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Eradication des Niveleurs partie II

Les mots noircissaient la feuille du calepin que l'agent Wolt appuyait sur sa cuisse droite, tandis que de sa main opposée il tenait une paire de jumelles. Son crayon filait, de nombreuses pages avaient déjà subies le même sort, remplies jusqu'à devoir être tournées. En même temps, cela faisait déjà une bonne semaine que l'envoyé du Cipher Pol Deux était en observation. Après avoir recueilli les informations, sous la torture, auprès d'Adria, une ancienne apprentie de Jonathan Nivel, il avait appris où se trouvait la planque du terroriste borgne. Il aurait sûrement pu débouler dans ce trou révolutionnaire, puis occire tous ceux présents à coup de Shigan. A vrai dire, c'était une solution court termes, un moyen efficace de porter un coup à l'organisation, mais cela n'allait pas la faire disparaître. Nombreux furent ceux qui tentèrent de mettre la main sur Nivel, plusieurs y parvinrent, mais il trouva toujours un moyen de revenir et de menacer le Gouvernement Mondial de ses méthodes pour le moins explosives. Alors cette fois-ci, l'espion jugea qu'il fallait agir autrement. Pas de méthode de bourrin. Il avait préconisé une approche plus fine, une observation d'abord, puis une infiltration afin de frapper au moment opportun. Son objectif était basique: ne laissait aucun membre vivant. Une éradication pure et simple.

Ainsi, le trentenaire avait pris ses quartiers dans une chambre d'un hôtel de passe miteux, situé stratégiquement au cœur de la ruelle abritant le quartier général de l'anarchiste. En effet, le "Mord moi pas l'nœud", était un bâtiment de quatre étages, rabougrit, complètement défraichit à la façade aussi peu accueillante que celles qui y travaillaient. Situé au dernier étage, Wolt avait une vue plongeante sur la rue des Baumettes, se trouvant juste en face d'un prêteur sur gage, dont le sous-sol était la porte d'entrée principale du repaire des Niveleurs. A droite se trouvait une pharmacie délivrant plus de drogues illégales que de médicaments et à gauche un ébéniste produisant quelques meubles assez sommaires. Les trois échoppes étaient munies de sous-sol, qui avaient été reliés entre eux, formant un réseaux de galeries permettant aux terroristes de masquer leurs activités. Qui plus est, Last End était la ville parfaite pour accueillir de tels déchets. Malgré la loi martiale qui fut autrefois en vigueur, la vermine fut assez résiliente pour s'en accoutumer et, une fois les mesures drastiques envolées, ressurgit comme si de rien n'était.

Déjà trente-cinq, il est clairement en montée en puissance, se dit Wolt alors qu'il avait compté ceux qu'il suspectait d'être les partisans de Jonathan. Heureusement qu'on a empêché les évadés de l'Île aux Esclaves de rejoindre ses rangs, la situation aurait été autrement plus complexe, se félicita-t-il, repensant alors à la tombe qu'il avait creusé pour feu l'agent Ours qui perdit la vie lors de cette mission.

Mine de rien, peut-être que l'implication de l'espion du Pol chargé des richesses collectées pour le Gouvernement Mondial, n'était pas étrangère à la perte de ce collègue. Car bien qu'il ne se l'avouait pas, en quelques jours seulement il avait noué des liens avec cet homme qui fut tué par la Révolution. Son acharnement à traquer ce groupuscule était donc peut-être dû à cette perte, traduisant un attachement que cet homme dont l'âme était meurtrie n'identifiait pas. Son cœur, peut-être, battait-il encore un peu, masqué par cette apparente froideur.


Dernière édition par Wolt Hender le Lun 23 Sep 2024, 22:41, édité 1 fois
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La première phase de récolte d'informations touchait à sa fin, ayant pleinement remplie son rôle. Du haut de son perchoir, tel un hibou guettant la nuit, Wolt avait été témoin de nombreux faits pouvant sembler anodin pour n'importe quel passant. Il avait identifié environ trente-cinq individus, dont le comportement lui paraissaient suspect. En effet, il s'agissait de personnes entrant dans l'un des trois magasins et, étrangement, y restant bien trop de temps pour leur accorder le bénéfice du doute. Aussi, l'ébéniste recevait régulièrement de nouveaux stocks, alors qu'il n'écoulait que très peu de marchandise. L'espion ne pouvait que confirmer les premiers éléments de sa mission, mais devait désormais passer à l'étape suivante. L'observation était terminée et allait débuter les premières investigations sur le terrain. Or, avant cela, l'agent avait un rapport à transmettre. 

Quittant sa tour de guet, il prit soin de compiler l'ensemble des mouvements et faits qu'il avait noté de manière empirique, en ordonnant toutes ces informations selon le jour et l'heure. Il entrait ainsi dans ce qui était l'horreur absolue de la grande majorité des agents de terrain. Tous redoutaient cette paperasse qu'ils haïssaient comme la peste. D'ailleurs, à partir du niveau de Première Catégorie, presque aucun agent ne rédigeait lui-même ses rapports, déléguant cela aux agents en formations et aux Troisièmes Catégories. Délestés de cette tâche ingrate, ils y avait par la suite deux types d'agents : ceux qui augmentaient leur productivité en passant encore plus de temps sur le terrain et ceux qui en profiter pour gagner en temps libre, plus communément appelés "les planqués". Ils étaient rare tant le niveau d'exigence au Cipher Pol était élevé, mais il aurait été candide de croire les services secrets exempts de profiteurs.

De son côté, Wolt avait passé trois longues années comme bureaucrate au sein de son Pol, les rapports, dossiers et autres papiers ne le dérangeait pas. C'était même le contraire, sa formation l'avait rendu très minutieux et il voyait en la procédure une opportunité, celle de diffuser la bonne information. Pour lui, c'était tout aussi important que la phase d'observation qu'il venait de réaliser. Prenant grand soin de rapporter chaque information de la meilleure des manières, il prit plus de deux heures à confectionner son papier qu'il glissa ensuite dans une enveloppe. Il glissa le document dans le bas de son dos, le calant avec la ceinture de son pantalon et le rendant invisible grâce à son trench coat anthracite qu'il revêtait en toutes circonstances. D'un pas décidé, il sorti de sa chambre et pris la direction du marché, un lieu situé à mi-chemin entre la putréfaction la misère, qui ne faisait guère rêver. Sur l'étale d'un revendeur de marchandises volées, sûrement récoltés auprès de pirates pillant les navires marchands, il demanda à voir l'un des employés. On l'invita à entrer dans l'arrière-boutique où il rencontra une femme couverte de sueur, en tenue de travail. Ils se jaugèrent du regard, avant que l'espion ne s'adresse à elle.

- Qu'est-ce qu'un monstre marin qui caquette ?
- Une poule mouillée, lui répondit froidement la demoiselle.
- Ils auraient pu faire moins débile... se lamenta Wolt. Voici mon dossier suite à ma phase d'observation, reprit-il en dégageant l'enveloppe puis en la lui tendant. Je vais passer à la phase suivante, si vous avez besoin de me faire redescendre une information je fouillerais la poubelle située derrière l'hôtel "Mord moi pas l'nœud" tous les lundis mercredis et vendredis à 19 heures 40.
- Abjecte, il y a plus de maladie là-bas que dans un laboratoire biologique, je tâcherais de vous faire parvenir chaque élément important, merci pour le dossier. Si à 19 heures 45 ces jours-ci vous n'avez pas récupérés mes informations, je considérerez que vous aurez été emporté par la syphilis, si ce n'est pire. 
- Ne salissez pas mon honneur... 
- Je m'en priverais tient, rouspeta-t-elle. 

Il se séparèrent et Wolt quitta les lieux, comme il était venu. La demoiselle, elle, prétexta la visite d'un parent proche avant de reprendre son travail.
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Une maquette de bois trônait fièrement au milieu d'une pièce rectangulaire sombre et basse de plafond. L'édifice factice était une représentation d'un bâtiment, haut de plusieurs étages et comportant, sur sa devanture, l'insigne du Gouvernement Mondial, grossièrement peint à la main. Fait de baguettes de bois, il semblait être très réaliste, vu le niveau de détail qui lui avait été accordé. Autour de la longue table qui lui servait de socle, un groupe d'une demi-douzaine de personne observait attentivement. A la manœuvre un homme roux, coiffé d'un bonnet rouge et dont l'œil gauche était une prothèse, prouesse de technologie, présentait son projet. 

- En plaçant mes nouvelles charges explosives là, là et là, fit-il en désignant du doigts les emplacements précis à cibler, le bâtiment s'effondrera sur lui-même en moins de dix secondes. Ma nouvelle solution explose dans un premier temps, fragilisant les fondations métalliques, puis sécrète un liquide extrêmement corrosif qui ronge automatiquement les sédiments et minéraux. Rien ne lui résiste, pas même le granit marin, poursuivit-il fièrement. Son public était sidéré, devant l'aboutissement du projet et le niveau de précision dont il faisait preuve. 
- Mais comment fait-on pour placer les charges explosives à ces endroits là ? On parle d'un bâtiment du Gouvernement Mondial, c'est pas une boulangerie, s'interrogeait l'un des collaborateurs.
- C'est le plus intéressant... laissa-t-il en suspend, le sourire aux lèvres. Nous diviserons nos forces en plusieurs groupes et, dans un jeu de diversions, nous aurons accès à ces positions stratégiques. Il ne restera plus qu'à déposer les colis, puis à s'échapper pour voir un jolie feu d'artifices, ricana-t-il ensuite.

L'un des hommes autour de la table déglutit discrètement, ayant peur d'être remarqué par le chef des Niveleurs. Depuis qu'il s'était érigé contre les institutions mondiales, Jonathan avait connu de nombreuses déconvenues. Il fut emprisonné, pris dans de nombreux conflits, blessés, presque tué. Finalement, un sentiment de frustration était né en lui. Cette fois-ci, il allait imprimer le monde de son empreinte. L'Armée Révolutionnaire était trop douce, pas assez incisive, alors il serait lui-même le bourreau de ceux qui l'ont trahit par le passé.

- Pour ça, j'ai besoin qu'on emmagasine des ressources, la préparation de ma solution explosive a été lancée, mais je dois produire du volume. Vous trouverez la liste des ingrédients sur ses feuilles, expliqua-t-il en distribuant des feuilles griffonnées. Vous devez chacun me trouver ce qu'il y a de noté, pour qu'on puisse enfin passer à l'action, s'enflamma l'anarchiste. Il tapa du point sur la table avec vigueur, déclenchant alors la réaction chimique qui fit exploser ses mini charges, réduisant à l'état de cendre la maquette.
- Stupéfiant... fit l'un des hommes estomaqué.
- Flippant oui, lui chuchota son collègue de droite.
- Vous ne voudriez pas vendre la recette à l'Armée Révolutionnaire, pour qu'ils puissent déployer votre œuvre à une plus grande échelle ?
- Pas en rêve, s'insurgea Nivel en fixant l'homme de son œil bionique. 

Soudain, l'homme qui avait les mains dans le dos fit un grand geste, qui n'échappa pas au chef du groupuscule. Il se décala à droite, puis envoya une petite sphère de deux centimètres de diamètre d'une pichenette, directement au visage de l'homme. La détonation retentit, celle du coup de feu de l'homme sceptique, se confondant avec l'explosion produite par le projectile du rouquin. La déflagration lui engloba le visage, le brûlant au troisième degré en un instant. Une fumée noirâtre recouvrit sa tête et son corps tomba lourdement sur le sol. Quelques secondes plus tard, lorsque la fumée s'estompa, les autres hommes ne purent que constaté, horrifiés, le visage en lambeaux de leur défunt coéquipier.

- Un infiltré du gouvernement ? Un révolutionnaire de l'Armée ? P'tain, râla Jonathan, contrarié. Débarrassez moi de lui, et trouvez les fournitures, il va falloir agir vite ! 

Nul n'osa parler, s'exécutant aussitôt, par peur d'être l'objet du courroux de l'anarchiste. Ils furent aussi bien surpris qu'apeurés, voyant l'efficacité extrême de leur leader qui, grâce à sa prothèse oculaire, pu voir les mouvements masqués de celui qui venait de l'attaquer par "surprise". Justement, si Jonathan Nivel avait survécu jusqu'alors, c'était parce que la "surprise" était de son côté.
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La phase d'observation étant échue, Wolt avait choisi d'infiltrer le groupe d'anarchiste, pour le détruire de l'intérieur. Ce n'était pas son premier choix, il aurait préféré agir par l'extérieur, mais ses longues heures à surveiller les va-et-vient des Niveleurs l'avaient convaincu que le groupuscule ne pouvait être annihilé que de l'intérieur. Deux choix s'offraient alors à lui, contacter ses coordinateurs pour qu'ils enclenchent une mission urgente du Cipher Pol Six, ou prendre les devants. La sagesse aurait sûrement préconisé de déléguer à ceux qui ont fait de l'infiltration leur vocation, mais le trentenaire avait voyait encore la tombe de gravats qu'il avait amoncelés pour couvrir le corps de l'agent OURS, durant sa mission sur l'Archipel Vert. En mémoire de cet homme, il ne pouvait confier l'assassinat de Jonathan Nivel à qui que ce soit d'autre.
Alors, il se prépara toute la nuit, se créant de toute pièce une nouvelle identité. Ne prenant pas une minute de repos, il savait que les prochains jours seraient déterminants, mais également que ce ne serait pas mission facile. Après tout, pour être resté libre si longtemps, le rouquin avait dû déjouer de nombreuses tentatives du Gouvernement Mondial. Peu lui en importait, Wolt avait un objectif en tête et ne s'arrêterait qu'une fois l'avoir réalisé.

Au matin, il pris la direction du centre-ville, arpentant une fois de plus les ruelles étriquées du marché. A plusieurs stand choisis au hasard, il se présentait comme Warner Bros, un ami de la Cause, cherchant à joindre des confrères. Tous refusèrent de lui parler, faisant mine de n'avoir rien compris. L'espion savait sa démarche bancale, mais pensait également à juste titre qu'ici, peu iraient le dénoncer à la Marine. Une sorte de solidarité implicite régnait en maître, car la présence du Gouvernement Mondial n'était pas des plus appréciées. Alors, l'agent gouvernemental poursuivit sa vaine quête jusqu'à midi, où il se rendit dans un modeste troqué. Les lieux étaient plutôt sombre, pas forcément sale mais pas en bon état. Le mobilier était vieillissant, les tables étaient abimées et les chaises habillées de tissus délavés.

Seul sur une petite table ronde, le blond dégustait un filet de poisson mal désarêté accompagné de quelques tronçons de légumes rabougrit. Ce n'était pas fameux, loin des délicieuses cuisines de Métanoïa, mais il s'en accommodait par strict nécessité. Alors qu'il s'apprêtait à découper un bout de carotte, la chaise vide qui lui faisait face fut tirée vers l'arrière et quelqu'un pris place. Un homme bourru, aux larges mains caleuses qui s'accoudant, dévisageait Wolt qui s'était arrêté de manger.

- Oui, c'est pour ?! Fit-il avec dédain avant de reprendre son repas comme si de rien n'était.
- T'es un allié ? T'sais qu'c'est pas malin de l'crier sur les toits ? S'enquit l'homme dont la carrure évoquait celle des dockers.
- Vous êtes donc de la Marine ? Repris Wolt, ne levant toujours pas les yeux de son plat.
- Mort à ces mouettes d'malheur, s'offusqua l'homme.
- Alors je n'ai pas si mal fait, fit l'espion d'un ton condescendant.
- T'crois malin ? Si t'es un allié, alors sache que nous cherchons du monde, si tu cherches l'Armée Révolutionnaire, c'est pas ici par contre, je continue ou c'est bon ?
- Hum.. fit Wolt en s'essuyant les lèvres avec sa serviette. L'AR, très peu pour moi, je vous écoute, l'invita-t-il à poursuivre.
- Alors tais toi et suis moi à l'extérieur, le menaça l'homme qui tenait un pistolet pointa sur Wolt sous la table. D'un rapide coup d'œil, l'espion l'aperçu et esquissa un léger sourire. Il avait su attirer leur attention.

Wolt marqua un temps d'arrêt, comme s'il hésitait devant la menace de l'arme à feu. Il s'essuya les mains, puis se leva en déposant quelques berrys à sa place, non sans prévenir le garçon de salle, qui croulait sous les assiettes à servir. D'un pas droit et serein il quitta le troquet, se retrouvant alors dans la rue passante. Le soleil irradiait bien haut dans le ciel. L'homme avait rangé son pistolet, mais était encore prêt à le dégainé. Il invita l'espion à le rejoindre dans une ruelle perpendiculaire, se terminant en cul-de-sac et repris la parole.

- On s'ra plus tranquille, pas d'traître chez nous, menaça-t-il en lui lançant un regard noir. Pourquoi tu veux nous r'joindre ?
- Il s'avère que ma famille, les Bros, avaient des terres sur une île d'Est Blue, mais elles ont été spoliés par le Gouvernement Mondial, puis ça a été la déchéance familial, une descente aux enfe..
- J'men fous d'ta vie, j'veux pas un scénario d'escargofilm à la Speelbergue, balaya l'homme.
- Alors que voulez-vous ?
- Une assurance, fit-il d'un regard mesquin. Ce soir, rendez-vous sur à Last Joy, à la fontaine de la place principale. On t'y donnera une mission !
- J'y serais, répondit sobrement Wolt qui ne laissait rien paraître.

Son plan avait fonctionné et il était donc aux prémices de son infiltration des Niveleurs. Bien entendu, il savait que ce n'était pas en une journée qu'il serait invité à leur quartier général, mais c'était plutôt prometteur. Il ne restait plus qu'à susciter la confiance chez les terroristes pour passer inaperçu et mettre en action le reste de son plan.
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Jonathan Nivel avait réuni ses trois hommes les plus fidèles, au cours d'une petite réunion. Ils avaient pris place dans la pièce qui leur servait d'entrepôt. Les caisses sur lesquelles ils prenaient place étaient remplies d'explosifs en tous genre, capable de péter à tout moment. Ils étaient pourtant tous étonnement serein, d'être dans cette véritable poudrière.

- Faut qu'on taille dans les rangs, on a des taupes et ça j'le permet pas, tonna-t-il menaçant. Trouvez moi ces fils de putes qui voudraient nous la mettre à l'envers, je vais m'en occuper moi-même. Le rouquin enrageait de voir ses plans contrariés.
- On va ouvrir l'œil chef, faites pas d'bile ! On a toujours démasqué les infiltrés jusqu'à présent, ça risque pas de changer, lui répondit l'un des hommes de main, plutôt confiant.
- C'est pas pareil, avec le projet qui arrive, on va devoir recruter pour pallier les pertes, alors faudra être d'autant plus sélectif. Surveillez chaque gars de près et à chaque recrutement, assurez vous par n'importe quel moyen qu'il ne s'agisse ni d'un foutu espion du Gouvernement, ni d'un envoyé de l'Armée Révolutionnaire. Ces putain d'chiffes molles tentent de nous bloquer car ils disent qu'on "entache la Cause" qu'ils crèvent la bouche ouverte, c'est pas en faisant des câlins qu'on va faire bouger c'putain d'monde malade, maugréa Jonathan. Allez, débarrassez moi des branches pourries et trouvez moi des gars motivés, leur demanda le borgne à l'œil bionique.

Jonathan était de loin le plus craintif de tous, pas loin de la paranoïa, mais ça c'était dû à son expérience. Près d'une décennie à lutter contre le Gouvernement Mondial avait de quoi rendre prudent. Cela faisait des mois qu'il travaillait en toile de fond, pour parvenir à mener un gros coup, réduire tous ces efforts à néant était inenvisageable. 

[...]

Le soir même, alors que les rues les plus guindées de Last Joy étaient bondées, la fontaine de la place principale était devenue un lieu de rendez-vous secret. L'agent Wolt y attendait l'homme qu'il avait rencontré plus tôt, sans feignant une impatience en faisant sauter sa jambe droite énergiquement. Assis sur le rebord en marbre, il attendait en écouter le bruit de l'eau s'écoulant. Froid, impassible, il se savait observé. On le lui avait appris lors de sa formation, un rendez-vous donné en extérieur était parfait pour mener une courte phase d'observation. Les Niveleurs l'étudiaient donc, scrutant son langage corporel, ses actes. Une aubaine pour eux, cherchant à obtenir un maximum d'informations. En pleine crise d'effectifs, ils se devaient d'absorber de nouveaux membres, tout en faisant attention à virer les taupes et éviter les nouvelles infiltrations. Une chance pour l'espion, lui avait été formé pendant plus de trois ans pour cela, alors qu'eux non. 

Après une bonne dizaine de minutes de retard, l'homme arriva, s'asseyant à côté de Wolt sans le regarder, faisant mine d'être un simple inconnu.

- Ton prénom, ordonna-t-il d'un murmure sec.
- Bros, Wario Bros, lui dévoila l'agent du Cipher Pol d'un ton neutre.
- Ce soir y'a une ronde de la Marine, dans l'artère allant vers l'Est tu trouveras une caisse retournée, y'aura un paquet d'sous, qu'tu devras te démerder pour le donner aux soldats qui patrouillent, avant 21h10, y'a pas d'question, cingla l'homme sans laisser à Wolt la moindre chance d'obtenir plus d'informations. L'homme se leva et s'en alla comme il était venu. 

Le trentenaire regarda sa montre-à-gousset, elle indiquait vingt-et-une heure. Moins de dix minutes pour remplir sa première mission, qu'il savait en fait être un test, ce n'était pas long. Mais, finalement ce n'était pas étonnant, vu l'apparente simplicité de celle-ci. Deux minutes plus tard, l'espion se leva et se rendit sur ladite artère, une large route pavée et encadrées par de nombreuses enseignes de magasins. Joailliers, perruquiers, restaurants et échoppes d'artistes se succédaient. 

Ils visent les riches, qu'importe.. constata Wolt, qui poursuivait son avancée en cherchant du regard la fameuse caisse de bois.

La trotteuse courrait à vive allure, imposant une certaine pression au blond qui, par son caractère, l'encaissait très bien. Moins de cinq minutes, son regard balayait large, mais il ne trouvait pas ce qu'il cherchait. Il lui démangeait d'effectuer quelques Soru, qui lui auraient permis d'aller bien plus vite. Sa couverture le lui interdisait, alors il se contint. 
L'aiguille lui indiquait quatre minutes restantes lorsqu'il la trouva au loin. Wolt pressa alors légèrement le pas, afin de ne pas paraître suspect. Autour de lui les passants se baladaient paisiblement, dans cette ville où, la racaille éradiquait, il faisait bon vivre. Sous la cagette, il trouva un petit paquet dont il se saisit et qu'il glissa sous sa veste. Le temps lui manquait. S'il agissait pour le Gouvernement Mondial, il aurait agit simplement en suivant les ordres. Mais cette fois-ci, il devait se faire passer pour un homme banal, aux idées anarchistes certes, mais pas une arme humaine surentrainée. Alors il défit le paquet discrètement, regardant ce qu'il contenait. Faisant attention à ce que personne n'entrevoit le contenu, il fut surpris de découvrir un dispositif explosif, muni d'un minuteur. Il ne restait plus que soixante secondes. Son rythme cardiaque augmenta peut-être d'un battement par minute, au grand maximum. 

Wolt regardait autour de lui, les soldats étaient encore loin, mais rien d'insurmontable. Alors, il marcha, se dirigeant vers eux sans trop paraître étrange. Les secondes filaient. Dix. Sept, cinq. En fait, c'était impossible de ne pas exploser avec. 

Malin, je vais devoir utiliser le Tekkai, si je veux survivre.. Je crois qu'il m'a coincé, quoi qu'un Soru au moment de l'explosion.. c'est serré, pensa Wolt.
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Echec et mat, Jonathan avait gagné.

La mission ne devait pas être compromise, sinon les Niveleurs pourraient mener à bien une prochaine attaque programmée dévastatrice. Alors, quitte à en mourir, Wolt décida de donner ce colis. La mort de deux soldats de la Marine, un bien maigre tribut. 

- Messieurs, veuillez m'excuser, je dois vous donner ceci, eut-il à peine le temps de dire, lorsque l'ultime seconde fut avalée par le chronomètre.
- Heu d'accord.. fit le soldat de droite, qui ne savait pas quoi répondre.

Rien.

Il ne se passait absolument rien. Wolt, après un cours instant d'incompréhension conclu qu'il venait de se faire berner par les anarchistes. Sûrement l'avaient-ils découverts et voilà qu'ils venaient de le piéger, l'envoyant dans la gueule de la Marine. Stupéfait d'avoir plongé à pieds joints dans le piège, il laissa un long silence, tandis qu'il regardait les deux soldats dans les yeux, l'air bête. 

- Qu'est-ce que c'est, une bombe ? Murmura l'homme de gauche qui pris un air grave. Vous êtes en état d'arrestation, reprit-il mettant en joue l'espion. Quelques passants, surpris, prirent la poudre d'escampette. 
- C'est votre œuvre ? Surenchérit le second, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous, poursuivit-il. 
- Hum... o.. hésita Wolt en mettant les mains en l'air. Oui, c'est moi qui l'ait fabriqué, avoua-t-il acculé.
- Alors... 
- Et bien tu vas pouvoir nous r'joindre, fit le soldat qui tenait la bombe en main.
- Test réussie, repris l'autre.

Une porte s'ouvrit sur l'avenue, le recruteur en sortie sous un imper et un chapeau. Les soldats retirèrent leur tenue de soldats, sous laquelle se trouvait des vêtements de tous les jours. Ils les mirent dans un sac de toile, y fourrèrent leurs deux fusils ainsi que le détonateur.

- Allez, on décolle avant que les vrais soldats n'arrivent pour leur tour de garde, reprit le recruteur, en tapant sur l'épaule de Wolt. 

Alors qu'il suivait les trois hommes, l'espion vit se démêler toute la supercherie. Le test avait été savamment étudié, mené par un être très intelligent et ayant une grande connaissance en psychologie humaine. Car entre l'inconnu, créé par ce colis, puis l'urgence par le timing impartie et le détonateur tout aurait pu mener Wolt à jeter la bombe plus loin, causant des ravages tonitruants en ville, où alors à vouloir se sauver en affirmant que les Niveleurs l'avaient forcés à initier cette attaque. Heureusement pour lui, Wolt avait des nerfs d'aciers et préférait encore mourir que de compromettre une mission. Sa foi et son abnégation envers le Gouvernement Mondial lui avaient été salvateur et, pensait-il, lui permirent de valider son recrutement dans les rangs de Jonathan Nivel.

Une douzaine de minutes plus tard, Wolt se trouvait au pieds de la pharmacie qui faisait face à son hôtel, l'un des points d'entrée du repaire des terroristes les plus connus de West Blue. Sa satisfaction se mélangeait au redoublement d'attention dont il savait devoir faire preuve, car l'infiltration menée à bien, le sabotage ne serait pas de tout repos.
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