Au Bord de la Tempête : Le Dernier Rescapé

Chapitre 1 jouer ici.

Chapitre 2 : Au Bord de la Tempête : Le Dernier Rescapé



La journée commençait sur une plage déserte au sud d’Inu Town, le soleil projetant des éclats dorés sur les vagues scintillantes. Finn se tenait là, en sueur, son cœur encore palpitant après un entraînement acharné. Ses muscles étaient tendus, et son regard se perdait à l’horizon où une lueur mystérieuse s’était dissipée. Un navire venait de couler, englouti par les flots dans une volute de fumée, laissant derrière lui des braises éphémères.

Incrédule, Finn contemplait cette scène avec ses yeux de prédateur, conscient du type d’hommes capables de provoquer un tel désastre. Une multitude de questions tourbillonnait dans son esprit. Qui apparaîtrait bientôt sur la berge ? Y aurait-il des rescapés ? Peut-être un équipage, tout comme lui, avait-il connu la trahison et la mutinerie. L’idée de croiser des hommes prêts à repartir sur un nouveau navire l’enflammait, c’était ce qui l’avait motivé à en arriver là. Il possédait une caravelle agile et rapide, et des hommes assoiffés de sang et de richesses, prêts à le suivre jusqu’en enfer. Tous éparpillés aux quatre coins de l’île, ils buvaient et célébraient avant leur prochaine rencontre avec le destin.

Avec une curiosité grandissante, il s’installa contre un arbre, le regard rivé sur la mer. L’attente lui semblait interminable, le murmure des vagues accompagnant ses pensées tumultueuses. Puis, enfin, une silhouette émergea lentement des eaux. Un homme, petit et chétif, apparut sur la plage, s’effondrant sur le dos, haletant. Son visage exprimait un mélange de soulagement et de désespoir, comme s’il avait accepté son destin.

Finn se redressa, l’adrénaline pulsant dans ses veines. Enfin ! Un vainqueur, semblait-il, mais était-il fautif ou simplement rescapé ? Il s’agenouilla, tel un crapaud, avec l’agilité d’un chat, se retrouvant face à lui. De ses trois mètres, il projetait une aura dangereuse, l’attitude d’un juge impassible. Il attendait le moindre signe pour jauger cet homme, tel l’épée de Damoclès sur son masque de lutteur. Ici et maintenant, cet homme jouait son destin. Allait-il fuir ? Peut-être tenterait-il de l’attaquer ? Une lueur amusée gloussait dans l’esprit de Finn, tandis qu’il murmurait d’un ton provocateur : « Eh bien, camarade, je ne sais pas d'où tu viens, mais on dirait bien qu’ici, sur cette plage, un nouveau départ t’attend. »

Le petit homme commença à lui répondre, laissant le luchador perplexe. Finn le scrutait de ses yeux félins, comme s'il mesurait un adversaire. En réalité, il percevait en cet homme quelque chose d’étrange, d’inhabituel. Même après avoir entendu son histoire très… écourtée, il n’avait presque pas ressenti de nervosité dans son regard. Soit il cachait bien son jeu, soit ce petit avait des couilles de buffle.

Après cette réflexion, Finn, toujours accroupi, leva une main comme un sumo, écartant ses doigts enserrant l’air tel les serres d’un aigle, vive et puissante, prête à fendre le ciel au besoin. Est-ce que le rescapé serait la proie ? Incertain, il pesa ses mots avant de lui dire d’une voix grave et gutturale : « Ce sont exactement ces détails qui m’intéressent. Tu es le seul survivant, alors je parie que tu n’es pas un homme de loi ! » Il éclata d’un rire puissant et rauque, résonnant comme un tonnerre : « Rah Rah Rah ! »

Pour le reste, il poursuivit, sa voix teintée d’une autorité indiscutable. « Je ne t’aiderai pas, petit. » Voyant l’autre hésiter, Finn continua, tranchant dans le vif : « D’après ma première impression, tu es désormais à ma merci. » Se redressant de toute sa hauteur, il toisa le brun d’un regard perçant, aussi froid qu’un psychopathe. « Allez, petit, frappe-moi. Je veux voir si tu as ce qu’il faut pour vivre ! » Un rire intense s’échappa de sa gorge, puis il ajouta : « Le destin t’a mis sur MON chemin, rescapé, alors c’est à moi de décider si tu peux me suivre ou non L’Homme qui aura un jour L’Équipage le plus Puissant des Meeers ! Montre-moi la rage d’un homme aux abois ! Rah Rah Rah ! »

Il lécha sa lèvre supérieure, remettant frénétiquement sa moustache rousse, comme s’il avait l’habitude de ce geste. Finn prit ensuite une pose de défi, une silhouette imposante prête à inciter son adversaire à se battre. « Allez, montre-moi ce que tu as ! Laisse ta peur et ta frustration exploser sur moi, et peut-être que tu auras ta chance de vivre. »

Finn observait son adversaire avec une intensité froide, chaque geste de Kael révélant une audace téméraire. Bien que plus petit, l'homme ne montrait aucun signe de recul devant la menace massive que Finn représentait. Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Kael, traduisant une détermination qui intriguait Finn et confirmant qu’il était bel et bien un pirate. Il devrait peaufiner son franc-parler à l’avenir, mais Finn avait l’œil : il pouvait deviner qu’un lion sommeillait chez cet homme.

Lorsque Kael se redressa, l'atmosphère devint électrique. « La rage, hein ? » murmura-t-il, défiant Finn du regard. Ce dernier savait qu'il devait garder son calme. Jamais il n'avait réussi à évaluer la force de ses adversaires sans se prendre un coup au passage. Son arrogance se révélait alors être une couverture idéale pour inciter ses ennemis à frapper en premier.

Au lieu de l'attaquer, Kael fit un pas en avant, sa posture résolue. Finn, immobile, ressentit une tension palpable, se délectant de ce spectacle. Chaque mouvement de Kael semblait être une invitation au combat, et Finn savait que le moment tant attendu approchait. Il observait Kael, mesurant son audace, persuadé qu’il utiliserait des ruses de pirate pour frapper. Il n'aurait alors qu'à lui démontrer son expérience.

Kael déclara alors, avec une assurance feutrée, qu’il voulait la même chose que lui. Mais le mot "traître" fit tiquer Finn. Sa vision s’embua de colère, et il sentit ses démons intérieurs remonter à la surface. Il éclata de rire, un rire rauque qui résonna comme un avertissement.

Quand le coup fusa, Finn eut du mal à se retenir. Ses réflexes aiguisés et son esprit stratège envisageaient déjà dix façons de neutraliser cet insecte nuisible. Le coup le toucha, mais il ne broncha pas. Comme du marbre, il encaissait sans dommage ; un lutteur habitué à affronter les attaques en avait vu bien d’autres. Il évaluait désormais la puissance de Kael à celle d’environ six hommes, un fait rare, même parmi ceux qu’il avait rencontrés sur cette île, à l'exception de cet homme mystérieux qu’il préférait chasser de sa tête pour l’instant.

Soudain, Finn agrippa le poing vengeur de Kael, son bras se refermant comme un étau. D'un geste puissant, il souleva son adversaire, le séparant d’un mètre du sol. La chaleur du soleil sur la plage et la tension palpable entre les deux hommes créait une atmosphère électrique, comme si le destin lui-même les observait, attendant de voir comment cette rencontre se déroulerait.

Finn, le regard perçant, se pencha légèrement vers Kael. « Tu sais, il y a une chose que je déteste plus que tout au monde... les traîtres. » Son ton était glacial, mais sa voix portait la force d'un capitaine en mission. Puis, avec son attitude habituelle, il ajouta : « Je suis désormais ton Capitaine, et crois-moi, tu ferais mieux de te préparer, gamin, car dès maintenant, je vais commencer à t’entraîner. Tu dois devenir bien plus fort si tu veux survivre sur ces mers. Alors, laisse-moi te protéger. »

Il dit cela en lançant Kael en l’air comme s’il n’était qu’un toutou, attendant que la gravité ne fasse son œuvre, puis il se propulsa sur ses mains, descendant ses bras comme des pistons, transformant ses jambes en missiles, d’un cri digne du meilleur lutteur au monde, il se propulsa et envoya ce coup de pied double directement dans l’abdomaine de son nouveau larbin. Le baptême du feu comme il aimait l’appeler. D’une vrille similaire à une toupie, il atterrit sur ses pieds avant de s’accroupir de nouveau devant son corps revenu au sol, ce qui le fit rire puisqu’il y était il y a quelque seconde.

« Alors, que dit tu de ma proposition petit ? »

Furieux, le lutteur, dans toute sa clémence, venait de démontrer à cet homme quelle était la route à suivre pour devenir plus fort. Peut-être aurait-il du mal à le réaliser, mais en le propulsant dans ce faussé, Kael verrait aussi la lumière et la distance à parcourir pour l’atteindre. La montagne ou le ravin ici, c’était tout simplement l’homme masqué. Il venait assurément de le motiver, même s’il exploitait la rage et le sentiment d’infériorité chez cet homme déjà à moitié mort d’avoir survécu à un naufrage. Voilà qu’il terminait le boulot, écrasant les rêves de ce pirate pour les remplacer délicatement par ce qu’il désirait. Était-il cruel ? Finn riait mentalement, assurément.

« Tu veux que je devienne plus fort ? Tu penses que je vais te suivre comme un chien de garde juste parce que tu m’as balancé dans le sable ? »

Il avait un bon sens de l’humour, pensait Finn, sachant très bien qu’aucun homme ne crie haut et fort ce type de discours sans y ajouter une couche ! Décidément, les hommes étaient tous pareils, vivant chacun pour leur propre vérité dans un monde où la force créait des injustices trop facilement. Il décida donc de l’écouter, jouissant de chaque mot, car il se savait responsable de cette nouvelle énergie.

« Je ne suis pas comme les autres que tu as rencontrés sur cette île. Je ne suis pas là pour être sauvé ou pour quémander la protection de qui que ce soit. »

Endormi par ses douces tentatives de le rendre émotif, Finn baillait en gesticulant sa main droite, comme pour se réchauffer.
« Capitaine, hein ? Si tu veux que je te suive, prouve-moi que tu n'es pas juste une brute qui cherche à écraser tout ce qui est plus faible. Parce que moi aussi, je veux devenir plus fort. Mais pas pour être ton larbin. Si je te suis, c'est parce que je compte bien atteindre les sommets. Je veux la richesse et la puissance pour pouvoir vivre libre, loin de la Marine. »

Ce moment était délectable, digne d’un poète. Il inclina cependant la tête sur le côté avant de dire avec un dégoût palpable.

« Oh gamin. Tu te méprends encore. Tu dois devenir plus fort, sinon tu mourras au prochain voyage, » dit-il en posant l’un de ses gros doigts sur la poitrine de Kael, lui rappelant au passage que ce doigt à lui seul était plus gros que l’impact qu’une balle laisserait sur sa peau. « Tu dois aussi apprendre à utiliser ta tête si tu veux un jour vaincre un autre pirate. Alors je vais te révéler un secret. Quand tu m’as frappé, je t’ai laissé faire. »

Un coup si rapide fusa vers son plexus solaire que le brun se retrouva propulsé contre le tronc de l’arbre derrière lui. Il avait mal, mais encore une fois, le géant prouvait qu’il maniait très bien sa puissance. Il ajouta tout en comblant la distance : « Je suis capable de jauger un homme d’un simple regard, » dit-il, omettant la partie où il devait se faire frapper d’abord, l’information étant une arme qu’il connaissait. « Je peux donc te dire que, comme plus tôt, ce choix n’est pas le tien. Peu m’importe pourquoi tu es venu ici. Je t’épargne la vie, voilà le cadeau que je te fais, » dit-il en posant sa main pour couvrir tout le torse de son nouveau sous-fifre, appuyant doucement jusqu’à le faire couiner contre l’écorce, sans toutefois lui enlever la capacité de parler.

« Je répète, gamin, ne pense plus à me contredire. J’ordonne et tu agis, c’est ta vie maintenant. Tu veux voir que je ne suis pas qu’une brute ? J’ai bien l’intention de te refiler les tuyaux, ne t’en fais pas. La richesse et la puissance, laisse-moi te montrer comment les obtenir. »
Et avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, le lutteur lui fit perdre connaissance.

…

Quand il ouvrit les yeux, Kael était allongé sur le sol en bois d’un établissement qu’il ne reconnaissait pas. Son agresseur l’avait traîné sur son épaule comme un sac de pommes de terre, puis l’avait enfermé ici, une chaîne attachée au cou. La taille de celle-ci était disproportionnée, comme si…
D’un mouvement sec, la grande main de Finn fit bouger la chaîne. Elle était à sa taille à lui.

« Regarde, gamin, deuxième leçon : est-ce que tu auras les tripes de faire ce qu’il faut pour survivre dans un monde de pirate ? »
Mais avant de comprendre, nous devons revenir un peu plus tôt dans la journée.

…

Le tenancier de l’auberge où il logeait avait fini par se rendre compte de la supercherie de l’homme masqué. Il avait été payé avec un faux bracelet plaqué or, qui n’était pas entièrement composé de ce précieux métal, une valeur qu’il avait d’abord jugée juste en échange du gîte et du couvert. Cependant, son beau-frère, joaillier de son état, lui avait confirmé qu’il s’était fait duper. Le petit homme faisait les cent pas, se demandant comment éliminer un colosse comme Finn. Puis, lorsque l’éclair de génie lui vint, cet homme scella son destin et celui de bien d’autres, sans le savoir.

…

Kael était au sol, la froideur de celui-ci lui faisait un choc sous ses paumes dénudées, qui servaient de béquille. La lourde chaîne qu’il portait, comme un chien, n’était qu’une manière cruelle de montrer à sa nouvelle recrue que les mots pouvaient se retourner contre soi. Insulter quelqu’un, ça va, mais il y a toujours une limite.

Quand il tomba sur Finn, celui-ci lui pointa l’autre côté de la pièce et lui dévoila le spectacle d’horreur qui s’y déroulait quelques heures auparavant.

Ils se trouvaient dans le bureau du tenancier, un petit homme trapu dans la cinquantaine. Ligoté sur sa chaise, un bâillon dans la bouche pour l’empêcher de parler, il était réduit au silence. Le plus choquant, c’était les deux corps qu’il avaient laissé dans la pièce avec leur employeur, deux tueurs à gage, comme si une scène de violence s’était déroulée là, teintant l’atmosphère d’un malaise aussi impressionnant que les éclats de sang qui leur trahissait une mort douce et agréable…

« Tu vois, pour être un pirate, il faut des tripes. Cet homme, lui, est un pourtant un bon samaritain, propriétaire d’une petite auberge. Nous avions un accord : je lui ai donné un bracelet d’or, et il me logeait ici. Quelle ne fut pas ma surprise de trouver ces deux-là, » dit-il en pointant les corps. « Dans ma chambre, prêts à me tuer. Ce ne fut pas long ensuite. Je m’était réserver le payeur après l’avoir laissé ici pour réfléchir, mais ce n’»

Il parlait de tout ceci avec une aisance déconcertante.
« Alors gamin, tu veux être fort et riche ? Voici ton premier devoir, tu vas tuer cet homme. Ensuite tu me nettoiera tout ca, cet auberge est dorénavant notre base d’opération. Et si tu pense à t’échapper n’y songe pas, les autres pirates de mon équipage ont déjà commencer à s’infiltrer tel une maladie, chaque coin de rue, boutique, tout ce qu’il y a à prendre nous le prendrons le bon moment venue. Je te laisse donc encore une fois penser à mon offre. »

Tuer, ou être tué. C’était presque poétique.

Il laissa Kael dans la pièce, refermant la seule issue de ce bureau derrière lui, laissant le jeune homme avec l’énorme chaine au cou, puis cet éclat lumineux qui reflétait la lueur d’une bougie sur un couteau, posé devant l’homme qu’il devait exécuter. Couteau de loin, ou dague plus affuté de près, une arme dont la lame laissait presque penser aux couteau qu’on utilise pour vider les organes des poissons…

Celui-ci, les larmes aux yeux, criait sans arrêt, apeurer de voir si lui, saurait le délivrer de ses souffrances pour de bon ?

Finn poussa la porte avec une détermination marquée, et entra dans une pièce où l’atmosphère contrastait avec l’horreur qu’il venait de quitter. Ici, les murs en bois brut étaient décorés de vieux drapeaux fanés, et une lumière tamisée filtrait à travers des fenêtres sales, créant une ambiance chaleureuse malgré le désordre ambiant. Alors qu’il déplaçait les muscles de son corps ce découpait sous ses vêtements. Il fit un signe de main et une personne vint laver les mains de son nouvel ami, il était l’un des leur désormais.

Des hommes trainaient çà et là, chacun portant les marques de la vie de pirate : des cicatrices, des yeux fatigués, mais aussi une camaraderie palpable. Certains étaient assis autour d'une table, en train de jouer aux cartes, d'autres sirotaient des bouteilles de rhum bon marché en riant bruyamment. L'odeur de l'alcool mêlée à celle du tabac flottait dans l'air, tandis que des éclats de rire et des jurons émergeaient de tous côtés.

Finn scruta la salle, ses yeux se posant sur ces âmes égarées, un sourire cynique sur les lèvres. D'un geste autoritaire, il leva la main et fit signe à Kael de le suivre. Une fois la porte refermée derrière eux, il prit la parole, son ton sec et impérieux attirant immédiatement l'attention de tous.

« Écoutez-moi bande de fêtard du dimanche, j’ai une chose importante à vous annoncer. »

Ses mots résonnèrent comme un coup de canon, et la pièce se vida peu à peu des rires et des murmures. Les hommes se rassemblèrent, curieux et attentifs. Finn se racla la gorge, un frisson d'anticipation parcourant l'air.

« Voici notre petit nouveau, » déclara-t-il en désignant Kael, sa voix empreinte de fierté. « En face de vous se tient un vrai tueur. Un homme, un vrai. »

À cet instant, un rire tonitruant éclata au fond de la pièce, brisant l'atmosphère tendue. Finn, sans patience, pointa du doigt l'homme à l'origine du rire. Toute la foule se retourna d'un seul mouvement, les regards fixés sur le coupable, prêts à suivre son regard et la fléchette qu’il planta dans le mur, frôlant l’oreille du malheureux.

Un silence pesant s'installa après l'annonce de Finn, mais il fut rapidement brisé par la voix de l’homme à la fléchette au fond de la pièce, sa voix tremblait de rage et de jalousie. « Quoi ? Tu parles sérieusement ? Ce gamin a l'air d'un enfant ! » Dit l'homme, son visage déformé par l'émotion, ne pouvait masquer son mépris.

Finn éclata de rire, un rire gras et moqueur, « Rah Rah Rah ! » Puis, d'un geste de la main, il pointa Kael avec son pouce. « Ce gamin est plus fort que vous tous réunis. Je n'oserais même pas parier sur vous, ni proposer de valider ma théorie, car j'ai besoin d'hommes, et non de cadavres. Il est le seul d'entre vous à avoir passé le test d'entrée. Il est doté de l’âme des gens libre, pas même moi n’arriverais à dompter un animal sauvage ci celui-ci ne veut pas, mais lui il veut devenir fort, il fallait simplement s’assurer qu’il ne craquerait pas une fois sur un navire en proie à notre courroux.»

Finn se tourna vers Kael et lui posa une main amicale sur l’épaule, un contraste frappant avec son caractère impérieux. « Il sera même prêt à jouer mon esclave pour survivre, et ça, ça se respecte ! »

Il commença alors à marcher vers ses hommes, reprenant le contrôle de la pièce. « Envoyez des rondes de sécurité pour surveiller les points A et C ! » ordonna-t-il d'une voix forte, puis il échangea quelques informations avec d'autres membres de l'équipage. Son comportement dégageait une autorité naturelle, une présence qui inspirait le respect. Chacun savait que chaque proposition qu’il écoutait était prise au sérieux, et Kael commença à réaliser que quelque chose de plus grand était déjà en mouvement. Les apparences sont souvent trompeuse, mais avait-il vraiment orchestrer tout ca pour valider qu’il le suivrait ? Tant de question devait planer dans l’esprit du rescaper.

Soudain, un homme en grand manteau vert s'approcha de Kael, le regard brillant de malice. « Bravo pour avoir réussi l’épreuve ! » Il éclata d'un rire franc, faisant écho à l’enthousiasme qui régnait autour d'eux.

« En quoi consistait cette épreuve ? » demanda Kael, encore sous le choc.

L’homme, avec un sourire entendu, répondit, « Il n'y a qu'une règle dans cet équipage : la trahison est peine de mort. Alors, pourquoi Finn aurait-il tout fait pour que tu te sentes ainsi ? En réalité, il donne le choix à chacun, et personne qui a décidé de franchir cette porte sans tuer l'innocent ne s'est fait renvoyer. Au fond, il valide qu’on soit prêt à mourir, c’est bien joli de rêver, mais une prime sur sa tête c’est aussi de dormir un œil ouvert. Alors si tu dois partir fait le maintenant, il sera certainement déçu, mais il te laissera voler, après tout, tes un gagnant.»

Il s'approcha un peu plus, ses yeux pétillants. « Je crois qu'il nous classe entre ceux qu'il considère comme des moutons et des loups. Toi, tu es un loup. Il nous avait tous dit d'avance que tu serais désormais le second de l'équipage. Je ne sais pas ce qu'il a vu en toi, mais bravo, mec. Oh et avant que tu ne te sente mal, le mec que ta tuer, c’était une horreur humaine, il avait envoyer les deux déjà mort pour tuer Capitaine Finn. Tu vois dans quoi tu t’embarques ? uhuhuh oh, moi c’est Jack et toi ? »

Finn se retourna, un sourire narquois sur les lèvres, l'air sûr de lui, comme un chat jouant avec une souris. Kael, déterminé, déclara d'une voix ferme : "Si tu veux que je sois ton second, alors il est temps que tu retires cette chaîne." Il désigna le collier de métal qui lui mordait la peau. "Je ne suis pas ton esclave."

Finn termina une phrase à un vieil homme portant un chat sur l’épaule, puis se tourna vers Kael. D'un geste puissant, il empoigna la chaîne et, avec un craquement satisfaisant, la brisa comme si elle n’était que de la paille. "Je n'ai jamais considéré quiconque comme un esclave," déclara-t-il, la voix résonnant dans la pièce, « Les chaines ne sont qu'une vilaine blague, tu disait ne pas être un chien, mais nous le sommes tous ! » Tout le monde leva son vert en signe d'accord et crièrent de bon coeur.

L'atmosphère était chargée d'énergie, des murmures d'admiration parcouraient les hommes autour d'eux. Finn fit signe à Kael de le suivre, sa présence imposante traçant un chemin à travers le groupe. Ils s'approchèrent d'une grande table en bois, sur laquelle reposait une carte détaillée de l'île, ornée de notes et de marques.

Jack, toujours souriant, rejoignit le duo. Finn croisa les bras sur son torse musclé, son regard se faisant sérieux. "Écoute, Kael. La marine s'est récemment montrée de plus en plus présente dans ce secteur," dit-il en pointant un endroit sur la carte où des croix avaient été tracées. "Ils cherchent à établir leur autorité, et nous devons être prêts. Nous éviterons leur présence le temps d'accumuler toutes nos ressources pour le grand voyage. Fait attention quand tu te promènera en ville, mémorise les quartiers aussi. "

L'air était chargé d'une tension palpable, chaque mot de Finn résonnait comme un coup de tambour, rappelant à tous qu'ils étaient engagés dans un jeu dangereux. "Raconte-moi ton histoire," continua Finn, son ton commandant l’attention. "Dis-moi ce que tu sais faire, afin que je puisse te donner une mission adaptée. Ensuite tu prendra la moitié des hommes et en fera ce qui te semble bon pour le bien commun. "

Kael sentit une pression sur ses épaules, non pas une chaîne, mais l'attente de son nouveau rôle. Il avait une chance de prouver sa valeur, et il savait qu'il devait s'accrocher à cette opportunité, car dans ce monde impitoyable, chaque décision pouvait faire pencher la balance.

Les flammes dansaient paresseusement dans la cheminée, projetant une lueur vacillante sur les murs en bois de l’auberge alors que la journée n’était plus. Finn, restait les bras croisé, observait le brouhaha de l’établissement. Le parfum du rhum et des viandes grillées flottait dans l’air, mais son esprit était ailleurs, perdu dans les mots de Kael, sa nouvelle recrue.

« Liberté, berger, richesse... déteste la marine. » Les mots résonnaient dans sa tête comme un écho lointain. Finn fixa un point dans le vide, son regard bleu acier perçant à travers la foule animée. Kael, à ses côtés, s’était confié sur ses rêves de grandeur et ses désillusions. Un garçon perdu, mais avec un potentiel brut qui pouvait s’avérer précieux dans sa quête, s’il était bien manié, peut-être survira il assez longtemps pour porter le nom de Pirate.

Finn esquissa un sourire narquois, sa cicatrice accentuant l’expression de son visage sous masque. Un plan commençait à se former dans son esprit, un plan qui pourrait faire trembler les fondations de cette île dominée par la marine. Il se pencha légèrement vers Kael, son masque de lutteur vermillon reflétant les flammes dansantes.

« Écoute, Kael, » commença-t-il, sa voix grave et assurée. « Chaque histoire de souffrance peut se transformer en force. Si tu veux vraiment la liberté, il te faut apprendre à la prendre. »

Kael, avait l’air attentif. Le capitaine poursuivit, ses pensées s'alignant comme les étoiles dans un ciel dégagé. « Cette île regorge de trésors cachés. Une équipe s’occupera de terminer le recrutement aux mines, nous devrions avoir terminé demain. Nous allons ensuite faire sauter le tout pour attirer la marine et les obliger à s’épuiser. »

Il marqua une pause, ses yeux brillant d'une intensité presque hypnotique. « Chaque défaite de la marine est une victoire pour nous. Leur arrogance les rend vulnérables. Si nous parvenons à les frapper là où ça fait mal, nous gagnerons non seulement leur respect, mais aussi leur peur. Une autre équipe aura donc la tâche d’attaquer nos amis en blanc qui seront définitivement réduit dans les zones moins à risque, au cas ou il y aurait plus d’explosions aux mines ! Ce qui m’amène également à la bijouterie, la valeur de leur pierre augmentera considérablement, elle sera donc fortement gardée. Nous la garderons pour la fin. »

Jack l'écoutait, l'enthousiasme illuminant son visage avec un air malsain. Finn continua, sa voix basse, mais chargée de promesses. « Nous avons encore besoin d’un plan pour le quartier général. Une équipe peut s’infiltrer, mais je crois qu’il vaudrait mieux envoyer deux hommes passer leur teste de recrue, nous aurons alors une dizaine de jour pour faire une carte des lieux et saboter leur communication et y dérober des informations cruciales. Pendant ce temps, je veux que tu commences à rassembler des informations sur les mouvements de leurs patrouilles. Il nous faut savoir quand frapper. » Dit-il en posant une main sur l’épaule de Jack. Sachant tout deux qu’il s’agissait oui de surveiller l marine, mais tout signe de ses sales révolutionnaires aussi.

Finn se redressa, son manteau rouge s’ouvrant légèrement, dévoilant une ceinture ornée de dagues brillantes. « Ensemble, nous pouvons devenir les cauchemars de cette marine. Mais n’oublie jamais, Kael, la loyauté est une épée à double tranchant. Choisis tes alliés avec soin si tu décides de t’approcher d’eux. Pour la suite, nous ajouterons tous les petits coups qu’on peut au plan original, pour faire court, notre cible prioritaire n’est ni les cristaux, ni les bijoux. C’est un homme, mais vous en saurez plus le jour J, dans neuf jours. D’ici là je veut qu’on aie des yeux partout, je veux savoir ou son chaque marines et butins potentiels.»

Il lança un dernier regard à la salle, puis revint à Kael, son expression maintenant sérieuse. « Prépare-toi. La liberté est à portée de main, mais elle exigera des sacrifices. Es-tu prêt à tout pour l’obtenir comme tu l’entends ? C’est le temps de nous le prouver gamin, que pense tu du plan, je veux ton honnête opinion. Ensuite choisi de quel partie tu veux t’occuper. »