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Conspiracy Theory [FB 1615]

Colonel ?

… Arf. C’est lui ça, vrai. Une semaine pourtant déjà, et l’est pas encore bien habitué à c’grade le Tahar. Faut dire qu’à Marie-Joa y a pas mal d’autres trucs à digérer qu’un changement d’nom. Infos, apéritifs, r’gards condescendants d’l’amirauté, les joies d’être dans le cœur du cœur du cœur. M’fin bref. Qui voilà ? Lieutenant-Colonel Ela Inboshassee pour le servir. Jolie poupée, un peu jeune mais pleine de promesses. Blonde, ça faisait longtemps. Du caractère, pas là où elle est pour rien à la différence de pas mal d’officiers en station ici. F’ra l’affaire, il s’est renseigné avant d’la choisir parmi les figues les plus, hm, pulpeuses qu’on lui proposait… Quoi y a donc, ptite ?

Vous êtes demandé, Colonel.

Demandé ? Arf, du gratin assurément. Maintenant c’est lui qui demande qu’on s’déplace, normalement. A part les pontes justement. Puis la façon dont la miss l’a dit, c’est qu’c’est urgent. Ou gênant, la nuance est mince sur son mignon minois d’belle plante. Barf. Où ça ? La cour ? La cour. La chambre, le costard, le Narnak, le col, les couloirs, les escaliers, non, l’autre escalier, rah, putain de plan, quel est le con qu’a designé c’t’endroit ?! Et la cour. Merde, le Narnak se décroche, réajuster ça.

Bonsoir Colonel Tahgel.

Cette voix. Onze ans, pas une ride. Dans la voix. Sur le visage, y en a quelques unes qu’sont apparues. Au coin des yeux. D’jolies rides, pas des crevasses. Toujours les mêmes yeux clairs, les ch’veux libres pareils. Quel âge ça lui fait ? Trente-six, trente-sept ? Une plante mûre qu’a pris soin d’elle. Maint’nant qu’il y pense, c’normal qu’Ela f’sait un peu la gueule y a deux s’condes en faisant passer l’message. Jalousie instinctive d’femme à femme.

Jenv ?!

Elle sourit. Putain, que d’souvenirs qui l’assaillent, là, maintenant tout de suite. D’un coup. Des flashs, des putains d’flashs qu’aveuglent sur l’instant. Corbeau, la cour martiale, Flermet, la prison. Le verdict, la promo. Le lendemain. Oh, le lendemain… Il sourit aussi, mais pas d’la même façon. Il a dix ans d’moins qu’elle, il est toujours fou, il a pas la même maturité qu’elle qu’a vu la vie la mener pas loin du faîte de sa carrière. Amirale qu’elle est, tiens, d’ailleurs. Logique, avec les années. Il est troublé, c’était pas prévu au programme, faut l’temps d’absorber l’info. Un truc de plus à absorber. Un bon truc.

Observons deux papillons.

Qu’y dit pour temporiser. Ils s’asseyent. Y a pas d’papillon. Bon, parlons alors. Ils parlent. Elle est maquée. Maquée dur. Ca fait genre cinq ans. Boah, ouais, bon, soit, c’dans l’ordre des choses. Qui c’est ? Un gars bien ? Un goéland aussi ? HEIN ?! Putain non, mais comment t’as pu ? Pas lui, pas LE Flermet. M’enfin, Jenv ? C’était quoi l’idée ? Y t’courait après ? Rah le fumier. C’pas Montrouge que j’aurais dû buter en douce à l’époque après l’procès, c’pas sa femme à lui, pauvre mutilé impuissant, qu’j’aurais dû libérer du joug marital. C’est lui, c’est c’t’enflure de pourri. Enfin, pourri honnête, mais bon, Tahar se maîtrise pas, c’est la colère qui l’fait parler. Pour quelques mois encore il est dans la vingtaine, c’sont les restants d’sa fougue de jeune qui parlent.

Elle, elle s’amuse, à l’entendre parler comme ça. C’est rafraîchissant, ça la change des gens qui la respectent en surface et la poignardent dans le dos. Ou la respectent vraiment mais du coup sont d’une transparence ennuyeuse au possible. Quand elle a appris la nouvelle de sa nomination au poste de colonel – non elle n’a eu aucune influence là-dessus – et de ce qu’il était missionné à Marie-Joa pour les huit prochains mois, il a fallu qu’elle vienne le voir. Si près d’elle, c’était un signe.

Il réalise soudain que, si elle sourit parce que ça lui fait vraiment plaisir de le voir, si sa voix a gardé sa fraîcheur d’antan, y a un truc qui cloche. Elle est réservée, elle l’était pas avant. Enfin pas en dehors des cercles où son grade lui imposait une certaine froideur. Y a un truc qu’est pas net, mais elle le dit pas. Son mariage ? Non, autre chose. Autre chose qu’elle le dira pas. Pendant les mois qu’il a passés avec à l’époque, il était certes rien d’plus qu’un jeune con qu’avait pas encore la vingtaine mais il savait déjà lire les femmes et il a appris à la connaître, elle. Elle se lève, ça lui a fait plaisir de le voir. Au revoir colonel Tahgel.

Amiral.


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Mar 18 Oct 2011 - 23:24, édité 1 fois
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A Marijoa l’aube n’arrive que dans deux heures… Ceux qui bossent tard ont finis par rentrer se coucher. Ceux qui bossent tôt se lèvent à peine. Et entre les deux d’étranges ombres parcourent les ruelles les plus sombres de la ville.

Pour l’instant elles sont deux. Elles portent de lourds manteaux de cuirs aux cols relevés jusqu’aux yeux, des chapeaux triangulaires rabattus au maximum sur le front. Et pour parfaire le camouflage des foulards façon brigand leur dissimulent le visage.
Les deux silhouettes avancent précautionneusement dans les rues, longeant les murs, aux aguets. Leur parcours chaotique, leurs pauses fréquentes et leurs changements d’allures irréguliers rend impossible toute filature discrète.
Les deux silhouettes s’immobilisent sous un porche et, dissimulés dans l’ombre attendent plusieurs longues minutes un éventuel suiveur. Puis ne voyant personne ils traversent rapidement la rue vers un porche voisin. Pendant que l’un fait le guet l’autre tapote la porte selon un code aussi compliqué que précis.
Immédiatement le judas s’ouvre, laissant apparaitre le canon d’une arme qui laisse présager de ce qui arriverait à un éventuel intrus…

-Quand je désespère ?
-Je me souviens que tout au long de l’histoire, la voix de la vérité et de l’amour a toujours triomphé !
-Il y a eu dans ce monde des tyrans et des assassins ?
-Et pendant un moment ils peuvent sembler invincibles, mais à la fin, ils tombent toujours…

La porte s’ouvre et les deux silhouettes s’engouffrent à l’intérieur, et aussi vite qu’elle s’est ouverte la porte se referme, laissant la rue aussi déserte que possible.
De l’autre coté les deux silhouettes tenues en joue par un gardien se découvrent brièvement devant le portier. Celui ci valide d’un signe de tête leur identité et fais signe au gardien que tout est en ordre. Ouvrant la route celui-ci fait signe aux deux arrivants de le suivre. Les trois hommes empruntent ensuite une série de passages intérieurs, changeant plusieurs fois de maison, passant devant deux nouveaux postes de gardes aussi discrets que mortellement dangereux pour tout intrus non accompagné du gardien et de son mot de passe.
Sur un signe de leur guide les deux hommes franchissent une dernière porte et se retrouvent enfin dans la salle de réunion ou on les attend.
La salle de réunion de la quatorzième cellule révolutionnaire de Marijoa. Six hommes et femmes plus une dizaine de soldats. Une petite cellule, un cloisonnement et des procédures de sécurité draconiennes, des membres choisis parmi l’élite des forces révolutionnaires, On est loin ici des agitateurs de pacotilles traqués par la marine. Les hommes de la quatorzième sont des professionnels, des experts dans leur domaine, et si ils sont la c’est qu’ils ont un travail très important à fournir…
Un travail qui hélas, a déjà trop fait parler d’eux…

En type consciencieux l’agent Red a noté minutieusement le trajet, les mots de passes, l’emplacement des postes de garde et leur équipement. Comme son accompagnateur il se découvre maintenant de son manteau et salue les membres déjà arrivé. Et comme il est nouveau, il attend qu’on lui adresse la parole.

-Messieurs, voici notre nouveau responsable de la sécurité. Le révolutionnaire Choucas. Choucas, laisse-moi te présenter la quatorzième. (Et pointant l’un après l’autre les présents le compagnon de l’agent Red fait le tour des prénoms pendant que Red y rajoute mentalement les infos qu’il a rassemblées sur chacun d’entre eux) Voici Saint Just (Grand mince et distingué, un des grands penseurs de révolution et le chef et l’âme de cette mission) Nelson (Un physique de culturiste, coupe de militaire et regard dur. Un ancien Lieutenant Colonel passé à l’ennemi, le spécialiste et l’annaliste militaire du groupe), 1502 (Un gros type à l’air sympa, son nom de code est un hommage à la destruction d’Ohara dont il est originaire. C’est lui qui s’occupe de la communication de la cellule) Celle-ci c’est Yagara (Une jeune fille, brune, mince, l’air calme, la responsable logistique du groupe) et voila Belladone (Plus âgée, plus dangereuse, c’est la spécialiste opération de la cellule, assassinat et poison) Et enfin Vearth (Un ange, le responsable politique de l’opération, et le lien avec les autres cellules de Marijoa). Et évidemment, moi tu me connais déjà.

A chaque nom Red salue d’un signe de tête, puis vient le temps de prendre la parole.

-Comme l’a dit Trajet (L’accompagnateur, l’un des courriers les plus efficaces de la Révolution, discret comme une ombre et aussi facile à pister qu’un fantôme, même Red ne sait rien de vraiment clair sur lui…) Je suis Choucas, votre nouveau responsable de sécurité. Vous connaissez tous mes antécédents et mes motivations. Je suis fier d’avoir été sélectionné pour cette mission et j’espère m’en montrer digne.

Dans la tête de l’agent Red le suspens est intense, les quelques mots qu’il vient de prononcer sont le couronnement de la plus belle opération d’intox du Cypher Pol 5. Des mois d’un travail patient et minutieux visant à faire de l’agent Choucas un révolutionnaire de premier ordre. Des mois à peaufiner chaque détail, à créer de toute pièces des preuves, des témoignages et des opérations fictives visant à promouvoir l’agent Choucas. Des mois destinés à infiltrer la quatorzième cellule de Marijoa. Cette cellule qui diffuse à toute la révolution des informations ultrasensibles sur les opérations de la Marine. Cette cellule qui selon toute probabilité semble disposer d’une taupe aux plus hauts échelons du gouvernement…

Cette cellule dans lequel l’agent Red vient de se glisser comme le ver dans la pomme.

-Bienvenue parmi nous Choucas. Pour la Révolution !
-Pour la Révolution !
-Pour la Révolution !


Dernière édition par Red le Dim 13 Nov 2011 - 18:47, édité 2 fois
    Si on me demande, Lieutenant, je suis en ville.

    Désolé Ela, mais qu’un colonel doive appeler "colonel" son lieutenant-colonel attitré, les conventions en disent c’qu’elles veulent mais c’est pas possible… Tu t’en formaliseras plus tard, il est déjà sorti. Troisième fois que Tahar va r’voir Jenv cette semaine. Tahar et Jenv, Jenv et Tahar. Trois fois en quatre jours, bonne moyenne pour une amirale trop occupée par les prétextes qui lui ont permis d’venir à Marie-Joa revoir son ancien amant et un colonel tout frais qui doit prendre possession d’ses fonctions. En ville ? Neh, pas aujourd’hui. Elle a peu de temps, donc chez elle. Chez eux. C’est risqué mais quel cocufiage ne l’est pas ? Des couloirs, des portes, des gardes et des rues. On le reconnaît dans les quartiers qu’il quitte. Mais il se fond bien vite dans la foule anonyme qui le sépare des appartements de l’objet présent d’ses convoitises.

    Cinq minutes plus tard, écouter aux portes permet de s’assurer qu’le cornu n’est pas là. Probablement occupé lui aussi, après tout il paraît même qu’il est vice-amiral maintenant. Tahar est en avance mais qu’importe, la porte de la suite n’est pas verrouillée. Comment pourrait-il la surprendre autrement ? Il entre et comme prévu la surprend, donc. Se surprend lui-même. Que fait-elle avec une aiguille et du fil… Une amirale qui recoud elle-même ses vêtements ? Non, attends, c’est une veste d’homme, ça. Oh l’infâme, oh l’enflure !

    Le cher Vlat est même trop radin pour payer quelqu’un qui reprenne ses déguisements ?

    Elle sursaute, pique un fard et son doigt en se retournant vers lui. Que fais-tu ici ? Déjà ? …Une amirale, ça ? Ceux de ses hommes ignorant ses pouvoirs ricaneraient à la voir aussi vulnérable. Et lui qui aurait ricané face à une autre ne ricane pas. Et ses hommes à lui ricaneraient à le voir ne pas ricaner. Vous suivez ? Le pouce gauche saigne, mais elle a retrouvé sa contenance et aguiche, détourne son attention de ce qui n’a pas d’importance vers ces deux globes de chair tendre et ferme à la fois qui la réclament toute entière. Vers ce doigt qui exige des soins immédiats. Il cède, pourquoi ne céderait-il pas ?

    Le balcon !

    Hein ? Le voilà ! Qui !? Lui ? Laisse-moi lui dire deux mots, tiens, c’est l’occas-… Non, sors ! tes bottes ! Dehors, allez ! Ton pantalon ! Arf. Trois sauts à cloche-pied et voilà le colonel en plein air. Surplombant une cour d’où un garde le salue. Difficile de rendre un salut en se rhabillant mais il essaie quand même. Se casse la gueule. Joue contre pierre, aperçoit à l’intérieur les semelles du mari. L’rideau est assez peu fermé pour voir toute la scène, la fenêtre assez ouverte pour entendre. L’aiguille et le fil ont disparu, Flermet a enfilé la veste réparée, sourit comme un imbécile, l’enlève, et.

    Rahh.

    Comment peut-elle accepter qu’il la touche ? Si ça ne tenait qu’à lui… Mais Tahar n’a pas le choix, le tuer c’est la tuer elle aussi. Ne pas rester là. C’srait mauvais pour ses pensées. Par où sortir ? Sauter dans la cour ? Pas vraiment discret, mais trois étages c’est jouable. Le toit idem. Ah, non, est-il con : le balcon fait toute la longueur de l’appartement… Rentrer dans une autre pièce –tiens, ils font chambre à part parfois, intéressant– et ressortir en silence par l’entrée sans avoir été vu. Ciao bella.

    Attendre que l’homme ressorte. Pourquoi ? Curiosité malsaine. Suivre un vice-amiral en ville. Facile, son cul de bienheureux respire la suffisance crasse. Où vas-tu donc, où vas-tu donc, ordure ? Beaux quartiers, évidemment. Une ruelle moins passante, dirige-toi vers une ruelle moins passante… Ah ! Dégagez, les mégères, vous lui masquez sa proie ! Circulez, allez, allez ! … Où est-il ?! Ah ! A gauche ? A droite ? L’arcade, là-bas ? Qu’est-ce que c’est ? Un sauna ? Va pour le sauna, on va bien au sauna quand on est vice-amiral et qu’on grassouille petit à petit et qu’on sort du lit de sa femme.

    Monsieur, puis-je vous aider ?

    Colonel. Appelle-le "Colonel". Grade ou pas, accès régulé ? Une carte de membre ? Trois millions l’an ?! Okay, il reviendra. Avant qu’il parte, le vice-amiral Flermet est-il un de vos clients ? Désolé Monsieur, c’est confidentiel. Okay, donc c’est oui. Et il est là maintenant, hm. Et la prochaine fois que tu l’appelles Monsieur y va falloir te remplacer mon brave, compris ? Hm. Il reviendra.


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    Pendant les quelques jours qui suivent son intégration dans la cellule Red prend ses marques. Son rôle de responsable de la sécurité lui permet de passer au crible les différentes strates de fonctionnement. Et d’en extraire les infos dont il a besoin pour sa mission.

    Il sait que la quatorzième offre aux révolutionnaires des informations qui ne peuvent provenir que du plus haut niveau de l’état major de la marine. Dans la cellule le fonctionnement est simple, les documents viennent de1502, des feuillets de papiers pliés couverts d’écritures sténographiques pour contenir le maximum d’infos. Yagara les récupère et les transcrits sur un support lisible avant de détruire les anciens. Les documents sont transmis à Nelson, Saint Just et Belladone qui décident de leur importance et de la façon dont on peut les utiliser. A eux de décider quelle opération de la marine va être sabordée, quelle section révolutionnaire va être sauvé de justesse ou au contraire sacrifié… Le conseil terminé leurs décisions sont transmises à Vearth qui s’occupe de les faire parvenir aux courriers révolutionnaires qui les disperseront à travers les Blues.

    Sécurité oblige, seul 1502 sait d’où viennent les documents, et seul Vearth sait à qui les transmettre. Un système de cloisonnement classique censé donner aux membres le temps de s’enfuir en cas de capture d’un des leurs. Une chaine dont chaque maillon ne connait que les deux maillons qui l’entourent. Une chaine que Red doit remonter jusqu’au bout. Jusqu’à la mystérieuse source dont il ne connait que le nom de code révolutionnaire. Amiudake

    Laissant Verath à ses contacts Red ne s’intéresse qu’à celui qui amène l’information. 1502, l’ex érudit d’Ohara. Red devient son ombre, le suivant pas à pas à chacune de ses sorties, notant les endroits ou il passe, ceux ou il s’arrête, les gens qu’il rencontre, qu’il salue ou a qui il parle un moment. Cherchant dans chacun des gestes du quotidien de 1502 l’instant crucial ou il reçoit ou trouve le papier que toute la révolution convoite. Mais 1502 est un malin, multipliant les fausses pistes, et dont les nombreuses habitudes rendent difficile l’identification de celle qui lui donne accès au papier. Alors Red change de méthode et cherche l’objet, volant Yagara il réussit à s’emparer d’une des feuilles de donnés avant sa destruction et procède à une analyse minutieuse. Et bingo… La feuille est parfumée et visiblement voisiné un milieu humide avant d’être séché. Comme si on l’avait passé à la vapeur. Comme si on l’avait repassé… Il n’en faut pas plus pour faire le lien avec la blanchisserie ou 1502 portes ses fringues… Un maillon de plus.
    A la blanchisserie l’enquête est rapide, il ne faut que quelques minutes pour identifier le parfum que porte encore le papier… Et une heure de plus pour se procurer la liste des clients utilisant régulièrement cette fragrance précise.

    Le papier doit arriver avec les fringues d’un de ses clients avant d’être transféré par un des employés dans les affaires de 1502.
    Red continue de remonter la piste, et comparant les dates d’arrivée des papiers en fonction de la commande il élimine assez vite la plupart des clients, obtenant rapidement un nom qui se détache de la liste.
    Aux Quatre piliers de la Sérénité… Une sorte de sauna, un club très fermé ou viennent se délasser les grandes fortunes de la ville. Les grandes fortunes, les nobles, et un pourcentage non négligeable d’officiers généraux…
    Un club dont les serviettes ont la même odeur que le papier de la taupe.

    Pour Red il n’y a pas de doutes, il vient de trouver le logement du maillon suivant.Et vu la faune qui fréquente le coin, il se rapproche du haut de la chaine...

    -Monsieur, puis-je vous aider ?
    -Oui tout à fait, je suis porteur d'un message urgent pour le lieutenant colonel Dubois (l'un des suspects les moins gradés ayant accès aux informations que l'on a vu aboutir aux mains des révolutionnaires. On ne sait jamais ? Sur un coup de chance ? ) On m'a dit qu'il fréquentait ce club et que je pourrais l'y trouver à cette heure ?
    -Je suis désolé monsieur mais c'est un club privé, et nous ne donnons pas les noms de nos clients...?

    Mouais, échec prévisible. Reste maintenant à s’infiltrer la dedans pour identifier précisément le passeur de message suivant... Putain de club privés...
      Monsi-Oh, bonsoir Colonel ! Je suis Vynce, à votre service. Puis-je vous guider pour votre première visite de notre établissement ? Laissez-moi vous débarrasser…

      Hmf. Un bout d’carton minable qui ouvre toutes les portes… Tahar désabusé ne montre rien de son dégoût pendant qu’on le défait de son manteau et l’emmène vers les vestiaires. Heureusement qu’il l’a pas payé, ce pass. Désabusé parce que pouvoir de l’argent, désabusé aussi parce qu’il sait toujours pas très bien pourquoi il est là. Trois après-midi à observer les entrées et sorties de la maison, à attendre une tête connue, à la retrouver dans les quartiers communs des officiers. Une soirée à chasser la carte magique, à l’obtenir du Colonel Dray-Fusse, envoyé en mission à Pétaouchnock pour deux mois et n’en ayant donc plus besoin pendant ce temps-là. Et deux autres jours encore à faire la grue dehors en attendant que Flermet se représente à l’accueil du lieu de détente. Tout ça sans revoir Jenv et en s’appuyant sur la bonne volonté de sa subordonnée directe pour la plupart des tâches qui lui sont dévolues. Un gros risque après une affectation récente comme la sienne. Et pourquoi ?

      Maintenant qu’il est là, il lui faut une réponse et il ne la trouve pas. Quand le vice-amiral le verra là, parmi cette élite à laquelle il n’appartient clairement pas, que peut-il se passer ? Vynce lui fait faire le tour du propriétaire : les casiers, les douches, la porte vers le sauna à proprement parler. Sauna pour hommes. Entre riches on s’inceste à tour de bras mais ici on a sa pudeur et on se touche la nouille entre gens du même genre. Pourquoi pas. Une succursale de l’établissement accueille ces dames plus loin dans la rue. Je vous laisse Colonel.

      Bordel, ’fin seul… Et quoi foutre, donc ?

      Toujours la question. Entrer avec le Narnak, faire un carnage, tuer un très haut gradé avec de la chance et grâce à l’effet de surprise, ressortir, mourir aussitôt mais être heureux d’avoir libéré Jenv ? Hn ! Risible. Merde, quelqu’un sort du sauna. Tous les casiers étant fixés contre les murs, les vestiaires sont un large carré complètement dégagé. Où se planquer ? Une cabine de douche, pas l’choix. Fiou, voilà, enfermé tout fringué sous un tuyau. Qui menace de se vider au moindre faux mouvement de sa part. Attention en se baissant pour regarder par le trou de la serrure… Attention… Attention… Voilà, c’est bon. Ouf. Et bien sûr ce n’est pas Flermet, fausse alerte…

      Mh, le gaillard a pas l’air net, quand même. Ca, un membre de l’élite ? Entre membre des basses couches, on se reconnaît. Trop mal rasé pour prétendre suivre la mode en la matière, trop ceci, trop cela. Trop sombre et pas assez précieux. Eh, mais… mais oui, pas d’erreur, c’est la veste du cocu ! Que…Il l’embarque ? Ah, non. Une aiguille ? A toute vitesse voilà l’homme transformé en couturière. A peine moins adroit que Jenv quand Tahar l’avait surprise, le voilà qui massacre de gestes experts la doublure avant de la remettre en place. Pris quelque chose ? Pourtant le tout a pris trente secondes peut-être. La veste est rangée et le casier déjà se referme. Sortir ? Attendre ? Jenv, qu’est-ce que tu fous ? La confronter ce soir ?

      Bordel, il est sorti ! Tahar ne l’a même pas vu se refringuer. Ne pas le perdre, tant pis pour Flermet. L’instinct du militaire reprend le dessus. Il se relève, sort de la cabine à la volée. Ah ! Chier, il a tapé le robinet en se redressant ! Ah ! Chaud ! Chauuud ! Et mouillé. ‘reusement qu’il est seul. La sortie. Non, d’abord le manteau laissé dans le casier par Vynce ! Rah, le cadenas résiste, la clef ne veut pas rentrer. Mais pourquoi a-t-il fallu que ce couillon le ferme ? Il avait même pas enlevé toutes ses fringues… Service de dingues. Sous les assauts d’un poing rageur l’intrus cède enfin. Le manteau, la sortie. Des voix. Le couturier ? Ah, quelqu’un d’autre sort du sauna ! Le Vlat ? Peut-être. Et impossible de sortir en masquant son visage, ça ne se fait pas ici monsieur. Tant pis, mieux vaut être grillé pour une filature que reconnu par celui à qui ont fait pousser les cornes pour l’instant.

      Ce n’est pas le couturier. Une face connue mais pas lui. Connue d’où ? Pas le temps d’y réfléchir. Déposer les clefs du casier à l’accueil en passant. Rester cool, tu rentres chez toi Tahar. Tu viens d’te rendre compte que t’avais pas le temps pour ta séance du jour au sauna et tu rentres juste dans tes quartiers. Décontract. Pas grave la tignasse mouillée et le dos qui goutte sous le cuir. Au revoir Vynce. Votre carte, Colonel. Hein ? Ah, merci. Sorti-Oh putain.

      Corbeau ?

      Ne regarde pas. Non c’est pas lui. Non. Sortir. C’était pas lui. Le gars des vestiaires, de quel côté ? C’était pas lui. A gauche ? A droite ? Va pour la droite… Gagné ! Cette coupe de cheveux, c’est lui !


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      Infiltration réussie. Aucun portier ne peut retenir bien longtemps l’agent Red, surtout quand il s’agit de se glisser dans un club privé.
      Maintenant fringué comme un des braves larbins du club, serviettes parfumés en main, sourire hypocrite et servile vissé aux lèvres juste au dessus du badge, Red finit d’explorer les lieux. Il localise les vestiaires, récupère la liste du personnel, note les attributions et horaires de chacun. Et après avoir aussi fait main basse sur les listings entrés sorties du club il ne reste plus qu’a comparer avec les moments ou un chargement de serviette part au lavage et ceux ou 1502 ramène un message à la cellule révolutionnaire. Un travail passionnant pour qui aime classer des fiches… Red n’aime pas. Mais il sait apprécier une mission ou l’ennemi le plus dangereux est une colonne de chiffre plutôt qu’une poignée de types désireux de le buter. Dans le jargon ça s’appelle l’expérience…

      Une bonne heure plus tard Red n’a plus que deux listes de noms en main. La première est celle de tous les membres de l’état major ayant accès aux informations volées. La seconde celle de tous les clients présents aux bains au moment ou l’information y est récupérée. En toute logique, l’officier qui sera présent sur les deux listes sera sans risque d’erreur le coupable de Red…
      Le problème évidemment est qu’au lieu d’une seule correspondance Red trouve trois noms apparaissant sur les deux listes. Le lieutenant-colonel Dubois, des renseignements de la marine, le Contre Amiral Drizi et enfin Le vice Amiral Flermet de la marine d’élite…. Une vieille connaissance de l’agent Red…

      Trois suspects, ça fait encore deux de trop…Et Red n’a ni la possibilité ni le temps d’observer simultanément les trois hommes aux bains en espérant tomber sur le moment ou ils transmettent l’info. Il est temps maintenant de passer vérifier le piège qu’il a tendu en arrivant…
      Laissant tomber sa couverture Red file à la Usopp, prétextant une course donné par un client il met adroitement les bouts et …

      **Tiens mais il me dit quelque chose ce type…Flermet ? Non du tout … Pourtant je suis sur de l’avoir déjà vu quelque part….

      Tahar ??

      Non impossible. Qu’est ce qu’il foutrait ici ? Il doit plutôt être quelque part sur un pont à tuer du pirate, surement pas à jouer les officiers d’état major à Marijoa. Non c’est surement pas lui. Surement pas… Je vais quand même attendre un peu qu’il prenne de l’avance. On sait jamais, des fois que ce soit lui…**


      Sur le chemin qui le ramène auprès des autres révolutionnaires, Red récapitule sa dernière chance de faire rapidement le tri parmi les trois suspects. Lors du dernier entretien qu’il a eu avec ses supérieurs il a suggéré de donner à chacun des suspects potentiels des infos sur une opération anti révolution, rien d’inhabituel à une exception prés. Chacun des officiers à reçu des données légèrement différentes des autres. Ainsi, en mettant la main sur les informations reçues par les espions révolutionnaire, on pourra savoir sans risques d’erreur de qui provient la fuite…
      Retour au Qg de la quatorzième ou comme prévu 1502 vient d’amener un nouveau message. Red ne reste présent que le temps de capter une partie des données avant de repartir faire ses rondes en se retenant d’afficher la satisfaction qu’il ressent.
      Les révolutionnaires viennent de recevoir les informations du lieutenant Colonel Dubois… Le sale traitre est fait comme un rat. Un rat dont les heures encore à vivre au poste d’officier se comptent sur les doigts d’une seule main...
      Sitot de retour dans les locaux du gouvernement Red passe des ordres et dépêche des agents à travers toute la ville à la recherche de Dubois qui se retrouve attrapé ramené manu militari dans une des salles d’interrogatoire du QG…

      La partie est d’ores et déjà terminée, ne reste qu’à porter le coup de grâce, histoire d’officialiser pour les archives du procès…

      -Colonel Dubois, depuis combien de temps fréquentez vous les quatre piliers de la Sérénité ?
      Dubois baisse la tête, soupire. Et quand il la relève on le sent presque serein, comme libéré d’un grands poids. L’attitude typique du type rongé par le remords…Red retient un sourire de pure méchanceté…
      -Je suppose que ça devait finir comme ça un jour ou l’autre. Comment l’avez-vous su ?
      -Comment j’ai su quoi Colonel Dubois ?
      Laisser la proie s'enferrer toute seule, c'est tellement plus agréable, le sourire de Red se fait carnassier...
      -Et bien, que je prêtais mes papiers d’officier au caporal Cano…Je sais que c’est illégal, et tout est de ma faute, c’est moi qui lui ait proposé et …
      Le palpitant de Red manque un battement, quelque chose ne va pas du tout…
      -Mais bordel de quoi est ce que vous me parlez ?
      -Mais ? Mais de ce qu’on me reproche. Je suis bien la parce que je prête ma carte au caporal Cano pour lui permettre de profiter du club des quatre piliers ?
      -Attendez attendez ! Vous n’êtes pas membre du club ?
      -Non pas du tout, je ne supporte pas l’humidité. Alors les saunas...

      Red arrive à retenir son hurlement jusqu'à ce qu’il ait quitté la pièce. Une nouvelle volée d’ordre plus tard et c’est un caporal Cano terrorisé qu’on ramène et qui confirme tout. Dubois n’a jamais mis les pieds aux bains, et c’est lui qui signe à sa place…
      Mais alors d’où viennent les infos de la révolution…

      -Colonel Dubois, à votre dernier conseil d’état major vous avez reçu des informations concernant une opération anti révolutionnaire. En avez-vous parlé à quiconque ?
      -Vous savez je suis officier des renseignements, ce n’est pas mon genre de parler a des gens n’ayant pas mon niveau d’habilitation…
      -Vous n’en avez parlé à personne ?
      -je n’ai pas dit ça… Voyons voir, si ! J’en ai parlé au colonel Flermet. De toute façon il travaillait sur le même dossier et j’avais besoin de son avis sur certain aspects tactique de …

      **Flermet, l’infâme salaud, le fils de putain vérolée… Red voit tout à fait le tableau… La discussion avec le colonel. Flermet qui s’aperçoit que leurs infos sont différentes. Qui prend conscience du piège et qui immédiatement transmet les infos du colonel plutôt que les siennes. Sans l’allergie au bain de celui-ci, Flermet s’en serait tiré et aurait fait condamner Dubois à sa place… Mais personne ne dupe l’agent Red**

      - Chopez-moi Flermet et amenez le moi ici immédiatement !
        Retour vers les appartements de mauvaise humeur. Merde, si ça continue comme ça Tahar aura pas éclairci l’affaire avant que Jenv reparte. Foutue filature foirée, comment ce mec a pu lui échapper ? Un vrai pro en tout cas, vu la façon dont il lui a filé entre les pattes. Est-ce que ça veut dire qu’il a été repéré ? Peu importe, tout ça est beaucoup trop louche pour qu’il abandonne maintenant, il y retournera demain. Tellement louche qu’il a préféré reporter deux entrevues ces derniers jours avec l’amirale pour éviter de dire une connerie avant d’avoir le fin mot. Mais n’empêche. Et si c’était vraiment Corbeau, qu’il avait vu près de l’accueil ? C’srait synonyme d’une histoire putain d’pas nette, mais quel serait le lien avec l’amante éplorée ? Est-ce qu’il est encore à ses ordres ? Mieux vaudrait que oui, mais impossible de retenir le pressentiment contraire. Trop de zones d’ombre. Trop d’récurrence de ce souvenir où il la voit coudre cette doublure décousue par l’autre zigue. Hm…

        Putain, où jsuis ?

        Les pensées sont comme les femmes : elles t’emmènent rarement où t’as prévu d’aller et quand tu rouvres les yeux tu te demandes ce que tu as foutu pendant tout ce temps où tu jouais à l’aveugle. Mais pour un sieur comme le Tahgel, un coup d’œil au soleil vaut trente Eternal Pose. Savoir comment il y est arrivé c’est autre chose, mais en tout cas il est dans les quartiers sud de la basse ville. Génial pour un gars qu’a pas encore totalement intégré le plan du coin. Karma de merde. Je me gare en double-file et je demande mon chemin, qu’y se dit. Kamoulox, que lui répond l’vieux Murphy : t’as le malus "personne dans le coin" en opposition, tire une carte mystère. Tahar tire. "Recule de trois pas et prends à droite." Okay, il recule de trois pas et prend à droite. Mauvaise pioche, le voilà entouré de huit ombres pas totalement tibulaires. Pas d’issue possible sans combattre. Qui a ricané ? Je t’ai entendu, attention. Ah, tiens, le colonel s’y met aussi.

        Hinhin. Z’avez du culot les gars, un bon point pour vous.

        Vrai qu’ils en ont : jouer au brigand dans une ruelle de Marie-Joa, le cœur du monde, l’endroit où naît la loi, l’endroit où seules les pourritures gouvernementales ont droit de cité, le deuxième endroit au monde après le QG mondial pour sa densité en mouettes par mètre carré … Il faut en avoir une sacrée paire. Huit plus exactement en l’occurrence. Phénomène de groupe peut-être ? Ils osent parce qu’ils ne sont pas seuls ? Hm, peut-être. Tahar lui est seul. A lui l’initiative d’ailleurs. Pourquoi perdre son temps à parler quand visiblement les autres n’ont pas envie ?

        Il n’a pas forcément l’air mais le colonel Tahgel est un homme profondément respectueux des timidités adverses. Plutôt que de forcer le dialogue il fonce donc, fonce et prend par surprise sa première cible : le gars à droite de celui vers lequel il a l’air de courir. Une feinte vieille comme le monde mais qui fait son effet. L’homme s’écroule en même temps que sa mâchoire fracturée par le pommeau de Narnak. Désormais dégainée, la lame vibre de sa soif de sang et Tahar s’efforce de répondre à son besoin. Un autre, deux autres sont fauchés après un salto et trois roulades. Le quatrième larron, c’est un fourreau qui vient lui briser la gorge. Mais quatre c’est un bon chiffre alors il se relâche le temps de vérifier la position des autres. L’un des huit n’a pas bougé, sûrement le chef du groupe. L’homme à abattre, comme on l’appelle aussi. Foncer sur lui n’est pas une bonne idée mais dans le feu de l’action les réflexes sont parfois mauvais. Ils le sont d’autant plus quand on est galvanisé par une victoire facile sur quatre menus fretins. Ou quand on est distrait par une soudaine révélation : il a bien été repéré par le zigue couturier qu’il suivait, et ces enfoirés sont là pour ça.

        Pas le temps de se demander où elles sont que l’une des trois autres ombres se jette devant lui sans protester quand Kan l’affamé lui arrache un bras. Un sacrifice. Trop tard pour réagir : un mauvais coup porté par une des deux dernières ombres sur le haut de son crâne et il s’effondre. Non sans avoir l’impression d’entendre les derniers mots du démembré : pour la Révolution !

        Jenv… Non, me dis pas que… ?

        Putain !

        Ah, Saint-Just.

        Mh ?

        Il se réveille.

        Bordel. Sous-sol. Zéro fenêtre. Des lampes à huile. Atmosphère intimiste. Intimiste ou glauque, selon le point de vue. Poignets attachés, chevilles idem, mais tout est intact. Pour l’instant. Planche de torture ? Facile à identifier : y a la même dans au moins une cellule de chaque QG. Au plus près de lui, une femme. Derrière elle, une autre forme qui tourne le dos. Saint-Just, l’homme qu’elle a interpellé. Il s’approche, lampe en main pour examiner la gueule de Tahar. Tenter un sourire canaille ? Arf, dur, les zygomatiques font grève.

        Bonsoir Colonel. Je me présente : Saint-Just, donc. Voilà Belladone.

        Jolis noms… C'est d'quelle origine ?

        Elle a pas souri. Une insensible, c’est mauvais signe.

        C’que vous m’voulez ?

        Discuter Colonel. Simplement discuter.

        Eh merde, pire : une tarée.


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        Dernière édition par Tahar Tahgel le Dim 16 Oct 2011 - 0:40, édité 1 fois
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        Cette fois ci c’est la bonne. Si ce n’est pas Dubois le coupable alors c’est Flermet. Les faits sont la, les preuves sont irréfutables. Si le vice amiral n’a pas fui il est fait comme un rat.

        Une nouvelle fois les hommes placés sous les ordres de l’agent Red se répandent dans les rues à la recherche de leur cible. Pendant que celui-ci fait évacuer son premier échec et entreprend de se renseigner un peu plus précisément sur le vice amiral Flermet et ce qu’il a bien pu faire depuis le tribunal de leur dernière rencontre il y a dix ans.
        Trois grades de plus en dix ans sans actions d’éclats particulières, une place de choix parmi le gratin de la marine à l’état major du gouvernement. Pas vraiment le profil type de l’officier mécontent de sa hiérarchie. Et sa réputation d’officier intransigeant, péte sec et à cheval sur les grades et le règlement ne colle pas non plus…Bah, il doit y quantités d’autres raisons qui peuvent mener à la trahison. Une affaire de cœur ? Tiens, Flermet c’est marié avec Jenv Eankhor ? La président e du tribunal de l’époque, maintenant amirale de la marine. Plutôt curieux vu leurs antagonisme de l’époque. Mais bon, dix ans c’est long, et au moins cela explique ça progression régulière vers les sommets. Il y a même un terme de mécanique simple pour définir ce genre d’ascension. Le piston.
        D’ailleurs si c’est bien Tahar qui se trouvait au bain ça pourrait donner un mélange détonant. Parce qu’a l’époque entre le futur condamné et la belle Jenv il se passait clairement quelque chose.
        Mais bon, ce n’était probablement pas lui. Inutile de chercher des complications et des cocus la ou il n’y en pas… Enfin, surement pas…

        **Rien de suspect dans son passé de marine, une vie de soldat et de mari exemplaire… Peut être encore plus loin alors ? D’où est ce qu’il vient ce traitre ?. Drum ? Voyons voir Drum, Drum… Ah oui, une ile glaciaire, des ours, des lapins géants… Rien de bien intéressant. Ou est ce que j’ai bien pu en entendre parler ? **

        -1601 cours de poisons du Cypher pol :
        Et de tous les poisons mortels l’un des pires est sans conteste le champignon Amiudake. Qu’il soit ingéré ou mis en contact avec une plaie il tue en une heure et il n’existe aucun remède capable d’enrayer son action. Fort heureusement il est peu connu des assassins car il ne pousse que sur l’ile hivernale de Drum ou il n’existe qu’en très petites quantités…

        **Drum, Amiudake, voila donc qui explique son nom de code révolutionnaire. Plutôt bien choisi pour un homme infiltré. Le nom d’un poison mortel s’infiltrant lentement mais surement dans les veines du gouvernement mondial, très imagé. Flermet serait’ il plus poétique que prévu ? **

        Red n’a pas le temps d’ergoter plus longtemps, Flermet n’a pas filé hors de la ville et on le lui ramène déjà en salle d’interrogatoire. Le dernier acte de cette mission, bien que légèrement différé par l’épisode Dubois, peut enfin commencer.

        On entame comme un match de boxe. A droite le vice amiral Flermet, gros ponte de la marine accusé de trahison et seul dans la pièce fulmine depuis quinze minutes. A gauche l’agent Red, envoyé spécial du Cypher Pol 5 en mission de contre espionnage, serein et sur de lui.
        Le ring est une pièce nue, une porte, une vitre teintée. Une chaise pour chacun des combattants et une table pour les séparer. Tous les meubles sont scellés au sol histoire qu’on ne se batte pas avec…
        Le gong retentit au moment ou la porte se referme derrière Red et Flermet ouvre immédiatement les hostilités. Comme on dit dans la marine d’élite, dans le doute, attaque !

        -C’est pas trop tôt. Qu’est ce que ce bordel ? Est-ce que vous savez seulement qui je suis espèce de crétin ? Je suis le vice amiral Flermet de l’état major de la marine, et ce n’est pas un ptit fonctionnaire du gouvernement qui va venir me chier dans les bottes. Vous vous prenez pour qui nom de Dieu !
        -Je me prends pour l’agent Red du Cypher Pol. Actuellement aux ordres du conseil mondial…Alors je vous conseille de vous calmer amiral. Nous avons à parler.
        Red prend place en face de l’amiral qui s’avance coude sur la table, la mention du conseil mondial vient de lui fournir une des infos qui lui manquait. Il s’apprête à jouer sérieux.
        -Encore un enculé d’espion hein ? Service du gouvernement tu parles. Vous êtes trop nombreux à roder dans les coulisses de Marijoa. Tous justes bons à tirer dans le dos de la marine…Je crois que je ne vous aime pas agent Red… Vous me rappelez quelqu’un et ça ne me plait pas du tout.
        -Votre opinion à mon sujet m’indiffère complètement amiral. Mais, confidence pour confidence, je ne vous aime pas non plus.
        -Bon très bien. Et maintenant qu’on s’est reniflé le cul on fait quoi ? Vous me dites pourquoi je suis la ou je dois jouer aux devinettes ?
        -Maintenant je vais vous poser des questions et vous allez répondre.
        -C’est ça… Et si je ne réponds pas le méchant agent va rentrer par cette porte pour me taper sur les doigts ? Je suis A.M.I.R.A.L espèce de sous merde. Je suis intouchable. Et dés que mes hommes apprendront que je suis ici vous devrez me laisser sortir.
        Satisfait de sa tirade Flermet a un sourire moqueur et s’étend dans sa chaise, ostensiblement dédaigneux.
        -Puisque vous le prenez comme ça. (Red extirpe un papier de sa veste et le fait glisser sur la table. Un papier à entête du gouvernement.) Vous faites actuellement l’objet d’une accusation de haute trahison Flermet. A partir de maintenant et jusqu’a ce que moi et moi seul je décide du contraire, vous n’êtes plus rien. Et surement pas Amiral…
        Flermet est subitement moins sur de lui, il s’empare du papier, le parcourt fébrilement avant de le relâcher. ..
        -Trahison ? Moi ? C’est grotesque ! J’ai servi la marine toute ma vie…
        -Prouvez-le ! Répondez à mes questions…
        -Posez-les, et je verrais bien si je réponds…
        Et voila, rien de tel que le tampon du conseil mondial pour pousser à la coopération.
        -Voici le registre de l’établissement privé les quatre piliers de la Sérénité. Ils mentionnent les heures des visites que vous y avez passées depuis un mois. Confirmez-vous votre présence aux heures indiqués ?
        Flermet compulse vaguement les fiches et acquiesce.
        -Ouais j’y vais souvent. Ma femme adore ça. Pourquoi ça vous pose un problème ?
        -Les documents que voici proviennent des sessions de l’état major auxquelles vous avez participé. Confirmez vous avoir eu tous ces documents en main ?
        -Oui évidemment, y’a ma signature dessus, c’est la procédure...
        -Y compris ce document ci ?
        Flermet examine un peu plus attentivement le dernier document que lui présente Red.
        -Celui-ci ce n’est pas un des miens. C’est celui du lieutenant colonel Dubois. J’ai reçu un exemplaire de cette opération mais le sien avait une erreur, les infos n’étaient pas les mêmes.
        -Comment savez vous que le compte rendu personnel du lieutenant colonel Dubois contenait des informations différentes du votre?
        -Et bien… Il a du m’en parler évidemment.
        -Évidemment !

        Red se lève, un sourire satisfait aux lèvres. Il a maintenant tout ce qu’il lui faut pour transmettre l’affaire au conseil. Avec un peu de chance il sera décoré avant même qu’on ne procède a l’exécution de Flermet.
        Avant de quitter la salle en laissant Flermet il s’offre encore le loisir d’une dernière pique…

        -Vous savez, vous n’auriez pas du vous faire appeler Amiudake. Pour un natif de Drum, quelle erreur !
        -Mais ? Mais je ne suis pas natif de Drum. Je suis né à Shell Town !
          Ca commence comme un interrogatoire classique. C’est Belladone qui pose les questions. Manifestement elle a l’habitude. Pas de fioritures dans les inversions sujet verbe, directe à l’essentiel la fille. Enfin, fille… vieille fille, disons. Une dévouée à la cause depuis trop longtemps. Tahar répond à côté, pas parce qu’il a spécialement envie de l’énerver mais parce que c’est dans sa nature. Nature à la fois de militaire pris par l’ennemi mais nature aussi d’inconscient de première catégorie. Il répond aussi à côté parce qu’il n’a aucune idée des réponses que son interlocutrice attend. Et pourquoi a-t-il suivi cet homme à la sortie du sauna, et pourquoi ci, et pourquoi ça, et tu vas parler ou il faut que je recourre à des techniques exotiques beau brun ? Le prisonnier avale sa salive, crache un peu pour se donner bonne conscience. A côté de la femme parce que quand même, mais dans sa direction. Message clair : fais ce que tu veux grognasse, t’as pas ri tout à l’heure, tu vaux pas la peine que j’me plie en quatre pour m’attirer tes bonnes grâces. Grasses. A la façon dont tu portes la cinquantaine, ça doit celluliter pas mal sous ta toge, hein ? Cette dernière phrase était gratuite. N’empêche, toi et le Saint, là, vous d’vriez vraiment sortir un peu plus souvent d’vos sous-sols, ça vous raffermirait l’teint.

          Le Just aime pas la moquerie, entame les hostilités en lui massant la pommette gauche à coup de phalanges proéminentes. Et puis c’est la révélation. Si Jenv est mêlée à ça, pourquoi ne pas essayer de le vérifier ? Mais abandonner maintenant serait suspect. Il faut endurer un peu la torture, sinon ça se vendra pas. Y a plus agréable mais bon. Sens du devoir, tout ça. Partie de poker aussi. Il est all-in, là, il le sait. Qu’il remporte la partie ou pas, on lui demandera sa vie pour rembourser l’ardoise de la soirée. Tout ce qu’il peut, là, c’est se donner un peu de temps pour, d’abord, trouver un moyen de se faire détacher et améliorer ses chances de survivre à l’exécution sommaire dont il sera victime dès qu’ils en auront fini. Et pour, ensuite peut-être éventuellement à tout hasard, donner l’occasion à Ela de s’inquiéter assez pour lancer des recherches. Mais bref, voilà la première aiguille qui s’approche. Elle brille dans l’ombre, c’est mauvais. Ca sent la technique vraiment exotique.

          Elle l’est. On doit être profond sous terre pour que personne ait entendu le beuglement du colonel.

          Ah la salope. Ah la salope. AH LA SALOPEUHHHH !!!! Je vous ai épargné les descriptions mais moi qui vois tout de ce qui se passe, là, je crie pour lui aussi.

          Que savez vous Colonel ? A qui répondez-vous ? Accordez-vous une fin agréable et dites-nous tout…

          Ahh, ahh, ahh…

          A, à, à qui ?

          A ton cul, grognasse ! Ah !

          C’était l’instant vulgarité. Mais c’était couillu, faut l’avouer. Ils l’avouent d’ailleurs, d’un regard de l’un vers l’autre. Mais elle en a vu d’autres, la Belladone, et elle connaît des trucs que personne connaît. C’est son boulot au sein de la quatorzième. Des trucs genre cette fiole-là. Un élixir qui fait blah blah. La quatorzième ? Quatorzième genre comme dans quatorzième cellule ? Le nom dit rien à Tahar, et pour cause. Le renseignement c’est pas son aire d’expertise, pour ça y a les espions du genre de Corbeau. Lui c’est plutôt la bourrinattitude, son tr-Corbeau ! Corbeau, il bosse pour Corbeau !

          Bella, stop ! Corbeau ?! De quoi tu causes ?

          Bordel, pourquoi il a dit ça ? A quoi ça lui sert ? Trouver une suite logique pour mener à Jenv. Trouver. Vite.

          Ouais, Corbeau. Comme l’oiseau. Un corbeau, une grolle, une corneille, un choucas. Un corbeau quoi.

          Choucas ? Il n’aurait pas pu l’inventer, Saint-J-!

          La ferme. Laisse-moi penser. Laisse-moi penser… Touché ! Le cerveau tourne, tourne. Tahar voit les rouages d’ici dans le noir. Mais il s’abstient de sourire, c’est loin d’être fini. Ah, Cerveau a décidé. Il s’approche de quelqu’un qui doit se tenir près de la porte. Un planton ? Murmures. Va me chercher Trajet et préviens Vearth. Un planton. Quant à toi soldat tu vas m’en dire plus ou tu mourras sans tes deux bras et sans tes trois jambes. Gloups. Mais pourquoi se fâcher camarade ? Et puis il a envie de causer. A part compromettre la sécurité d’un agent gouvernemental en infiltration, manifestement, il a pas encore accompli grand-chose.

          Corbeau avait besoin d’moi pour trouver quelqu’un… un haut placé… transmettait… au sauna… Les éléments viennent à mesure qu’il balance toutes les bribes dont il est au courant. Saint-Just vient de tiquer à la mention des Quatre Piliers. Gagné ! Oh yeah ! Ahh, j’avais oublié l’aiguille. Tu peux m’l’enlever, là ? Ahh, ahhh, ahhhh putainnnn !! Victoire, Saint-Just la retire, il veut la suite. Bon, en vérité Tahar a plus mal sans qu’avec, elle faisait le tampon entre les centres nerveux, mais au moins il a une arme à portée de main pour quand il les aura détachées. Amiudake, c’est Amiudake que tu cherchais ?

          Amiudake ? … Comme le poison de Dru-? Oh putain. Jenv !

          Le flash. Chez les Tahgel on est pas subtil mais les puzzles on connaît. En un flash, tout prend sens dans l’esprit du planché. Et dans un autre flash, la porte est défoncée. Une brute. Trop martial pour être autre chose qu’un milouf ou un ancien. Le planton de retour ? Belladone a l’instinct de survie plus aiguisé que Saint-Just, elle a déjà commencé à ranger ses affaires.

          Nelson !? Qu’est-ce qu-

          Dubois et Flermet sont dans leurs bureaux, Trajet et Vearth se sont cassés, 1502 s’est pendu, dégagez !


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          Deuxième déconvenue de la soirée pour l’agent Red. Ça fait deux de trop. Quand on vient de passer la journée à préparer un bel interrogatoire, à en peaufiner les moindre détails et effets de manche, le voir s’effondrer alors qu’on en est au moment ou on revient pour poser la dernière question fatidique, ça fait mal. Ça énerve. Red serre les dents à s’en faire péter l’émail, il en a les mains qui tremblent, et l’envie de les serrer autour du cou de quelqu’un le démange salement. Mais la seule personne dans le coin est un vice amiral nettement trop violent et gradé pour servir de victime, alors il se contient. Et au lieu d’hurler sa haine il revient s’asseoir en face de Flermet pour essayer une fois encore de comprendre pourquoi il y a une nouvelle couille dans son potage.

          -Pas de Drum ? C’est une plaisanterie, c’est marqué dans votre dossier… Juste ici,
          Pour être bien sur Red pose même le doigt sur la ligne qui indique sans doute possible, lieu de naissance : Drum…
          -Montrez voir… (Flermet feuillète les dernières pages du dossier et son visage s’éclaire. Ce qui pour Red est un nouveau coup dur, quand la proie parait contente de sa place tout chasseur devrait se poser des questions.) Ici regardez, les crétins des archives ont mélangé les dossiers. Cette page vient des fiches de ma femme. C’est elle qui vient de Drum…
          -Votre femme ? L’amiral Jenv Eankhor ? Elle vient de Drum ?
          -Puisque je vous le dis…
          -Votre femme, elle sait ou vous rangez vos dossiers ?
          -Bien sur, c’est ma femme…
          -Et je parie c’est elle qui vous a demandé d’aider le colonel Dubois à appréhender les détails de la dernière opération non ?
          -Bien sur, elle est amirale, c’est son boulot…
          -Et vous m’avez dit que c’est pour lui faire plaisir que vous alliez au club des quatre piliers hein ?
          -Bien sur mais (Une lueur de compréhension germe dans les yeux de Flermet. Reflétant celle qui a traversé le regard de Rex il y a deux questions…) Vous ne voulez pas dire que …
          -Précisément Amiral. Il n’y a pas d’autres solutions (enfin cette fois il faut l’espérer. Sinon la réputation de Red va encore chuter) Soit c’est vous. Soit c’est elle…
          (Continuant à haute voix, Red récapitule une nouvelle fois les infos du point de vue de Jenv)
          -Elle doit planquer les messages dans vos fringue juste avant que vous ne partiez aux bains. Et les autres les récupèrent au vestiaire et les font passer…
          Elle est tombée sur votre dossier chez vous et elle à tout de suite compris le piège. Elle vous a poussé à récupérer les informations de Dubois pour brouiller les pistes. Pistes, fausses pistes et nuages de fumée pour camoufler le tout. Ça colle parfaitement, elle a accès à tout et se trouve au bon endroit. D’ailleurs ça ne m’étonnerait pas non plus qu’elle soit à l’origine de l’erreur dans votre ile de naissance…
          Vous étiez la seconde fausse piste après Dubois. Un type de plus balancés du carrosse pour retenir les chiens…


          Flermet n’a visiblement pas besoin de beaucoup plus pour être convaincu, passant en quelques instants de la stupeur à la fureur la plus totale. Lui aussi a maintenant envie d’étrangler quelqu’un. Tellement qu’il en péte sa chaise avant s’attaquer à Red.
          -Bon ça suffit, puisque je n’y suis pour rien vous allez me laisser sortir tout de suite.
          -Je suis désolé Amiral mais ça ne va pas être possible. Hors de question de vous laisser foutre le bordel dans cette opération. C’est déjà assez compliqué comme ça sans mélanger les services. Désolé amiral…
          -Désolé ? Mais j’en ai rien à foutre que tu sois désolé (Pendant que Red recule lentement vers la porte Flermet met un coup de pied dans la table et l’envoie contre le mur. Et oui, on parle bien d’une table scellé au sol. ) Tu vas me laisser sortir régler ça ou je te brise ton sale petit cou de mange merde compris ?
          Et au moment ou Red se met à taper sur la porte comme un forcené en hurlant Sécurité à plein poumons Flermet lui saute dessus pour l’avoiner sévère.
          Flermet agrippe Red, Red se débat, la porte s’ouvre et une dizaine d’agents du Cp s’engouffrent pour séparer les belligérants. Dix minutes de flou artistique et d’empoignades sauvages plus tard la poussière comment à retomber dans la salle.
          Red se retrouve dehors avec un méchant coquard, et Flermet à nouveau enfermé dans la salle d’interrogatoire. Et vu les sévices qu’il menace de mettre à exécution dés qu’on le laissera sortir il risque de séjourner dans sa cellule un moment.

          Laissant l’amiral à ses idées de meurtre Red continue de s’activer. Il a fini de remonter le puzzle, il s’agit maintenant de ne pas perdre les pièces. Et dans les murs du Cypher 5 c’est le branle bas, tous les agents présents sortent armes, munitions et se dispersent dans la rue avec leurs ordres.
          Soigneusement renseignés par Red les agents bouclent avec promptitude le quartier ou se cache la quatorzième section. Prenant position aux coins clés du secteur, maisons et planques repérés à l’avance, toits, égouts…
          Ne reste plus qu’a lancer la fusée éclairante qui donnera le signal de l’assaut…

          -Chef ? Euh … Je crois que nous avons un souci
          **Encore ? ** -Un souci ? Quel genre ?
          -Il semble que nous soyons pas seul sur le coup..
          -Quoi ?
          -Il y a toute une escouade de types armés qui est en train de se positionner en face de l’entrée principale. Ils sont en civils mais ce sont des marines. Et armés jusqu’aux dents monsieur…
          -Non mais c’est pas possible… je suis maudit…
          -Et euh chef ? On m’informe aussi que Flermet est sorti de sa cellule. Il risque d’arriver avec ses hommes…
          -C’est pas possible… C’est … Mais qu’est ce que vous attendez encore hein ? Lancez le signale bordel, on va pas se laisser griller maintenant !

          Et dans le secteur brutalement illuminé par une fusée éclairante couleur rouge tout le monde se met en branle. Menés par le lieutenant-Colonel Ela Inboshassee, les hommes du colonel Tahgel font irruption dans la base de la quatorzième section. Immédiatement suivis par une cinquantaine d’agents du Cypher Pol 5, l’agent Red en tête…
            Coordination quand tu nous tiens. Les dieux se réveillent sous l’influence de la bonne étoile de Tahar. Une explosion sourde quelque part, les murs qui tremblent. Plus personne pour penser à lui. Saint-Just songe à cette vieille gitane qui une fois lui a dit que sa tête tomberait un jour de thermidor et se demande si ce serait pas aujourd’hui. Nelson songe à cette vieille gitane qui une fois lui a dit qu’il coulerait avec une armée à Trafalgar et se demande si ce serait pas le surnom d’Marie-Joa. Belladone dans sa précipitation à faire sa valise fait tomber une fiole d’acide sur sa chaussure presque ouverte et crie comme une truie qu’on a commencé à égorger mais sans réussir à vraiment finir. Ambiance. L’ancien militaire supporte pas. Après tout il était venu pour prévenir ses collègues conspirateurs, pas esquinter ses tympans. Retourne commander les poignées de soldat, disparaît au regard du bon colonel. Le politique profite de ce que son chef soit encore sur ses épaules pour retrouver dans ses pensées un vieux couloir secret que personne ne connaît. L’assassine en fin de carrière le suit en boitant.

            Et Tahar est seul. Seul et ligoté, ligoté et seul. Hm, idée.

            Regard à gauche, regard à droite, aucun char en vue. Aucun piéton non plus, il peut mettre en œuvre son magnifique plan pour que les hommes qui interviennent –Ela ? Corbeau ? Flermet ?– le trouvent dans la position pas complètement classe où il est. Il est allongé sur le dos à une espèce de croix de bois retenue au sol et aux murs par des fixations dont il est persuadé qu’elles sont légères… Et un, et deux, et trois… Hop, ses années de pratique à la balançoire le servent, le voilà parti dans un mouvement d’oscillation qui s’amplifie de plus en plus. Poignets et chevilles qui saignent mais les héros n’ont jamais mal. Encore un, encore un… Ca va pas bien finir mais il a pas le choix et continue. Encore, encore, et encore encore. De mon point de vue omnipotent on dirait un rôti qui bouge sous sa ficelle, c’est assez ridicule. Mais Tahar n’est jamais ridicule, je dois me tromper. Ah.

            Voilà, ça a mal fini. Dans un craquement sonore étouffé par une autre porte explosée à quelques encablures de là, la planche principale de la croix a craqué sous les efforts. Encore quelques acrobaties pour réussir à arracher chacun des membres immobilisés, une épaule déboîtée dans le processus, et un héros se lève. Un héros qui n’a de héros que le titre et les motivations. En apparence c’est juste un mec à poil, couvert d’échardes et de son propre sang même pas encore séché.

            Mais, au fond, quelque chose de fort le pousse à s’agiter. Il trouve l’énergie de repasser les fringues qui traînent à côté, vérifie que tout y est. Et tout y est, même son sabre et sa poulie. Les cons. Les premiers cris des premiers marins qui tombent sous les premiers mousquets révolutionnaires à l’autre bout du couloir se font entendre quand Tahar sort enfin de la cellule, une aiguille entre les doigts. A droite, donc, la bataille, l’action immédiate, le Nelson qui lutte pour des idées déjà mortes. A gauche, le couple en instance de divorce d’avec la vie, cinq minutes en avance sur lui et connaissant le terrain. Le choix est vite fait, les deux comploteurs rapidement rattrapés pour des raisons budgétaires qui nous empêchent de nous attarder sur le labyrinthe de couloirs empruntés par le chasseur.

            Saint-Just n’est pas un homme d’action, il reçoit le coup sans réagir et ses morceaux tombent dans l’obscurité sans bruit superflu. Belladone, c’est par contre une tueuse expérimentée, et les garces blessées sont plus dangereuses encore que la normale. Une plante vénéneuse. Il faut quelques échanges de civilités pour que Tahar obtienne l’occasion qui lui manquait. Civilités qui lui coûtent une épaule –la même, oui– déboîtée encore alors qu’il venait de la remettre. C’est dans le rugissement suivant qu’il parvient à conclure. Occasion en or, aiguille en embuscade. Vieillesse ennemie finit salement percée quelque part contre un mur des égouts de la capitale. Sans épitaphe, car les vrais idéalistes en ont jamais.

            Jenv. Le leitmotiv revient dans le crâne de Tahar percé par la douleur. Ressortir. Par où ? Retourner là-bas ? Au contraire se perdre un peu plus en territoire inconnu dans l’ombre, là-bas ? Les bottes, percées par les roches camouflées dans la pénombre sur le trajet aller, s’expriment pour la première solution. Commissaire-priseur improvisé, le héros adjuge. S’en revient par la même ellipse temporelle qu’à l’aller au champ-un-peu-moins-de-bataille qu’il a quitté tout à l’heure. Achève sans qu’ils comprennent pourquoi on les tue par derrière quelques tireurs récalcitrants. Le calme revient. L’ombre d’un corbeau s’élève à la lueur des lampes à huile et diverses torches de la pièce classe où s’est déroulée la bataille. A ses côtés une blonde rougie par l’inquiétude et quelques égratignures. Ils sont beaux, la scène est belle, tout le monde est beau. Tout le monde sauf. Nouveau flash. Flermet est dans leurs bureaux, qu’a dit le brave Nelson avant de venir se faire perforer ici. Et s’il est pas ici ça veut dire qu’ils l’ont laissé là-bas. Et s’ils l’ont laissé là-bas, avec ou sans surveillance, il s’est barré. Fatalement. Et la perturbation dans la Force, là, c’est…


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            Coté rue, l’assaut soigneusement préparé tourne vite au chaos le plus total. D’abord parce que les révolutionnaires ont l’air vachement moins surpris que prévu, et ensuite parce que l’équipe de marines n’a rien compris au plan et tire sur tout ce qui bouge agent compris… Au moins jusqu'à ce que Red mette la main sur la meneuse pour tirer les choses au clair entres deux rafales de balles…

            Une fois au courant qu’ils jouent tous dans la même équipe la partie se simplifie. Correctement renseignés les marines partent à l’assaut de l’entrée principale pendant que Red se glisse dans une faille et fonce vers la salle centrale pour tenter de mettre la main sur les conjurés avant les types en bleus.
            Mais pour le coup de filet c’est déjà trop tard. Yagara s’est suicidée à son poste en prenant soin de détruire tout ce qui pouvait servir de preuves ou de pistes. 1502 est également aussi mort que possible et les têtes pensantes de l’opération ont foutu le camp.
            Ne reste qu’un Nelson que Red emplafonne au détour d’un couloir. Peut être le seul qu’il ne voulait pas rencontrer dans le coin…
            Profitant de l’effet de surprise il réussit à lui coller une balle dans le gras de la cuisse, sans autre effet notable que d’augmenter visiblement la fureur de l’ancien marines. Dans le couloir étroit l’heure n’est plus aux finasseries. Les coups visent le ventre, les yeux, les couilles, on s’empoigne à l’ancienne sans finesses ni style. Coincé dans les pognes de fer de Nelson Red réussit à se dégager le temps de lui percer un œil à coup de pouces, il tente bien une clé de bras mais Nelson est trop musclé et malin pour se laisser prendre. Et malgré la douleur et le sang qui lui pisse de l’orbite c’est lui qui coince l’agent Red au sol avant de lui déboiter l’épaule d’un mouvement vicieux.
            Ensuite tout devient noir et flou. De sa main encore valide Red tente sans succès de dégager l’étau qui lui enserre le cou, il se débat, tressaute, frappe vainement le visage ensanglanté de Nelson…

            Qui soudain s’arrête aussi. Contemplant d’un air surpris la pointe de sabre qui vient de lui pousser au milieu de la poitrine. Tellement surpris qu’une seconde plus tard il en perd la tête. Noyant presque Red sous un flot de sang et d’humeurs…
            Une seconde plus tard une salvatrice fait basculer le corps et tire Red de la… Ela Inboshassee en personne. Tout aussi couverte de sang que l’agent Red, mais bien plus victorieuse. Elle est tellement obnubilée par la recherche de son patron qu’il ne prend même pas la peine de lui expliquer qu’il voulait prendre Nelson vivant. Tant pis. Et vu les circonstances, difficile quand même de lui faire des reproches.

            Quelques minutes plus tard les derniers coups de feu s’arrêtent…Le dernier espoir de Red disparait avec l’apparition de Tahar qui revient à poil, lui aussi plein de sang, putain de tableau de boucherie, et tout content d’avoir liquidé Saint Just et Belladone. Juste le temps de se reconnaitre. De lire le même message dans les yeux de l’autre. « Bon sang, je savais bien que c’était lui. Qu’est ce qu’il fout dans ce bordel ?» Et puis on les sépare aussi sec. Ela et ses hommes s’empressent d’exfiltrer le colonel (Mais qu’est ce qu’il leur fait pour les rendre folle de lui à ce point) Pendant que ceux de l’agent Red s’ingénient à lui trouver de mauvaises nouvelles à lui annoncer.

            -Monsieur. Le vice Amiral est dehors. Je crois qu’il veut vous parler monsieur…

            Et effectivement le vice est dans le coin. Et pour bien montrer que le rapport de force a changé il n’est pas venu seul mais a amené avec lui une bonne centaine de soldats d’élites. Et à voir les regards qu’ils lancent au groupe d’agents subitement en sous nombre il est clair qu’ils boufferaient bien de l’espion ce soir…

            -C’est terminé pour vous agent Red. Maintenant le patron ici c’est moi. Et je veux un rapport précis des événements. Coopérez tout de suite et peut être que je ne vous démolirais pas complètement…

            Pas besoin de réfléchir deux plombes pour faire un choix. L’affaire prend l’eau de toute part. Il est temps de passer la main et d’essayer de sauver les meubles.
            Alors Red balance, Flermet connait déjà les grandes lignes alors il dévoile le reste. La quatorzième cellule, les rapports sortants du QG de la marine direction la révolution. L’enquête que lui a confié le gouvernement en secret, l’infiltration, le trajet des papiers, le colonel Dubois, puis Flermet puis… Puis Jenv…
            Mais Red lui dit aussi qu’il n’y a plus rien, toutes les preuves matérielles sont parties en fumée. Tous les protagonistes sont morts. Il n’y a plus que la parole de l’agent Red déjà responsable de deux erreurs contre celle d’une Amiral renommée. Autant dire du vent …

            Les hommes autour de Red et de Flermet se sont mis à l’écart, hors de portée de voix, ils ne sont plus que deux. Surement l’instinct du marine quand il se sait confronté à des infos qui sentent trop mauvais pour lui. Ou alors l’amiral a donné des ordres.

            -Vous avez merdé agent Red. Mais je n’en ai plus rien à foutre. Vous ne faites plus partie de cette affaire. Prenez vos guignols et allez vous faire sacquer ailleurs.
            -Mais…
            -Bouclez-la. Ça ne vous regarde plus. C’est mon affaire, c’est à moi de m’occuper d’elle…

            Le regard soudain lointain et dévoré de haine de Flermet est suffisamment éloquent pour l’agent Red. Oublier cette affaire… Oublier tout ça… Partir… D’ailleurs il s’éloigne déjà, rejoignant ses hommes qui ont bien compris que ça sentait le paté…

            -Agent Red ! Une dernière chose pour que tout soit bien clair entre nous. Si je vous recroise sur ma route je vous descend.

            **Tiens, j’ai complètement oublié de lui parler de Tahar et de son équipe…**


            Dernière édition par Red le Jeu 4 Avr 2013 - 0:02, édité 2 fois
              PIEGE EN HAUTE MER, LE MONDE EN DEUIL


              Un voile noir masquait le soleil de Marie-Joa ce matin. Deux représentants des services du gouvernement et de la l’amirauté ont lu avec une tristesse perceptible le communiqué selon lequel l’Amiral Œankhôr aurait trouvé la mort en mer la nuit dernière. Célébrée comme une héroïne de la Marine moderne, son navire aurait sombré corps et biens sur les cruels esquifs de la zone des Cormorans Noirs, peu de temps après son entrée au Nouveau Monde. Venue à Marie-Joa pour régler quelques affaires où son expertise d’ancien magistrat était requise, la brillante militaire a semble-t-il perdu le contrôle dans une turbulence qu’encore aucun météorologue n’a su expliquer.

              Seul survivant du naufrage, le vice-amiral Flermet a retrouvé le corps de son épouse peu après l’aube. Les secours l’ont trouvé prostré sur un des îlots près de la dépouille méconnaissable. Il a fallu l’arrivée sur place de l’amiral en chef Kenpachi lui-même pour qu’il daigne...

              LIEUTENANT !!!

              Tahar est furax et ça s’entend. La boule de papier avec en une la photo pleine page de la regrettée Jenv, elle est froissée par deux mains qui broieraient du marbre et valdingue par la fenêtre fermée comme un boulet de dix livres. Bris de verre et cris en contrebas mais il s’en fout. Jusque-là à moitié couché sur son lit, il se redresse péniblement sans cesser d’appeler sa subordonnée en beuglant à tel point que même les habitants du palais où se réunit le gouvernement mondial doivent l’entendre.

              LIEUTENAAAAANNNNNTTTT

              C-Colonel ?

              Une porte s’ouvre, une petite fille entre. Petite fille apeurée. Petite fille lieutenant-colonel, tout de même. Elle ne sait pas où se mettre la pauvre. Aucun endroit où se cacher du regard de son supérieur. Et les questions sont bombardées. Pourquoi il est là, pourquoi elle est morte, pourquoi ça n’a pas été empêché, qu’est-ce qui s’est passé cette nuit-là, c’était y a combien de temps, qu’est-ce que c’est ce bordel, réponds maraude, et tout et tout. Hors de lui, il l’est. Il essaie de se lever même, et il tombe. Se ramasse littéralement, impossible de se relever sans laisser Ela s’approcher. Sans se calmer pour la laisser s’approcher en sécurité. Pendant qu’elle l’aide elle lui raconte. Comment il s’est effondré cette nuit-là aussi en sortant du sous-sol. Un effet retardé de la torture de Belladone, selon les médecins. Incroyable d’ailleurs qu’il ait réussi à bouger sur le moment, et encore plus à combattre. Comment elle a suivi Flermet pendant qu’un groupe de ses hommes l’amenait, lui, ici pour le soigner. Comment elle l’a vu courir jusqu’aux appartements de Jenv pour les trouver vides, puis comment elle a perdu sa trace quand les troupes d’élite du vice-amiral l’ont acculée dans un coin.

              C’était la veille. Il a dormi toute la journée d’hier, il ne faut pas qu’il cherche à se lever avant encore au moins deux jours, c’est vital s’il veut remarcher un jour. La cérémonie funèbre aura justement lieu dans deux jours sur une île reculée de Calm Belt, il pourra y aller mais il doit impérativement garder le repos jusque-là. Elle se charge du transport et de tout. Non, pas un mot n’a filtré sur la révolution ni sur l’intervention dans la base de la quatorzième. Etouffé par qui de droit. Non elle n’a pas revu l’agent Corbeau, qui s’appelle en réalité Red d’après ce qu’elle a compris. Disparu. Et elle se tait. Et elle sort.


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              Cypher Pol 5, bureau du chef,


              Quand on fait son rapport il y a des détails qui changent l'ambiance. L'absence de chaises dans le bureau pour s'asseoir. L'absence du sourire chaleureux sur le visage du chef, l'absence des boissons et de la secrétaire qui les amène. La façon dont le chef regarde l’agent avec l’air du type qui vient de trouver une limace dans sa salade verte. Heureusement qu'on n'a pas recouvert les tapis pour les protéger, Red se serait méfié...

              -Je résume. La quatorzième section de la révolution de Marijoa est totalement anéantie. Mais…
              Le chef prend un instant pour laisser à l’agent Red le temps de se tortiller un peu…
              -… Mais deux des membres clés vous ont échappés. Mais vous n’avez pas pris vivant un seul des autres membres de la cellule… Mais surtout vous n’avez pas mis la main sur le but de votre mission, la taupe incrustée dans nos rangs…

              Red n’a pas grand-chose à dire. Comme lui et l’amiral Flermet, le chef à parfaitement compris les interlignes de son rapport. Il sait aussi qu’avec la mort de l’amirale Jenv toute cette affaire va être enterrée à des profondeurs abyssales. Et qu’en l’absence de traitre officiellement découvert il va bien falloir offrir quelqu’un au gouvernement…C’est comme ça…

              -A cause de votre échec le gouvernement va devoir procéder à des ajustements au sein de l’état major. Et ce n’est pas bon pour notre réputation…
              Alors vous allez disparaitre, vous quittez Marijoa immédiatement pour un poste dans les blues, un poste loin sous votre échelon évidemment. On me demandera probablement de vous faire sauter et si je veux vous conserver dans la maison il faut que je puisse prouver que vous êtes déjà bien puni…


              Le chef hausse les épaules. Atténuant un peu l’engueulade.

              -Vous savez ce qu’on dit. Si vous n’aimiez pas la plaisanterie…
              -…Ouais, fallait pas s’engager…