Bienvenue à Zombieland
On retrouvait notre officier de la marine au sein d’un vaisseau de guerre de la marine. L’horizon était à son beau fixe et absolument rien ne présageait une future altercation. Notre héros se trouvait sur la passerelle du navire, devant et songeur, les vagues martelaient avec fracas la coque du navire. Une berceuse violente qui avait eu le don plongé le marine dans les méandres de son passé, oui des vieux souvenirs plus ou moins douloureux. Mais il ne pouvait pas se permettre un moment de faiblesse. En ce moment la marine était à plaindre, le manque d’effectif permettait aux pirates de jouir d’une trop grande liberté. Tout autour de Faris, les soldats de la marine s’occupaient principalement du bon entretien du navire, l’île sur laquelle il devait se rendre était maintenant proche et il fallait s’activer à préparer les vivres et autre broutilles du genre pour la mission.
Cependant, quelque chose d’étrange avait interpellé la vigie du navire. Avec des jumelles depuis là haut sur le troisième mat, le marine venait de repérer une ombre imposante. En regardant plus minutieusement, la vigie pouvait apercevoir ensuite clairement une terre en vue, il devait s’agir de l’île en question sur laquelle Fenyang avait été missionné avec une escouade. Un haut gradé de Marine se trouvait déjà sur les lieux. Hélas, il lui fallait du renfort. Il s’agissait du Commodore Masamuto. Un vrai électron libre, mais pas que. Cet homme avait refusé plusieurs promotions. Le connaissant, c’était sans doute pour ne pas avoir de trop grande responsabilité, il l’avait fait par flemme même. Il avait le don de s’attirer les foudres de la haute hiérarchie, mais jamais il n’avait été inquiété pour le moment au vu de sa force et de sa puissance impressionnante. En effet, il est un atout indéniable au sein de la marine.
Fenyang et sa troupe devait rejoindre Masamuto directement sur l’île et l’y attendre afin de débuter la mission. Avant de débarquer sur l’île, l’officier de la Marine voulait en savoir plus sur sa mission. Il avait prit place sur le rebord de la rampe du navire, afin de prendre connaissance de ses objectifs tout en lisant attentivement l’intitulé de la mission. Selon ce rapport, il y a 20 ans de cela, l’île en question aurait été un consulat paisible, ou plutôt l’un des meilleurs consulats, symbole d’intégration et de réussite du gouvernement mondial au sein d’une île rattachée à cette dernière. Jusqu’à ce qu’une mystérieuse maladie frappa de toute part l’île et ses habitants. Elle aurait été appelé la « Grippe Noire » et cette même grippe se serait propagé de personne à personne tel une infection extrêmement virulente. Toujours selon ce rapport concis, des médecins de la brigade scientifique seraient intervenus pour tenter de stopper cette maladie virale. Très vite la situation devint incontrôlable et les scientifiques se contentèrent seulement de noter ce qu’ils avaient pu constater. A savoir des morsures de type animal mais aussi des cas d’hystérie violente aperçu sur pratiquement tous les sujets. Ceux qui ne résistaient pas à la morsure étaient généralement retrouvé mort sans aller au stade final de la maladie.
Et le stade final du processus de la maladie était justement la chose la plus effrayante concernant cette grippe. Seulement quelques heures après avoir été mordus, les sujets semblaient se « transformer » en zombie. En lisant ce passage précis du rapport, Azar leva les sourcils en se demandant si cette histoire était vraie ou non, pensant que les zombies n’étaient que de l’ordre du mythe et du folklore. Continuant sa lecture il put également lire qu’un antidote, ou plus précisément un vaccin avait été conçut par les scientifiques du gouvernement mondial. Il aurait été laissé à l’abandon quelque part sur l’île même. L’équipe scientifique totalement dépassée par les cas trop nombreux de malades n’avait pas pu organiser une vaste campagne de vaccination de la population étant donné que le danger était trop grand. Ils avaient abandonnés tout simplement les vaccins sur l’île en quittant précipitamment cette dernière. Le gouvernement ordonna d’isoler l’île en détruisant le port et en interdisant tout moyen de communication. Sa mission cette fois-ci serait hardie, pour ne pas dire extrêmement hardie. Il devait retrouver sur l’île les fioles de vaccin abandonnées par les scientifiques, afin d’annihiler la maladie. Par la même occasion, ils devront éliminer les créatures qui étaient porteur du génome virale de la grippe noire.
Bien, Fenyang rangea le rapport qu’il plia pour la mettre ensuite dans la poche intérieur de sa veste en cuir. Lâchant un soupir symbole de son stress, il n’avait aucune idée de la manière dont il allait se débrouiller pour réussir une telle mission, et surtout réaliser un tel prodige avec seulement comme force une petite troupe de soldats. Pour le moment pas le temps de vraiment y réfléchir, le navire approchait de plus en plus de l’île. Azar ordonna immédiatement de tout stopper. Il voulait garder le navire à bonne distance de l’île et ne pas risquer de contaminer l’équipage. De plus, ils devaient servir de points de relais pour le navire de la brigade scientifique. Celui-ci n’était pas encore présent sur les lieux. Faris savait qu’il ne pourrait rien faire sans une aide extérieure. Des chaloupes furent mises à l’eau. L’escouade partit en direction de l’archipel. Les soldats mirent plusieurs minutes à rejoindre le rivage.
La nuit était maintenant totalement tombée et un froid glacial s’installa sous un silence morbide qui immédiatement juste après fut brisé par un cri effrayant. Un cri qui créa l’effroi dans le cœur du marine qui s’était mit immédiatement en position de combat par réflexe, tout en regardant tout autour de lui. Reprenant son sang froid, il ne voyait rien tout autour de lui, seulement une grande forêt. Les cris devaient venir d’un autre endroit proche de la position de l’officier. Les restes des hommes étaient tétanisés par la peur. Pourtant, il fallait continuer à progresser, mais Fenyang se retrouva vite seul. La forêt lui faisait face et ses hommes avaient pris la poudre d’escampette. Ce dernier hésita avant de s’engouffrer dans la masse boisée, du fait que son instinct de guerrier lui dictait de ne surtout pas entrer dans ce bourbier. Malheureusement Faris savait qu’il n’avait pas le choix et qu’il n’avait pas de temps à perdre. L’hésitation et le temps étaient un luxe qu’il ne pouvait pas se permettre. Sans attendre d’avantage, en claquant sur ses jointures comme pour se donner du courage et se préparer au pire, le marine entra définitivement dans la forêt.
S’introduisant dans cette masse verdâtre et marron, notre officier de la marine se contenterait de suivre un sentier forestier au cœur de la sombre nuit. Il sentait soudainement à peine entré dans la forêt inhospitalière qu’il était suivit, qu’on le surveillait. Fenyang sentait une peur irrésistible l’envahir, ce sentiment qui n’était nullement honteux, mais utile à l’être humain pour le prévenir d’un danger imminent. Sur ses gardes, prêt à réagir au quart de tour, il déboucha sur une vaste clairière. La lune venait éclairer les lieux de son astre majestueux. S’avançant de plus en plus au cœur de la clairière, Azar tomba nez à nez sur une scène atroce, voir irréelle. Les battements de son cœur se hâtaient dans les pénombres de sa poitrine qui s’était resserrée en un instant. La chair de poule faisant dresser ses poils comme jamais auparavant, l’avait fait reculer de quelque pas. Un recule et un pas en arrière maladroit puisqu’au sol il brisa la tige d’une branche qui n’avait pas tardé à alerter l’assemblée morbide et occulte. À savoir une grande créature étrange pourvue de plusieurs tentacules tressées et tout autour les anciens habitants de l’île en état de zombification total. La créature au centre semblait se nourrir du sang et de la chair des zombies présents tout autour d’elle, ce qui ne manqua pas de faire déglutir Fenyang.
Sous une odeur pestilentielle qui régnait au sein de cette clairière, écarquillant les yeux, le gradé de la marine n’avait jamais rien vu de tel auparavant. Même les monstres dans les pires cauchemars faisaient pale figure et n’étaient absolument rien à côté de cette horreur. Cette erreur de la nature monstrueuse et terrifiante qui ne manqua pas de remarquer la présence du cadet. Immédiatement d’un cri surpuissant, la créature étrange ordonna aux zombies par ce hurlement sinistre de prendre en chasse notre soldat. Et c’était sans attendre que les zombies ne se mirent non pas à marcher, mais bien à courir à grande vitesse. Immédiatement Fenyang avait prit ses jambes à son cou pour fuir, et courir le plus vite possible pour sortir de cette forêt diabolique. Slalomant entre les nombreux arbres tordus et crochus, tout en heurtant violemment certain d’entre eux, le guerrier de la marine pouvait enfin voir le bout du tunnel après une demi-heure de course effrénée. Quittant la forêt toujours au pas de course, il pouvait apercevoir un village, visiblement au premier coup d’œil abandonné et en ruine. Les zombies ne lâchaient rien, toujours à la poursuite de Fenyang qui lui, était essoufflé et épuisé par cette longue course. Il n’en pouvait plus, il décida de se réfugier provisoirement dans l’une des nombreuses maisons présente sur les lieux.
Une fois à l’intérieur de l’une d’elle, il bloqua l’accès de la porte en poussant les meubles et tout ce qu’il pouvait trouver dans la maison, le temps qu’il puisse réfléchir à une solution. Mais il ne trouvait rien et pendant ce temps les zombies semblaient dotés d’une force surhumaine et il ne fallut pas longtemps avant que la porte et les meubles soient repoussés. Fenyang prit la fuite de nouveau en passant à travers l’une des fenêtres de la maison en ruine. Se relevant rapidement après avoir effectué une roulade pour atterrir au sol, sous les débris de verre des carreaux de la fenêtre, il aperçu au loin un grand château. La nuit l’empêchait d’y voir plus clair et notre jeune homme ne savait pas si cette structure immense était en bon état ou pas. Mais il n’avait plus le choix, il allait devoir s’y rendre afin d’être en sécurité. Et de nouveau, la chasse à l’homme reprit, les zombies toujours aussi rapides poursuivraient avec plus de hargne notre soldat qui arriva près des remparts de la structure à l’allure médiévale. Tout en accélérant le pas, il se rendait compte qu’il n’avait aucun moyen d’accéder aux fortifications. Sous le coup de l’adrénaline, il aperçut un grand arbre qui surplombait de sa hauteur l’un des remparts du château.
Fenyang avait trouvé sa voie de sortie, il allait tout simplement escalader l’arbre et sauter depuis le sommet de ce dernier pour se retrouver à l’intérieur du château en sécurité. Tel était le plan qu’il avait en tête et c’est ce qu’il allait faire. Avec une certaine agilité, le guerrier de la marine grimpa contre l’arbre en se cramponnant à l’écorce. Les zombies étaient certes rapides, mais extrêmement maladroit et n’arrivaient pas à grimper comme Fenyang pouvait le faire. Les zombies dans une frénésie folle se mettaient à marteler violemment le tronc, afin de briser ce dernier pour faire tomber l’arbre. Notre soldat bondit avec vigueur et tomba sur le sol d’une grande pièce. Sa carrure et son physique imposant lui avait permit de limiter les dégâts avec quelques bleus et quelques douleurs suite à la chute. Faris s’était enfin tiré de cet enfer, nul doute que cette nuit macabre il s’en rappellerait toute sa vie. Se relevant tout en se débarrassant des tuiles siégeant sur son corps, il enleva la poussière en tapotant à plusieurs reprises ses vêtements tout en se relevant doucement. Non loin de lui en tournant la tête pour regarder par-dessus son épaule droite il aperçut une silhouette. Il s’agissait du commodore de la marine Masamuto, un sabreur exceptionnel. Il était donc arrivé jusqu’ici avant Fenyang, ce n’était pas étonnant, Masa était un homme d’expérience.
“Je constate que vous êtes toujours aussi prévoyant Commodore Masamuto.”
“Toi aussi t’es tombé sur ces créatures étranges ? Je ne sais pas toi, mais cette mission là, je la sens pas trop. T’en dis quoi de tout ce merdier ? Ils sont où les renforts ? À mon avis, faudrait peut être commencé à enquêter… “
“Malheureusement, ils m’ont fait faux bond à cause de cette créature ....”
“C’est pas grave ! À nous deux on devrait arriver à faire quelque chose petit Fenyang.”
Les zombies et les créatures étaient furieux de ne pas avoir pu mettre la main sur les deux marines, de la viande fraîche inexploitée en somme. Mais pas de panique, impossible pour elles de traverser les fortifications de l’immense château. Enfin pour le moment ...
KoalaVolant