Pas de chocolat
Feat
Izya
Parisse...
Ville de Lumière, île d'amertumes. La dernière fois que tu avais foulé ces terres, tu étais allée jusqu'à en perdre la tête, littéralement. Un échec total sur toute la ligne. L'ancienne toi n'était pas une incapable. Tu avais fait preuve de prudence, de jugeote, de planification. Malheureusement tu en avais oublié de jouer avec les règles désastreuses du Nouveau Monde. Sans espérer pouvoir anticiper et s'adapter à l'imprévu comment arriver à survivre ? C'était très simple. On ne pouvait pas.
Mais en ce jour ensoleillé, tout ceci n'était qu'un mauvais souvenir qui avait été fort instructif. Tu avais appris énormément de ta mort et tu avais profité de ce petit voyage dans les limbes pour en expérimenter beaucoup sur toi-même. Dire que tu étais une personne différente aujourd'hui était réduire drastiquement l'impact que ta petite balade entre les mondes avait eu. Sourire aux lèvres, tu marchais cependant discrètement dans les ruelles de ce qui était sans doute l’île la plus civilisée de sa voie.
Tu étais ici en mission après tout. Plus ou moins. La Cabale ayant perdu son leader, les éléments ayant survécu s'étaient dissociés comme pour espérer disparaître dans l'immensité de l'océan du monde. Mais cela ne voulait pas dire que la plupart étaient discrets, loin de là même. Sans le génie du Boss pour dicter chacun de leur pas, les erreurs se faisaient plus nombreuses. Ce n'était qu'une question de temps avant d'éliminer les dernières parasites. Et en ce sens, tu étais ici pour t'assurer qu'il n'en restait plus aucun à même de se terrer dans l'ombre projetée par les lampadaires de Parisse.
Incognito, affublé d'un long manteau noir et d'un chapeau excessivement grand, tu n'attirais pas tant le regard, te fondant parfaitement avec les coutumes vestimentaires locales. On connaissait Pandore dans ses récits de soldat, rarement de civils. Et heureusement pour toi, tu n'étais que trop rarement en civil pour craindre qu'on te reconnaisse simplement d'un regard. Et cela même après tes derniers exploits sur ce sol.
Cependant chercher la Cabale même démantelée et désorganisée, cela restait une activité coûteuse en énergie et en temps. Trouver une aiguille dans une boite de foin était moins fatigant. Tu n'allais être ici qu'une journée ou deux, le temps de revoir les anciennes bases répertoriés de la Cabale puis tu partirais aussi vite que tu étais venue. Évidemment ce travail aurait pu être laissé au Cipher Pol ou tout simplement à une autre division de la marine plus adaptée, mais tu aimais bien finir toi-même ton propre travail que tu avais commencé.
Mais pour se fondre dans la masse, il fallait faire comme les locaux sur place. Ne disait-on pas "a Parisse faites comme les parissois " ? C'était la pensée qui vint à te traverser lorsque du coin du regard tu vins à capter un attroupement des plus surprenants. Même pour un endroit aussi touristique, la concentration de gens était particulièrement dense en un seul point. Curieuse, tu te faufilais de manière sinueuse à travers la foule, prenant soin de ne jamais entrer en contact avec personne comme un serpent se frayant un chemin silencieux à travers les hautes herbes.
Un concours de chocolaterie ? Eh. Ce n'était pas vraiment ce que tu attendais à première vue. Néanmoins tu avais un palais raffiné. Tu en avais même huit ! C'était peut-être l'occasion de profiter avant de devoir goûter à nouveau à cette bouffe répugnante qu'on te servait dans la marine. Même Colonelle, ta pitance quotidienne n'était guère meilleur que celles de tes hommes. Les joies de l'Élite sans doute. On vous avait apprit à bouffer de la terre pour survivre, vous devriez être reconnaissant d'avoir quelque chose de véritablement mangeable dans vos assiettes. C'était du moins ce qu'on apprenait au BAN.
La belle époque.
Tu avais néanmoins cet intuition toute personnelle que tu ne saurais pas la seule tête influente attirée par un évènement pareil. Pourquoi pas. Autant s'amuser. Tu préférais l'odeur d'une bataille sanglante à celui du chocolat chaud, mais ce n'était pas pour autant que c'était désagréable.