- Partie précédente:
- Suite à une longue période d'observation, l'agent W passe à l'action. Il a attiré l'attention de membres du groupe des Niveleurs et s'est fait recruté parmi eux.
En parallèle, Jonathan Nivel dû faire face à une tentative d'assassinat ce qui le rendit plus méfiant encore. Il est confronté à un dilemme, celui de devoir épurer ses rangs, avant de lancer une opération d'envergure contre un bâtiment du Gouvernement Mondial, de les remplacer par des fidèles motivés mais de s'assurer de ne pas intégrer des infiltrés qui viendraient faire foirer ses plans.
- Voici Martha, fit l'homme qui organisait la visite des lieux à Wolt en désignant la femme qui tenait la pharmacie. De taille moyenne, elle avait la cinquantaine passée et des mèches grises qui lui encadraient le visage. Elle sourit, hocha la tête, mais ne s'aventura pas à intervenir dans la discussion. L'espion lui rendit la politesse, tout en restant à l'écoute de son interlocuteur. Bon, tu vas dans le rayon, tu attrapes une boîte de Molicrane, en 1000 et tu l'apportes au comptoir. Tu lui dis "Ouvrir l'œil, et le bon" et elle te fera passer dans l'arrière boutique, allez suis-moi, l'invita-t-il.
- Pourquoi cette phrase, fit innocemment le blond.
- Tu l'découvriras bien vite, se moqua l'homme, alors qu'ils se dirigeaient vers la zone qui, selon les informations glanées par l'agent Wolt, conduirait au réseau de sous-sols constituant le quartier général des Niveleurs.
L'arrière boutique était composée de quatre rangées de deux grandes étagères sur lesquelles le stock était entreposé. Dans le fond, la pièce perdait de l'espace à cause d'une pièce dissimulée derrière une porte fermée à clé. L'homme s'y présenta, avec Wolt qui lui emboîtait le pas. Il s'arrêta net, puis frappa avec la seconde phalange de son index, deux coups enchainés rapidement, une pause et un troisième. Il patienta. Les deux hommes échangèrent un bref regard, avant qu'ils n'entendirent le mécanisme de la porte de se mettre en action. Les deux se raidirent, jusqu'à ce qu'enfin la poignée ne s'abaisse et qu'ils découvrent un homme aux cheveux longs, un blond qui s'était fait des dreadlocks lui arrivant aux genoux. Derrière lui, des escaliers s'enfonçaient dans l'obscurité. Le rythme cardiaque de l'espion s'accéléra légèrement. Après soixante-et-onze marches très exactement, ils atteignirent le niveau moins un. Une lumière blanchâtre, faible émanait d'une ampoule autour de laquelle dansait un papillon de nuit hésitant.
Là, ils arrivèrent dans une pièce rectangulaire, dans laquelle trois personnes travaillaient assembler les composants de bâtons de dynamites et autres bombes artisanales. Derrière leur petit pupitre, ils s'affairaient presque à la chaîne, travaillant à une cadence ahurissante. Leurs gestes étaient millimétrés, leur dextérité sans égale.
Une production à haute cadence, cela signifie certainement que le jour J est pour bientôt, se dit l'espion qui, professionnellement, faisait mine d'être heureux de ce qu'il voyait.
- Si ça avait été deux vrais soldats, j'aurais été ravi d'les faire péter, avança Wolt en mémoire de son test qui s'était conclu par un piège de Jonathan Nivel. Que devrais-je faire ? Se hasarda-t-il à demander. Le trentenaire ne reçu qu'un grognement en guise de réponse, ainsi qu'un mouvement de main l'incitant à suivre la marche.
Au bout du quadrilatère, alors que se trouvait là un mur bien lisse, l'homme décala l'horloge et se dévoila une poignée qu'il abaissa, déclenchant un mécanisme complexe. Aussitôt, le mur s'enfonça d'un demi centimètre et une porte s'ouvrit sur une seconde pièce, à peine plus grande que la première. Cette fois-ci, c'était un amoncellement de caisses et de tonneaux, foisonnant d'explosifs en tous genres.
- C'est le stock, fit sobrement l'homme qui présentait les lieux au nouveau Niveleur.
- Impressionnant, ce contenta-t-il de constater.