Pour certains, la piraterie était d'une simplicité effarante. Se présenter à un capitaine, embarquer et vivre des aventures plus folles les unes que les autres semblait facile. Mais pour d'autre, peut-être repoussés à raison, la piraterie n'avait rien d'un fleuve tranquille.
Salazarr faisait partie de ceux-ci. Esclave pendant trente-cinq ans de sa vie, depuis sa fuite en 1620, il croyait pouvoir devenir capitaine en un rien de temps. Mais le sort s'acharnait sur lui. Son tempérament et la haine qui brûlait en lui motivait des ambitions bien plus élevés. N'être qu'un simple matelot était impossible pour lui, il avait essayé, à de maintes reprises, mais jamais ne s'y était fait. Timonier sur quelques navires, jamais cela n'avait duré. Ses tentatives finissaient toujours en mutineries, avortées pour la plupart, conduisant à sa propre destitution par la suite pour les autres. Il ne pu donc jamais faire sien un équipage, et ne trouvait guère ceux qui pourraient le suivre. Son physique terrifiant et sa soif inextinguible de sang rebutèrent de nombreux marins, même parmi les plus violents. Car finalement, les richesses ne comptaient pas vraiment pour l'homme-poisson, les femmes et autres plaisirs non plus. Lui n'avait à cœur que cette liberté qui lui avait toujours fait défaut ainsi que le désir profond d'annihiler les hautes instances de ce monde. Mais à ces quelques mots, peu étaient assez fou pour suivre un être si destructeur. Car oui, combattre la Marine était presque une banalité pour le pirate moyen, mais transformer cette lutte occasionnelle en guerre ouverte était une autre histoire. Salazarr ne souhaitait pas protéger sa liberté face aux navires marqués de la mouette, il comptait attaquer les bases de la Marine, détruire Marie-Joie et toute institution se trouvant sur son chemin, sans jamais s'en cacher. Même les plus fourbes des forbans n'avaient aucune envie de mener cette guerre, qu'ils savaient pertinemment perdu. D'autres s'y étaient cassés les dents.
Ainsi, jamais ses désirs de liberté n'avaient été réellement assouvis Bien qu'il crut trouver sur Rokade ceux qui le suivraient jusqu'en enfer, il découvrit que son abominable image ne l'aidait pas. Visuellement, il ne faisait que rappeler l'infâme Glark, célèbre capitaine des Dent d'ta mère. Depuis que Clotho l'avait soumis à son autorité et en avait fait l'un des gardiens de ce bastion pirate, y être associé n'était pas une bonne chose. Autrefois parcourant les mers, l'équipage d'homme-poisson passait désormais le plus clair de son temps à faire régner la loi de la Supernova. Pas très glorieux. Salazarr bouillonnait.
Je vais leur montrer qui est l'impitoyable Kraken, rouspétait intérieurement.
Le pirate avait tenté de recruter de force, avait soudoyer, s'était infiltré rien n'y avait fait. Alors, peut-être que c'était pour Salazarr le moment de faire simplement parler ce qu'il renfermait au plus profond de lui. Une flamme, une haine brûlante comme le plus ardent des brasiers. Pas une flamme qui brûle, une flamme qui réduit tout en cendre. Savoir qui recruter et voir la force des choses rassembler ceux qui se ressemble, voilà ce qu'était son plan. Pour cela, rien ne valait mieux que de laisser chacun exploser sa rage. Sur une île peuplée de pirates ce n'était pas bien difficile.
Au cœur des épaves encastrées les unes dans les autres, l'homme-poisson se rendit dans l'un des plus célèbres tripot, là où se vendait le plus infâme des tord-boyaux, de cette terre de désolation. Une lumière jaune comme la pisse inondait le bar, où d'innombrables marins riaient, vomissaient et tapaient sur les tables. Le sol collait au bottes, les effluves d'alcools embaumaient les lieux. On ne s'y entendait pas, parfois quelques-uns se battaient pour des broutilles, d'autres jouaient aux cartes ou aux dès en misant ce qu'ils avaient gagnés en mer.
Soudain, une grande ombra passa la porte ouverte, s'immisçant dans l'encadrement. Un colosse de près de deux mètres cinquante, les épaules larges et la peau poisseuse. Son tricorne manqua d'être retenu à l'entrée.
Tac.
Tac.
Tac.
Sa démarche lente et le claquement de sa jambe de bois sur le sol installèrent une atmosphère pesante. Il ne parla pas, laissant le silence se faire de lui-même, alors que beaucoup se retournaient avec surprise. A travers South Blue on trouvait des homme-poisson, mais peu avaient l'air de vouloir vous étriper comme Salazarr. Alors ils se turent, comme un seul homme, scrutant le Kraken du pied à la tête.
Tac.
Tac.
Arrivant à quelques pas du bar, Salazarr fit un signe de tête au tenancier, lui indiquant qu'il voulait lui aussi une pinte, comme celle qu'il était entrain de remplir. Il s'exécuta machinalement, n'espérant que d'être payé, sans quoi il devrait sortir son fusil et ça, il n'aimait pas le faire. La chope servie, l'homme-pieuvre l'attrapa de l'un de ses tentacules, la portant à ses lèvres. Il en bu quelques gorgées, avant de s'arrêter.
- J'crois que certains d'ici n'ont rien de pirates, toi, fit-il en désignant l'un des marins, ce gars-là pense que je pourrais te tuer d'un coup de pince, mentit-il, je parie que t'es bien plus fort qu'il ne le pense.
L'homme regardait un peu hagard, les yeux embués par l'alcool. Il bomba le torse en voyant celui que Salazarr avait désigné comme diffamateur, mais ne fit rien. Devant tant de passivité, l'homme-poisson agit. Son tentacule se mue rapidement et il lança la chope au visage du menteur. Le verre explosa au contact, le blessant et l'ouvrant en de plusieurs endroits. Quelques-uns protestèrent, la cacophonie envahit les lieux et certains commencèrent à se crier dessus. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, les premiers coups de poings fusèrent et une bagarre généralement s'empara du tripot.
Salazarr faisait partie de ceux-ci. Esclave pendant trente-cinq ans de sa vie, depuis sa fuite en 1620, il croyait pouvoir devenir capitaine en un rien de temps. Mais le sort s'acharnait sur lui. Son tempérament et la haine qui brûlait en lui motivait des ambitions bien plus élevés. N'être qu'un simple matelot était impossible pour lui, il avait essayé, à de maintes reprises, mais jamais ne s'y était fait. Timonier sur quelques navires, jamais cela n'avait duré. Ses tentatives finissaient toujours en mutineries, avortées pour la plupart, conduisant à sa propre destitution par la suite pour les autres. Il ne pu donc jamais faire sien un équipage, et ne trouvait guère ceux qui pourraient le suivre. Son physique terrifiant et sa soif inextinguible de sang rebutèrent de nombreux marins, même parmi les plus violents. Car finalement, les richesses ne comptaient pas vraiment pour l'homme-poisson, les femmes et autres plaisirs non plus. Lui n'avait à cœur que cette liberté qui lui avait toujours fait défaut ainsi que le désir profond d'annihiler les hautes instances de ce monde. Mais à ces quelques mots, peu étaient assez fou pour suivre un être si destructeur. Car oui, combattre la Marine était presque une banalité pour le pirate moyen, mais transformer cette lutte occasionnelle en guerre ouverte était une autre histoire. Salazarr ne souhaitait pas protéger sa liberté face aux navires marqués de la mouette, il comptait attaquer les bases de la Marine, détruire Marie-Joie et toute institution se trouvant sur son chemin, sans jamais s'en cacher. Même les plus fourbes des forbans n'avaient aucune envie de mener cette guerre, qu'ils savaient pertinemment perdu. D'autres s'y étaient cassés les dents.
Ainsi, jamais ses désirs de liberté n'avaient été réellement assouvis Bien qu'il crut trouver sur Rokade ceux qui le suivraient jusqu'en enfer, il découvrit que son abominable image ne l'aidait pas. Visuellement, il ne faisait que rappeler l'infâme Glark, célèbre capitaine des Dent d'ta mère. Depuis que Clotho l'avait soumis à son autorité et en avait fait l'un des gardiens de ce bastion pirate, y être associé n'était pas une bonne chose. Autrefois parcourant les mers, l'équipage d'homme-poisson passait désormais le plus clair de son temps à faire régner la loi de la Supernova. Pas très glorieux. Salazarr bouillonnait.
Je vais leur montrer qui est l'impitoyable Kraken, rouspétait intérieurement.
Le pirate avait tenté de recruter de force, avait soudoyer, s'était infiltré rien n'y avait fait. Alors, peut-être que c'était pour Salazarr le moment de faire simplement parler ce qu'il renfermait au plus profond de lui. Une flamme, une haine brûlante comme le plus ardent des brasiers. Pas une flamme qui brûle, une flamme qui réduit tout en cendre. Savoir qui recruter et voir la force des choses rassembler ceux qui se ressemble, voilà ce qu'était son plan. Pour cela, rien ne valait mieux que de laisser chacun exploser sa rage. Sur une île peuplée de pirates ce n'était pas bien difficile.
Au cœur des épaves encastrées les unes dans les autres, l'homme-poisson se rendit dans l'un des plus célèbres tripot, là où se vendait le plus infâme des tord-boyaux, de cette terre de désolation. Une lumière jaune comme la pisse inondait le bar, où d'innombrables marins riaient, vomissaient et tapaient sur les tables. Le sol collait au bottes, les effluves d'alcools embaumaient les lieux. On ne s'y entendait pas, parfois quelques-uns se battaient pour des broutilles, d'autres jouaient aux cartes ou aux dès en misant ce qu'ils avaient gagnés en mer.
Soudain, une grande ombra passa la porte ouverte, s'immisçant dans l'encadrement. Un colosse de près de deux mètres cinquante, les épaules larges et la peau poisseuse. Son tricorne manqua d'être retenu à l'entrée.
Tac.
Tac.
Tac.
Sa démarche lente et le claquement de sa jambe de bois sur le sol installèrent une atmosphère pesante. Il ne parla pas, laissant le silence se faire de lui-même, alors que beaucoup se retournaient avec surprise. A travers South Blue on trouvait des homme-poisson, mais peu avaient l'air de vouloir vous étriper comme Salazarr. Alors ils se turent, comme un seul homme, scrutant le Kraken du pied à la tête.
Tac.
Tac.
Arrivant à quelques pas du bar, Salazarr fit un signe de tête au tenancier, lui indiquant qu'il voulait lui aussi une pinte, comme celle qu'il était entrain de remplir. Il s'exécuta machinalement, n'espérant que d'être payé, sans quoi il devrait sortir son fusil et ça, il n'aimait pas le faire. La chope servie, l'homme-pieuvre l'attrapa de l'un de ses tentacules, la portant à ses lèvres. Il en bu quelques gorgées, avant de s'arrêter.
- J'crois que certains d'ici n'ont rien de pirates, toi, fit-il en désignant l'un des marins, ce gars-là pense que je pourrais te tuer d'un coup de pince, mentit-il, je parie que t'es bien plus fort qu'il ne le pense.
L'homme regardait un peu hagard, les yeux embués par l'alcool. Il bomba le torse en voyant celui que Salazarr avait désigné comme diffamateur, mais ne fit rien. Devant tant de passivité, l'homme-poisson agit. Son tentacule se mue rapidement et il lança la chope au visage du menteur. Le verre explosa au contact, le blessant et l'ouvrant en de plusieurs endroits. Quelques-uns protestèrent, la cacophonie envahit les lieux et certains commencèrent à se crier dessus. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, les premiers coups de poings fusèrent et une bagarre généralement s'empara du tripot.