- « COMMENT EST-CE QUE T’AS PU TE GOURRER A CE POINT ?! »
- « J-Je suis désolé… »
- « BAHAHAHAHAHA !!!! »
- « MAIS MERDE, RIGOLE PAS NIHIL ! »
Il n’y avait pas de quoi rigoler en vérité. Oh que non ! Si Serenity avait l’air enragée, c’était pour une très bonne raison, cette fois-ci. Tous les gars de l’équipage autour de nous se terraient d’ailleurs dans un certain mutisme, Hitch encore plus. Dans une grosse secousse qui avait ébranlé notre grosse embarcation, ce dernier, navigateur et timonier attitré de l’équipage était tombé à la renverse. Dans sa chute ô combien malheureuse, le log pose accroché à son poignet et que nous avions acheté très cher se brisa au contact du sol. Résultat ? Nous n’avions plus de boussole pour continuer à naviguer tranquillement sur Grand Line, raison pour laquelle nous étions actuellement entrain de dériver sans savoir où aller. Si l’inquiétude de se perdre (jusqu’à ce que nos réserves ne s’amenuisent) s’empara de tout l’équipage, j’étais personnellement entrain de me marrer comme un con, assis un siège, les paluches derrière la nuque et la gueule complètement insouciante. Etais-je le seul ? Bien sûr que non ! Y’avait qu’à voir comment Violetta se gaussait aussi pour comprendre à quel point cette situation inédite amusait quand même quelques-uns d’entre nous.
- « VOUS LE FAITES EXPRES HEIN ?! ET SI ON ARRIVE PLUS A RETROUVER NOTRE CHEMIN, HEIN ?! »
- « Hitch est un homme-poisson… » Répondit Violetta en rigolant. « Il pourra au pire nager et essayer de trouver l’île la plus proche. »
- « SAUF QUE LÀ, ON EST SUR CALM BELT ! »
Ouais. Sur Calm Belt. On avait préféré prendre le chemin de ces eaux-là, plutôt que Reverse Mountain. Résultat ? On était plus ou moins dans la panade, surtout avec les gros rois de mers qui pourraient surgir de nulle part pour nous broyer séance tenance. Pourtant, là encore, aucune inquiétude de mon côté. J’avais l’intime conviction que tout allait bien se passer. De toute façon, si on finissait bouffés par des poissons beaucoup plus forts que nous, ce serait surement la preuve que nous n’étions pas faits pour Grand Line tout simplement. Et du coup, la pauvre trois-yeux continuait de s’égosiller en foutant quelques baffes gratuites à ses larbins qui se trouvaient à proximité, tandis que notre pauvre navigateur et ingénieur naval, dans un coin, ne savait plus où se mettre. Hitch avait bien tenté de réparer le log pose brisé mais rien à faire : l’appareil était trop bousillé pour tenter quoique ce soit de ce genre et il n’avait tout simplement pas les matériaux pour. C’était clairement pas pour rien que ces instruments coutaient la peau des fesses ! Cela étant dit, avant que le tout ne dégénère totalement, Laylah, une autre lieutenante vint vers nous.
- « Île en vue, droit devant. »
- « QUOI ?! »
L’exclamation soudaine de tout l’équipage en disait long sur l’espoir qui naquit soudainement et de nouveau ! Y’avait un monde où on pouvait donc s’en sortir. Si j’étais insouciamment posé sur mon siège à mater tout ce beau monde commencer à exulter, j’devais avouer être moi aussi soulagé quelque part. Cela dit, y’avait pas moyen que j’le montre, sans compter que la nouvelle venait renforcer l’intuition que j’avais depuis le début de notre dérive qui n’avait duré qu’à peine quelques heures. C’était vraiment ce qui s’appelait avoir le cul bordé de nouilles, vraiment ! P’être que j’avais une bonne étoile, on sait pas. Mais qu’importe. Cahin-caha, l’embarcation s’approcha de ladite île que nous ne connaissions pas. De ce que pouvaient voir mes hommes à travers leurs longues-vues, elle ne ressemblait à rien de ce qui était cartographié et bien connu. Cela dit, c’était pas comme si nous avions le choix. Y’avait plus qu’à débarquer dans le coin et essayer ensuite de réfléchir à une solution sur le long terme. De mon côté, j’comptais dompter une bestiole grâce à mon hypnose pour qu’elle nous tracte jusqu’à une ile bien connue, si jamais…
Mais ce serait surement en dernier recours !
En attendant, place à la nouvelle île et ses surprises, bonnes comme mauvaises. Quelque part, c’était ça aussi, Grand Line…
Septième chapitre ; De la chance, parce qu'il en faut
- « Rien de nouveau sous le soleil quoi… »
Voilà comment j’avais résumé l’ile sur laquelle on avait accosté. Plutôt que de fouler la terre de cet endroit directement, nous avions d’abord fait le tour de ladite île grâce à notre navire. Plutôt grande dans son genre, le tour nous avait quand même pris plus d’une bonne heure. Sur les côtes, une plage carrément paradisiaque, avec du sable fin. A plus ou moins un kilomètre des côtes, une grande forêt, somme toute vierge, du moins en apparence. Un endroit classique quoi. Revenu au point de départ après ledit tour, j’avais alors pris la décision de m’aventurer avec 4 « gradés » dans le coin. Laylah, elle, restait sur place. Sans dials pour l’instant, notre lunarienne était plutôt démunie, ce pourquoi je ne voulais absolument pas la confronter à un danger éventuel. Quant à Hitch, notre homme-poisson, c’était notre seul navigateur et ingénieur naval. Le perdre signerait notre arrêt de mort, déjà qu’on avait plus d’boussole (log pose). De ce fait, Violetta mon bras-droit et toubib, Serenity la snipeuse gueularde et Jiro le minks pisteur allaient me suivre. Avec nous ? Une vingtaine de larbins en plus, au cas où. Toujours avoir de la chair à canon à portée de mains. Etais-je un mauvais capitaine ? Sans aucun doute ! Et j’allais pas changer de sitôt…
- « T’aurais vraiment pu m’épargner ça, putain… »
- « Oh, j’suis sur que ça va te faire du bien, Serenity ! »
La trois-yeux pesta alors que nous nous dirigeâmes vers la forêt de cette île au beau milieu de nulle part. Elle aurait bien voulu rester dans le navire, n’aimant pas trop s’aventurer en pleine nature, surtout dans une forêt aussi luxuriante. D’ailleurs, c’est une fois à la lisière de ladite forêt que nous constatâmes à quel point les arbres étaient gigantesques ! On aurait dit des baobabs ! Ils étaient heureusement majestueux, parce que des apparences sinistres auraient sans doute rebuté encore plus notre trois-yeux qui s’était mise à grincer des dents ! Urbaine jusqu’aux bouts des ongles, tout ce qui ressemblait à la campagne n’était clairement pas son kif ! Pauvre bichette ! Y’avait qu’à voir ma gueule moqueuse pour comprendre à quel point je la plaignais -clairement pas ! Violetta n’était pas en reste, elle qui caquetait de temps à autre en plus de tapoter parfois le dos de la pauvre Serenity qui regrettait de plus en plus d’être venue avec nous. En même temps, entre les bestioles (moucherons, moustiques etc.) qui nous accueillirent, les lianes à découper, les gigantesques racines à enjamber et les zones boueuses dans lesquelles il fallait patauger, c’était clairement pas une partie de plaisir. Ni pour elle, ni pour nous tous d’ailleurs, mais qu’importe…
- « Aaaaaaah, j’en ai ma claque ! On trouvera rien dans ce trou pourri ! »
Serenity finit par s’arrêter. Voilà une heure que nous avancions dans cette forêt sans avoir fait grand-chose. Il y avait bien quelques bestioles qui nous avaient attaqué à quelques moments de notre « promenade », mais rien de vraiment très dangereux pour nous inquiéter. A chaque fois, il avait suffit de quelques tirs bien placés de la trois-yeux pour nous sortir du pétrin, quand Violetta, la blonde plantureuse du groupe n’hésitait pas à agiter sa faux pour trancher brutalement tout ce qui s’approchait de nous de trop près. Une chose était donc certaine : nous n’étions pas sur Amazon Lily et encore moins Rusukana. De toute façon, il n’y avait absolument pas de volcan dans le coin, alors bon. En me retournant vers ma snipeuse, j’eus un sourire et je fis signe à toute la troupe qu’on pouvait s’autoriser une petite pause fraicheur. La décision fut saluée par tous ou presque, puisque même mes larbins ne se privèrent pas de boire un peu en se posant sur des écorces çà et là. Vu que le coin ne semblait apparemment pas habité, il y avait donc moyen que je finisse par ordonner un repli et qu’on n’opte pour mon plan périlleux : celui d’hypnotiser un roi des mers ou assimilés pour nous tracter. Mais alors que j’comptais moi aussi me désaltérer…
- « Boss, je sens des présences… » Intervint Jiro en se mettant à renifler les environs…
- « Eh bah, c’est pas trop tôt… Combien ? »
- « Une cinquantaine... Non peut-être plus. Ils nous ont complètement encerclé. »
Ça promettait…
- « Ce n’est pas contre vous, mais il va falloir nous donner vos possessions… Et votre navire… »
Une première ombre sortit des fourrées et se présenta à nous très rapidement. Il s’agissait d’un grand gaillard avec la dégaine du capitaine pirate classique : Longs cheveux, barbe hirsute, manteau de pirate et chapeau qui va avec, épée et pistolet accrochés à sa ceinture... Bref, la totale quoi. Seulement, l’arme que ce fameux capitaine pirate tenait n’était classique : il s’agissait d’une gigantesque ancre avec laquelle il se pavanait comme si de rien était. Pour la soulever comme ça, il devait avoir une force de fou furieux… Tout du moins, c’était ce qu’il dégageait clairement. Un sourire ornait ses lèvres alors qu’il leva sa main de libre, ce qui eut pour effet de faire bouger ses autres hommes qui firent également leur apparition un peu partout autour de nous. Quelques-uns étaient même perchés sur les branches des gigantesques arbres qui nous entouraient. Ils braquaient sur nous des arcs ou encore des armes à feu. Des snipers quoi. Ceux qui étaient au sol n’avaient que des armes blanches de toute sortes, bien que la majorité de ces gens-là présentaient de simples épées. Mais il n’y avait pas que le type qui était singulier.
A ses côtés se trouvait une femme très charmante… Une véritable beauté de la nature…
- « Ah, je le connais lui. C’est Marshall John, un rookie plutôt célèbre ! » S’exclama Violetta plus enjouée par la situation que paniquée. La blondasse était vraiment un cas à part…
- « BAHAHAHAHAHA ! Je vois qu’on me connait ! Normal pour un pirate primé à 80 millions, n’est-ce pas ?! » Qu’il dit en bombant le torse devant Violetta qui semblait être à son gout. En même temps, y’avait qu’à voir l’immense poitrine de la blondasse et son beau minois pour être rapidement emballée ! « Je ne vous veux pas de mal ! Si vous me promettez de me donner votre navire, on partira d’ici sans faire couler inutilement le sang ! Voyez-vous, notre précédent galion s’est fait détruire par un roi des mers alors qu’on tentait de passer par Calm Belt pour échapper à un escadron de la marine ! Pas de chances hein ? De deux cents personnes, nous ne sommes plus qu’une soixantaine ! D’ailleurs, cela fait un mois que nous sommes coincés ici ! Personne n’échoue généralement par-là, faut croire, mais votre venue est une aubaine ! Dans ma grande mansuétude, je pourrai même accepter les deux beautés avec vous à bord. On ne fait pas de mal aux femmes ! » Conclut-il en commença à ricaner comme un gros pourceau, bien vite imité bien par ses hommes aux airs lubriques… Un mois sans pouvoir se soulager, forcément...
Serenity affichait une mine dégoutée devant ce qui semblait être des machos en puissance, tandis que Violetta continuait de pouffer de rire. Cela dit, les deux femmes braquèrent immédiatement leurs armes vers le fameux rookie qui cessa de piailler et les regarda d’un air un peu plus sérieux. La très belle femme aux côtés du pirate, qui, pendant un instant semblait frustrée d’avoir été éclipsée par deux autres « greluches », affichait dorénavant un sourire carnassier, preuve qu’elle était satisfaite du geste de mes lieutenantes. La concurrence entre les femmes était vraiment terrible de ce point de vue-là, si bien que je remuai ma tête de gauche à droite, alors que c’était pas forcément le moment d’y penser, vu qu’il y avait plus urgent. C’est d’ailleurs à cet instant d’ailleurs que je finis par prendre la parole d’une voix de stentor : « ENTRETUEZ VOUS S’IL VOUS PLAIT !♪ » Evidemment, ma voix fut modulée par mon hypnose qui frappa de plein fouet tous les tympans de nos adversaires. Quelques secondes plus tard, le fameux Marshall fut ébahi. L’un de ses hommes en avait visé un autre en plein cœur. Le coup de feu était ensuite parti, mais pas que.
Un autre avait planté une flèche en plein cœur à son vis-à-vis. Deux corps chutèrent des arbres en un rien de temps…
Clairement, il y avait de quoi être estomaqué.
Du reste, le pauvre capitaine pirate n’eut pas trop le temps de compatir ou de calmer le jeu dans ses rangs : la jeune femme jadis calme à ses côtés s’était transformée en une furie qui lui décochait des salves d’eau dans la tronche, attaques qu’il bloquait avec son ancre. C’était assez marrant de voir que même celle qui semblait être sa « seconde » avait perdu toute notion de la réalité et se faisait exploiter par la voix de bibi. Ils avaient cherché aussi hein ! De ce fait, Marshall évitait ou parait ses attaques aqueuses en grognant d’impuissance. Pendant ce temps-là, nous étions en train de regarder le combat ou plutôt le chaos qui se généralisait dans leur équipage, sans bouger le moindre petit doigt. « Pour une fois, je suis bien contente d’être de ton côté… » qu’avait fini par dire la trois-yeux qui avait baissé son arme à feu et qui restait assise dans son coin, à regarder le macho se faire harceler par la jeune femme qu’il essayait de ramener à la raison en lui gueulant dessus. Cela étant dit, le capitaine des écumeurs prit une décision radicale : la mettre hors d’état de nuire en réussissant finalement à l’assommer à l’aide de son arme.
Puis, il finit par se retourner vers moi :
- « Toi… T’as hypnotisé mon équipage ! »
- « Oh, comment tu as deviné ? D’habitude, les gens ne se doutent rien… »
- « La sirène que je viens de neutraliser à quelque chose de similaire, donc… »
- « Ah, c’était donc une sirène… ? »
- « Pourquoi cette question ? »
- « T'es sûr que t'as le loisir de taper la discute, comme ça ? »
La question fit mouche, mais c’était trop tard : d’une cinquantaine d’hommes, il n’en restait plus qu’une vingtaine encore debout…
C’est à ce moment là que mes hommes se mirent à canarder les survivants du capitaine pirate qui était dépeint comme le plus révolutionnaire des forbans. Il semblait ne pas être foncièrement pourri, mais forcément, un mois coincé sur une île, ça a tendance à réveiller le côté obscur de l’humain. J’aurai pu lui demander pourquoi il n’a pas pensé à construire un gros radeau pour au moins rallier la prochaine île, mais je me ravisai : est-ce qu’ils avaient une boussole pour se diriger correctement vers une prochaine île ? Et est-ce qu’ils ne l’avaient pas déjà fait sans succès ? Faut dire qu’avec les rois des mers qui pullulaient dans le coin, il était bien difficile pour quiconque de progresser avec un navire normal, mais alors un truc bricolé vite fait… Voilà quoi. Cela dit, pourquoi n’avait-il pas demandé à sa sirène d’hypnotiser certaines bestioles pour les tracter ? Ouais non, elle devait être trop faible pour ça aussi quoi. Autant dire qu’ils étaient dans la panade… Et qu’ils resteraient dans ces grosses emmerdes, parce qu’il n’y avait pas moyen que j’les prenne avec moi. De toute façon ses hommes étaient entrain de crever les uns après les autres quand ils n’avaient pas la chance d’être neutralisés le plus simplement possible…
- « J’VAIS TE FOUTRE MON ANCRE DANS LA GUEULE, MISERABLE ! »
Là, le pauvre John venait de péter une durite. Un peu à raison, parce qu’il voyait ses efforts et ses ressources humaines réduits à peau de chagrin… Un peu à tort, parce qu’il aurait pu nous demander de l’aide, ce que j’aurai pu éventuellement accepter. Alors, comme un sagouin, il fonça sur moi en ligne droite. Serenity avait bondi de sa place et avait commencé à lui tirer dessus, mais le bougre esquivait bien les balles qui lui étaient destinés. Ensuite, ce fut au tour de Jiro et de Violetta de foncer sur lui, mais un coup de son ancre les balaya rapidement de part et d’autre, preuve que même à deux, ils n’étaient pas de taille. On parlait tout de même d’un rookie que je n’avais moi-même pas pu charmer à l’aide de mon hypnose. Y’avait pas le choix : fallait que j’me sorte les doigts du cul. C’est alors que j’fonçai vers lui à l’aide de mon bâton en bambou ! Immédiatement, des coups se mirent à pleuvoir d’un côté comme de l’autre… Et l’écart de force se dessina tout doucement. J’étais plus doué que lui, clairement, même s’il avait pour lui une arme solide, qui, d’un revers de la gauche, brisa mon pauvre bâton en deux. Même que le bout de son ancre m’arracha une estafilade au niveau de la poitrine, mais rien de vraiment profond heureusement.
- « BAHAHA ! RIEN DE MIEUX QU’UNE GROSSE ARME SOLIDE ! »
- « Toi, tu cherches clairement à compenser un truc… » Dis-je tout sourire, comme un fumier !
La provocation, même puérile ou déjà toute faite, ça me connaissait ! Et forcément, piqué dans son orgueil de mâle alpha, Marshall se mit à rugir et à m’assaillir de coups encore et encore ! Soit j’contrais avec mes deux morceaux de bâton, soit j’esquivais encore et encore. Vu l’amplitude de ses nombreux mouvements et la taille de son arme, il m’arrivait de lui filer quelques coups de pieds, mais rien qu’il ne pouvait pas encaisser. Au bout de cinq bonnes minutes d’échanges, j’lui balançai à la gueule l’un des morceaux restants de ce qui était jadis mon bâton ! S’il dévia le projectile improvisé d’un revers de son arme, un deuxième lancé fit mouche ! Pile en plein pif, de quoi le faire reculer légèrement ! Et là, en faisant un signe codé à tous mes hommes qui avaient tué et/ou neutralisé ceux de mon vis-à-vis, je finis par ouvrir la gueule pour pousser un… « AAAAAAAAAAAAAAAH !!! » …hurlement bien corsé ! Mon cri strident eut de l’effet et pas qu’un peu ! Vrillant les tympans d’mon adversaire, ce dernier perdit l’équilibre, son oreille interne ayant été sacrément secoué par mon attaque vocale. Finissant au sol, désarmé, le pauvre eut du mal à réaliser ce qui lui arriva. Mais même pas le temps de trop y penser qu’il me vit au-dessus de lui.
- « Désolé mon pote. Cette attaque, les gens s’y attendent jamais trop, j’dois bien avouer. Mais t’inquiète pas, j’vais pas te buter, va. En revanche, tu vas faire dodo, d’accord ? »
Sur ces mots, c’est avec effroi que l’écumeur me vit lever mon pied droit, tout sourire.
L’instant d’après, c’était le trou noir pour le pauvre pirate après le coup que j’lui avais flanqué.
- « T’es un chanteur d’opérette ? » Que m’demanda Serenity en soupirant.
- « C’était p’être ma vocation, qui sait ? » Répondis-je en me marrant. « Ligotez-moi l’autre taré à l’ancre là ! »
J’étais pas pourri avec une arme ou encore au corps-à-corps, mais je n’avais pas grand-chose qui me démarquait d’un soldat lambda, hormis de la force brute et de l’expérience pour les coups de pute. Cela dit, ma voix restait une arme efficace. Entre bagout, mon hypnose et mon cri strident, j’avais clairement de quoi créer la surprise et pencher la balance d’un combat défavorable en quelque chose d’abordable. Et puis ledit cri strident, il faisait toujours son petit effet. C’était pour ça d’ailleurs que j’avais fait signe à mes hommes pour qu’ils bouchent leurs oreilles ; ce qu’ils avaient tous compris et faits sans aucune hésitation. A moins d’être un crack en termes de baston, il n’y avait pas d’autres moyens que celui-ci d’se protéger d’une telle attaque. Je finis par soupirer, amusé, regrettant quelque peu mon bâton, mais bon. Sans haki, va te battre efficacement sur Grand Line avec un bout de bois. C’était la preuve que je devais opter pour quelque chose d’autre. Un truc plus solide, plus efficace. Une barre de fer par exemple, parce que les épées et guns, pas ma came.
- « On fait quoi de cette meuf, boss ? C’est une sirène non ? On peut la revendre à bon prix ! » Que m’demanda l’un de mes hommes qui tenait par la chevelure, la pauvre sirène encore déboussolée.
- « Si tant est qu’on réussit à se sortir de cette foutue île… »
- « A-Attendez… J-Je peux vous amener à des trésors… O-On a réussi à sauver un coffre dans notre précédent naufrage ! » Répondit-elle, un brin paniquée.
- « Okay ! Montre-nous tout ça ! Mais gare à toi, on est une vingtaine. Un faux pas et tu crèves… » Que j’lui dis avec tout le bon cœur du monde.
- « O-Oui… »
Et voilà qu’attachée à une corde que j’tenais moi-même telle une laisse, nous suivîmes la petite Ariel vers ce qui semblait être leur base. Derrière nous, nous laissâmes un endroit clairsemé de cadavres ou de types inconscients/grièvement blessés et également ligotés. On aurait pu les achever, mais nan. J’avais juste demandé qu’on les saucissonne comme leur chef encore dans les vapes et complètement immobilisé par des liens solides. S’ils avaient survécu, c’est qu’il y avait une raison à cela ! J’étais plutôt superstitieux sur les bords. Juste un peu. Le genre à croire au karma et aux horoscopes, sans pour autant se laisser totalement avoir par les diseuses de bonne aventure. De ce fait, ces types qui voulaient nous piéger pouvaient remercier leur bonne étoile. Ils n’étaient plus qu’une quinzaine, mais qu’importe. De notre côté, c’est dans la joie et la bonne humeur qu’on emboitait le pas à Ariel que Serenity tenait en joue malgré la corde qui la ligotait et que je tenais. Les femmes étaient parfois un mystère, même pour moi, j’vous jure…
J’allais pas chercher plus loin hein…
- « C’est ici… »
Nous débouchâmes finalement sur un campement qui jouxtait un ruisseau, le tout dans une clairière bien dégagée. C’était vraiment un lot de cabanes rudimentaires vraiment improvisés. La jeune femme nous désigna une paillotte particulière. Celle de son chef. Jiro, spécialiste des pièges du fait de ses sens de minks, renifla le coin… mais y’avait rien à signaler. A l’aide de quelques hommes, il se rendit dans ladite cabane et ces dernières ressortirent une minute plus tard avec un vieux coffre qu’ils vinrent poser devant nous. Serenity fit sauter l’ouverture d’un tir et Violetta ouvrit prudemment le coffre avec sa longue faux, alors qu’on plaça bien en évidence le corps de la sirène devant le coffre, pour qu’elle encaisse un quelconque piège si jamais. Heureusement, rien de tout cela n’arriva et c’est sur un sacré pactole que nous tombâmes ! Les billets sentaient un peu le moisi du fait qu’ils avaient pris un peu d’eau, mais ils étaient récupérables. Et puis, dans le lot de berrys entassés dans le coffre, il y avait un objet plutôt intriguant qui ressemblait clairement à un log pose…
Il nous fallut pas moins d’une trentaine de secondes pour reconnaitre un gyro pose totalement chargé et prêt à être utilisé…
- « Alors là, si c’est pas le destin, je sais pas ce que c’est… » Soufflai-je en échangeant un regard pétillant, complice et satisfait avec les autres…
PAAAAFFFF !!! Un coup brutal à la nuque s’en suivit ! Serenity venait d’utiliser son arme pour fracasser la nuque de la sirène qui tombe au sol, inconsciente. Faut croire que ça la démangeait depuis de longues minutes maintenant. D’ailleurs, lorsque je la questionnai du regard, elle haussa ses épaules l’air de me dire « elle l’a bien cherché ». De quoi arracher un gros rire à Violetta, alors que j’eus pour ma part un soupir amusé. J’demandai qu’on la détache, histoire qu’à son réveil, elle puisse aller aider ses potes inconscients et son capitaine. Mes hommes furent étonnés du fait qu’on ne la prenne pas avec nous pour la vendre au plus offrant, mais j’me fis la réflexion pour cette fois qu’elle pouvait bien continuer à vivre ce calvaire d’être perdue au beau milieu de nulle part avec son capitaine. Maintenant qu’ils n’avaient ni navire, ni log pose, ni fric, ils pouvaient prier pour qu’un newbie et son équipage se perdent à leur tour ici. C’est sur cette réflexion qu’on s’empara de tous ces biens et qu’on revient quelques heures plus tard à notre grande embarcation.
Hitch, heureux de notre trouvaille mit directement le cap vers la prochaine île que pointait notre gyro pose fraichement trouvé !
Qu’importe la voie, y’avait plus qu’à foncer ! Quant au fric, on avait eu plus d’une vingtaine de millions d’un coup.
On pouvait l’dire sans peur de se tromper, que dériver avait quand même du bon, parfois !