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Nage en eaux profondes

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海 軍

∆ Feat. Zhihao ∆


Revenir à la vie normale après tout ce qui s'était passé semblait bien étrange pour la contre-amirale. Se trouver dans ses quartiers, sur le Béluga, avec ses hommes sous ses ordres et son uniforme sur le dos, tout cela semblait comme surréaliste. Assise derrière son bureau, elle fumait un cigare en se laissant bercer par la faible houle. Après ses déboires dans le Nouveau Monde, revenir sur les blues ressemblait fort à des vacances. Pourtant, si la jeune femme était à West Blue, ce n'était pas pour se reposer, bien au contraire. De retour au service actif, elle avait décidé d'enquêter sur une étrange affaire. Quelques temps auparavant, la 28ème flotte mobile avait été littéralement massacrée dans d'obscures conditions par un puissant pirate. Le fait de voir Barents, le célèbre shark-feeder, tristement célèbre pour porter son surnom à merveille, sur West Blue, était en soi assez anormal, mais le voir en plus s'en prendre ainsi à la Marine, comme s'il traquait une cible définie soulevait des questions. Il y avait bien sûr eu une enquête et même un prisonnier interrogé, mais cela n'avait rien donné. Le problème, c'est qu’Ambrosias connaissait personnellement le commodore von Falingen, feu le gradé à la tête de la 28ème. La contre-amirale avait eu l'occasion d'effectuer plusieurs missions avec lui par le passé. Si elle ne pouvait pas dire qu'ils étaient des amis proches, il demeurait quelqu'un pour qui elle avait eu du respect et une certaine affection. C'était un bon militaire, sympathique et ouvert d'esprit en plus d'être efficace. Savoir qu'il avait été massacré et son équipage avec rendait la jeune femme assez furieuse. Pour cette raison très simple, et comme elle n'avait pas pu se montrer présente avant cela, elle désirait mener l'enquête. Considérant que la mission ne comportait pas de risque majeur, l'héritière des Gentry décida de partir avec son seul vaisseau de ligne, laissant le reste de sa flotte au G0, sous Marie-Joie.

En s'intéressant à cette tragédie, Ambrosias avait appris qu'une jeune militaire tout juste promue commandant, une dénommée Meng Zhihao, faisait partie des rares survivants en plus d'être une femme-poisson. La contre-amirale souhaitant à la fois en apprendre plus et inspecter les fonds marins de la zone ayant abrité les combats pour voir si des indices se trouvaient sous l'eau, elle estima que le profil de cette jeune militaire était particulièrement intéressant. Se servant de son grade, elle fit en sorte d'affecter le navire de Meng à sa mission, la plaçant temporairement sous ses ordres. La lieutenant-colonel Zhang, seconde du Béluga, s'occupa des détails et contacta en personne Zhihao. Il fut convenu que le croiseur rejoindrait le Béluga à environ vingt nautiques au nord de la zone pour que les navires y fassent jonction.

Quand le voyage toucha à sa fin et que le croiseur se fit voir à l'horizon, le navire de la contre-amirale entama sa manœuvre d'approche. Quand les deux navires se trouvèrent suffisamment proches et une fois à l'arrêt, une longue coupée fut placée entre les deux ponts pour permettre le transfert de personnel. Il était alors attendu que le commandant Meng monte à bord du Béluga pour y rencontrer la gradée en charge de l'opération. Sous le pont improvisée, si Zhihao était attentive, elle aurait l'occasion de voir qu'un immense montre marin faisait des ronds sous le navire de la membre de l'amirauté. Reçue par la lieutenant-colonel Zhang, elle fut rapidement menée aux quartiers de la capitaine. Son cigare presque éteint, Ambrosias le laissait finir de se consumer dans son cendrier. Toujours assise, à la fois derrière son bureau et face à la porte de ses quartiers, elle autorisa la jeune Zhihao à entrer. De son unique main, Ambrosias referma un épais dossier, qui se trouvait être une copie de celui de la militaire qui lui faisait face.



« Repos commandant. » dit-elle après le salut réglementaire.


De son regard azur, la blonde détailla la femme-poisson qui lui faisait face. Il était assez difficile de voir qu'elle n’était pas humaine, si l'on mettait bien sûr de côté la couleur de sa peau. Du peu qu'elle voyait d'elle, Zhihao lui plaisait. Elle avait l'air respectueuse et professionnelle, ce qu'appréciait la manchote.



« Vous avez déjà fait votre rapport, rapport que j'ai lu, mais je préfère entendre de votre bouche un récit détaillé de la bataille ayant coûté la vie au commodore von Falingen. Je vous écoute. »




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Les choses s’enchaînaient tellement vite… il y a moins d’un mois, Zhihao n’était encore qu’un sous-officier anonyme parmi tant d’autres. Une avec un rôle peu conventionnel certes, mais elle était loin d’être la seule dans ce cas au sein de la 28ème. Et puis du jour au lendemain, tout avait basculé. Une fois de plus, elle avait perdu sa maison, ses frères d’armes… mais contrairement à ce qu’il s’était passé après la sécession de Kanokuni, cette perte-là était définitive. S’il restait permis d’espérer pouvoir revenir un jour dans son pays natal, ou de revoir les soldats avec lesquels elle s’était entraînée, la 28ème Flotte Mobile, elle, ne reviendrait jamais. Une réalisation déchirante qui s’était imposée lorsqu’elle avait vu à quel point les survivants étaient peu nombreux, entassés dans un navire à moitié coulé qui était par on ne sait quel miracle parvenu à les transporter jusqu’à la base militaire la plus proche avant de rendre l’âme. Hébétée et n’ayant plus que l’uniforme et l’équipement sur son dos en guise de seules possessions, les jours suivants s’étaient écoulés comme dans une sorte de brouillard… jusqu’aux funérailles. Jusqu’à ce que le poids d’un cercueil vide sur son épaule la ramène à la réalité, et qu’une révélation ne ranime les braises de sa rage.

Cela ne l’avait que partiellement aidée à comprendre ce qui lui était arrivé ensuite, non que cela soit vraiment nécessaire : il lui fallait simplement l’accepter et faire ce qu’on lui disait de faire. Elle ne savait pas pourquoi sa hiérarchie avait décidé qu’elle méritait une chance d’être promue, mais elle avait saisi l’occasion, dévorant la bibliothèque mise à sa disposition avant les épreuves, puis passant chaque examen, entretien et test d’aptitude avec une énergie maniaque. Les voies du haut commandement étaient impénétrables, elle aurait tout le temps de s’attarder sur le pourquoi de leur choix plus tard. L’annonce des résultats la surprit toutefois, car non content de passer officier subalterne, elle avait été directement bombardée au rang de Commandant, manteau blanc de la Justice et vaisseau sous ses ordres inclus. Quelle ironie : moins de la moitié de l’âge de ses parents, et elle était déjà plus haut gradée qu’aucun de ses ancêtres depuis… deux bons siècles, minimum ? Elle aurait dû être fière, mais les circonstances ne s’y prêtaient guère : elle avait été promue à la suite d’une défaite catastrophique, quand tant de ses aïeux avaient stagné en dépit des mérites accumulés tout au long de leur carrière. Et puis surtout, ce n’était pas assez : elle n’avait plus personne pour la couver maintenant, elle ne pouvait plus compter que sur sa propre force, qui s’était avérée très insuffisante face à une véritable pointure.

Son état émotionnel revint plus ou moins à la normale après qu’on lui eut présenté les hommes qui constitueraient son équipage. La plupart lui étaient totalement étrangers, et tous n’appréciaient manifestement pas d’être placés sous le commandement d’une « écailleuse », ou même simplement d’une femme – elle avait entendu les commentaires, lorsqu’ils pensaient être hors de portée d’oreille –, mais ils apprendraient vite qu’il était dans leur intérêt de la fermer et d’obéir. Heureusement, elle pouvait au moins compter sur une poignée de têtes connues : d’autres rescapés de la 28ème. Trop peu, bien trop peu ; si elle l’avait pu, elle aurait volontiers rassemblé tous ses anciens camarades au sein d’une seule et même unité. Hélas, c’était impossible : parmi les survivants, nombreux étaient ceux dont les traumatismes physiques et psychologiques les empêchaient de reprendre du service. Quant à ceux qui étaient toujours valides, d’autres officiers ne s’étaient pas privés de les réquisitionner pour leurs propres unités ; feu le Commodore von Falingen n’était peut-être pas apprécié de la plupart de ses collègues, mais nul ne pouvait nier qu’il savait former des subordonnés de qualité.

Elle avait accepté cet état de fait, et s’était préparée à faire de son mieux pour se montrer digne de ses nouvelles responsabilités. L’annonce de ce qui serait sa première mission au grade de Commandant menaça toutefois cette stabilité retrouvée. Comment pouvait-il en être autrement ? Elle était personnellement convoquée par la Contre-Amirale Gentry, sur les lieux-mêmes du massacre de la 28ème. Mais les ordres étaient les ordres, alors elle prit son courage à deux mains et ordonna de mettre le cap sur le point de rendez-vous indiqué.

Le voyage dura deux jours, au cours desquels elle se familiarisa peu à peu avec son nouveau moyen de transport – se retenant tout du long de comparer le Lampyris au Himmelhorn, ce qui serait extrêmement injuste pour le premier – ainsi qu’avec ses subordonnés. Un délai insuffisant pour établir un véritable lien de confiance, mais tout chemin de mille lieues se devait de commencer par un premier pas. Les visages des vétérans de la 28ème se firent de plus en plus maussades à mesure qu’ils se rapprochaient de leur objectif, jusqu’à ce qu’enfin la vigie signale la présence du bâtiment de la Contre-Amirale.

Les yeux de la majorité de l’équipage se firent ronds comme des soucoupes lorsqu’ils s’approchèrent et virent l’énorme créature nageant entre deux eaux autour de l’autre navire, à la manière d’un chien restant à proximité de son maître. La kanokunienne avait cependant d’autres préoccupations : en effet, Gentry avait plusieurs fois croisé la route de la 28ème lors des deux dernières années, et entretenait de bons rapports avec le Commodore – une rareté, tant l’homme avait tendance à agacer sa hiérarchie. Elle n’avait bien entendu jamais échangé un mot avec Zhihao, la femme-poisson faisant alors simplement partie du décor, mais cela était évidemment sur le point de changer. En bien ou en mal, ça elle ne le savait pas encore… néanmoins, et même si c’était indispensable pour monter en grade, ce n’était pas sans raison que la phrase « Puissiez-vous attirer l'attention de ceux qui détiennent l'autorité » était l’une des trois malédictions de sa contrée natale.

Une passerelle provisoire relia le croiseur au cuirassé, et il fut temps pour Zhihao d’aller rendre des comptes à sa supérieure. La compatriote qui lui servit de guide ne prit pas la peine de faire la conversation en la menant aux quartiers de la dompteuse de monstres, et elle se retrouva bien vite devant la grande patronne, une femme dont l’intimidante présence n’était en rien diminuée par ses nombreux stigmates. Le salut de la femme-poisson fut automatique, la réponse de la galonnée aussi, puis cette dernière lui ordonna de narrer par le menu le bain de sang qui s’était déroulé quelques semaines plus tôt.

« Je crains de ne pouvoir vous en dire beaucoup plus que ce qui se trouve dans le rapport, Madame. » préfaça-t-elle avant de s’exécuter. Le récit qui s’ensuivit avait déjà été répété à plusieurs reprises à quelques différences près, d’abord au commandant de la base où ils avaient trouvé refuge après le massacre, puis à son supérieur, puis aux enquêteurs tentant de faire la lumière sur cet événement, et enfin à la famille du Commodore peu avant l’enterrement. Dans le cas de la Marine, le but de la manœuvre était à la fois de s’assurer que rien n’avait été oublié et de relever toute contradiction pouvant indiquer un mensonge de la part du narrateur. Cette étape ayant déjà été menée par des interrogateurs professionnels, cette conversation aurait très bien pu faire l’objet d’un échange escargophonique, toutefois la haute gradée devait certainement avoir une idée derrière la tête, autrement elle ne se serait pas embêtée à faire le déplacement.

Quoi qu’il en soit, Zhihao retraça fidèlement le déroulé des événements, sans omettre de détails. Elle raconta comment l’armada de Barents était apparue sans le moindre signe avant-coureur, déjà déployée en une formation qui leur permettrait d’encercler la 28ème grâce à sa supériorité numérique et à l’effet de surprise. Elle évoqua le brouillage dont ils avaient été victimes, les empêchant d’alerter leurs camarades. Les combats d’artillerie, alors que les Marines tentaient désespérément de manœuvrer pour échapper à la nasse avant qu’elle ne se referme. La résignation qui s’était emparée des soldats lorsqu’ils avaient compris que leurs espoirs étaient vains, et leur détermination à entraîner autant de pirates que possible dans leur trépas. Puis le choc entre les deux flottes, les escorteurs se sacrifiant pour garder les flibustiers à distance du Himmelhorn afin que ce dernier puisse se servir de ses puissants canons. La mort héroïque du lieutenant-colonel Mauser, qui avait contre-attaqué alors que son croiseur était pris d’assaut, la façon dont lui et le second de la flotte pirate s’étaient entre-tués. L’intervention de Barents lui-même, tombé du ciel tel un météore meurtrier pour faire taire les bouches à feu du cuirassé ; les balles ricochant inutilement par centaines sur son corps blindé, son bazooka et la monstrueuse ancre de galion qu’il maniait comme un fléau d’armes fauchant les défenseurs de la Justice par douzaine, qu’ils soient officiers ou simples péons. Et enfin, le dernier duel du Commodore von Falingen, qui même après avoir reçu un coup fatal avait protégé ses subordonnés du capitaine pirate, leur ordonnant de fuir. C’était la dernière image qu’elle avait de lui, avant qu’elle ne monte à bord du dernier navire en état de se mouvoir, en direction d’une brèche ouverte par le Himmelhorn. Le cuirassé s’était sabordé peu de temps après, explosant en une colossale boule de feu conformément aux protocoles mis en place pour ce genre de situation, ceux qui stipulaient qu’en aucun cas le vaisseau ne devait tomber aux mains des ennemis du Gouvernement Mondial.

« J’ai dû m’appuyer sur ce que m’ont rapporté les autres survivants en ce qui concerne la dernière phase. Si j’avais été plus près du centre de l’action, je ne pense pas que j’aurais survécu. » prévint Zhihao en achevant son histoire. « À partir du moment où les abordages ont commencé, j’ai passé l’essentiel de mon temps à secourir les hommes tombés à la mer, avant qu’ils ne se fassent dévorer. »

Barents n’était effectivement pas surnommé « Shark-Feeder » pour rien : des légions de prédateurs marins suivaient ses navires comme des rémoras accompagnant un requin, prêts à engloutir les malheureux qui croisaient sa route. C’était sans doute l’une des images les plus dérangeantes qu’elle ait jamais vues, cette masse grouillante agitant la surface de la mer, animée par une frénésie sanguinaire et insatiable. Elle savait que cela en avait traumatisé plus d’un, et que ses anciens camarades de la 28ème étaient soulagés d’apprendre que le rendez-vous avec la Contre-Amirale n’aurait pas lieu exactement dans ces mêmes eaux.

D’ailleurs, en parlant de l’autre femme, celle-ci révélerait-elle enfin pourquoi elle avait ordonné à Zhihao de venir, et partagerait-elle le fruit de ses réflexions ? La kanokunienne avait eu tout le temps de ruminer sur ces événements – difficile de faire autrement –, et elle n’aimait pas du tout certaines des conclusions auxquelles elle était parvenue.
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∆ Feat. Zhihao ∆


Le fait que la commandante l’appelle madame au lieu d'utiliser son grade à la place fit légèrement tiquer Ambrosias qui souleva un sourcil. D'ordinaire, elle aurait repris la jeune femme, mais vu la situation, elle décida de faire l'impasse sur ce point. Religieusement, elle écouta l'histoire que lui raconta la femme-poisson. Comme elle l'avait dit, c'était finalement assez conforme à ce qu'on pouvait trouver dans le rapport. Bien sûr, le témoignage d'une personne ayant personnellement vécu la tragédie donnait une toute autre dimension à l'histoire. Hochant simplement la tête, la manchote quitta Zhihao des yeux pour fixer son cigare éteint dont quelques volutes de fumée s'échappaient encore faiblement.


« Hum. Je vois. »


Laconique, Ambrosias continua de fixer le vide en repensant à ce qu'elle venait d'entendre. Son instinct lui hurlait que quelque chose d'étrange se trouvait derrière cette affaire. Une attaque d'une telle ampleur n'était pas normale, pas sur West Blue, pas contre la 28ème. Par essence, ce n'était pas habituel, et la Gentry n'aimait pas quand les choses se déroulaient ainsi. En général, quand il y avait ainsi anguille sous roche, ce n'était pas pour de belles raisons.


« Vous avez été admirable. La Marine peut s’enorgueillir de compter des éléments comme vous dans ses rangs. »


Tournant la tête, l'ancienne vétérinaire reporta son attention vers la commandante Meng. Elle trouvait assez étonnant qu'elle n'était pas été décorée au vu du rapport qui avait été fait la concernant. Toutefois, pour l'heure, ce n'était pas ce qui l'intéressait le plus. Tapotant du doigt contre le bureau, elle marqua un temps d'arrêt sans cesser d'étudier la jeune femme.


« Von Falingen était un homme bien. Un drôle d'énergumène, mais un soldat loyal, efficace et bienveillant. Je ne compte pas laisser sa mort impunie. Mais venons en au fait. Vous et moi allons nous rendre sur le lieu de l'affrontement. Nous allons plonger et nous chercherons des indices. Il est fort probable que nous ne trouvions rien, mais je dois en avoir le cœur net. Quelque chose ne tourne pas rond. Ne trouvez-vous pas particulièrement étrange qu'une armada pirate ait soudainement décidé, sans raison valable, de massacrer ainsi une simple flottille évoluant sur les blues ? »




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Zhihao nota avec inquiétude la réaction de sa supérieure lorsqu’elle employa le mauvais titre par inadvertance. L’inconvénient de faire partie d’une organisation opérant aux quatre coins du globe et accueillant du personnel venu de tous les horizons, une façon polie de s’adresser à quelqu’un à un endroit donné pouvait être mal prise ailleurs. La kanokunienne résolut de se montrer plus vigilante à l’avenir, mais l’autre femme ne releva pas plus le faux-pas.

Elle faisait sans doute beaucoup de cas de pas grand-chose, car après avoir signifié sa compréhension et un court moment de contemplation, les prochains mots à franchir les lèvres de la Contre-Amirale furent élogieux. Zhihao ne s’attendait certainement pas à cela. Ne sachant pas trop comment répondre, elle se contenta d’incliner la tête et laissa la dangereuse estropiée poursuivre. Là par contre, la femme-poisson ne fut guère surprise, car elle reconnaissait dans son discours un raisonnement qu’elle partageait elle-même. Voilà qui était rassurant, les protecteurs de l'océan occidental n'étaient pas seuls à penser qu'il y avait baleine sous gravier.

« Vous n’êtes pas seule à avoir remarqué que quelque chose cloche, Contre-Amirale. » répliqua-t-elle après en avoir reçu la permission implicite. « Les autres survivants de la 28ème se posent les mêmes questions : qu’est-ce qu’un pirate de la Grand Line faisait à West Blue ? Comment a-t-il su où trouver une flotte qui ne patrouille pas selon un itinéraire régulier, de façon assez précise pour que ses vaisseaux se soient déjà mis en formation de combat avant même de nous voir, et en évitant toutes les autres patrouilles qui auraient pu nous alerter sur sa présence, de surcroît ? »

L’interrogatoire du pirate fait prisonnier suite à la bataille avait révélé que la mauvaise rencontre de la 28ème n’avait rien d’un accident, mais cela ne représentait que la partie émergée de l’iceberg. Le scélérat n’aurait jamais pu mener à bien une telle opération sans des informations détaillées ; qui les lui avaient fournies ? Il n’y avait pas trente-six possibilités : pour que Barents ait eu connaissance de l’itinéraire d’une flotte mobile, une fuite au niveau de la Marine elle-même était la seule explication. Voilà qui expliquait pourquoi les Affaires Internes s’étaient montrées si insistantes, questionnant chaque soldat et passant leurs témoignages au piège fin, un processus des plus désagréables qui n’était pas sans rappeler celui auquel Zhihao avait déjà eu droit lorsque Kanokuni avait fait sécession, jetant le doute sur sa loyauté envers le Gouvernement Mondial. Elle se serait bien passée de revivre l’expérience, mais cet agacement faisait pâle figure à côté de la colère qu’elle ressentait à l’idée qu’un de ces faux soldats déshonorant l’uniforme avait pu les vendre à Barents. Si jamais elle mettait la main sur le responsable...

« Au-delà du comment, la question du pourquoi se pose également. » continua-t-elle en gardant la maîtrise sur son expression. « Je ne vous apprend rien en disant que le Commodore avait l’art de se faire des ennemis. La liste des mobiles et suspects potentiels est substantielle, et chacun de nous a sa propre hypothèse. »

Il y avait des barons de la pègre qui auraient été prêts à offrir une très coquette somme pour la tête de Gustav von Falingen, sans parler des pirates eux-mêmes. S’était-il attaqué au mauvais équipage, un allié ou subordonné d’un forban influent qui avait arrangé son élimination en représailles ? Ou n’avait-il été ciblé qu’à titre d’exemple, la mort d’un officier efficace et reconnu servant à faire passer un message à d’autres Marines qui se croyaient intouchables ? Ou étaient-ce ses méthodes elles-mêmes qui étaient à l’origine de l’attaque ?

« Comme vous le savez, le Commodore avait une manière bien à lui de nettoyer les mers, que beaucoup trouvaient indignes d’un vrai Marine, et il n’était pas très populaire en conséquence, même dans les rangs de notre propre organisation. D’autres officiers supérieurs l’ont prévenu à maintes reprises que ses méthodes risquaient de pousser les écumeurs à riposter de la même façon. »

Des méthodes correspondant parfois davantage à celles du Cipher Pol, comme on le lui avait fait remarquer. L’argument n’était pas dénué de mérite : si le Commodore lui-même avait le plus profond mépris pour le combat à la loyale, pourquoi les hors-la-loi devraient-ils se montrer plus fair-play que lui en tentant de s’en débarrasser ?
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Pour seule réponse, la gradée se contenta d'un rapide sourire à demi-triste. Le portait que Zhihao dressait du commodore était fort à propos. Il était évident qu'il avait pu se faire des ennemis. Le problème, c'était que toute cette affaire puait le coup monté à plein nez. Les pirates avaient été trop bien préparés, trop bien informés. D'expérience, Ambrosias n'y voyait qu'une seule explication, la plus plausible, mais elle lui glaçait le sang. Une ou plusieurs personnes au sein de la Marine étaient forcément impliquées. Fut un temps, elle n'aurait pas voulu y croire, mais sa naïveté était morte depuis un moment. Sa rencontre avec le colonel Pancho Shima sur Kikai no Shima, officier corrompu notoire, avait fait volé en éclat ses certitudes en la matière. De la plus dure des manières, la manchote avait été obligée de se rendre à l'évidence qu'au sein de la magnifique organisation dans laquelle elle évoluait, tous n'étaient pas des anges. Certains, qui pourtant portaient l'uniforme, étaient du même acabit que les pirates qu’ils traquaient. Malheureusement, cela ne l'avançait pas spécialement plus concernant l'affaire qui l'intéressait. Gardant ses soupçons, pour elle, la militaire hocha une fois encore la tête.


« J'applique des méthodes similaires aux siennes. C'est en effet un bon moyen de se faire des ennemis. Nous creuserons cette éventualité. »


Sortant un petit den den de son bureau, Ambrosias le caressa gentiment avant de lui faire appeler la lieutenant Lockwood. Rapide, la quartier-maître du Béluga fit son apparition seulement quelques secondes plus tard. Cigarette au bec, la belle balafrée se mit au garde, mais on sentait que la motivation n'y était pas.


« Contre-amirale ?

- Allez chercher mon SAC.

- À vos ordres. »



S'en allant en laissant un peu de fumée, Skye referma la porte. Jusque là assise, Ambrosias recula la chaise de son bureau. De son unique main, elle attrapa une belle canne ornée qui se trouvait à ses côtés. Témoignant d'un effort certain, mais pourtant sans réelle difficulté, la militaire se mit debout en soufflant légèrement du nez. Claudiquant avec sa jambe de bois, elle passa de l'autre côté du bureau avec lenteur.


« Nos navires resteront ici, vous et moi partirons seules. Retrouvez moi sur le pont dans dix minutes. »


Une fois Meng sortie, l'unijambiste attendit le retour de sa quartier-maître pour enfiler son scaphandre ainsi que la tenue qui allait avec. Ainsi vêtue, elle pouvait évoluer sous l'eau pendant deux heures, en plus d'être protégée des effets de l'eau de mer. Un tel équipement était absolument indispensable pour une maudite comme elle. Ainsi équipée, la jeune femme ne pouvait cependant pas emmener d'armes avec elle. N'estimant pas cela nécessaire, elle quitta finalement ses quartiers pour rejoindre Zhihao sur le pont. Au moins, cette dernière n'avait besoin de rien pour évoluer aisément dans l'eau. En communication avec Harkon, le fidèle pouplo-tigre qui ne la quittait plus depuis des mois, la contre-amirale s'approcha de la rambarde bâbord. Après s'être hissé par dessus, elle se laissa tomber dans le vide, soulevant une trombe d'eau à son arrivée. Avec agilité, la militaire se plaça derrière la nuque du monstre marin et invita la commandante à la rejoindre une fois fin prête.




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Après avoir vérifié qu’elles étaient sur la même page, que la kanokunienne n’avait aucun nouvel élément à lui apporter et avoir appelé sa propre subordonnée, la galonnée mit fin à la conversation et congédia son interlocutrice. Un congé temporaire puisqu’il ne durerait que jusqu’à ce qu’elle ait fini de s’équiper, après quoi elles feraient route vers la tombe aqueuse de la 28ème, sans doute à l’aide de son léviathan de compagnie. Sans leurs navires, mais elle ne pensait pas que ses hommes seraient opposés à cette décision, quelles que soient leurs raisons.

Zhihao salua à nouveau et regagna le Lampyris, ayant ses propres préparatifs à faire. Elle se délesta dans sa cabine – cela lui faisait toujours bizarre d’en avoir une pour elle toute seule, surtout une aussi grande – de son manteau, de quelques autres articles vestimentaires et de ses armes à feu, qui ne lui seraient pas d’une grande utilité pour explorer les fonds marins. Elle conserva en revanche ses armes blanches et son armure, cette dernière ayant été modifiée pour ne pas la gêner dans sa nage. Elle collecta quelques affaires qu’elle utilisait d’habitude lors de ses missions sous-marines, puis se dirigea vers l’armurerie du navire ; après un bref moment à regretter la pauvreté de ses stocks par-rapport à ceux du Himmelhorn, elle se munit de plusieurs harpons explosifs du type utilisé pour repousser les attaques de monstres marins, qu’elle rassembla dans son dos.

La créature de la Contre-Amirale était à n’en pas douter capable de dissuader la grande majorité de la mégafaune océanique de West Blue par sa seule présence, mais il valait mieux faire preuve de prudence. Après tout, on ne pouvait pas savoir quelles abominations sanguinaires originaires de Grand Line avaient bien pu suivre dans le sillage de Barents. Si quelques-unes d’entre elles avaient choisi de demeurer sur les lieux de la tuerie, et faisaient front commun face aux nouveaux arrivants… Zhihao ne se pensait évidemment pas capable de tuer une bête assez redoutable pour menacer la vétérane et son terrible animal, encore moins plusieurs, mais elle n’aurait pas nécessairement besoin d’en arriver là. Il suffisait de blesser l’un de leurs attaquants, et il y avait fort à parier que leurs instincts feraient le reste. Elle avait déjà vu le cortège de prédateurs du pirate s’entre-déchirer une fois rendu fou par l’odeur du sang, il n’était pas interdit de penser que cette situation pouvait se reproduire.

Une fois correctement équipée, la femme-poisson revint sur le pont, juste à temps pour être témoin du plongeon de sa supérieure. Scaphandre ou non, il en fallait du courage pour se jeter ainsi à l’eau après avoir mangé un Fruit du Démon… Ce n’était cependant pas le moment pour ces réflexions ; imitant la balafrée, elle sauta à son tour et s’enfonça sous la surface, rejoignant en quelques brasses la colossale créature et sa passagère. D’un signe, cette dernière l’invita à prendre place derrière elle, une considération bienvenue. Zhihao était bonne nageuse, mais elle aurait du mal à ne pas se laisser distancer par l’animal, surtout si elle devait lutter contre les remous qu’il générait.

« Je suis prête, Contre-Amirale. » annonça-t-elle en se cramponnant précautionneusement à leur monture, qui se mit en mouvement sur ces entrefaites. Droit vers un cimetière englouti, et un possible nid de monstres anthropophages.
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Aidé par son impressionnante rapidité, Harkon, le pouplo-tigre, filait sur l'eau encore plus vite qu'un navire. Bien cramponnée, Ambrosias avait ouvert la visière de son scaphandre et n'avait pas encore activé le système de survie pour économiser du temps sous l'eau une fois qu'elle serait sur site. Bien qu'un merveilleux petit bijou de technologie, son SAC n'avait qu'une autonomie de deux heures, ce qui était déjà bien, mais pas assez pour se permettre d'en gâcher sur le chemin. Paupières closes, elle continuait de se tenir fermement tandis qu'elle se servait des pouvoirs de son fruit du démon pour communiquer avec une bonne partie de la faune marine locale. L'idée était de pouvoir prévenir Harkon du moindre danger, même si cela semblait bien inutile vu la puissance du monstre marin qui n'avait certainement pas d'égal dans les blues. Quand enfin le petit groupe arriva sur place, la contre-amirale se rendit compte qu'une immense bande de requins se trouvait encore là. Plissant des yeux, elle comprit que Barents n'usurpait pas son surnom.


« Attaque ? »


Tout en ralentissant sa course, Harkon demanda la permission à son amie et cavalière de s'occuper des poissons aux dents acérées.


« Non, je m'en occupe. »


Alors que le monstre marin terminait d'avancer pour se mettre à l'arrêt en position verticale, Ambrosias, toujours hors de l'eau, referma la visière du SAC et se laissa tomber en arrière. S'écartant de son compagnon d'une poussée de la main, elle se fit rapidement approcher par plusieurs requins. Plus hostiles qu'à l'accoutumée, ils semblaient étrangement aventureux. Entrant en communication mentale avec ces derniers, elle fut bien vite forcée de constater qu'ils étaient assez stupides et envisageaient fort de faire des deux femmes leur prochain repas. Calme, la militaire tenta de persuader les plus ouverts d'esprit d'éviter de faire une telle chose. Voyant que cela ne la menait nulle part, elle décida d'envoyer une vague de haki royal à destination des récalcitrants. L'endroit devenu subitement plus calme, elle continua de prévenir ceux hors de portée. Bien qu'elle n'obtint jamais de promesse de leur part de ne pas attaquer, elle comprit qu'ils n'en feraient rien après cette démonstration de force. Se rapprochant d'Harkon, elle lui demanda de la prendre entre ses pattes. Après un signe à Zhihao pour lui demander de la suivre, elle commença à descendre vers le fond aidée par son compagnon. Malgré l'obscurité, la manchote pouvait continuer de voir à peu près convenablement grâce aux duels lumini-dials de la combinaison.

Comme prévu, il y avait un grand nombre de navires coulés une fois le fond atteint. Quelques bâtiments pirates, mais l'écrasante majorité appartenait à la Marine. L'état déplorable des vaisseaux montrait à quel point la bataille avait du être intense. Après quelques minutes de recherches, Ambrosias parvint à trouver l'emplacement de l'épave en plus piteux état encore du navire amiral de la 28ème. Conformément au protocole, il avait été sabordé par explosion et il n'en restait plus grand chose. Connaissant mal ce bâteau qui n'était pas un des modèles en série habituels, la manchote décida de se rapprocher de Zhihao et de la suivre pour la suite.





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La Contre-Amirale ne semblant pas d’humeur à tailler le bout de gras, le voyage se déroula dans le plus grand silence, mis à part le bruit que faisait leur puissante monture en avalant la distance. Le trio arriva rapidement à destination, et le monstre de compagnie de la galonnée ne ralentit qu’une fois que les squales laissés derrière lui par Barents se manifestèrent. Individuellement, aucun d’eux n’était une menace, le Poulpo-Tigre étant si grand qu’il pouvait littéralement n’en faire qu’une bouchée, mais parfois la quantité pouvait avoir sa propre qualité. Si un banc de piranhas affamés pouvait dévorer une vache en quelques minutes, pourquoi ces requins ne pourraient-ils pas en faire de même ?

Sa supérieure ne tarda cependant pas à prouver qu’elle avait les choses bien en main, et que la kanokunienne s’inquiétait pour rien. Zhihao ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer, mais il s’était bel et bien passé quelque chose : une indicible sensation à la frontière de sa perception, et comme par magie, l’agressivité des carnivores semblait s’être évaporée. Qu’ils aient changé d’avis n’était pas inconcevable en soi : la plupart des prédateurs étaient parfaitement capables de comparer les risques et bénéfices potentiels d’une faction, et privilégiaient les proies faciles, car leur but était après tout de survivre. Toutefois, voir autant de bêtes féroces prêtes à attaquer se raviser simultanément ? Cela sortait définitivement de l’ordinaire.

« Je me sens idiote, maintenant. » songea-t-elle en rajustant les harpons dans son dos, puis en plongeant vers les profondeurs à la suite de sa supérieure, le péril étant apparemment passé… Non, il était encore trop tôt pour baisser sa garde : en dépit de son surnom, les requins étaient parmi les créatures les moins dangereuses à accompagner le pirate et son armada. La femme-poisson ne savait pas comment la balafrée avait fait pour les repousser, mais rien ne garantissait que cela marcherait sur une créature plus imposante, qui aurait décidé de faire de l’endroit son nouveau terrain de chasse plutôt que de retourner dans les eaux de Grand Line où elle aurait davantage de concurrents.

Zhihao resta donc vigilante alors qu’ils descendaient toujours plus profondément, s’éloignant toujours plus du soleil et de la surface, jusqu’à ce qu’enfin les lumières du scaphandre de sa supérieure éclairent ce qu’il restait des navires de la 28ème… et de leurs assassins.

« Dire que nous en avons coulés si peu... » murmura-t-elle en comptant les épaves, et en comparant leur position à ses souvenirs de la bataille. Hélas, ils avaient eu affaire à un vétéran de la plus dangereuse des mers, avec la supériorité numérique et l’effet de surprise de son côté. Un observateur plus objectif aurait dit que dans de telles circonstances, c’était un miracle qu’ils aient réussi à en faire sombrer autant, sauf qu’elle avait un peu de mal à être objective en contemplant ce sordide spectacle.

Un par un, elle compta les bâtiments de la 28ème, s’assurant qu’aucun ne manquait à l’appel. Kriegsmesser, Panzerfaust, Scramasaxe, Morgenstern, Eisernes Kreuz, Stahlhammer… tous étaient là, au fond de la mer, tels des carcasses de baleines. Cela ne laissait que Giftpfeil, qui avait échappé à l’encerclement pour évacuer ceux qui pouvaient l’être, et était tombé en pièces au moment où un autre vaisseau de la Marine s’était rangé à leur côté pour les secourir, engendrant force rumeurs superstitieuses parmi les survivants. Et bien sûr, Himmelhorn. Le fier cuirassé avait encaissé davantage de tirs ennemis que tout le reste de la flotte réuni avant de s’autodétruire et pourtant, malgré les dommages, sa forme restait reconnaissable. Le fait qu’il n’ait pas été réduit à l’état de simples copeaux de bois et morceaux de tôle éparpillés à des centaines de mètres à la ronde attestait de la robustesse de son blindage. Il ne voguerait néanmoins plus jamais, même s’il devait un jour revoir la surface.

« J’aurais dû emporter un appareil photo sous-marin, ses concepteurs voudront sûrement voir ça. » dit-elle en nageant vers l’ancien navire-amiral. Elle n’avait cependant pas eu le temps d’en prendre un, et puis il aurait été stupide de s’en encombrer avant d’être sûre que l’endroit était sans danger. La Contre-Amirale accepterait-elle de faire un retour afin qu’ils puissent recueillir de précieuses données sur la mort du vaisseau ? Peu probable.

Retournant à un silence respectueux, elle s’approcha d’une des brèches béantes ouvertes dans la coque. C’était le point d’entrée le plus pratique pour elles, car le bâtiment s’était couché sur le côté en touchant le fond, mais elle ne comptait pas s’y engager sans prendre de précautions. Émettant une impulsion électrique, elle laissa son sixième sens lui fournir une carte mentale d’une partie des entrailles de l’épave. L’action ne passa pas inaperçue, plusieurs squales émergeant de la dépouille du cuirassé pour s’enfuir le plus loin possible, ou au contraire s’immobilisant subitement. Évidemment, ils avaient la même capacité qu’elle, et si le signal qu’elle venait d’envoyer était imperceptible pour un humain lambda, de leur point de vue il devait ressembler à l’activité bioélectrique d’un second monstre marin. Aurait-elle pu s’en servir pour obtenir le même effet que le mystérieux pouvoir de l’unijambiste ? Sans doute pas, ils auraient tôt fait de se rendre compte de la supercherie à l'aide de leurs autres sens. Ce n’était pas de cette manière qu’elle s’en occupait d’habitude, de toute façon…

Abandonnant ces considérations, Zhihao fit signe à sa supérieure que la voie était libre et qu’elles pouvaient entrer si c’était ce qu’elle souhaitait. Même sans mettre un pied à l’intérieur, l’anguille électrique avait déjà fait un amer constat ; elle s’y attendait et espérait que la suite des événements la détromperait, mais ne pouvait s’empêcher d’avoir la boule au ventre.
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海 軍

∆ Feat. Zhihao ∆


Suivant la commandante de près, Ambrosias avançait avec une certaine aisance malgré sa combinaison. Toute estropiée qu'elle était dorénavant, il lui était bien plus simple d'évoluer sous l'eau. Elle était plus légère, plus agile, plus rapide, et la perte de ses deux membres l'handicapait bien moins. Il y avait une véritable ironie à ce qu'une maudite se sente si bien une fois immergée. Après de longues et difficiles minutes, les deux militaires parvinrent à trouver ce qui restait des quartiers du commodore. Dans un état misérable, ils ne ressemblaient plus à grand chose, mais la Kanokunienne sembla s'intéresser à une coffre d'aspect robuste toujours clos. Il avait l'air intact, ce qui était étonnant de prime abord vu la situation, mais pas tant que cela quand on prenait le temps d'y réfléchir. Fronçant les sourcils, la manchote ne mit pas longtemps à comprendre que des informations pouvaient se trouver à l'intérieur. D'un signe de tête accompagné d'un mouvement de l'index, Ambrosias fit comprendre à sa comparse qu'il fallait le récupérer. C'est alors qu'une grosse secousse vint perturber le calme ambiant et manquer de retourner le morceau d'épave dans lequel elles se trouvaient.


« Qu'est-ce qui se passe dehors ?!

- Monstres ! Très nombreux.

- Tu peux gérer ?

- Facile ! »



Confiant, comme à son habitude, Harkon se lança dans la bataille. Considérant que le fait de rester là plus longtemps pourrait vite devenir bien dangereux, Ambrosias fit signe à Zhihao qu'il était temps de sortir. En trombe, les militaires s'échappèrent de l'épave avant qu'elle ne leur serve de dernière demeure. À peine eut-elle mis la tête dehors que la manchote comprit à quel point la situation s'était rapidement emballée. Autour d'Harkon, pas moins de dix serpents de mer d'une dizaine de mètres zigzaguaient. Certains tentaient leur chance, mais le pouplo-tigre n'en faisait qu'une bouchée. Comme prévue, la différence de niveau était bien trop grande. Pas spécialement inquiète, Ambrosias se contentait d'observer la scène, quand un serpent, surgissant de nulle part, tenta sa chance contre elle. Surprise, la contre-amirale n'eut le temps que de  renforcer ses muscles et put empêcher le monstre de refermer sa gueule sur elle. Malheureusement coincée entre ses dents, elle se fit emporter plus loin.




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Si la superstructure du cuirassé avait plus ou moins résisté à la déflagration, on ne pouvait pas en dire autant de l’intérieur du bâtiment. C’était même pire que ce qui arrivait d’ordinaire lors d’une explosion de Sainte-Barbe : la coque renforcée du navire avait agi comme une gigantesque cocotte-minute, contenant la surpression et la chaleur. Oh, suffisamment de débris et d’énergie s’étaient échappés pour lourdement atteindre les navires pirates environnants, comme le prouvait la présence d’une paire d’autres épaves n’appartenant pas à la Marine autour de celle du Himmelhorn, mais la force de la détonation avait presque tout oblitéré dans ses entrailles. Au moins, ceux restés à bord n’avaient pas dû avoir le temps de souffrir avant que l’onde de choc ne liquéfie leurs organes… mieux valait cela qu’une lente agonie, une noyade, ou le fait d’être dévoré vivant.

Le savoir n’était toutefois qu’une bien maigre consolation pour la kanokunienne. Plus les deux femmes avançaient dans leur exploration, plus un certain élément qui aurait dû être commun à la suite d’un tel massacre se faisait remarquer par son absence. Cela faisait déjà plusieurs minutes qu’elles parcouraient les ruines du navire, en suivant une carte mentale basée sur ses souvenirs, ajustée pour tenir compte de la position de l’épave et de son estimation des effets de l’explosion, et elles n’avaient pas trouvé un seul cadavre. Quelques objets et fragments de tissu épars qui avaient dû appartenir à des membres de l’équipage ici et là, mais aucune dépouille… C’était bien ce qu’elle craignait, ce qu’elle soupçonnait mais n’avait pas voulu admettre avant de le voir de ses propres yeux : le « Shark-Feeder » avait fait honneur à son nom. Ses frères et sœurs d’armes, Lanzfeld, Weiss, Hauptmann, Metternich, le Commodore… tous avaient servi de repas aux bêtes de Barents. Maintenant elle savait sans l’ombre d’un doute pourquoi ces squales étaient toujours là, les épaves avaient dû leur donner de quoi se sustenter pendant tout ce temps…

Le courant s’intensifia sous sa peau, prêt à être relâché alors que sa main se portait à son épée. Son regard se posa sur le carnassier le plus proche, ses lèvres se retroussèrent, ses dents se serrèrent, ses muscles se tendirent… avant qu’elle ne se calme au prix d’un immense effort de volonté. Elle pourrait massacrer toutes ces créatures qui s’étaient repues des corps de ses camarades, et cela la soulagerait peut-être momentanément, mais au-delà de cette satisfaction passagère, qu’est-ce que cela lui apporterait ? Ce n’étaient que des animaux, ils n’avaient pas agi par malice, cherchant simplement à se nourrir, et la plupart des Marines dont ils s’étaient nourris étaient déjà morts avant le premier coup de dents. Non, le vrai coupable était leur meurtrier. Barents, encore et toujours.

Sa poigne se décrispa, et Zhihao se remit à nager, après avoir jeté un regard en direction de sa supérieure. Dire qu’en plus la femme-poisson se comportait comme si elle pouvait contribuer utilement à leur sécurité, alors qu’elle était en présence d’une Contre-Amirale. Pathétique ; les élucubrations d’une fille perdue portant un manteau trop grand pour elle et se raccrochant désespérément à une illusion de contrôle, rien de plus.

« Nous ne trouverons rien à proximité de la salle des machines ou de la soute à munitions. » fit-elle pour briser le silence et se distraire de ses pensées morbides. « Nous n’étions pas certains de l’effet que la détonation aurait sur un cuirassé de ce modèle, mais l’ingénieur en chef Thalmann et le quartier-maître Hertz ont fait du bon travail. Maintenant que j’ai vu les dégâts, je suis raisonnablement sûre que seuls les quartiers des officiers peuvent encore renfermer quelque chose d’exploitable. »

Ainsi fut fait. Les deux militaires gagnèrent la partie du navire autrefois réservée aux gradés, en dépit des obstacles ralentissant leur progression. La distance et le renforcement dont bénéficiait cette section l’avaient quelque peu protégée, mais l’endroit était tout de même une ruine. Comme on pouvait le prévoir, ce fut dans le bureau du Commodore qu’elles trouvèrent enfin un objet potentiellement utile, sous la forme d’un lourd coffre-fort. Il avait résisté à l’explosion, mais n’était plus arrimé au mur, ce qui jouait en leur faveur. Il ne restait plus qu’à trouver un moyen de le sortir de là…

« Le Himmelhorn utilisait des planches de bois Flotafond pour compenser le poids de son blindage. Peut-être qu’en en prenant quelques-unes et en les attachant au coffre, nous pourrons le sortir de l’épave, et votre monture pourra le remonter ? » suggéra-t-elle après que la galonnée ait décidé de le ramener à la surface.

Elles n’eurent cependant pas l’occasion de mettre ce plan à exécution ou d’en trouver un autre, car l’épave se mit à trembler à ce moment-là. La balafrée sembla prêter attention à quelque chose qu’elle était seule à percevoir – alors c’était ça, l’effet que ça faisait aux autres quand Zhihao se laissait absorber par son électroperception ? –, puis lui ordonna de la suivre séance tenante. Les deux femmes se ruèrent vers l’extérieur, où elles purent alors voir la lutte acharnée que se livraient le Poulpo-Tigre et ce qui devait être une fratrie de monstres marins juvéniles. Le compagnon de l’estropiée avait l’avantage de la taille et de l’expérience, mais le nombre de ses adversaires l’empêchait de s’en débarrasser immédiatement. Cela n’était cependant qu’une question de temps.

Elles auraient pu rester là à contempler le spectacle si une autre de ces créatures, plus intelligente ou attentive que ses congénères, n’était pas parvenue à la même conclusion et n’avait pas décidé de se rabattre sur une proie en apparence plus facile. Zhihao ne la sentit arriver que trop tard, car elle était passée sous la coque métallique du Himmelhorn, la dissimulant au sixième sens de la femme-poisson ; son avertissement ne suffit pas à changer les choses, et elle échoua à s’interposer avant que sa supérieure ne soit happée par le serpent de mer.

« Nonnonnonnonnon, pas encore ! » paniqua-t-elle en s’élançant à la suite du monstre, avec toute la vitesse conférée par sa nature. Hors de question que Barents tue à nouveau l’une de ses supérieurs, alors qu’il n’était même pas là en personne !

« Plus vite, plus vite ! » supplia-t-elle alors que derrière elle, Harkon remarquait ce qui était en train d’arriver à sa maîtresse, se débattant comme un beau diable pour conclure au plus vite l’affrontement et faire payer les serpents qui avaient cru pouvoir exploiter sa distraction. Mais il n’arriverait pas à temps, c’était une question de secondes !

Finalement, un effort désespéré lui permit de se saisir du bout de la queue de l’animal, uniquement parce qu'il ne nageait pas droit avec la gradée qui l'empêchait de refermer sa gueule. La kanokunienne s’y cramponna de toutes ses forces, se servit de son autre main pour agripper une autre partie du corps de l’animal, une vingtaine de centimètres plus haut, et commença ainsi à remonter la longueur du serpent. Celui-ci ne se laissa toutefois pas faire, remuant dans tous les sens pour essayer de la déloger ; manquant de peu de se faire éjecter, Zhihao comprit qu’elle non plus n’y arriverait jamais à temps.

« Le SAC est isolant, les dents du monstre aussi… et de toute façon si le scaphandre laisse entrer l’eau, la Contre-Amirale a de plus gros problèmes... » confirma-t-elle frénétiquement avant de s’emparer de sa baïonnette, et de la planter profondément entre deux vertèbres de la créature. Le reptile siffla et se contorsionna de plus belle, mais son supplice ne faisait que commencer : sans plus remettre son choix en question, la femme-poisson canalisa sa plus puissante décharge à travers la lame, et droit dans la moelle épinière du prédateur. À travers le sixième sens de la Commandante, c’était comme si son système nerveux venait de s’illuminer comme un arbre de Noël, alors que le courant ravageait son organisme de l’intérieur. Ses spasmes s’intensifièrent au point d’enfin le délivrer de sa passagère clandestine, mais le mal était fait : le quart postérieur de son corps avait été réduit à l’état de poids mort, les nerfs grillés, les muscles déchirés et les vaisseaux sanguins rompus lorsque leur contenu avait été porté à ébullition.

Zhihao ne s’en était pas tirée indemne non plus : elle était affaiblie, sa température corporelle avait augmenté et ses membres endoloris étaient agités de soubresauts, l’inévitable contrecoup après avoir généré le plus puissant électrochoc dont elle était capable. Elle avait de plus encaissé une partie de sa propre attaque en restant au contact de sa cible. Pourtant, elle empoigna l’un des harpons rangés dans son dos et fit face à l'ophidien furieux qui se retournait vers elle.

« Lâche-la, ou je termine le travail. » l'avertit-elle, même si elle savait qu’il ne comprenait pas son langage, et qu'elle n'avait pas forcément les moyens de mettre sa menace à exécution.
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Si de prime abord Ambrosias semblait avoir pris, une fois encore, des airs de damoiselle en détresse, il n'en était rien. Bien que prise au dépourvu, elle avait réussi à ne pas se faire avaler et le monstre n'était pas plus avancé. S'éloignant en trombe, il n'arrivait pas à recracher l'humaine ni à en faire son repas. Se servant de ses pouvoirs, la contre-amirale commença donc à communiquer avec lui, tentant tant bien que mal de lui faire entendre raison. Malheureusement, il était aussi bête que têtu et ne semblait pas prêt à obéir. N'ayant pas envie de lui faire de mal malgré tout, la vétérinaire était sur le point de se charger de lui avec le haki royal quand elle sentit la décharge. En partie protégée par la combinaison mais aussi sa propre résistance naturelle, elle put se contenter de grimacer quand le courant lui parcourut le corps. Le serpent géant, en revanche, passe quant à lui un très mauvais quart d'heure. Voyant Zhihao sur le point d'abattre l'animal, la manchote lui expliqua la situation. À contrecœur, il finit par entendre raison et ouvrit la gueule avant de déguerpir. Soupirant derrière son scaphandre, Ambrosias tourna la tête vers la commandante. D'un léger signe de tête, elle la remercia. Bien qu'elle n'ait jamais été en danger, la jeune femme l'ignorait totalement, ce qui ne l'avait pas empêché de se jeter corps et âme dans la mêlée pour venir la sauver. La Kanokunienne était un bon élément, ce n'était plus à prouver.

De son côté, Harkon, un temps submergé, prit finalement l'ascendant sur ses adversaires. Plusieurs serpents morts, les corps déchiquetés, flottaient autour de lui quand il en termina. Cette idée ne plaisait pas à Ambrosias, mais c'était la nature. Ils avaient joué, ils avaient perdu. Le pouplo-tigre revint vers son amie et lui offrit sa nuque pour qu'elle y monte. Tandis qu'elle se mettait en position, la manchote expliqua au monstre marin qu'il était important de ramener le coffre avec eux. Il s'exécuta donc naturellement avant que le groupe ne remonte vers la surface. Une fois hors de l'eau, toujours à califourchon sur Harkon, la contre-amirale ouvrit la visière de son scaphandre.



« Bien joué en bas, commandant. Je ne manquerai pas de faire part de cela lors de mon rapport, soyez en assurée. »




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Étonnamment, le face-à-face ne se termina pas dans la violence, que ce soit du fait de la femme-poisson, de la Contre-Amirale elle-même ou d’un Poulpo-Tigre enragé venu secourir sa maîtresse après avoir réduit en charpie ses adversaires. Non, ce fut le serpent de mer qui écouta finalement son instinct de survie et choisit de battre en retraite après avoir relâché sa proie. Zhihao ne le quitta cependant pas du regard avant que la créature ne se soit suffisamment éloignée, ce qui prit un moment tant la décharge l’avait privé d’une bonne partie de sa mobilité. Rangeant son harpon à sa place d’une main tremblante, la Commandante toujours à cran se rapprocha de sa supérieure, tournant autour d’elle pour examiner son scaphandre sous toutes les coutures, à la recherche de la moindre traînée de bulles indiquant une fuite. N’en trouvant aucune, elle expira enfin de soulagement.

Bien sûr… bien sûr qu’il faudrait plus qu’un monstre marin nouveau-né pour présenter une menace crédible à la vie d’une membre de l’Amirauté. Mais le Commodore aussi lui avait semblé intouchable et invincible, jusqu’à ce que Barents croise leur route et rappelle à tous à quel point le monde était vaste et périlleux.

« Contente de voir que vous n’avez rien, Contre-Amirale. Je vous présente mes plus profondes excuses pour mon manque de vigilance, cela n’aurait jamais dû se produire. »

La galonnée ignora toutefois son moment d’auto-récrimination pour se préoccuper plutôt de son animal de compagnie. Puis, ayant probablement décidé qu’ils étaient restés bien assez longtemps sous les vagues, elle ordonna à la bête en question de ramener leur trouvaille à la surface par la voie la plus expéditive. Dans un accès de sentimentalisme atypique, Zhihao avait voulu préserver ce qu’il restait du Himmelhorn avec sa méthode, mais après ce qu’il venait de se passer, il était normal que la balafrée ne veuille pas perdre davantage de temps. La femme-poisson demanda donc silencieusement aux mânes du cuirassé de leur pardonner tandis qu’Harkon déchirait la coque de ses griffes puissantes et extrayait leur butin, puis remonta vers la lumière du soleil en adressant un dernier regard plein de regret au cimetière d’épaves.

Elle aurait aimé pouvoir rester un peu plus longtemps, mais elle savait qu’il y avait peu de chances que les autres navires abritent quoi que ce soit d’important ; de plus, elle se serait certainement fustigée tout du long. Quant à la possibilité d’y revenir plus tard… mieux valait ne pas tenter la chose de sitôt. L’endroit était moins dangereux que ce qu’elle s’était imaginé, mais cela pouvait très bien n’être dû qu’à la présence de la Contre-Amirale et d’Harkon, les monstres les plus redoutables étant suffisamment intelligents pour garder leurs distances face à ces nouveaux arrivants. Et comme le temps de la manchote était précieux, il ne fallait pas compter sur elle pour s’éterniser dans les parages.

« Je n’ai fait que mon devoir. » répondit automatiquement la kanokunienne quand sa supérieure lui assura qu’elle avait agi correctement, ce à quoi elle avait du mal à croire elle-même. Alors que le trio retraçait son itinéraire de départ en sens inverse, elle chercha à se changer les idées en abordant la question du futur.

« Si je peux me permettre, Contre-Amirale ? » hésita-t-elle, ne continuant qu'après que son interlocutrice lui en ait donné l'autorisation. « Que se passe-t-il maintenant ? C’est une bonne chose d’avoir récupéré le coffre, les documents qu’il contient sont importants, et le Commodore n’a pas eu l’opportunité de les transférer à bord du Giftpfeil, ou n’avait pas suffisamment confiance en sa capacité à échapper l’encerclement pour risquer la manœuvre. Ceci dit, je ne sais pas s’ils nous permettront de faire la lumière sur les circonstances de l’attaque. Comment comptez-vous procéder ensuite ? »
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∆ Feat. Zhihao ∆


Comment comptait-elle procéder par la suite ? Une bonne question à laquelle la grande brûlée n'avait pas la réponse. Plissant les sourcils, elle réfléchit quelques instants avant de hausser légèrement les épaules.


« Tout dépendra de ce que nous trouverons à l'intérieur du coffre. Ceci dit, je ne suis pas très optimiste et je doute qu'un indice miracle vienne nous livrer la solution sur un plateau. »


Se fermant ensuite à la discussion, Ambrosias se tourna vers l'avant en se perdant dans ses pensées. Cette histoire sentait vraiment mauvais, et elle n'aimait pas cela du tout. Retournant les maigres éléments en sa possession, elle resta silencieuse le reste du trajet. Quand finalement Harkon approcha du Béluga, il se hissa largement hors de l'eau. Sans grande délicatesse, il posa le coffre sur le pont du navire. Après une bonne inspiration, la contre-amirale se laissa tomber, manquant de perdre l'équilibre à la réception. De manière précaire, elle se releva du mieux qu'elle le pouvait avant qu'un soldat ne lui apporte sa canne. Claudiquant misérablement vers ses quartiers, elle alla se changer et s'essuyer avant de faire venir de nouveau Zhihao à elle. Délaissant son bureau, la militaire s'installa sur un large fauteuil rouge. S'allumant un cigare, Ambrosias observa le coffre qu'on avait apporté dans la pièce.


« Je vous laisse cet honneur, commandant. »


Une fois le précieux trésor ouvert, les deux militaires purent constater avec joie que son contenu avait particulièrement bien résisté à son immersion prolongée. Avec intérêt, Ambrosias étudia les papiers jusque là cachés. Bien vite, elle fut contrainte d'avouer que cela ne l'avançait pas vraiment. Des itinéraires de patrouille, quelques rapports sur le Himmelhorn et des compte-rendus sans importance. En d'autres termes, chou blanc. Soupirant, la manchote jeta les documents qu'elle avait en main sur la table basse.


« Hum. Comme prévu, rien d'intéressant. Je ne m'attendais pas vraiment à grand chose de toute manière. Nous allons devoir continuer d'enquêter sur cette affaire. Et quand je dis nous, je veux dire vous. Êtes-vous déjà allé à Schwarzwald ? »




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