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One Piece Requiem RPG :: La Route de tous les Périls :: Première Voie de Grand Line :: Little Garden

Enfin, on se retrouve

Posté Dim 11 Aoû 2024 - 14:51 par Ada

Enfin, elle l’avait retrouvé. Cela faisait longtemps qu’Ada n’avait entendu son nom mais les récents événements de Jaya avaient remis en lumière la nouvelle révolutionnaire. Calypso Blossom. Un des rares personnes a savoir des choses personnelles sur la jeune femme sans faire partie de sa famille. Et depuis le jour de son évasion du laboratoire du gouvernement mondiale sur Zaun, Ada ne passait pas une journée sans se maudire pour avoir partagé avec la blonde. Elle était une épine dans son pied depuis trop longtemps et il fallait que cela cesse. Alors lorsque sa présence sur Little Garden avait été annoncée, Ada avait foncé sur l’île sans attendre. Elle était les derniers restent d’un échec et la jeune Kidachi ne permettrait à personne d’entacher son dossier qui était jusque-là exemplaire.

A son arrivée sur l’île, elle avait filé à la dernière position géographique connue de sa cible. C’était maintenant une révolutionnaire primée, et même sur une île perdue comme Little Garden, des murmures étaient arrivés aux oreilles du gouvernement mondiale. Cette fois-ci, au travers d’un trio de jeune marin, dont leur embarcation avait fait naufrage sur l’île et qui, après un temps de captivité au sein d’un temple ancien et retenu par un des gardiens de la forêt, avaient fini par fuire pour emprunter un des nombreux navires marchands venus récupérer les cargaisons de viande à Jurrasteack Park. Ils avaient donc quitté la terre des dinosaures avant de raconter leur aventure sur l’île suivante où ils avaient été déposés. Et les sbires du Cipher Pol étaient partout. Sans attendre, ils avaient remonté l’information de la présence de deux Cavalières primés sur Little Garden. Le gouvernement mondial ne perdait pas de temps.

Se glissant au travers de la verdure envahissante, Ada avait mis tous ses sens en alerte pour éviter d’être surprise par un des nombreux reptiles géants de l’île. Et si elle n’en avait pas peur, elle ne voulait absolument pas s’encombrer de combat contre le crétacé dans sa traque de sa cible. Courant à perdre haleine entre les arbres, sa vision périphérique la força à s’immobiliser d’un coup alors qu’elle approchait petit à petit de la position cherchée. Un teint halé, des cheveux blonds et surtout, ces sillons dessinant les marques de ses prothèses. Ada s’était arrêtée en vitesse pour observer, cachés derrière la luxuriante végétation, une jeune femme dessinant un imposant oiseau posé sur une branche. Et si elle retenait un grognement, son visage renfrogné affichait la rage qui l’envahissait, autant que ses doigts se refermant avec force, lui faisant serrer le poing.

- " Enfin, on se retrouve." Murmurait-elle, prête à sauter sur sa cible à chaque instant.

Posté Dim 11 Aoû 2024 - 16:04 par Calypso

C'est après un long séjour sur l'île, principalement pour aider à nettoyer les déboires de Sainte Adella, que je me retrouvais finalement avec un temps de répit. Notre embarcation était presque prête à partir, et c'est avec une certaine nostalgie que j'avais demandé à Heliamphora de me laisser seule quelques instants, voulant profiter une dernière fois de l'île avant de lui dire adieu. Elle acquiesça avec douceur et se mit en route vers le navire pour s'assurer que tout était bon pour notre départ. Pour ma part, je voulus explorer à nouveau les falaises de Lost Garden. Après plusieurs longues minutes à sauter d'arbre en arbre, utilisant mes propulseurs pour faciliter mes déplacements, j'arrivais finalement aux rebords escarpés de la réserve naturelle. Ces arbres si luxuriants en contrebas et séparés de me position par près d'une centaine de mètre formaient une véritable canopée unique.

Non seulement on y trouvait des fleurs et autres végétaux présents nulle part ailleurs sur l'île, mais sa faune était également des plus étonnantes. Il y avait également les iconiques cochons géants typiques de l'endroit, mais la plupart des espèces animales présentait chacune un petite spécificité qui les tirait du lot. C'était le cas de cet oiseau posé sur une souche, picorant des insectes réfugiés dans les creux du bois. Il s'agissait sûrement d'un ancêtre éloigné du colibri à en juger par la forme de ses ailes pointues et de son bec fin et élancé. Ce dernier possédait comme différence principale, une sorte de crête sur le haut du crâne, d'une multitude de couleurs. Il fallait absolument qu'Heliamphora voit cet animal, mais je ne pouvais pas me permettre un aller-retour et espérer que l'oiseau soit encore présent. Et évidemment, blesser l'animal pour le ramener était hors de question, mon amie ne me l'aurait jamais pardonné. Pas le choix, il fallait que je le reproduise ! Je prenais une large feuille suffisamment épaisse pour que je puisse dessiner sur cette dernière. Je sortis par la suite de mes prothèses de jambe, mes quelques matériels de peinture que je n'avais pas encore rangés. Pinceaux, peinture naturelle faite à base des matériaux de l'île, tout était prêt et je n'attendis pas plus longtemps pour me mettre à la tâche. Plusieurs minutes plus tard, après avoir finement analysé la corpulence de l'oiseau à l'aide de mes zooms optiques, la base de la peinture était terminée, il ne me restait plus qu'à y ajouter les nuances de couleurs ainsi qu'à ombrer légèrement le travail.

Mais alors que je m'abaissais pour saisir une nouvelle teinte dans une prothèse, les buissons derrière moi s'agitèrent brusquement. Un dinosaure
? Très peu de chance, il n'y avait que peu d'intérêt de rôder autour d'un énorme relief tel que Lost Garden, où tomber signifiait sans grand doute y rester piégé pour toute forme de vie primale. Alors que je dirigeais lentement mon regard vers les fourrés, une ombre en surgit, me plaquant sur le dos à même le sol. Bien que son apparence me parut lointaine avec tout ce que j'avais pu vivre entre-temps, je n'eus aucune difficulté à reconnaître l'agente Viper, de son vrai nom Ada Kindachi.

"- A-Ada ?" chuchotai-je, sous le choc d'une telle retrouvaille qui me remémorait de douloureux souvenirs.

Sans même prononcer un mot, je distinguais la même fumée verdâtre s'échapper de ses gants, qui m'avait suffisamment posé de soucis pour que je m'en souvienne également. Sans attendre davantage d'être hors d'état de nuire, j'activais mes propulseurs, utilisant leur puissance pour me dégager de l'emprise de l'agente à l'aide d'un jeu de jambe hasardeux, la faisant rouler quelques mètres sur le côté.

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Posté Dim 11 Aoû 2024 - 16:47 par Ada

Après une roulade, Ada retrouva sa stabilité. Un genou à terre, elle regardait la révolutionnaire se redresser, toujours aussi surprise de voir l’agent du Cipher Pol dans cet endroit si spécial. Et si Calypso avait toujours été plutôt curieuse et étrangement joyeuse, Ada percevait sans mal un voile de tristesse couvrir son regard. Cependant, tout cela ne changeait rien pour la Kindaichi qui ne voyait qu’un ennemi du gouvernement mondial et une traîtresse.

- “Ce ne sera jamais plus que Agent Viper pour toi !” Aboya Ada avec rage.

Elle dressa alors une dague, avant de revenir au contact de la jeune révolutionnaire d’un Soru rapide. Dans des échanges de coups multiples, les deux femmes s’opposaient. L’une essayant de tuer, l’autre de se défendre. Ada voyait bien au regard perdu de Calypso qu’elle ne comprenait pas la raison de leur retrouvaille soudaine mais l’agent Viper n’avait aucune envie de discuter avec elle. Elle était poussée par la colère, la rage et la déception. Elle voulait abattre cette femme et enfin tirer un trait sur ces échanges qui n’auraient pas du arriver. Calypso était une révolutionnaire maintenant, elle était ouvertement un ennemi du gouvernement mondial et ses actions à Jaya l’avaient plus que prouvé. Rien de ce que pourrait dire la blonde ne convaincra Ada qu’elle ne devait pas l’abattre. Et la voir se défendre comme un diable ne faisait que renforcer la rage de la Kindachi.

Ada était rapide, elle entaillait les vêtements et la peau de la révolutionnaire alors que cette dernière, ses lames cybernétiques déjà sorties, rendaient les coups en essayant d’en dévier certains. La Kindachi laissait depuis plusieurs minutes son gaz vert se répandre autour des deux combattantes, et si l’espace avait été plus clos, Calypso serait déjà morte empoisonnée par le puissant gaz toxique. Cependant, la blonde connaissait les techniques de la vipère et s’arrêtait de respirer à chaque fois que leurs échanges les amenaient à se diriger vers le nuage environnant. Jusqu’à que, dans un hurlement de frustration face à cette situation qui semblait au point mort, Ada usa du Soru pour se jeter sur Calypso, la saisissant au niveau des hanches et la plaquant dans le gaz mortel.

Cependant, loin d’avoir mesuré la distance qui les séparait du gouffre, ce qui les attendait n’était pas le sol rigide de Little Garden mais le vide de la falaise de Lost Garden.

Posté Dim 11 Aoû 2024 - 21:29 par Calypso

Pourquoi devions nous forcément régler cela par un combat ? J'avais appris à apprécier Ada, malgré la situation dans laquelle j'étais lorsque je l'avais rencontrée, pourquoi devions nous nécessairement nous entretuer. Nous ne nous étions pas côtoyées très longtemps, mais j'étais persuadée qu'au fond d'elle, elle n'avait aucune envie de mener à bien cet affrontement. J'imagine qu'elle avait des ordres à respecter, et que le choix n'était plus de mise. C'était techniquement mon cas désormais, moi qui me retrouvais forcée à parer et rendre les coups. Finalement, après un nouveau plaquage, voilà que nous tombions en chute libre, droit vers l'endroit le plus préservé et protégé de l'île.

Bien qu'elle était celle à l'origine de notre chute, je me cramponnais à Ada aussi fort que possible, tentant de ralentir notre chute autant que possible à l'aide de mes propulseurs. Cependant l'inertie était déjà trop importante et je ne pouvais pas supporter nos deux poids. Malgré la chute, Ada parvint à se défaire de mon emprise et nous étions séparées de plusieurs mètres avant de finalement finir notre chute dans les différentes couches d'arbres, de branches et de buissons qui composaient l'endroit. Je parvins juste avant d'atteindre la végétation à quelque peu ralentir ma descente, mais cela n'empêcha aucunement les branches de me griffer grandement le corps pour les plus fines, ce qui resta plus agréable que de se manger les branches plus solides et épaisses, qui ne cédèrent pas sous mon poids, me faisant plutôt encaisser de plein fouet la dure force de la gravité.

Je finis enfin par atteindre le sol, dur mais frais de part son abri végétal qui le préservait de la chaleur insoutenable du soleil. Après un bref examen, mes prothèses semblaient en état de fonctionner normalement, malgré une douleur persistante suite aux impacts successifs de la descente. Une goutte de sang coula le long de ma joue, j'avais dû m'érafler en tombant dans les buissons. J'avais perdu de vue Ada, mais j'hésitais un instant, devais-je juste prendre la fuite ? C'est sûrement ce que m'aurait dit Heliamphora et cela serait le plus sage à faire. Mais si je commençais à saisir le fonctionnement de cette île et surtout comment y survivre, rien ne garantissait la réussite d'Ada dans un environnement si primitif. Il fallait au moins que je la retrouve bien, pour ma propre conscience, même si les affrontements risquaient de reprendre.

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Posté Dim 11 Aoû 2024 - 23:20 par Ada

La chute avait été rude. Ada avait tenté de se stabiliser de quelques geppou et pourtant, elle avait quand même fini par percuter une branche à l’arrière du crâne. En un instant, elle avait perdu conscience au milieu de cette jungle primitive. Son esprit était vide, ses pensées aussi. Seul un voile sombre comblé son rêve avant d’être tâté par des mains maladroites. Se réveillant alors en sursaut, Ada vit que Calypso avait pris place au-dessus d’elle et était venue coller deux doigts au niveau de sa gorge pour prendre son poul. Le visage de l’agent dévoila sa colère retrouvé et elle dressa ses jambes pour repousser avec force la femme qui se tenait au dessus d’elle.

- “Ada arrête ! Je ne veux pas te faire de mal !”

La jeune révolutionnaire finit les fesses dans la poussière, et avant même qu’elle ait le temps de déployer ses prothèses, Ada avait déjà regardé tout autour d’elle. Ses yeux avaient été attirés par une épaisse liane glissante d’un arbre qu’elle alla saisir d’un geppou avant d’user de sa vitesse fulgurante pour envelopper la révolutionnaire et lui immobiliser les bras de long du corps. Une fois le paquet emballé, l’agent saisit à nouveau son arme, plaqua la jeune femme au sol et la menaça avec une lame froide contre son coup.

- “ Tu ne comprends rien Calypso ! On m’a ordonné de te tuer !”

Elle maintenait la jeune femme au sol qui essayait de se débattre devant la lame menaçante. Et leur regard se plongeait l’un dans l’autre. La peur et la détresse de la révolutionnaire faisait détourner les yeux plusieurs à Ada qui finissait toujours par retrouver la hargne de se concentrer sur son travail.

- “ En partant, tu m’as trahis. En rejoignant la révolution, tu m’as condamné.”

Condamné à la traquer jusqu’à la mort et pour l'agent, tout cela devait s’arrêter aujourd’hui. Elle dressait alors sa lame pour venir assener un puissant coup de couteau dans la gorge de la révolutionnaire. Cependant, cette dernière avait arrêté de se débattre. Ses yeux perçant pénétraient l’âme même d’Ada alors même que le coup était parti. Et la Kindachi stoppa son mouvement. A quelques millimètres de la peau de sa victime, elle s’était arrêtée nette. Les larmes perlant au coin des yeux de Calypso la faisaient grimacer de tristesse et de frustration. Elles restèrent dans cette position pendant plusieurs longues secondes avant qu’Ada finisse par se relever et jeter sa dague qui vint se planter dans le sol herbu.

- “Merde !” Hurlait l’agent du Cipher Pol qui venait se tenir la tête.

Elle ne savait plus comment gérer la situation. Elle devait la tuer mais sa main comme son cœur refusaient de le faire. Quelques mois, quelques instants, quelques mots avaient suffit à dérégler l’enseignement du Cipher Pol. Et elle redoutait maintenant que rester plus longtemps en la présence de la révolutionnaire ne vint encore plus déranger ses certitudes. Car il ne s’agissait pas de morale ou de loyauté, mais d’affection.

Ada ferma les yeux un instant, respirant longuement avant de revenir vers la jeune femme qui s’était redressée. Elle la fit se relever avant de lui demander, bien plus calme :

- “ Tu sais comment sortir d’ici ? Guide-moi.”

Puis d’une main désagréable, elle poussa la jeune femme à passer devant. Maintenant qu’elles étaient tombées, elle devait remonter. Et Ada pourrait simplement remettre Calypso au gouvernement mondial pour que ce dernier lui extirpe des informations sur les mouvements révolutionnaires.

Posté Mar 13 Aoû 2024 - 11:31 par Calypso

Je contemplais avec un désespoir non dissimulé les tortures contre lesquelles Ada semblait lutter. Je n'avais même pas essayé de déployer mes prothèses pour me libérer, bien que l'étreinte de la liane était sûrement trop importante pour pouvoir sortir mes lames. Je l'écoutais alors hésiter, monologuer, bien que je ne saisissais pas tous les reproches dont elle m'accusait. Si j'avais rejoint la révolution, c'était avant tout pour lutter contre les injustices dont j'avais pu être victime, et m'assurer que celles-ci ne se reproduisent plus. Ada n'y était pour rien directement, si ? La crise nerveuse de l'agente semblait se calmer petit à petit, et elle m'aida à me relever, bien que je demeurai prisonnière de la liane épaisse qui plaquait mes bras métalliques contre le long de mon corps.

"- Si c'est demandé si gentiment, je me vois mal refuser de nous sortir d'ici..." fis-je mine de râler.

Je faisais semblant que tout allait bien, mais en réalité mes doigts tremblaient encore. Je m'étais vraiment vue mourir quelque secondes plus tôt, et la seule raison de ma survie était le lien qui nous unissait depuis cette rencontre dans le laboratoire de Zaun.

"- Nous sommes dans la cuve qui mène à Lost Garden. En raison de la population de la réserve presque uniquement constituée d'herbivores, pas mal de prédateurs rôdent ici-même. Heureusement, une milice de cochon géant vadrouille pour protéger l'endroit de tout intrus. Le souci c'est que désormais, nous faisons partie des intrus. Je dirai que nous sommes à l'opposé de l'entrée de la cuve. Il y a une pente abordable à pied qu'il nous faut atteindre pour sortir d'ici. A moins que tu aies la force d'escalader, mais si tu souhaites absolument me garder ligotée alors je ne vois pas d'autres solutions." lui expliquai-je. "Tu n'es jamais venue ici ?" finis par lui demander pour briser le silence après quelques secondes de marche.

"- Non." me répondit elle sèchement.

"- Oh regarde, une rafflésia géante !" m'attardai-je sur le bas côté encore quelques minutes silencieuses plus tard.

"- Contente toi d'avancer." me répliqua-t-elle en me poussant doucement de sa main, sans grande conviction.

L'agente doutait elle ? Elle semblait avoir perdue toute envie de me combattre, et cela me rendait presque triste que de la voir si absente. J'aurai pensé qu'elle serait ravie d'avoir enfin mis la main sur moi, mais j'avais l'impression de revoir celle qui s'était effondrée en pleurs devant les barreaux de ma cellule, m'annonçant la mort de son paternel plusieurs mois plus tôt.

"- Ada, tu veux parler ?" finis-je par tenter comme approche, tout en continuant d'avancer, le regard droit devant moi.

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Posté Mer 14 Aoû 2024 - 17:57 par Ada

Calypso n’arrêtait pas. Elle parlait, comme si les échanges qu’elles avaient eu il y a de cela plusieurs mois s’étaient déroulés en terrasse d’un café. La jeune fille de Pétale était-elle si déconnectée que même au sein de la révolution, elle n’avait pas conscience des conflits qui secouent le monde ? Elle devait être au courant que le gouvernement mondial et tous ces agents étaient les ennemis de ceux qui se prônaient “les défenseurs du peuple”. Ada hésitait à lui rappeler avant de se raviser et de simplement répondre :

- “Non.”

Puis d’un geste brusque, elle poussait Calypso pour que cette dernière accélère le pas. Elle avait le sentiment d’avoir laissé les émotions l’envahir plus tôt et elle avait fermé son esprit comme ses paroles pour éviter que cela ne se reproduise. Cette jeune femme avait le don del a faire sortir de ses habitudes strictes et d’ouvrir la parole. Maintenant qu’elle commençait à bien la connaître, Ada ne se laissait plus faire.

- “Tu es sûr que tu ne veux pas en parler ?”

Aucune réponse.

- “Trèèèès sûr ?”

Toujours pas de réponse.

Calypso fit alors volte face d’un bond avant de continuer d’avancer en marche arrière, dévisageant Ada qui plissa les sourcils d’un air interrogatif. La révolutionnaire pencha la tête sur le côté, plongeant son regard dans celui de l'agent sans rien ajouter. Jusqu’à qu’Ada vit les lèvres de la blonde commencer à bouger et avant que le premier son ne sorte, elle lui criait déjà :

- “Tu ne vas pas la fermer ? On est plus dans le même camp. Tu as choisi celui de l’ennemi. Alors maintenant avance !”

Puis Ada poussa d’un coup de pied la jeune femme qui manqua de tomber. Et si elle se rattrapait rapidement, maladroitement elle reprenait le chemin pour sortir de cette cuvette préhistorique. La Kindachi soupirait longuement devant cette situation qui lui était devenue presque insupportable et elle priait pour que la révolutionnaire se taise définitivement.

Posté Sam 17 Aoû 2024 - 20:13 par Calypso

Toutes mes tentatives de communication échouaient les unes après les autres, et je sentais bien que je commençais à attaquer sérieusement la patience de l'agente. Le dernier coup en date de cette dernière dans mon postérieur en était bien la preuve. Bien qu'elle n'avait que rarement fait preuve de pitié en ma présence, je la trouvais légèrement plus violente que la dernière fois que nous nous étions vues. Elle avait du en voir des choses de son côté également. Après plusieurs éternelles minutes, une petite étendue d'eau apparut sur le côté, chose que je n'avais pas manqué de remarquer et qui tombait à point. Le désavantage quand on est la seule à vouloir entretenir une conversation, c'est qu'on a la gorge qui s'assèche. Je n'attendis ni de prévenir Ada, ni de lui demander l'autorisation, je courus à pleines enjambées vers la surface réfléchissante. Je me penchai par dessus l'eau, sirotant du bout des lèvres l'eau fraîche. Je restais quelques instants les yeux fermés, toujours recroquevillée, alors que je profitais du calme étonnant de l'endroit.

En rouvrant mes paupières, je constatai que l'eau tremblait légèrement, ondulant sur toute la largeur de la surface. Certes Ada avait pu être lourde dans ces dernières réflexions, mais je n'imaginais pas qu'on avait atteint ce stade. Puis, alors que je relevais la tête, je vis un petit troupeau de stégosaures surgir des buissons en face de moi, contournant du mieux qu'ils le pouvaient le petit lac. A peine eu-je le temps de me redresser, que cette fois ce furent plusieurs arbres qui se plièrent sous le poids d'un Tyrannosaure haut de plusieurs mètres et lancé dans une course frénétique. Après plusieurs instants, il parvint à choper un des herbivores, le sang s'écoulant déjà dans et en dehors de la gueule du monstre alors que le reste du troupeau finissait de déguerpir, profitant des précieuses secondes offertes par leur défunt camarade. Okay, pas de panique, sa vision est basée sur le mouvement, non ? A en juger par le roi des dinosaures qui nous fonçait désormais droit dessus, étant les seuls êtres vivants encore dans son champ de vision, l'information dont je disposais ne semblait pas si véridique.

"- Cours Ada !" hurlai-je alors que j'avais également pris mes jambes à mon cou.

J'aurai bien utilisé mes propulseurs pour distancer la créature, mais sans mes bras pour m'équilibrer et me rattraper en plein air, c'était peine perdue. Je continuais ma course, alors même que je sentais le sol trembler de plus en plus sous mes pieds, au point où les impulsions me soulevaient quelques peu à chaque pas effréné du monstre. Je pouvais presque sentir l'odeur putride s'échapper d'entre ses crocs usés, mais surtout sa mâchoire se refermer quelques centimètres à peine derrière moi. J'avais fini par perdre Ada des yeux, la poussière soulevée par la course-poursuite m'empêchait de distinguer quoi que ce soit qui ne soit pas devant moi. Un dernier coup de croc du tyrannosaure eu raison de mes liens, abimant quelque peu le revêtement de mes prothèses sans trop les endommager. D'un coup de propulseur, j'échappais de justesse à une nouvelle attaque affamée de la créature, alors que je profitais d'être dans les airs pour regarder derrière moi pour la première fois.

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Posté Sam 17 Aoû 2024 - 23:42 par Ada

Usant du Soru, Ada arrivait à peine à conserver une distance acceptable avec le reptile géant. Et si ses coups de crocs étaient destinés à Calypso, la jeune agente n’avait pas envie de ralentir le pas pour voir s’il allait continuer sa course ou finalement changer de cible.

Suivant le cours d’eau dans une ligne droite. Remontant vers les falaises qui formaient la cuve de Lost Garden, les deux femmes finissaient par avoir un regard l’une pour l’autre lorsque la poussière commença à laisser place à de l’herbe plus verte, atténuant grandement le nuage volant. Et si Calypso offrait un grand sourire à la Kindachi, cette dernière fronça les sourcils de désapprobation en constatant que sa prisonnière avait réussi à dénouer ses liens.

Si la frustration ne pas pouvoir remédier à cela envahissait Ada, elle vit une occasion de bientôt remédier à cette course poursuite féroce alors qu’elles avaient fini par entrer dans une faille creusé à même les parois rocheuses. Un pente douce qui remontait vers l’extérieur. Un passage assez large pour laisser leur poursuivant continuer sa traque mais qui se raccourcissait au fur et à mesure de leur progression de façon significative. Et arrivant en haut, la route était devenue si étroite que l’animal peinait à les suivre. Forçant le passage, il réussit tout de même à les rejoindre à la sortie de Lost Garden mais il fut arrêté par d’épais murs de roche.

Les deux femmes, sous les impulsions des derniers coups de crocs rageurs de la bête, chutaient en roulant sur plusieurs mètres à l'extérieur du passage. Et lorsqu’Ada redressa la tête, son premier regard fut pour la bête qui rugit sa frustration avant de faire demi tour et de retourner dans la cage naturelle. Un long soupir de soulagement lui échappa, qui fut coupé par une Calypso se redressant en vitesse avant de profiter de l’instant pour se soustraire à sa captivité.

En un soru, Ada l’avait rattrapé. Et une fois de plus, sous la hâte et l’impulsion donnée, Ada plaque Calypso au sol non sans rouler sur quelques mètres entre les arbres environnants. Un nouvelle fois, elle l’immobilisait au sol, la menaçant de sa lame plaquée sur la gorge de la révolutionnaire.

- “ On a bien rigolé mais c’est maintenant que les choses sérieuses commencent. Tu vas me suivre au QG du Cipher Pol et tu vas me donner le nom de tous tes complices ! De grès ou de force Calypso !”

Ada n’était toujours pas prête à discuter mais cette situation commençait à vraiment la tourmenter. Alors elle voulait être clair avec la révolutionnaire qui pensait qu’il était encore possible d’être “amie”.

Posté Dim 18 Aoû 2024 - 11:06 par Calypso

A peine avais je commencé à me redresser qu'Ada m'avait à nouveau plaquée au sol, toujours la même lame menaçant ma gorge immaculée. La situation devenait étrangement redondante aussi triste que celui puisse être. Je commençais à comprendre que j'aurai beau faire autant d'efforts que possible, rien ne serait suffisant pour qu'Ada ne puisse comprendre mon point de vue. Comme si nous avions baigné dans des idéologies beaucoup trop différentes pour pouvoir s'entendre à nouveau. Il était d'ailleurs très probable qu'elle me faisait les mêmes reproches que je lui faisais intérieurement. Je restais tout de même moins choquée lors de cette agression que lorsqu'elle avait manqué de me tuer nette, plus tôt dans la journée, devenant coutumière de la chose. Cependant, à l'évocation de mes alliés de la révolution, mes sentiments prirent le dessus et je ne pus m'empêcher d'imaginer le pire, tant de belles personnes qui pourraient perdre la vie, tant de magnifiques plans qui tomberaient à l'eau. Des larmes s'amoncelaient petit à petit au bord de mes paupières.

"- A-Ada, je t'en suppl-" commençai je à pleurnicher doucement, avant de crier de surprise.

Il semblerait que le tumulte causé par notre course poursuite avait attiré une horde de prédateurs, et l'un d'entre eux n'avait aucunement hésité à bondir sur Ada, l'entraînant de plein élan plusieurs mètres plus loin, faisant de multiples roulés boulés. Il y en avait au moins une demi douzaine, des vélociraptors dépassant le mètre de hauteur et se disposant en cercle autour de nous. Enfin, plutôt autour d'Ada à vrai dire, il fallait dire qu'elle était déjà en posture désavantageuse. Quelques minutes plus tôt, j'aurai volé à son secours. Mais désormais, cela impliquait bien plus de vies que seulement la mienne.

"- Désolée Ada..." murmurai-je, une larme perlant sur ma joue, alors que par des sauts successifs je me hissais en dehors de cette situation, atteignant la cime des arbres nous entourant sans grande difficulté à l'aide de mes propulseurs. Après avoir rapidement balayé l'horizon du regard, je reconnus le coin où Heliamphora devait m'attendre. Je m'empressai de bondit de branche en branche, et plusieurs minutes plus tard j'apercevais notre embarcation, aux moteurs déjà bien échauffés et n'attendant que moi pour partir de l'île préhistorique.

"- Elle va s'en sortir, j'en suis certaine..." ne puis-je m'empêcher de penser intérieurement.

Heliamphora s'inquiéta en voyant l'étant de mes vêtements ainsi que celui de ma peau lacérée à plusieurs endroits et je lui promis de tout lui raconter en temps et en heure. La priorité pour l'instant était de partir et c'est ainsi que je laissais Ada en proie à ses prédateurs alors que je m'échappais avec mon groupe de Little Garden.

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Posté Dim 18 Aoû 2024 - 14:01 par Ada

Les crocs pointues de la bête étaient plantés dans son bras si profondément qu’ils avaient fini par le percer de part en part. Une douleur lancinante la traversait alors qu’elle essayait tant bien que mal de se dégager de la prise de l’animal. Derrière la créature, elle aperçut sa cible se redresser pour fuir.

- “ Calypso ! Tu es une lâche !”

Pour l’agent, la situation était parfaitement claire. La jeune révolutionnaire devait abandonner cette cause perdue et accepter la sentence du Gouvernement Mondiale. Et à la place, la voilà fuyant, abandonnant la personne à qui, quelque temps auparavant, elle faisait de grands discours. Mais bien pire, le cœur d’Ada se serra devant la fuite de Calypso. Une douleur bien pire que celle qui lui transperçait le bras. Si elle avait essayé de se convaincre qu’elle n’avait plus aucun sentiment à l’égard de Calypso, cela était sûrement faux.

- “ ‘Fait chier !” lâchait Ada de rage.

Elle laissa sa dague tourner dans sa main libre avant de venir la planter d’un coup sec dans la nuque du dinosaure. Cependant, un deuxième profita de l’instant pour lui attraper la jambe et la traîner sur deux bons mètres. En essayant de retirer sa lame pour tuer son nouvel adversaire, un troisième sauta sur son bras valide pour tirer à son tour de son côté également. Dans un grondement de rage, Ada dressa deux doigts avant de perforer le crâne d’un des vélociraptor d’un shigan entre les deux yeux. Maintenant ses deux bras libérés de ces infâmes créatures. Elle prit alors appuie sur ses mains, et agilement, souleva ses jambes en même temps que la créature qui y était accrochée avant de la projeter au travers d’une pirouette contre un arbre. Elle se redressa ensuite, saisit sa lame toujours dans la chaire de sa première victime avant de la jeter avec force sur la bête trop assommée pour réagir à temps. Empalée, elle rendit l’âme dans les secondes suivantes alors que d’un Soru, Ada venait chercher son arme. Autour d’elle, devant la mort de trois des dinosaures, le reste de la meute fuya au travers des bois dans des gémissements de crainte.

Mais l’agente n’avait pas le temps de se reposer ou de penser à ses blessures. Elle serra ses doigts autour de son arme pour foncer dans la direction où Calypso avait fui. Tournant les bois, elle était comme une bête en rage cherchant sa proie. Le sang coulait de ses plaies avec plus de débit alors qu’elle s’activait dans tous les sens pour retrouver la révolutionnaire. Ses recherches étaient erratiques. Si bien qu’elle finit bien vite par tourner en rond devant l’absence de piste laissée. Et au bout de plusieurs heures, elle comprit qu’elle avait définitivement perdu sa trace.

- “Putain de merde !” Hurlait Ada à travers la canopée.

Elle continuait à chercher les jours suivants, retournant l’île sans jamais rien trouver. Mais il était sûr que cette fois-ci, tout était détruit entre elle et la révolutionnaire. Tout.

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