L’homme qui court est à bout de forces… Il a la bave aux lèvres, le souffle court et rauque, chaque inspiration lui brule douloureusement les poumons. Des rigoles de sueur sales dégoulinent de son front et lui piquent les yeux, brouillant sa vision. Il a déjà fait plusieurs chutes et sous ses fringues déchirées sa peau est zébrée d’écorchures et il saigne. Mais il court comme si le diable lui même était à ses trousses. Et peut être bien que c’est le cas…
Dans le regard paniqué de l’homme une lueur d’espoir vient d’apparaitre, il est au bout, il va s’en sortir…Plus qu’une dizaine de mètres et il atteindra la sécurité de la base… Il va s’en sortir…
Un sifflement de mauvais augure se fait entendre, le genre de bruit qui colle à une impression de menace se rapprochant à toute vitesse, roulant des yeux affolés l’homme tourne la tête pour tenter de discerner le danger…
Et la balle le cueille juste au dessus de l’oreille avec la puissance d’un boulet de canon… Décollant de terre l’homme va rouler quelques mètres plus loin, les membres agités de tremblements spasmodiques comme le ferait un lapin brusquement fauché par un camion…
-OUT !
-INFIRMIERS !
Sur le banc de l’équipe du Cypher Pol 5 c’est la consternation parmi les survivants. Les Équarrisseurs du Cypher Pol 8 sont en train de laminer leurs joueurs les uns après les autres. Et ils ne plaisantent plus.
Nous sommes le 12 Mai sur le terrain de sport du QG du Cypher Pol à Marijoa, la finale du tournoi annuel de baseball InterCypher bat son plein. L’instant est crucial, on joue depuis bientôt deux heures et les deux équipes sont maintenant à égalités à quatre manches gagnées chacune, les Red Lantern du Cp5 sont à l’offensive et la situation n’est pas bonne pour eux, ils tiennent au point mais le CP8 mène par douze joueurs à l’infirmerie contre trois... ce qui signifie qu’il ne reste au CP5 que trois joueurs valides. Il est temps d’utiliser la ruse…
1-4 pour le CP8
Pendant que deux brancardiers évacuent le coureur éliminé et l’emmènent au plus vite vers l’infirmerie, un nouveau batteur s’avance sur le premier marbre. C’est Henry le poulpe, le seul homme poisson du Cypher Pol, affecté au traitement du courrier… Il saisit sa batte et se place tout souriant en position face au lanceur qui comprend soudain le malaise…
-Hé mais, je dois tirer ma balle entre l’épaule et le genou et ce type n’a ni l’un ni l’autre ! Elle est ou ma zone de prise ?
- Démerdez-vous ! Jouez !
Et quatre fausses balles plus tard le lanceur du CP8 est éliminé…Sur le banc des CP5 on élabore déjà la suite du match.
-Ils vont devoir faire venir leur lanceur de réserve qui est nettement moins bon, au moins on pourra courir sur le terrain sans se faire éclater la tête.
-Ouais, bien joué le poulpe, maintenant faut en frapper une et courir pour faire des points…
-Hé mais regardez leur nouveau lanceur… C’est, c’est FireKrom !
-Mais ils ont dit qu’il était blessé…
-Ils ont du mentir, ses enfoirés sont vraiment machiavéliques, ils n’ont donc plus aucune limite ?
Sur le terrain vient d’apparaitre une des brutes du CP8, l’agent Firekrom, deux mètres dix, cent quarante kilos de muscles, un esprit malsain dans un corps de brute…
Il s’avance vers la base du lanceur et y ramasse la balle abandonnée avant de jeter un regard de prédateur au pauvre poulpe qui n’en mène plus large…
-Euh les gars ? Pourquoi on l’appelle FireKrom déjà ?
Firekrom balance son bras en arrière, extension maximum, genoux levé au niveau de sa tête et c’est parti… Il ramène son bras à toute vitesse vers l’avant, tout son corps accompagnant le mouvement pour en augmenter la puissance, index et majeur collés à la balle, main sur la couture…et c’est une balle courbe qui fonce sur Henry le poulpe…
-Hé mais c’est pas la balle qu’il…
Au lieu de survoler la base pour atterrir dans le gant du receveur, la balle frappe le poulpe en plein thorax avec une force telle qu’elle l’emmène s’écraser contre le mur d’enceinte au fond du stade…
- … a lancé !
Au fond du stade la grenade lancée par Firekrom se décide à exploser… Dommage pour Henry le poulpe.
-Batteur atteint, une faute de balle pour le lanceur…
-INFIRMIERS !
Le lanceur n’ayant pas le droit de viser délibérément le batteur l’arbitre autorise l’équipe offensive à déplacer un de leurs joueurs jusqu'à la première des quatre bases. Un homme placé sur le terrain, c’est toujours ça de pris…
-Encore un batteur éliminé et on est finis. On a encore trois points de retard sur leur score offensif, c’est la merde…
-Ce mec va tous nous tuer si on le laisse lancer. Il faut le sortir, et il faut le sortir tout de suite..
-Ouais, à toi Red, t’es le dernier, et prend la batte en bois, c’est la seule solution…
Changeant de batte c’est au tour de Red de s’avancer face au sourire moqueur de Firekrom… Celui-ci, réprimandé par l’arbitre lance cette fois ci une balle normale. Un tir rapide, droit, surpuissant. Mais pas assez pour tromper Red qui frappe de toutes ces forces et touche la balle de plein fouet.
Et comme prévu la batte en bois ne résiste pas. Soigneusement fragilisé et percé à cet effet elle se fragmente dés l’impact en une multitude d’esquilles de bois aiguisées qui s’envolent vers leur cible.
-Une fausse balle pour le batteur, nouveau lancer…
L’arbitre lève les yeux vers Firekrom qui, figé, le visage et le torse littéralement criblés de pointes de bois ne réagit pas, émet un discret « ouille » de douleur avant de s’effondrer sur le dos…
-INFIRMIERS !
-Changement de lanceur !
Enfin privé de leurs meilleurs lanceurs les Équarrisseurs font appel à un de leurs lanceurs de réserve. Celui tente une balle molle, basse, juste en limite de la zone de tir autorisé. Un coup vicelard mais Red en a vu d’autres, et sa batte, en fer cette fois ci, chope parfaitement la balle et l’envoie voler loin à travers le terrain. Droit au dessus des filets qui marquent la limite du terrain, droit vers un homerun et son point automatique sans même avoir à courir…
La balle fuse loin au dessus des joueurs du CP8, mais pas encore assez loin pour tous. Se transformant à moitié, Tom, Zoan de la grue, vient de déployer une paire d’aile et fonce pour rattraper la balle avant qu’elle ne touche le sol. Mais c’est sans compter l’assistance du CP5 dispersé dans la foule. Saluant le tir de Red une demi douzaine de fusées d’artifices vont exploser autour de Jerry qui sonné et fumant de partout finit son vol en s’encastrant dans un pylône…
-INFIRMIERS !
3-4 Pour le Cp8
L’arbitre déclare un temps mort le temps de rappeler quelques règles élémentaires au public. Red et le dernier survivant de son équipe en profitent pour une pause rapide…
-On est plus que deux, ça veut dire qu’on ne peut pas se permettre de s’arrêter sur les bases. Il faut parcourir les quatre à chaque fois ou faire systématiquement des homerun si on veut rattraper. Il suffit de deux pour gagner..
-T’inquiète Red, on va les avoir… D’ailleurs je…arrghh ! Red ? L’eau…. L’eau … Du poison gargll…
-INFIRMIERS !
Et Red se retrouve tout seul face au lanceur qui lui lance une vicieuse balle courbe. Impossible de la choper droite, Red est obligé de la frapper par-dessous et plutôt que l’expédier vers les limites il l’envoie en plein ciel. Et se met à courir. Il est seul et il n’a pas le choix. Si il ne parcourt pas les quatre bases d’une traite il n’y aura plus de batteurs sur la première base et ils auront perdu.
La balle entame sa courbe descendante quand Red passe la première base et fonce vers la deuxième. Sachant pertinemment que si les défenseurs la rattrapent au vol il sera directement éliminé…
-MEUH Je prends ! Un des équarrisseurs, Phil le taureau, vient de passer en forme animale et fonce vers l’interception de toute sa vitesse. Soudain ses deux pattes avant s’enfoncent dans le sol comme dans une fondrière, brusquement attrapé par Paul du CP5, heureux possesseur du zoan de la taupe qui envoie le taureau bouler au sol pattes par-dessus cornes.
-J’ai ! Geppou ! Un autre équarrisseur s’élance soudain dans l’air, devenant presque flou tellement il va vite. Marchant sur l’air comme d’autre sur un escalator il monte mains tendues à la rencontre de la balle …
-Ninja Rope ! Ran kyaku ! Alors qu’un souffle d’air venu de nulle part dévie la trajectoire de la balle, des cordes surgies du sol viennent s’enrouler autour des jambes de l’attrapeur et le rabattent au sol…
Red passe la deuxième base et fonce vers la troisième…
La balle retombe au sol et rebondit avant de rouler mollement sur l’herbe du terrain.
Red passe la troisième base et fonce vers l’arrivée …
Un Cp8 s’empare de la balle et la lance de toutes ses forces vers son receveur qui la rattrape avec habileté et la plaque contre son marbre…
Mais trop tard, Red est revenu dans son camp…
4-4 Égalité…
On joue peut être la dernière balle du match et la tension est à son comble. Le lanceur prend son élan et tire. Une balle normale, droite et bizarrement…
-Illusion ball !
La balle semble soudain se multiplier, ce n’est plus une mais cinq balles qui foncent vers l’agent Red qui hésite …
**Souviens toi, fais confiance à ton instinct, fais confiance à la force ! **
Sauvé par les conseils avisés de son entraineur, le vieux Yo ga (dix sept fois champion du tournoi) Red ferme les yeux et frappe au hasard. Et le miracle se produit, la balle part à toute vitesse droit sur le lanceur qui n’a même pas le temps de lever le bras avant de se faire heurter en plein front.
-INFIRMIERS !
Et pendant que Red s’élance tellement vite qu’il en oublie même de lâcher la batte, la balle rebondit sur le crane du lanceur et continue son chemin vers le fond du terrain…
Red passe une base, puis deux. Sur le terrain c’est le chaos. L’agent roulette, Paramecia télékynésiste vient de faire tomber la balle dans le trou de Paul, Zoan de la taupe, immédiatement pris en chasse par Peter, Zoan du furet pendant que les agents des deux camps jettent des grenades dans les trous pour faire sortir tout le monde.
Red passe la troisième base au moment ou la balle revient en jeu éjectée du trou par Dédé, Logia du fromage qui a pris possession de la zone sous terraine. Balle immédiatement subtilisé par les frères Gronk et Tronk, paramécia de la multiplication qui se mettent immédiatement en devoir de jeter de fausses balles partout sur le terrain…
Mais alors que Red se concentre sur les derniers mètres qui le séparent du but, le CP8 joue son ultime atout. Weldon, Logia de la brique, vient de se mettre en travers du sentier. Un mur de brique rouges avec le regard méchant et injecté de sang du type dont ont vient de piétiner le gâteau d’anniversaire. Et qui se replie sur vous à toute allure pour vous prendre en tenaille.
Red n’a pas le choix. Tenant fermement la batte qu’il n’a pas lâché il arme son coup, ferme les yeux et saute en hurlant à plein poumons… Puis c’est le choc, le choc et le trou noir…Un noir voluptueux et profond…
Le noir et une voix qui semble venir de très loin…
-Red ? Red tu m’entends ? Red, c’est bon, on a gagné ! Tu l’as passé Red tu as réussi… Tu as été merveilleux Red… Red ? Lâche cette batte maintenant !
-Noonn ! Me prenez pas ma batte !
(…)
Red se secoue et finit de se réveiller… Quand même c’était un sacré beau match ! Se levant de sa couchette il sort son bardas de sous le lit, l’ouvre, et avec mille précautions en sort une grosse caisse en bois qu’il pose sur le lit et contemple un instant avant de l’ouvrir.
A l’intérieur bien au chaud dans un écrin de velours cramoisi, la batte de la victoire. Encore légèrement marqué par son contact avec le mur mais désormais tout à fait indestructible. Lourde, métallique, dédicacée…
Red reste un long moment à la regarder avant de la sortir et de faire quelques mouvements avec.
Puis la reposant sur le lit il allonge à coté les deux lames courtes qu’il utilise quotidiennement depuis des années. Des armes moches, utilitaires, fonctionnelles. Perdus, détruites et changés vingt fois. Des armes parfaites pour un type travaillant dans l’ombre, pour un fonctionnaire consciencieux et anonyme. Des armes bonnes pour l’ancien agent Red. Pas pour le tout nouveau Lieutenant.
Red connait bien les pirates et les marines, et tous les plus grands d’un bord ou de l’autre possèdent leurs armes emblématiques ou originales. Ces derniers jours passés à Citadelle en attendant le Fenrir, Red y a beaucoup réfléchi. Et aujourd’hui son choix est fait… C’est à la batte que le lieutenant Red gravera son nom dans le livre d’or de la marine…
Baseball Powa !
Dans le regard paniqué de l’homme une lueur d’espoir vient d’apparaitre, il est au bout, il va s’en sortir…Plus qu’une dizaine de mètres et il atteindra la sécurité de la base… Il va s’en sortir…
Un sifflement de mauvais augure se fait entendre, le genre de bruit qui colle à une impression de menace se rapprochant à toute vitesse, roulant des yeux affolés l’homme tourne la tête pour tenter de discerner le danger…
Et la balle le cueille juste au dessus de l’oreille avec la puissance d’un boulet de canon… Décollant de terre l’homme va rouler quelques mètres plus loin, les membres agités de tremblements spasmodiques comme le ferait un lapin brusquement fauché par un camion…
-OUT !
-INFIRMIERS !
Sur le banc de l’équipe du Cypher Pol 5 c’est la consternation parmi les survivants. Les Équarrisseurs du Cypher Pol 8 sont en train de laminer leurs joueurs les uns après les autres. Et ils ne plaisantent plus.
Nous sommes le 12 Mai sur le terrain de sport du QG du Cypher Pol à Marijoa, la finale du tournoi annuel de baseball InterCypher bat son plein. L’instant est crucial, on joue depuis bientôt deux heures et les deux équipes sont maintenant à égalités à quatre manches gagnées chacune, les Red Lantern du Cp5 sont à l’offensive et la situation n’est pas bonne pour eux, ils tiennent au point mais le CP8 mène par douze joueurs à l’infirmerie contre trois... ce qui signifie qu’il ne reste au CP5 que trois joueurs valides. Il est temps d’utiliser la ruse…
1-4 pour le CP8
Pendant que deux brancardiers évacuent le coureur éliminé et l’emmènent au plus vite vers l’infirmerie, un nouveau batteur s’avance sur le premier marbre. C’est Henry le poulpe, le seul homme poisson du Cypher Pol, affecté au traitement du courrier… Il saisit sa batte et se place tout souriant en position face au lanceur qui comprend soudain le malaise…
-Hé mais, je dois tirer ma balle entre l’épaule et le genou et ce type n’a ni l’un ni l’autre ! Elle est ou ma zone de prise ?
- Démerdez-vous ! Jouez !
Et quatre fausses balles plus tard le lanceur du CP8 est éliminé…Sur le banc des CP5 on élabore déjà la suite du match.
-Ils vont devoir faire venir leur lanceur de réserve qui est nettement moins bon, au moins on pourra courir sur le terrain sans se faire éclater la tête.
-Ouais, bien joué le poulpe, maintenant faut en frapper une et courir pour faire des points…
-Hé mais regardez leur nouveau lanceur… C’est, c’est FireKrom !
-Mais ils ont dit qu’il était blessé…
-Ils ont du mentir, ses enfoirés sont vraiment machiavéliques, ils n’ont donc plus aucune limite ?
Sur le terrain vient d’apparaitre une des brutes du CP8, l’agent Firekrom, deux mètres dix, cent quarante kilos de muscles, un esprit malsain dans un corps de brute…
Il s’avance vers la base du lanceur et y ramasse la balle abandonnée avant de jeter un regard de prédateur au pauvre poulpe qui n’en mène plus large…
-Euh les gars ? Pourquoi on l’appelle FireKrom déjà ?
Firekrom balance son bras en arrière, extension maximum, genoux levé au niveau de sa tête et c’est parti… Il ramène son bras à toute vitesse vers l’avant, tout son corps accompagnant le mouvement pour en augmenter la puissance, index et majeur collés à la balle, main sur la couture…et c’est une balle courbe qui fonce sur Henry le poulpe…
-Hé mais c’est pas la balle qu’il…
Au lieu de survoler la base pour atterrir dans le gant du receveur, la balle frappe le poulpe en plein thorax avec une force telle qu’elle l’emmène s’écraser contre le mur d’enceinte au fond du stade…
- … a lancé !
Au fond du stade la grenade lancée par Firekrom se décide à exploser… Dommage pour Henry le poulpe.
-Batteur atteint, une faute de balle pour le lanceur…
-INFIRMIERS !
Le lanceur n’ayant pas le droit de viser délibérément le batteur l’arbitre autorise l’équipe offensive à déplacer un de leurs joueurs jusqu'à la première des quatre bases. Un homme placé sur le terrain, c’est toujours ça de pris…
-Encore un batteur éliminé et on est finis. On a encore trois points de retard sur leur score offensif, c’est la merde…
-Ce mec va tous nous tuer si on le laisse lancer. Il faut le sortir, et il faut le sortir tout de suite..
-Ouais, à toi Red, t’es le dernier, et prend la batte en bois, c’est la seule solution…
Changeant de batte c’est au tour de Red de s’avancer face au sourire moqueur de Firekrom… Celui-ci, réprimandé par l’arbitre lance cette fois ci une balle normale. Un tir rapide, droit, surpuissant. Mais pas assez pour tromper Red qui frappe de toutes ces forces et touche la balle de plein fouet.
Et comme prévu la batte en bois ne résiste pas. Soigneusement fragilisé et percé à cet effet elle se fragmente dés l’impact en une multitude d’esquilles de bois aiguisées qui s’envolent vers leur cible.
-Une fausse balle pour le batteur, nouveau lancer…
L’arbitre lève les yeux vers Firekrom qui, figé, le visage et le torse littéralement criblés de pointes de bois ne réagit pas, émet un discret « ouille » de douleur avant de s’effondrer sur le dos…
-INFIRMIERS !
-Changement de lanceur !
Enfin privé de leurs meilleurs lanceurs les Équarrisseurs font appel à un de leurs lanceurs de réserve. Celui tente une balle molle, basse, juste en limite de la zone de tir autorisé. Un coup vicelard mais Red en a vu d’autres, et sa batte, en fer cette fois ci, chope parfaitement la balle et l’envoie voler loin à travers le terrain. Droit au dessus des filets qui marquent la limite du terrain, droit vers un homerun et son point automatique sans même avoir à courir…
La balle fuse loin au dessus des joueurs du CP8, mais pas encore assez loin pour tous. Se transformant à moitié, Tom, Zoan de la grue, vient de déployer une paire d’aile et fonce pour rattraper la balle avant qu’elle ne touche le sol. Mais c’est sans compter l’assistance du CP5 dispersé dans la foule. Saluant le tir de Red une demi douzaine de fusées d’artifices vont exploser autour de Jerry qui sonné et fumant de partout finit son vol en s’encastrant dans un pylône…
-INFIRMIERS !
3-4 Pour le Cp8
L’arbitre déclare un temps mort le temps de rappeler quelques règles élémentaires au public. Red et le dernier survivant de son équipe en profitent pour une pause rapide…
-On est plus que deux, ça veut dire qu’on ne peut pas se permettre de s’arrêter sur les bases. Il faut parcourir les quatre à chaque fois ou faire systématiquement des homerun si on veut rattraper. Il suffit de deux pour gagner..
-T’inquiète Red, on va les avoir… D’ailleurs je…arrghh ! Red ? L’eau…. L’eau … Du poison gargll…
-INFIRMIERS !
Et Red se retrouve tout seul face au lanceur qui lui lance une vicieuse balle courbe. Impossible de la choper droite, Red est obligé de la frapper par-dessous et plutôt que l’expédier vers les limites il l’envoie en plein ciel. Et se met à courir. Il est seul et il n’a pas le choix. Si il ne parcourt pas les quatre bases d’une traite il n’y aura plus de batteurs sur la première base et ils auront perdu.
La balle entame sa courbe descendante quand Red passe la première base et fonce vers la deuxième. Sachant pertinemment que si les défenseurs la rattrapent au vol il sera directement éliminé…
-MEUH Je prends ! Un des équarrisseurs, Phil le taureau, vient de passer en forme animale et fonce vers l’interception de toute sa vitesse. Soudain ses deux pattes avant s’enfoncent dans le sol comme dans une fondrière, brusquement attrapé par Paul du CP5, heureux possesseur du zoan de la taupe qui envoie le taureau bouler au sol pattes par-dessus cornes.
-J’ai ! Geppou ! Un autre équarrisseur s’élance soudain dans l’air, devenant presque flou tellement il va vite. Marchant sur l’air comme d’autre sur un escalator il monte mains tendues à la rencontre de la balle …
-Ninja Rope ! Ran kyaku ! Alors qu’un souffle d’air venu de nulle part dévie la trajectoire de la balle, des cordes surgies du sol viennent s’enrouler autour des jambes de l’attrapeur et le rabattent au sol…
Red passe la deuxième base et fonce vers la troisième…
La balle retombe au sol et rebondit avant de rouler mollement sur l’herbe du terrain.
Red passe la troisième base et fonce vers l’arrivée …
Un Cp8 s’empare de la balle et la lance de toutes ses forces vers son receveur qui la rattrape avec habileté et la plaque contre son marbre…
Mais trop tard, Red est revenu dans son camp…
4-4 Égalité…
On joue peut être la dernière balle du match et la tension est à son comble. Le lanceur prend son élan et tire. Une balle normale, droite et bizarrement…
-Illusion ball !
La balle semble soudain se multiplier, ce n’est plus une mais cinq balles qui foncent vers l’agent Red qui hésite …
**Souviens toi, fais confiance à ton instinct, fais confiance à la force ! **
Sauvé par les conseils avisés de son entraineur, le vieux Yo ga (dix sept fois champion du tournoi) Red ferme les yeux et frappe au hasard. Et le miracle se produit, la balle part à toute vitesse droit sur le lanceur qui n’a même pas le temps de lever le bras avant de se faire heurter en plein front.
-INFIRMIERS !
Et pendant que Red s’élance tellement vite qu’il en oublie même de lâcher la batte, la balle rebondit sur le crane du lanceur et continue son chemin vers le fond du terrain…
Red passe une base, puis deux. Sur le terrain c’est le chaos. L’agent roulette, Paramecia télékynésiste vient de faire tomber la balle dans le trou de Paul, Zoan de la taupe, immédiatement pris en chasse par Peter, Zoan du furet pendant que les agents des deux camps jettent des grenades dans les trous pour faire sortir tout le monde.
Red passe la troisième base au moment ou la balle revient en jeu éjectée du trou par Dédé, Logia du fromage qui a pris possession de la zone sous terraine. Balle immédiatement subtilisé par les frères Gronk et Tronk, paramécia de la multiplication qui se mettent immédiatement en devoir de jeter de fausses balles partout sur le terrain…
Mais alors que Red se concentre sur les derniers mètres qui le séparent du but, le CP8 joue son ultime atout. Weldon, Logia de la brique, vient de se mettre en travers du sentier. Un mur de brique rouges avec le regard méchant et injecté de sang du type dont ont vient de piétiner le gâteau d’anniversaire. Et qui se replie sur vous à toute allure pour vous prendre en tenaille.
Red n’a pas le choix. Tenant fermement la batte qu’il n’a pas lâché il arme son coup, ferme les yeux et saute en hurlant à plein poumons… Puis c’est le choc, le choc et le trou noir…Un noir voluptueux et profond…
Le noir et une voix qui semble venir de très loin…
-Red ? Red tu m’entends ? Red, c’est bon, on a gagné ! Tu l’as passé Red tu as réussi… Tu as été merveilleux Red… Red ? Lâche cette batte maintenant !
-Noonn ! Me prenez pas ma batte !
(…)
Red se secoue et finit de se réveiller… Quand même c’était un sacré beau match ! Se levant de sa couchette il sort son bardas de sous le lit, l’ouvre, et avec mille précautions en sort une grosse caisse en bois qu’il pose sur le lit et contemple un instant avant de l’ouvrir.
A l’intérieur bien au chaud dans un écrin de velours cramoisi, la batte de la victoire. Encore légèrement marqué par son contact avec le mur mais désormais tout à fait indestructible. Lourde, métallique, dédicacée…
Red reste un long moment à la regarder avant de la sortir et de faire quelques mouvements avec.
Puis la reposant sur le lit il allonge à coté les deux lames courtes qu’il utilise quotidiennement depuis des années. Des armes moches, utilitaires, fonctionnelles. Perdus, détruites et changés vingt fois. Des armes parfaites pour un type travaillant dans l’ombre, pour un fonctionnaire consciencieux et anonyme. Des armes bonnes pour l’ancien agent Red. Pas pour le tout nouveau Lieutenant.
Red connait bien les pirates et les marines, et tous les plus grands d’un bord ou de l’autre possèdent leurs armes emblématiques ou originales. Ces derniers jours passés à Citadelle en attendant le Fenrir, Red y a beaucoup réfléchi. Et aujourd’hui son choix est fait… C’est à la batte que le lieutenant Red gravera son nom dans le livre d’or de la marine…
Baseball Powa !