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[Q] Sixième chapitre ; Parce qu'il faut bien ruser dans la vie... (1)


- « On change de cap ! Direction Zaun ! »

- « Eeeeeeeeehhhhh… »


La réponse de tous mes lieutenants vint du fond du cœur. Y’avait qu’à voir leurs gueules pour comprendre qu’ils étaient à la fois dépités, mais aussi très peu surpris par ma décision soudaine. En même temps, faut dire aussi que j’avais fait deux jours à cogiter dans ma cabine sans vraiment parler à personne. En conséquence, l’fait que j’sois sorti d’moi-même de mon trou pour venir leur annoncer la nouvelle, comme ça, de but en blanc, eut donc cet effet peu déstabilisant. Comme s’ils s’attendaient réellement à ce que je vienne leur annoncer une bombe. Pour le coup, une veine s’était mise à battre nerveusement sur l’une de mes tempes, preuve de mon irritation devant leurs réactions que j’vis moi-même pas venir. Voilà maintenant un mois qu’ils me fréquentaient et qu’ils semblaient carrément me cerner de bout en bout. C’était pas bon ! Pas bon du tout ! En effet, y’avait rien de pire que d’être prévisible aux yeux de ses compagnons ! Il fallait surement que j’me renouvelle… Depuis la prise du nid de vaches qui me rapportait pas mal, je m’étais clairement endormi sur mes lauriers. Pas digne d’un type qui comptait quand même aller se challenger sur Grand Line et ses épreuves sous peu… Y’avait plus qu’à bouger mon cul.

- « On est pourtant presque vers East Blue. J’entends que tu veuilles aller sur Zaun pour acquérir un sous-marin, mais pourquoi maintenant ? » Questionna Laylah, une lunarienne qui n’avait pas l’habitude de prendre la parole, mais qui avait toujours des interventions pertinentes.

- « Même si je me rends chez Zarah, il n’est pas dit que je puisse avoir assez de fonds pour ce qu’on veut faire. J’en suis arrivé à la conclusion que le voyage jusqu’au Sultanat des Pétales est une pure perte de temps. »

Dans la cabine exiguë qui faisait office de salle de réunion, la disposition des tables et des chaises sur lesquelles ils étaient installés formaient un U. J’avais alors fermé la porte derrière moi pour venir me poster gaillardement devant eux, les mains posées sur les hanches, l’air décidé et surtout torse-nu. L’une de mes lieutenantes, Serenety, une trois yeux, balbutia quelques mots incompréhensibles, ce qui eut pour effet de capter mon attention. L’instant d’après, elle prit son courage à deux mains et finit par glisser toute rouge… « T’aurais pu te couvrir quand même… » Circonspect, je haussai un sourcil devant sa réaction avant de constater effectivement que je n’avais même pas pris le temps d’enfiler quelque chose. Seul un haori fleuri trônait sur mes épaules. Plus bas ? Un simple jeans noir et les tongs qui allaient avec. Une dégaine dégourdie… Mais habituelle. De quoi me faire soupirer, pendant que Violette, une blonde aux courbes vertigineuses (et accessoirement mon bras droit attitré) ne se mette à exploser de rire ! Elle était la plus âgée et la plus avisée du groupe, certes, mais ses qualités étaient gâchées par une propension à tout prendre à la rigolade et à asticoter ses acolytes quand l’occasion lui était donnée de le faire.

- « T’as quel âge toi ? Être prude, ça va deux secondes hein ! »

- « Je n’arrive pas à me concentrer avec tous ces tatouages, hmmmphhhh ! F-Ferme ton haori ! »


Au même titre que Violetta, Laylah ne put s’empêcher de pouffer de rire de manière plus élégante alors que je commençais à me chamailler avec la trois-yeux qui était toute rouge et qui ne supportait plus de mater l’exhibitionniste que je pouvais être à l’occasion -et à mon corps défendant. ‘Fin, c’est pas comme s’il y avait mort d’homme à me pavaner torse-nu hein. Mais en dépit de ma défense, j’avais fini par céder une minute plus tard, avant d’ajuster sagement mon haori sur ma poitrine pour qu’elle ne puisse plus y voir grand-chose. Qu’est-ce qu’il fallait pas faire pour contenter les femmes, heh ! J’savais pertinemment qu’elle en pinçait pour moi, mais là, c’était abusé ! Cela dit, hors de questions de la friendzoner directement. Elle était essentielle à mes plans et il me fallait m’assurer définitivement sa loyauté avant de faire preuve de franchise un jour. Pour l’instant, l’ambiguïté qui caractérisait donc notre relation m’allait parfaitement. Puisqu’elle voulait être dupe et y croire, pas question de lui briser ses rêves et d’me l’aliéner. Il me restait l’hypnose au pire, mais j’m’interdisais pour le moment de l’utiliser. Pas avant un moment. C’est donc sur cette pensée que le calme revint et que je repris une nouvelle fois parole pour demander :

- « On a des vivres pour tenir jusqu’à Zaun ? »

- « Ça passe ric-rac. Si on change de cap et qu’on navigue directement jusqu’à Zaun, on devrait pouvoir tenir pendant une bonne semaine. »
Intervint Mitch, un homme-poisson terriblement laid qui l’ouvrit enfin d’une voix caverneuse.

- « Bien. On fait ça. Et puis avec un peu de chance, on tombera encore une fois sur des navires pirates qui nous confondront à un simple équipage de civils. S’ils ont des vivres et de la thune, on se servira grassement ! »

- « Mais encore… ? Tu comptes sur quoi pour ton sous-marin… ? » Me redemanda Laylah.

- « J’suis un escroc dans l’âme. Y’a zéro moyen que j’paye plein tarif pour avoir un submersible ! »

- « Tu as une idée de comment t’y prendre exactement ? »


- « Nan… Mais tu sais, une fois sur place, les réalités du terrain finissent toujours par me donner de très bonnes idées. Ne t’inquiète pas. Ça va le faire comme d’habitude. » Qu’avais-je dit sourire de fumier aux lèvres.

De quoi arracher des sourires à mes acolytes à leur tour. Ils étaient bien conscients de ce que je valais dans ce genre de situations.

Et leurs petits doigts leur disaient qu’ils allaient bien s’amuser sur le coup, encore une fois.
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C’est finalement cinq jours plus tard que nous ralliâmes les côtes de Zaun. Hitch, l’homme-poisson et navigateur attitré de notre équipage, avait fait en sorte de passer par des raccourcis en profitant de courants marins qui facilitèrent notre navigation vers ces terres éloignées de mer du nord. Ses prévisions étaient toujours aussi impressionnantes, ce qui me poussait à chaque fois à l’encourager, histoire qu’il ne se perdre pas trop dans ses élucubrations concernant son physique repoussant. Il n’y avait pas que la gueule dans la vie, que j’lui répétais… Même si c’était un peu l’hôpital qui s’foutait de la charité, vu que je capitalisais beaucoup sur ma gueule d’ange qui m’ouvrait pas mal de portes. Néanmoins, mes encouragements avaient du bon, puisqu’il réussissait toujours à se remonter la pente et à se donner à fond pour nous. J’étais devenu l’un des piliers de sa vie et il me le rendait bien. Evidemment, tout l’équipage faisait également pareil, puisque nos vies dépendaient parfois de lui et de sa réactivité. Hormis Violetta qui était une humaine comme moi, les races diverses de mes autres lieutenants et les discriminations qu’ils avaient subi les rendaient tous empathiques, d’où la bienveillance commune qu’ils avaient pour le poiscaille de la famille des lophiiformes. J’étais vraiment tombé sur de bons éléments, y’avait pas à dire…

- « C’est sans espoir… Les gens ici sont pires que tout ce que j’ai pu voir… » Soupira Laylah qui se laissa tomber sur un siège de notre salle de réunion.

Cette dernière s’était immédiatement mise en branle une fois que nous avions accosté pour aller recueillir des informations çà et là. Cela étant dit, elle était seulement revenue une heure plus tard en soupirant de dépit, la mine passablement frustrée. La lunarienne était plutôt une belle femme qui était fière de ses atours. Entre son beau minois, son regard perçant, son teint mate et ses formes opulentes, peu d’hommes arrivaient à résister à son charme exotique, magnétique même. Pourtant, là, quedal. Même les bonobos qui peuplaient Zaun n’en avaient cure. Leur xénophobie rendait la vie difficile aux étrangers. Saupoudrez le tout de racisme et ça corsait la situation plus que de raison, surtout pour les non-humains. De ce fait, exit Laylah la lunarienne, Hitch l’homme-poisson et Serenity notre trois-yeux. Jiro, le minks, spécialiste en filature et discret comme personne ne pouvait tenter d’aller en ville, mais c’était également trop de risques pour pas grand-chose. De ce fait, il ne restait plus que deux options : Violetta et moi-même, des humains purs jus qui pouvaient au moins passer la barrière du racisme. Plus qu’à composer avec la xénophobie, mais pour le coup, mon intuition me fit comprendre qu’il fallait que j’fasse moi-même le sale boulot. Pas quelque chose qui me rebutait cela dit, même si les autres se sentaient un peu inutiles.

- « Tu es certain que tu ne veux pas que j’y aille ? » Que m’avait même demandé Violetta d’un ton enjoué, également prête à se mettre à contribution pour la cause commune.

- « Nan, t’en fais pas. J’vais faire un tour au centre-ville et on verra ce que ça va donner. »

C’est donc grimé que j’avais fait mes premiers pas sur Zaun en compagnie de quelques hommes de main de l’équipage que nous avions réquisitionné au nid des vaches et qui nous suivaient sans broncher. J’avais pris quatre gars avec moi, juste au cas où. Sur ma tête ? Une perruque. Sur ma gueule ? Une barbe postiche. Pour le corps ? Des vêtements banals mais assez amples. Bref, un petit déguisement, histoire qu’on sache pas vraiment qui j’étais, vu que je commençais à avoir une petite renommée. Une renommée négative même, mais pas de quoi avoir une prime sur la gueule et heureusement. Cela dit, le fait qu’on ne me reconnaisse pas me desservit puisque des dockers ultra bodybuildés et bien plus grands que moi (alors que je faisais quand même 2 mètres) nous barrèrent le chemin. Laylah m’avait dit avoir passé cette première "barrière" en minaudant un peu, mais de mon côté, c’était mort. Et quand on disait aux femmes qu’être un homme était compliqué hein… Les quelques gars derrière-moi flippèrent immédiatement devant notre comité d’accueil, preuve que j’pouvais pas non plus compter sur eux. Qu’à cela ne tienne. C’était à prévoir. Y’avait plus qu’à faire l’une des choses que j’savais quand même faire le mieux : cogner. J’savais, oui, mais c’était pas mon dada. Loin de la même. Mais quand faut y aller…

- « Bordel, t’es qui toi ?! » Que finit par me demander l’un des dockers à terre, cinq minutes plus tard.

- « Un simple type qui veut juste faire des emplettes, tout simplement… »

Oui, cinq minutes. C’était ce qui m’avait suffi à distribuer des pains à ces satanés dockers qui nous avaient barré le chemin. Bien évidemment, j’aurai pu les hypnotiser, mais j’avais préféré la baston pour une fois, histoire d’me dégourdir un peu et d’me dérouiller bien comme y faut. Selon ce qui allait arriver, mieux valait être au top de sa forme et avoir les réflexes qu’il fallait, que j’m’étais dit. Du coup, quelques poings, croc-en-jambe, esquives et kicks suffirent à les étaler tous à terre sans que j’ne m’emploie plus que de raison. C’était aussi la preuve que j’avais clairement assez de force pour me frotter une nouvelle fois aux cadors de Grand Line. Plus question de jouer les seconds plans dans cette vie. J’aspirais clairement à mieux. « Quel genre d’emplettes, exactement… ? » Me redemanda le même docker. Il avait l’œil torve… Mais son body language trahissait une certaine appréhension et un respect non feint vu que je venais d’étaler une dizaine de types de trois mètres et plus à moi tout seul. Avec mes deux mètres, j’avais juste l’air d’une demi-portion pour eux. Mais une demi-portion qui les avait mis à l’amende, comme il se doit. La preuve que le monde était très vaste. Quelque chose que ces xénophobes pouvaient comprendre ?

Va savoir…

- « Si c’est la M-Boat que tu vises, c’est juste pas la peine. » Renchérit-il. Ce fumier avait même un sourire railleur aux lèvres en dépit de son coude gauche qu’il tenait et que j’avais salement tordu.

- « Ah oui… ? Et pourquoi donc ? »

- « Ils sont maintenant à la solde de ces satanés mouettes. Tu pourras p’être passer commande, mais t’auras rien avant des mois, c’est sûr et certain. Si c’est bien pour un sous-marin que t’es là comme les autres, bon courage, bahahaha, AÏE ! »


C’est sur ce râle de douleur que le docker et ses compagnons se relèvent péniblement et nous quittèrent en haussant des épaules…

Quant à moi, j’étais là, penaud, au beau milieu du port, à me demander si j’avais bien fait de venir ici sur les recommandations de nos indics au nid des vaches…

Après tout, j’avais bien senti que cet enfoiré ne me mentait pas du tout. Aucun signe corporel ne l’avait trahi dans ce sens.

C’était bien ma veine hein…
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Une heure plus tard…

- « Désolé monsieur Nihil. Nous sommes actuellement inondés de demandes et nous ne pourrons pas répondre à la vôtre avant au moins une année, voire plus. »

- « Ah… »
Répondis-je alors que j’avais fini par me débarrasser de mes postiches parce que ça me grattait trop. Tant pis si on me reconnaissait hein. J’avais pas de prime sur la gueule, de toute.

C’est faussement navrée qu’une jeune femme me donna cette réponse dans le hall du bâtiment principal de la M-Boat. Nous étions finalement parvenus à leur chantier naval pour prendre des renseignements, mais le verdict était sans appel : la marine avait bel et bien réquisitionné les meilleurs éléments et le plus gros de la production de cette fameuse compagnie dont on m’avait vanté les louanges. La bonne nouvelle était le fait qu’ils produisaient donc des submersibles de qualité si la marine allait jusqu’à les privatiser. La mauvaise était le temps qu’il nous faudrait pour se faire livrer une commande. A travers cette belle commerciale, donner ce genre de réponses était une manière convenue pour la M-Boat de ne pas totalement perdre ses autres clients où être complètement affilié au GM. C’était en tout cas la lecture que j’avais de la situation, mais j’pouvais me tromper. J’eus un soupir résigné, avant d’échanger des banalités avec la jeune femme qui m’avoua à demi-mots ce que les dockers m’avaient révélé : les commandes venaient essentiellement des mouettes (et surement du CP) qui se fournissaient sans vergognes ici. La question du "pourquoi un tel monopole ?" se posait, surtout quand on savait que le Gouvernement Mondial avait pourtant un pôle scientifique qui pouvait clairement tout concevoir…

Mais là n’était pas le plus important. En tout cas pour bibi.

Retour à la case départ. J’étais ressorti avec mes hommes et je les avais renvoyés au navire. Quant à moi, j’déambulais tranquillement dans les rues en réfléchissant à ce que je pouvais faire. N’étant pas un visage connu d’autant plus que ma dégaine était plutôt atypique et pas assez locale, j’attirais à moi quelques regards méprisants, mais j’devais avouer être trop absorbé par mes soucis pour les prendre en compte. Pas comme si ça pouvait m’affecter de toute façon. J’avais même esquivé le jet d’eau usé d’une vieille femme, sans broncher, ce qui avait plutôt choqué l’ancienne, surprise de mes réflexes mais aussi du fait que je ne l’avais même pas calculé. Absorbé par mes pensées, je n’avais que faire des réactions de mon environnement immédiat, ni même de l’architecture des lieux. Le seul endroit qui me fit sortir de mes réflexions profondes fut la garnison de Zaun. De ce que j’avais même compris, l’île était surveillée par des noms ronflants de la marine d’élite. Tenter d’acquérir un sous-marin par la force n’était donc pas envisageable. N’ayant pas non plus eu le loisir de pouvoir visiter leur chantier naval de fond en comble pour la cartographier mentalement, dérober un sous-marin était donc hors de question. Il n’y avait donc plus qu’à ruser et espérer que ça marche. Cela dit, je n’avais absolument pas de plans en tête, ce qui me frustrait un brin…

Toutefois, c’est pile à ce moment-là que je tombai sur une taverne animée.

Boire un coup ne me ferait surement pas de mal !

Quelques instants plus tard, j’avais fait mon entrée dans l’établissement. L’ambiance était classique : des musiciens qui chantaient à tue-tête, des joueurs qui faisaient du boucan, des clients qui buvaient et pelotaient des serveuses, lesquelles se prêtaient commercialement au jeu… Bref, un havre de paix pour toutes ces personnes. Mon entrée fut complètement inaperçue et les gens qui me virent firent vite de passer à autre chose. Pas mal… C’est en m’approchant du comptoir que j’aperçus ce qui semblait être une mouette vu son manteau et les épaulettes dessus. Une fois à ses côtés, un coup d’œil me permit d’reconnaitre le grade qu’il avait : sergent d’élite, rien que ça ! D’ailleurs, il semblait ne pas avoir la bouille de l’emploi, ressemblant plus à un lieutenant de la régulière vu ses lunettes rondes, son visage presque poupon et son air calme et souriant. Limite un rat de bibliothèque quoi. Du reste, lorsque j’posai mon derche sur le siège à ses côtés, il se retourna vers moi, toujours souriant et me salua tranquillement. Auréolé d’une aura paisible, sa vibe trop sereine m’aurait presque happé, sauf que j’me repris très vite avant de le saluer à son tour et de commander une chope de bière, chose que le barman du coin me servit très rapidement. C’est à ce moment-là qu’une petite conversation naturelle s’en suivit entre le gradé et moi...

- « Vous n’êtes pas d’ici, vous. De passage, je présume ? »

- « En effet. J’étais venu pour affaire, mais cela a capoté aux derniers moments, malheureusement. C’est la vie, on va dire… Nihil, pour vous servir ! »
Que lui dis-je en lui tendant ma paluche droite.

- « Ben Sistross, sergent d’élite. » Qu’il répondit en serrant ma poigne.

C’est à ce moment-là que nous nous mimes à discuter de tout et de rien dans la joie et la bonne humeur.

Faut croire que lui, il me connaissait absolument pas par contre. Pas un mal. Ma réputation n’était pas non plus si transcendante que ça…
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- « Putain Nihil ! Où sont tes déguisements ?! Et qu’est-ce que t- »

Lorsqu’elle vit la tronche hypnotisée du marine qui montait à bord derrière moi, Serenity (la trois-yeux) se tut aussitôt. Pour connaitre les dons d’hypnose de son chef, elle savait que la mouette qui se trimballait derrière moi était tout simplement à ma merci. Ayant paniqué comme beaucoup d’autres à la vue du manteau de la mouette de loin, elle était plus ou moins rassénérée, mais ne captait absolument pas pourquoi j’avais ramené un marine sur notre navire temporaire. Elle voulut une nouvelle fois l’ouvrir, mais opta pour le silence au dernier moment, en attendant les quelques explications que j’allais leur offrir. Quant à moi, c’est tout guilleret que j’avais débarqué, les mains dans les poches avec notre nouvel allié de circonstance. Bien évidemment, j’pouvais pas faire fi de ne pas voir certaines tronches inquiètes et d’autres courroucées parce que j’revenais plutôt tardivement, mais qu’importe. J’allais implicitement leur apprendre que mes responsabilités vis-à-vis d’eux ne me retiraient pas le droit d’agir comme j’le sentais, ce qu’ils enregistreraient petit à petit. Pour le moment, j’laissais faire. Ils avaient le droit de montrer leur mécontentement ; et puis quelque part, c’était la preuve qu’ils s’inquiétaient et donc tenaient à moi un minimum. Quelque peu touchant, certes, mais pas de quoi m’émouvoir à outrance non plus…

Après tout, même ma propre famille biologique m’avait poignardé dans le dos à plusieurs reprises.

La confiance à 100%, ça existait pas chez moi.

- « Alors ? » Questionna Laylah, alors que tous mes lieutenants me faisaient face sur le pont et que j’avais fais signe aux larbins de s’éloigner.

- « J’imagine que les gars qui m’ont accompagné vous ont expliqué que c’était mort pour avoir un sous-marin même légalement ? »

- « Oui, et ? »

- « Puisque la marine a tout privatisé, y’a plus qu’à se faire passer pour des marines ! »

- « QUOI ?! »


Comme d’habitude, mes lieutenants s’écrièrent à l’unisson. Forcément, l’idée venait de nulle part... Ou plutôt d’une réflexion que j’m’étais faite pendant que je taillais bavette avec le gradé de la marine dans la taverne. In vino veritas, comme on dit. Au fil de la conversation que nous avions eu, le sergent d’élite s’était présenté comme étant le logisticien et le gratte-papier de la garnison. En dépit de son grade qui prouvait qu’il avait quand même une petite expérience sur le terrain, ce dernier était préposé à toutes les tâches administratives de sa division, comme un bon lieutenant de la régulière. Quand bien même la garnison était gérée par l’élite, fallait bien que quelqu’un s’y colle. C’était donc lui qui s’en chargeait depuis quelques temps maintenant. Ben avait accès aux uniformes, aux armes, à toute la paperasse. Un boulot dans lequel il se plaisait cependant ; ces tâches très ingrates étant finalement loin d’être barbantes pour lui. C’est à ce moment-là que j’avais imaginé très rapidement mon plan. Avoir accès aux ressources du GM pour se faire passer pour une mouette et présenter un achat en urgence. De quoi me pousser alors à hypnotiser le marine qui avait succombé à mon pouvoir. Une chance qu’il soit moins fort que moi. In fine, l’hypnose était semblable au haki pour ce que j’savais : face à un adversaire de même niveau, il n’avait aucune valeur…

Mais j’devais quand même avouer pour ma part, que l’hypnose me servait de baromètre pour jauger le niveau de mes proies ou adversaires. Comme quoi, il y avait toujours du bon quelque part…

- « Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait de lui ? » Demanda Serenity qui semblait quand même anxieuse.

- « On lui donne tout simplement nos photos, de fausses informations et il nous confectionnera des badges, des papiers, de faux dossiers et tout ce qu’il faut pour nous faire passer pour des mouettes ! Pas vrai Ben ?! » Que j’demandai à mon ami la mouette, non sans foutre une claque à son dos.

Le pauvre sergent d’élite acquiesça comme un zombie. Il était définitivement sous mon emprise. Si Serenity était toujours aussi mal à l’aise (surtout qu’elle semblait craindre ma capacité), Violetta, elle, éclata de rire comme d’habitude. Laylah eut un soupir amusé, tandis que le minks et l’homme-poisson assistaient à la scène dans le mutisme le plus total. C’est après une bonne minute à se marrer qu’on fit travailler le marine. Ce dernier était réellement un gratte-papier. Il prit tout ce qu’il fallut comme informations et s’en alla de notre navire une heure plus tard. L’idée, bien entendu, était de ne pas en faire un otage ou quoique ce soit d’autres, surtout qu’il avait ses routines comme il me l’avait confié lors de notre longue discussion. Une absence prolongée de la garnison aurait surement été suspecte. A son départ, Serenity ne put s’empêcher de mordiller son pouce. Elle croyait moyen à mon plan, là où les autres étaient plutôt imperturbables. C’était clairement l’élément le plus enclin à ses émotions parmi nous, ce qui m’avait poussé à discuter en tête-à-tête avec elle pour la rassurer et lui faire comprendre que tout irait pour le mieux. Même si l’hypnose s’estompait par magie, le bougre oublierait tout. Qui plus est, s’il n’honorait pas le rendez-vous que je lui avais donné pour le lendemain soir, j’aurai la confirmation que ma tentative avait capoté…

Et nous n’aurions plus qu’à lever l’ancre fissa !

Y’avait plus qu’à croiser les doigts pour que ça marche. Et j’étais persuadé que ça allait le faire !

***

Le lendemain soir, notre marine préféré de Zaun se pointa avec le matos comme convenu à dos de cheval : Manteaux d’officiers de la marine, paperasse qui allait avec etc. En voyant le résultat, Serenity était médusée…

- « Bordel, t’as réussi… »

- « Les dames distinguées doivent pas être grossières, non ? »

- « Roh, ferme-là Nihil ! Je te complimentais, moi ! »


Et tandis que j’rigolais, mes hommes récupéraient le matos. Par la suite, j’donnais d’autres instructions à Ben. Indications qui seraient surement précieuses pour notre opération à venir…

- « Quand est-ce qu’on commence, nfufufu ? » Questionna Violetta semblait excitée comme une puce et à raison.

- « Dans trois jours, on attaque le plus gros poisson ! »

Ça promettait d’être fendard tout ça !
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