à céder. Les gravats et les roches s’envolèrent, tout ce qui tenait encore debout était balayé par la puissance du coup et sans sourciller, Pandore avait repoussé tout le plan de La Cabale d’un simple coup d’épée. Les regards surpris se dessinaient sur le visage de tous, sauf sur celui d’Ada qui ne voyait qu’une femme bien plus puissante qu’à leur première rencontre. Et cela était loin de la rassurer alors même qu’elle n’arrivait toujours pas à connaître la raison du trouble passé de la marine.

Les gravats retombèrent tout autour d’eux et, décidant de se concentrer sur autre chose, Ada ferma les yeux pour user de son haki de l’observation. Elle voyait les auras des ennemis disparaître les unes après les autres de son champ de détection, signe que La Cabale s’était déjà retranchée hors de la première zone.

- “ Ils ont pris la fuite vers le nord de l’île. Je ne sens plus leur présence dans les environs. Profitons-en pour regrouper les hommes et soigner nos blessés.”

Une décision bien sage pour Ada et qui ne lui ressemblait guère. Mais avec la nouvelle Pandore et la Catastrophe Parisse, elle n’avait plus le luxe de jouer les intrépides.

Le groupe sortit alors des ruines de l'endroit et alors que Ada hissait Eleonore hors de ce champ dévasté, elle s'évanouie obligeant les marines à une retraite forcée vers le port.
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