Il avait fallu des semaines à la corsaire pour se remettre de son combat sur Banaro. En piteux état à son retour de Grand Line, elle avait pris le temps d'effectuer sa convalescence au palais. Pourtant, malgré ses blessures, la Peste était euphorique à son retour. Auprès de Jeyne, elle avait fêté la mort de Biutag. Maintenant qu'elles étaient débarrassées de lui, il n'y avait concrètement plus personne pour pouvoir les mettre en danger concernant la trahison de l'ancien corsaire. Ce simple fait était une immense victoire. Plus encore, la mort de Joe ne fit que redorer plus encore le blason de Méria à Boréa. À mesure que passaient les semaines, il devenait évident que le peuple de l'île l'acceptait. Ce n’était cependant pas le cas de la noblesse, mais c'était un moindre mal. Quand enfin la reine fut rétablie, une banquet fut organisé en son honneur. Victoire, elle aussi guérie, veillait de nouveau sur la sécurité de la souveraine, même si cela semblait bien inutile. Plus tard dans la soirée, quand les festivités se terminèrent, le roi s'isola dans ses appartements avec son épouse. Une fois les portes closes, Jeyne repris sa véritable apparence. Tout en s'étirant, elle fit la grimace.
« Tu n'as pas idée d'à quel point ça peut-être dérangeant de passer son temps sous les traits d'un autre.
- Pas vraiment, mais j'imagine.
- Faut le vivre pour comprendre. »
Son bras toujours dans le plâtre pour encore quelques jours, Méria s'approcha de sa plus fidèle conseillère. Agrippant son menton avec poigne, elle l'embrassa passionnément avant de s'écarter. Tirant un fauteuil, elle s’installa face à Jeyne et se servit un verre.
« Tu voulais me dire quelque chose de particulier ou simplement profiter de ma présence ?
- M'est avis que les deux possibilités ne s'excluent pas mutuellement.
- Haha, pas faux. Alors, dis moi tout, t'as quelque chose derrière la tête ?
- Tout à fait.
- Je t'écoute.
- Connais-tu l'île aux Treize Ors ?
- De réputation.
- Le contraire aurait été étonnant. On dit qu'elle que c'est une véritable corne d'abondance. Le seul endroit sur terre où l'on peut tout trouver, et en quantité.
- Oui, je connais les rumeurs, mais je suis pas sûre d'y croire. Et puis c'est dans le Nouveau Monde.
- Oh, ce ne sont pas des rumeurs. J'ai étudié la question. Cela fait deux mois que je m'y intéresse.
- La dernière fois que je t'ai suivi dans tes projets, tu as fais de moi la reine de cette île. Je t’écoute avec la plus grande attention.
- Les détails me sont inconnus, mais il ressort que tout peut se trouver sur cette île. De l'or, des diamants, des perles, des pierres précieuses, le plus fin tabac du monde et j'en passe. Elle fournit les six mers en tout.
- Y'a pas à dire, ça laisse rêveur.
- Comme tu dis. Et tu n'es pas Greed pour rien, n'est-ce pas ?
- Hum, hahaha, je vois où tu veux en venir.
- Précisément. Cette corne d'abondance nous tend les bras. Qui de mieux que toi pour t'en emparer ? Avec un tel atout entre les mains, nous pourrions établir un empire.
- J'adore cette perspective. Mais tu oublies un détail, l'île se trouve dans le Nouveau Monde.
- J'y ai pensé. Fort heureusement, ton lien avec la Marine va nous être utile.
- Tiens donc, et en quoi ?
- Par le passé, l'île aux Treize Ors a appartenu au Gouvernement Mondial. J'ai l'intime conviction que des eternals pointant dans sa direction se trouvent encore à Navarone.
- Possible, mais ça doit valoir une fortune.
- Probablement, mais tu as des arguments à faire valoir. Depuis ton arrivée chez les Sept, tu t'es illustré à Jaya, tu as capturé Zen tout en aidant à démanteler son établissement, et je ne te parle même pas de la mort de Biutag.
- Pas si mal pour la petite nouvelle, je sais.
- Ce que je veux te dire, c'est que la Marine sera certainement encline à un échange de bons procédés.
- Viens en au fait.
- Propose leur de chasser un pirate sans réclamer la prime sur sa tête. Quelqu'un qui les embêterait suffisamment pour que la proposition les intéresse.
- Et contre ce petit service de rien du tout, je leur demanderai un eternal de l'île aux Treize Ors.
- Précisément.
- Hum. Mouais, ça peut marcher.
- Je suis sûre que oui.
- Je dois y réfléchir, mais pourquoi pas.
- J'ai déjà contacté le colonel Jali.
- Pardon ?
- Nous le recevons demain.
- Je rêve ou tu as pris la décision pour moi avant de m'en parler ?
- N'as-tu pas confiance en moi ? Mes idées ne t'ont-elles pas rendue riche, puissante et influente ?
- Tsss. Si, mais quand même, t'as tendance à oublier qui commande.
- Je peux t'assurer que non.
- Bien, soit, faisons comme ça.
- Tu ne le regretteras pas.
- Il vaudrait mieux. »
Avec un sourire amusé, Méria avala ce qui restait dans on verre avant de s'avancer vers sa femme pour lui témoigner toute l'affection qu'elle lui portait. Elle aurait bien le temps de penser à la suite demain.
ciitroonLiberté, Liberté Chérie !
