Le Bon Chari flottait en silence à travers les racines massives des mangroves de Shabondy, porté par une grande bulle translucide. À l'intérieur, assise confortablement, Aube d'Isigny regardait les rues qui défilaient en contrebas, ses yeux bleus scrutant l'environnement comme si elle tentait d’en mémoriser chaque détail. Ses cheveux blonds, qui lui tombaient jusqu’aux omoplates, avaient tendance à boucler à cause de l'air humide de l'archipel. Elle portait une robe blanche, ample et élégante, faite d’un tissu léger. Pourtant, malgré son apparence, Aube était tendue. Son père, Pistacharles d’Isigny, avare et intransigeant, lui avait donné un objectif clair : redresser les bénéfices de la boutique Goarnier, coûte que coûte. Si elle échouait, il menaçait de la replonger dans ce coma artificiel qu’elle redoutait plus que tout. Elle frissonna à cette pensée.
« - Nous approchons, mademoiselle d’Isigny. » annonça poliment le conducteur de la bulle, un homme aux épaules larges.
Aube hocha la tête sans un mot, ses longs cheveux blonds retombant autour de son visage. D’un geste vif, elle les rassembla en une queue de cheval, en situation sérieuse elle préférait avoir les cheveux attachés, par habitude et par confort. La boutique Goarnier se dressait fièrement au cœur du grove 40, avec une façade somptueuse qui défiait le temps et les intempéries. Des dorures raffinées encadraient les larges fenêtres, exposant de somptueux bijoux et accessoires luxueux. Le marbre des murs, poli, reflétait le ciel et les racines des mangroves environnantes. À l'intérieur, un parquet en acajou impeccablement ciré accueillait les clients avec douceur, tandis que des lustres de cristal illuminaient chaque coin avec une lueur chaleureuse et élégante. Rien ne laissait présager la catastrophe économique qui se tramait en coulisses. Le luxe savait préserver les apparences. Aube descendit rapidement de la bulle, ses bottes martelant doucement le sol humide alors qu’elle avançait vers l’entrée.
Un homme-poisson l’attendait sur le seuil, nerveux. Ses traits étaient ceux d’un crabe : des pinces puissantes à la place des mains, un corps trapu, une carapace d’un rouge sombre qui luisait sous l’humidité de l’air. Ses yeux globuleux bougeaient sans cesse, comme s’il cherchait une issue de secours, et de la mousse blanche s'échappait de ses mandibules lorsqu’il respirait lourdement.
« - Mademoiselle d’Isigny… » dit-il en cliquetant des pinces, la voix légèrement étouffée.
« - C’est un honneur... vraiment... que vous soyez venue si vite. »
Aube fixa l'homme-poisson qui se tenait devant elle. Elle nota avec dégoût. la mousse qui s'échappait de sa bouche chaque fois qu’il parlait.
« - C’est normal. Vous êtes Brachyura c’est cela ? Le gérant ? Expliquez-moi pourquoi les bénéfices ont chuté. »
L’homme poisson trapu se dandina nerveusement, cliquetant à nouveau des pinces.
« - C’est à cause d’un pirate. » articula-t-il enfin, une mousse plus épaisse s’échappant de ses mandibules.
« - Il intercepte les clients qui vont viennent et les détroussent. Il a d ailleurs un faible pour les bijoux. »
Aube fronça les sourcils. Éséfion ? Ce nom lui disait quelque chose, sans pour autant qu elle parvienne à mettre le doigt dessus. Depuis sa réanimation, elle avait du mal à apprendre les affiches des criminels recherchés. Elle se nota mentalement de travailler ce point.
« - Je suppose que vous avez tenté de l’arrêter ? »
Le gérant blêmit, la mousse coulant encore plus abondamment de ses mandibules.
« - Bien-sûr… Nous avons essayé d’embaucher des gardes, mais ils ont tous fui. Nous avons même tenter de le recruter en tant qu’agent de sécurité, mais rien n’y fait. »
La jeune femme hocha la tête, tapotant sa batte sans s’en rendre compte. La solution s’imposait à elle-même : faire des heures supp.
« - Très bien, je vais m’en occuper. » dit-elle finalement d’une voix posée.
Le gérant la regarda, incrédule.
« - Vous n’y pensez pas ? Votre père…
- Mon père préférait me savoir à l’hôpital plutôt que garder une boutique dont les bénéfices sont en chute libre… et vous le savez. »
Aube serra sa batte de baseball contre sa cuisse, en tant que Marine c’était également son devoir d’agir.
« - Nous approchons, mademoiselle d’Isigny. » annonça poliment le conducteur de la bulle, un homme aux épaules larges.
Aube hocha la tête sans un mot, ses longs cheveux blonds retombant autour de son visage. D’un geste vif, elle les rassembla en une queue de cheval, en situation sérieuse elle préférait avoir les cheveux attachés, par habitude et par confort. La boutique Goarnier se dressait fièrement au cœur du grove 40, avec une façade somptueuse qui défiait le temps et les intempéries. Des dorures raffinées encadraient les larges fenêtres, exposant de somptueux bijoux et accessoires luxueux. Le marbre des murs, poli, reflétait le ciel et les racines des mangroves environnantes. À l'intérieur, un parquet en acajou impeccablement ciré accueillait les clients avec douceur, tandis que des lustres de cristal illuminaient chaque coin avec une lueur chaleureuse et élégante. Rien ne laissait présager la catastrophe économique qui se tramait en coulisses. Le luxe savait préserver les apparences. Aube descendit rapidement de la bulle, ses bottes martelant doucement le sol humide alors qu’elle avançait vers l’entrée.
Un homme-poisson l’attendait sur le seuil, nerveux. Ses traits étaient ceux d’un crabe : des pinces puissantes à la place des mains, un corps trapu, une carapace d’un rouge sombre qui luisait sous l’humidité de l’air. Ses yeux globuleux bougeaient sans cesse, comme s’il cherchait une issue de secours, et de la mousse blanche s'échappait de ses mandibules lorsqu’il respirait lourdement.
« - Mademoiselle d’Isigny… » dit-il en cliquetant des pinces, la voix légèrement étouffée.
« - C’est un honneur... vraiment... que vous soyez venue si vite. »
Aube fixa l'homme-poisson qui se tenait devant elle. Elle nota avec dégoût. la mousse qui s'échappait de sa bouche chaque fois qu’il parlait.
« - C’est normal. Vous êtes Brachyura c’est cela ? Le gérant ? Expliquez-moi pourquoi les bénéfices ont chuté. »
L’homme poisson trapu se dandina nerveusement, cliquetant à nouveau des pinces.
« - C’est à cause d’un pirate. » articula-t-il enfin, une mousse plus épaisse s’échappant de ses mandibules.
« - Il intercepte les clients qui vont viennent et les détroussent. Il a d ailleurs un faible pour les bijoux. »
Aube fronça les sourcils. Éséfion ? Ce nom lui disait quelque chose, sans pour autant qu elle parvienne à mettre le doigt dessus. Depuis sa réanimation, elle avait du mal à apprendre les affiches des criminels recherchés. Elle se nota mentalement de travailler ce point.
« - Je suppose que vous avez tenté de l’arrêter ? »
Le gérant blêmit, la mousse coulant encore plus abondamment de ses mandibules.
« - Bien-sûr… Nous avons essayé d’embaucher des gardes, mais ils ont tous fui. Nous avons même tenter de le recruter en tant qu’agent de sécurité, mais rien n’y fait. »
La jeune femme hocha la tête, tapotant sa batte sans s’en rendre compte. La solution s’imposait à elle-même : faire des heures supp.
« - Très bien, je vais m’en occuper. » dit-elle finalement d’une voix posée.
Le gérant la regarda, incrédule.
« - Vous n’y pensez pas ? Votre père…
- Mon père préférait me savoir à l’hôpital plutôt que garder une boutique dont les bénéfices sont en chute libre… et vous le savez. »
Aube serra sa batte de baseball contre sa cuisse, en tant que Marine c’était également son devoir d’agir.
Dernière édition par Aube d'Isigny le Dim 15 Sep - 10:25, édité 1 fois