Impassible, la Louve aux cheveux rouges scrutait l'horizon. Cela faisait des jours qu'elle était en mer. Voguant droit vers Banaro, l'Avalanche, navire amiral de la flotte boréalienne, était stable et craignait peu la houle. L'immense tirant d'eau du navire lui permettait de rester agréable à vivre même quand la mer s'agitait. Les mèches au vent, Méria se tenait proche du barreur, un jeu marin d'une vingtaine d'années emmitouflé dans sa cape à fourrure pour se protéger du vent. Ayant troqué depuis longtemps sa tenue de cérémonie pour celle qu'elle portait au combat, la corsaire Greed était prête à faire couler le sang. Son dernier carnage remontait à Jaya, des mois plus tôt. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle jouait les reines sans pouvoir se défouler. Elle partageait cette soif de sang avec Ky, la jeune demi-mink qui avait rejoint son équipage peu de temps auparavant. Première membre des nouvelles louves de givre, elle avait du potentiel et ressemblait à sa capitaine dans son adolescence. Voyant au loin une île apparaître, la souveraine quitta le gaillard arrière pour rejoindre ses quartiers. Elle y fit mander Ky ainsi que le second de l'Avalanche, le quartier-maître et le maître d'armes.
« Approchez. » dit-elle simplement sans faire de manières.
Les deux mains sur une grande table en chêne, la reine observait une carte grossière de Banaro qui lui avait été fournie avant de quitter Boréa. On y trouvait les contours de l'île et un schéma sommaire de ce que l'on pouvait espérer trouver sur place. À priori, il n'y avait pas grand chose d’intéressant. Plus exactement, pas grand chose tout court.
« Banaro n'est pas alignée. L'île n'est ni pirate, ni révolutionnaire ni membre du Gouvernement Mondial. Nous n'avons donc pas à appliquer les lois de Marie-Joie ici. Malgré cela, je préfère éviter que tout cela se transforme en bain de sang. Notre cible est le capitaine Biutag et son équipage. Nous ne sommes pas là pour conquérir l'île. Vous resterez donc à bord de l'Avalanche. Ky et moi irons seules à terre. Guettez mon signal pour effectuer des bombardements stratégiques. »
Une fois les consignes données, la reine donna congé à ses subalternes mais demanda à la demi-mink de rester. Patiente, elle attendit que les marins quittent la pièce avant de continuer. Une fois la porte de la pièce fermée, elle s'approcha de Ky et positionna son visage face au sien.
« Je me moque du nombre de victimes. Nous accuserons Joe s'il y a trop de morts. Tu peux tuer qui tu veux, autant que tu veux, je m'en moque, mais assure toi de massacrer l'équipage de ce fils de pute. Je me charge de lui faire bouffer ses couilles. »
ciitroon
Liberté, Liberté Chérie !