Tema la taille du chat

Leur arrivée à Fushia se fit sans accroc. Une ville calme et paisible s’étendait devant Beethoven qui avait déjà le regard scrutateur. Il cherchait des renseignements quant au fameux Etoile Bleu. Et si ce dernier était non loin, c’était rapidement qu’il devait le retrouver. Avant qu’il ne disparaisse avec Lully à nouveau.

Il avançait donc dans les rues du village calme et qui s’était développé depuis que la légende des Mugiwara s'était étendue à travers le monde. Beethoven aurait bien pris un instant pour se pencher sur le rachat d’un katana, un des objets qu’il avait perdu dans sa transformation en vache. Mais malheureusement, les bovidés ne possédant pas de poche, il avait également perdu tous ses berries dans l’histoire. Un main sur un vieux sabre, Beethoven était content que le marchand l’ayant mené ici lui ait donné cette épée. De piètre qualité, certe, mais suffisante pour chasser une prime et utiliser l’argent en suivant pour se racheter une arme de meilleure facture.

Rapidement, il arrivait non loin d’un large tableau de prime. Un tableau où était accroché tant de papiers qu’ils passaient les uns sur les autres. D’un regard attentif, Beethoven cherchait sa cible. Il n’avait que faire des grands noms de ce monde, cela n’était pas son combat. Il voulait avant tout retrouver son maître et ami le plus vite possible. Il se mit à trifouiller les primes pour regarder celle qui avait été recouverte depuis un moment, surement signe que la somme leur étant rattachée stagnait de manière significative. Et Beethoven finit par mettre la main sur la prime associée au nom Etoile Bleu.

- “Tu cherches quelqu’un gamin ?” demandait une voix rauque.

Beethoven qui était jusque-là absorbé par sa recherche n’avait pas vu le vieux fumeur assis sur un tonneau non loin. Son regard se tournait alors vers l’habitant avant de lui répondre :

- “Je cherche un flibustier qui aurait accosté non loin d’ici.”

Puis il tendit la prime à l’homme pour le laisser voir de qui il s’agissait. Le vieil homme fronça les yeux, tirant sur sa cigarette, avant de regagner la tête.

- “Effectivement, ce gars là il traîne par ici, souvent dans des criques à l'est. La marine a déjà essayé de le choper plusieurs fois mais il est trop agile et rapide. Il leur glisse toujours entre les doigts.”
- “Vous savez où je pourrais le trouver ?”
- “Il y a des criques plus à l’est. Si ton gars est sur cette île, il sera sûrement là-bas.”
- “Merci.” répondu sobrement Beethoven avant de tourner les talons et de partir dans une direction.
- “L’est c’est de l’autre côté.”
- “Oui.”

Et d’un demi tour honteux, l’homme-poisson finissait par remercier à nouveau l’homme amusé d’une inclinaison respectueuse. Puis il mit le cap vers l’est.

C’est avec l’aide d’un navire marchand que Raiko débarqua sur l’île de Fushia. Pendant la durée du voyage, la jeune shinobi avait passé la plupart de son temps à mettre au point son arsenal, concoctant divers mélanges chimiques et affûtant ses diverses lames de kunais et de poignards afin d’être parée à toutes éventualités. Depuis peu, sa nouvelle profession de chasseuse de primes ponctuait son quotidien, toujours à la poursuite de primes de plus en plus élevées sans pour autant risquer d’y perdre la vie.

Voilà ce qui l’amena sur cette île, à la réputation plutôt calme et tranquille, des rumeurs circulant sur la présence d’un criminel au large de cette dernière. Raiko s’approcha du tableau des primes, feuilletant les nouveautés et cherchant celui qui l’intéressait. En baissant les yeux, je pus remarquer l’affiche que je désirais à quelques pas du panneau en bois, la feuille virevoltant quelque peu sous la brise calme.

“- Vous aussi vous cherchez le matou ?” l'interpella un homme entre deux bouffées de fumée.

“- Oui, vous savez vers où je pourrai le trouver ?” répondit calmement Raiko, toujours avide d’informations qui mènent à des berries.

“- Ouais, il traîne souvent dans les criques, vers la côte est de l’île. Tu sais où c’est hein ? Je veux dire l’est, la direction ?” insista le vieillard.

“- Euh oui oui… Merci !” s’éloigna la femme aux cheveux de jais, perplexe de l’attitude de l’homme.

Longeant le bord de l’île, la ninja n’avait aucune chance de rater les criques, dont les falaises étaient bien discernables. Sur la route, elle passait les mains dans les plis de sa tenue ample, s'assurant que poignards et bombes artisanales soient tous au bon endroit. Quelques minutes plus tard, les criques zigzaguaient dans le sol de l'île, créant de l'espace pour laisser s'infiltrer l'eau. Apercevant au loin une silhouette penchée par-dessus le rebord escarpé d’une falaise, Raiko la reconnut sans grande difficulté. Il faut dire que les hommes poissons ne couraient pas forcément les rues.

“- Tiens, toi aussi t’es là Beethoven, comme on se retrouve.” lui lança distinctement la nouvelle chasseuse de primes. "On dirait qu'on a tous les deux flairé le même gibier..."

En contre-bas, un bateau sombre. La voile abimée et les fentes dans le bois laissaient présager un affrontement récent. Cela devait être son homme … ou son chat ? Peu importe. A la voix familière, il rehaussait la tête pour observer une consoeur. La surprise se peint sur son visage alors qu’il levait les yeux au ciel.

- “Si vous êtes présente, c’est que bientôt, les nuages relacheront leur charge.”

L’air était déjà chargé et des nuages gris étaient poussés par le vent vers le lieu de la prochaine bataille. Beethoven avait vu juste, d’ici une quinzaine de minute, la pluie viendrait s’abbattre sur eux. Mais s’il avait dit ça, ce n’était pas grâce ses sens du climat, mais plutôt dû à une prophétie proclamée par Lully sur la jeune chasseuse de Prime. Elle est l’appelle de la tempête comme le disait la loutre.

- “Cependant, je ne déclinerais aucune aide dans ce combat. La vie de mon maître vaut bien plus que mon honneur de chasseur.”

Il acceuillit le regard curieux de la femme par un sourire. Il aurait aimé discuter plus en profondeur de la présence de Raiko ici mais il n’avait pas envie de perdre trop de temps en mondanité. Alors il attrapa la shinobi par les hanches avant de la plaquer contre lui et d’annoncer.

- “Dépêchons-nous, nous sommes attendus.”  

Puis il sauta dans l’eau claire de la crique, sûr que la profondeur suffirait à amortir leur chute. Il n’avait pas le temps de prendre la peine de demander à sa collègue son accord. En chutant, il lança sa camarade chasseuse dont l’agilité lui permettrait aisément d’atteindre le pont du navire sans être mouillé. Et lui, avec la puissance de ses attribut de squal, il venait à se propulser au niveau du bastingage et à escalader pour rejoindre le navire.

Une assemblée de Rat s'arrêta plus que surpris de l’arrivée de deux étrangers alors que le mink loutre était attaché au mât et menacé avec les lames des rongeurs. Les armes des petits animaux se tournaient alors vivement vers les deux arrivants.

- “Elle ?”
- “Elle.”
- “Elle ?!”
- “Oui, elle.”
- “Oh non pas elle !”

Dans cet échange entre Beethoven qui acquiesçait à chaque interrogation de la loutre, les regards des pirates se faisaient de plus en plus interrogatifs.

Raiko ne s'attendait aucunement à un tel rapprochement de la part de son collègue et encore moins à ce que ce dernier précipite leur chute mutuelle dans un mouvement forcé. Cependant, l'homme-poisson avait eu un bon pressentiment, puisque la ninja cherchait justement un moyen de descendre en douceur de cette hauteur. Alors qu'il la projeta juste avant l'impact avec l'eau, la shinobi exécuta une sublime vrille en plein air, la faisant atterrir sur le pont du navire dans une entrée fracassante. Cela fit plaisir à sa propre estime que le mink loutre reconnaisse la femme, preuve qu'elle savait marquer les esprits.

"- Moi aussi je suis heureuse de vous revoir Lully." s'adressa-t-elle à la loutre. "Loin de moi de critiquer vos nouvelles fréquentations mais elles n'ont pas l'air très recommandables." poursuivit-elle en donnant des coups de souliers aux rongeurs trop curieux qui commençaient à s'approcher d'elle.

Dans de rapides mouvements discrets mais précis, deux kunais jaillirent des manches de Raiko, se plantant de part et d'autre de Lully, tranchant ses liens et libérant la bestiole.

"- Ils sont armés !"
"- Bien sûr qu'ils sont armés !"
"- Ah mais nous aussi on est armés !"

Les rats échangeaient à haute vitesse et cela se ressentait dans leurs réponses qu'ils n'avaient jamais appris à réfléchir avant d'ouvrir leurs gueules affamées. Les rongeurs commençaient à s'agiter et les lames s'entrechoquaient alors que la petite armée grouillait en direction de la brune. La jeune femme sautillait de part et d'autre du pont pour éviter les tentatives peu élaborées de piquer le bas de ses jambes avec des lames attachées grossièrement avec des bâtons. Alors qu'elle commençait à prendre la confiance, une détonation retentit, manquant de peu son visage et emportant quelques cheveux ébènes qui s'étaient égarés sur sa trajectoire.

Sans vouloir mettre sa vie davantage en danger, l'acrobate fit un salto arrière, passant par dessus le bastingage du navire et s'accrochant au dernier moment au pont avec ses mains, sans trembler. Les lames tentaient de s'abattre sur ses doigts dépassant encore du rebord, mais elle ôta rapidement ses mains pour les disposer sur les reliefs du bateau quelques centimètres plus bas. Utilisant la force de ses bras, Raiko parcourait tout le flanc du navire en quelques secondes, sans même que les rats puissent comprendre la direction qu'elle avait choisie d'emprunter. Certains tentèrent de la piquer mais furent poussés par ceux derrière, semblant mourir d'envie de voir le spectacle offert, résultant en une dizaine de pauvres rongeurs en train de barboter dans l'eau qui se faisait houleuse.

La shinobi passa sa main dans un pli de sa tenue, puis dans une impulsion de ses jambes redirigée par sa main ayant atteint la rambarde, le corps de la femme passa à nouveau au dessus du niveau du pont, toujours pivotant dans les airs. Elle sortit de son vêtement une paire de kunais explosifs habilement disposés entre ses doigts fins. Lors du dernier tour de sa vrille, Raiko projeta les deux armes vers la ligne de rats équipés d'armes à feu et qui occupaient les rangs arrières de l'attroupement, réduisant en charpie les pirates les plus proches des points d'explosion.

- “Non mais pourquoi tu l’as ramené elle ?!”
- “Je l’ai trouvé sur la route, je me suis dis qu’une assistance ne serait pas de trop.” répondait Beethoven tout en souriant devant l’air renfrogné de la loutre.

Il venait s'accroupir près du mink pour le laisser grimper sur son bras et rejoindre ses épaules où il se tenait habituellement. Le chaud et doux pelage de loutre glissait dans sa nuque. Une sensation rassurante et agréable pour l’Homme-Poisson qui avait presque fini par s’habituer à l’absence de son maître à ses côtés.

- “T’en as mis du temps pour venir me sauver ! J’espère que tu as une bonne excuse à offrir à l'Océan.”
- “Je vous raconterai quand on aura arrêté le vil gredin responsable de votre capture.”
- “Est-ce donc moi que vous traitez de gredin ?! Bande de vendu de chasseur de prime. Bon qu’à courir après l’argent. Stupide Homme-poisson …”

Et vers l’arrière du bateau se tenait la cible des chasseurs. Le bruit des explosions en fond, Beethoven peinait à comprendre les paroles du Mink Chat qui semblait articuler des insultes au vu de son air rageur. L’homme-poison tendait l’oreille, mais il n'entendait que des bribes de mots sans que cela n’ait de sens. Il tournait alors la tête vers la loutre posé sur ses épaules et qui lui dit :

- “Je ne parle pas le pirate moi.”
- “Nous n’avons rien entendu ! Vous pouvez vous rapprocher et répéter ?!” Criait alors Beethoven au pirate.

L’expression rageuse du Capitaine devenait une colère vexée. Il sautait de son pont, dressant sa lame pour l’abattre sur le chasseur, son coup amplifié par la chute. Beethoven sortit rapidement l’épée qu’on lui avait confiée pour contrer le coup, plaçant sa lame à l’horizontale et usant de ses deux mains pour bloquer. Les genoux fléchis, solides sur ses appuie, après quelques secondes à maintenir sa garde pour éviter de se faire trancher, il arrivait à repousser le pirate qui bondit en arrière pour éviter une contre attaque.

Le capitaine de l'équipage faisait enfin son apparition, il faut dire que cela devenait compliqué d'ignorer le grabuge qui prenait place sur le ponton. Le chat grognait dans ses moustaches et le vacarme provoqué par les actions de la ninja semblait briser son entrée en scène dramatique.

"- Désolée, je lis pas sur les babines de chats, va falloir parler plus fort." lui lâcha Raiko en projetant un kunai qui écorcha la queue du pirate.

Dans un feulement bien audible, ce dernier repoussa Beethoven d'un puissant coup de pied en avant, et se retourna vers la chasseuse de prime, dégainant son arme à feu jusque là accrochée dans son dos. Le mousquet était bien plus prestigieux et menaçant que les pauvres pistolets à silex dont étaient équipés les rats. Les oreilles de la jeune brune bourdonnaient encore légèrement suite au dernier coup de feu, il était hors de question de se subir une telle attaque.

La ninja se décala sur le côté au moment même où elle aperçut les doigts du pirate appuyer sur la gâchette, mais ce ne fut sans compter sur l'attaque coordonnée des rats qui avaient propulsés leur meilleur éléments vers la shinobi, une lame pointée dans sa direction. La détonation de l'arme à feu retentit, le temps se figea quelques instants et le rat en plein air fut finalement le seul à encaisser cette balle, la coordination n'étant vraiment pas le point fort de cet équipage.

"- BERTRAND !"
"- Il a tué Bertrand !"

La confusion semblait se répandre parmi les rongeurs, mais d'une main de maitre le capitaine rappela à tous qui était le supérieur ici.

"- Fermez la, désormais ça sera toi Bertrand !" cria-t-il en pointant de sa griffe une vermine au milieu des autres.

"- On a retrouvé Bertrand !" s'exclama en cœur la cohorte qui chargeait à nouveau les deux chasseurs.

D'un coup de pied circulaire au ras du sol, Raiko dessina une traînée électrique qui fit se dresser les poils des minks en première ligne, propageant une odeur de brûlé. Le matou arma à nouveau son arme, et la jeune femme s'accrocha alors au mat du navire, tournant rapidement autour de son axe à la force de ses bras, elle lâcha prise au moment où son tibia fut aligné pour atterrir dans la face du pirate, qui miaula de fureur en prenant le coup, reculant suite à l'impact dans la direction de Beethoven.

La cohorte de Rat sautait dans tous les sens et si une partie avait été repoussée par Raiko, le reste des larbins fonçait sur Beethoven, leur petites armes de fortune en main. Tournant la lame de son sabre vers lui, la collant le long de son bras gauche, il laissait le plat de l’arme glisser contre ses vêtements trempés par sa récente baignade. Comme de nombreux Homme-poisson la maîtrise de l’eau de Beethoven lui était iné. Et alors que l’épée descendait le long de son membre, l’eau qui avait été absorbée par ses vêtements sortaient en amas de goutte et venait se coller contre le tranchant de la lame. Rapidement, l’Homme-poisson fut sec et un flux tournoyant se déplaçait en continu le long de son épée.

- “Suprématie de l’océan : Valse d’eau.”

Lorsque les minks rats approchèrent, Beethoven tendit sa lame, tournant sur ses appuis avec rapidité pour dessiner un cercle tranchant autour de lui, assuré par un flot aqueux dévastateur. Tous les larbins étaient repoussés, entaillés au ventre et s'effondraient par terre en grimaçant de douleur et de crainte. Et l’eau restant statique dans les air un instant avant de retomber sur le sol dans une flaque circulaire.

Cependant, quand Raiko repoussa le Mink chat grondant vers Beethoven, ce dernier déposa le bout de sa lame dans l’eau l’entourant, chargeant sa prochaine attaque d’un nouveau flux aqueux.

- “Suprématie de l’océan : Entaille de l’eau calme.”

Et dès que le chat reculait dans son cercle d’eau, Beethoven dressa son sabre, tranchant horizontalement le pirate, laissant derrière son passage un flot d’eau qui étendait la puissance et la durée de son coup, sectionnant nette la tête de l’odieux.

Encore poussé par la force de l’attaque de Raiko, le corps du mink chat tombait au pied de Beethoven. Et la tête tombait lourdement au sol, rebondissant jusqu’au dans les pattes des rats effrayés et fuyants. En se redressant, toujours Lully sur les épaules, Beethoven adressait un sourire satisfait à sa camarade.

- “Bien joué Raiko.”
- "Oui oui c'est ça, bien joué jeune fille. Mais remettons les félicitations à plus tard les enfants !"

La loutre sautait des épaules de Beethoven, rebondissant sur le corps encore mou et chaud du chat, avant de courir sur ses quatre pattes à la porte de la cabine du capitaine. Il sauta pour appuyer sur la poignée, ouvrant la porte sur une pièce sombre.

- "Je l'ai vu ranger un coffre par là ! A nous les berries !"

Techniques:

Voilà que la tête du primé roulait à même le sol, tandis que le peu de rats encore en état de se battre battait en retraite. D'un kunai bien ajusté, Raiko parvint à accrocher la veste miniature d'un des rongeurs, le faisant basculer entre les barreaux du bastingage.

"- Vite il faut sauver Bertrand !"
"- Il sait pas nager !"
"- Nous non plus !"

Si on ne pouvait pas leur retirer quelque chose, c'était leur esprit de groupe, il ne laissait aucun Bertrand en détresse et la douzaine de mini-pirates restant plongea alors à la rescousse du rat en train de se noyer.

"- Une bonne chose de faite, qui aurait cru que leur cohésion servirait nos intérêts." ria Raiko alors qu'elle se dirigeait en même temps que Lully vers la cabine du capitaine.

Les mains de la ninja atteignirent le loquet du coffre avant que le mink bleuté ne puisse l'en empêcher. D'un rapide coup de poignard, elle fit sauter les gonds de la boîte, l'ouvrant à l'aide de la force brute. Après tout, une shinobi n'a besoin d'être discrète que lorsque cela se montre nécessaire. Il y avait suffisamment d'or pour y plonger ses mains et les voir disparaître entre les pièces scintillantes. Il n'en fallait pas plus à la loutre pour se jeter dans la piscine miniature d'argent et tenter d'y marquer son territoire tant bien que mal avec des coups de pattes destinés à Raiko.

"- Bas les pattes ! J'étais le premier sur le navire, alors je suis le premier à me servir ! Hmmm voyons voir je vais décider de prendre... TOUT. Aller, déguerpis, sorcière !" s'excitait l'animal.

Il n'en fallait pas plus à celle dont le futur dépendait de ses revenus pour sortir une lame de sa manche aussi prestement qu'il était possible de l'imaginer.

"- C'est dommage de devoir en arriver là, vous ne pensez pas Lully ? Après tout qu'est ce qui m'empêcherait de vous rattacher à ce mat et de laisser quelques explosifs dans la cale ? Vous feriez une superbe décoration des fonds marins. Trèves de plaisanteries, je me suis autant battu que votre disciple, on fait cinquante-cinquante, je ne descendrai pas plus bas. Mais si vous vous sentez d'humeur généreuse, j'accepterai tout geste financier de votre part..." répliqua la femme en rangeant aussitôt son poignard après l'avoir délicatement frotté sur le pelage de la créature.

Le mink hocha lentement la gueule en guise d'accord. La ninja attrapa un sac en toile qui trainait sur une table et le lança vers le sabreur qui finissait d'essuyer son arme avec précaution.

"- Tiens, je te laisse transporter la tête du chat, galant chasseur que tu es." lui adressa-t-elle. "Je m'occupe de rapporter la caisse, on fera moitié moitié une fois retournés au port."

Après de longs instants à marcher, scrutée par la loutre qui s'assurait que Raiko ne se mette pas de l'argent de côté en discrétion, le groupe arriva finalement à la garnison de marine à qui ils remirent la tête du coupable, contre la somme convenue qu'ils se distribuèrent équitablement, en même temps que le contenu du coffre.

"- Aller, on se casse ! Vite, le dernier bateau va partir Beethoven ! A jamais la poisseuse !" ria Lully alors que disciple se dépêchait de prendre l'embarcation.

Il allait sans dire que Raiko avait également besoin de partir de l'île et qu'elle se contenta de leur emboîter le pas plusieurs minutes après, finissant de compter ses berries durement acquis.

La femme se laissa glisser le long de la rambarde du bateau, à côté du duo qui venait à peine de la quitter.

"- C'est une blague ?"
"- Ah, enfin un peu de repos."