Les mots noircissaient la feuille du calepin que l'agent Wolt appuyait sur sa cuisse droite, tandis que de sa main opposée il tenait une paire de jumelles. Son crayon filait, de nombreuses pages avaient déjà subies le même sort, remplies jusqu'à devoir être tournées. En même temps, cela faisait déjà une bonne semaine que l'envoyé du Cipher Pol Deux était en observation. Après avoir recueilli les informations, sous la torture, auprès d'Adria, une ancienne apprentie de Jonathan Nivel, il avait appris où se trouvait la planque du terroriste borgne. Il aurait sûrement pu débouler dans ce trou révolutionnaire, puis occire tous ceux présents à coup de Shigan. A vrai dire, c'était une solution court termes, un moyen efficace de porter un coup à l'organisation, mais cela n'allait pas la faire disparaître. Nombreux furent ceux qui tentèrent de mettre la main sur Nivel, plusieurs y parvinrent, mais il trouva toujours un moyen de revenir et de menacer le Gouvernement Mondial de ses méthodes pour le moins explosives. Alors cette fois-ci, l'espion jugea qu'il fallait agir autrement. Pas de méthode de bourrin. Il avait préconisé une approche plus fine, une observation d'abord, puis une infiltration afin de frapper au moment opportun. Son objectif était basique: ne laissait aucun membre vivant. Une éradication pure et simple.
Ainsi, le trentenaire avait pris ses quartiers dans une chambre d'un hôtel de passe miteux, situé stratégiquement au cœur de la ruelle abritant le quartier général de l'anarchiste. En effet, le "Mord moi pas l'nœud", était un bâtiment de quatre étages, rabougrit, complètement défraichit à la façade aussi peu accueillante que celles qui y travaillaient. Situé au dernier étage, Wolt avait une vue plongeante sur la rue des Baumettes, se trouvant juste en face d'un prêteur sur gage, dont le sous-sol était la porte d'entrée principale du repaire des Niveleurs. A droite se trouvait une pharmacie délivrant plus de drogues illégales que de médicaments et à gauche un ébéniste produisant quelques meubles assez sommaires. Les trois échoppes étaient munies de sous-sol, qui avaient été reliés entre eux, formant un réseaux de galeries permettant aux terroristes de masquer leurs activités. Qui plus est, Last End était la ville parfaite pour accueillir de tels déchets. Malgré la loi martiale qui fut autrefois en vigueur, la vermine fut assez résiliente pour s'en accoutumer et, une fois les mesures drastiques envolées, ressurgit comme si de rien n'était.
Déjà trente-cinq, il est clairement en montée en puissance, se dit Wolt alors qu'il avait compté ceux qu'il suspectait d'être les partisans de Jonathan. Heureusement qu'on a empêché les évadés de l'Île aux Esclaves de rejoindre ses rangs, la situation aurait été autrement plus complexe, se félicita-t-il, repensant alors à la tombe qu'il avait creusé pour feu l'agent Ours qui perdit la vie lors de cette mission.
Mine de rien, peut-être que l'implication de l'espion du Pol chargé des richesses collectées pour le Gouvernement Mondial, n'était pas étrangère à la perte de ce collègue. Car bien qu'il ne se l'avouait pas, en quelques jours seulement il avait noué des liens avec cet homme qui fut tué par la Révolution. Son acharnement à traquer ce groupuscule était donc peut-être dû à cette perte, traduisant un attachement que cet homme dont l'âme était meurtrie n'identifiait pas. Son cœur, peut-être, battait-il encore un peu, masqué par cette apparente froideur.
Ainsi, le trentenaire avait pris ses quartiers dans une chambre d'un hôtel de passe miteux, situé stratégiquement au cœur de la ruelle abritant le quartier général de l'anarchiste. En effet, le "Mord moi pas l'nœud", était un bâtiment de quatre étages, rabougrit, complètement défraichit à la façade aussi peu accueillante que celles qui y travaillaient. Situé au dernier étage, Wolt avait une vue plongeante sur la rue des Baumettes, se trouvant juste en face d'un prêteur sur gage, dont le sous-sol était la porte d'entrée principale du repaire des Niveleurs. A droite se trouvait une pharmacie délivrant plus de drogues illégales que de médicaments et à gauche un ébéniste produisant quelques meubles assez sommaires. Les trois échoppes étaient munies de sous-sol, qui avaient été reliés entre eux, formant un réseaux de galeries permettant aux terroristes de masquer leurs activités. Qui plus est, Last End était la ville parfaite pour accueillir de tels déchets. Malgré la loi martiale qui fut autrefois en vigueur, la vermine fut assez résiliente pour s'en accoutumer et, une fois les mesures drastiques envolées, ressurgit comme si de rien n'était.
Déjà trente-cinq, il est clairement en montée en puissance, se dit Wolt alors qu'il avait compté ceux qu'il suspectait d'être les partisans de Jonathan. Heureusement qu'on a empêché les évadés de l'Île aux Esclaves de rejoindre ses rangs, la situation aurait été autrement plus complexe, se félicita-t-il, repensant alors à la tombe qu'il avait creusé pour feu l'agent Ours qui perdit la vie lors de cette mission.
Mine de rien, peut-être que l'implication de l'espion du Pol chargé des richesses collectées pour le Gouvernement Mondial, n'était pas étrangère à la perte de ce collègue. Car bien qu'il ne se l'avouait pas, en quelques jours seulement il avait noué des liens avec cet homme qui fut tué par la Révolution. Son acharnement à traquer ce groupuscule était donc peut-être dû à cette perte, traduisant un attachement que cet homme dont l'âme était meurtrie n'identifiait pas. Son cœur, peut-être, battait-il encore un peu, masqué par cette apparente froideur.
Dernière édition par Wolt Hender le Lun 23 Sep 2024, 22:41, édité 1 fois