Imprudence
Feat
moi-même
Une semaine plus tard...
Quel ennui. La Cabale désormais faisant parti du passé, il ne restait plus qu'à traquer les derniers soldats dispersés à travers le monde. Mais c'était là le travail d'autres. Sans doute que certains sous officiers heureux d'avoir l'occasion de s'illustrer dans des missions faciles s'en chargeraient eux-même. Après tout, il fallait bien se faire la main d'une manière ou d'une autre. Et maintenant que tu avais tué le plus gros poisson de l'organisation chasser les autres ne t'intéressaient guère. Il n'y avait aucun challenge à cela et il ne représentait de toute manière qu'une menace risible désormais. Toi et ton équipage était en l'état une denrée bien trop précieuse pour le faire voguer autre part que sur le Nouveau Monde.
Cela n'était pas pour te déplaire. Autrefois tu avais eu les mains liés par tes supérieurs. Désormais tu étais libre de faire ce que tu voulais tant que tu respectais les directives générales mise en place. Le rôle de Colonelle d'Elite t'allait en l'état comme un gant. Encore fallait-il des proies à se mettre sous la dent. On n'envoyait pas un limier à l'aveugle. Il fallait lui proposer un bon gros morceau bien odorant sinon il n'aurait jamais la motivation de ne serait-ce que bouger son arrière-train. Tu étais comme ça.
La Justice, tu pouvais l'imposer de bien des manières. Surtout depuis que tu y mêlais ton plaisir personnelle à celle-ci sans avoir à besoin à rentrer en contradiction avec des quelconques valeurs morales. On te demandait de buter des criminels, et ça tu savais faire. Pas besoin de plus.
- Colonelle Pandore. Puis-je entrer ?
Un sourire aux lèvres. Tu reconnaissais Gabrielle, l'une de tes lieutenantes. Il était étonnant de voir qu'elle avait survécu à tout ça. Ce n'était clairement pas la mieux branlée pour le job. Mais c'était une très bonne gestionnaire. Cela t'évitait de t'en occuper toi-même bien que Vipère était toujours avide de ce genre de tâche. Derrière celle-ci s'amusait à trier les dossiers en arrière-plan, n'attendant pas vraiment une quelconque consigne de ta part.
Quelle rabat-joie.
- Entre.
- Je viens au rapport comme vous me l'aviez demandé.
Bien. Amusée tu vins à lui pointer du regard la chaise devant ton bureau avant de finir ton thé. Une vielle habitude dont tu aurais du mal à te débarrasser.
- L'administration de la Marine s'est chargée de passer les missions de traque des derniers membres de la Cabale suite à votre demande. Ce n'est qu'une question de temps, surtout avec les informations récoltées sur place lors de votre dernière bataille. Le Charybde devrait rapidement être pleinement opérationnel. Avec lui, le navire annexe, le Scylla, sera à nos côtés à notre prochaine mission.
Parfait. En l'état Eleonore n'était qu'un boulet. Blessée, elle avait su se battre mais un corps malade et meurtri mettait du temps à se réparer, même avec son organisme fou. Elle pouvait guérir physiquement certes, mais mentalement, elle aurait du mal. C'était une femme forte certes mais... Elle n'avait pas le bénéfice d'avoir plusieurs personnalités pour espérer encaisser aussi facilement les traumatismes. Face à cette pensée tu vins à légèrement rire tout en remémorant votre première rencontre.
Mais tu n'avais pas pour projet de te débarrasser d'elle. Elle avait prouvé qu'elle pouvait rester à tes côtés en survivant à la torture et en se libérant elle même. Elle continuait à affronter ses démons même si elle n'en avait pas conscience et tu pouvais bien lui filer un petit coup de pouce. Pour cela, tu lui confiais alors les commandes de son propre équipage et de son propre navire. Des responsabilités, cela l'aiderait à rester les pieds sur terre et à ne pas couler. Si elle était véritablement fait du même métal que toi, au moins un peu, c'était dans la difficulté qu'elle trouverait la réponse à ses problèmes.
- En voila des bonnes nouvelles. Merveilleux.
Un ton qui se voulait un peu sarcastique cependant. Tu avais faim. Faim de traque. Depuis que tu t'étais libérée de tes chaînes, tu n'avais envie que d'une chaise c'était de te défouler. Tu avais passé les dix dernières années de ta vie à marcher sans pouvoir courir. Maintenant tu voulais voler.
- Et nos prochaines missions ? Qu'en dis le Major ?
- Rien pour le moment. Cela ne fait qu'une semaine que nous n'en avons fini avec la Cabale...
- Je ne veux pas d'excuse. Je veux des réponses. Et si je dois lui réclamer moi-même, je ne m'en priverai pas.
Ou tu agirais simplement sans te concerter avec lui et la Flèche. Après tout. A quoi bon, il n'y avait aucun ennemi sur ces mers à même de te résister. Tu avais simplement besoins d'informations, d'une cible. Rien de plus.
- Et comment se déroule le recrutement ?
- Nous recevons des candidatures de transfert d'une très grande quantité de divisions. Nos faits d'armes parlent d'eux même.
Elle disait cela avec une fierté presque touchante tout en bombant le torse. Toi ? Tu ne pouvais que t'amuser dans tout ton sarcasme de son petit spectacle. Soit. Vous n'aurez donc pas de problème à combler les trous dans les rangs. Beaucoup étaient morts suite à cette traque sans fin. Mais bien plus sauraient les remplacer. Ainsi était le Gouvernement Mondial. Une force infinie, une marée humaine que l'on ne pouvait jamais définitivement briser.
- Bien. Tu peux disposer. Et trouve moi une réponse de ce foutu Major.
Sursautant face à ton plus sévère, elle hocha la tête bien rapidement avant de déguerpir. De ton côté, tu avais sans doute encore beaucoup à faire. Tu avais entendu qu'Ada avait obtenu un fruit du démon suite à la Cabale. Une sorte de récompense. Difficile à dire ce qu'il en était encore tu n'avais pas vu toi même lors d'une confrontation les capacités qu'elle avaient acquises. Si tant était que tout ceci était bien vrai.
Et puis, elle aurait sans doute des choses au clair à mettre avec toi. Et toi de-même. Avoir sur le dos un agent du CP, c'était comme avoir un moustique essayant de te piquer les parties. Ce n'était pas problématique mais clairement pas agréable. Et puis, même si elle avait toutes les raisons d'être remplie de gratitude à ton égard, Ada restait Ada. Une peste incapable de rester sans réponse trop longtemps.