Île d'Endaur - Village de l'Ouest - Mairie :
Un homme barbu se tient assis derrière la table en vieux bois qui lui sert de bureau. Le dénommé Chirp, que l'on surnomme "le chef", est l'actuel maire en activité des quatre villages de l'Île d'Endaur. Il s'attelle à traiter des importations de biens sur l'île. En effet, avec l'intégralité de la population passant leurs journées à couper du bois tel le peuple de bucheron qu'ils sont ; il n'y avait personne pour cultiver de la nourriture, fabriquer de quoi se vêtir, forger les outils ou même livrer les médicaments. Endaur est dépendant des autres îles. Heureusement, le bois qu'ils coupent est essentiel dans un monde recouvert en majorité d'eau et nécessitant des bateaux fait de planches pour y circuler, même si de nos jours les moyens pour voyager se sont diversifier.
La journée promettait être calme pour notre maire. Il allait être plongé dans ses papiers. Du moins, c'était jusqu'à ce qu'un de ses conseillers, un jeunot blond bien ravi d'échapper aux corvées de bois chaque matin pour assister notre cher Chirp.
Celui-ci annonça à monsieur le maire avec sa petite voix :
- Monsieur ! Il y a un garçon aux cheveux bleu qui souhaiterait vous rencontrer.
Chirp va alors lever le nez de ses maudit papiers pour regarder le conseiller, soupirant. Clairement blasé par l'information, il lui répondit :
- Tsss... Un enfant... Et puis quoi encore... Demande lui de rentrer chez ses parents. Et au pire, s'il y a un souci, qu'il ramène son papa ou sa maman. A moins qu'il y ait une urgence, je ne vois pas l'intérêt de le recevoir...
Le conseiller blond va alors rétorquer, avec insistance :
- Sauf votre respect, monsieur. Il dit venir afin de vous affronter.
Lorsqu'il entendit cela, le maire fronça les sourcils. Il faut savoir que sur Endaur, le maire est un poste attribué à la personne la plus forte sur l'île. Et Chirp était cette personne. Il avait acquis ce titre en battant son prédécesseur, et depuis des années il est invaincu. Bon, il y a eu ce canard qui l'avait défait, mais ce n'était pas un prétendant. Le maire avait l'habitude de se faire défier. Les adversaires ne manquaient pas sur cette île remplit de bucheron où même les femmes étaient bien bâties. Il n'avait pas pour habitude de refuser un défi, peu importe l'âge et la force de son opposant.
Il dira alors au blond, arborant son grand sourire à glacer le sang :
- Il fallait le dire plus tôt ! Fais le venir ici !
Probablement apeuré par le sourire du barbu, le conseiller acquiesça en silence et sorti la tête de l'ouverture de la porte pour s'exécuter.
Le "gamin" en question entra finalement dans le bureau du maire. Celui-ci devait mesurer entre 1m50 et 1m60 à vue de nez. Il arbore une chevelure bleu azur moyennement longue et qui ont tendance à faire des reflets blancs lorsqu’ils sont exposés à de la lumière. Son regard neutre, avec ses yeux bleus, fixe le maire barbu. Ce dernier n'a pas de mal à percevoir la fine silhouette derrière sa longue veste blanche. Ce "prétendant" fait pâle figure à côté de l'homme dans son bureau dépassant les 2 mètres. Le garçon reste muet.
Toujours tout sourire, Chirp va alors amorcer la conversation sur un ton jovial.
- Salutation petit ! Alors comme ça on veut défier monsieur le maire ! Tu t'appelles comment ?
Le garçon aux cheveux bleu soupira face à son interlocuteur, et lui rétorque aussitôt :
- Mon nom est Yajiru Sorakara. Inutile de me traiter comme un enfant, j'ai fêté il y a deux mois mes 18 ans.
Un silence glaçant s'installa suite aux dire du garçon. Le maire se sentait gêné d'avoir traité ce dénommé Yajiru de môme, même si une partie de lui n'était pas convaincu.
- Tu dois être le fils de Hoera, si je ne me trompe pas...
Il y avait 2000 habitants sur l'île, répartis sur 4 villages. C'était donc assez facile pour Chirp d'en connaitre une bonne partie d'entre eux.
... ainsi que de ce karatéka manchot, termina le maire.
Le père de Yajiru, Kassai, était quant à lui assez connu sur l'île. Il était un étranger venu sur l'île, chose assez rare à Endaur.
Le garçon acquiesce silencieusement tandis que le barbu continuait de parler.
- J'ai entendu parler de toi, Yajiru. Ton nom est revenu plusieurs fois dans mes oreilles. D'après ce qu'on dit, tu es un excellent bucheron. Apparemment, tu coupes les arbres sans hache, à main nue. Je dois dire que c'est peu banal... Mais j'ai une question. Dans un monde où tu as des parents de tailles normales, que tu manges à ta faim, que tu n'as jamais eu de graves maladies et que via ton travail tu as une activité physique intense : pourquoi diable tu es aussi petit !
Chirp aura un ritus suite à ces dires. Il voulait clairement provoquer son interlocuteur.
Ce dernier serre les dents, avant de lui adresser ces paroles suivantes d'un ton sec :
- Cessez de vous défilez. Comme vous l'a dit votre espèce d'assistant, je suis ici pour vous combattre. Le lieu ne m'importe peu. Cela peut être sur la place publique, ici même ou même en plein milieu de la jungle.
Il va alors se lever et soutenir le regard devant le maire tout en continuant de parler.
- Sachez juste que je veux me battre, maintenant ! Je compte bien essayer de vous battre.
- Essayer... , marmonna-t-il dans sa barbe. Ce verbe ne fait pas partie du vocabulaire d'un combattant digne de ce nom. Ce lapsus en dit long sur la confiance que tu portes en toi-même.
- Non mais vous..., commencera à dire le garçon avant de se faire couper la parole.
- Inutile de tenter de me convaincre du contraire, Yajiru....
Il va alors se lever et se dresser face au garçon qui a voulu le défier. Le maire surplombe ce dernier, de loin. La différence de taille est immense ! Yajiru va instinctivement reculer d'un pas. Cela ne fait que confirmer les dires de Chirp. Au fond, il ne croit pas en lui.
- Je vais te dire. Je suis défié environ une vingtaine de fois chaque année. Beaucoup de gens veulent se faire considérer comme le plus fort. J'ai de tout parmi les prétendants, de l'adulte vétéran au gamin débutant. Sache cependant que je crains plus le faible convaincu et déterminer que le fort dans le doute.
Tout en pointant avec son index la porte, il termina avec un :
- Tu peux rentrer chez toi. Pourquoi me battre contre un adversaire qui a déjà perdu.
Malgré ces propos, Yajiru resta dans le bureau. Il fixe le maire avec ses yeux bleu.
- Je ne compte pas partir...
Chirp, à la vue de l'entêtement de son interlocuteur, soupira et finit par proposer la chose suivante :
- Hum... Très bien... Si tu insistes je peux te laisser une chance de me prouver que tu es digne, plus que quiconque, de m'affronter pour mon titre. Sais-tu ce qu'est un Wok Alpha ?
- J'en ai entendu quelques mentions, rien de plus.
- Un Wok Alpha est un Wok qui porte un bol sur le crâne. Ces singes peuvent s'entre-tuer pour en obtenir un. De plus c'est rare qu'un tel objet se retrouve sur leur territoire, ce qui en fait un trophée de grande valeur pour eux. Ainsi, il les portent sur la tête comme une couronne. On ignore le nombre exacte de Wok Alpha, mais on sait qu'ils sont particulièrement dangereux.
- Je suppose que vous allez me demander d'en vaincre un.
- Précisément ! Il y en aurait un au Nord-Est de l'île, à environ une demi-heure de marche. Tu me rapporteras son bol en guise de preuve. Attention, je saurais faire la différence entre un bon ordinaire de celui d'un Wok Alpha à l'odeur. C'est à cette condition que je t'affronterais. Ce sera la preuve que tu es un digne prétendant. A toi de voir.
Yajiru réfléchira durant une trentaine de seconde, avant d'acquiescer.
- S'il vous faut cela pour pouvoir vous affronter... Je vous ramènerez votre bol alors.
Tandis que le prétendant salua le maire et se dirigea vers la sortie, ce dernier lui dira une ultime phrase :
- Bonne chance, gamin.
Le garçon aux cheveux bleu grinça des dents en entendant le mot "gamin". Il déteste se faire appeler ainsi.
Une fois le dernier venue reparti, le conseiller entra de nouveau dans la pièce. Il avait tout entendu de ce qu'il s'était dit précédemment. Il posa alors la question suivante :
- Mais monsieur... J'ai suivi nombre des défis qui vous ont été imposé. Que je sache, vous n'avez jamais, ni refusé un combat, ni imposé une tache de la sorte. Pourquoi faire cela pour lui ?
Chirp va s'assoir de nouveau sur sa chaise avant de répondre :
- Depuis des années, on me défi pour ma place. Mais je n'ai jamais eu d'opposant digne depuis... ce canard. Les gens de notre île sont forts, mais aucun n'arrive à me tenir tête. En général, en quelques coups je plie le combat. Mais lui...C'est le fils d'un karatéka et lui-même est fort. La preuve : couper des arbres à main nue est un exploit ! Je pense qu'il a le potentiel de rivaliser avec moi. Non... Il pourrait même me battre. Mais pour cela il lui manque quelque chose.
- Qu'est-ce qu'il lui manque ?
- De la volonté !
Île d'Endaur - Village de l'Ouest - Rue principale :
Devant la mairie, pendant que Yajiru s'entretenait avec le Chef Chirp, un drôle d'oiseau attend. Mesurant prêt d'un mètre de haut, celui-ci a un énorme bec et un plumage constitué de nuances de bleus et de blanc. Il était rond et avait des ailes atrophiées. Il s'agissait d'un dodo.
- Maurice ! Tu viens !
C'était la voix de son maitre, Yajiru, qui l'appelait. Le dodo rappliqua aussitôt, courant rapidement malgré ses courtes pattes. Ils s’éloignèrent de la mairie, suivant le tracé de la rue.
- Tsss... Ce maire m'envoi ramener un bol servant de couvre-chef à un Wok.
Le poulet, tout en marchant à côté du garçon, se mettra à faire le bruit suivant :
- Dou... Dou...
Ce bruitage était le seul qu'il savait faire. On ignore même si Maurice comprend le langage humain. Mais cela n'empêche pas son maitre de se confier à lui comme s'il était une personne, sans attendre une vraie réponse en retour.
- Tu te rends compte, il ose dire que je n'ai pas confiance en moi...
- Dou Dou ! , poussa le dodo avec une intonation plus forte, et en fixant le petit homme avec son œil bleu.
- Tu veux dire quoi par là, le volatile !?
Maurice regarda silencieusement Yajiru, avant que celui-ci s'exclame :
- Bon, il est vrai que maman dit souvent que je suis parfois trop dur avec moi-même. Mais j'ai mes raisons.
Il y a quelques années, lui et son ami Dairiseki ont été piégé dans la jungle par des Woks. Alors que sa mère lui a enseigné le karaté, il n'a rien pu faire parce qu'il n'a jamais pris cela au sérieux. Dairiseki a depuis ce jour perdu son œil gauche, devenant borgne. Depuis, il s'est juré d'être en mesure de devenir assez fort pour protéger ceux qu'il aime. C'est une promesse à soi-même qui l'a aidé à devenir plus fort, mais qui en même temps le bride puisqu'il se sous-estime énormément.
- Dou.. douuuu... , sortira l'oiseau compatissant.
Yajiru va alors se baisser à son niveau afin de lui caresser la tête.
- Il vaut mieux que tu ne me suives pas là où je vais. C'est trop dangereux pour toi. Je vais te confier à quelqu'un. Promis, je viendrais te chercher après avoir récupérer le bol.
- Dou Dou ! , hurla le volatile tandis que son maitre reste ferme dans ses propos.
Yajiru passa ensuite le reste de la matinée à trouver quelqu'un pour garder son dodo. Venant du village Est, il a eu du mal à trouver. Mais un couple de vieux bucheron accepta se garder l'après-midi l'oiseau bleu.
Une fois son oiseau dans un endroit sûr, il mettra le cap en direction du Nord-Est de l'île en quête du bol d'un Wok Alpha.
Un homme barbu se tient assis derrière la table en vieux bois qui lui sert de bureau. Le dénommé Chirp, que l'on surnomme "le chef", est l'actuel maire en activité des quatre villages de l'Île d'Endaur. Il s'attelle à traiter des importations de biens sur l'île. En effet, avec l'intégralité de la population passant leurs journées à couper du bois tel le peuple de bucheron qu'ils sont ; il n'y avait personne pour cultiver de la nourriture, fabriquer de quoi se vêtir, forger les outils ou même livrer les médicaments. Endaur est dépendant des autres îles. Heureusement, le bois qu'ils coupent est essentiel dans un monde recouvert en majorité d'eau et nécessitant des bateaux fait de planches pour y circuler, même si de nos jours les moyens pour voyager se sont diversifier.
La journée promettait être calme pour notre maire. Il allait être plongé dans ses papiers. Du moins, c'était jusqu'à ce qu'un de ses conseillers, un jeunot blond bien ravi d'échapper aux corvées de bois chaque matin pour assister notre cher Chirp.
Celui-ci annonça à monsieur le maire avec sa petite voix :
- Monsieur ! Il y a un garçon aux cheveux bleu qui souhaiterait vous rencontrer.
Chirp va alors lever le nez de ses maudit papiers pour regarder le conseiller, soupirant. Clairement blasé par l'information, il lui répondit :
- Tsss... Un enfant... Et puis quoi encore... Demande lui de rentrer chez ses parents. Et au pire, s'il y a un souci, qu'il ramène son papa ou sa maman. A moins qu'il y ait une urgence, je ne vois pas l'intérêt de le recevoir...
Le conseiller blond va alors rétorquer, avec insistance :
- Sauf votre respect, monsieur. Il dit venir afin de vous affronter.
Lorsqu'il entendit cela, le maire fronça les sourcils. Il faut savoir que sur Endaur, le maire est un poste attribué à la personne la plus forte sur l'île. Et Chirp était cette personne. Il avait acquis ce titre en battant son prédécesseur, et depuis des années il est invaincu. Bon, il y a eu ce canard qui l'avait défait, mais ce n'était pas un prétendant. Le maire avait l'habitude de se faire défier. Les adversaires ne manquaient pas sur cette île remplit de bucheron où même les femmes étaient bien bâties. Il n'avait pas pour habitude de refuser un défi, peu importe l'âge et la force de son opposant.
Il dira alors au blond, arborant son grand sourire à glacer le sang :
- Il fallait le dire plus tôt ! Fais le venir ici !
Probablement apeuré par le sourire du barbu, le conseiller acquiesça en silence et sorti la tête de l'ouverture de la porte pour s'exécuter.
Le "gamin" en question entra finalement dans le bureau du maire. Celui-ci devait mesurer entre 1m50 et 1m60 à vue de nez. Il arbore une chevelure bleu azur moyennement longue et qui ont tendance à faire des reflets blancs lorsqu’ils sont exposés à de la lumière. Son regard neutre, avec ses yeux bleus, fixe le maire barbu. Ce dernier n'a pas de mal à percevoir la fine silhouette derrière sa longue veste blanche. Ce "prétendant" fait pâle figure à côté de l'homme dans son bureau dépassant les 2 mètres. Le garçon reste muet.
Toujours tout sourire, Chirp va alors amorcer la conversation sur un ton jovial.
- Salutation petit ! Alors comme ça on veut défier monsieur le maire ! Tu t'appelles comment ?
Le garçon aux cheveux bleu soupira face à son interlocuteur, et lui rétorque aussitôt :
- Mon nom est Yajiru Sorakara. Inutile de me traiter comme un enfant, j'ai fêté il y a deux mois mes 18 ans.
Un silence glaçant s'installa suite aux dire du garçon. Le maire se sentait gêné d'avoir traité ce dénommé Yajiru de môme, même si une partie de lui n'était pas convaincu.
- Tu dois être le fils de Hoera, si je ne me trompe pas...
Il y avait 2000 habitants sur l'île, répartis sur 4 villages. C'était donc assez facile pour Chirp d'en connaitre une bonne partie d'entre eux.
... ainsi que de ce karatéka manchot, termina le maire.
Le père de Yajiru, Kassai, était quant à lui assez connu sur l'île. Il était un étranger venu sur l'île, chose assez rare à Endaur.
Le garçon acquiesce silencieusement tandis que le barbu continuait de parler.
- J'ai entendu parler de toi, Yajiru. Ton nom est revenu plusieurs fois dans mes oreilles. D'après ce qu'on dit, tu es un excellent bucheron. Apparemment, tu coupes les arbres sans hache, à main nue. Je dois dire que c'est peu banal... Mais j'ai une question. Dans un monde où tu as des parents de tailles normales, que tu manges à ta faim, que tu n'as jamais eu de graves maladies et que via ton travail tu as une activité physique intense : pourquoi diable tu es aussi petit !
Chirp aura un ritus suite à ces dires. Il voulait clairement provoquer son interlocuteur.
Ce dernier serre les dents, avant de lui adresser ces paroles suivantes d'un ton sec :
- Cessez de vous défilez. Comme vous l'a dit votre espèce d'assistant, je suis ici pour vous combattre. Le lieu ne m'importe peu. Cela peut être sur la place publique, ici même ou même en plein milieu de la jungle.
Il va alors se lever et soutenir le regard devant le maire tout en continuant de parler.
- Sachez juste que je veux me battre, maintenant ! Je compte bien essayer de vous battre.
- Essayer... , marmonna-t-il dans sa barbe. Ce verbe ne fait pas partie du vocabulaire d'un combattant digne de ce nom. Ce lapsus en dit long sur la confiance que tu portes en toi-même.
- Non mais vous..., commencera à dire le garçon avant de se faire couper la parole.
- Inutile de tenter de me convaincre du contraire, Yajiru....
Il va alors se lever et se dresser face au garçon qui a voulu le défier. Le maire surplombe ce dernier, de loin. La différence de taille est immense ! Yajiru va instinctivement reculer d'un pas. Cela ne fait que confirmer les dires de Chirp. Au fond, il ne croit pas en lui.
- Je vais te dire. Je suis défié environ une vingtaine de fois chaque année. Beaucoup de gens veulent se faire considérer comme le plus fort. J'ai de tout parmi les prétendants, de l'adulte vétéran au gamin débutant. Sache cependant que je crains plus le faible convaincu et déterminer que le fort dans le doute.
Tout en pointant avec son index la porte, il termina avec un :
- Tu peux rentrer chez toi. Pourquoi me battre contre un adversaire qui a déjà perdu.
Malgré ces propos, Yajiru resta dans le bureau. Il fixe le maire avec ses yeux bleu.
- Je ne compte pas partir...
Chirp, à la vue de l'entêtement de son interlocuteur, soupira et finit par proposer la chose suivante :
- Hum... Très bien... Si tu insistes je peux te laisser une chance de me prouver que tu es digne, plus que quiconque, de m'affronter pour mon titre. Sais-tu ce qu'est un Wok Alpha ?
- J'en ai entendu quelques mentions, rien de plus.
- Un Wok Alpha est un Wok qui porte un bol sur le crâne. Ces singes peuvent s'entre-tuer pour en obtenir un. De plus c'est rare qu'un tel objet se retrouve sur leur territoire, ce qui en fait un trophée de grande valeur pour eux. Ainsi, il les portent sur la tête comme une couronne. On ignore le nombre exacte de Wok Alpha, mais on sait qu'ils sont particulièrement dangereux.
- Je suppose que vous allez me demander d'en vaincre un.
- Précisément ! Il y en aurait un au Nord-Est de l'île, à environ une demi-heure de marche. Tu me rapporteras son bol en guise de preuve. Attention, je saurais faire la différence entre un bon ordinaire de celui d'un Wok Alpha à l'odeur. C'est à cette condition que je t'affronterais. Ce sera la preuve que tu es un digne prétendant. A toi de voir.
Yajiru réfléchira durant une trentaine de seconde, avant d'acquiescer.
- S'il vous faut cela pour pouvoir vous affronter... Je vous ramènerez votre bol alors.
Tandis que le prétendant salua le maire et se dirigea vers la sortie, ce dernier lui dira une ultime phrase :
- Bonne chance, gamin.
Le garçon aux cheveux bleu grinça des dents en entendant le mot "gamin". Il déteste se faire appeler ainsi.
Une fois le dernier venue reparti, le conseiller entra de nouveau dans la pièce. Il avait tout entendu de ce qu'il s'était dit précédemment. Il posa alors la question suivante :
- Mais monsieur... J'ai suivi nombre des défis qui vous ont été imposé. Que je sache, vous n'avez jamais, ni refusé un combat, ni imposé une tache de la sorte. Pourquoi faire cela pour lui ?
Chirp va s'assoir de nouveau sur sa chaise avant de répondre :
- Depuis des années, on me défi pour ma place. Mais je n'ai jamais eu d'opposant digne depuis... ce canard. Les gens de notre île sont forts, mais aucun n'arrive à me tenir tête. En général, en quelques coups je plie le combat. Mais lui...C'est le fils d'un karatéka et lui-même est fort. La preuve : couper des arbres à main nue est un exploit ! Je pense qu'il a le potentiel de rivaliser avec moi. Non... Il pourrait même me battre. Mais pour cela il lui manque quelque chose.
- Qu'est-ce qu'il lui manque ?
- De la volonté !
Île d'Endaur - Village de l'Ouest - Rue principale :
Devant la mairie, pendant que Yajiru s'entretenait avec le Chef Chirp, un drôle d'oiseau attend. Mesurant prêt d'un mètre de haut, celui-ci a un énorme bec et un plumage constitué de nuances de bleus et de blanc. Il était rond et avait des ailes atrophiées. Il s'agissait d'un dodo.
- Maurice ! Tu viens !
C'était la voix de son maitre, Yajiru, qui l'appelait. Le dodo rappliqua aussitôt, courant rapidement malgré ses courtes pattes. Ils s’éloignèrent de la mairie, suivant le tracé de la rue.
- Tsss... Ce maire m'envoi ramener un bol servant de couvre-chef à un Wok.
Le poulet, tout en marchant à côté du garçon, se mettra à faire le bruit suivant :
- Dou... Dou...
Ce bruitage était le seul qu'il savait faire. On ignore même si Maurice comprend le langage humain. Mais cela n'empêche pas son maitre de se confier à lui comme s'il était une personne, sans attendre une vraie réponse en retour.
- Tu te rends compte, il ose dire que je n'ai pas confiance en moi...
- Dou Dou ! , poussa le dodo avec une intonation plus forte, et en fixant le petit homme avec son œil bleu.
- Tu veux dire quoi par là, le volatile !?
Maurice regarda silencieusement Yajiru, avant que celui-ci s'exclame :
- Bon, il est vrai que maman dit souvent que je suis parfois trop dur avec moi-même. Mais j'ai mes raisons.
Il y a quelques années, lui et son ami Dairiseki ont été piégé dans la jungle par des Woks. Alors que sa mère lui a enseigné le karaté, il n'a rien pu faire parce qu'il n'a jamais pris cela au sérieux. Dairiseki a depuis ce jour perdu son œil gauche, devenant borgne. Depuis, il s'est juré d'être en mesure de devenir assez fort pour protéger ceux qu'il aime. C'est une promesse à soi-même qui l'a aidé à devenir plus fort, mais qui en même temps le bride puisqu'il se sous-estime énormément.
- Dou.. douuuu... , sortira l'oiseau compatissant.
Yajiru va alors se baisser à son niveau afin de lui caresser la tête.
- Il vaut mieux que tu ne me suives pas là où je vais. C'est trop dangereux pour toi. Je vais te confier à quelqu'un. Promis, je viendrais te chercher après avoir récupérer le bol.
- Dou Dou ! , hurla le volatile tandis que son maitre reste ferme dans ses propos.
Yajiru passa ensuite le reste de la matinée à trouver quelqu'un pour garder son dodo. Venant du village Est, il a eu du mal à trouver. Mais un couple de vieux bucheron accepta se garder l'après-midi l'oiseau bleu.
Une fois son oiseau dans un endroit sûr, il mettra le cap en direction du Nord-Est de l'île en quête du bol d'un Wok Alpha.