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[Mini-Event] Récupération d'urgence ?

La conférence en visiodenden avait été coupée en quelques secondes. Ce qui s'était passé après que tout le monde ait pu voir Reyson mutilé ? Personne n'en savait rien pour le moment. Par contre, quelque part dans l'île, dans un infâme boyau tortueux et boueux, deux silhouettes s'affairaient à emballer dans un sac ce qui semblait être un gros paquet humain. Le lieu était un véritable labyrinthe construit à partir d'un embranchement des égouts de Chateaugéant. Le genre de truc que les crasseux de Las Camp auraient pu creuser sur leur temps libre. Et une chose était sûre, l'endroit était truffé de pièges et de saloperies en tout genres pour que personne ne vienne voir ce qui s'y passe.

Pendant que les sbires paquetaient le corps, un individu encapuchonné rebattait calmement un jeu de cartes devant lui, pas stressé le moins du monde par les étranges tremblements et secousses qui avaient parcouru l'endroit quelques minutes plus tôt. Sur la table, un den den mushi le regardait de ses grands yeux aux cils frisés et semblait légèrement effaré. Une voix des plus calmes en sortit.

« Yego, il arrive. On s'revoit bientôt. Et si on s'revoit pas, passes-le bonjour au boss de ma part une fois qu'on aura reçu notre dû. »

Un léger spasme nerveux parcourut la main qui rebattait les cartes et l'une d'entre elles s'échappa du paquet, désireuse d'aller embrasser le sol poussiéreux. Deux doigts vifs comme l'éclair rattrapèrent cette dernière sans qu'aucun œil dans la pièce ne puisse les suivre, retournant celle-ci. Le chariot. Pas le meilleur des tirages mais c'était sans doute mieux qu'un autre. Au moins, Yego n'avait pas tiré la mort. Réinsérant la carte dans le jeu, il commença à disposer les cartes devant lui.

A l'extérieur du lieu, à plus de cinq kilomètres de là, quelqu'un venait de raccrocher au téléphone. Assis sur une chaise posée sur la langue d'un monstre marin immobile et gueule ouverte, un long cigare au bec et un fusil calé sur l'épaule, le dénommé Wojtek attendait le passage de sa cible. Une comète ? Non. Ca n'allait bien sûr pas aussi vite. Un Empereur pour le coup. Red. Il ne connaissait l'homme que de réputation et, à vrai dire, il n'avait que faire des légendes qui couraient sur lui. Le type était connu ? Ok et ? Depuis le début de sa carrière, des mecs connus, il en avait fait disparaître un tas. Alors un de plus un de moins. Lui et Yego avaient palpé assez de thunes pour la prochaine décennie avec ce contrat. Tuer, protéger, défendre. Ils savaient tout faire et jusqu'ici ils s'en étaient bien sorti. Malgré le rideau de ténèbres qui commençait à envelopper le coin, le mercenaire n'en était pas à son coup d'essai.

La bouche de son étrange fusil allongé cracha par quatre fois un léger rideau de flammes. Toucher la cible ? C'était son métier. Quelque chose lui disait qu'aujourd'hui, cela prendrait un peu plus longtemps que prévu vu l'morceau. Mais bon, il allait essayer d'être économe. Après tout, s'il continuait à tirer au granit marin la moitié de la journée, ce contrait allait vite se révéler moins juteux que prévu.

Récap':


Dernière édition par PNJ Requiem le Lun 09 Sep 2024, 19:48, édité 1 fois
    Sans surprises, le défi vire à l'aigre avant la fin. Leonov est aux abois et abat ses cartes les unes après les autres pour sauver sa peau. Une issue heureuse qui, a mon avis, devient de plus en plus difficile à atteindre au fur et a mesure qu'il agrandit la liste de ses ennemis a coups de petites escalades. C'est presque dommage qu'Izya et Reyson l'ait pris à ce point en grippe, dans le fond, je le trouvais plus pratique et accessible que Ravrak, et il m'était plus sympathique que Frost. Mais si j'aurais pu la laisser sortir vaincu et vivant d'un Davy Back Fight régulier, le choix de la l'exécution de Reyson pour nous pousser à la faute ne nous laisse pas beaucoup de choix possibles. Exit les règles du sport et place au bain de sang.

    En tout cas, dés que j'aurais mis la main sur l'origine de tout ça.

    Surgissant des Ténèbres qui ont dissimulés mon départ de la plage, je franchis la distance entre la zone d'épreuve et les faubourgs de ChateauGéant aussi vite que je peux. Survolant en une série de bonds gigantesque la structure temporaire du tournoi, puis les champs et les immondes zones d'élevages humaines de l'ile des Mangemondes, jusqu'à arriver a portée du château montagne, et du délire architectural de l'immense zone urbaine qui l'entoure.

    J'ai laissé tomber la contemplation de la vive card de Reyson au profit de ce que me dévoile les sens bien plus pointus de mon mantra, qui suit cette maigre étincelle de vie en train de disparaitre dans les profondeurs des sous sols de la ville. Le fait que ce soit un piège est évident, tout omme le fait que vu les circonstances, je n'ai pas vraiment d'autre choix de m'y précipiter quand même bille en tête, en misant sur le fait qu'avec les déboires qui ne cessent de lui tomber sur la gueule, Léonov n'a finalement plus les moyens de monter quelque chose capable de m'arrêter vraiment.

    Danger !

    La première frappe n'arrive pas du sol, mais de bien plus loin, de quelque part au delà de l'ile et du rayon de mon sixième sens. Elle arrive au moment précis ou je viens a nouveau de prendre appui sur un air que les artifices du Rokushiki rendent aussi solide que le sol, et ou je suis propulsé a pleine vitesse dans une direction qu'il est compliqué de modifier a temps pour éviter des projectiles qui viennent en sens inverse.

    Mais je m'en fous, j'ai le Haki.

    L'armement me recouvre le corps avec la vitesse née d'une longue habitude, son influence se déployant ensuite au delà de mon corps, dans un bouclier qui s'étend devant moi à la rencontre de l'attaque. Et c'est l'impact. Le premier projectile explose en une gerbe d'éclats surchauffés par la vitesse, me rendant aussi visible qu'une météorite traversant le ciel dans une pluie de feu et d'étincelles. Le deuxième suit le même chemin, frappant exactement au même endroit, en un choc si puissant que je peux en sentir m'impact aussi nettement que si elle a m'avait touchée, pendant que dans ma tête la sensation de danger ne cesse pas, et que je vois, un souffle plus tard, le quatrième projectile me cueillir en pleine poitrine au lieu de disparaitre comme d'habitude dans les ténèbres en train de jaillir de mon corps. Evidemment, Leonov a les moyens de se payer le plus cher pour m'abattre, et il n'y a guère qu'une méthode fiable pour abattre un type qui a mangé un fruit.

    Prévenu par le Haki, c'est ma main plutôt que mon pouvoir que j'oppose au troisième tir, celui qui traverse le bouclier en frappant au même endroit que les deux autres. Ma paume durcie par le haki vient frapper la balle de coté pour dévier sa trajectoire pendant que je me laisse tomber vers le sol, ne touchant la balle que trop brièvement pour être impacté par le granit marin, et j'attrape la quatrième juste avant qu'elle ne me traverse le cou. Sauvant ma peau tout en perdant instantanément mes pouvoirs, pendant que la sensation de faiblesse que cause le granit marin me transforme en une vulgaire obus en fin de course plutôt qu'en un agile voltigeur aérien.

    Je touche le sol avec la délicatesse d'une enclume lâchée d'une ile céleste. Traversant murs et sols avec la même facilité jusqu'à m'enfouir au plus profond des tunnels de Chateaugéant...

    Au moins j'allais dans la bonne direction. Reyson doit pas être si loin.

    Et puis. On me tirera plus dessus...
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    Yego laissa échapper un léger grognement, non parce que Red s’approchait mais parce que son atterrissage abrupte fit tomber de la poussière sur ses précieuses cartes tirées selon la méthode classique de la croix. Toutes les cartes étaient encore retournées face verso et Yego ne semblait pas plus intéressé par son environnement : il n’avait pas besoin de ses yeux pour connaître la position exacte de Red et suivait avec attention ses déplacements. Curieux, il se demandait si le dédale piégé par Léonov lui-même suffirait à venir à bout de son homologue Empereur : des vapeurs empoisonnées, une cascade d’acide à traverser, des projectiles en tout genre trempés dans des venins tous plus mortels les uns que les autres et dont certains embouts sont recouverts de granit marin. La grande différence avec des canalisations classiques est qu’ici aucune vermine ne sévit.

    Sans détourner le regard de ses cartes, il pointe un emplacement particulier de ses doigts, intimant par ce geste l’ordre de placer le corps inerte du métamorphe à côté de lui. Une infime et quasi imperceptible braise de vie émane encore de lui. Juste de quoi pousser le rouge à se dépêcher sans faire attention aux pièges qui l’entourent, mais pas assez pour espérer vraiment. Non, le corps dans ce sac est aux portes de la mort et la toute puissance destructrice de Red n’y pourra rien. Reyson va mourir, et peut être même emportera-t-il son ami avec lui : car Léonov s’est bien servi de lui et de ses dons avant de l’amputer définitivement de ses pouvoirs. En effet, ils se trouvent actuellement dans une pièce fermée hermétiquement. Derrière le rideau de fer qui scellé cette prison se trouve un homme empalé sur le mur par des clous de la taille de pieux. Cet homme relié à une machine qui l’alimente en sang nourri est maintenu en vie dans un seul but : transpirer les hormones les plus ignobles du métamorphe. Les orbites vides et la langue tranché, il n’est plus qu’un corps laissé à l’agonie et dont la seule présence emplit l’air de particules de morts.

    Reyson n’a qu’une seule utilité : attirer Red et ses camarades à leur perte. Et il a déjà rempli son rôle : ils ont accepté le Davy Back Fight, dès lors il ne sert plus à rien. Sauf de piège, mais plus il est près de la mort, plus il est utile. Il ne lui reste plus longtemps. Vraiment plus.

    Tandis que la carte de droite représente le pour, celle de gauche le contre et le haut la situation actuelle, Yego retourna directement et uniquement celle du bas : le résultat. Un diable à l’envers.

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    J'ouvre la main pour laisser échapper les débris de la balle en granit marin, récupérant peu à peu mes forces au fur et a mesure que la maudite substance cesse de me toucher. Une balle parfaitement étudiée pour les maudits, et conçu pour se fragmenter à l'impact en une pluie de petits éclats, de quoi, en cas de blessure, neutraliser un adversaire ayant mangé un fruit jusqu'à ce qu'un toubib lui extraie un par un les petits bouts, autant dire quelques heures sur une table d'opération, loin d'un éventuel combat...

    Je m'en sort bien. Et au moins ici mon sniper ne me tirera plus dessus.

    Mais ce sera bien le seul...

    Sans surprise, le coin a été soigneusement pensé pour accueillir un assaut en règle de toute une armée venu secourir Reyson, Il n'y a pas âme qui vive pour ne pas aider un repérage au mantra, a part les trois étincelles de vie un peu plus loin.. Et il suffit que je me tourne dans une des directions du dédale pour que ma prémonition me voit immédiatement en train de mourir d'une manière originale, gazé, cuit, troué de granit marin. Il est évident que ni un assaut en masse ni une progression raisonnée et prudente ne permettront de rejoindre Reyson avant qu'il ne passe l'arme  à gauche.

    Et très franchement, vu son état, même en l'atteignant très vite je ne suis pas sur de pouvoir le sauver. Mais avant d'en être sur et qu'il ne nous reste que la vengeance, il faut encore essayer.

    Ma paume se pose sur le sol devant moi. Délivrant dans le sol des ondes de choc qui parcourent le sous sol a toute vitesse, se répercutant à travers les murs, les pièges, les chausses trappes, les culs de sacs et toutes les saloperies que le Leonov a du passer des heures a faire installer par les esclaves locaux, elle file jusqu'à la planque hermétique ou se planque celui qui surveille Reyson, et qui doit être entouré d'un nuage que je devine on ne peut plus mortel et terrifiant des pires poisons qu'on puisse synthétiser. Et pendant qu'elles résonnent et rebondissent, les ondes m'apprennent tout ce qu'il y a savoir sur l'endroit, et je n'ai plus qu'a faire ce que je sais faire de mieux, frapper, et détruire. Mon poing s'enfonce dans le sol, et cette fois c'est toute ma puissance qui s'y déverse, une puissance ciblée, précise, dévastatrice, qui s'attaque a tous les obstacles sur ma route et autour. Les murs se morcèlent, les pièges se brisent, les bains d'acides disparaissent dans les profondeurs. et tout ce qui se trouve de volatil et de toxique dans l'air s'empresse de se ruer dans ma direction par les nouveaux passages que je viens de créer.

    S'il y a bien un domaine ou je suis le meilleur, c'est quand il s'agit de contrecarrer des pouvoirs variés, qu'ils soient terrifiants ou mortels, mon propre pouvoir ramène tout le monde à la case départ, obligeant à un affrontement sans artifices ou je suis parfaitement préparé.

    Black Water

    Mes ténèbres jaillissent de mon corps en un flot puissant. Noyant les tunnels qui m'entourent en se projetant dans toutes les directions, l'atmosphère des sous sol est rapidement saturé par une épaisse brume noire ou je suis le seul a me sentir à l'aise, et partout ou les ténèbres se heurtent à un autre flux, elles l'absorbent et progressent. Avalant goulument poisons, acides, débris, jusqu'a entourer la zone ou se terre mon ennemi pour y faire taire aussi la souffrance hallucinée de celui qu'on a laissé dehors.

    Black Ball

    Dans ma main gonfle un trou noir, une boule de noirceur si dense qu'on peut discerner son absence dans le noir, une boule qui enfle jusqu'à atteindre la talle d'un home et que je projette d'une pensée dans la direction de la sphère ou se trouve mes cibles, ne la dissipant qu'au moment ou elle s'apprête à les traverser. Forant entre elle est moi un tunnel circulaire on ne peut plus direct. Et je n'ai plus qu'a me fondre le temps d'un souffle dans les ténèbres qui forment désormais mon labyrinthe pour me retrouver tout contre la paroi de l'illusoire abri de mon adversaire.

    Toc Toc Toc

    Quand on ouvre un colis surprise, c'est de chance qu'on a besoin. Jailli de mes ténèbres droit dans ma main, un fer a cheval venu des pouvoirs de Damien se brise dans ma main, me transperçant de trois rayons verts. Puis d'une pichenette je brise la coquille d'œuf qui nous sépare. Laissant les ténèbres s'engouffrer à l'intérieur à la recherche de Reyson, ou de ce qu'il en reste, tout en me préparant à accueillir ce que son gardien a prévu pour sauver sa peau en échange de la mienne.

    J'espère qu'il a été payé d'avance et qu'il a pensé à son assurance vie.


    Chance en bouteille:


    Dernière édition par Red le Mar 10 Sep 2024, 10:33, édité 1 fois
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    Le membre 'Red' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


    'dé à 6 faces' : 1
      Les ténèbres envahissent la petite cellule mais l’obscurité est-elle vraiment un frein pour deux utilisateurs du Haki de l’observation ? Peut être juste pour comprendre pourquoi l’étincelle de Reyson a fait un bond en avant vers sa disparition : le sac de toile qui enveloppe son corps est fendu à un endroit : à hauteur du cou. Là, la carte du diable pénètre le sol jusqu’à la moitié et du sang perle sur son flan, où la carte a entaillé la jugulaire du métamorphe, diminuant de moitié le peu de sursis qui lui restait.

      Voilà la stratégie du gardien : pousser Red à la faute grâce à une effroyable course contre la montre. Déjà mort et il y aurait toute la place à la vengeance du rouge. Si l’état de Reyson était meilleur, il aurait joué la carte du « enfile ces menottes en granit marin et j’épargne ton homme », mais Yego ne peut plus rien pour le sauver. Il sait ôter la vie, pas la préserver. D’ailleurs il doit avouer être impressionné que son appât soit encore vivant : déjà lorsqu’on le lui avait confié il tenait davantage du cadavre que du vivant.

      Toujours assis sur une caisse en bois, Yego fait mine de couper encore une fois son paquet de carte. Il n’est pas sur le chemin de Red, le corps à l’agonie git à côté de lui. Ils sont donc à la même distance. Le contrat de Yego est clair, et avant que le rouge n’entame son premier pas dans la pièce qu’une carte assombrie par le Haki vole vers la tête de Reyson tandis que Yego charge l’empereur armé de saï.

      La carte lancée : le jugement.


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      La carte qui vise Reyson ne l'atteint jamais, d'une pichenette dans le vide, j'expédie un shigan qui la cueille en plein vole et l'envoie se planter dans un des murs, trouée par le choc et parfaitement inoffensive.

      Comme si les ténèbres avaient pour but de plonger la salle dans le noir... Non, elles sont la parce que malgré certaines lacunes au niveau des pouvoirs, mon fruit reste un logia, et le nuage qui m'accompagne, bien qu'il ne soit pas simplement une partie de moi comme pour les autres de la catégorie, est loin d'être dépourvu d'effets de manche pratique.

      Et quand le fou qui est resté ici pour m'affronter se jette sur moi, que je bloque ses deux couteaux de ninja en leur laissant me traverser les paumes malgré la certitude que me donne l'empathie d'avoir affaire a des armes dans le même granit que son collègue, il n'a pas le temps de profiter de la faiblesse soudaine qui me saisit, trop surpris par le sabre surgit des ténèbres qui vient de lui trancher la gorge. Une frappe si nette que la tête reste en place au lieu de basculer en arrière, et que le coup mortel n'est signalée que par le sifflement soudain du sang qui jaillit de la fine entaille qui lui parcourt le cou.

      Entre nous, Piou a surgi des ténèbres sans même les déranger, comme s'il avait toujours été la, attendant le bon moment pour agir en parfait petit ninja mortel.

      - Piou (Accepter une blessure pour en causer une plus grande n'est une technique qui ne doit étre employé qu'en dernier recours)
      - Dernier recours, ce n'est pas ton deuxième prénom ?

      Notre adversaire s'effondre en pissant le sang, incapable de dire un mot depuis que sa gorge ne mène plus nul part, sa chute me retirant les poignard qui m'handicapent, ne me laissant que deux plaies christique qui ne sont plus que désagréables, et enfin seul avec un Reyson qui brule ses dernières brides de vie.

      Soudain une autre présence nous rejoint. La coupure au cou de Reyson se suture soudain toute seule pendant que des cheveux en jaillissent, la recousent, et qu'a la pointe de ceux qui s'agitent hors de son corps se dessine soudain un miroir, et la seconde suivante, une femme qui se jette sur le corps en pleurant.


      -  REYSON ! IL EST EN TRAIN DE MOURIR !
      - Alice ? Je te pensais aussi morte que lui...
      -  Je me suis caché dans le monde miroir depuis qu'ils l'ont capturés ! Ils n'ont jamais trouvé le miroir qu'il s'est implanté dans la nuque, mais il était toujours gardé et je n'ai jamais pu trouver l'occasion d'intervenir ! Et maintenant c'est trop tard ! C'EST TROP TARD !


      Les cheveux d'Alice ont tranchés le sac qui emballe le pirate, révélant un corps qui ne doit plus rester en vie que grâce a l'indomptable volonté de celui qui l'habite. Pour le priver des ses pouvoirs Leonov lui a tranché les mains, et conscient des possibilités du retour à la vie combinés aux pouvoirs de Reyson, il lui a offert une épilation intégrale, au feu et l'acide. Ne nous laissant qu'une plaie immense, un corps mutilé et déformé, rendu presque inhumain par les brulures et les blessures horribles laissés par les produits qui l'ont rongés. Sans l'empathie il serait impossible de l'identifier ou de déceler une trace de vie dans ce tas de viande martyrisé qui était un des pirates les plus célèbres du monde.

      - Piou ! ( regardez ici !)
      - Les orteils ! ils ne lui ont pas coupés les pieds ! Et il lui reste un ongle ! il faut le réveiller ! Si on le réveille il pourra peut être utiliser son pouvoir ! RED !

      Réveiller les morts hein ? De toute façon ce n'est pas comme si on pouvait vraiment aggraver son état.

      D'une série de shigan, je frappe la poitrine de Reyson, appuyant sur des points d'acupuncture précis autour du corps, des frappes qui pourraient tuer un homme en l'espace de quelques respirations, mais qui vont soudain modifier la circulation du sang dans ses veines, lui causant une douleur e un surcroit d'énergie que j'espère suffisant pour le tirer de sa torpeur macabre...

      La bouche de Reyson s'ouvre en un cri qui n'est qu'un rale muet, ses yeux roulent dans leurs orbites mais sont soudain plus vivace, presque conscient. Et déjà Alice se penche sur lui pour essayer de lui faire comprendre ce qu'il doit faire.

      - Reyson ! Fais un miracle !
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      Dans un ultime soubresaut, l’amas de chair qui fut jadis Reyson D. Anstis ouvrit les yeux pour découvrir des visages familiers qu’il crût ne jamais plus revoir. La force lui manquait pour que des mots sortent de sa bouche, mais une larme qui se formait dans le coin de ses yeux exprimaient bien plus que des sons. Comment ? Comment un tel homme a-t-il pu terminer ainsi ?

      Le métamorphe ignore combien de temps s’est écoulé depuis qu’il fut fait prisonnier du Dévoreur. Au début, il avait espoir que Red ou Izya viennent rapidement à son secours tout en cherchant la moindre opportunité pour s’évader. Ensuite il alimenta sa haine un peu plus chaque jour : à chaque coup de chaînes en granit marin de Druxar, à chaque injection de la chimiste qui testait ses toxines, à chaque nouveau supplice de Léonov lorsqu’il souhaitait que son prisonnier lui fournisse des hormones particulières ou qu’il passait simplement sa mauvaise humeur sur lui. Et de la mauvaise humeur il en avait à revendre depuis qu’Izya avait pris le contrôle d’Eoloria et que le Métamorphe avait ravagé les terres de ChâteauGéant.

      Pourtant, en tant qu’ancien prisonnier d’Impel Down, Reyson connait les affres de la détention. Il sait les risques à s’y perdre, jusqu’à sa propre identité. Mais il y avait un phénomène qu’il ignorait, qu’il n’avait pas connu : alors qu’il espérait voir ses alliés voler à son secours, plus le temps passait plus il craignait qu’ils ne viennent. Et s’ils se faisaient prendre par sa faute ? Et s’ils subissaient eux aussi le même traitement que lui ? Et s’ils mourraient à cause de lui ? Reyson a déjà vécu le deuil et il sait se sacrifier pour les autres. Après tout il a passé sa vie entière pour les autres. Mais être l’objectif de ses amis, devenir une priorité et une cause possible de chute pour ses amis ? Non, c’est chose impensable.

      Alors il avait abandonné toute idée qu’on lui vienne en aide et même de s’échapper : il provoquait sciemment ses bourreaux dans l’espoir que leur courroux aille trop loin et ne le fauche définitivement. Mais les bains d’acide et de feu n’y firent rien, pas plus que les membres amputés et autres sévices. Reyson survivait toujours. Parce que même s’il pensait vouloir en finir, on ne peut supprimer totalement cet instinct primaire qu’est la survie.

      Celui-là même qui le poussa à s’injecter rapidement une flopée d’hormones par ses orteils. Des hormones qui provoquèrent immédiatement des spasmes incessants à son pauvre corps : toutes les ressources de son organisme furent mobilisées pour lutter contre la mort. Harassé à l’extrême, Reyson n’avait même pas la force pour hurler la douleur sans nom qui le fouettait jusqu’aux tréfonds de son âme, seule l’expression de son visage et le rythme irrégulier de son cœur trahissaient son état. Et tandis que son esprit tombait en pâmoison salutaire, il leva un moignon tremblant derrière Red, Alice et Piou. Mais il ne parvint même pas à le lever totalement vers la nouvelle venue que son membre tomba lourdement sur le sol.

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      Aquila vient me voir. Je suis rassurée qu'il aille bien, mais lui, mon état l'inquiète. Je comprends, je dois avoir vu des jours meilleurs.

      "Je vais bien." réponds-je laconiquement.

      Mon affrontement avec le Commodore Raines a été plus pénible que prévu mais finalement, je m'en sors plutôt bien. Et alors que j'allais rejoindre Druxar et ses Mangemondes, un projectile venant de l'autre partie de l'île s'écrase avec la grâce et la finesse d'une météorite. Je reconnais Red immédiatement : son style est tellement unique!

      "C'est Red." informé-je Aquila. "J'y vais."

      Je ne connais pas les tenants et les aboutissants de l'histoire, mais je sais une chose, si l'Empereur déverse sa colère ici, mes nouveaux alliés vont en pâtir. Et c'est tout bonnement hors de question! J'ai promis aux gargantuas que je les protègerais du courroux du Rossignol, et je compte bien tenir parole! Prenant mon courage d'une main et mon sens du devoir de l'autre, je m'élance à la suite de mon ex-amant non sans avoir auparavant dissuadé le chef des géants d'y aller.

      La piste est fraîche et franchement très facile à suivre. Il n'a pas fait dans la dentelle, signe sans doute d'un certain empressement. Dont j'ignore encore la cause, bien évidement. Et je n'ai pas le loisir de me perdre en conjectures. Je déploie mon haki de l'observation afin de déterminer les forces en présence. Je perçois, Red, bien évidemment, une autre personne que je ne connais pas et enfin, je distingue à peine la vie de Reyson qui vacille comme une bougie dans le vent. Et grâce à ça, j'assiste de loin aux derniers évènements tout en poursuivant mon chemin. Ce qui me permet d'arriver pile au moment du réveil de Reyson.

      Le spectacle est hideux, lui qui était jadis plutôt bel homme, le voilà réduit à l'état de cerviche, méconnaissable si je n'avais pas eu le haki de l'observation. A tel point que mon visage se ferme et mon regard se fait dur. Léonov est vraiment un enfoiré. Si j'avais su un seul instant le sort qu'il réservait aux malheureux métamorphe, j'aurais agi plus tôt, mais le temps n'est plus au regrets. Red, Alice, Piou et Reyson sont là, et moi, je suis dans le camp d'en face maintenant. Comment je vais me sortir de là, moi? Si je les laisse partir, mon alliance avec les Mangemondes sera compromise, ces derniers ayant trop de griefs envers l'homme qui a déchaîné le Fléau sur leur peuple. De plus rien ne me garantit que l'Empereur ne cherchera pas à se venger des géants même si son ami survit. Je crois même, au vu de l'état de son compagnon d'armes, que c'est l'issue la plus probable. Et je doute fort de pouvoir l'arrêter, même en joignant mes forces à celles de Druxar. Pour faire court je suis dans une sacrée panade! Et je n'ai pas ma stratège en chef pour pondre un plan de génie en un claquement de doigts. Je n'ai qu'une solution : marchander. Qu'est-ce qu'ils ont besoin? Et qu'ai-je à leur offrir? C'est en cherchant dans ces deux directions que la solution me frappe comme une évidence.

      "Bonjour." commencé-je. "La situation est critique, alors je vais être brève. Reyson est mourant, et sans une assistance médicale appropriée, il va y rester. Alice pourrait utiliser son pouvoir pour le sortir de là, mais ce n'est pas possible car vos navires ne sont pas dans l'aire d'effet de son fruit."

      C'est un coup de bluff de ma part, basé sur ce que j'ai vu de la jeune femme lors de l'assaut du Cuisino. Si sa capacité à rentrer et sortir des miroirs était sans limites, elle aurait pu tous nous transporter dans le navire. Son fruit du démon agit certainement dans une aire bien précise autour de l'utilisateur. De plus, ils sont toujours là, ce qui signifie que, quelque soit la zone d'action d'Alice, elle n'y a trouvé aucune échappatoire.

      "Mais ma Lépreuse doit y être. Et j'ai à bord un médecin et du matériel pour sauver notre ami. Je suis disposée à vous prêter main forte tant que ça restera dans le monde des miroirs."

      Autre supposition de ma part basée sur le fait que la "présence" d'Alice à surgi tout d'un coup. Tout comme Piou d'ailleurs. Mais pour avoir déjà essayé, le monde des ténèbre de Red est tout sauf propice à des soins médicaux. De plus, la dimension des miroirs d'Alice semble hors de portée du Haki de l'observation. Idéal quand on souhaite faire sauver l'ennemi numéro un des Mangemondes sous leur nez. Mais je me dois de poser une condition.

      "Mais mon aide a un prix." Je laisse un petit temps pour ménager mon effet. "Red, tu devras m'affronter … et perdre."

      Ainsi je gagne sur tous les tableaux. Reyson est sauvé, mon alliance avec les Mangemondes aussi. Mon plan est génial! Pourvu qu'ils acceptent!
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      Il y a des arrivées qui tombent à point nommé, et d'autres qui sont comme le ver qu'on découvre dans sa salade, ennuyantes et annonciatrices d'un paquet de problèmes. Parce que Jeska est parti pirater sous la bannière de Frost, et que s'il y a bien un type que ni moi ni Izya n'avons invité dans le coin, c'est bien cet empereur qui est de loin le plus haut sur notre éventuel liste des meilleurs à faire partir en premier.

      Enfin, pour Izya, juste derrière Léonov évidemment.

      Mais quel que soit le classement, la présence de Jeska pose question. Car quel que soit les intérêts de Frost a se pointer ici, une chose est sure, ils seront différents des nôtres. Bien sur, il pourrait être simplement la pour assister en jubilant à une humiliante défaite, mais j'en doute. Il semble bien plus probable qu'en bon empereur rapace, il soit venu surveiller le combat au cas ou une dépouille s'avérerait soudain accessible et bonne à piller.

      Après tout, moi c'est ce que j'aurais fait, et c'est généralement une bonne façon de s'interroger sur ce que fout Ernest.

      - Ce n'est pas d'un toubib que Reyson a besoin. C'est d'un prêtre.

      Et ça tombe bien, j'aurais certes mieux fait de l'amener dans mes bagages ou enchainé au fond de la cale, mais je sais ou en trouver un. Quand a savoir si Reyson survivra jusque la, il me semble que ça dépendra surtout de lui. Et je sais de quoi je parle, je suis médecin. Avec les hormones qui  coulent maintenant dans ses veines, et la couture de l'hémorragie qui allait le tuer, le reste des plaies promet plutôt une mort longue au bout de terribles journée de souffrance. La peau brulée ne se renouvellera pas assez vite pour éviter l'infection, la fièvre et les douleurs terribles le rendront fou pendant que ses fonctions le lâcheront une à une jusqu'à ce qu'il crève. Chez n'importe qui d'autres la miséricorde serait une balle dans le crane pour faire cesser tout ça...

      Chez n'importe qui d'autre ne disposant pas des pouvoirs de Reyson et de son invincible obstination. Je l'ai lu dans les brides de conscience qui émanent du fond de son crane, derrière la douleur, derrière les drogues, au fond de lui quelque chose sait que quelque part il a une chance, une petite chance. Il a vu mon bras, il a vu Olek au retour de Marinford. Il lui suffit de s'accrocher, encore et encore, une seconde après l'autre...

      - Quand à le maintenir en vie jusque la. Nous avons de quoi nous en occuper.

      Courant dans la direction indiquée par la vive card de Reyson depuis qu'elle à quitté la zone de tournoi, La renarde Umi Keiko nous rejoint à son tour. Changeant de forme pour s'accroupir aux cotés d'Alice et du semi cadavre.


      - Je m'occupe de lui !

      Evaluant l'état du corps tout en écoutant le rapport d'Alice, la toubib d'Izya entreprend de transformer le corps mutilé de Reyson en statuette vaudou. Plantant dans le corps de fines aiguilles tout en lui injectant tout un panel de produits inconnus...

      - Red ! Ça ne suffira pas à le sauver !
      - Je sais. Maintien le en vie. Alice va t'aider à le ramener aux navires. Ensuite nous verrons.  


      Parce que si Reyson est une composante importante de notre venue ici, qu'il meurt ou pas n'est pas l'unique chose importante en cours. Et si le sortir de l'équation est toujours un gain à considérer, il est presque négligeable par rapport au combat qui se joue la bas sur l'air de duel.

      - Comme tu peux le constater Jeska. Ton aide coute beaucoup plus cher que ce qu'elle vaut pour nous.

      Mais je ne comprends pas vraiment l'intérêt pour Frost de cette offre. Est ce que l'accroc fait à ma réputation après une défaite contre sa femme le fait jubiler à ce point ? Possible après tout. A moins que ce ne soit son offre à elle, pour améliorer son contrat de mariage auprès de lui ? Voila qui semble déja un peu plus probable.

      Mais pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? C'est absurde. Il y a des ennemis partout, nous sommes en train de nous battre, alors s'il y a bien une chose dont je n'ai pas le loisir, c'est bien de perdre du temps à simuler un combat..

      - Qu'est ce que tu fais sur cette ile Jeska ?

      Tu n'étais pas dans les gradins, et je doute que tu sois venu pour apporter une aide médicale au cas ou. Alors quoi ?
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      Les pensées et les émotions fusent dans ma tête : si j’avais su pour l’état de Reyson je serais intervenue bien plus tôt ! Mais est ce que j’aurais pu l’aider à ce moment là ? Le miroir implanté dans sa nuque est un point d’entrée pour moi, mais il ne me permettait pas de voir l’environnement comme il se trouvait sous sa peau. Non ! J’aurais dû agir ! Il va peut être mourir ! Lui, tout ce qui me reste, la dernière attache que j’ai depuis la destruction de notre île à tous les deux. Il ne peut pas disparaître ! Il n’a pas le droit !

      Agenouillée près de mon ultime repère, mon pied touche encore le miroir d’où je suis venu et Val le traverse pour aider Umi Keiko à transporter Reyson dans le monde miroir. Ce n’est qu’une fois que son corps n’est plus sous mes yeux que je recommence à réfléchir à la situation actuelle.

      Jeska a raison : l’île est trop grande et les navires de Red sont dans une crique à l’opposé de nous. Mon pouvoir ne me permet pas d’y accéder. Heureusement Reyson peut demeurer à l’abri dans le monde miroir : ce dernier étant centré sur moi, c’est à moi de m’approcher de la destination dans la réalité, pas les autres. Mais puis-je y aller seule ? J’ai toujours vécu dans le refuge de ma dimension et cette île est remplie de Mangemondes mangeurs d’hommes, en plus de leur force incroyable. Druxar, leur chef qui a même vaincu Reyson est là, quelque part dans cette cité, et il maîtrise le Haki de l’observation. Il n’y a pas de miroirs dans la nature, où que je réapparaisse je serais à sa portée. Dois-je faire venir Piou, l’oiseau géant, pour nous échapper par la voie des airs ? Non, nous ferions une cible facile. Peut être Plouf, le monstre marin ? Mais le port, bien qu’accessible par mes miroirs, est rempli de bateaux appartenant à Léonov. Oh mais peut être qu’avec l’aide de Jeska ?

      Sauf que Red ne semble pas enclin à accéder à sa demande. Pour autant ils n’en sont pas venus aux mains, ils savent tout deux qu’un affrontement n’est bénéfique pour personne. Les négociations sont donc entamées ? Mais on doit se dépêcher ! On ignore combien de temps Reyson peut tenir dans son état ! Pourquoi les femmes de Red sont toujours un obstacle à Reyson ? Izya d’abord, avant tout et surtout, mais maintenant Jeska ? Ou ce sont les femmes de manière générale ? Ou bien Red lui-même ?

      Pas le temps de tergiverser, dans l’imlédiat la survie de Reyson dépend essentiellement du Rouge. Je reste à l’écart, faisant attention à ce que Red demeure entre Jeska et moi. Après tout Reyson semble être l’argument de Jeska, et je suis sa voie d’accès à cet argument. Mais nous ferions mieux de ne pas trainer. Et si Druxar nous rejoignait lui aussi ?

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      Et moi qui pensais avoir les cartes en main. Et bien non, un atout supplémentaire vient s'insérer dans le jeu de Red! Qui l'aurait cru? Pas moi en tous cas. Ca me contrarie, mais ce n'est qu'un point de détail. Le plus important c''est que Red décline mon offre, et ça, ça me contrarie bien plus! Apparemment, je suis trop chère pour lui? Ha! Et c'est moi dont l'avarice est proverbiale? Laissez-moi rire! Mon haki royal s'abat soudainement sur la pièce alors que la fille aux cheveux roses était en train de profiter du passage vers le monde miroir pour sortir le métamorphe de là. Et si ça doit chatouiller Red, légèrement ébranler Piou, secouer Alice, et neutraliser Ume Keiko. Mais celui qui en ressent le plus les effet, c'est Reyson. En temps normal, je ne pense pas que ma volonté puisse l'affecter, mais là, dans son état, c'est comme si je soufflais sur la flamme vacillante de sa vie. L'impact est tel que ça bouscule même sa volonté de vivre (il lui reste 2 tours de survie sans aide adéquate : validé avec Reyson). A présent, il ne faut plus uniquement soigner son corps mais aussi restaurer sa force de vie.

      L'instant d'après, Red me prive de mes pouvoirs, le pingouin ninja à la main sur la garde de son sabre et Alice vacille hors de portée du fragment de miroir, fermant ainsi le passage vers le monde parrallèle. Mais personne ne bouge car, d'un geste de la main, l'Empereur vient de stopper tout ce beau monde. Il l'a senti, l'idée d'utiliser à nouveau mon haki royal vient de me traverser l'esprit. Et l'homme en rouge sait très bien que malgré toute sa force, il n'aura pas le temps de me tuer avant que ça ne se produise. Et je vois dans son regard qu'il s'interroge sur les raisons qui me poussent à agir d'une façon aussi désespérée.

      "Je suis venue ici pour m'allier avec les Mangemondes." me justifié-je. "J'ai fais le pari que Léonov allait perdre, car ça arrange mes affaires." continué-je. "Et j'ai promis à Druxar que je protègerais son peuple si jamais tu les attaquais. Et voilà que, toi, tu débarques dans leur château comme un chien dans un jeu de quilles!" m'emporté-je. "Maintenant, je ne peux tout simplement pas te laisser partir comme une fleur, Red! Je dois honorer ma part du marché avec les Mangemondes! j'ai trop besoin d'eux pour mes projets futurs! Je t'ai proposé un arrangement gagnat/gagnant et tu l'as refusé! Tu m'as poussé à nous mettre dans cette situation où il n'y aura que des perdants! "

      En effet, une seconde salve de ma volonté fera sans nul doute basculer Alice vers l'inconscience. Je présume donc qu'elle sera alors incapable d'ouvrir un passage à temps pour qu'on puisse atteindre le métamorphe, et ce sera donc comme une condamnation à mort. Et bien que je sois dans l'erreur, Red aussi doit ignorer qu'Alice n'a pas besoin d'être consciente pour ouvrir un passage et il sait très bien qu'il ne pourra pas bloquer mon attaque mentale, et encore mois m'empêcher de l'utiliser. Franchement, j'aurais préféré ne pas en arriver à de pareilles extrémités, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour le faire asseoir à la table des négociations.
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      Je sens la frustration qui monte, la colère, l'envie de cogner quelqu'un jusqu'a ce qu'on arrête enfin de me chier constamment dans les bottes pour me laisser faire ce que je veux tranquillement. Une envie que je refrène encore un peu mais qui ne tient guère qu'au souffle de vie qui anime encore Reyson. Vraiment Jeska ? Est ce que tu crois vraiment que tu peux tenter ce genre de négociation ?

      - Difficile de poser ce genre d'équivalence sur la table. Perdant perdant ? Quelle blague... Si Reyson meurs, je n'ai qu'une tombe de plus à creuser et à laisser derrière moi avant de continuer tranquillement ce que je suis en train de faire. Alors que si tu le tues ou qu'il meurt par ta faute, c'est toi et tous ceux qui te suivent qui l'accompagneront six pieds sous terre. Y'a pas de perdant perdant Jeska, y'a juste a savoir si avant de mourir, ta dernière action de bravoure sera de réussir à achever ou non un ancien camarade inconscient pour sauver des types qui rêvent de te bouffer.  

      Belle réussite que ce serait pour l'ex marine. Pas vraiment une mort dont on fait des héros, plutôt une mort qui pousse au pèlerinage de gens venus cracher sur ta tombe....

      Et la. Posée comme ça, la question c'est plutôt, est ce que tu es prête à mettre ta vie et celle des tes nakamas dans la balance pour aider des charognes géantes qui mangent des gens ? Pas des alliés de valeurs, pas des anciens amis, pas même de vagues connaissances croisées dans le même camp sur un champ de bataille, non, juste une bande de monstre anthropophages alliés a celui qui se pensait bien parti pour devenir la prochaine pire charogne parmi les empereurs. Qu'est ce que tu fous putain ? C'est quoi ces idées et ces plans à la con ? Et c'est pour eux que tu serais prête à mourir ? Tss, j'en crois pas un mot. Personne ne serait assez bête pour être prêts à se suicider pour sauver les Mangemonde. Surtout quand il est en plus évident que ça ne suffira pas...

      - Leonov vient de mourir. Tu l'as senti aussi. C'est la fin de l'ascension du Dévoreur. Et tout ceux qui l'ont suivi vont pas tarder à chuter salement. Alors je vais prendre cette ile et m'assurer que les Mangemonde soient un exemple marquant de ce qui arrive quand on se dresse contre moi. Et que Reyson soit mort ou vivant ne changera que ma bonne humeur pendant que je leur ferai la peau. Alors si tu as décidé de mourir pour sauver ces tarés, c'est ton problème, pas le mien...

      Il faut dire que ces géants ont tous les avantages, ils sont crains par tous, ce qui rendra celui qui leur fera la peau d'autant plus impressionnant, ils sont unanimement détestés, ce qui permet d'éviter la sempiternelle vendetta interminable que provoquent trop souvent les jeux d'alliances du nouveau monde, et en plus ils sont sévèrement affaiblis par leur alliance avec le dévoreur et le passage du fléau Reyson, ce qui en fait une proie bien moins couteuse qu'ils n'en ont l'air.

      En tout cas voila ce qui se passe quand on fait des promesses dangereuses. A un moment, on est obligés d'y faire face.

      - Tu leur a promis de les défendre. Essaye donc. Et quand vous aurez échoués a nous arrêter tu seras la seule planche de salut qu'il leur restera. Leur seule façon de quitter leur château puant pour rester en vie. Au lieu de se poser en égaux, c'est eux qui supplieront pour accepter tes conditions en échange de leur sauvetage. Et une fois que tu en auras emmené autant que tu peux, je te laisserai partir sans te poursuivre.  

      Je ne peux pas t'accorder plus que ça.
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      Recroquevillée au-dessus du miroir par lequel Reyson est passé, en faisant bien attention de ne pas le toucher cette fois, je regarde fixement la scène qui se déroule dans cet autre monde coupé du notre. Il est là, allongé au sol et je vois mes camarades inconscients tout autour de lui. Val, Marc, Marin, et même les bêtes comme Piou et Plouf se tiennent à côté, venus comme s’ils sentaient que quelque chose de tragique se tramait.

      C’est de ma faute ! C’est à cause de moi si l’aura de Jeska a pu les atteindre ! Parce que je touchais encore le miroir qui l’a fait passer ! Maintenant plus personne n’est en état pour aider Reyson de l’autre côté et je suis bloqué ici, de ce côté de ce foutu miroir que je ne peux toucher sans donner l’occasion à Jeska d’achever mon Reyson.

      « Reyson… »
      balbutiais je d’une voix tremblante entre mes dents serrés. Son buste s’élève et s’abaisse dans un rythme irrégulier. De plus en plus espacés, de moins en moins amples.

      « Reyson… » disais-je un peu plus fort, telle une supplique tandis qu’une larme roule sur ma joue et vient s’écraser sur son reflet. Ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve dans cette situation. Il est doté d’une volonté naturellement forte qui le pousse à avancer coûte que coûte depuis la destruction de notre île par un Buster Call. Il a même survécu à l’enfer glacial d’Impel Down, à des guerres contre des Empereurs, des amiraux et jusqu’à Marine Ford ! Il s’en est toujours sorti !

      « Reyson… » murmurais-je comme une prière. C’est tout ce que j’ai : ma voix pour l’atteindre. Mais s’il s’en est toujours sorti, il a aussi douté à chaque fois. Il avait oublié qui il était dans cette fichu prison d’Impel. Il avait tout abandonné lorsqu’il pensait Red mort, jusqu’à se rendre aux autorités. Il avait confronté Red quand Izya l’a largué pour lui en sachant pertinemment qu’il ne pouvait gagner. Il a survécu à chaque fois mais il est également prompt à l’abandon, à l’auto-sabotage, et le souffle de Jeska sur les cendres de sa vie n’est qu’une excuse pour lui rappeler qu’il n’a jamais voulu de cette vie là. Une excuse pour pouvoir s’arrêter et trouver enfin le repos qu’il recherche, ce même repos qui lui arrive de jalouser à ses amis d’antant morts dans ce Buster Call… Je le sais parce que j’ai vécu la même chose. Je ressens cette même tristesse mêlée d’envie pour nos familles perdues sur notre île natale Omyage. Et je le sais parce que depuis lors je n’ai cessé de l’observer depuis mes miroirs. Lui s’est accroché à sa vengeance, moi à lui. Un même vide à combler mais deux routes différentes, bien que parallèles. Et là, tout de suite, une nouvelle voie s’offre à lui. Une voie qui effacerait définitivement ce vide qu’il traîne depuis tout ce temps. Une voie qui effacerait sa vie, qui lui offrirait la paix.

      Il est mon repère, mon phare dans la nuit, mais je ne suis malheureusement pas le sien. Il est toute ma vie mais je ne suis qu’un figurant dans la sienne. Je n’y ai pas ma place, je ne suis qu’un outil, pas assez importante pour le ramener vers ce monde qu’il déteste en secret. Je déteste Izya. Elle avait cette place, elle était son repère à lui et elle l’a condamné en abdiquant pas face à la menace du Dévoreur. Et elle n’est même pas là pour le sauver ! Seul son combat, son honneur et sa foutue île l’intéresse ! Comment Reyson a-t-il pu l’aimer ? Il ne lui reste plus personne ici, plus personne qui compte assez à ses yeux, plus…

      « Red ! » m’écriais-je d’une voix brisée.
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      Je soupire, il est décidément toujours aussi mauvais menteur. Ou alors je ne le connais que trop bien et je vois clair dans son petit jeu.

      "Vraiment, Red? Tu veux me faire croire à moi qu'après tout ce que tu as fait pour sauver Reyson, tu serais juste prêt à le laisser crever ici comme un chien alors qu'il est à portée de main?"

      Je sais qu'il est têtu comme une mule, et il sait aussi que je suis au moins aussi obstinée que lui.

      "Ce ne sera pas une tombe de plus mon Rossignol, ce sera un aveu d'impuissance retentissant. Tu aura déplacé ton Armada, perdu un épreuve au Davy Back Fight, et tu sera même venu jusqu'ici dans un seul but et tu rentrera bredouille. Tu aura beau tuer les Mangemondes, leur sang ne sera pas suffisant pour laver l'affront : malgré toute ta force, malgré tous ceux qui te suivent, tu auras montré que tu es incapable de sauver une seule personne."

      Mais Red a raison sur un point, Glutonny est mort, et bientôt les rats se battront pour se disputer les miettes de son Empire. Et ça m'ouvre tout un éventail de possibilités.

      "Mais si tu as tant envie que ça de ressembler à celui que tu as renversé, si tu tiens tant que ça à être le nouveau Malvoulant, tu peux d'ores et déjà commencer à creuser des trous pour Adell, pour Clotho, pour Izya … parce que si tu prends ce chemin-là, tu vas tous les perdre. En commençant par Reyson … "

      Contrairement à Red, je n'ai pas grand chose à perdre, si mon alliance avec les Mangemondes échoue maintenant, ce sera juste un projet mort-né dont personne n'aura été au courant. Si je péris ici, je n'aurais pas à épouser Frost. Bref, le Rouge n'a pas de moyens de pression. Alors que moi si. Et en plus le temps joue en ma faveur.

      "Tu entends l'amie de Reyson, Red? C'est toi qu'elle supplie, pas moi, car elle a très bien compris qui a le pouvoir ici, et qui devra assumer les responsabilités si jamais celui qu'elle aime meurt."
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      Je vois Umi Keiko se relever de l’autre côté du miroir et se pencher sur Reyson. Rapidement, elle lui prend le pouls et appuie sur divers points d’acupuncture, mais elle a beau être un médecin de génie, elle se rend vite compte que le problème actuel n’est pas le traitement. D’ailleurs, aucun traitement médicamenteux ne saurait le soigner à l’heure actuelle. Son corps enchaîne les cycles de destruction et de régénération à une vitesse folle, au point qu’il hurlerait à la mort s’il était conscient. Mais il est un obstacle infranchissable pour tout médecin : on ne peut sauver quelqu’un qui ne le veut pas. Or, l’envie de vivre de Reyson s’est éteinte.

      « Sérieusement Reyson, si tu nous lâches Izya va vouloir me tuer pour incompétence. Fais pas le con ! Y’a pas que ta vie qui est en jeu ! »

      Keiko a compris que les mots sont peut être la seule solution pour sauver le métamorphe. D’ailleurs au nom d’Izya il a semblé respirer différemment. Ou est-ce mon imagination ? Peut-être, après tout sa respiration est de plus en plus irrégulière. Mais qu’est ce que j’y peux ? Je m’accroche à tout espoir, aussi infime soit-il. Et même si Keiko a raison, qu’Izya fait partie des rares personnes à avoir de l’importance dans la vie de Reyson, elle est aussi son plus grand poison. Qu’une autre personne lui parle d’Izya ne fait que lui rappeler qu’elle n’est pas là alors qu’il se meurt, comme un accord implicite à son départ. Pourquoi en serait il autrement ? Elle l’a déjà quitté. Maintenant c’est à lui de la quitter.

      Je refuse cette fin ! Seul dans un autre monde, son ex femme davantage préoccupée par ses possessions que par lui, son seul ami, ou ce qui s’en approche le plus, qui parle de sa mort et négocie alors qu’il est à côté, et moi qui ne peux le rejoindre sans risquer que Jeska n’abrège ses dernières secondes. Non, c’est ça la conclusion du légendaire métamorphe ? Je ne peux l’accepter !

      D’un bond je me redresse et fonce droit sur Jeska. Ils ont assez parlé et Red est attendu ailleurs ! Mes cheveux se déploient devant moi et créent des miroirs en un véritable mur pqie j’érige et dirige vers la dame poison. Bien que je tiens ces miroirs, ils n’ouvrent pas un passage mais renvoient toute attaque. Et même si Jeska ne m’attaque pas, ce mur me permettra de la repousser ! Je ne pense pas pouvoir la vaincre, mais ce n'est pas mon objectif. Il faut mettre un terme à ces négociations et que Red se bouge ! Si Reyson meurt je ne lui pardonnerai pas !


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      Je vois Alice passer à l'attaque au moment ou elle y pense. Alors juste avant elle, j'agis. Désolé Jeska, on dirait que pour toi la journée des mauvais choix continue.

      Mon Haki royal se déploie, balayant la zone comme une monstrueuse déflagration, pulvérisant ce qu'il reste des murs et des tunnels souterrains autour nous, provoquant un effondrement massif de tout ce qui se trouve au dessus qui chute et disparait dans les ténébres qui nous environnent, c'est d'abord le plafond, puis les étages au dessus, puis en surface tout un pan de la ville qui s'effondre comme dans un gigantesque entonnoir, englouti dans l'insondable abime des ténébres...

      Mais bien avant cela, ma volonté brute se heurte a celle de Jeska. Et pendant qu'elles s'affrontent, j'attaque. Exploitant cet instant suspendu qui suit le moment ou le pouvoir du Royal heurte un crane comme une brique tombant d'une ile celeste, ou la pire des gueules de bois au réveil.

      Noyée dans les ténébres, Jeska n'est plus la terrible plaie empoisonnée qui fait la terreur de tous ses adversaires, ce n'est plus qu'une humaine, tout ce qu'il y a de redoutable certes, mais maintenant dépourvue des pouvoirs qui rendent parfaitement suicidaire de l'affronter. Ne nous reste que la force brute, au contact, le domaine ou je suis le meilleur une fois que le fruit des ténébres y a attiré mes adversaires...

      Mes ténébres avalent Alice qui se rue en avant, avalent le miroir qui l'accompagne, les soustrayant tous les deux au Royal de Jeska pour les mettre en sureté dans mon pouvoir, ou ils pourront se rejoindre puis s'échapper.

      Et pendant que je me jette à l'assaut de Jeska, dans les ténébres ma voix porte jusqu'au miroir ou Reyson peut m'entendre.

      - Souviens toi Reyson ! Nous deux à Marijoa, contre le monde entier ! Nous deux crachant dans l’œil des Cinq étoiles ! Tu n'as pas le droit de me lâcher avant !

      Propulsée à ma rencontre par mes pouvoirs, lisant l'avenir aussi clairement que moi Jeska, ne peut pourtant choisir qu'entre une série d'actions qui mènent toutes à la même inéluctable conclusion. Son bouclier de Haki se heurte au mien pendant qu'elle bloque mes attaques, chacun de mes coups produisant une explosion qui pulvérise ce qui nous entoure comme une tonne d'explosifs, ne laissant que son haki la sauver in extremis, mais portant a chaque fois un peu plus prés de son corps, un peu plus loin dans sa garde, jusqu'a ce qu'un de mes poing finissent par la frôler, mon haki étendu au maximum la frappant de plein fouet, délivrant dans son corps une onde de choc qui s'y propage en détruisant tout sur sa route. Sous l'impact, la sa défense vacille une respiration de trop, et ma paume la cueille de plein fouet, l'arrachant des Ténébres souterraines pour l'envoyer voler jusqu'a la surface en train de s'effondrer.

      Brisée, vaincue, mais vivante. Pour l'instant en tout cas.
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