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Liquidation totale

Je ne suis pas meilleur qu’un autre, non. Je ne m’avoue pas blanc parmi le gris, je ne me considère pas comme l’exemple à suivre. Les hommes croient aux démons, ils ont bien raison. Je pense qu’un me possède, me pousse, me fait glisser lentement vers une infinie violence. Une colère noire, qui n’a pas vocation de me propulser, mais de me plonger dans une agressivité constante. Je le sens s’infiltrer en moi, je le sens pulser dans mes veines, cogner contre ma poitrine. Il ne demande qu’une chose, seule et unique. Sortir faire un tour et voir le monde.
Les démons intérieurs sont autrement plus effrayants que n’importe lequel de ces satyres religieux, représentant une avarie. Une anomalie, une pulsion que l’on n’accepte pas. Il n’y a cependant pas de fatalité, c’est à nous de purger ces envies, corriger ces intrusions si on le souhaite. Puissante volonté qui fait cesser le besoin. Car ces mains que je tiens croisées sur mes genoux me dévisage, me crient la vérité. C’est le fardeau de naitre avec un don quelconque, c’est la personnification de nos démons… Cet avantage inhumain qui nous renvoi à nos erreurs.
Alors ces mains ne souhaitent qu’une seule chose. Alors ces mains me rappel le bruit, les odeurs, et ce puissant sentiment de plénitude. De toute puissance. Quand l’os craque, la sueur détrempe. J’exècre la violence.
Elle est nécessaire.

J’ai arrêté les combats un jour. Je me suis rangé, j’ai posé mon baluchon et j’ai vécu une courte vie de banalité. De tout et de rien. Une bataille quotidienne, différente mais pas facile. Un combat ordinaire dont j’étais gagnant. Et pourtant je n’avais qu’une envie, me perdre dans cet océan de violence contenue. Plonger pour ne jamais remonter à la surface, me laisser submerger et basta. Je n’aime pas concéder la victoire facile. J’ai donc lutté pour en revenir à mes sources, ici à North Blue.
Oui mais j’ai changé.

Ce n’est plus le hasard qui pousse mes poings par delà le monde. Ce n’est pas mes effrayants instincts qui s’expriment. C’est ma volonté propre, la conclusion d’une moitié de vie passée sur le champ de bataille, et l’autre dans une cage. Je laisserai ma trace. Je marquerai le monde de ma griffe.
Et si je pouvais améliorer un tant soit peu ce qui m’entoure, puisse ma fille vivre dans la paix que j’ai connu enfant. Dans ce monde a part fait de sérénité et de bonheur. Quelque chose de simple, de généreux et de pourtant si bon.

C’est notre époque. Changeons là si elle nous déplait. C’est notre vie. Transformons là si elle est morose. C’est notre combat : Gagnons le.


Retour à Inu town. Dans ce bricolage qui me sert de chaumine. Mon fils s’endurcit peu à peu, depuis six mois. J’ai bien l’intention d'en faire légataire de mon titre lorsque je croulerai sous le poids des ans. Ou lorsque cette position ne me serra plus nécessaire. Je veux lui assurer un avenir, même s’il n’est pas très enviable. Un truc pérenne qui lui demandera des efforts, des remises en questions, des doutes.
Je lui offre un choix de vie. Continuer sur cette route et me suivre, ou bien une fois arrivé au bout de notre cheminement qu’il bifurque.

Je lève le nez, et remarque le soleil haut dans le ciel, presque à son zénith. Je dois rencontrer quelques malfrats pour changer le jeu de main. Des responsables, cadres dans la mafia du Don. Mon patron. Le leur aussi.
Sauf qu’aujourd’hui, je vais leur proposer de lui préférer un autre. Ils accepteront les pots de vins, ou bien je serai dans l’obligation de les faire taire. Personne ne doit être au courant de l’affaire, et si l’on ne trempe pas dedans, on bave souvent.

Enfilant un débardeur sur mon tatouage, je sors par le tunnel qui nous permet de débouler chez moi. Il s’ouvre sur l’arrière des termes, entre deux caisses. Soigneusement planqué. La prudence de nos jours, c’est vital. Ce n’est même plus une question de confort. Quelle époque bien maigre. On se cache, on se joue, de l’un de l’autre, du monde.

Je m’engage dans les rues d’Inu Town. Calmes et tranquilles. Une ville calme et tranquille, saine. Sauf que moi, j’y sens les relents de putréfaction. De cette gangrène qui ronge et qui dénature. L’homme est en marche. J’ai le pas sur, l’oreille attentive aux moindre détails. Aujourd’hui n’est pas comme les autres, aujourd’hui, je lance l’offensive. Une attaque discrète, un rapt secret, un coup d’estoc et hop ! Comme dans du beurre.

J’arrive presque au centre de la ville. Les nuages gris commencent à s’amonceler au dessus de ma tête, et l’atmosphère se fait lourde. Changement de temps. L’orage gronde.
C’est souvent comme ça ici, dans le nord. Les hommes sont durs, les hommes sont affutés, car le moindre faux pas peut couter cher. Enfin, je devrais parler au passé.
J’aperçois ma destination plus bas sur la route. Une lourde et grande bâtisse de pierre. Une blanchisserie. Elle porte bien son nom, sauf que c’est pas des vêtements que l’on vient purger là bas. Par ici la monnaie.

Première fois que je me prépare à tuer, en dehors de la cage. Première fois que je me prépare à donner la mort, depuis une dizaine d’années. Je ne sais pas quel vices enfouies se révèleront au grand jour. Ne suis-je pas entrain d’ouvrir une boite auquel je n’aurais jamais du toucher ? Pourtant, je le dois. C’est la cage qui lui a prit son père, puis son frère. Et la cage, c’est moi.
Les nuages noirs se rassemblent, et la pluie me tire de ces idées noires. Il est temps d’agir, et vite. Je descends la pente, d’un pas mi- glissant. Le bâtiment est assez grand, mais pas très haut. Les pierres se disloquent presque, et l’enseigne est passée, délavée. Personne ne s’est jamais demandé pourquoi l’acquéreur de l’établissement l’avait laissé en l’état ? Surement, mais les gêneurs, ça se liquide.

En m’approchant d’une fenêtre blanchie par la crasse et la peinture, j’entends un cri. Le genre qui ne laisse aucun doute sur sa provenance. Un mec qui agonise, ou qu’on agonise. Passé par la porte est exclus. Fermée, visible, et vachement moins flippant. D’un bon impressionnant, je crochète une arrête du toit et me hisse sur les tuiles qui s’effritent. Sa tangue, moi avec, et je retiens mon souffle jusque à ce que ce soit stable. Prudent, à pas feutré, je me dirige vers le centre de la toiture. Et croise une fenêtre. Parfait. Le point d’observation le plus judicieux que je pouvais trouver.
Je m’accroupis et force sur le battant. Des voix me parviennent, déformées par la distance mais aussi les gargouillis du pauvre type à terre. Il a les genoux en angle à 90°C et une inquiétante marre de sang commence à se former sous lui. Et tandis qu’on le punch encore, j’entends une voix douloureuse.

« Arrêtez, non, s’il vous plait… Arrêtez, je ne trahirai plus jamais Don Carbopizza, je vous le jure sur ma vie, sur ma famille, sur tout ce que vous voudrez… mais arrêtez ! »

Une puissante indignation me prend. Une sorte de nausée, toute particulière puisque c’est de la violence que je dégueulerai, et non mes tripes. Je saute. Réception cinq mètres plus bas, je fléchis et roule. Le bruit attire le regards des quatre compères, la victime, elle, n’en croit pas ses yeux.
Des pistolets sont rapidement sortis.

« J’sais pas qui t’es, mais tu vas crever » me dit l’un des gardes qui accompagne un p’tit gars en costume.

Qui ne s’occupe d’ailleurs plus de moi. C’est une raclure. Bruns, les cheveux gras, son nez en patate lui arrange pas le portrait, et ses yeux enfoncés, méchants, ne font que l’enlaidir encore plus. Le genre de type bavant, baveux, qui me font pas regretter de revenir. Un balle me frôle dans ma course folle, et je roule une seconde fois, vers une des machines qui trie les billets. Sur la tables, quelques milliers de berrys. J’attends la seconde salve. Le bois qui craque sous les balles, m’arrose d’écharde et de billets déchiquetés. Ca sent le sapin, Judas !

Je bondis. Je m’élance, je prend une balle mais ne m’arrête pas. Pas le temps, ni l’opportunité. En plus, maintenant, c’est le temps de la recharge. Alors pendant qu’un des gardes du corps, un type foncé et un peu poissard, fourre son réservoir, moi je lui fourre mon poing dans les dents. Vlan.
Plus longiligne que mastoc, il roule en arrière, percute un mec à l’allure patibulaire et ne bronche plus. Son camarade s’avance vers moi en criant, je bloque son coup de crosse avec mon avant bras. Une balle s’enfonce dans mon flan mais je ne flanche pas. J’attrape les cervicales de la grosse barrique, qui me débite connerie sur connerie. J’vais regretter d’être née, qu’il paraît. J’vais me faire trouer la peau, à c’qu’il me dit. Pour l’instant c’est moi qui te tiens et toi qui couine.
Je lui enfonce la tête dans le bitume. Mon pied dans son tibias, une pression adéquate, et le voilà fusionné avec le sol. Un deuxième balle, suivie d’une troisième, me frôle et s’accroche à mon épaule.
Mais le voile rouge s’étend sur moi, et je n’entends plus rien, alors que je saute sur lui. Mon bras se plaint du traitement, quand je l’enfonce dans le nez de ma victime. Et le voile se dissipe, alors que je me tourne vers le cerveau du groupe. Et à voir l’efficacité de ses gros bras, je doute qu’il soit le plus influent du coin.

« Salut mon p’tit père ! J’viens pour la caillasse, et quelques info’ ».

Il prend son air grincheux, celui des mauvais jours, et me crache à la gueule de m’occuper de mes affaires, que si je touche au moindre cheveux d’son crâne, j’vais le regretter. Lui non plus n’a pas compris, je vis dans l’instant présent, rien à foutre des menace sur le long terme, je les traiterai. Une par une.

« Pour l’instant, ce qui m’occupe, c’est ton boss. » J’attrape sa mimine, et lui tord dans le dos, tandis que son épaule cède. « Maintenant qu’tu sais que j’plaisante pas, on va pouvoir causer affaire. »

***

J’attrape des liasses, les fourre dans une valise, et me retourne vers Joe. Pas encore mort, mais presque, il aura peut-être une chance de survie si on l’prend en charge assez vite. C’est que la mort galope pas, elle est pas pressée, elle. Je lui donne d’un clin d’œil, et son air incrédule me voit disparaître.

Le boucan des armes à feu avait alerté le voisinage, et v’la qu’il m’envoi la cavalerie. Oui mais je m’éclipse et le temps qu’ils comprennent, je serai loin.

Manze Town.
J’attends dans un bar malfamé. « Le bon giron » ne paie pas d’mine, mais la bière est bonne. La compagnie beaucoup moins. Des types louches, j’en vois à bâbords comme à tribords, et ça sentirait presque l’entourloupe. Sauf que le type que je dois rencontrer est fiable, et il préférait régler personnellement mon cas plutôt que de gâcher de la main d’œuvre.
Je m’assois tranquillement sur un des tables huileuses, au relent d’alcool, et j’attends. Il ne devrait plus tarder.


Dernière édition par Judas le Mar 15 Nov 2011 - 22:55, édité 1 fois
    Les gens se retournaient pour le regarder dans la rue. Depuis ses derniers crimes, il était devenu une légende à North Blue. La peur se voyait sur les visages. Ah gauche, une femme attrapait son fils pour le mettre derrière elle. Un peu plus loin deux racailles retroussaient leurs manches. Il valait 41 millions de berrys maintenant.

    Son regard se détourna pour repérer un peu plus loin la ruelle où il se rendait. Même à deux les bad boys d'auraient aucune chance contre lui. Et dire qu'ils avaient le double de son âge... Il s'arrêta quelques instants. Sur un mur, juste à côté de lui, il y avait une dizaine d'affiches. Il n'avait pas besoin de s'attarder sur elles pour connaitre leur contenu. Chacun de ces hommes et femmes, il les cotoyait en permanence. Chacun de ces affiches était à l'effigie d'un des membres des Gun N' Gun's.

    Une par une, il les arracha. Il assumait sa renommée, tout comme le capitaine et les autres assumaient la leur, mais il était des moments où être trop connu n'était pas très interressant. Il n'avait pas besoin que l'attention soit sur lui et sur ses camarades. Aujourd'hui, il avait besoin de la discrétion de ses meilleurs hommes. Il continua son chemin, en regardant une par une les affiches qu'il avait dans les mains.

    Ogawara D. Vash.

    Il avait recruté Judas pour travailler avec lui. Cet homme, c'était un des meilleurs dans son domaine. Dévoué, bon combattant, assez loyal pour ne pas chercher à le renverser, c'était le mafieux parfait. Certes, sa moralité était bien plus dévelopée que la plupart des autres de ses hommes, mais à long terme, c'était sans doute ce qui le détacherais du groupe. Judas était une perle rare, un de ces combattants qui veillait à l'entretien des vrais valeurs de la pègre. De tous, il était surement le plus fiable, et pour ce qu'il prévoyait, la fiabilité était indispensable.

    Saru O. Suiji.

    Un molosse lui aboya dessus à quelques mètres du bar. Le propriétaire n'eu besoin que d'un regard pour l'identifier et retenir l'animal. Depuis sa quinzième année il venait régulièrement. Il s'en souvenait comme si c'était hier. A cette époque, il était encore le jeune protégé de Don Carbopizza. Un petit garçon perdu que le parrain avait prit sous son aile. Depuis il avait lentement intégré la mafia, était devenu un de ses hommes les plus influent. Maintenant, il était le plus grand rival de celui qui avait fait de lui ce qu'il était. C'était ça, l'ironie du sort.

    Unwin Vail.

    Il s'arrêta devant la porte fermée du bar. Beaucoup des clients étaient des gens qui aimaient la discrétion. Il fallait vérifier l'identité de chacun, qu'il ne soit pas un marine. En attendant gentiement, il pensa à ceux qui étaient sa seul et unique famille. Les Gun... Qui aurait put croire possible l'union d'un tel groupes de malfrats indépendants. Vail était un grand homme, un de ces leaders capable d'unir les masse par leur simple présence. Il était son bras droit, celui qui veillait à ce qu'il n'ai pas besoin de se salir les mains. Comment réagirait le boss s'il connaissait l'intégralité des moyens de protection de l'équipage?

    Flint Westwood.

    La porte s'ouvrit. Il s'engagea dans le bar "Le bon giron". Quelle figure de style magnifique. Chacun des hommes présent était l'inverse même de du nom des lieux. Ici, un groupe de truand jouait au poker. Etait-il le seul a avoir remarqué les deux as qui dépassaient de la manche de cette étrange chauve couvert de cicatrices? Ses narines furent agressés par l'odeur de renfermé et d'alcool qui se dégageait des lieux. Les bouteilles vides sur les tables se comptaient par dizaines. Certains des hommes présents le regardaient du coup de l'oeil, ou même le dévisageaient. Cela faisait 1 ans et demi que son nom circulait régulièrement dans l'underground, il s'y était fait.

    Un sourire se dessina lorsqu'il apperçut dans la pénombe son homme de confiance. Malgré la faible luminosité, il était facile de voir ses cheveux mal coiffés retenus par un bandeau, ainsi que ce visage couvert de cicatrice. Le tout était renforcé par un regard ne laissant que peu de doutes. Cet homme était de ceux qui avaient connu le combat des centaines et des centaines de fois. Son réputé sourire machiavélique se dessina sur son visage. Il se dirigea vers Judas en rallumant sa cigarette.

    Un signe au patron, pour lui indiquer d'amener une bouteille, au cas où son ami ai soif, et il s'asseya. Malrgé sa tenue bien habillée, il ne jurait pas avec l'ambiance générale du bar. Il avait une magnifique chaîne en argent autour du coup. Sa chemis a moitié ouverte laissait voir les bandages qui témoignaient encore de son dernier exploit. Sur ses avant-bras, deux bracelets ornés de pointes longues étaient visibles. Leur aspect était d'autant plus terrifiant que chacune de ses mains avait au moins 5 bagues, toutes ornées de symboles liés à la mort.

    Pour un observateur attentif, on pouvait remarqué en étudiant son visage couvert de marques de brulures récentes qu'un de ses yeux étaient différents. Ils étaient tous les deux rouges sang, main pour l'un deux, cette particularité n'était pas limité à la pupille. Ca aussi, c'était un souvenir de sa dernière bataille d'envergure...

    Comme à son habitude, il ne se perdit pas dans les diverses formules de politesse qu'affectionnait les autres parrains. Il était direct, il avait beaucoup à faire aujourd'hui.

    Tu as de ses nouvelles? Une piste? Le temps est venu pour nous de sortir de la cage qu'il nous a forgé.

    Un peu plus loin, on pouvait voir le tas d'affiche qu'il avait laissé tomber. Il n'en avait pas regardé la moitié, il les connaissait toutes. Sur celle du dessus, il y avait un nom, un nom associé à une prime énorme pour un combattant arpentant les Blues, un nom qui faisait frissonner ceux qui voyageait sur North Blue.

    TnT Tempiesta.
      Le Bon Giron. Un bar de merde, ne le cachons pas. Les tables sont aussi crades que le sol, et le patron nettoie ses verres d’un glaviot. Magnifique. Ça donne franchement envie de poser son cul ici, ça donne franchement envie de boire un coup, en tête à tête avec une donzelle. Enfin, n’espère pas trop, les putes ici c’est de la troisième zone…
      Les murs sont aussi fendillés que les dents du pilier qui trinque à la santé de Gold. La peinture blanche est devenue beige, puis finalement grisâtre. La moisissure envahit peu à peu le bois et l’éclairage tressaute à cause de l’humidité ambiante.


      Je pose mes coudes sur la table et j’attends. Je suis patient, pas pressé, et puis faut que je rassemble mes idées. Que je synthétise, que je coupe court et résume. C’est pas que mon interlocuteur aime pas les longs discours. C’est que moi j’aime pas débiter trente phrases là ou je peux en faire deux.
      Je tapote affectueusement mon fardeau, mon trésor, une mallette. J’sais plus combien j’ai foutu là dedans, mais ça peut pas nous faire de mal. C’est que pour abattre nos cartes, le blé est la clef. Sans lui, pas question d’en venir aux mains avec le grand patron. Le « Boss ». Celui qu’on va détrôner, moi et le blondinet, pour le hisser à la place qu’il mérite.

      Les gonds grincent méchamment, la porte pivote et le voilà qui arrive. Timuthé Tempiesta. Il en jette un max, dans son costard, sa tronche de déglingué et sa clope au bec. Il l’allume, un peu théâtrale. C’est le genre de type qui aime se dire « viril ». Sauf que lui l’est vraiment, comparé au trois quart des branqu’ que j’éclate généralement. Il m’avait débauché de ma retraite, avec un deal. Déjà que je pensais à revenir sur le devant de la scène, le petit gars avait vite fait de me convaincre que j’étais dans le bon.

      « Patron. » Je lui fais un signe de la tête, grand prince.

      Et il me sort une bouteille, s’assoit devant moi, et commence, sans ambages. J’aime cette façon de me rentrer dans le lard sans faire de simagrée. Peu de parole, beaucoup d’acte, c’est ça un chef qui se respecte. Je remarque tout de suite la trogne qu’il se traine, et les bandages qui dépassent.

      « Hé hé, t’es encore allé au charbon à c’qu’il paraît. Jolie feu d’artifice. »

      Entre collaborateur il faut bien parfois souligner l’acte, histoire de flatter l’égo tout en montrant bien qu’on le suit à la trace, ou presque. C’est pas que la confiance me manque parce que Timuthé, c’est le genre de mec à qui on donnerait le bon dieu sans concession. Enfin, notre bon dieu. Celui des truands, des sales types. Celui de ceux qui sont en marge.
      Un coup de dent et je débouche le rhum que le serveur nous a ramené. J’en bois une longue gorgée, et la passe au mafieux.

      « Bon, j’vais te faire la version courte. »

      Je sors la valise de sous la table, et la pose entre nous deux. Là, sage, pas bouger. L’argent n’a pas d’odeur mais je parie qu’il est déjà entrain de saliver à l’idée de savoir ce que c’est.

      « J’suis aller à l’adresse qu’un pote m’avait filé, j’ai découvert quelque chose de beaucoup plus intéressant que deux trois type à soudoyer… »

      J’ouvre la mallette et la tourne vers lui. Ouai comme ça, devant tout le monde. J’ai pas peur non, la moitié de la salle se borne à esquiver mon regard alors pour ce qui est de se mêler de notre bizness.

      « La blanchisserie, c’est là ou ils recyclent la monnaie, du coup j'ai raflé un petit acompte… On va les payer avec leur propre flouz’… Enfin, si on a besoin d’allonger. »

      Une petite rasade pour le gosier, et je lui expose les faits d’un trait, unique et puissant.

      « Don Carbopizza hein… On m'a raconté une drôle d'histoire. Enfin, le mec qui a eut le malheur de me croiser ahahah... Un pécheur aurait vu le boss mal au point. Naturellement, j'pense pas que ce soit un accident. C’est un sacré bordel, et le mec qui se faisait cuisiner aurait été le maillon faible, parce qu'on parle de trahison, d'attentat. »

      Un sourire carnassier sur mon visage, propre à l’homme qui se prépare à sonner le glas.

      « Ou le premier. Il nous reste plus qu’à récupérer le bout d’la laisse. »

      Je me met à l’aise, et me ressert un coup de boisson. Pas dégueulasse, même si j’me doute que c’est le gout de la victoire qui la teinte d’un si beau bouquet.
        Inconsciemment, il se dressa légèrement en entendant la mention de ce qu'il avait provoquer quelques temps plus tôt. Ce n'était guère étonnant que le maître du combat clandestin soit au courant du carnage du Qg de North Blue. Un gros titre de journal, une réforme monstrueuse de la marine, et une multiplication par 6 de sa prime, personne n'aurait put passé à côté. Cela dit, pour lui, cette reconnaissance valait de l'or. Judas savait parfaitement où gratter son patron.

        Il attrapa sereinement la bouteille de rhum, et y prit aussi une gorgé. Oh, il ne boirait pas autant que son collaborateur, il aurait besoin de toute sa cervelle. Cependant, une petite rasade de coutait pas grand chose, et elle donnait l'impression d'être un homme prêt de ses soldats.

        Il ne détourna même pas le regard quand Judas sortit la valise. Il ne pouvait pas se permettre de perdre le fil de la conversation. Toute son attention était portée sur le visage du combattant. Tel était le fardeau de ses erreurs passées. La surdité pouvait être une malédiction.

        Intérieurement, il avait déjà deviné ce que contenait la mallette. Manuel utilisait ce genre de format pour tout ce qui touchait à l'argent. La question n'était pas quoi, mais combien. Il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il songea à la somme que cela pouvait représenter. Son homme de confiance était un monstre de compétence dans son domaine. Il pouvait lui faire confiance. En fait, étant donné ce qu'il avait déjà compris de Judas, il songeait sérieusement à le mettre à la tête d'un de ses futurs investissement. Son homme était habile, malin, puissant et éprit de liberté. S'il lui laissait assez de marge de manœuvre, et qu'il le guidait dans le bon sens, il pourrait en faire un allié fiable, et éternel.

        C'est alors que Judas ouvrit la mallette. Cette fois, il baissa la tête pour regarder. Il ne lui fallut pas longtemps pour compter précisément ce qu'il avait sous les yeux. C'était une somme, une somme que la plupart des gens n'auraient pas exposé aussi directement à la vue d'autrui dans un bar comme celui-ci.

        Et pourtant, il savait qu'on ne leur causerait pas d'ennui. Ils avaient tous les deux un nom. Même en dehors des milieux, il inspirait la peur, et son nom passait sur toute les lèvres, peut être même parfois plus que le nom de son capitaine. Judas quand à lui, s'il ne profitait pas d'une telle renommée, n'en était pas moins quelqu'un dont la pègre de North Blue avait apprit à se méfier. Comme beaucoup des anciens retraités de la mafia qui avaient étés ralliés à sa cause, le combattant de rue était de ceux à qui on évitait de chercher des noises.

        Il regarda autour de lui pendant que Judas prenait une nouvelle rasade d'alcool. Il avait sentit le sol vibrer très légèrement, comme si l'on poussait des chaises. C'était le gros avantage de la vie dans le silence. On apprenait vite à percevoir des détails aux apparences anodines pour ceux qui se fiait à leur ouïe.

        Il ne s'était pas trompé.

        deux table plus loin, un homme avait poussé sa chaise pour le regarder. Un simple froncement de sourcils le poussa à retourné à la prostitué minable qui lui faisait des clin d'oeil.

        Il se tourna à nouveau vers Judas.

        Il n'avait pas put comprendre d'où provenait l'argent qu'il avait devant les yeux, mais la rasade prise plutôt indiquait l'arrivée imminente d'une information capitale, et qu'il devait absolument saisir. Ses yeux rouges se posèrent sur les lèvres de son interlocuteur.

        Il sourit lui aussi en apprenant ces nouvelles. En voyant son interlocuteur prendre ses aises, il compris qu'il était temps pour lui de mener la suite des opérations. Calmement il fit entrer une bouffé de fumée dans ses poumons, puis éloigna la clope de sa bouche. Il retint quelques secondes sa respiration. Il sentit le nuage de tabac brulé envahir ses poumons. Il adorait cette sensation. Elle l'aidait à réfléchir.

        Ainsi Manuel avait été vu mal en point par un pêcheur... Les causes et significations d'une telle cause pouvaient être variée. Sa défection avait-elle été la première pichenette qui avait entrainé l'effondrement de toute la structure du château de carte?

        Non.

        Son frère était trop malin, et il connaissait le connaissait trop bien. Sa trahison devait avoir été prévue de longue date, et Don Carbopizza était assez fin politicien pour s'assurer qu'aucun de ses suivant important ne puissent se permettre de suivre le chemin du traître. La preuve : Il avait été obligé de cherché parmi les parias et retraités de la mafia pour se constitué un groupe fiable.
        Et puis, à l'heure actuelle, personne dans la pègre de North Blue ne pouvait espérer rivaliser avec la puissance de l'ainé des Tempiesta lorsqu'il se battait à fond.

        Les implications devaient être plus importantes. L'un des patrons des marchés extérieurs à North Blue devait s'en être mêler. Mais qui ça? pourquoi? Et surtout comment Manuel avait put être laissé en vie dans un milieu qui ne tolérait pas l'échec.

        Son visage s'assombrit tandis qu'il souffla doucement. Son instinct lui disait qu'il y avait anguille sous roche. Quelle que soit sa décision, elle nécessiterait une plus grand implication que ce qu'il aurait voulut.

        Et il ne pouvait pas se permettre d'impliquer ou de retarder les Gun...

        Il remit la cigarette à sa bouche, et sourit à nouveau. Il avait trouver ce qui semblait à un début de solution. Il allait pouvoir profiter de la situation. Quelque soit ce qu'il s'était passé, si la rumeur s'avérait fondée, le monde criminel de North Blue s'élargissait. Un élargissement de ce type était toujours bénéfique pour ceux qui savaient en profiter. La marine avait été clairement affaiblit par leur dernier assaut, et il était assez proche du gouvernement pour ne pas le craindre. C'était une occasion en or, et encore une fois, Judas avait sut prouver que la confiance qui avait été placée en lui n'était pas mal placée.

        Tu as fait du bon boulot!

        Il se releva et laissa quelques billets sur la table. C'était le prix de la bouteille, plus un petit bonus. L'argent n'était pas un problème pour lui, et il avait l’habitude des endroit qui coutaient bien plus cher.

        Il se retourna vers la sortit. Il savait pertinemment que Judas allait prendre la mallette et le suivre. Il n'y avait pas besoin de dire plus. Cette simple phrase impliquait une récompense, et une reconnaissance. Ces deux choses était précieuses dans leur monde. Bien plus que la puissance et la gloire. Être reconnue et récompensé, ça voulait repousser la date de sa mort potentielle en proportion.

        Telle était la dure loi de la mafia, loi à laquelle même TnT Tempiesta, ou Judas ne pouvait pas échapper.

        Maintenant, que dirais-tu que nous trouvions cet homme, pour prendre des nouvelles de notre amis commun?

        Il s'avança vers la sortit. Il n'entendrait pas la réponse, mais les mouvements d'ombre sur le sol lui indiquait qu'un homme marchait derrière lui.

        Il souriait.

        Il rentrait dans l'histoire...


          Je regarde le patron. Un maestro qui fait la sourde oreille, ou dont l’oreille fait la sourde. J’entends beaucoup parler de lui dans les milieux clandestins que je traverse. Du bien, du mal, parfois des deux. Dans les deux cas tous s’accordent à dire que c’est le genre de type qu’il ne faut pas chercher. Qu’il ne faut pas suivre aussi, car ce serait que folie que de vouloir en faire le Don de la pègre. Et c’est bien pour ça que je me suis mis à son service, et que j’accepte ses plans les plus foireux. J’dois avoir un problème, mais pour l’instant, mes détracteurs sont morts, et moi toujours bien vivant.
          Il y’a un monde entre courage et folie, il y’a un monde entre folie et audace. Le blondinet devant moi allie les deux d’une perfection sans égale. Pourtant, malgré tout ces défauts qu’on lui fout sur l’dos, le bougre ne changera pour rien au monde sa ligne de conduite. Je le sais, je le sens. C’est le mec qu’il faut à la tête de la pègre. Système dégradant et dégradé, système qui se permet de s’enrichir sur le gras des pauvres gens. Pourtant, le type qui m’fait face ne fait jamais de crasse, sauf cas d’urgence. C’est lui qu’il faut à la tête de la pègre, parce que le monde le clame. Et aussi pour une simple et bonne raison. Personne n’en veut.
          C’est suffisant pour moi, ce le sera pour les autres, car je le veux. Qu’on ne l’entende pas de cette oreille est naturel, pourtant, ce ne serait pas la première fois que la solution à nos problèmes ne soit pas accueillit avec bienveillance.
          L’homme est idiot. Tout ce qu’il ne connaît pas le rend méfiant. L’inconnu lui fout la frousse. Lui donne des airs retords. Le drape de connerie aussi.

          J’termine à peine mon discours que j’vois déjà le patron entrain de réfléchir. J’peux presque sentir les rouages de sa réflexion se mettre en marche. Click Clack. Je lui apporte la solution sur un plateau, et pourtant, non moins content d’savourer ça, il réfléchit déjà au tenants et aboutissants de l’histoire. Après ça, qu’on vienne me dire qu’il a pas la compétence pour passer maître du monde maffieux ! Je te rigolerai au nez, et je te dirai de t’installer confortablement. D’regarder le spectacle et de voir ton monde tomber en ruine, tandis que le siens s’érigera à sa place.

          Quand à moi, j’savoure un peu l’répit que me donne Timuthé, c’est rare, faut en profiter. Et j’ai d’ja cogité pas mal sur notre bizness en venant. Mes conclusions sont tirées, le reste, c’est dans les mains de TNT. Qu’il jette les dés, abatte les cartes, et mon poing sera à son service pour mener à bien cette entreprise.
          On s’paye pas un gars de ma trempe.On l’persuade d’prêter main forte.Et c’est déjà une première victoire.


          L’temps de la réflexion est passé. J’le sens dans l’air, je l’sens dans l’sang qui s’agite, qui charrie cette foutue envie d’tout foutre en l’air. Il a remonté l’filon, maintenant y’a plus qu’à découvrir la mine d’or.

          « Tu as fait du bon boulot! »

          J’le sais. J’le sais et pourtant ça fait plaisir d’entendre qu’on a bien bossé. Il se lève, paye grassement et déclenche le signal. C’lui de la chasse sans pitié. C’lui de la castagne pure et dure. Un nouveau sourire carnassier s’peint sur ma trogne. L’air s’épaissit et j’deviens dangereux. Les regards convergent vers ma personne. Juste le temps de s’assurer qu’il faut bien n’pas emmerder le type pas commode qui prend sa mallette, sa bouteille, et qui s’barre.

          « C’tombe bien, j’avais envie d’poisson. » que j’lui réponds, avec un petit rire qui grince comme une vieille porte. Celle du bar que j’referme.

          ***

          Tu cherches un truand, tu suis les cadavres. Tu cherches un pêcheur, tu vas au port. Sur l’coup, ça m’paraît logique, et j’suis le patron dans un dédale de rue qu’je serais pas foutu de retenir. Faut dire que j’m’en fous. J’garde quand même l’oreille tendue, et mon flair à embrouille bats la campagne. Faut dire que l’histoire sent le coup fourré, et que j’suis particulièrement sensible à s’genre d’odeur. L’instinct de survie, le truc l’plus utile que l’humanité a pu développer.
          On arrive dans une petite ruelle bien sale, l’genre d’endroit ou tu ne t’attends pas à voir le poisson frais du jour. Et pourtant c’est bordé d’entrepôts et de petite cabanes ou les pêcheurs entreposent la poiscaille. Paradoxal ? Non, sa gagne pas un rond ici, on fait s’qu’on peut pour survivre.

          Le crépuscule approche. D’ja le ciel s’teinte de noir, d’ja la lune se lève, tapant la discut’ avec le soleil. Les nuages deviennent grisâtres. Changement d’ambiance. Je me sens bien, parmi chiens et loups, et les paires d’yeux qui nous scrute, l’patron et moi, deviennent comme luminescents. On arrive devant une petite bicoque, du bois –un truc qui crame bien, une petite fenêtre barrée d’planches. Sous la porte, un peu de lumière nous éclaire sur la présence du propriétaire.
          J’laisse Timuthé rentrer. J’ai jamais aimé les espaces clos. Et puis devoir m’casser en deux pour suivre un interrogatoire que j’aimerai mieux n’pas voir, pas mon genre.
          Puis y’a eux.

          Eux, c’est dix types en costards. Comble du mauvais gouts, ils ont tous des chaussures vernies. Quelles conneries. Premier principe du gros bras qui s’respecte, porter des fringues dégueulasses. Toute façon l’corps humain sa gicle, et l’sang sa tâche. Dans l’domaine, t’vois bien que j’ai une longueur d’avance. Et large, large. Et moi, j’ai du plomb dans la cervelle, pas dans l’aile.

          L’premier s’fend d’une injonction. T’laisser passer p’tit gars ? T’crois que c’est ton mètre quatre-vingt dix et tes cent kilos qui t’font obéir j’parie. Sauf que là t’es tombé sur un os. Un os du style maouss, qui peut t’fendre le crâne en deux d’un coup d’poing. Et c’est moi.
          J’lui rends sa politesse d’un doigt, genre « Va t’faire foutre toi et ta bande d’tarlouzes ». Il apprécie pas et fonce sur moi, trois d’ces collègues le suivent tandis que les autres rodent.

          Malette type « fort Knox » : Grand cadre en plomb, 30 par 45, armature acier, recouverte de cuir. Deux cadenas à 10 chiffres sur le dessus. Poignée composite recouverte de tissus molletonné. Intérieur soie.

          Il sort une sorte de matraque. Tente un coup direct au cote, genre karatéka. Un grand coup de mallette dans les dents. Schrak.
          Et ouai, tes dents contre l’métal, sa crisse pas dans le bon sens. Il s’étouffe dans un immonde gargouillis. Faut pas chercher le prédateur qui somnole. Deux yeux rouges scrutent ses petits potes. Un instant d’hésitation en voyant leur tête pensante à terre et qui chiale sa mère.
          Trop tard.

          La prise de conscience s’fait au moment de l’impacte, à peine j’en chope un et lui fait sa fête d’un coup d’tête que la masse s’éparpille. Se recompose et m’encercle. J’leur fait un sourire.

          « Salut l’ptits gars, moi c’est Judas. »

          Bouge toi blondinet, j’vais pas pouvoir t’les retenir indéfiniment. L’premier m’fonce dessus, et je le laisse quasiment passé. Quasiment j’ai dis ! Mon pied s’plante dans sa cuisse, un grande paluche lui claque l’arrière du crâne. Sonné, il va rejoindre l’autre bout de la ruelle. Et s’tape le front contre un mur. Un deuxième m’saute presque dessus, dans l’genre démonstration d’saltimbanque il s’pose là. Sauf que quand t’es en l’air, t’es pas mobile. Et qu’un coup de pied dans le bide t’envois rejoindre tes deux potos.


          L’cadre est posé. Grosse baston sur fond d’grincements. L’grincement c’est celui que fait l'os du troisième, quand un genoux percute son thorax.


          Dernière édition par Judas le Jeu 17 Nov 2011 - 0:07, édité 1 fois
            Le trajet jusqu'au port ne posa pas de réel problème. Il était malin, assez malin pour savoir que un plus un ça faisait deux. Il ne connaissait pas le pêcheur, mais Maze Town était avant tout une zone portuaire, la pêche y était forcément une activité intense.

            Comment il avait put retrouver aussi facilement le chemin du port de pêche au milieu du labyrithe que formaient les rues de la cité? Oh, ce n'était pas très difficile, l'odeur lui indiquait s'il se repprochait ou s'éloignait. De puis toujours, l'homme avait la facheuse tendance de garder tout ce qu'il pouvait, ce qui impliquait le poisson pêcher de la semaine dernière. Et sa surdité lui avait apprit à se fier à ses autres sens. Si son odorat lui disait que l'odeur était plus forte d'un côté que de l'autre, c'était qu'elle l'était.

            De même; il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que son compagnon était avec lui. Les simples mouvements d'air derrière lui lui indiquait qu'il n'était pas seul.

            C'est alors qu'il apperçut dans la pénombre de la nuit naissante les gros bras de son frère. Il afficha un sourire bestial.

            Manuel avait toujours eu cette tendance à détester tout ce qui pouvait ressembler à une rumeur sur lui, et il veillait toujours à liquider ceux qui répendait les rumeurs. Paradoxalement, il le faisait aussi d'une telle manière que tout le monde pouvait deviner qu'il s'était passé quelque chose. Il fallait être honnête, il avait énormément compté là-dessus pour trouver le pêcheur concerné. Il avait de la chance quand on y pensait, rien ne garantissait que sa cible était sur cette île.

            Encore un des fameux coup du destin qui menaient sa vie.

            Il s'arrêta pour laisser passer Judas devant. Son collègue avait de bien plus grand talent martiaux que lui. Et puis, il n'était pas dupe, un interrogatoire, même mené avec soin et sans torture n'était pas forcément l'exercice qu'il convenait de montrer à un homme comme Judas. Oh, Il se doutait que le combattant de rue connaissait sa réputation. En fait cette réputation a elle seule lui avait permis pendant un temps de se faire respecter comme Bras droit de Manuel. Cela dit, il y avait bien plus dans ses actes que ce qu'il parraissait, et il valait mieux que Judas voit l'arrière plan plutôt que la photo en elle même.

            Son homme de main s'élança avec la malette en guise d'arme.

            Il passa derrière lui tranquillement, s'arrêtant quelques instants devant la porte, pour lancer une bel réplique qui assurerait le combattant qu'il ne l'abandonnerait pas.

            Gardes-en moi quelques-un, je reviens tout de suite.

            Ne faisant plus attention à Judas, il ouvrit la porte de la cabane d'un coup, et lança son pied droit. Comme il s'en doutait, il y avait un garde devant la porte, dans la bicoque. Il était chargé de passé un petit tabac en règle au pêcheur. Le pauvre, il n'avait pas finit de se retourner quand il reçut Son tibia dans l'entrejambe.

            Uppercut, fermage de porte, fauchage...

            Le mafieux s'effondra au sol. Le pauvre malheureux avait le nez en sang.

            Il ne lui laissa pas le temps de se relever.

            Il attrapa une chaise et la posa sur lui, un des pieds lui appuyait sur la trachée.

            Il s'assit.

            Il regarda le pêcheur effrayé, et passablement amoché avec un mélange étrange de douceur et de sauvagerie.

            Il sentait la chaise vibrer sous lui pendant que sa victime essayait de se débattre pour éviter à son larynx d'éclater sous la pression.

            Il laissa le pêcheur profiter de la sauvagerie de la scène en étudiant ce qui l'entourait.

            C'était une bicoque tout à fait banale. Une petite cabane formée d'une seule et unique pièce où vivait le miséreux. Ici, on pouvait voir un lit dont les dras n'avait manifestement pas été lavés depuis longtemps. Quelques harpons était étalés au sol, prevue que l'homme avait essayer de se défendre de l'attaque mafieuse. Il apperçut même une photo représentant une femme entourée de deux enfants. Le clocher au fond de la photo indiquait qu'elle avait été prise à Manshon.

            Ainsi, l'homme était père de deux enfants. Le pêcheur devait se servir de ce cabanon pour se reposer et se détendre lors de ses long voyages. Après tout, Manshon n'était pas la porte à côté, et c'était loin d'être une zone de pêche majeur...

            Il sortit de sa veste une boite à musique, qu'il remonta au maximum et qu'il posa sur ses genoux.

            Dans précisément 7 minutes, la musique de cette boite va s'éteindre. Cette extinction va provoquer une réaction enchaine et la fera exploser, la boite, ainsi que l'intégralité de la cabane. Et je te conseille pas la fuite, les coups que tu dois entendre dehors suffisent à te donner une idée de l'ambiance.

            Il prit une petite pause pour s'allumer une nouvelle cigarette.

            Il en profita pour s'appuyer sur le dossier de sa chaise. Les tremblements était de plus en plus faibles. Manifestement, l'homme au sol était en train d'agoniser. Peut être même qu'il était déjà mort. Il n'avait jamais aimé la torture physique. Par contre, entre le meurtre horrible, son calme et la pression que représentait la minuterie de la bombe, il savait que le pêcheur devait subir une pression mentale peu commune, une de celle qui pousse un homme à obéir aux ordres.

            Qui plus est, tout le monde dans North Blue le connaissait. Il savait que l'homme avait reconnut son visage et ses yeux rouges, même si l'on comme l'autre portait les cicatrices et les stigmates laissés par le combat contre Wash Cleaner.

            Un erreur regrettable ce meurtre, quand on y pensait. Les agents gouvernementaux sont bien plus interressants comme otages.

            Maintenant mon cher ami, j'attends, que peux tu me dire sur cet homme de 35 ans qu'on dit que tu as ramassé?

            Il planta son regard de braise dans les yeux du miséreux. Le pauvre homme, passé à tabac, puis menacé de mort par un des adolescents les plus dangereux au monde...

            Peut-être que c'était ça qu'on appelait "un jour sans"...
              Liquidation totale Papyru12


              « Laissez-moi tranquille… j’en peux plus moi… Pitié… maman… Snif »

              Frodan rampait en se tenant les côtes, il enchainait les mauvais tours du destin depuis qu’il avait porté assistance à ce naufragé. Fait du bien à Lucien, il te chie dans la main. Une tripotée de balaises lui chercher des crosses et il morflait sans comprendre pourquoi, voilà maintenant qu’un adolescent, qui fait la Une de la gazette, veut faire péter sa tête de noix. Mais merde quoi.

              « Mais… Keurf Keurf… J’ai déjà répété mille fois à une tripotée d’énergumènes qu’il était inconscient donc je ne sais rien sur lui… Keurf… Pis une fois à terre, je l'ai laissé une minute dans ma barque pour chercher de l'aide... KEURF perk... A mon retour, il s'était barré...J’ai maaaaaal »

              Se tenant les côtes, l’hère n’en pouvait décidemment plus, cela faisait une paire de jours qu’il révait de Manshon, ses prairies, ses habitants, sa mer et son clocher… Ah qu’il était bon de se rôtir un poiscaille ou deux sur ses verts pâturages en famille.

              PIU PIU PIU PIIIIIM PAAAM

              Le regard perdu vers le faisceau de lumière que sa fenêtre laissait entrapercevoir, il semblait renifler l’air qui lui rappelait ces bons moments, une musique douce en fond sonore. D’ailleurs c’est étonnant qu’une musique se couple à ses souvenirs… Ah merde, la bombe, maman.

              « Ah mais … Attendez ! Dans ses plaintes inconscientes quand je ramais pour rejoindre la terre ferme, il n’arrêtait pas de susurrer –enfoirés de moustachus- !... J’ai maaaaaal »

              Mytho ou vérité, il se pliait de douleur en hochant son corps d’avant en arrière. Il regardait blanche neige qui clopait sur sa chaise, espérant que cela suffise pour stopper la musique de cour de récré. Il serrait du creux de sa main la poche pectorale de son chemisier, feintant une douleur, cachant son contenu.

              « Je vous ai tout dis… Pitié, j’ai un chien et des gosses… J’ai ma femme aussi… J’ai si maaal »
                Il ne quitta pas des yeux le malheureux.

                Il lui arrivait rarement d'atteindre ce stade de concentration, mais cette fois il n'avait pas le choix. Il faisait confiance à Judas pour attirer l'attention des gros bras assez longemps. Les tremblements réguliers de la baraque, manifestation physique des coups perdus au-dehors, ne faisaient que confirmer ce choix. Il ne devait perdre aucune information que pourrait lui donner le pêcheur qui avait tant subit.

                Il aurait presque eu de la peine pour lui.

                Le miséreux se comportait plus comme un enfant qui attendait désespéremment l'arrivée de ses parents que comme un homme. C'était un inconnu, un homme comme il en existait des milliers. Il n'était rien de plus qu'une erreur de l'histoire.

                Parfois même les plus petits insectes pouvaient avoir un impact sur le monde.

                Il fronça les sourcils quand il vit les lèvres de sa victime former le mot moustachu. Dans son univers, ce mot était associé à une réalité dramatique. Il existait dans la mafia, deux monstres qui avait réussit à s'assurer un contrôle casi-absolu sur les familles mafieuses. Ils reignaient sur Grand Line. En fait, à sa connaissance, son frère et lui étaient les seuls mafieux encore réellement indépendants sur les océans.

                Ce que le pêcheur venait de lui annoncer était très mauvais. La défaite de Manuel, combiné à sa survie ne pouvait impliquer qu'une seule et unique chose : son frère avait rejoint les deux parrains les plus crains du monde. Même lui avait peur de ce que cela impliquait. Il se retrouvait maintenant le dos au mur. Il n'y avait plus qu'une seule possibilité : réussir à atteindre un niveau de puissance et de renommé important le plus vite et le plus efficacement possible, pour être en mesure de tenir têtes aux autres familles.

                L'homme malchanceux ne s'en rendait pas compte, mais ses aveux venaient de se sauver la vie, voir de lui assurer la protection de la seul famille de la pègre encore libre.

                Il voyait le malheureux comme un véritable trésor. Cet humble pêcheur était LA faille dans la structure du réseau de son frère. Combien de familles éprisent de liberté ne supporterait pas l'idée de devoir leur allégeance à de brutes n'étant pas de North Blue? Combien de centaines de mafieux seraient prêt à se joindre au jeune Tempiesta pour lutter contre la plus grande menace que connaissait la mafia de cette océan?Il ne saurait le dire. Mais il s'il y en avait un qui pouvait tirer partie de la faiblesse de Manuel c'était lui.

                Il baissa son regard pour regarder le mouvement de l'homme. La plupart des gens n'aurait pas remarqué le fait que le pêcheur n'attrapait pas sa poitrine elle même, mais bien la poche de son chemisier. Hélas pour l'inconnu, son interlocuteur avait apprit à se fier au moindre détails. Lorsque vous ne pouviez plus entendre, naturellement, vous deveniez bien plus attentif à ce qui vous entourait.

                Il se redressa.

                Il fit un pas en avant et se baissa pour n'être plus qu'à quelques centimètres du malheureux.

                Il ne le craignait pas, l'homme était bien trop faible pour pouvoir le menacer. Et puis, il était le seul à savoir comment arrêter la boite à musique sans qu'elle explose.

                Tu les reverras. Je peux même assurer ta sécurité contre les gens comme lui. Mais pour cela, joue franc jeu, et ne cherche pas à me piéger.


                Sa voix était monotone et sans intonnations. Il le savait. C'était exactement le genre de voix qui mettait en confiance. Elle ne portait aucune menace, et pourtant, ces menaces étaient bien présentes. Maintenant que l'homme était à point, il n'avait plus qu'à le cueillir et à le rassurer, quand la pression psychologique se relachait, même un peu, vous deveniez beaucoup plus bavard, et plus obésissant aussi.

                Il tendit une main couverte de bagues juste en dessous de la main qui tenait la poche.

                Il avait l'air parfaitement détendu.

                Donne moi donc cet objet que tu caches. Imagine leur peine s'ils apprenaient que tu es mort pour une vulgaire babiole...

                Son sourire n'avait plus rien de méchant. Au contraire, c'était un sourire doux et délicat, un sourire qui contrastait monstrueusement avec ses paroles.
                  Frodan était véritablement dans le mal, à quand la prochaine fois qu'il lancera le pouic pouic à son chien ? Qu'il embrassera ses enfants ? Qu'il rachètera une barque ? Qu'il frapp... calinera sa femme ?


                  Non, la situation n'était pas rose fuchsia, elle était verdâtre guano. Sa main crispée sur sa pochette, il portait un fardeau, si lourd qu'il obscurcissait son coeur de pauvre pécheur.


                  PIU PIU PIU PIIIIIM PAAAM


                  Putain de manège à musique qui allait lui ôter la vie, à quoi bon vivre, le blanc-tifs allait le tuer de toutes manières. Quoi que, s'il lui laissait le choix de donner de lui-même l'objet, plutôt que de lui briser la main, c'est qu'il lui laissait sa chance. Notre bon protagoniste battu à sang commençait à reprendre du poil du poisson, caressant du doigt la rondeur de l'objet qui siégeait dans le fond de sa poche, il semblait hésiter tout de même. Après tout, c'était lui que l'objet avait choisi, c'était lui qui l'avait vu dans le sable, tombé de la poche de l'albinos inconscient. Pourquoi le donner à un autre ? Pourquoi ne pas le garder pour lui-même ? Pourquoi ne pas mourir pour son éclat ? Pourquoi ? POURQUOI ?

                  "POURQUOI JE VOUS LE DONNERAIS ?! C'est moi qu'il a choisi ! Moi, Frodan le pécheur !"

                  PIU PIU PIU PIIIIIM PAAAM

                  Encore cette musique. Frodan suait à grosses gouttes, il respirait bruyamment et s'était recroquevillé en boule, la main serrée sur son coeur. Il pleurait à chaude larme, la musique résonnait dans son crâne comme un coup de trique sur la nuque d'une truite, il frétillait. La mort, la vie, l'objet et son chien. Les pensées se multipliaient comme des ricochets sur la glace, son organe cardiaque le pinçait terriblement à mesure qu'il resserrait son étreinte sur la poche.

                  PIU PIU PIU PIIIIIM PAAAM

                  Elle résonne, elle résonne partout dans sa tête, elle gonfle, putain de musique, putain de mort.

                  "ASSEZ !!!!"

                  Se roulant de coté en portant ses deux mains aux oreilles, le jeune pécheur tremblait comme une feuille morte. Soudain, plus un son, plus un tiraillement, son coeur était vide. Terriblement vide, tellement qu'il ressentait un manque, une absence de plaisir que seul une chose pouvait lui procurer. Pris de stupeur, il porta sa main à la pochette... Vide. Pris de panique, il bougea frénétiquement la tête pour trouver du regard l'objet, oubliant la tête blanche.

                  "Il a du rouler ! Il est forcément là ! Il m'a choisit ! il est à moi ! Mon inestimable !"

                  Il rampait comme un damné remuant ciel et plancher pour un petit bout de paradis. Plongeant sa main sous une armoire, il hurla de bonheur en ressortant l'objet qu'il porta haut devant ses yeux, à genoux, comme apaisé.

                  Frodan venait de retrouver son inestimable, un anneau en or où était inscrit dans la rondeur interne ces quelques mots.

                  "Pour Manuel Tempiesta M&L M"


                  Le cadeau mafieux par excellence, gage de loyauté.
                    La ronde se forme autours de moi, tandis que l’patron se la coule douce de l’autre coté de la porte. Un mince panneau de bois, qui pourtant fait une grande différence : D’un coté sa castagne sévère, et de l’autre sa cajole pépère. Je m’en mange une coriace et tenace, d’un p’tit gars que j’ai sous estimé. Après une grande baffe et un roulé boulé, il s’est relevé pour m’en coller une pendant que je m’occupais de son confrère. C’était le dernier, sa y’est. J’en ai finis avec ma corvée et j’suis bien content d’avoir vu l’bout du tunnel… J’commence à fatiguer, la journée a été longue, très longue.
                    Sauf que l’bon dieu, l’mec au dessus d’nous tous, il en a décidé autrement. Par la ruelle, j’vois une quinzaine d’ombre qui s’détachent. La lueur des réverbères – rien de plus que des flambeaux crépitant au bout d’une chaine, les trahit. Je souffle et peste. Marre de tout ce ramdam pour un pauvre pêcheur. Pourtant je me relève, prêt à en découdre et à en faire mon affaire. Mon organisme carbure à l’adrénaline. Mon cerveau cavale à l’endorphine. J’suis prêt à leur collé la raclée, puisque raclée ils veulent. C’est pas pour rien qu’ils viennent dans l’coin, faire face à Judas, c’est synonyme de bleues et de coups à la volée… Tu connais la gueule de bois gamin ? S’prendre une torgnolle d’ma part, c’est s’exposer à une migraine d’enfer.

                    Sauf que c’est plus la camelote qui débarque, c’est carrément la grosse artillerie. C’est pas une histoire de physique, plutôt d’instinct. Au bout de la ruelle, j’vous quatre silhouette qui disparaissent. Elles montent sur les toits, d’un clin d’œil, d’un claquement de doigt, comme ça. Les onze autres, ils s’pressent pas. Le pas sur, la démarche clinquante. J’entends des cliquetis. Des armes qu’ils ont sortis, dieu seul sait d’ou – et dieu sait que j’veux pas savoir. Entre deux battes, j’vois un sabre. De l’autre coté, une chaine, encerclée de deux marteaux d’chantier. Quelle sympathique quincaillerie. J’suis debout, j’suis prêt. Sauf que la charge vient doucement. Trop doucement. Je lève les yeux au ciel. Une arbalète luit dans la nuit. Un carreau part à une vitesse vertigineuse. Atteint mon épaule. J’accuse le coup en grognant.

                    « Lopette… » que j’fais, les dents serrées.

                    Un sorte de sifflement capte mon regard à droite. Un mec qu’à sauté. La lune accroche son reflet sur la sorte de griffes qu’il lui tient lieu d’main. L’gars m’tombe dessus. Pèle mêle de bras, d’jambes et de métal. J’ai contré ses trois lames avec mon bras protégé de titane. J’le chope au cou d’mon autre main et j’serre. Lui tente de se dégager de ma poigne, autant pour dépêtrée son arme que sa carotique. J’lui laisse pas une chance. La pression s’accentue sur son artère, et le v’la dans les vapes. Un coup d’pied pour enlever la carcasse d’mon torse et j’me relève. Prêt pour une deuxième salve d’bois et d’acier. Elle vient pas.

                    J’entends un cri étouffé à ma gauche. J’me retourne, je cherche dans les hauteurs. Rien, quedal. J’suis pommé. En attendant, cinq hommes s’dirigent vers moi pendant que les autres matent. Y’en a un, au centre, qui m’apostrophe. Cheveux court, dégradé violent sur les cotés, gomina qui les plaques en arrière. Lunettes noires, gants en cuir. Long manteau et sabre à la main.

                    « Tu ferais mieux de te retirer l’ami, c’pas tes histoire, ça concerne la famille, tu comprends ? » qu’il dit, son plus beau sourire plaqué sur son visage de faux-cul… M’étonnerais qu’ils me laissent repartir vu la tronche qu’ils se tapent.

                    Du coup, je lui fais mon plus beau sourire, et j’lui répond du mieux que j’peux.

                    « T’sais que t’peux aller t’faire foutre, toi et ta putain d’famille ?! L’ami… »

                    Sans vouloir t’offenser, bien sûr.

                      Il regarda le malheureux sombrer dans la folie. Ce que le pêcheur avait dans la poche devait avoir une valeur incroyable pour qu'un tel être le traite comme un trésor. Il ne bougea pas, et se contenta de regarder. Une chute, un mouvement paniqué pour trouver un objet qu'Il n'avait pas vu, l'homme qu'il contemplait s'enfonçait de plus en plus dans le pitoyable. Et pendant ce temps son homme de main se faisait cogner.

                      Le pêcheur ramassa l'objet et l'éleva. Il vit ce qui générait autant d'émoi. Il ne savait pas ce que c'était, mais il l'imaginait. Son frère avait cherché à tuer pour cet objet, et les initiales qu'il pouvait voir en se concentrant désignait probablement les deux hommes les plus dangereux au monde à ses yeux.

                      En temps normal, il se serait contenté de tuer le miséreux et de s'emparer de l'objet.

                      Mais les temps n'étaient pas normaux. Il avait une famille maintenant, il avait les Guns, il ne pouvait pas se permettre d'être sacrifiable. Doucement, il se redressa et attrapa la boite à musique. Le récolteur de poisson pourrait se vanter d'avoir connut la pitié de TnT Tempiesta. C'était étrange, mais IL pressentait que ce pauvre homme aurait encore son rôle à jouer avant la fin, en bien ou en mal. Ses derniers mots pour le pêcheurs furent prononcés quand il atteint la porte de la cabane.

                      Merci beaucoup mon ami. Garde-le précieusement, et rejoins ta famille. A partir de maintenant, tu ne connaitra plus jamais le besoin ni la menace. A partir de maintenant, tu vivras sous ma protection.

                      Il sortit soulager ses hommes de mains, ses frêres d'armes...


                      ______________________________


                      +estimation des dégâts+

                      +4 hommes à terre, 2 morts+

                      +identification...+

                      +identification terminée, groupe d'origine : homme de Don Carbopizza+

                      +une cible debout+

                      +identification...+

                      +identification terminée, Judas, maître du Fight Club de Timuthé N. Tempiesta+

                      +mission en cours : protéger, guetter, observer+

                      Dissimulés par une capuche, deux yeux vert luisent dans le noir. Une main métallique s'ouvre, laissant tomber les morceaux de tuile agrippés un peu plus tôt.

                      +activités détectées+

                      +mouvement+

                      +position intrus : 11 au sol, 4 sur les toits+

                      +identification...+

                      +identification terminée, groupe d'origine : homme de Don Carbopizza+

                      +combat engagé avec Judas+

                      +nombre de pertes : 1+

                      +Judas blessé, évaluation du niveau de menace...+

                      +niveau de menace 3.4, distance, 20 mètres, armement : arbalète+

                      +changement de mission. ordre : intervention, protection, destruction+

                      Deux chaussures noires se détachent de la toiture où elles étaient posées. L'arbalétrier se retourne.

                      +impact+

                      Un genou en acier percute la rotule du mafieux. Il s'effondre. Une main d'acier se referme sur son cou.

                      +neutralisation de la cible en cours...+

                      +augmentation de la pression manuelle : 426 dorikis+

                      +résistance de la cible, pression manuelle augmentée : 512 dorikis+

                      Un léger craquement se fait entendre. L'homme à genou a les cervicales qui craquent. Il étouffe, mais il sait qu'il ne mourra pas de ça. La puissance de l'ombre est trop grande.

                      +augmentation de la pression manuelle : 634 dorikis+

                      Le mafieux devient amorphe. Un craquement monstrueux retentit. Il est mort.

                      +vertèbres cervicales un, deux et trois détruites+

                      +puissance estimée de la cible : 221 dorikis+

                      +mouvement détecté...+

                      Les deux derniers mafieux qui se trouvaient sur les toits se sont approchés de la position de leur ancien compère. Il sont armés et furieux. Il vont attaquer l'ombre. Deux yeux vert luisent dans le noir.

                      +niveau de menace minimale+

                      +estimation des dégâts risqués : dégâts mineurs+

                      +changement de la mission : broyer, détruire, annihiler+

                      Une main en acier se serra.

                      ______________________________________

                      Il constata de visu la situation de son homme de main. Ils étaient 11 au combat. L'aide qu'il avait prévu devait être engagée sur les toits. Il jeta la boite à musique qu'il tenait dans la main.

                      L'explosion fit voler les 6 hommes situés à l'arrière. Judas était un homme qui aimait se battre, il aurait été impoli de lui prendre ses cibles.

                      Parmis les 6 victimes de son explosion, seul un homme ne se releva pas.

                      Manuel avait envoyé des sacrés combattants. Manifestement, il tenait énormément au bijou enfermé dans la cabane. Les moustachus devaient avoir insisté sur son importance. Raison de plus pour ne pas laissé à son frère pour ne pas mettre la main dessus. Avec un peu de chance, il serait considéré comme un traitre...

                      Il sourit.

                      C'était pas la semaine pour arrêter de se défoncer à la colle les mecs...

                      Il bondit par-dessus Judas et son groupe d'adversaires. Il atterrit au milieu des 5 qui lui restaient. Il était blessé, et il n'était pas un combattant génial. Il allait en baver... Son seul but était de leur tenir tête assez longtemps.

                      Du coin de l’œil, il vit son compère commencer la bataille. Les cinq tueurs lui foncèrent dessus.

                      Le parrain fit place au démon.

                      Il tourna sur lui même en se baissant, fauchant du même coup les jambes du premier de ses adversaires. Il enchaina avec une roue qui l'amena à écraser la trachée du premier à terre. Il devait tous les tuer au plus vite. C'était périr ou faire périr, et il avait trop de choses à faire en ce monde pour mourir.

                      Il profita de son élan pour bondir sur le suivant et le plaquer. Il ramassa à la ceinture de sa cible un couteau de combat. Malheureusement un marteau l'envoya droit sur un mur un peu plus loin. Sous la douleur, il lâcha l'arme. 4 mafieux s'approchaient de lui. Deux chaînes, un marteau et un sabre étaient pointés vers lui. Il se releva, prêt au combat. Du sang coulait de ses lèvres. Son regard était mauvais.

                      C'est alors que la petite fille tomba devant lui.

                      Il y avait un nuage de poussière là ou ses poings et ses genoux métalliques avait détruit les pavés. Elle leva vers lui un regard vert et vide, puis se retourna. Sa main gauche était arrivée, sa main gauche allait tuer.

                      Lala...

                      Spoiler:

                      Il chargea avec sa tueuse le groupe de mafieux. Il perdit toute conscience de ses propres actes, il agissait à l'instinct, sachant que la puissance brut de la cyborg suffirait à neutraliser les ennemis.

                      Il se transforma en tornade, elle devint la foudre. Il repoussait les adversaires par ses coups frappant de n'importe où, elle les écrasait par la puissance de ses poings et ses coudes automatisés.

                      Il se souvint d'avoir fouetter du pieds une mâchoire et d'avoir briser un tibia. Il se rappela de 3 hurlements d'agonies quand la jeune fille avait atteint les corps meurtris de ceux qu'il avait mis au tapis. Il se remémora avoir logé son pieds dans l'estomac d'une de ses victimes, et d'avoir, dans le même mouvement frappé du coude l'oreille d'un autre.

                      Intuitivement, il savait où elle était située. Elle analysait tout, elle savait où être pour couvrir au mieux le seul homme qui la traitait comme un être humain, le seul homme qui la traitait comme une enfant.

                      Ils dansaient, leurs ennemis mourraient...

                      Lorsqu'il se redressa et que ses deux pieds se posèrent tous les deux sur le sol tout le monde était au sol. Judas en avait finit avec ses propres adversaires.

                      Il leva les yeux vers le combattant, et il s'adressa à lui, comme si les 11 cadavres autour d'eux n'étaient pas là, comme s'il n'était pas couvert du sang de ceux qu'ils venaient d'affronter.

                      Bien jouer!

                      Prend la moitié de l'argent pour toi, et fais-en ce qui te plaira. Le reste me servira à payer ceux qu'il faut pour que tu puisses prendre ton envol!

                      Et, une dernière chose... Il faudrait que tu prennes le pêcheur et sa famille avec toi, et que tu leur trouve une planque. Carbopizza ne doit pas le retrouver. Tu as carte blanche, et quinze hommes à ta disposition. Ne révèle cette planque a aucun de ceux qui ne devront pas être sur les lieux, même pas à moi.

                      Oh, et... prend garde à toi, je ne tiens pas à perdre le meilleur de mes hommes!


                      Il sourit. Cette fois, c'était un sourire amical.
                        Je sens la bulle prête à éclater. L’incompréhension semble avoir gelé mon adversaire, comme s’il n’arrivait pas à y croire. Dans sa petite tête, sa tourne, sa mouline : Qui est donc cet énergumène qui lui parle ainsi ? Lui, Marco Di Conta ! Étoile montante dans la mafia, se laisser parler sur ce ton par un bucheron ?! J’le sens prêt à éclater. Sauf que l’patron débarque à c’moment là, et comprend vite la situation d’merde dans laquelle j’me suis encore fourré. Il lance une bombe et c’est l’apothéose.

                        Premier coup. Une batte vient geindre contre mes côtes. Je me plie en deux, net, sous l’impact qui me coupe le souffle. Deuxième coup. Une chaîne vient s’enrouler autours de mon crâne. Elle frappe au dessus de mon arcade sourcilière, ma tête pend, le sang gouttant et coagulant sur mon menton. Troisième coup. Plutôt qu’son sabre, l’affable à préféré son poing, qui s’encastre sur ma mâchoire. J’vascille presque. Ma tête s’ébranle.
                        Les mains le long du corps, j’inspire un coup. Une sorte de litanie profonde, basse et grave chuinte de mes lèvres. Je bascule d’avant en arrière. Mes iris rougeâtres passent au gris si clair, qu’ils s’fondent à mes yeux. Ma tête s’enfonce tandis que les cinq rigolos s’apostrophent pour savoir c’qui se passe. T’vas bientôt le savoir, gamin.
                        Je sors de mon corps. Littéralement. Les frontières d’ma chaire dépassées, j’suis près pour l’combat, l’observant de haut. Un sorte de cris guttural hoquète de ma gorge. Mes yeux sont vides. Ils ont peur. Ils transpirent la peur.
                        J’fonce sur eux. Esquive de justesse un coup d’sabre qu’aurait pu m’décapiter, m’abaissant de coté. J’en profite pour faucher l’porte parole, la grande gueule. J’le laisse là, tandis que mon avant bras contre un coup de batte. Mon autre poing termine sa course en uppercut direct, par d’ssous sa maigre garde. Il volerait presque. Tournant sur moi même tout en m’affaissant, La chaine siffle à mes oreilles. J’attrape un bout et la tire vers moi. Conséquence logique, l’mec qui la tenait fermement s’précipite vers mon poing bien armé. Cloc. C’le bruit de son crâne contre mes phalanges.

                        J’vais avoir du mal à m’débarrasser des trois autres. L’problème de la transe guerrière tiens de l’imprécision d’mes mouvements. J’ai l’impression de flotter en dehors de moi même, et le monde semble flou. Comme si tout était plus rapide là ou j’me trouvais. J’capte le reflet de la lune sur une batte, derrière moi. Trop tard, ma tête vient d’rencontrer l’métal. Blam.
                        Mon coude enfonce sa pommette et j’me redresse de toute ma hauteur pour lui foutre un coup violent, des deux mains jointes. Retour à l’envoyeur, qui s’enfoncerait presque dans l’sol meuble. J’me retourne vers mes deux derniers amis. J’lis de la terreur dans leur regard. L’géant en face d’eux, l’colosse au pied d’argile venait d’se transformer en monstre capable de les broyer à main nue. Comme si les coups, les blessures, plus rien ne l’affectait. Vous vous êtes attaqués au mauvais larron les gars, z’êtes les dindons d’la farce. L’un tend son sabre devant lui en tremblant. L’autre lâche sa batte et tourne les talons. Tu tu tu. On n’fuit pas l’combat. C’est lâche. Je le rattrape presque, c’qu’il est rapide et agile. Alors qu’il atteint presque l’coin de la rue, mon pied fauche son talon. Son arcade rencontre le mur et pisse le sang. Roulé boulé et l’voilà à ma merci. Je l’attrape par un pied et l’tire vers la zone de combat. J’lui casse la jambe et l’étouffe d’un pied sur sa trachée.
                        Son camarade se souvient qu’il a encore des couilles. Il fonce sur moi. Son sabre tranche dans l’vif d’mon avant bras. J’attrape le sien et lui fait lâcher l’arme d’un coup d’pression. Tirant sur son bras, j’balance un pointé dans son tibia. Allé, on joue à la roulette russe. L’voilà qui tourne, tourne, s’ramassant sur l’dos, hoquetant. J’m’assois sur son torse. J’lui montre mon index tandis qu’je réintègre mon corps. La douleur m’tape contre le front, comme une sale claque qu’on n’attend pas. Mon avant bras est en feu, mon visage en papier mâché. J’ferme les yeux et m’concentre. La volonté à l’pouvoir d’vous sauver la face parfois. Une méchante claque fend la lèvre d’mon ami.

                        « Alors ta putain d'famille hein ?! » Que j’lance méchamment, balançant un coup de poing, puis encore un autre, suivit d’un troisième.

                        « T'as vu c'que j'lui fous à ta putain d'famille dugland ?! » Qu’je termine, une grêle de coup achevant l’bonhomme. La colère monte et passe lentement. C’tait la douleur qui m’poussait en avant, et maintenant c’est la fatigue qui r’tient mon poing.

                        J’me relève, totalement rompus. J’écoute les ordres de Timuthé et lui souris violemment.

                        « T’en fais pas boss, occupe toi d’survivre à c’qui va te tomber sur l’tromblon, j’surveille mes arrières ! »

                        Attrapant mon petit paquet par un pied, le hissant sur mon épaule malgré ses protestations, j’le préviens gentiment qu’à la prochaine, je l’assomme. Calmé, j’reprends ma route, un sac remplit d’berrys dans l’autre main.
                          Il ne bougea pas d'un centimètre en regardant son homme de confiance s'éloigner. Judas était parmis les gagnant, un homme dont la valeur dépassé celle de la plupart de ses alliés réunis. Il avait besoin du combattant. Il devait se débrouiller pour le garder à ses côtés. Peu de gens le savais, mais il n'était pas que le chef sans-coeur qu'il donnait l'impression d'être. Il connaissait l'importance d'être entouré de gens fiables. Il savait que Judas était un homme fiable.

                          Son regard se pencha vers la malette contenant l'argent. Comme convenu, son homme de main lui avait laissé la moitié de l'argent. Avec cela, il aurait un bon capital de départ pour ses projets.

                          Il allait falloir qu'il donne ses ordres pour que tout le monde mettent les bouchées doubles. Il allait falloir réunir beaucoup d'argent, et très vite s'il voulait pouvoir résister. Les frères moustachus étaient en marche et tentaient de prendre le contrôle sur North Blue. Il n'avait pas le choix, il devrait faire en sorte de leur résister avant qu'ils n'arrivent, si jamais il s'averrait qu'ils voulaient sa mort, comme il le subodorrait.

                          Il se retourna et se mis à genou, pour être à la hauteur de sa jeune main gauche. Elle avait le regard vide. Une fois de plus elle venait surement de se déconnecter du monde pour recharger son énergie. Enfin, c'était ce qu'il supposait qu'elle faisait. Lala était sans doute un des êtres vivants les moins expressifs qu'il connaissait. Beaucoup disaient même qu'elle n'était qu'une simple arme.

                          Mais il avait apprit à voir les tics et mouvements de tête de la fillette indiquant des sentiments qu'elle ignorait elle-même.

                          Il posa sa main sur l'épaule de la redoutable cyborg. Elle baissa la tête vers lui. Elle avait repris conscience de la réalité.

                          Le regard vert de la fille-machine se planta dans celui rouge sang du garçon-démon . Il la fixait, guettant une réaction qui ne viendrait jamais. La petite avait été privée de la majorité de son humanité. Elle ne réagirait pas.

                          Tu t'es battue comme une championne ma grande. Je suis fier de toi! Va retrouver Eléna pour un ou deux jour pour te reposer un peu.

                          La fillette ne bougea pas.

                          Elle avait parfaitement compris l'ordre qui lui était donné, mais elle avait aussi compris que son supérieur n'en avait pas finit avec elle. En fait, elle avait besoin d'autres ordres. Il le savait. Il savait aussi que les deux jours pour se reposer se résumerait à rester dans un coin pendant qu'Eléna ignorait la gamine qu'elle estimait n'être qu'une machine, mais au moins il lui montrait qu'il y avait quelqu'un qui la voyait comme un être vivant.

                          Après, j'ai besoin de toi à Shell Town, sur East Blue. Sur le chantier du léviathan. Tu te souviens?

                          La gamine hocha doucement la tête. Il n'allait plus la retenir. Il se redressa et la regarda partir en sautant sur les toits.

                          Il se retourna et se dirigea lentement vers l'auberge où s'étaient installés les Gun's. Cette situation lui donnait beaucoup à réfléchir. Il allait devoir trouver un moyen pour planter efficacement sa situation. Tout d'abord, il lui fallait un réseau qui se renforcerait de lui-même, même une fois qu'il serait partit pour GL. Il lui faudrait des ressources... Le marché noir qui commençait à décoller s'en occuperait, de même que ses projets avec Judas qui allaient voir le jour. Il faudrait qu'il se trouve une planque ou deux. Peut être West Blue... Ou bien cette île de South Blue complètement dévastée...

                          Il faudrait peut être aussi qu'il reprenne contact avec la partie légale de sa famille. Ils étaient tous très attachés à lui, nul doute que certains de ses frères et soeur sauraient tirés partis des entreprises familiales pour l'aider. Chez les Tempiesta, on se serait les coudes, surtout chez les 14 enfants qui n'avaient pas hérité de l'immense fortune de leur parents.

                          Et puis il allait falloir effectuer quelques recherches d'informations. 2013 n'allait pas manquer d'occupation les prochaines semaines...




                          Il était encore dans ses pensées quand il arriva devant l'auberge. Yaen, le lémurien de Saru se promenait à l'entrée. Au fond, de l'auberge, la plupart des membres de l'équipage étaient là. Le boss aussi. Il avait un regard sombre. L'explosion avait été entendue.

                          Aujourd'hui, Unwin allait mettre sa fessé à TnT...