La Tragédie de la Cabale
Feat
Ada & Eleonore
Une journée...
Moins de vingt-quatre heures après ta venue nouvelle sur ce monde, tu marchais déjà sur les mers infâmes du Nouveau Monde en quête de vengeance. Tu avais pris ces derniers évènements avec une étrange nonchalance, un sarcasme qui ne t'était pas ordinaire. A n'en point douter tu étais différente. Si cela avait galvanisé l'esprit des plus zélés de l'Elite, certains comme Ada restaient encore perplexe, confus, voir méfiant. Qu'importe, la bataille à venir saurait chasser cette brume qui les perturbait. Après tout, quoi de mieux qu'un bon bain de sang pour réaligner ses chakras ? Face à la mort, l'on ne pouvait que sortir plus grand. Tu en savais quelque chose.
- Accélérez le rythme. Si l'idée de les laisser dans l'attente de notre arrivé ne me déplaît pas, j'ai besoin de me défouler un peu. J'ai encore la nuque toute raide à cause du manque d'exercice.
Malgré les enjeux, malgré que vous alliez confronter un ennemi qui jusqu'ici vous aviez battu à chaque rencontre, tu ne semblais pas du tout paniqué, bien au contraire. La folie t'avait-elle frappé ? Qu'avais-tu trouvé dans les méandres du néant pour gagner une confiance pareille en toi. Une question qui resterait sans réponse. S'ils voulaient tous la connaître, ils n'auraient qu'à mourir et à revenir à la vie comme tu l'avais fait.
Ce n'était pas bien compliqué.
- La Cabale est une grande organisation avec des éléments puissants dans leur rang. Mais ce n'est pas une armée. Ils n'ont pas nos méthodes, ni notre armement. Vous abattrez à vu tout bateau à proximité de l'île que nous recherchons. Lorsque nous débarquerons ensuite, une escouade sera chargée de saboter l'ensemble des navires stationnaires. Aucune fuite possible, ce sera eux ou nous.
Un petit sourire en coin, tu marchais donc à travers le navire après avoir communiqué tes ordres à ta petite flotte à travers ton Denden. Tu savais très bien ce qu'impliquait cet ordre. Explicitement et implicitement.Tous les marins et autres présences sur place avaient entendu ce qu'il restait à faire. Une bataille à cœur ouvert, ou vous allez avancer fièrement sous le feu nourri de l'ennemi pour le dépasser en nombre et en force. Un plan suicidaire en apparence, mais c'était pour cela qu'il était parfait. Toi qui jusqu'ici avait toujours privilégié la prudence au reste, comme la Cabale aurait pu deviné que tu étais devenue si... téméraire dans ton approche ? Elle ne le pouvait pas. Car ce n'était pas qu'un esprit qui parlait à travers ta bouche, mais un réseau complet.
- Agent.
Évidemment qu'elle avait décidé de te suivre. Elle était accro à ça qu'elle le veuille ou non. Mais surtout, elle avait besoin de haut fait dans sa petite carrière. Elle était ambitieuse, bien trop pour sa force actuelle. Mais c'était pour cela qu'elle restait à tes côtés, car d'une manière ou d'une autre, elle en profitait bien plus que ce qu'elle prétendait. Et cela même si elle devait se faire quelques cheveux blancs en échange.
- Tu débarqueras évidemment à mes côtés. Tu es la plus compétente après moi sur ce navire. Et il est temps pour toi que tu apprennes comment on se bat pour de vrai sur le Nouveau Monde. Tes petits subterfuges ne te sauveront pas et n’impressionneront personne là-haut si tu ne les accompagne pas avec un peu de... punch ?
Tu riais. Tu savais qu'elle n'aimait pas cette nouvelle attitude que tu avais. Mais c'était celle-ci qui allait vous mener à la victoire contrairement à toutes les fois précédentes. Et elle le savait. Sinon elle n'aurait pas décidé de te suivre malgré tout l'or du monde en échange. D'autant qu'en disant cela, tu laissais comme penser que tu étais toi aussi capable des même subtilités qu'elle dans ta manière d'approcher une situation. C'était une espionne, une assassin, et toi une guerrière. On ne pouvait pas faire plus opposé et pourtant... Quelle drôle de sensation tes paroles laissaient en bouche.
- Fais pas cette tête-là et profite. Si mon instinct ne m'a pas trompé, la Commandante est vivante. Eh. Je suis prête à mettre une nouvelle tête à couper qu'elle sera déjà entrain de se battre après s'être libérée avant qu'on ne puisse la sauver nous-même.
Tu mettais cela sur le compte de l'instinct mais en réalité c'était là une suite logique d'idée. La Commandante était forte, têtue, et déjà brisée de pleins des façons. Trois jours... Ce n'était pas assez pour la faire taire définitivement. Non... On l'avait capturé, donc on l'a voulait vivante. Des informations ? Improbable. La Cabale savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir sur toi, et le fonctionnement de la marine. Enfin en apparence. Alors c'était sans doute pour envoyer un message, s'en servir comme avertissement après t'avoir tué. Si c'était cela, alors cela irait pour la Commandante.
D'autant que tu avais déjà pu observer son niveau. Même blessée, elle se situait dans la haut du panier en comparaison des hommes et femmes de la Cabale que vous aviez affronté jusqu'ici. Elle aurait sans doute quelques bobos par-ci par-là, une tronche à faire peur même sa propre mère, mais elle allait se porterait bien. Cela sonnait comme une évidence logique.
- Et rassure-toi. S'ils nous attendent bien, et ils nous attendront, cela voudra dire que tu aurais ton propre chat à fouetter une fois sur l'île.
Cela devenait effrayant de voir que tu semblais pouvoir désormais lire dans la Cabale comme dans un livre ouvert. Comme si tu les déplaçais avec aisance sur un échiquier dont tu avais un point de vue omniscient. C'était sans doute ce qu'on appelait une clairvoyance post-mortem. Enfin... Étant la seule miraculée depuis sans doute des décennies, on devrait commençait à appeler cela la Clairvoyance Pandorienne, si cela sonnait évidemment pas aussi naze.