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Cinquième chapitre ; Aubaine


- « Je crois qu’on nous attaque là. » Commenta soudain Violetta, ma seconde, après deux vrombissements assourdissants.

- « Ah bon ? » Répondis-je en lisant les journaux des derniers jours.

Installé dans l’une des cabines du navire que nous avions réquisitionnés sur le nid des vaches, je haussai les épaules comme si de rien était. Les attaques de pirates ou ordures du même acabit, c’était plutôt courant sur les mers de North. Un peu moins que West Blue certes, mais courant quand même. Et puis, on était à l’abri nulle part de toute façon, sans compter que le navire que nous utilisions était banalisé. Une caravelle de tout ce qu’il y avait de plus commune quoi. De quoi donner de la confiance à n’importe quel forban de nous rentrer dedans. Violetta finit par sourire et se déporta vers le hublot de la pièce, pour finalement constater qu’il s’agissait effectivement de pirates. Un équipage banal, qu’elle finit par me reporter. Pour ma part, je finis par bailler à m’en décrocher la mâchoire. En sachant pertinemment qu’ils ne nous couleraient pas puisqu’ils voudraient surement dépouiller notre navire avant, il n’y avait pas de quoi s’en inquiéter outre mesures. D’autres détonations tonnèrent et notre navire fut même ébranlé au bout de quelques minutes. Ils avaient fait mouche en fracassant une partie de notre bastingage à babord…

- « NIHIL ! » Gueula soudain Serenety, l’une de mes lieutenantes qui déboula de nulle part, comme à son habitude. « On réplique ? »

- « Nan, laissez-les nous aborder. Essayer de parer ou d’esquiver les boulets de canon en trop… »

- « Heeeeeeh… »
Qu’elle répondît, déçut en plissant ses trois yeux. « Pour quelle raison est-ce qu’on ne les coule pas ? »

- « Y’a moyen qu’ils aient un pactole. Donc, plutôt que de les couler, on va récupérer tout ce qu’ils ont et les jeter par-dessus bord, tout simplement… »


J’eus alors un gros soupir, sous la mine choquée de Serenity, la trois yeux, qui n’avait pas du tout pensé à ce stratagème. Violetta, quant à elle, éclata de rire, totalement amusée par ce que je venais de proposer. Il n’y avait pas à dire : j’avais de la suite dans les idées pour la plantureuse quarantenaire, qui, assise dans un coin de la pièce, entretenait son katana à l’aide d’un gigantesque coton tige. Alors que les coups de canons décroissaient tout doucement, je continuais pour ma part à lire les journaux sans rien capter comme informations intéressantes. Hormis la débâcle de Kiyori qui commençait à dater, il n’y avait plus rien qui puisse captiver mon attention et me pousser à exploiter un éventuel filon. J’avais l’impression que mon processus sur le nid des vaches avait siphonné mon énergie et mon inspiration pour les mauvais coups ; si bien que j’avais donc choisi de retourner au royaume de Pétales pour me ressourcer -et extorquer un peu de fric à Zara, une noble du royaume qui pensait naïvement que j’étais raide dingue d’elle. Comme l’argent était le nerf de la guerre, on n’avait pas d’autres choix que de renflouer un peu nos caisses vides…

Et l’équipage qui nous attaquait tombait un peu à pic aussi. Pour peu qu’ils aient des fonds…

- « C’est aussi pour cela que tu n’as pas voulu que Jobby nous accompagne ? »

- « Non seulement pour ça, mais aussi pour éviter les mouettes. Le Gouvernement Mondial est un peu trop excité ces derniers temps… »

- « Les probabilités de tomber sur un équipage pirate étaient quand même faibles. »

- « Je sais Violetta, je sais. Mais si j’ai appris une chose depuis quelques années, c’est qu’il faut provoquer son destin. Ensuite, plus qu’à croiser les doigts pour que la déesse de la chance nous fasse son plus beau sourire ! »


La bretteuse n’eut pour réponse qu’un sourire, tandis que la trois yeux qui nous regarder échanger eut un soupir. C’est alors qu’on entendit des cris de joies et hurlements en tout genre qui n’augurait rien de bon. D’ailleurs, le hublot fut masqué par le galion pirate qui nous abordait et qui surplombait notre caravelle sans aucune difficulté. Les ennemis étaient enfin dans le coin. Etant donné que le Jolly Roger n’avait provoqué aucune réaction de panique chez les miens, je supposais donc qu’il s’agissait d’un équipage pirate comme un autre. Des rookies tout au plus quoi. C’est sur cette pensée que je quittai mon hamac alors que j’entendais des bruits de pas claquer les ponts supérieurs de la caravelle. Nos assaillants investissaient complètement notre pauvre petite caravelle où n’étions qu’une centaine de membre. Pas grand-chose quoi. L’équipage de base de notre embarcation, une petite troupe d’esclavagistes du nid des vaches sous mes ordres, devait surement se demander pourquoi je n’avais pas donné l’ordre de nous défendre… Cela dit, ils apprendraient au fur et à mesure comment je fonctionnais généralement, ce qui les édifierait à coup sûr.

Pas besoin de toujours rouler des mécaniques en premier dans ce monde de brutes…

Faire fonctionner la cervelle, c’était bien aussi…
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- « Alors, où se trouve celui qui vous sert de capitaine ? »

Quelques minutes plus tard, Boris, le capitaine pirate des rapscallions débarqua enfin sur notre navire déjà investie d’une centaine de ses hommes qui avaient pratiquement pris en otage les miens ayant sagement obtempéré face aux envahisseurs. Haut d’un bon mètre quatre-vingt-dix, Boris était un rookie sur les blues de 20 millions. Il ne sortait pas particulièrement du lot, mais il était connu pour son côté vénal et son amour pour l’argent. Sa pilosité grisonnante, son air blasé et sa jambe gauche en bois témoignait d’un vétéran en matière de piraterie qui aurait certainement pu être un corsaire s’il en avait la force et les moyens. Comme beaucoup, il avait connu la cruauté de Grand Line où il s’était malheureusement fait arracher sa jambe. Cet épisode traumatisant l’avait conduit à retourner d’où il venait, avant qu’il ne se contente ensuite de rouler sa bosse sur toutes les blues à la recherche de trésors en tous genres. S’il ne pouvait pas atteindre les sommets, l’homme s’était fait la réflexion que piller, s’enrichir et tout dépenser au jour le jour était une belle façon de profiter de son existence. Tous les hommes n’étaient pas voués à accomplir de grandes choses…

- « J’ai demandé où est votre capitaine !! »

PAN ! Sans pleinement vociférer, Boris avait tout de même aussi le ton avant de dégainer son arme à feu pour effectuer un tir de sommation dans les airs. Pour autant, il eut une curieuse impression. Devant son bluff, aucun de ses otages ne semblait paniqué ou stressé. C’était bien la première fois qu’il assistait à une telle situation. Puis, il entendit des bruits de pas, vit la foule d’otages autour de lui s’écarter petit à petit jusqu’à laisser un type bien plus grand que lui et totalement tatoué lui faire enfin face. Et ce type à la renommé ambiguë, il le reconnut d’un seul coup. Faut dire que bibi trainait maintenant une petite réputation indéniable. J’étais assez reconnaissable et il arrivait même que je fasse un peu peur à certaines personnes. Ouais. Rien qu’à ma renommée, ouais. La faute à une impopularité du fait de mes quelques méfaits çà et là. Des méfaits qui ne m’avaient pas encore valu de prime, d’ailleurs. La preuve que flirter avec la ligne rouge était tout un art. J’pouvais dire merci à mes années passées au sein du Gouvernement Mondial dont je connaissais plus ou moins les rouages. M’enfin, là n’était pas le plus important, évidemment…

- « C’est moi. Je me nomme Nihil, enchanté ! Que me vaut l’honneur de votre abordage… Heu… » Fis-je, la mine réfléchie, avant de me retourner vers mes lieutenants, non sans pointer mon vis-à-vis d’un doigt inquisiteur… « Vous savez qui c’est vous ? »

- « Boris le rapscallion. Sa prime est de 20 millions. » M’informa Jiro, lycaon au pelage blanc. Le seul minks de mon équipage. Certainement le plus sérieux d’entre nous tous.

- « Ah ! Boris hein… » Répétais-je en me retournant vers le forban. « Eh bien, cher Boris, que nous vaut cet abordage ? »

Le pauvre Boris était maintenant hésitant. Il avait dû entendre parler de nous, mais pas que lui. Tous ses hommes étaient plus ou moins dans le même mood que lui : incapables de savoir quoi faire. Ils avaient assez bourlingué pour savoir clairement que le nombre ne faisait clairement pas tout. Leur avantage numérique n’en était pas. Même ceux qui étaient restés sur leur galion et qui regardait la scène depuis leur navire comprenaient la merde dans laquelle ils s’étaient fourrés. Je n’étais certes pas primé, mais ma renommée était assez significative de ma dangerosité. Après tout, je valais carrément un supernova aux yeux de pas mal de gens. Un supernova sans la prime qui va avec, évidemment. Le dilemme était donc grand pour une personne qui se savait clairement incapable de me vaincre. Boris, en dépit de ses méfaits et ses habitudes, n’en restait pas moins intelligent. Se battre et risquer de crever bêtement ? Ou capituler et négocier un départ sans encombre ? Dans la vie, tout ne se réglait pas par les armes ou le sang. De ce fait et au grand soulagement même de ses hommes silencieux, il rangea sagement son arme à feu avant de prendre la parole :

- « Mes confuses. Nous ne savions pas que ce navire t’appartenait. On va en rester là et s’en aller tranquillement. »

- « Très bien. J’accepte l’excuse. L’erreur est humaine et je suis ni un marine, ni un chasseur de primes. Aucun intérêt à te faire la peau quoi… »
M’exclamai-je, tout sourire.

Forcément, mes dires provoquèrent les rires de mon équipage serein depuis tout le long.

La gêne était palpable chez nos vis-à-vis, mais Boris finit par faire signe à ses hommes de se replier. Mais alors qu’ils s’exécutèrent silencieusement, ma voix retentit une nouvelle fois…

- « Une dernière chose… »


Dernière édition par Nihil le Ven 6 Sep 2024 - 17:25, édité 2 fois
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Boris comme tous ses hommes s’immobilisa aussitôt. Ces derniers ne s’attendaient absolument pas à ce que je prenne la parole de nouveau. Et dire que l’affaire devait être comme d’habitude. A croire qu’ils avaient manqué de vigilance. Sans avoir de haki, je pouvais aisément deviner à quoi ils pensaient sur le coup, mais les pauvres s’auto-flagellaient pour rien. Réussir à savoir qui était les passagers de cette caravelle relevait du miracle. Sans jolly roger ou une présence sur le pont, deviner que j’étais sur ce rafiot était impossible. Cela dit, en renversant l’échiquier, il en était de même pour nous. Si nous étions tombés sur un équipage pirate surpuissant, j’aurai moins fait le malin. J’étais clairement une pointure sur les blues, mais un gros plaisantin sur les eaux de Grand Line. C’était aussi pour ça que je prévoyais d’y aller bientôt. Pour m’endurcir, m’aguerrir et devenir encore un peu plus imposant, surtout dans le domaine que je voulais investir : celui de la pègre. Avoir de la jugeotte et être bien entouré, c’était peut-être bien beau, mais il fallait aussi de la puissance. De la force. Comme celle que j’avais et qui tenait en respect le rapscallion.

- « Vous avez endommagé notre navire en le bombardant. Et puis il faut bien quelque chose pour le préjudice moral que vous avez causé non ? Il n’y aura pas d’effusions de sang, mais une compensation s’impose quand même pour montrer que vous êtes vraiment désolés… »

Mon équipage s’esclaffa comme des hyènes alors que j’avais moi-même du mal à cacher un sourire ô combien moqueur ! C’était ça que de s’attaquer à un bateau en se pensant en terrain conquis. Une bonne leçon qu’il retiendrait surement. Pas prêt de l’oublier. Du côté des rapscallions, silence total. Aucun murmure. Rien d’autres que des regards résignés aussi. Rien de rien. Boris lui-même avait serré les dents et les poings. Se faire dépouiller de la sorte était un affront à son honneur de forban. Toutefois, que valait un tel honneur quand la vie des siens et la sienne étaient en grand danger ? Il n’y avait plus qu’à obéïr. Obéïr et ne pas céder à la tentation d’essayer de répliquer. Oui, parce qu’il y pensa. Pendant quelques millièmes de secondes. Avant de relâcher la pression, se détendre, se retourner vers moi et acquiescer. Sans sourire cependant. Fallait pas déconner non plus. Il était clair qu’il ne le faisait pas de bon cœur. Pour ma part, je fis signe à Jiro mon minks et Hitch, un homme-poisson tout aussi peu bavard de suivre le capitaine pirate dans son galion. A leur tour, ils firent signe à quelques larbins de les suivre jusqu’au navire du pirate…

- « Tu veux qu’on y aille également ? » Finit par me questionner Violetta lorsque tous ceux que j'avais désigné furent sur le galion ennemi.

- « Nan, il est pas con. Une prise d’otages ne l’arrangera pas. Je le sais. Il le sait. Nous le savons tous. Il perdra gros s’il tente de nous enfiler… »

Violetta laissa un petit rire lui échapper alors que mes autres hommes avaient maintenant les mains libres pour évaluer les dégâts. Hormis quelques endroits des bastingages, rien d’important n’avait été dégommé et heureusement pour eux. Notre périple allait donc pouvoir continuer sans accroc. C’est donc patiemment que j’attendis mes hommes revenir du galion ennemi. Un quart d’heure plus tard, ce fut chose faites. A l’aide des pirates eux-mêmes, mes hommes descendaient des caisses assez lourdes à première vue. Il ne fallut pas moins d’un autre quart d’heure pour que toutes les manœuvres de transfert ne se terminent complètement. En trente minutes donc, Boris raqua salement et nous fila volontiers le fruit de ses nombreuses rapines sur les mers. L’arroseur arrosé comme on dit. Ça devait lui faire un drôle d’effet ! J’aurai pu compatir, mais très honnêtement, j’en avais rien à battre. Comme Violetta l’avait dit précédemment, les probabilités de tomber sur un équipage de branquignoles pareil était plutôt faibles en réalité, mais la tactique avait quand même fini par payer. C’étaient nos caisses qui étaient renfloués…

- « Vous avez passé tout le navire au peigne fin ? »

- « Les endroits les plus évidents, oui. Mais il y a peut-être moyen qu’ils aient camouflé certaines caisses dans des endroits improbables. »
Répondit sobrement Jiro.

- « Boh, ça ira ! Je crois qu’on a de quoi se refaire ! AU PLAISIR LES GARS ! MERCI POUR TOUT ! » Que j’avais fini de gueuler auprès des rapscallions en leur faisant de grands signes de main.

Il n’eut aucune réponse de leur part, ces derniers préférant prendre aussitôt le large, maintenant qu’ils étaient libérés de la menace que je représentais pour eux…
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- « Alors, combien est-ce qu’on a ? »

- « Quinze millions, boss. En petites coupures. Ils en avaient, du fric ! »


Alors que le galion de Boris s’éloignait de plus en plus à l’horizon, je me penchai finalement vers l’une des caisses avant de prendre une liasse de berry en main. Après l’avoir observé sous toutes ses coutures, j’eus la certitude que les billets étaient des vrais. Heureusement pour eux d’ailleurs, sans quoi j’aurai demandé à mon équipage de changer de cap pour les courser. Entre un galion et une caravelle, c’était vite vu ! Les rattraper serait un jeu d’enfant ! Pour être tout de même tranquille, je me mis à vérifier les autres caisses. Ça m’avait pris pas moins d’une heure, mais ça en avait valu la peine, finalement. En tant que faussaire accompli, personne ne pouvait me duper et cette expérience était très importante dans ce genre de situation.

- « Je suis toujours autant étonnée de voir ce qu’on a pu se faire en une prise et sans aucune effusion de sang. » Déclara Violetta avec une mine one ne peut plus sérieuse, sans doute en train de réaliser à quel point mes plans pouvaient être aussi simples qu’ingénieux.

- « C’est aussi un coup de chance. Pas dit que ça se reproduise de sitôt. Un imbécile m’aurait provoqué en duel pour laver son honneur avec la croyance qu’il aurait pu me battre sur un malentendu. D’autres auraient même provoqué une mêlée générale… Bref, on a eu le cul bordé de nouilles quoi. »

Si mes larbins se mirent à hurler de joie, bien contents d’avoir effectué une opération aussi juteuse, mes lieutenants demeuraient silencieux, comme s’ils réalisaient tout doucement à quel point j’étais veinard et surtout très malin. J’avais conscience de ce qui se tramait dans leur tête, sans pour autant bomber le torse. C’était dans ce genre de situation que la confiance qu’ils plaçaient en moi en était renforcée. Une très bonne chose, clairement ! J’espérais en tout cas que mon intuition ne me lâcherait pas de sitôt ; et surtout je continuais de garder les pieds sur terre. Si j’étais bien entouré, je n’oubliais clairement pas qui j’étais et surtout d’où je venais. Les choses n’avaient pas été faciles jusque-là, mais l’horizon se dégageait convenablement…

Et promettait monts et merveilles.

- « Allez, cap sur Pétales ! Et rangez-moi ces caisses pleines de fric ! Vous pourrez festoyer après ! »

Plus qu’à profiter du trajet… Et espérer tomber sur d’autres équipages comme celui du pauvre Boris !
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