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Le premier face à face

Revenir en Amerzone c'est comme gratter une plaie pas encore cicatrisée. Sur le moment ça fait du bien la ou ça démange, mais dans le fond c'est toujours une mauvaise idée et ça se met très vite à pisser le sang.


- Je crois que je me ferais jamais a cette odeur de vase et d'œuf pourri...
- T'as un odorat toi ? C'est nouveau tiens...
- Je suis pas délicat, mais je sais reconnaitre quand ça pue !
- C'est la mangrove, dés qu'on sera sous le vent de Freetown ça ira mieux.  
- Ben voyons. La dernière fois j'ai mis trois jours avant de m'habituer...
- C'est l'odeur de la liberté ! 



Cette odeur qui vous colle à la peau aussi loin qu'on aille, et qui vous rattrape comme un manteau familier dés qu'on revient au pays.

L'odeur de la maison.

Un truc que j'ai remarqué au fil du temps, quand le Cipher Pol me trimballait à chaque mission dans un nouveau coin paumé pour une nouvelle mission de salubrité publique. Les iles ont une odeur. Une odeur bien particulière, toujours différente, une odeur qui les définit et qu'on peut reconnaitre entre mille quand on les connait bien. Arriver au large de l'Amerzone c'est d'abord sentir la mangrove qui mange les cotes de l'ile et rend son accès si peu pratique aux vrais navires. ça sent la vase mise à jour par les marées, ça sent le pourrissement des arbres et de la matière organique lentement digéré par le marécage, ça sent la vie courte et la lutte pour la survie de tout un écosystème complexe et sans pitié.

Puis on longe la coté et on distingue l'embouchure qui mène au port de Freetown, et cette fois c'est les odeurs humaines qui prennent le dessus. L'odeur de Freetown est essentiellement due à deux facteurs, d'abord la ville est très fournie en abattoirs, tanneries et champs de chous.. Ensuite elle se situe a l'embouchure du fleuve Rouge qui se jette dans la mer après avoir parcouru la cité en y ramassant tout ce qui y traine ou qu'on y jette. Ce qui fait que son eau de couleur marron est si épaisse qu'on dit qu'un agnostique pourrait le traverser en marchant, et que son empreinte fétide se prolonge dans la mer a plusieurs lieux de son embouchure.

L'odeur de Freetown est si surprenante qu'on dit qu'elle a suffit autrefois à repousser une invasion, les soldats ayant préféré abandonné l'assaut pour faire demi tour au moment ou leurs bouchons de nez en cire se mirent à fondre.

D'après T.Pratchett, un aventurier lettré originaire de Luvneel, Il n’existe qu’une façon de décrire l’impression que produit l’odeur de Freetown sur le nez du touriste de passage, et c’est par l’analogie.
Prenez un tissu de tartan clanique d'Alba. Saupoudrez-le de confettis. Eclairez le au stroboscope.
Maintenant prenez un caméléon. Posez-le caméléon sur le tissu. Observez.



- Tu t'es occupé de la livraison pour fort Plud ?
- Sans problèmes, dix tonneaux de rhum tout droit venu d'Havana, chargés sur un navire de contrebandiers qui s'est mystérieusement échoué hier juste sur le récif du fort Plud. Les contrebandiers se sont enfuis, la garnison a fait main basse sur la cargaison. A cette heure ci le fort n'est plus qu'un tas de types tellement ivres mort qu'ils seraient incapable de différencier un empereur d'un éléphant rose volant. Et avant qu'ils écoulent le stock on est tranquille pour un moment.
- Parfait, alors tout droit à terre.


Dernière édition par Red le Jeu 3 Oct 2024 - 14:39, édité 1 fois
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Quel était le fait le plus notable quand on traquait un empereur des mers ? Si on mettait de côté sa puissance individuelle au moins équivalente à celle d’un amiral, sa flotte de pirate enragée et sa soif de conquête et de liberté plus que délirante ? Surement que tout le monde le connaissait sur cette terre. Et peut-être même celle d’à côté.

La notoriété de l’empereur Red n’était plus à faire alors quand il passait dans les blues, si la marine était trop aveugle pour le voir, le Cipher Pol ne manquait aucune minute de sa longue traversée. Et cela n’avait rien d’étonnant quand on savait que la terre mère de ce forban n’était autre qu’Amerzone. Une île qui aurait dû être rasée pour la naissance de Edouard Désirée et pour laquelle Ada aurait adoré appuyer sur le bouton magique du Buster Call. Mais cela n’était pas dans les prévisions du gouvernement mondial. Et puis que lui restait-il donc sur cette terre pour vouloir y revenir ?

L'empereur Red était plutôt du genre à offrir au gouvernement mondial des entrées surprises lorsqu’il était décidé à s'en prendre à eux. Ici, aucun allié à venir sauver, terre à reconquérir. Amerzone était déjà sous sa protection. Et la mort du précédent Amiral Tetsuda avait laissé planer le doute dans les rangs du gouvernement mondial qu’ils avait encore quelqu’un d’assez puissant pour vaincre l’empereur rouge.

Ada était arrivée bien plutôt sur l’île, prenant les traits d’un habitant de l’Amerzone. Elle s’était rapidement fondue dans la populace crasseuse. Dans une besace, un fruit du démon. Elle l’avait récupéré auprès du Cipher Pol 2 pour cette mission de haute importance : empoisonner l’empereur Red. Car aussi puissant était-il, n’importe qui mangeant deux fruits maudits mourraient. Et c’était sûrement là une carte que le gouvernement n'avait pas encore joué contre ce flibustier. Il ne restait plus qu’à l’agent à attendre l’homme au sein de Freetown, à le prendre en filature et positionner le poison dès que l'occasion se présenterait.
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- Il y a un prix pour utiliser cette jetée !
- J'achète ce quai. Paye toi.

En Amerzone il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas. Comme la notion de propriété et son usage par exemple. Des valeurs solides qui mènent à sortir pousser une gueulante et demander du pognon, même quand le truc qui vient de s'amarrer a votre jetée est un kraken métallique de cent mètres de long et un empereur pirate. L'instinct de survie et de conservation qui passe après l'avarice et la conviction d'être dans son droit. Aucun doute, on est bien de retour en Amerzone.

Ma paume se nappe de ténèbres d'ou sort une bourse de berrys que je balance aux pied de l'ado chargé de surveiller les accostages.

- Gamin ? Le King est toujours le patron ici ?
- Sur ouais ! Le King c'est le roi !
- Parfait, allons y.

J'aime bien le King. Son rôle de type un peu fou qui se prend pour la réincarnation de Brook lui va a merveille pour se moquer des types qui veulent le brosser dans le sens du poil, et nous avons su parvenir très tôt à un terrain d'entente, chacun dans son rôle, pour ne pas avoir à nous marcher sur les pieds ou se rentrer dedans. Non que le King ait la moindre illusion sur le résultat, mais c'est une question de principes.

- Je fais prévenir la famille ?
- Tu sais que c'est pas la peine, a la vitesse ou les bruits courent dans le coin ils seront au courant avant que tu sois chez eux. On ira les voir après. Et j'ai pris les cadeaux.
- Ils vont faire la gueule quand ils sauront qu'ils passent après le King.  
- Bah, ils font toujours la gueule...

Et pourtant c'est pas faute de les inonder de pognon à chaque fois que je passe dans le coin. Mais pour la famille tout ce qui se passe dans le monde n'existe pas vraiment, alors ça fait relativiser toutes ces histoires de gouvernement mondial et d'empereur pirate. Laissant les gars s'occuper du navire et de l'amarrage, je descend sur le port avec Baker en remorque, mettant le cap sur l'hôtel Ricardo, a la fois le plus gros hôtel du coin, salle de spectacle, mairie, et fief du King.

Depuis mon dernier passage je note que la ville a encore progressé sur la jungle, et que le centre ville de son coté tend à s'améliorer. les quais se sont agrandis, les rues principales sont pavés, les bâtiments de plusieurs étages se multiplient autour de nous. Et au bout de la rue, le Ricardo est encore plus clinquant que la dernière fois. Entre le rose et le blanc de sa façade et les immenses lettres dorées de son nom, le bâtiment ressemble plus à une gigantesque pièce montée qu'a n'importe quoi d'autre. Moi je ne suis pas fan, mais pour les gens du coin c'est un symbole éclatant de réussite et de richesse. Un peu comme les bottes en peau de croco et les bagues en or.

- Capitaine Red !
- King.
- J'ai donné un concert à ta mort tu sais ? J'étais tellement triste... On a presque collecté assez pour une statue. Et puis ensuite on a appris que tu étais vivant alors on s'est dit que tu pourrais te l'offrir. Je te montrerais les propositions qu'on a, j'ai fait un concours de talent pour que tu ais le meilleur !
- Un concours de talent et une statue. Je regrette presque d'avoir loupé ça...
- Et tu n'as pas vu ta tombe !
- Vous m'avez enterré ?
- Bien sur, on a fait rapatrier ton corps en grande pompe et on t'a fait une jolie sépulture, pour faire venir des tourismes... Mais tu as un peu tout gâché en revenant.
- Compte pas sur moi pour te rembourser tes frais.
- Bah, ce n'est pas grave, ça peut attendre, elle sera toujours la quand tu en auras besoin... Viens, je t'invite, allons parler à l'intérieur de ce qui t'amène.

Autour de nous, la foule qui s'est amassé pour suivre l'échange en a vue assez pour contenter l'ego du King. L'expatrié Amerzonien le plus riche et le plus puissant de tous les temps le traite en égal, cause avec lui et accepte son invitation. Il a déjà gagné sa journée...
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- L'empereur Red est de retour. Vous savez ce que ça veut dire ?”
- “Heu non.”
- “Qu’on va picoler comme des trous.”
- “On a jamais eu besoin de lui pour ça.”s’échangeait des murmures dans la foule devant le duo discutant.

Et dans la foule, il y avait Ada. Bien évidemment. Sous les traits d’un vieu pilier de bar, à la barbe grise, à l’oeil qui dit merde à l’autre et à l’odeur corporel se fondant avec la puanteur environnante. Ses vêtements tachés de bouillasse et de sueur laissaient présager une vie de pêche de rivière, et les cicatrices sur ses bras branlants des signes de combats contre la faune locale. La dégaine classique d’un amerzonien.

Malgré ses traits, elle était bien incapable de détacher son regard du grand empereur, non pas par amour ou admiration, mais parce qu’elle contenait en elle la rage qu’elle avait canalisé ces derniers longs mois. Elle ne devait pas faillir, pas maintenant. Alors quand le pirate et son interlocuteur rentrait pour discuter, elle réfléchissait à un moyen de les suivre pour n’en perdre aucune miette. Il lui fallait prendre l’apparence d’un des hommes de ce fameux King et cela assez rapidement pour ne pas éveiller les soupçons.

L’avantage en amerzone, c’était bien que les gens avaient le sang chaud. Très chaud. Et que dès qu’un gars faisait un pas en avant pour suivre le mouvement, il avait suffit d’une jambe tendue et d’un croche patte enfantin pour que ce dernier se retourne en insultant son camarade de derrière. Puis, devant ce manque de civisme, son collègue, sans comprendre la réaction de l’homme, se mettait à répondre à son tour avec autant de poésie que son adversaire. Adversaire qui se décidait à en venir au main, avant que l’autre ne s’y mette aussi, entraînant dans l’escalade de violence et de vulgarité une partie de la foule.

S’écartant tranquillement du combat qu’elle avait lancé, Ada en profitait pour saisir un des hommes du king, une main sur la bouche, avant d’user de ses gaz soporifique pour le traîner plus loin dans un rue adjacente. Une rapidité d’action et une diversion suffisante pour les habitants d’Amerzone qui avait permis à l’agent de changer d’identité pour, à son tour, entrer dans le temple du King et suivre sa proie à la trace.[/b]
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KIng fait les honneurs de la maison, et nous installe au premier étage sur la terrasse extérieur du Ricardo, juste en dessous des grandes lettres dorées. L'endroit ou il donne ses concerts, parfait pour voir et être vu. Un endroit ou il y assez de places pour beaucoup de témoins qui pourront témoigner de la proximité du Roi et de l'Empereur, tout en nous permettant malgré tout de discuter tranquille.

- Alors, qu'est ce qui te ramène dans le coin ?
- Je viens recruter, j'ai besoin de quelques hommes de plus.
- Facile. Mais tu aurais pu te contenter d'envoyer un de tes hommes, ou juste d'appeler pour ça.
- Je me suis dit que c'était l'occasion de voir ou en était le ranch.
- Ah. La famille. C'est important la famille...
- Et j'ai eu une idée qui pourrait ramener de l'or dans le coin. Un peu comme je l'ai fait, mais, à plus grand échelle...
- Tu veux qu'on devienne tous empereurs pirates ? La dictature du prolétariat c'est ça ?
- Quelque chose dans ce gout la. Je t'ai déjà parlé des usuriers ?
- Je les connais oui. Je ne suis pas sur qu'ils soient bien accueillis ici.
- Sur que non. Des étrangers riches, je leur donnerai pas deux jours avant de se retrouver en train de flotter à poil dans la baie.
- Ahah, pas un seul oui !
- Non je pensais a un équivalent local. Quelque chose qui aiderait les braves gars d'ici qui voudraient aller voir ailleurs. Leur donnerait les bons endroits, les bons coups, les bonnes infos. Une façon d'avoir plus de gens qui reviennent au pays les poches pleines que les pieds devants.
- Hum... Ce n'est pas une mauvaise idée mais...
- Mais ça ne peut pas marcher sans toi. Je voudrais que tu sois le patron ici.
- Le patron ? Et toi ?
- Moi ? Moi je serais... Disons, un actionnaire ? J'apporterais les fond, et toi le charisme.
- Un actionnaire hein ? C'est une excellente idée !
- Parfait. Si tu es d'accord je vais faire convoquer quelques chefs de clans et de bandes pour leur vendre l'idée aussi. Je vais faire donner un grand festin demain soir au ranch, et leur proposer de participer.
- Sous mon patronat.
- C'est pour ça que je te demande si tu es d'accord.
- Alors je suis d'accord !


King offre la première tournée, puis c'est à mon tour. A la cinquième tournée on sort les brochettes pour ne pas manger que liquide. Grand seigneur King fait ouvrir des tonneaux de bières à dispo pour les passants. Et une heure plus tard, le Ricardo et les ruelles adjacentes sont emplies d'une cohue festive tout à fait joyeuse et enivrée. Le bon moment pour s'esquiver discrètement et laisser le King a ses propres préparatifs. Le plus facile est fait, tant convaincre le roi local est une formalité quand on connait les leviers qui le font bouger. De l'or, un peu de respect, et le King est le type le plus sympa du monde.

Pas comme ceux que je vais retrouver maintenant.


[...]

Le premier face à face  Myou

- Hey, le coin est devenu presque sympa...
- Heureusement, t'imagines pas combien ça m'a couté.

En banlieue de Freetown, le ranch que tout le monde appelle maintenant la Casa Roja est devenu le nouveau sanctuaire familial, entièrement à mes frais. Mais il faut reconnaitre qu'a force d'envoyer du fric à la famille, la baraque est devenu plutôt sympa. La propriété est assez vaste et pourvu d'assez de dépendances pour avoir permis un regroupement du clan jusqu'au cousins les plus éloignés. Construit sur une butte a l'écart des odeurs de la ville, le ranch est une série de grosses bâtisses a colonnades installés au milieu de cultures, entouré de hauts murs, et disposant d'un accès privé à la mer en plus du seul réservoir d'eau qui ne serve pas d'abreuvoir à bétail...

Un coin qui pourrait être parfait pour un barbecue géant.

- Tiens... Je commençais à me demander si tu finirais par nous rendre visite ou si tu partirais encore une fois sans passer nous voir...
- Salut P'pa.
- Ah ! Quand tu as besoin de moi je suis ton père hein Désiré ?!
- Je m'appelle Red.
- Pas ici non ! Et pas de mon vivant !
- Vivement que ça cesse alors. Tu traines toujours ta toux ?  
- Fais attention Désiré ! J'y vois encore assez pour te truffer de gros sel !

- Je m'en fous P'pa, j'ai le Tekkai.

Ce qu'il y a bien quand je reviens au pays, c'est que le pays me rappelle tout de suite pourquoi j'en suis parti...
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Si sous les traits d’un des hommes du King, Ada aurait sûrement dû participer à la beuverie lancé par l’empereur Red, elle était tout bonnement incapable de boire une goutte en son honneur. Ce qui donnait un triste spectacle du premier amerzonien refusant un verre gratuit avec une excuse approximative et qui, une fois que la foule avait assez de coups dans le nez pour ne plus se souvenir de tout, avait simplement disparu.

Et elle était de retour sous ses traits de vieillard, grognant d’avoir perdu un des empereurs les plus connus du monde à cause d’autochtones alcooliques. Cependant, elle connaissait la prochaine destination de l’amerzonien et il ne lui avait pas fallu longtemps avant de retrouver la maison familiale de l’empereur.

Un détour par les jardins, une servante attrapée et égorgée dans un buisson puis une nouvelle apparence acquise, voilà que le renard entrait à nouveau dans le poulailler. Ada faisait peu attention aux innocents qui passeraient sous sa lame pour atteindre le rouge. Parce que tous ceux qui y ont été un jour affilié, de près, de loin ou d'extrêmement loin, sont coupables des mêmes crimes. En poussant la porte de derrière, elle tombait sur un rassemblement pressé d’homme et de femme guidé par ce qui devait se rapprocher le plus d’un cuisinier en Amerzone.

- “Bougez-vous, c’est pas tous les jours que l’empereur Red revient à la maison. Tiens toi, prends ça.”

L’homme avait jeté un plateau à Ada avant qu’un autre n’y dépose deux verres d’une liqueur odorante. La puanteur du liquide lui faisait froncer le nez alors qu’elle était poussé vers une porte donnant à l'intérieur de la maison.

- “Dépêche-toi ! Ne fait pas attendre le patron !”

Et elle était repoussée dans un long couloir, hors des tumultes des cuisines avec encore les pas pressés en fond sonore. Heureusement pour elle, la servante dont elle avait volé l’apparence et les souvenirs avaient l’habitude de se promener dans les corridors de l’endroit. Alors rapidement, elle trouva le chemin à suivre pour rejoindre ce salon sûrement occupé par Désirée.

- “Ah, c’est pas trop tôt !”

A peine avait-elle passé le pas de la porte qu’elle entendait déjà les plaintes du patriarche. Ses yeux se posaient sur lui, conservant un air le plus neutre possible. Elle venait déposer les verres sur une petite table devant chaque homme avant de se redresser et de se stopper net. Son regard fixait maintenant l’empereur avec insistance alors qu’une de ses mains se glissait dans son dos pour aller chercher une lame camouflée dans les vêtements. L’hésitation la prit. Elle était en pleine dualité entre son envie de l’égorger et la peur de mourir avant même d’avoir touché les vêtements du pirate avec sa lame. Elle le savait puissant et un simple coup de Haki de l’Observation lui montrait, en plus de l’écart de puissance flagrant les séparant, le triste sort qui lui serait réservé si elle venait à prendre cette stupide décision. Pourtant, elle avait du mal à réfréner sa colère.

- “Que faites-vous encore là ? Déguerpissez.”

Et d’une main insolente, le vieux patriarche chassait Ada qui profitait de ce retour à la réalité pour quitter la pièce. Sans s’éloigner, elle restait derrière la porte, le cœur battant à tout rompre alors même qu’elle contenait encore une vive colère. Et plus loin, dans un couloir adjacent, passait des femmes transportant toutes sortes de victuailles. De toute évidence, les rumeurs de festin organisé par l’empereur le lendemain étaient déjà sur toutes les lèvres.
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- Est ce que vous savez pourquoi Red ne met pas son argent à la banque ?
- Nooooonnnn !
- Parce que Red n’épargne rien ni personne !

Éclats de rire général autour de la table.  

- Quand Red lance une pièce elle fait toujours Pile ! Parce que personne ne fait face à Red !

J’ai l’impression que je n’ai plus beaucoup d’efforts à fournir pour me faire une place dans les légendes locales. J en suis arrivé au point où la pierre roule toute seule. À tous les coups à mon prochain passage on va finir par me reprocher de ne pas faire cinq mètres comme la statue que m’a laissé le King. J’ai l’impression que c’est le fait de me croire mort qui a poussé les amerzoniens à me monter un piédestal. La gloire a titre posthume. Je présume qu’il est toujours plus facile de raconter des histoires et d’inventer des trucs sur un mec qui ne peut plus démentir. Et maintenant que la sauce a prise, le fait que je sois finalement bien vivant n’est péripétie de plus à rajouter à la longue liste plus ou moins fictives de mes aventures et de mes méfaits.

Autour de moi la fête bat son plein. Le ranch a ouvert ses portes à tout le monde, et dans les cours ombragés et les jardins on a entreposé un buffet de roi en viandes, légumes et alcool. La moitié des musiciens de Freetown sont venus jouer les piques assiettes et par petits groupes tentent de couvrir le bruit des concurrents les plus proches dans une cacophonie infernale. Ça et la, ceux qui ont déjà ce assez mangés ou bus se lancent dans d autres activités. On danse, on lutte, on organise une chasse au cochon et un rodéo.

Une bonne ambiance.

À l’intérieur j’ai du subir le rituel habituel qui attend le marin au long cours de retour d’un grand trajet. La présentation des nouveaux venus dans la famille. À qui appartient tel ou tel môme. Qui s’est marié avec qui et pourquoi. Qui est mort ou en phase de l’être. Et évidemment, en tant que parrain et type le plus riche de la famille, on attend de moi que je noie tout ce beau monde sous des tonnes de cadeau et de berrys et que je me porte volontaire pour jouer les tuteurs de tout ceux en âge de prendre la mer.

Toutes tâches dont je m’acquitte évidemment avec l’efficacité née d’une longue habitude. Le tout étant de se débarrasser des formalités familiales avant le dîner avec les types que j’ai vraiment invités. Un dîner bien plus réduit que la bombance porte ouverte qui se joue à l’extérieur, et où pas plus d’une centaine de personnes. Tous membres éminents de clans, gangs, familles ou tribus d’amerzone vont pouvoir mettre la main à la poche pour m’aider sur mes projets. Une nouvelle marée d’arrivant dont je délégué habilement l’accueil à la famille. Me contentant cette fois d’aller m’affaler un verre à la main dans le fauteuil du père au bout du grand salon.

- Quand même. Ça ne vous fait rien de tuer tous ces marines innocents ?

Hum ?  À côté de moi une gamine que je ne connais pas et que je n’ai pas vu arriver. Mais ses traits me disent vaguement quelque chose. Peut être une O’Keefe ? En tout cas sûrement la fille d’un de mes invités de ce soir.

- Les marines tuent des pirate. Les pirates tuent des marines. Je dirais que ça fait partie du jeu. Tu sais ce qu’ils disent dans la marine d’élite ? « Si t’aimais pas la plaisanterie fallait pas t’engager » je trouve que ça résume assez bien. Si un marine ne veut pas jouer le jeu jusqu’au bout en se faisant tuer, qu’il démissionne. S’il ne le fait pas c’est qu’il a fait son choix alors je n’ai aucune raison de culpabiliser de l’avoir tué non ?


Dernière édition par Red le Mer 6 Nov 2024 - 8:33, édité 2 fois
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Cette fois, plus de masques, plus d’identité empruntée, plus de faux semblant. Elle s’était assise au côté d’un des plus grands empereurs pirates sans crainte, avec uniquement une colère contrôlée mais puissante. Elle s’était seulement habillée comme les locaux, laissant apparent ses cicatrices à la mâchoire collant étrangement avec l’ambiance locale. Mais si elle faisait beaucoup d’effort pour rester concentré sur sa mission, elle n’avait pas réussi à faire autrement que transformer cette rage en interrogation. A défaut de pouvoir lui hurler sa colère, elle voulait au moins connaître ses raisons. Et sa réponse n’était pas vraiment satisfaisante aux yeux d’Ada.

- “La marine n’est-elle pas censée conserver l’ordre ? C’est bien ce que nous vend le gouvernement mondial non ? Et n’est-ce pas au travers de ces prérogatives qu’elle tue ? Alors que la piraterie, quel est son bien fondé ? Qu’est-ce qui lui donne le droit d'exécuter les hommes et femmes qui ne font que d’accomplir le devoir d’une plus grande instance ?”

Si elle essayait de dissimuler son allégeance au gouvernement mondiale dans son discours, l’exercice était bien plus complexe qu’elle n’aurait pu le croire. Car il ne serait pas dupe, le tout semblait clairement orienté.
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Plein de questions intéressantes, de celles qui mènent tout droit à la révolution. Car, comme disait Tonton Genji, celui qui n'est pas révolutionnaire à seize ans manque de courage, mais celui qui l'est encore a quarante manque de lucidité.

Va falloir que je me renseigne sur l'identité de la môme.

- Ce que tu poses la, c'est la question de la légitimité. Qu'est ce qui fonde la légitimité du gouvernement mondial si tu y réfléchis bien ? Pas la Loi, pas la Justice, pas l'adhésion inconditionnelle et magique du plus grand nombre, non. Ce qui fonde la légitimité du GM, c'est la Force. La force des vingt familles qui l'ont fondés, et qui ont ensuite consacré leur existence à écraser brutalement tout ce qui se dressait sur leur route grâce à une organisation créée pour ça, la marine.

Il ne faut pas se leurrer. Si la marine est la pour faire régner l'ordre, il ne s'agit pas du tout de l'ordre au sens respect de la Loi, ça, n'importe quelle milice locale y arrive trés bien, la marine est la pour faire perdurer l'ordre qui prétend que vingt familles de Marijoa sont des dieux sous prétexte d'avoir remporté une guerre d'unification il y a des siècles de ça. C'est un énorme marteau destiné à faire rentrer dans le rang toutes les nations qui voudraient retrouver leur liberté et leur libre arbitre, aussi justes et légales soient ses revendications.

Et si le gouvernement mondial n'est légitime que parce qu'il est le plus fort, si le bien fondé de sa loi et la justification de ses crimes n'est rien d'autre que la loi du plus fort maquillé sous un semblant de codes et de réglementations, pourquoi nous autres pirates serions nous moins légitime à nous proclamer nous aussi seuls maitres de notre destin ?

Etre pirate, c'est proclamer que le gouvernement mondial n'est qu'un mensonge, une fable inventé par des puissants qui ne sont que les plus grand de tous les voleurs et de tous les criminels.
Etre pirate c'est déclarer le gouvernement hors la loi, et se donner les mêmes droits que lui a voler, tuer, et faire tout ce que bon nous semble.


En tout cas jusqu'a ce qu'on se retrouve raccourci sur le billot.
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Ada retenait un grognement. Elle n'appréciait pas les remarques de Red, surtout lorsqu'il remettait en question la divinité des Saints. Mais elle ne pouvait rien dire, rien faire. Elle serrait un poing à l'opposé du fauteuil de l'empereur. Cela l'aidait à garder la face. Ici, elle était en territoire ennemi. Red avait depuis longtemps conquis l'Amerzone.  Alors forcément, ses vrais pensées elle devait les conserver. Un inventaire exhaustif de ses capacités avait été dressé avec le temps et ses rencontres face à la marine. Il avait le Haki de l'Observation. Alerter l'empathie de l'empereur conduirait sûrement au conflit. Et le conflit à la mort. Car Ada était de mauvaise foi, mais pas stupide. Elle n'avait pas besoin d'un échange de coups pour se savoir pas de taille. Après tout, il avait tué le Loup Vert. Cet exploit avait sûrement fait de lui le plus puissant dans ce monde, connu et reconnu, à ce jour.

- "Comme il est étrange de vous entendre prononcer un tel discours quand on connaît votre parcours. De marine à pirate. Vous vous opposez à jadis ceux que vous défendiez, en brandissant maintenant un bannière dépeignant un terrible visage du Gouvernement Mondial. Mais je m'interroge sur la véracité de vos propos. Qu'avez-vous découvert, qu'avez-vous appris pour remettre autant en question l'organisme qui vous a longtemps choyé ?”

Avait-elle le droit de poser cette question ? Ne se mettait pas elle-même en danger ? Car souvent, quand on posait à un ancien du gouvernement les raisons de son départ, cela se contentait de complainte sur les méthodes du Cipher Pol, ou des veuves et des orphelins fait par les marines. Mais Red ne pouvait pas être aussi stupide et naif. Les méthodes du Cipher Pol, il les avait suivies lui aussi. Les veuves et les orphelins, il continuait d’en faire par centaine dans l’autre camp. La liberté … un terme de pirate pour justifier leur actions égoistes et cupides. Elle n’y croyait pas.
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Amusant comme les temps changent en Amerzone, je n'aurais pas cru trouver des jeunes aux opinions aussi tranchées dans le coin. Et aussi tournée vers la politique du vaste monde plutôt que simplement vers leur nombril. Tout arrive...

- Je vais te faire une confidence gamine. Non seulement j'ai été dans la marine, mais avant ça j'étais au Cipher Pol. Et c'est bien pour ça qu'il n'y a pas meilleur juge que moi des actions du GM... Pendant prés de vingt ans j'ai été agent du gouvernement ! Pour maintenir les cinq étoiles au pouvoir j'ai menti, trompé, tué. J'ai plongé des familles entières dans la ruine, j'ai exécuté des innocents, je me suis déguisé en pirate pour commettre des atrocités et justifier celles de la marine, je me suis déguisé en révolutionnaire pour pousser des gens à la révolte et justifier des répressions sanglantes, des lois plus dures et des impôts plus élevés. J'ai aidé des groupes mafieux a prospérer sous l'égide de directeurs corrompus, j'ai fomenté l'assassinat de dirigeants loyaux qui avaient simplement déplus a un ponte du GM, j'ai mis en place des cabales entre service du cipher pol pour se débarrasser d'agents trop zélés, trop loyalistes ou qui avaient juste marché sur les pieds de la mauvaise personne...

Pendant des années, j'ai fait le sale boulot de gens si puissant et si influents qu'ils ne faisaient plus aucune différence entre les intérêts du gouvernement et leurs intérêts personnels. Et il ne s'agit pas de découvrir ces agissements mais simplement d'avoir conscience que le gouvernement mondial tout entier n'est voué qu'a promouvoir et maintenir la domination d'une toute petite partie sur le reste du monde.

Dans le fond, en devenant pirate, on ne fait finalement fait que se mettre à son compte. Et se moquer de l'hypocrisie de ceux qui nous traitent de criminels, alors que sous couvert de leur loi, ils commettent de bien plus grand crimes que nous...
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Alors au final, tout n'était qu'une question d'égo. Comme il était décevant de s'apercevoir que même les motivations des grands empereur se résumaient toujours à leur propre nombril. Red semblait pourtant prendre conscience que ce qu'il faisait été du même acabit que ceux qu'il combattait. Lui, il avait simplement décidé de le faire pour lui même. Ada ne pouvait s'empêcher de se demander comment tant de gens finissait par tomber dans la piraterie, mais il était vrai que le mot "liberté" avait toujours eu du panache dans la bouche des plus puissants. Red, comme les autres, ne faisait que satisfaire leur égo.

Oui oui, il avait bien fais un laïus sur la position des dragons célestes, leur caprice qui coutait cher à certains et les manipulations du gouvernement mondial. Mais Ada avait ignorer cette partie, comme on déchire une page d'un livre pour faire comme si elle n'avait jamais existé. Les Dragons Celestes étaient des êtres divins. C'était un fait qu'on lui avait bien trop asséné comme une vérité pour qu'elle commence à douter à cause de paroles d'un meurtrier. Et si personne ne pouvait prouver que c'était le cas, personne ne pouvait également prouver que cela ne l'était pas. Et surement pas Red.

- "Les sales types n'ont jamais eu besoin du gouvernement mondiale pour exister. Vous pensiez en servir une partie avant, maintenant vous en protégez et encouragez une autre. Au final, rien n'a changé et tout le monde souffre."

Son ton triste et ses mots employés la surprenaient elle-même. Elle s'était laissée glissée dans ses émotions bien trop profondément. Vite, elle se reprenait pour poser les dernières questions.

- "Et maintenant, quel est votre objectif ? Qu'est-ce qui vous ferez prendre votre retraite dans le ranch familial ? L'amerzone doit vous manquer."

Elle en aurait presque oublié qu'elle devait jouer local, à défaut d'en avoir complétement l'apparence. Mais pour se rattraper, elle appelait d'un geste de la main un gamin tenant un plateau avec deux verres de boisson. Habillé local lui aussi, mais dans leur version la plus chic. Il était resté non loin pendant toute la discussion. Surement parce qu'il avait été missionné par Ada pour servir un verre au grand empereur des mers. Un verre du genre fruité, et mortel. Sa sacoche vide depuis peu de temps avant le début de la soirée. Saisissant un verre, offrant le suivant à son interlocuteur, elle savait pertinemment le quel des deux il était dangereux de boire.

- "A votre santé."

L'empereur va mourir. Vive l'empereur.
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