Pacte sous la Lune de Porcelaine. [+16]「Solo」

Lune de Porcelaine.
Sous un ciel étincelant de mille fausses étoiles qui était en fait des pointes de stalactites qui brillait sous la lumière de la ville, la nuit semblait suspendue au-dessus de Carcinomia, baignant la ville d'une lumière faussement argentée. Au cœur de cette atmosphère silencieuse et lourde, Davinia marchait d'un pas léger, en direction d'une petite boutique presque dissimulée dans l'obscurité : Éclats de Porcelaine. La façade bleu-gris, usée par le temps, était à peine visible sous les reflets des bougies à l’intérieur. Des volutes de brume se dispersaient mollement autour des marches couvertes de mousse, tandis que les ombres dansaient le long des murs en pierre.

Davinia poussa la porte qui grinça doucement, annonçant sa présence dans le sanctuaire étrange de la propriétaire. À l'intérieur, l'air était épais, chargé d’une aura inquiétante. Les chandeliers scintillaient faiblement, projetant des ombres mouvantes sur les objets tordus et grotesques disposés avec soin. Le tic-tac des horloges mécaniques s'accordait avec les battements calmes du cœur de l'Énigmatique.

Isolde l’attendait, immobile, derrière son comptoir. Sa silhouette élancée se fondait dans l'obscurité, seulement partiellement illuminée par les flammes vacillantes. Sa peau de porcelaine brillait doucement, contrastant avec les engrenages délicats incrustés dans ses articulations. Elle semblait presque irréelle, une statue vivante, figée dans le temps.

"Isolde t'attendait, étrangère," murmura la voix calme et distante d'Isolde, toujours à la troisième personne, comme si elle-même n'était qu'un acteur dans sa propre scène. ''Isolde à rêvée de cette rencontre...''

Davinia s'avança, ses bottes résonnant à peine sur le parquet ancien. Elle fixa la propriétaire, plongeant dans son regard de porcelaine inexpressif, pourtant chargé de secrets. La tension entre les deux femmes était palpable, mêlée de respect et de méfiance de la part de la noire qui se demandait si sa compagne n'était pas adepte de la divination, ou peut-être simplement folle. La femme avait tout de même une réputation...

"J’ai une proposition," annonça calmement Davinia, ses yeux brillants d’une intelligence froide. "Ton talent est précieux, Isolde, mais ta situation actuelle est… compliquée. Je sais que tu es sous la coupe d’un certain criminel local. Ses griffes se referment sur toi. Mais je peux t’en libérer."

Isolde resta silencieuse un instant, ses doigts fins et délicats caressant machinalement un bibelot sur le comptoir. Son visage ne trahit aucune émotion, mais la flamme vacillante dans ses yeux trahissait un intérêt profond.

"Que demandes-tu en échange de cette liberté ?" demanda-t-elle doucement, sa voix résonnant comme un écho dans l’atmosphère chargée de la boutique.

Davinia esquissa un sourire en coin, satisfait de voir que son interlocuteur comprenait la gravité de l’offre. Elle se pencha légèrement en avant, baissant le ton comme si les objets autour d’elles pouvaient entendre.

"Je veux ton savoir et tes yeux. Ta boutique sera un point de relais pour mes informations. Tes créations, ces objets étranges, seront plus qu’ils ne paraissent. Ils deviendront mes messagers. Et toi, Isolde, tu deviendras mes yeux dans Carcinomia. En retour, je m’assurerai que cette dette, et l’homme qui la détient, disparaissent à jamais."

Un silence glacial s’installa. Les flammes dans les chandeliers vacillèrent à nouveau, comme incertaines de la réponse qu’Isolde donnerait. Lentement, elle releva la tête, son visage de poupée toujours aussi impassible, mais ses yeux brillant d’une nouvelle espoir avec une onze de folie.

"Isolde accepte le marché," déclara-t-elle, sa voix douce et lointaine. "Les secrets de cette ville se fondront avec les ombres de la porcelaine."

Un sourire énigmatique éclaira le visage de la trois-yeux. Les deux femmes se fixèrent un long moment, scellant silencieusement leur accord aux implications profondes. Isolde serait désormais la gardienne des secrets de Davinia, et sa boutique, un centre d’échanges clandestins. Chaque bibelot, chaque horloge pourrait dissimuler un indice, un message, ou une promesse. Mais pour l'heure, Davinia avait son côté de contrat à effectueur.

''Que désires tu comme preuve ?''
''Hmm, Isolde aimerait sa tête, son crâne fera une magnifique sculpture.''

L'Énigmatique hocha simplement la tête, tourna les talons et se dirigea vers sa cible.


Dernière édition par Davinia Valthane le Jeu 26 Sep 2024, 01:40, édité 1 fois
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Lune de Porcelaine.
Davinia quitta la boutique Éclats de Porcelaine sans un mot, disparaissant dans les ombres qui enveloppaient les ruelles de Carcinomia. L'air nocturne était lourd, empli du parfum humide de la mer, et les lumières faiblissantes des réverbères laissaient la ville dans une obscurité oppressante. Elle marchait avec une discrétion habituelle, ses pas aussi silencieux que le murmure du vent entre les bâtiments.

Sa destination : un petit bâtiment décrépi, niché dans un quartier délabré. C’était le repaire d’une bande de criminels connue sous le nom des Scorpions d’Acier, une clique locale qui se voulait plus redoutable qu’elle ne l’était en réalité. Leur chef, Victor "Le Fossoyeur", était un homme plus adepte du bluff que de la véritable influence. Il exerçait un contrôle factice sur ses hommes, jouant de son surnom sinistre pour intimider les plus faibles et s’imposer comme une figure incontournable des bas-fonds de Carcinomia.

Davinia savait que cet homme n'était qu'une épine dans le pied d'Isolde, mais une épine qu'il fallait retire. Elle se glissa dans l'ombre des bâtiments, contournant les quelques gardes fatigués et mal armés qui surveillaient vaguement les alentours du repaire. Ils ne la remarquèrent même pas. D’une agilité presque féline, elle escalada un muret et entra par une fenêtre mal fermée, pénétrant dans les profondeurs du bâtiment.

Le lieu était tout aussi décrépi que son extérieur le laissait présager. Les murs étaient couverts de fissures et de tâches d'humidité, le sol grinçant sous chaque pas. Pourtant, ici et là, des tentatives maladroites de décorations tentaient de donner au lieu une impression de respectabilité : des tapis élimés et des meubles usés par le temps. Mais rien ne pouvait masquer le fait que cet endroit n’était qu’une façade, tout comme le chef qui y résidait.

Après avoir traversé quelques couloirs obscurs, elle atteignit la porte du petit bureau de Victor. L'endroit était à peine mieux entretenu que le reste du bâtiment, mais des tentures rouges mal accrochées tentaient de donner un semblant de grandeur à la pièce. Derrière un vieux bureau en bois massif, Victor se tenait assis, son visage éclairé par une faible lampe à huile. Il avait le regard arrogant de quelqu'un qui croyait encore en son pouvoir, bien que les signes de ses échecs passés se trahissaient sur son visage marqué et ses vêtements fatigués.

Le silence régnait dans la pièce, brisé seulement par le bruit lointain des gouttes d'eau tombant quelque part dans le bâtiment. Davinia entra sans frapper, son regard perçant se fixant immédiatement sur Victor, qui redressa les épaules en la voyant.

"Le Fossoyeur" ? Vraiment ?", dit-elle d’un ton sec, presque moqueur, tout en s'avançant vers lui. "Nous allons discuter de ta dette envers Isolde. Ou plutôt, de comment tu vas t'en libérer."

Victor tenta de se redresser dans son siège, cherchant à imposer une prestance qui semblait toujours lui échapper. Mais face à Davinia, il comprenait que l'heure de jouer les durs était révolue.

Sans lui laisser la moindre chance de répondre, Davinia frappa du pied contre le bureau, propulsant brutalement le meuble contre lui. L'impact le renvoya lourdement dans son fauteuil, coupant court à toute tentative de se redresser. Un sourire glacé étira les lèvres de Davinia sous son masque blanc tandis qu’elle agitait un doigt de gauche à droite, signifiant clairement que la négociation n’avait jamais été une option.

Elle inclina légèrement la tête, laissant entrevoir le masque sans trait des Énigmatiques, leur emblème impassible et terrifiant. Son apparence, soigneusement modulée grâce à son Retour à la vie, était dépouillée de toute caractéristique masculine ou féminine, renforçant cette aura dérangeante d’inhumanité.

"Malheureusement, ta tête a été mise à prix, et je viens collecter ta dette de sang", murmura-t-elle d’une voix androgène, chaque mot résonnant comme une condamnation inévitable.

Les yeux de Victor s’écarquillèrent, la terreur prenant possession de ses traits alors que son cerveau assimilait la gravité de la situation. Le nom des Énigmatiques résonnait comme une promesse de mort dans les bas-fonds de Carcinomia, et le cri qui montait à ses lèvres resta prisonnier de sa gorge. Mais il était déjà trop tard.

D'un mouvement rapide, une de ses mèches de cheveux, imprégnée de sa maîtrise, s’enroula autour de la dague dissimulée à sa cuisse. En un éclair, l’arme jaillit, traversant l’air avec précision. La lame trouva l’ouverture idéale, pénétrant sous le palais de Victor pour s’enfoncer directement dans son cerveau.

La mort fut rapide et silencieuse.

Le corps du criminel s'affaissa sans bruit, tandis que Davinia retirait calmement la lame, ses gestes aussi froids que son regard. Aucun sang ne coulait, aucune trace de lutte. Elle essuya doucement la dague sur la chemise du défunt, la glissant ensuite dans son fourreau, avant de se redresser.

La mission était accomplie.
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Lune de Porcelaine.
Davinia observa le corps sans vie de Victor "Le Fossoyeur" pendant un court instant, impassible. Il ne restait plus qu’une formalité à accomplir. D’un geste fluide, elle sortit un fin fil d’acier de sa ceinture, passant adroitement derrière la nuque du défunt. En quelques mouvements précis, elle sépara la tête du corps, puis l’enveloppa dans une toile cirée, évitant que le sang ne souille ses vêtements ou ne laisse des traces. La pièce, déjà imprégnée d’une odeur de moisissure et de sueur, se teinta d’une senteur métallique et amère. Dans le silence oppressant du petit bureau, seuls les échos distants d’un goutte-à-goutte résonnaient, rappelant l’humidité étouffante du bâtiment délabré. Le bois pourri des murs semblait craquer, et l’atmosphère épaisse et saline, chargée de l'air de Carcinomia, alourdissait chaque respiration.

Sans un mot, Davinia rangea la tête dans une sacoche noire, presque invisible dans l’ombre. Elle glissa hors du bureau, se faufilant avec une discrétion habituelle. Ses pas ne produisaient aucun son sur le plancher usé, et la faible lumière des lanternes de la rue ne faisait qu'effleurer sa silhouette. À l’image d’un fantôme, elle quitta le bâtiment aussi silencieusement qu’elle était arrivée, laissant derrière elle une scène de mort glaciale.

La nuit enveloppait la ville de son voile obscur, et Davinia avançait dans les ruelles mal éclairées, où l'air humide semblait coller à la peau. Le bruit lointain des vagues de Carcinomia, heurtant les quais, ajoutait une note sinistre à l’atmosphère. L’odeur saline, mêlée à celle des débris et des algues pourrissantes, rappelait à tout moment la proximité de l’océan. Après quelques minutes, elle atteignit un petit coin isolé où l'air semblait vibrer d'une énergie palpable. Là, Dellemont l'attendait, son amant et partenaire assassin, silhouette discrète au visage partiellement masqué.

Il tenait un sac de cuir brun et La noirette pouvait facilement imaginer le duo de den-den blancs à l’intérieur, leurs coquilles brillantes pure qui contrastaient avec l’obscurité ambiante. Lorsqu’elle s’approcha, un léger sourire se dessina sur les lèvres de Dellemont, sa présence apportant une chaleur inattendue dans ce monde froid.

"Tu as réussi, c’est bien, il sera satisfait de cette accord", murmura-t-il, reconnaissant le sac qu'elle tenait.

Elle acquiesça, un éclat satisfait dans son regard. Ils échangèrent des mots à voix basse, le paiement de la commande spéciale étant le cœur de leur conversation. Dellemont lui remit le paquet soigneusement enveloppé. Une fois la transaction conclue, Davinia serra le paquet contre elle, son esprit déjà tourné vers Isolde. Avec un dernier regard en arrière pour Dellemont, elle quitta la ruelle, se glissant de nouveau dans les ombres de Carcinomia, prête à retourner auprès de la propriétaire des Éclats de Porcelaine.

Retrouver l'atelier d’Isolde fut rapide, la lumière des chandeliers antiques perçait doucement la brume nocturne. À son arrivée, elle entra sans bruit, la porte de la boutique s’ouvrant pour la laisser glisser dans l’obscurité du lieu tiède. À l’intérieur, l’air était lourd, imprégné de poussière ancienne.

Isolde, toujours figée dans sa posture élégante et mécanique, attendait derrière le comptoir. Davinia s’avança et, sans un mot, sortit la tête du sac, la posant délicatement sur le comptoir, comme une offrande silencieuse.

"La dette est réglée ", murmura-t-elle d’une voix calme, son visage toujours masqué.

Isolde, sans surprise apparente, observa le "trophée" avec un calme absolu. Après quelques secondes de silence où l’étrange propriétaire avait les yeux rivés dans ceux vides de vie de Victor, l’espionne déposa le deuxième sac en sa possession et dévoila la coquille pure des den-den. La poupée de porcelaine hocha la tête, prête à attraper l’un d’eux et à le faire disparaître sous son comptoir. Le pacte était scellé. Davinia avait respecté sa part du contrat, et désormais, Isolde était libre de sa dette, tandis qu’un nouveau lien plus profond se tissait entre elles, fait de secrets, de sang et de silence. Davinia quittait la boutique avec l’autre escargot immaculé.
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