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Le Grand Concile de la Miséricorde

La pluie battante tombe sur Logue Town. Le ciel gris et les ruelles ombragées couvrent la ville. Sur la Grand-place assombrit, des silhouettes sont rassemblées devant le palais gouvernemental. Un groupuscule, de drap noir vétu, lève de gigantesques poteaux dans une chorégraphie mesurée. Les pas de porteurs résonnent dans la place tandis qu’ils semblent encadrés le chemin d’une procession, repoussant en périphérie des spectateurs. Devant l’établissement gouvernemental, un homme de foi se tient debout la posture droite. Hugo Barthélémy, curé de la paroisse de Loguetown, se tient stoïque lors de cet événement de grande importance pour son Église : la Miséricorde. Il n’est pas seul, à son côté se trouvent des aidants de son église tandis que, juste en arrière, le prêtre est encadré par un groupe de fidèles bienfaiteurs. Parmi ce groupe, deux femmes sont plus mis en avant. L'une d'elle n'est autre que la Gouverneure, Capulina Dubal, elle-même, l'autre est une bienfaitrice originaire de Saint-Uréa, dont le don mirobolant pour la cause lui a offert les honneurs et la reconnaissance de sa grande piété. De part et d’autres de la place sont postés des musiciens et une chorale encore silencieuse. Au centre de cette vaste place, une sculpture figurant une main qui reçoit est posée. Des banderoles noires sont érigées, l’assemblée semble respecter une solennité religieuse tandis que des curieux en périphérie contemple la scène.

Soudain, les porteurs frappent trois fois le sol avec leurs poteaux maintenus debout. Une procession commence, les musiciens et les chœurs font raisonner une composition.



Un premier groupe arrive vers la grand-place guidé par un prêtre, qui n'est autre qu'Edgard Dechainou, curé éminent de Saint-Uréa et tête de file de l'Aumônière. Les suivants portent sur un baldaquin, une relique. Ce n'est autre qu'un coffre lié aux premiers temps de l'Église Saint-Uréanne, foyer de la Miséricorde. C'est ce qu'il nomme la Générosité fondatrice. Cette action montre un message fort dont Edgard n'est pas innocent. Il ne démord pas de la supériorité symbolique de Saint-Uréa malgré cette réunion de toutes les paroisses permises à Logue Town.  Le prêtre porte avec des gants la relique pour la poser sur la sculpture de la main. L'homme s'incline en signe de prière et de bénédiction avant de se poster aux côtés de son homologue, Hugo.

Un second cortège intervient ensuite. Plus modeste, il ne dépasse pas cinq hommes de religion et quelques zélés. Le groupe suit le curé Esteban Félicité de la paroisse du Royaume de la Veine. Il transporte seul, un pot de terre où pousse un grand trèfle à quatre feuilles. Symbole locale précieux dans leur pays. Le prêtre réalise le même protocole posant son offrande à la grande main qui reçoit pour rejoint les autres hommes de religion.

Un troisième cortège finalise la procession. Cependant, ce ne sont pas des hommes de la Miséricorde, mais une Église cousine très lointaine, la Juste Violence. Guidés par une nonne en fauteuil roulant, les sœurs et les frères de cet ordre portent des armes symboliques de leur allégeance. La nonne vêtu dans la tradition, son voile masquant une partie de son visage, se nomme Soeur Irma. Cette femme est d'une erudition rare lui permettant de participer à cette mission diplomatique. En effet, la Juste Violence ne vient pour la célébration en tant que tel. D'autres enjeux se trament en ce jour de pluie. Un aidant l'amène devant la main qui reçoit. Elle y dépose l'épée de la Mére Jeanne, grande figure du passé de l'Ordre. Elle rejoint ainsi les prêtres malgré les regards peu approbateurs de ceux-ci.

Les porteurs de poteaux frappent trois fois de nouveau le sol signifiant la fin de la procession de ce jour pieux. Un silence respectueux est instauré pendant quelques secondes. Hugo Barthélémy racle ainsi sa gorge avant d'entamer son discours.

Bénit de la Miséricorde, nous célébrons le jour de la Reconnaissance sous une aube nouvelle. Aujourd'hui réunis par notre foi, le Grand Concile aura lieu comme jamais auparavant. Nous avons conscience que les perturbations récentes bousculant notre Église et ont pu dérouter nos fidèles. Avec les encadrants les plus pieux de notre religion, les questions de foi seront réglées sous le regard bienveillant de la Miséricorde. Nous remercions nos ouailles sans qui un tel évènement n'aurait été possible. La Gouverneure Capulina Dubal qui nous offre généreusement la possibilité de se réunir ici, mais aussi, porta sur elle le poids d'une levée de fonds pour nous offrir une cathédrale digne de nos fidèles et de notre Église. Bien entendu, nous ne remercierons jamais assez la piété de la personnalité la plus pieuse de ce siècle, la Bienfaitrice émérite Eléonore Nelseen dont nous honorerons la mémoire en empruntant son nom pour notre futur lieu saint dont nous avons laissez poser la première pierre. Que la Miséricorde vous touche dans le besoin et vous accompagne dans vos dons. Je proclame en témoignage l'aumône ouverte à tous fidèles voulant offrir ou prier devant la Main Reconnaissante. Et déclare le Grand Concile de l'an de grâce 1630 ouvert.

Les portes du palais gouvernemental s'ouvrent pendant que les porteurs de poteaux s'alignent devant la Main et les reliques laissant les fidèles envahir la Grand-Place. Les prêtres, la nonne et les fidèles sont invités à entrer dans une grande salle aménagée pour l'occasion afin d'accueillir les débats théologiques.
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Sous la pluie battante de Logue Town, Éléonore se tenait droite, enveloppée dans un long manteau sombre qui descendait jusqu'à ses chevilles. Le tissu épais contrastait avec son allure élégante, soulignant sa présence discrète mais imposante au milieu de la solennité ambiante. Derrière elle, la silhouette massive de Kyllan, vêtu d'un costume impeccable, tenait un large parapluie qui les abritait tous les deux. Son apparence soignée, presque celle d'un majordome, tranchait avec son rôle de lieutenant d'élite de la Marine. Il veillait sur Éléonore avec une attention silencieuse, décrivant minutieusement les moindres détails de la cérémonie : les porteurs de poteaux, les offrandes posées sur la sculpture centrale, les prêtres réunis.

Éléonore restait muette, absorbée dans ses pensées, écoutant les paroles de Kyllan tandis que son visage demeurait impassible. Même si sa cousine, Capulina, ne lui avait jamais demandé de soutien financier, elle n’avait pas hésité une seconde à l’aider. Lorsque Capulina avait parlé de son projet d'église, Éléonore avait immédiatement envoyé une somme de 200 millions de berrie pour soutenir la construction.

Le grand parapluie projetait une ombre protectrice sur eux, isolant leur duo du tumulte extérieur. Tandis que les chants religieux s'élevaient, résonnant à travers la place, Kyllan continuait de murmurer à Éléonore les détails visuels, traduisant pour elle la grandeur de la scène qui se déroulait sous la pluie grise. Toutefois, Éléonore n’était pas particulièrement intéressée par tout ceci. Si elle avait été religieuse par le passé, c’était à une époque bien antérieure, bien avant que sa vie ne devienne celle du Gouvernement Mondial.

Elle repoussait silencieusement une mèche de cheveux qui venait barrer son visage sous un petit vent froid, faisant flotter pendant un instant les vêtements des personnes présentes. La seule raison qui l’avait poussée à participer, c’était parce que Capulina lui avait envoyé une invitation, une invitation qui n’avait pas exactement précisé toute l’ampleur de l’événement. Mais bon, elle était là maintenant, et elle ne pouvait plus se désister.

Elle tira de sa poche un bonbon et le glissa lentement dans sa bouche. Elle supposait que fumer une cigarette dans un moment aussi important pourrait être mal vu, et puis, elle n’avait pas envie d’emboucaner sa cousine qui se trouvait juste à côté. Cependant, Éléonore s’ennuyait un peu ; tout ce blabla allait finir par l’endormir. Sous les remerciements du prêtre, mais surtout l’annonce que l’église porterait son nom, elle haussait un sourcil, se tournant légèrement vers Capulina, qui ne lui avait pas annoncé cette nouvelle. Quelle autre surprise lui réservait donc l’ancienne agente du Cipher Pol ?

‘’Vraiment ? Tu as d’autres surprises dans ce même style ?’’ Marmonna l’aveugle qui suivit tout de même sa cousine vers l’intérieur du bâtiment.
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Capulina incline doucement la tête vers sa généreuse connaissance. Un mince sourire suivi d'une élégante révérence, elle semble s'amuser de son étonnement..

Même dans le ventre de ma mère, j'ai toujours été pleine de surprises, Bienfaitrice Éléonore.


L'ensemble des religieux et des fidèles pénètrent ainsi dans le palais gouvernemental. Les grandes portes résonnent derrière eux. Le secrétaire de la Gouverneure guide la grande assemblée à travers le hall. Les invités finissent par pénétrer dans ce qui semble être un amphithéâtre. Sur le côté droit, excentré par rapport au centre de l'attention, deux sièges , l'un plus haut que l'autre, se distinguent. Ce sont les places d'honneur en amont de tous les fidèles donateurs. Le Curé de Logue Town, hôte de la fête de la Reconnaissance, guide ainsi les observateurs fidèles à s'asseoir avec des mots particuliers pour Éléonore Nelseen.

Que la Bienfaitrice, et sa référente, Capulina Dubal, puisse arbitrer l'événement à convenue à l'assemblée cléricale. Divisés, nous avons décidé de laisser à ce qui nous lié tous. Nos fidèles les plus pieux.


La Gouverneure prend ainsi le bras de l'aveugle avec un sourire poli à son guide et compagnon.

Permettez-moi de me charger du reste, mon cher. Vous pouvez profiter des débats justes derrière nous.


Dans ce débat, il fallait un arbitrage consensuel. Dans cette période trouble de cette Église, les religieux refusent d'accorder la confiance de l'un ou l'autre des parties. Préférant une main innocente, cette solution réussi à apaiser les méfiances. Le Prêtre Hugo donne ainsi une simple feuille résumant les modalités admises par tous les participants.

Voici, les règlements des Conciles historiquement admis par notre Église. Elles permettent un débat sain et riche. Je vous fais entièrement confiance dans cette tâche.


Sans plus attendre, il s'éloigne pour guider les responsables des autres paroisses à se placer. Chacun avec son parti. Les partisans de l'Aumônière à gauche de l'amphithéâtre. Au centre, les modérés, peu nombreux, dont le référent est le Curé Hugo. Les traditionnels porté par le Curé Félicité à droite. À l'extrême droite, les délégations de la Juste Violence, tandis qu'à l'extrême gauche sont justement placés les observateurs non religieux. Tout le monde s'installe ainsi. Tous les représentants ont réunis des fiches,  prêts pour les débats en fixant la Bienfaitrice. Assise à ses côtés, Capulina se penche vers elle pour l'assister en lisant la fiche et en guidant ses mains sur les pots.

Ma chère Éléonore, tirez donc au sort la première question dans ce pot et le premier intervenant dans celui-ci. D'un seul mot de votre part et le débat pourra commencer.


Les questions ont été choisis parmi les référent des parties mais aussi parmi les fidèles permettant de réunir en ce Concile tout ce qui doit être traitée pour le bien de la Miséricorde.
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Éléonore sentit un léger pincement d'irritation mêlé à de la curiosité. Elle n'avait pas été informée que l'église porterait son nom, et cette surprise laissait entrevoir le jeu subtil de Capulina, toujours pleine de malice. Décidément cette femme serait sa perte, mais malgré tout elle ne pouvait s’empêcher de revenir se faire taquiner par celle-ci.

Éléonore esquissa un léger sourire à son tour, mais ses pensées étaient ailleurs, à évaluer la situation. Kyllan, la guida suivant docilement le groupe. Les portes du palais gouvernemental claquèrent derrière eux avec un écho sourd, tandis que l'assemblée religieuse et les fidèles prenaient place. Le bruit des chaussures résonnait dans le hall alors que le secrétaire de la Gouverneure les conduisait à leurs sièges d'honneur. Un étrange sentiment d'être à la fois observée et en dehors de ce monde religieux envahissait Éléonore.

Lorsque le Curé Hugo invita les donateurs à prendre place, il lui adressa quelques mots spéciaux, soulignant son rôle d'arbitre impartial. Éléonore, bien qu'aveugle, pouvait sentir le poids des regards tournés vers elle. Elle inspira profondément, écoutant les bruits autour d’elle tandis que Kyllan allait prendre le coude de la blanche quand Capulina le devança. Capulina prit doucement son bras, et avec un sourire poli, elle invita son guide à rejoindre les autres.

Kyllan hocha la tête respectueusement avant de s'écarter légèrement, s’assurer que tout allait bien avant de rejoindre un banc des invité. Éléonore, elle, se préparait à remplir son rôle, malgré une légère tension due à la situation complexe dans laquelle elle se trouvait. Elle n’était pas là par foi ni par dévotion, mais plutôt par loyauté envers Capulina. La situation religieuse, cependant, exigeait son attention.

Éléonore hésita un instant, sa main frôlant le premier pot. Que signifiait réellement son rôle dans cette assemblée religieuse ? Et quelle question brûlante allait-elle déclencher ? Ses doigts touchèrent un morceau de papier dans le font, et elle le tira avec précaution. Une question en lien avec la division au sein de l'Église émergeait, incitant à choisir un nom parmi les figures religieuses présentes.

« La Miséricorde doit-elle être unilatérale, ou doit-elle être accordée en fonction de la gravité du péché ? »

Éléonore, après avoir tiré la première question, glissa doucement sa main vers le deuxième pot, hésitant légèrement avant d'en extraire un nom. Le mouvement de ses doigts, fluide, trahissait une certaine maîtrise malgré son handicap. Elle tendit le morceau de papier à Capulina, se fiant à son soutien pour lui annoncer le nom qu’elle venait de tirer.

« Le Curé Félicité, des partisans traditionnels. »

Éléonore hocha imperceptiblement la tête, absorbant cette information. La discussion serait sûrement tendue, car les traditionalistes étaient connus pour leur rigueur et leur attachement aux anciennes doctrines. Cela promettait un débat complexe. Toujours calme, la blanche se redressa un peu plus sur son siège, prête à écouter les échanges. Le silence se fit dans l’amphithéâtre alors que le Curé Félicité prenait la parole pour répondre à la question posée.

Le Curé Félicité, représentant des partisans traditionnels de la Miséricorde, prendrait la parole avec calme, mais une autorité certaine, pour répondre à la question :

« Mes frères et sœurs, la Miséricorde est, par essence, infinie et divine. Toutefois, elle n'est pas aveugle. Nous, partisans de la voie traditionnelle, croyons fermement que la Miséricorde ne doit pas être accordée sans discernement. Si notre foi nous enseigne que chaque âme mérite la rédemption, elle nous rappelle aussi que la repentance véritable est indispensable.

La Miséricorde ne peut être unilatérale, car cela reviendrait à en dénaturer l’essence. Elle doit être en adéquation avec la gravité du péché commis et, surtout, avec la sincérité de la contrition. Plus le péché est grand, plus l’effort de repentir doit être considérable. Ceux qui commettent des actes plus graves doivent non seulement demander pardon, mais aussi prouver, par leurs actions et par leur humilité, qu’ils méritent cette Miséricorde.

Sans cet équilibre entre le pardon et la justice, la Miséricorde deviendrait indulgence. Et l’indulgence nourrit l’irresponsabilité et le chaos. La Miséricorde divine, que nous servons, est un don précieux, mais elle ne saurait être gaspillée sans être respectée ni comprise. Voilà pourquoi nous devons accorder cette grâce avec discernement, afin de préserver la dignité de la Miséricorde et la justesse de notre foi. »


Les partisans traditionnels, comme le Curé Félicité, prônaient une vision de la Miséricorde conditionnelle à la sincérité du repentir et à la gravité du péché. Ils estimaient que cette vertu devait être accordée avec justice et sagesse, afin de préserver l'ordre moral et religieux de la communauté. Ils rejetaient l'idée d'une Miséricorde absolue et inconditionnelle, car cela affaiblirait la responsabilité individuelle et encouragerait les comportements impies.
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L’infinité et la divinité de la Miséricorde ne sont de toute évidence aucunement à remettre en cause. Cependant, ce que vous exposez de l’unilatéralité me semble bien pauvre dans la justice qu’elle prône. Si la gravité des péchés mesurent froidement l’effort de la repentance, cela revient à permettre aux plus aisés des écarts de conduites plus grands. Hors la Miséricorde devrait toucher tout être de la même façon que ce soit de bonne ou de mauvaise naissance. Ce qui devrait être juger n’est pas l’effort mais l’intention de la repentance. Une nuance qui devra être décelée par le dialogue et les actes. C’est le message que porte l'Aumônière.





Il est vrai que la rigidité des cadres des donations repentantes pourrait être à revoir, car, dans l’avancement de nos sociétés, ces critères ne répondent plus de façon satisfaisante à la réalité de nos fidèles.





Par la même occasion, je défends aussi bien la Bienfaitrisation de celle qui s’est dévoué pour l'événement, plutôt que simplement la contributrice la plus aisée.




Ne dérivons pas sur ce qui a déjà été admis par notre Assemblée. Père Dechainou, je pense que vous oubliez les bases fondamentales allant avec l’origine de notre Eglise. Nos critères ne valorisent pas simplement une richesse héritée, ils rétribuent la contribution d’un individu dans le monde. Aujourd’hui, nous le mesurons par l’argent, mais ce n’est qu’un étalon. Cette hiérarchisation n’est pas un produit de domination comme vous semblez le sous-entendre. Elle nait à une époque où la noblesse de cœur était synonyme de dévotion pour les faibles. L’Eglise ne devrait aliéner ses principes car les valeurs du monde se perdent. Je tiens à vous rappeler que des repentances par le bénévolat sont mobilisables.





Je peux vous rejoindre là dessus, toujours est-il que ce n’est pas l’image renvoyée. Notre Église existe d’abord pour nos fidèles. Notre qualité se mesure dans la capacité à les accompagner dans les meilleures conditions.





Si je puis me permettre, Père Félicité a évoqué l’équilibre entre le pardon et la justice. Comment appliquez-vous la justice sans l’imposer ? Comment accorder le pardon aux brebis égarées que personne n’ira chercher? Comment protéger la dignité du divin sans le défendre des mauvaises herbes? Si le Don n'est pas unilatérale, qu'en est il de la punition?



Capulina semble sentir le débat dérivée mais elle ajuste simplement sa posture. Une part d'elle aimerait bien savoir jusqu'où ira cette discussion animée.


Dernière édition par Capulina Dubal le Jeu 14 Nov 2024 - 13:03, édité 2 fois
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Le débat s'intensifiait tandis que les représentants de chaque faction exprimaient leurs positions avec vigueur. Éléonore, silencieuse, écoutait attentivement chaque argument qui résonnait dans l’amphithéâtre. Le contraste entre les visions de la Miséricorde unilatérale et conditionnelle révélait des divisions profondes au sein de l'Église.

Edgard Dechainou, chef de l'Aumônière, avait tenté de faire valoir une approche plus égalitaire, insistant sur l’importance de l’intention dans la repentance, indépendamment des moyens financiers. Cela contrariait le Curé Félicité, qui, fidèle aux traditions de l'Église, défendait l’idée que la hiérarchisation des repentances était basée sur la contribution réelle d’un individu, mesurée à travers des dons, qu'ils soient financiers ou par le biais de bénévolat.

Hugo, le modéré de Logue Town, jouait un rôle de médiateur, reconnaissant que les critères actuels ne reflétaient plus complètement la réalité des fidèles. Mais c’est la question de la Sœur Irma, de l’Église de la Juste Violence, qui apporta une tournure plus dure à la discussion : « Comment appliquez-vous la justice sans l’imposer ? » Elle soulevait la question du rôle de la punition dans l'Église. Si la Miséricorde devait être unilatérale, qu’en était-il de la justice divine et de la responsabilité de purifier la communauté des brebis égarées ?

Éléonore, de son côté, restait impassible, réfléchissant peut-être aux nuances de cette Miséricorde qui, selon les factions, oscillait entre compassion inconditionnelle et justice punitive. Le choix des mots et des actes à venir allait déterminer la direction que prendrait l'Église dans cette période de transition.

Un silence pesant s'installa dans l’amphithéâtre après la question incisive de Sœur Irma. Les regards se tournèrent vers les hommes religieux, attendant une réponse à cette question délicate, presque provocante. C’est le Curé Félicité qui, après une légère hésitation, prit la parole. Sa voix grave résonna avec autorité, mais aussi avec une certaine prudence.

« La justice, Sœur Irma, n’est pas une arme que l’on brandit. Elle est un équilibre délicat entre la droiture et la compassion. Appliquer la justice sans l’imposer... cela demande de la sagesse. Ce n'est pas en punissant sévèrement ou en condamnant sans réserve que nous protégeons les âmes de nos fidèles, mais en leur offrant un chemin vers la rédemption. La justice divine, contrairement à celle des hommes, est tempérée par la Miséricorde. Nous ne sommes pas ici pour écraser sous le poids de la culpabilité, mais pour guider. » Félicité se tourna légèrement vers ses confrères, cherchant du soutien dans les yeux des autres représentants de l'Église traditionnelle. Il continua d’un ton plus solennel : « Si nous devons parfois infliger des corrections, elles doivent être mesurées, adaptées à la gravité du péché et surtout, au cœur de celui qui les reçoit. La justice divine n'est pas une question de vengeance ou de rétribution brutale, mais un acte de purification, un moyen de ramener l'âme égarée vers la lumière. »

Le silence revint un instant, avant qu’un autre intervenant, plus jeune, prenne la parole, représentant des fidèles modérés.

« Le Curé Félicité a raison, » commença-t-il d’une voix plus douce, « la justice, sans la Miséricorde, devient tyrannie. Mais la Miséricorde, sans justice, devient faiblesse. Appliquer la justice sans l’imposer signifie que nous devons avant tout comprendre les circonstances et les motivations de celui qui s’égare. Punir sans comprendre serait un échec pour nous en tant qu'Église. Il s’agit de réhabiliter, de reconstruire, non pas d’écraser. »

Des murmures traversèrent l’assistance, certains hochant la tête en accord, d’autres restant plus sceptiques. Sœur Irma, elle, gardait un regard perçant, comme si elle attendait davantage de fermeté. Le débat, loin d’être clos, venait de toucher un point sensible.


Dernière édition par Éléonore Nelseen le Jeu 14 Nov 2024 - 16:41, édité 1 fois
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Pour exercer la Justice, il faut être en capacité de l'appliquer. Qu’est qu’il y a de plus à comprendre de plus qu’un assassin reconnu, qu’un adultère notoire ou qu’un voleur invétéré? Vos euphémismes sous-entendent que tout égarement est justifiable. Dans l'équilibre entre droiture et compassion, Père Félicité, votre discours prône le cœur, là où le bras sévère est laissé pour compte. Pour préserver nos brebis, il faut capturer les loups et leur arracher les dents. En ce bas-monde, certains ne reconnaissent Foi que par la Violence. Ce n’est ni une question de vengeance ou d’écrasement, cette dureté est nécessaire pour préserver et étendre nos valeurs dans cette terre où chaque gamin des rues rêve de devenir Empereur pirate, où chaque être d’exception peut déterminer le sort funeste de milliers d’âmes innocentes et où les confluences de l’histoire des Nations peut mener à l’extermination d’une île entière. Nous partageons les principes mais nous avons adapté nos méthodes. Ainsi, nous élevons la Violence comme un Don car elle s'intègre dans notre mission de guide et de préservation des fidèles.



C’est votre postulat. Je ne partage absolument pas cette vision. Selon moi, vous êtes dévoyés du Don pour succomber à la tentation du monde sans Miséricorde. La preuve est dans votre moyen de subsistance. En chassant la prime comme des rapaces, vous ne vous faîtes esclave d’une toute autre divinité, le Gouvernement Mondial.





Essayons de nous calmer. Ne dérivons pas à ce point dans nos débats.






Je ne laisserai pas Père Dechainou insulter notre Ordre d’apostasie sans réponse. Figurez-vous que ce n’est pas notre seule subsistance. De plus, nous pouvons nous passer des assentiments du Gouvernement Mondial. Ce fut le cas de notre regretté Mère Marie Thérèse.





La fameuse Adrienne Ramba dont une prime a été collecté sur elle il y a bien des années. N’est-ce pas l’exception qui confirme la règle, Soeur Irma ?




La Gouverneure laisse échapper un soufflement du nez contenant son rire. Cette histoire lui rappelle une mission de sa jeunesse. En effet, ce n’est autre qu’elle la responsable de la capture d’Adrienne Ramba pour purifier l’Ordre de la Juste Violence des mauvaises herbes aux yeux du Gouvernement Mondial. Pour ce qui est de sa disparition après son incarcération, Capulina n’en sait rien et elle n’en a pas grand chose à faire. Elle s’amuse simplement de voir que la répression d’Adrienne n’a pas mis l’Ordre sur le droit chemin pour autant. Tout l’inverse, elle en est devenue une figure pour justifier le détachement de l’Ordre de l’influence du Gouvernement Mondial. Ah que les supérieurs sont compétents et avisés dans les rangs du Cipher Pol. Ils ne font absolument pas des missions sur le tas sans penser aux conséquences, enchaînant capture et oppression sans subversion. Enfin, se dit-elle, cela doit dépendre des Administrateurs. La plupart sont idiots et cela semble une constante éternelle.




Mère Marie Thérése a formé de nombreuses disciples perpétuant ses enseignements. Ce n’est pas plus une exception que l’Aumonière est un schisme vous permettant de prendre le contrôle de l’église de Saint-Uréa pour votre compte.




C’est une abjecte accusation que vous faîtes là !






Lorsque l’on frappe, il faut s’attendre à encaisser les coups à son tour. C’est l'une des premières leçons prodiguées dans nos couvents et monastères : Peu importe sa nature, le Don est bilatérale.





Entre les deux religieux, des regards noirs sont échangés en silence. Le Curé Hugo profite de cette accalmie pour reprendre le contrôle et apaiser les émotions sur le débat.




Nous pouvons en terminer là pour ce sujet. Je capte une urgence à revenir sur les fondamentaux et les premiers piliers de notre Foi. Cela permettra de nous réunir sur un consensus. Nous avons admis la variabilité de la Miséricorde en fonction des pêchers, équilibre délicat entre indulgence et sévérité. Ceci représente un de nos fondements. Poursuivons.


Le curé Hugo porte son attention vers le siège d’Eléonore et son adjuvante tandis que le silence s’installe dans l’amphithéâtre. Capulina approche sa tête pour l’interpeller à voix basse.


Bienfaitrice Eléonore, l’assemblée vous prie de sélectionner une nouvelle question.
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Éléonore s’inclina légèrement, remerciant silencieusement Capulina pour son aide discrète. Sa main tâtonna un instant le bord du récipient qui renfermait les questions, savourant le poids de cette responsabilité. Elle glissa ses doigts pour en extraire un petit parchemin plié et s’appliqua à le déplier avec soin, elle glissa son pouce sur l’encre, ses lèvres formulant silencieusement le contenu avant de le confier à Capulina pour lecture.

Capulina leva la tête, son regard naviguant brièvement entre les membres de l’assemblée, s’attardant un instant sur les visages animés de Soeur Irma et d’Edgard, encore empreints des tensions de l’échange précédent. Elle lut alors, d'une voix claire et mesurée, la question suivante :

« Le Don de la parole divine, comme instrument de guidance, est-il réservé aux ordres consacrés, ou bien chaque fidèle peut-il y prétendre s’il se montre sincèrement dévoué à la Miséricorde? »

Un silence s’installa, l’attention de l’assemblée maintenant focalisée sur cette interrogation. Ce sujet ouvrait une nouvelle perspective sur le rôle de l’Église et l’accès à la révélation divine, un thème souvent sujet à interprétation et sensible pour les autorités religieuses.

Éléonore laissa échapper un léger sourire, satisfaite de la direction que prenait désormais le débat, tandis que Capulina observait les expressions mitigées parmi les fidèles, se demandant quelles réponses les représentants des ordres allaient avancer.

Hugo le Modéré de Logue Town prit la parole le premier, son ton réfléchi et tempéré trahissant l’habitude de la conciliation :

« Je pense que la parole divine, bien qu’ayant une portée sacrée, ne doit pas être uniquement réservée aux ordres consacrés. Bien des fidèles sincèrement dévoués témoignent d’une ferveur et d’une compréhension profonde des enseignements de la Miséricorde. Accorder à ces âmes pieuses une certaine liberté pour interpréter et transmettre les préceptes de notre foi pourrait enrichir notre Église et rapprocher nos fidèles. Bien entendu, cette liberté devrait être exercée dans le cadre du respect et de la supervision de nos autorités religieuses, afin de préserver l’intégrité du message. »

Son intervention visait à instaurer une certaine ouverture tout en maintenant la vigilance requise pour éviter les dérives. Sœur Irma, de l’Église de la Juste Violence, répliqua avec une intensité presque belliqueuse :

« Je trouve cette vision bien naïve, Curé Hugo. La parole divine n’est pas une voix que l’on distribue comme une aumône, elle est un Don sacré, réservé aux plus forts, ceux qui ont su se dévouer corps et âme, qui ont sacrifié pour la vérité et la justice de la Miséricorde. Comment peut-on accorder cette responsabilité aux âmes trop faibles pour imposer les vérités difficiles? Ce n’est pas la foi des simples fidèles que je mets en doute, mais leur capacité à en comprendre toute la rigueur. Un berger faible laisserait les loups s’emparer du troupeau. La parole divine doit demeurer un privilège pour ceux qui savent la brandir, même si cela signifie recourir à la force. »

Les mots de la sœur Irma, aussi tranchants que la lame de l’épée, rappelaient que pour elle, la foi exigeait parfois des moyens drastiques pour être appliquée avec justesse. Edgard Dechainou de Saint Uréa et le chef de l’Aumônière, intervint alors, une lueur de réprobation dans le regard :

« Je suis en profond désaccord, Sœur Irma. La violence n’est pas un pilier de la Miséricorde, elle en est l’antithèse. Permettre aux fidèles de participer à l’interprétation des enseignements est une preuve de respect pour leurs âmes. C’est aussi leur accorder la dignité de croître en sagesse et en compréhension. En limitant l’accès à la parole divine, nous nous enfermons dans une forme d’arrogance et d’autoritarisme. La Miséricorde est un don qui élève, pas un instrument de contrôle. Laissons chaque être, s’il est dévoué, partagé son expérience de la Miséricorde. Nous sommes ici pour guider et non pour imposer. »

Il adressa un regard ferme à Sœur Irma, insistant sur l’importance de l’inclusivité dans leur foi. Félicité, le traditionnel, et curé du Royaume de la Veine, enfin, prit la parole d’un ton apaisant et mesuré, tentant de calmer une nouvelle fois les esprits :

« Il me semble que nous touchons à l’essence même de notre doctrine. La parole divine est un don qui, en effet, n’appartient pas à tous. Elle n’est pas un bien à diffuser sans retenue, mais un guide sacré que les ordres et l’Église, par leur formation et leur engagement, sont seuls à pouvoir interpréter avec la profondeur requise. Cependant, je comprends aussi la nécessité d’approcher nos fidèles et de les encourager à approfondir leur foi. Je propose donc que nous trouvions un équilibre : offrir aux fidèles des espaces de dialogue spirituel, sous la supervision des ordres, afin que la parole divine continue de circuler dans un cadre ordonné. C’est là, je crois, la voie de la Miséricorde, celle qui unit, tout en préservant l’autorité de notre Église. »

Avec ses mots soigneusement choisis, Félicité cherchait à préserver l’ordre sans décourager la foi personnelle des fidèles, rappelant la nécessité d’une guidance sans concession sur les fondements de l’Église.

Malgré elle, Éléonore soupira intérieurement. Entre cet échange et le précédent, elle n'entendait que des enfants qui se chamaillaient pour un morceau de chocolat. Qui donc allait avoir le plus gros morceau ? Elle se tourna légèrement vers Capulina, murmurant, pour ses oreilles seulement :

« Sont-ils toujours ainsi ? Je parle des différentes religions. À se disputer la foi des croyants comme s'ils étaient une denrée rare ? Ou est-ce simplement une divergence de vieille mentalité qui ressort ? »
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