Du Plomb dans la Tête [feat Red]

Quand le chat a tué tous les rats, les souris dansent. Et alors, le chat mange aussi les souris...

Il y a toujours quelque chose à tirer des proverbes absurdes des vieux sages, mais certains sont plus obscurs que d'autres. ici la leçon est probablement quoi ? Mieux vaut être un chat ? Peut être Enfin, comme de toute façon ils ne servent globalement qu'a expliquer aux jeunes impétueux a quel point il est important de bien obéir au sages anciens, le plus souvent, tout le monde s'en fout...

Cela dit, en parlant de jolie souris...

- Je suis Katabolonga l'insaisissable. Le plus grand pirate de Grand Line... Enchanté.

Ce n'était pas la première fois que je venais à Kikai No Shima, après tout, les lieux de perditions les plus attractifs le sont pour tout le monde, et de tout temps, l'ile casino avait toléré tous les clients quels que soient leurs bords du moment qu'ils venaient les poches pleines de Berrys, et repartait calmement une fois convenablement dépouillés de leur richesse, jusqu'à la prochaine mise en fonds. Sans même parler de la présence dans le coin d'une succursale des Usuriers, toujours prêt à délester un homme de son trop plein de Berrys.

Aussi quand un appel imprévu avait sifflé aux oreilles de mon nouveau compagnon de voyage, j'avais immédiatement tendu l'oreille. Il faut dire qu'après des années d'une domination sans partage d'une bande de criminels renommés, cassant les genoux de le concurrence, taxant toutes les transaction monétaires du coin sous prétexte de protection, et arrosant une marine corrompue qui fermait obligeamment les yeux sur tout ça, l'ile de Kikai était depuis peu en marche vers le bon coté de la loi. Une terreur de la marine était passé dans le coin jouer les femmes de ménage, et son passage avait envoyé six pieds sous terre toute la terrible bande des Chinamire Kitsune, ainsi que les marines qui les couvraient.

Ce qui signifiait pour la marine que le boulot était terminé, mais pour tous les criminels du coin ayant survécu à la purge, que la place de dominant vacante était maintenant ouverte à qui aurait le cran et la puissance de la prendre. Une situation on ne peut plus porteuse d'opportunités.

Et il me semblait évident que cette Miss Ana Muerta Grande en était une belle.

La dame m'ignore et préfère choisir de faire du gringue a John. Tant pis. C'est probablement mon surnom qui l'a convaincu qu'il n'y avait rien a tenter chez moi... Je devrais peut étre chercher autre chose que l'insaisissable ?

En tout cas quand on invite le loup, on a intérêt à faire attention a ses doigts. Et Ana a l'air plutôt du genre a se faire manger toute crue. Inviter des gens pour se faire aider c'est une bonne idée sur le papier, mais ça ne vous met pas vraiment en position de force pour négocier. Alors suivant qui on invite, ça peut couter plus cher que prévu...

- Si la situation locale est a ce point ouverte, ce serait dommage de ne pas en profiter beaucoup plus...

Une évidence, a nuancer toutefois. Parce que je ne suis pas vraiment dans mon domaine de compétence ici, même si John semble plus à l'aise. Les magouilles de la pègre, les jeux d'argents, les affrontements feutrés avec la marine, ce n'est pas un jeu dont j'ai l'habitude et dont je connais les règles. Moi je suis un pirate de haute mer, j'attaque des navires, des ports, et je ne traine en ville que pour dilapider en quelques instants tout l'or que j'ai soigneusement mal acquis.

Heureusement que je sais ou trouver un spécialiste de ce genre de coups fourrés et de guerre secrète. Après tout, Kikai possède un comptoir de la guilde des usuriers. Et s'ils ont survécu à la fois aux Chinamire Kitsune et à la purge de la loi, c'est qu'ils sont dirigés par un type compétent et parfaitement aux faits des spécificités de la pègre locale. Tout ce dont nous aurons besoin pour vérifier ce que nous dira notre allié de fortune et nous prémunir de coups de couteaux dans le dos.

- Alors Ana ? Vous vous sentez capable de relancer la dessus ou vous vous mettez à suivre ?

- il suffit de se renseigner...  Reste donc discuter avec notre nouvelle amie, je vais aller rendre visite à la Guilde. 

Et laissant la la baronne déçue, l'ex copain qui doute, et le futur caid, je quitte la zone pour aller roder discrètement prés du port, la ou trouver la guilde des Usuriers sera on ne peut plus facile, et ou Dimitri, le gérant du comptoir local pourra me renseigner sur la situation des ombres dans la ville.

L'avantage de kikai reste que, même revenu en théorie dans le giron de la loi, l'ile reste avant tout un vaste parc d'attractions vivant du vice du touriste et du marin, ce qui rend sa population disparate, mouvante, cosmopolite, et ses marines surtout occupés a surveiller les débordements, plutot que chercher à démasquer des pirates en goguettes ne faisant pas de vagues.

Et puis de toute façon, hé ? Ne suis je pas Katabolonga l'insaisissable ?


Quand je reviens au casino une heure plus tard, John a l'air d'avoir terminé de vaincre les réticences de madame a se voir dépouiller des commandes de l'affaire. Comme dirait Papy. Quand on jette un œuf sur une pierre, l'œuf se brise. Quand on jette une pierre sur un œuf, l'œuf se brise. Il ne fait pas bon être un œuf

- D'après Dimitri, en plus de notre amie Muerte, quatre têtes sont en train de se disputer les restes du banquet, tous d'anciens inféodés des Chinamire responsable de différentes zones d'activités. Mais le coup de pied de la marine leur a fait peur et on est plutôt sur une guerre froide que sur des règlements de comptes au couteau dans les rues. Il semble que chacun cherche a étendre au maximum son secteur sur les cases laissées vides, et qu'une fois qu'ils commenceront à marcher sur les mêmes secteurs ils se réunirons pour arriver à un accord de partage a l'amiable, ou s'allieront... 

- Achille, dit Tête de Lion, est le chef de l'implantation locale de la guilde des videurs de Lyndbrook. Une façade tout a fait légale qui a toujours prospéré à Kikai ou il n'a jamais manqué de riches joueurs ayant besoin de gros bras pour se protéger ou garder leurs fonds. Il a l'avantage de disposer d'hommes efficaces, et d'être plutôt bien avec la marine. Je présume que ça fait un moment qu'il lorgnait sur le business de la protection, et que maintenant le ménage est fait dans la pègre, il compte rafler beaucoup plus large et devenir le nouveau caid.  C'est un gros dur qui n'a pas peur de faire le boulot en personne, et ses gars lui vouent une loyauté qui n'a pas l'air de pouvoir être acheté.



- Jade la hyène est la représentante de l'union des commerçants, c'est la plus riche des quatre, et c'est aussi la main qui tient les couilles de Dante Proctor et de son nouveau casino. Elle tient plusieurs casinos et salles de spectacles, et avec ses associés à visiblement décidé que plutôt que payer la pègre pour être tranquille, il valait mieux devenir la pègre et être celle qui fait payer. C'est un requin qui a des dents très longues et beaucoup d'or à dépenser, mais probablement pas une expérience personnelle de la violence... 





- Teddy, dit le Molosse est le patron des docks et des ouvriers qui y bossent. Un gars dur à la tache, coriace, et qui a l'air d'en avoir marre de trimer pour faire fonctionner l'ile sans toucher sa juste part des berrys qui se déversent dans le coin, une position qui peut se comprendre. Il semble chercher surtout à monter un la part qui revient aux gars du port du fric qui se déverse en ville. Il a une réputation de types qui ne lâche rien, et ses gars sont les plus nombreux du coin.





- Rocky Paradise est le plus gros maquereau du coin, un bizness qui lui a permis d'être au courant avant tout le monde de plein de petits secrets sordides, maitre chanteur, manipulateur, Rocky utilise actuellement ses connaissances et ses contacts pour s'accaparer le marché de la drogue sur Kikai no shima, avant qu'il ne tombe entre les mains d'un de ses concurrents.  






Quatre portraits de gens à abattre, et autant d'images den den sur la table. Comme prévu, on peut compter sur Dimitri et les usuriers. En tout cas pour inciter les gens à se mouiller à leur place pendant qu'ils se préparent à jouer les vautours.

Plusieurs heures se sont écoulés. Kato revient d'une longue balade et durant ce laps de temps, John a réussi a convaincre la Muerta que la meilleure solution pour elle, était d'accepter son deal. De toute façon si elle refusait, qu'est-ce qui aurait empêcher ce bon vieux Johnny de s'emparer sur casino par ses propres moyens ? Au pire, il appelait les Faucheurs en renfort, le Cavalier sait qu'il va devoir avoir un peu d'argent pour la suite de leur voyage. Quant à Oscar, après le choc, il se fait à l'idée que John n'est plus l'homme qu'il a connu dans le passé. Il le voit, depuis qu'il a quitté Manshon, sa rage et sa soif de gloire sont décuplés. Peut-être que cela le perdra un jour ...

Revenant la cape toujours sans le moindre plis, Katabolonga vient s'assurer de la bonne entente entre les partis avant de placer les différents protagonistes pour la partie d'échec à venir. Toujours un verre à la main et sa cigarette fumante en bouche, c'est à la fin de cette longue tirade que le Wagner prend bonne note de ce qui les attend. La tâche à venir va être bien compliqué mais faisable. Le tout est de savoir comment procéder pour avoir un coup d'avance sur chaque autre membre de la pègre, afin de ne pas se faire doubler.

- Hm ... Le truc c'est que si le bruit court qu'on est entrain de faire tomber les différents business de la ville, les derniers survivants risque de s'allier et de former une armée pour nous stopper. Cela risque de faire un beau bordel à la fin. Et vu les failles que tu me proposes ici mon bon Kato, j'ai l'impression que le casino n'est pas la seule affaire prenable dans cette ville. Mais bien tout le commerce illégale et l'intégralité de la pègre. Un sourire se dessine légèrement aux coins de ses lèvres. L'excitation commence à gagner son cœur.

Expulsant un épais nuage de fumée, le mercenaire s'enquille une bolée de gnôle avant de reprendre.

- Cette jade ... Elle sera difficilement attaquable en premier étant donné que d'après ce que tu dis, elle tient les couilles de notre cher Dante. Ca veut dire que tous les deux, forment une alliance par intérêts. On ne pourra pas les attaquer de front. Du moins, pas pour le moment.

Alors par qui commencer ?

- Achille ... Je ne pense pas non plus qu'on puisse lui faire la peau directement. S'il a la marine à sa botte, ou du moins qu'il fait volt face avec eux, ça veut dire qu'en façade pour eux, il est clean et gère ses affaires plus que correctement. En plus, ses hommes pourraient mourir pour lui, ça lui fait une force de frappe considérable. Si on ne peut pas les retourner en leur proposant plus d'argent ou plus d'avantages quels qu'ils soient, alors c'est mort. Mais ses envies de dominer la ville restent à surveiller, ça nous en fait un concurrent direct.

Les solutions se resserrent.

- Il ne nous reste plus que Teddy et Rocky. Les docks ou le contrôle du marché de la drogue et des petits oisillons afin d'avoir des informations dans toute la ville ? L'un comme l'autre, la base d'information et l'avance que l'on prendrait sur les autres sera certainement à notre avantage. Voilà comment je vous les choses ... Vous en pensez quoi ?

- Ce qui est amusant avec la guilde des Videurs, c'est qu'il suffit de vaincre un de ses membres en duel pour prendre sa place. Alors il faut voir ce que vaut ce Lion, s'il dirige c'est qu'il est le plus fort du coin, et ce n'est pas très étonnant. Mais un gros poisson sur une petite ile n'est qu'un petit poisson dans une grosse mer... Si tu te pointes chez lui, que tu le défies et que tu gagnes, tu auras déjà un lieutenant et ses hommes dans ta main. Et si tu perds... Hum, alors il faudra revoir nos ambitions en conséquence. Mais j'ai confiance... Tu es fort et têtu. Tu peux gagner.  

Bon, évidemment un duel réglo n'est pas vraiment le type de combat ou Wagner et son fruit sont le plus a l'aise. Mais sorti de son pouvoir John maitrise le Haki, et c'est une tête de pioche qui doit pouvoir en remontrer à n'importe qui.

Cela dit. Je suppose qu'un personnage qui se fait surnommer le Lion doit pouvoir en dire autant de son coté, nous verrons bien.

- Et cela permettra aussi de faire comprendre a tous les autres a quel hauteur nous mettons nos ambitions et notre puissance. Sans nous connaitre, ils auront tendance a nous sous estimer et à mépriser notre influence. Avec le Lion a notre botte ils ne feront pas cette erreur.

Et ensuite, je dirais que le plus judicieux pour moi serait de se tourner vers le port en premier. C'est la zone qui nous est la plus familière, et c'est aussi celle qui peut nous offrir un moyen de pression pour étrangler les deux autres. Si nous bloquons le port, ils seront forcés de se battre ou de se rendre très vite.  

Oui. D'abord s'offrir la peau du Lion et s'en assurer les services en lui avoinant sévèrement la gueule, puis se lancer dans une guerre d'usure forçant les autres au combat. Un plan qui nous permet de ne pas nous mettre trop en avant niveau initiative, de rester sous les regards de la marine, et qui aura, grâce au duel, l'avantage aussi de ne pas nous couter d'hommes. A part John évidemment. Mais bon, on ne devient pas caid de la pégre sans se salir un peu les mains en personne non ?

Kato avait ce petit truc en plus que John ne retrouvait pas chez les Faucheurs. Là, ça réfléchissait un minimum et pour le bien de tous. Ou du moins, pour son bien à lui avec la protection de John. Il reste un pirate à la solde d'un empereur et ça le Wagner ne l'oubli en aucun cas. Même si ça lui plait énormément. Il a l'impression de jouer dans la cours des grands comme feu son père. Après c'est peut-être qu'une impression aussi, mais c'est déjà ça. La proposition de l'insaisissable dans tous les cas restait audacieuse mais juste. Si l'équipe peut mettre à mal les gros bras de l'île, alors la force de frappe qu'ils gagneront sera considérable et sera le parfait moyen de pression pour susciter l'allégeance des autres.

- Ca me paraît pas trop mal. Et on le trouve où se Lion d'Or ?


Face à une devanture des plus banales, c'est décontracté une main dans la poche gauche et l'autre tenant sa cigarette en bouche que John reste quelques secondes contempler le commerce face à lui alors que Kato et Oscar se trouve dans son dos.

- Guilde des videurs. Putain ils pourraient au moins donner un coup de peinture sur la porte, on dirait un bâtiment abandonné leur bordel.

S'avançant un peu plus de l'entrée, une montagne de muscle couplée à pas mal de graisse vient stopper le petit groupe. C'est vrai, c'est des videurs. Alors forcément, ils ont un videur. Logique.

- Z'êtes qui vous ?
- Nous sommes ici pour vous parler de Dieu. Mais ça ne marche pas si vous êtes devant la porte. Faudrait que vous rentriez et qu'on frappe. C'est comme ça qu'on procède sinon la magie de notre illumination ne marche pas.
- Dégage sale fou.
- Oh bah si tu l'prends comme ça mon gros.

Faisant un pas en avant John se rapproche mais alerte immédiatement le sixième sens du videur qui s'avance pour le repousser. Alors d'une simple touche sur la main qui tente de l'attraper par le col, le mercenaire vient faire traverser l'espace-temps à Ze Rock pour qu'il se retrouve la tête encastrer dans un mur à l'autre bout de la rue.

- Bon ... On dirait qu'il n'y a personne pour nous ouvrir la porte et nous accueillir comme il se doit. Faut vraiment tout faire soi-même c'est fou ...

Ouvrant alors la porte de la Guilde, John pénètre en premier avant de se faire suivre par ses acolytes. Et à l'intérieur, l'ambiance change du tout au tout. Construite en sous bassement par rapport à l'entrée, l'entièreté de la salle est comme un hangar géant composé de plusieurs parties. En son centre, trône un octogone à la cage rouillée par le temps et tintée du sang des derniers combats. Les hommes qui y sont autour, assistant à un combat en cours, beugle comme des chiens enragés et se réjouissent à l'idée de voir l'un des deux combattants perdre la vie. Des animaux.

Sur le côté gauche, se trouve le bar. Rempli de serveuses faisant leur possible pour contenter la clientèle constituée de bikers et autres brutes tatoués, un mur de baril de bière habille la façade. L'ambiance est vivante mais jonchée d'une violence ambiante. Ca pue la transpi, l'hémoglobine et l'alcool. Certaines filles tartent des gros lourds leur mettant la main au cul et d'autres restent entre eux, constatant l'arrivée des derniers clients.

- Et bien ... Trouvons nous une table.

- Et la les gars, j'y ai claqué le beignet ! Arfarfarf !
- Au fait, je vous ai montré ma dernière acquisition ? Je l'ai appelé Lucille ! C'est une batte a clous !
- J'espère qu'elle est bonne aux pieux !
- Je la mets plutôt dans la gueule !
- ARFARFARF !

L'ambiance du club house des videurs est conforme a ce qu'on pourrait espérer d'une guilde qui a choisi videurs comme nom plutôt que mercenaires, protecteurs ou gardes du corps, l'endroit sent la sueur et les muscles, on pousse de la fonte, on se montre ses tatouages ou ses dernières cicatrices en rigolant grassement, et on écluse sec en n'oubliant pas de temps en temps d'en boire une a la santé des potes disparus. Dans l’arène le combat qui a lieu est visiblement une comparaison de dureté de modèles de casques, vue que les deux types dedans ont l'air surtout occupés a prendre un peu de l'élan pour se filer de grands coups de boules, on dirait un combat de mouflons. Et évidemment, personne ne fait attention a nous...

Jusqu'a ce que John interrompe un gars en train de parler de la façon dont il a cautérisé sa plaie au bide avec une grenade tout en exhibant la cicatrice qui va avec. Une intervention qui arrive comme un cheveux sur la chute et qui lui vaut un regard unanimement mauvais des trois types a a table.

- Y'a pas de places mecs.
- Et pour étre bien clair Il veut dire, y'a pas de place pour les glandus dans ton genre. Pigé ?
- Arfarfarf !
- Je vois plein de chaises libre pourtant...

Le regard des gros durs se teinte d'un voile d'incompréhension pendant que la phrase de John se fraie un chemin vers leur cerveau. Et pour cause, ils sont cinq autour de la table, et y'a pas de chaises libres. Alors qu'est ce que raconte cet étranger ? Tilt !

- Fils de...

Le plus vif du lot n'a pas le temps d'attraper une lame que John lui colle la même punition qu'au vigile, l'envoyant s'écraser sur la cible de fléchettes a coté du bar, juste a temps pour empêcher un collègue de marquer un triple vingt. Un a un les trois autres suivent le même chemin, pendant que dégainant une lame, je cloue sur la table la main du dernier qui se met immédiatement à beugler.

- Toi tu restes.

Entre l'amoncellement soudain du tas de fléchettes humaines et le type qui hurle " L'enculé il m'a agrafé la main sur la table" notre arrivée est soudain remarqué et tout le monde abandonne son activité pour saisir un tabouret, une chaine, briser une bouteille, et se lever pour nous regarder d'un air méchant.

- C'est quoi ce bordel ? Vous êtes qui putain ?!
- On est des postulants de la guilde... Et lui la, il voudrait bien prendre la place du Lion en lui pétant les dents...

L'éclat de rire est général, la tension redescend un peu. Et au bar, le mec qui a pris la parole remet ça.

- Un candidat a la peau du Lion hein ? Mais bienvenue mon gars. Si tu veux le défier c'est facile, regarde, la peau est la. Suffit d'aller lui tirer la queue.

Et effectivement, il indique contre le mur du fond une peau de lion tannée et tendue sur un cadre, suspendue à une cloche qu'on doit faire sonner en tirant la queue du Lion.

- Vas y mon gars, tire la queue !
- TIRE LA QUEUE ! TIRE LA QUEUE ! TIRE LA QUEUE !

John me regarde, je hausse les épaules. Après tout, les traditions c'est important pour l'esprit de corps... Et on veut rentrer dans la guilde non ?

Ce qui allait se passer dans les premières n'allait être purement et simplement qu'une guerre d'égo. Comment John le savait ? Tout bonnement parce qu'un type qui s'fait appeler le Lion d'Or et qui demande à se faire invoquer uniquement en tirant sur la queue d'un lion empailler, ça n'a rien de bien glorieux. Mais putain c'que John aimait ça. Tirer sur les queues, non. Mais bien se mettre sur la gueule à coup de bourre pif bien placé tout ça pour une place de chef. Et s'il voulait convaincre tous ces fous qu'il était bien mieux placer à les diriger que le lionceau, il est impensable de ne pas se remonter les manches pour faire le sale boulot. Après tout, c'est bien lui qui souhaite monter son empire. Et son futur business ne tiendra pas longtemps s'il ne s'arme pas correctement. Gagner la loyauté de tous ces hommes est primordiales.

Alors d'un pas épuisé par les braillements de l'assemblée s'engouffrant autour de lui, John tire sur la queue.

- GROOOOOOOOOOOOOAAARR !!!

Un hurlement résonne partout dans la salle avant que tout le monde ne hurle de joie et d'excitation. La foule se dégage alors de tout autour du mercenaire avant que deux jolies créatures aux formes généreuses ne viennent le prendre chacune par un bras, avant de l'emmener à l'intérieur de la cage. Se défaisant de sa veste de costume, John l'a donne à Oscar avant de pénétrer dans l'arène se refermant derrière lui. Et patientant de longues secondes, un silence retentit avant que les lumières ne s'éteignent.

- QUI ... OSE ME DEFIER ?! la voix roque perçant le silence, Achille se présente du haut du balcon intérieur, avant de constater le Wagner au centre de la cage. Qui es-tu étranger ? Et comment oses-tu faire résonner le lion alors que je me prélasse dans mon salon personnel ...
- John S. Wagner. Et je suis ici pour prendre ta place. Alors si tu peux te dépêcher de descendre qu'on en finisse, ce serait pas plus mal.
- ...

Un long silence s'installe.

- BHAHAHAHAHAHAHAHA !!!! Achille explose de rire en même temps que tout le monde, laissant simplement Oscar et Kato se retrouver comme deux bigorneaux au milieu des moules. J'avoue que tu es bien drôle John Wagner. Mais je ne refuse jamais un combat. C'est un peu la loi ici. Mes amis !!! Vous vouliez un spectacle ce soir ! Je vous offre la mise à mort de cet homme par mes bons soins !

A son tour, après être descendu de ses quartiers, Achille pénètre dans l'arène faisant de la foule son plus grand soutien. S'il veut pouvoir sortir de là victorieux en ayant le public dans sa poche, Johnny ne va pas avoir le choix; il va devoir lui faire avaler ses dents une par une pour montrer que le seul prédateur ici, c'est lui.

- Si tu m'mets K.O, tu deviens maître des lieux ici. Tous mes hommes sont à toi ainsi que ce joli business. Mais pour ça il va falloir au moins me toucher ... Bhahaha !
- Et si j'te tue ?
- Bhahaha Sale petit insolent !

Ni une ni deux, Achille fond comme un éclair venant s'abattre sur la terre en direction du Wagner. Son poing veineux aux phalanges encore bleues d'un combat bien trop récent vient alors s'écraser contre les deux avant-bras mit en croix du mercenaire pour s'en protéger. Ce type aime beaucoup trop la violence et ça se sent. Sou souffle rapide, sa musculature bien plus qu'impressionnante et son animosité instinctive le démontre. Ca met direction John sur ses gardes. Mais pour l'heure, alors qu'il vient s'écraser contre les grilles en fer, le sniper n'a encore rien dégainé. Achille poursuit son assaut et par une vitesse bien anormale, il vient donner un coup au foi à John. Par expérience des combats de rue, la vigie des Faucheurs vient de protéger en montant son genoux pour se servir de sa jambe comme protection naturelle, avant de répliquer à son tour d'un coup de coude pendant que le visage de l'homme est encore à sa hauteur. Mais le Lion réplique directement. Et cette fois-ci, John se la mange en plein dans l'bide tout en ressentant parfaitement ce qu'il avait cru desceller lors de son premier coup.

*Cet enfoiré possède l'armement et pas qu'un peu putain ! J'vais douiller si je m'en prend trop !*

Sur une nouvelle offensive, John vient à esquiver en se téléportant derrière lui. On joue les cartes qu'on a en main après tout.

- Un utilisateur de fruit du démon hein ? Ca risque d'être intéressant ...

C'est alors que les deux poings du Lion se noircissent.

Achille - Lion d'Or:

Hum. Au moins il n'a pas l'air d'avoir le zoan qui lui donne son nom, c'est toujours ça. Avantage à John pour le pouvoir, même si une cage n'est pas forcément le meilleur endroit pour qu'il donne la pleine mesure de son fruit.

Quand à l'armement... John le maitrise aussi, pas moi. C'est une question de philosophie de vie. La mienne consiste a tout faire pour ne jamais me retrouver coincé dans une cage avec un type qui s'appelle le Lion et qui est fermement décidé à me démolir. De ce point de vue la je suis plutôt de l'avis du Capitaine Red, un combat loyal c'est un combat qu'on gagne, même si c'est de loin et en tirant dans le dos.

Une philosophie qui me vaut mon surnom d'insaisissable, et qui me permet d’être debout un verre à la main au lieu d’être dans une cage a me faire marteler la gueule a coups de poings comme mon nouveau compagnon.

- Vas y John ! Démoli ce gros chat !

Et j'espére vraiment que je n'ai pas misé sur le mauvais cheval et qu'il en est capable, parce que se prendre une taule maintenant serait tout a fait déplorable pour la suite de notre entreprise.

Se rendant coup pour coup, les deux hommes au sein de la cage se tartinent le visage l'un après l'autre de frappes hakifiées. Entre l'impact des coups, le sang qui gicle et les cris des bikers tout autour de la cage, l'ambiance commence à devenir un beau bordel amenant une certaine tension à chaque fois que John ponctionne des points de vie au Lion. Parce qu'il semblerait que voir leur leader perdre, ce serait une première. S'il est l'homme à l'origine de ce défi débile, il est alors invaincu depuis tout ce temps. Mais peut-être qu'aujourd'hui, cela va changer ? Ce qui semble gagner la tête et le cœur de certains hommes commençant à supporter le Wagner aux côtés de Kato et d'Oscar.

- Vas-y l'étranger ! Frappe-le encore !

Achille, possédant un égo surdimensionné, commence à s'agacer. Voir certains de ses hommes supporter celui qui semble pouvoir remporter le combat ? Putain qu'c'est impossible à concevoir pour lui. Mais John résiste et à chaque nouvelle frappe du félin, il se téléporte à l'opposé pour esquiver. Ce qui avec le temps, couplé au désengagement de ces sbires, lui met les nerfs en sang.

- FERMEZ-LA ! Je vais réduire cet abominable moustique en miettes et une fois que ce sera fait ... Tous ceux qui ont osé lui apporter un soutien quelconque seront exécutés !
- Ah c'est comme ça que tu créer la fidélité de tes hommes pour toi ? En les menaçant de mort à chaque fois que tu es faible ? Vu comme ils te respectent avec crainte, tu dois perdre souvent alors héhé
- TA GUEULE !!!

Contractant ses muscles, rougissant son épiderme et suant de manière anormale, le Lion semble entrer en phase. Son volume musculaire vient de doubler tout comme sa taille. De la vapeur s'échappe de son corps comme si son corps montait dangereusement en température. Un fruit du démon ? Non, c'est autre chose.

- Il entre en mode Berserker !

C'est donc ça ... Retrouvant son sérieux, John sait qu'il doit faire gaffe. Qu'il ne doit pas se faire pr- !!! Trop tard. D'une vitesse absolument grotesque, aussi rapide que ses téléportations, Achille apparaît à quelques centimètres du mercenaire avant d'enfoncer son avant-bras rougeâtre dans son abdomen. Cri de douleur, jet de salive et d'hémoglobine, John rebondit contre le fer de la cage revenant dans la direction de son bourreau avant de se prendre un coup de corde à linge, l'envoyant au tapis dans une explosion du sol poussiéreux.

L'ensemble de la salle retient son souffle, dans un silence laissant simplement le bruit des débris retomber et dans son cratère, John peut entendre le "oh putain" à l'intérieur de Kato. A-t-il réellement misé sur le mauvais cheval ? Peut-être bien au final.

Sans envoyer le moindre signal de vie, le Wagner semble être le grand perdant. Le lion célèbre sa victoire les deux bras en l'air, revenant à son état normal et demande à ouvrir la porte de la cage tout en menaçant du doigt Kato et Oscar en leur assurant qu'ils sont les prochains. Mais ne faut-il jamais menacer les associer d'un mafieux ? Car l'hydre de la mafia reste tout puissant.

Apparaissant dans le dos d'un ultime téléportation, John, le torse nu et recouvert d'hématomes et de sang, frappe le grand dorsal du Lion d'Or de son bras noir. Dans une violence sans fin, le roi des bikers vient s'éclater contre la cage avant de transpercer cette dernière pour finir dans le mur de l'établissement pour terminer trois bâtiments au loin.

- Ah ... Ah ... Ah ... Allez ... Amène toi ... Qu'on en finisse ...

On dira ce qu'on veut, un échange de mandales de cette ampleur, ça fait vendre. Ce n'est pas pour rien que les arènes fleurissent partout, et que les plus pauvres des loqueteux viennent y contempler en hurlant le sang qui coule, au même titre que les prétendus dieux de Marijoa. Y'a peu de concepts qui unissent autant qu'une barbarie violente offerte en spectacle, rien de mieux pour raviver l'étincelle de violence et de joie malsaine qui sommeille en chacun.

Mais quand même. John prend cher non ?

Je reprends mon souffle au moment ou le Lion vole hors de la cage pour aller s'écraser dans le décor. Ça c'est mon pirate coriace ! Ça c'est la machine de guerre sur qui j'ai misé ! Ça c'est mon John !

Alors quand une silhouette léonine mais titubante se remet debout trois murs plus loin, et décide de revenir a pas trainants a travers les trous que son passage à laissé dans le mur, avec sur le museau l'intention affichée de continuer a se battre, j'interviens. Parce que d'accord, tous les coups sont permis, mais quand on met un ring dans une cage, se faire éjecter comme un tocard à l'entrée d'une boite de nuit, c'est perdre !

Alors au moment ou le lion s’apprête à rugir a nouveau avant certainement de sauter a nouveau sur le dos du John, j'interviens. Jaillissant du long de mon bras, les cordes tressés à l'image de serpent qui m'enserrent le torse ondulent jusqu'au jambes du félin avant de partir à l'assaut du balaise, l'enrobant en un instant d'un étau qui le fait ressembler à un type tombé dans un nid de serpent. Et quand il ouvre la bouche pour beugler une protestation j'en profite pour lui glisser un bon bout de liane dans la bouche, pendant que d'une grosse claque dans le vide, je lui assène une baffe d'air sur le coté de la tête, assez puissante pour lui remuer jusqu’à l'oreille interne.

Le boss s'effondre de tout son long pendant que je résume pour ceux qui n'ont pas compris.

- Quand on se fait éjecter du ring. C'est qu'on a perdu !

Silence de mort dans la salle, qui visiblement a douté jusqu'au dernier moment de la victoire possible de John, et n'en revient toujours pas de voir leur lion étendu de tout son long sur le parquet au milieu des bières et des mégots.

Tendant la main j’attrape la peau de lion suspendue par la queue et l'arrache du cadre au dessus du comptoir avant de la balancer sur l'animal vaincu. Puis bondissant sur scène je saisis la main de John que je dresse vers le plafond.

- Le Lion est mort ! Vive le Lion !

Epuisé, à la limite de l'évanouissement, John tient difficilement debout au milieu de la cage en décomposition. Et alors qu'il tangue de gauche à droite, prêt à tomber au sol, Kato fait se lever la foule. Dans un bain de hurlement à la gloire du nouveau lion, un manteau fait de peau et de poil du même félin est mit sur ses épaules, comme le couronnement d'un nouveau Roi. Et si Achille était le lion d'or ...

- John le Lion d'Argent ! John Lion d'Argent ! John Lion d'Argent !

Un géant au corps entièrement tatoué vient alors porter le mercenaire sur ses épaules tout en lui offrant une énorme bière et en lui posant une couronne sur le crâne. Le mettant sur un piédestal inestimé, John ressent la victoire lui donner un coup d'énergie pour survivre à ses multiples commotions. En voyant la foule l'acclamer, il ressent cette chose qu'il n'avait encore jamais ressenti mais qu'il admirait tant chez son père il y a de ça bien longtemps; le respect des hommes qui peuvent désormais mourir pour lui.

Et levant les bras dans un effort de douleur, le Wagner accepte son nouveau titre, sous les cris de la foule en délire.

Demandant à redescendre de la montagne qui le porte, le Faucheur se rapproche du corps d'Achille ramené par deux hommes au centre du bar, afin de porter un respect à son adversaire. Parce que désormais, malgré la défaite, le Lion d'Or servira l'Argent.

- Tu es sans aucun doute le mec qui m'a fait le plus mal de toute ma vie. J'crois que ... je vais m'en rappeler un moment de ce combat ... Que dis tu de gérer encore cet établissement sous mes ordres ? Si tu acceptes, nous irons ensemble prendre le contrôle du casino de Dante Proctor et cette ville nous appartiendra. Je te rendrais riche et puissant. Mon plan ne s'arrêtera pas qu'à Kikai. Je ne m'arrêterais qu'une fois le monde dans la paume de mes mains. Alors, qu'en penses-tu ?

Lui tendant la main pour l'aider à se relever et sceller leur association, c'est après un long moment de silence et acceptant sa défaite tout en ravalant son égo que le Gold empoigne le silver. Désormais, il va falloir passer à la suite du plan et rallier les autres indépendants, avant de marcher vers le casino.

L'alerte à été chaude, et je me suis presque fait peur. Mais le bilan est bon. John a gagné, et grâce aux règles débiles de la guilde des videurs, nous voila patron du club sans avoir à verser un berry ou une goutte de sueur.

Enfin, pour moi en tout cas. Evidemment, je suppose que si je lui demande, l'avis de John pourrait être un poil différent.

Sans surprises, la baston et la victoire dégénère en beuverie, je suppose que pour un videur, toute occasion de boire est bonne à prendre, et finir murgé à dix heures du matin est une façon normale de commencer la journée. Des habitudes qui ont au moins le mérite de nous assurer que personne n'a l'air de vraiment prendre mal le changement de patron, et qui nous permettent de nous retrouver assez vite au calme dans le bureau du lion, accompagnés de ceux qui tiennent le mieux l'alcool, et qui sont de fait, les officiers et chefs du club...

- J'ai rien contre les gens qui ont de l'ambition, surtout quand ils cognent plus dur que moi. Mais Kikai a changé depuis que t'as du en entendre parler. L'époque de la pégre a vécu, la marine a tout balayé. Alors si on veut faire notre beurre dans le coin, il faut agir a coups de griffes mais dans le velours, dans le feutré, dans le presque officiel pour que les marines nous envoient pas tout droit à l'échafaud comme tous les autres.

Avant que vous arriviez j'avais un plan. Avec les gars, on vend de la protection officielle, ça nous permet de fracasser quelques gueules sans que la marine trouve à y redire. Alors on peut forcer les gens à nous signer des contrats en bonne et due forme. Mais pour ça, avant de se lancer dans le tour des commerces, il faut s'occuper de nos concurrents, les gars de la Hyéne et de l'Union commerçante. C'est eux les plus dangereux. Ils ont les thunes, et les gens les écoutent.

Coup de panard dans la porte du casino de misère de "La Reine Iguane", le trio réapparaît aux douces prunelles de d'Ana grande.

- Mais putain qu'est-ce qui s'est passé !? Hurle t-elle en voyant l'état désastreux de John, rouge de sang mais montrant un certain plaisir à être dans un telle situation. Faut croire que ce fou est vraiment fou. Ou du moins que la violence reste un plaisir à ses yeux. Dans tous les cas, on dirait bien qu'il est heureux. Et ça, c'est le plus important.

A moitié porté par Oscar qui sert les dents pour l'amener jusqu'au canapé du salon privé de Dame Grande, Johnny s'affale sur le divan avant de fixer d'un amour naissant la belle. Il met la main dans sa poche, trifouille à l'intérieur et en sort un trousseau de clé.

- Tiens .. dit-il en les lui balançant et qu'elle les rattrape sa clope en main. Te voilà co-propriétaire de la guilde des videurs. Achille et ses sbires sont sous mes ordres désormais. Passons à la prochaine étape du plan désormais.

Le mercenaire tente de se relever mais la douleur est encore trop forte, ce qui le clou au fond du sofa fait de cuire rouge.

- Peut-être demain ... Ouais demain c'est bien aussi. Dit-il en grimaçant avant de voir les étoiles dans les yeux d'Ana. Il sourit car elle est heureuse et même s'il ne la connait depuis quelques heures, il sait qu'à la fin, il en sortira grand gagnant. Et ça, il en jubile d'avance.