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Repartir sur de bonnes bases

Sous ses traits bovins, Beethoven était un homme-poisson. Un homme-poisson doté de parole, capacité qui l’avait même suivi une fois transformé en yack par l’odieux Corsaire Gluttony et son fruit de l’éleveur. Le boeuf avait réussi à lui échapper, certes, car on faisait toujours moins attention à un animal qu’un humain. Mais depuis, Beethoven devait reconnaître que rien n’avait été facile. Voguant sur une petite barque en compagnie de Mozart, une rustre transformée en oie par Toru, Il devait se rendre à l’évidence qu’un Yack bleu attirait bien souvent l’attention. Et si son aventure aurait pu se terminer rapidement, capturé ensuite par la marine surprise de voir une vache bleu voguer sur les mers non loin de Marie-Joie, Beethoven avait été sauvé par un coup du sort, la présence sur le navire d’une jeune fille dans la même situation que lui. Et le destin n’avait cessé de lui sourire alors qu’il avait réussi à quitter les hommes du gouvernement mondial pour reprendre sa route sur EastBlue, cherchant avant tout à retrouver son maître Lully.

Normalement, parler aurait dû l’aider. Mais cela avait fini par être plus un handicape qu’autre chose. Parce que déjà que de voir une vache bleus se balader seule faisait hausser plus d’un sourcil et murmurer plus d’un humain, un vache bleu qui parle, cela faisait s’évanouir quelque jeune fille en plus de se faire chasser comme un animal maudit à coup de fourche. Alors rapidement, Beethoven avait décidé de ne plus dire un mot, pour sa propre sécurité, sûrement.

Et lorsque la chance l’avait à nouveau abandonné, il avait été attrapé par un couple de marchands et parqué dans une cage de fer sur le pont d’un petit bateau pour une direction inconnue. Alors maintenant, il soufflait des naseaux avec force, observant l’horizon en se demandant comme tout cela finirait. La femme du capitaine s’assayait régulièrement à côté de lui pour lui compter peine de coeur et déboire amoureux. Malgré lui, il était devenu un confident, forcé d’être silencieux pour ne pas perturber les marchands, voyant sûrement dans l’animal une bête de foire à revendre ou à transformer en steak haché. Une pensée qui ne plaisait pas vraiment à Beethoven.

- “Il a oublié ! C’était notre 8ème anniversaire de mariage, te rends-tu compte ?!”

La vache tournait la tête vers la femme. Cette histoire, il l’avait entendue des dizaines de fois. Comme un vieux disque rayé, l’humaine ressassait les mêmes faits. Mais l’animal ne pouvait pas répondre par des mots, alors il se contentait de beugler.

- “ Si tu étais humain, jamais tu ne m’aurais fait ça, hein Camomille ?”

En plus de lui attribuer un nouveau nom, l’humaine venait saisir à pleine mains les joues touffus de Beethoven en tirant la tête de l’animal vers elle. La surprise de la bête fut calmée par le tintement de ses cornes contre les barreaux de métal. Heureusement pour lui, il était protégé. Elle vint déposer un baisé sur l’arrête du nez bovin avant de lâcher sa prise pour ajouter.

- “N’y a-t’il plus d’homme dans ce monde qui pense à leur femme avant leur bateau ?”

Si tout cela aurait pu être risible, un cliché si commun, le ton de la jeune femme se faisait plus bas, encombré par des larmes montantes. Elle devait véritablement souffrir de la situation qu’elle vivait avec cet homme tenant la barre depuis maintenant des heures sans se préoccuper d’autre chose que de l’horizon clair et de la mer calme. Et devant la tristesse d’une dame, sa mère lui avait appris à toujours agir.

- “N’ayez-crainte demoiselle. Votre charme vous aidera à trouver meilleure partie si l’actuel ne vous sied guère.”

Un voix clair s’était dégagé des babines du yack devant le regard médusé de la jeune femme. Ses yeux écarquillés, elle se reculait doucement.

- “Ne prenez pas peur, je ne suis point maudit par un quelconque maléfice transmissible.”

Mais la question n'était plus vraiment là.

- “Albert !!!” hurlait la femme choquée par l’animal parlant.
- “Il n’y a point raison de monter telle scène. Je ne suis pas dangereux.” essayait de rassurer Beethoven sans succès.
- “Albert !!! La vache parle !”

Et l’homme râlant finissait par descendre de son point de navigation, une bouteille à la main et surement plusieurs coups dans le nez.

- “Je ne vois rien.”

Et alors qu’il se penchait sur la cage, Beethoven sentit un long picotement dans l’ensemble de son corps. S’affinant rapidement, il perdit tous ses poils en s’ébrouant. Ne laissant qu’un corps nu d’Homme-poisson à la peau lisse et grise d’un requin. Ses poumons humaient un air nouveau qui n’était plus rempli de transpiration bovine et de ses poils crasseux. Il toucha son visage pour constater le retour de ses traits humains alors qu’il tournait la tête vers la femme qui tourna de l’oeil avant de s’effondrer en arrière.

- “C’est pas ce que j’appelle parler ça.”
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- “Toru ? Le corsaire ?”

Beethoven avait pris place autour d’une table circulaire. Il était assis sur une chaise en bois, habillé sommairement de vêtements bien trop grands pour lui. Un tee-shirt un peu crasseux, un pantalon large et des bottes. On lui avait prêté de quoi ne pas rester nu. Par dessus, se rajoutait une couverture chaude pour l’homme qui avait pris froid en perdant son épais pelage bovin.

- “Effectivement. C’est le Corsaire qui m’a mis au fer et métamorphosé en bovidé. Il avait l'intention de me dévorer, moi et une jeune fille changé en oie.”

Beethoven évitait de parler de Mozart comme d’une pirate. Après tout, la jeune fille n'était pas primée et n’avait jamais fait quoi que ce soit de particulièrement répréhensible. En dehors de menacer des représentants de l’ordre de sa lame. Une pensée pour elle fait décrocher l’homme-poisson de la discussion. Il espérait qu’elle se portait bien.

- “Nous avons réussi à nous dérober, mais malheureusement, il est bien compliqué de naviguer sans pouce. Alors nous avons vogué au gré du vent.”
- “Et vous avez rencontré la marine avec un chat qui parle, puis vous avez négocié votre liberté, et vous avez fini sur mon bateau.”
- “C’est exact, mon bon monsieur.”

Beethoven acquiesçait de la tête en buvant son thé à intervalle régulier. Il y avait plein de détails qui avaient été oubliés volontairement mais ce brave homme n’avait pas besoin de connaître toute l’affaire.

-" Mais comment se fait-il que vous soyez redevenu humain alors ?"
- "Le mécréant a du prélever un morceau de cheveux pour lancer son maléfice. Surement a-t-il du le mettre en contact avec son fruit odieux pour conserver la transformation. Je ne dois pas être assez appétissant pour ce forban pour mériter tant d'effort. Le charme a du se rompre sous sa volonté."
- "Et maintenant que vous êtes libre à nouveau ? Que comptez-vous faire ?"
- “Je n’ai rien de mes anciens biens. En dehors de ce livre.” Beethoven sortait sur la table le livre de précepte que Lully lui avait fait écrire. “Je suis à la recherche d’un pirate ayant capturé un ami. C’est un grand chat au pelage sombre et long.”
- “Hmmm je ne sais pas.” répondit le capitaine en se grattant le menton. “Vous auriez pas un nom ?”
- “Il y a un rapport aux astres célestes dans son nom. Soleil, lune … étoile peut-être ?”
- “Etoile Bleu !”
- “Oui ! C’est cela ! Le vil gredin !”

Beethoven s’était redressé d’un coup, confirmant les dires de l’homme d’un doigt pointé à son encontre. Et le capitaine se mit à rire grassement alors que l’Homme-poisson se rasseyait. Puis toquant à la porte, la jeune femme entra pour porter quelques fruits au duo discutant.

- “Excusez ma tenue d’il y a peu, madame, j’ai été cible d’un mauvais coup du sort. J’espère que vous pourrez m’en pardonner.”

Et Beethoven baissait la tête en signe de respect. Il ne voulait en aucune façon importuner les gens qui le faisaient naviguer au travers de Eastblue. Et ignorant sa femme, le capitaine reprit sur la discussion précédente.

- “C’est le Capitaine Etoile Bleu que vous cherchez ! Il est connu aux abords de l’île de Dawn. Beaucoup prétendent qu’il aurait une planque par la-bas. Ce n'est pas de la grande piraterie mais vous devriez vous méfier. Il est sacrément fourbe pour ce qu’on dit !”
- “Oh je ne prends jamais à la légère un adversaire. Cela pourrait me coûter la vie.”
- “Ah ah, t’es un brave gaillard !”

Et l’homme venait taper sur l’épaule de Beethoven pendant que la femme ouvrait le porte pour sortir. Puis son regard vers l’extérieur se figea, une expression de terreur se dessinait peu à peu sur son visage avant qu’elle ne lâche son plateau en hurlant vivement. Elle fit plusieurs pas en arrière, courant à l’intérieur de la cabine pour se réfugier dans les bras de son mari.

- “Mais que t’arrive-t’il encore Odette ?!” demanda l’homme impoli. “Toujours flippé pour rien celle là. J’vous jure les femmes.”
- “Un champ d’épave. On traverse un champ d’épave !”

L’attention de Beethoven était retenue par ces quelques mots. Il se redressait alors, laissant sa couverture tomber sur la chaise et posant sa tasse sur la table. Il ouvrit alors la porte pour se rendre sur le pont, curieux de ce qui avait terrifié la femme.
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Se penchant au-dessus de l’eau, Beethoven regardait avec intérêt les nombreux morceaux de bois flotter et se cogner contre la coque du bateau. La femme avait raison, ils traversaient bien une épave de navire. De feu crépitant, de la fumée piquante et un large ensemble de bois sombrant tout doucement laissaient présager que la bataille avait eu lieu il y a peu. Derrière l’homme-poisson, le capitaine avait tendu le cou pour regarder à son tour l’eau battant et s’assurer que rien n'abimerait son bâtiment en scrutant pour voir s’il n’y avait pas quelque chose à retirer de cette histoire. Et ce fut le nouveau crie de la femme qui alerta les garçon et leur fit lever les yeux du duo.

- “Ici ! Il y a un homme qui se noie !”

Et Beethoven courrait alors de l’autre côté du pont pour voir un jeune garçon se débattre dans l’eau avec force, poussé par l’instinct de survie.

- “Vite ! Une bouée de sauvetage !”
- “Oh hé, je sais pas où j’ai mis ça moi. Surement par là …”

Et alors que le vieux marin retournait fouiller dans sa cale un morceau de plastique flottant se rapprochant de ce que pourrait être une bouée, Beethoven avait déjà retiré son tee-shirt pour sauter à l’eau. En plongeant, il laissait ses branchies respirer l’eau saline une première fois depuis des mois et il sentit les cellules de son corps tout entier se revigorer. Sous forme bovine, il avait redécouvert ce que cela faisait de craindre la noyade et jamais plus il ne le souhaitait. Il laissait sa vision s'adapter à l'aspect translucide de la mer avant de foncer, propulsé par sa queue de squal, vers le garçon à sauver. Se plaçant derrière lui, il fit passer son bras sur sa nuque avant de le redresser hors de l’eau, maintenue par les battements de ses jambes et de sa queue puissante.

- “Albert ! Une échelle !”

Et alors que le fameux Albert apparaissait en passant la tête au-dessus du bastingage, il comprenait rapidement qu’il n’y avait plus besoin de boué, mais simplement d’un moyen pour Beethoven de faire remonter le garçon.

- “Ah oui, une échelle … Une échelle.”

Et après plusieurs minutes à attendre dans l’eau, le capitaine jetait un semblant d’échelle et de cordage pour laisser le garçon fatigué s'agripper et se faire hisser sur le bateau. Puis vint le tour de Beethoven de remonter.

- “Comme vous êtes fort et impressionnant jeune homme.”
- “Merci bien mademoiselle, mais pour les gens de mon espèce, cela est bien aisé comme exercice.”

La jeune femme continuait cependant de lorgner sur la musuclature nue de l’homme-poisson sans gêne, à l’inverse de plus tôt dans la matiné. Et non, loin, Albert aidait le garçon à se coucher sur le sol en ronchonnant :

- “Si j’avais vingt ans de moins, moi aussi j’aurais pu le faire.”

Mais personne n’écoutait les plaintes amères de l’homme. Beethoven était parti se rhabiller pendant que la femme se penchait au dessus du garçon toussant l’eau qu’il avait respiré. Il avait les yeux entrouvères, une grande fatigue se dessinant sur le visage alors que tous ne souhaitait lui poser qu’une seul question :

- “Hey mon garçon, qui t’as fais ça ?”
- “Hmm…”

Aucune réponse. Le jeune homme semblait encore dans les vapes.

- “Qui t’as fais ça gamin ?”

Albert venait tapoter la joue du garçon qui ouvrait un peu plus grand les yeux. Puis il sursauter, se redressait rapidement avant de dire :

- “Où suis-je ?”
- “Sur le bateau de ce bon monsieur. Vous pourriez au moins lui répondre. Il vous a sauvé.” disait Beethoven non loin, observant la scène avec attention.
- “Je … on a été attaqué par des pirates. Un grand chat noir et des centaines de rats !”

La curiosité de Beethoven était à nouveau piqué. Il se rapprochait pour interroger le garçon plus sérieusement.

- “Un chat noir ? Et des rats ?”

L’homme-poisson tournait la tête vers Albert pour avoir une confirmation que l’homme pensait à la même chose que lui. Et Albert acquiesça.

- “Le capitaine Etoile Bleu ?”
- “Oui, je crois …”
- “Et où est-il allé ?”
- “Il parlait de Fushia … d’une crique non loin …”

Alors le regard de Beethoven se tournait à nouveau vers le capitaine. Albert comprit très vite où voulait en venir de jeune homme-poisson et l’île de Dawn ne semblait pas si loin. Alors …

- “Cap vers Fushia ! Odette, occupe toi du gamin.”

Et d’un geste de la main, le vieux marin invitait tout le monde à se bouger avant de retourner à sa barre, rouvrant sa carte de Eastblue pour guider Beethoven à bon port.
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