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On n'arrête pas le progrès


DOUCE BRISE

ANNÉE 1630

Avec Ojom et Suisou Hayato

Après avoir fui Poiscaille et avoir survécu à des monstres marins à Schwarzwald, Mistertigri est à bord du navire du capitaine Feng, qui vogue vers la Nouvelle Ohara.




À présent sauvé d'une mort presque certaine, Mistertigri observe la mer, la mer qui l'entoure, qui entoure le navire à bord duquel il a été sauvé et dont la calme avancée lui laisse du temps, celui de repenser aux paroles de Yona. Il n'a « pas mesuré l'enjeu. » Et alors ? La finance est pleine de risques ! Le mink debout sur une caisse, appuyé sur le bord du navire, se laisse bercer au gré des légères vagues venant se briser contre le bois et du chant du vent qui caresse ses oreilles sous un ciel orangé. Il rumine en repensant aux excuses qu'il a fournies, se disant désolé. Son menton vient se poser sur le bois et il fixe une mouette et son battement des ailes, il l'écoute attentivement. De ses yeux, il scrute ce qu'il peut de cet oiseau qui diminue son altitude. Désolé ? Non. La mouette. La mouette qui vole. La mouette qui s'éloigne maintenant. Alors il saute de la caisse et fait quelques pas sur le pont. Son regard se tourne maintenant vers l'arrière, la zone habitable dans laquelle il vient de dormir. Reniflant ses habits qu'il n'a pu laver depuis plusieurs jours, il grimace à l'odeur et espère trouver bientôt l'occasion de nettoyer sa tenue.

Lentement, il fait quelques autres pas vers l'avant du bateau et avant qu'il n'ait profité du lever du soleil, le ciel est devenu bleu et rafraichissant. Des nuages lointains tapissent le ciel tandis qu'il voit, de dos, le capitaine à la barre. L'ancre a été levée tôt et Yona sort des cabines en baillant. Apercevant le mink, elle lui jette d'abord un regard sévère durant quatre secondes où leurs yeux se croisent, puis, après avoir pris une respiration calme, elle passe à côté de lui.


Bonjour. Bien dormi ?







Nous sommes otages. Je ne vais pas me plaindre. Entre ça et le repos éternel, la question est vite répondue.




Et son ancienne employée de prendre un bol d'air, accoudée à son tour au bord du navire. Alors qu'il avance vers le capitaine, il s'encouble contre quelque chose. Un reste d'attaché case, celui qui contenait toutes ses économies et qu'un coup de fusil aura fait voler en éclat, faisant aussi tomber la quasi-intégralité de son contenu à l'eau. Des restes. Et cette balle aurait pu se loger dans quelqu'un. Mais ce sont les risques, dans la finance ! Oui, il a commis une erreur, mais personne ne lui dicte son code de conduite ! Aussi dit-il, haut et fort :


Capitaine, docteur, bonjour ! J'espère que vous allez bien. Si vous le permettez, je me propose de prendre place au poste de la vigie ! Ma bonne vue de mink sera utile là-haut.




Et sans attendre, il s'agrippe au cordage et grimpe sans trop de souci, si ce n'est un peu de fatigue, car c'est haut et il est plus habitué à utiliser ses jambes que ses bras. Arrivé en haut, il s'installe en sécurité et souffle un peu. Ses poils transpirent encore plus. Hâte de faire halte il a.


Tu vas bien, là-haut ?






Il s'essuie le front et se penche, faisant grincer la plateforme sur laquelle il se tient.


Merci, je vais bien. J'ai plus l'habitude, c'est tout ! Je m'en vais scruter, maintenant.




Et il scrute. Il scrute et profite d'être seul et plus près des oiseaux, plus caressé par le vent et à une merveilleuse place pour observer le paysage. Ah, observer calmement au lieu d'être dans l'euphorie de l'activité ! Depuis quand n'a-t-il pas pris ce temps ? Il ne se souvient plus de la dernière fois que c'est arrivé. Pas de livre de compte, pas de chiffres. Pas de course au profit. Pas de course, pas de fuite. Rien que l'horizon. Et puis le vent.

Se surprenant à ne pas avoir vu les minutes défiler, il décroche de sa ceinture la bourse donnée par Monsieur Portdragon pour bons services. En plus des quelques billets de l'attaché case qu'il a pu récupérer, c'est le seul argent dont il dispose à présent. Tous ces risques pour ça. Tout ce temps perdu à récupérer des sous au lieu de s'échapper pour obtenir ce résultat minable. Pour avoir manqué de vraiment y laisser la peau. Mais ce sont les risques du métier ! Ouaip. Les risques. Et le ciel est bleu, la mer est calme. Les risques. Y croit-il ? Non. Cette dernière heure sur Poiscaille ne tient plus des risques du métier. Au lieu de directement fuir, il a choisi de récupérer de l'argent, c'est aussi simple que ça. Et le temps qu'il a alloué à cette récupération a été celui qui a bien failli marquer le terme de son aventure. Mais non, il ne changera pas de manière de faire pour la simple raison qu'une femme, qu'elle soit ou non celle qui lui a sauvé la vie, lui a fait des remontrances.

Le temps passe, les nuages aussi et les oiseaux voltigent. Mais soudain, le mink voit au loin quelque chose se dessiner. Une île ? Il plisse les paupières et se concentre. Oui, une île !


TERRE EN VUE ! TERRE EN VUE ! À TRIBORD !





Levant sa queue, il la dresse le plus droit pour indiquer au reste de l'équipage la direction. Ah, enfin, il pourra peut-être nettoyer ses vêtements, voire même acheter une nouvelle tenue ! Et se laver ! Il a hâte, mais qu'il a hâte ! Cependant, alors que le Tigre Blanc se rapproche, le financier reconnait un arbre. Un grand arbre immense de plus cent mètres de haut dont le touffu feuillage protège presque l'intégralité d'une île verte d'herbe, d'autres arbres plus modestes et d'arbustes.


Ohara ! Nous approchons de la Nouvelle Ohara !





Tout excité, le matou observe ce grand arbre feuillu, cet abri du savoir et abri de souvenirs. Revoir cette île lui rappelle d'anciennes années, aussi descend-il de son perchoir, tout sourire.


On n'arrête pas le progrès I5r2


Récapitulatif:


Merci à Georgina pour le codage !
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On arrête pas le progrès !


Hayato se tenait à la proue du navire. Ses cheveux, laissés libres, lui fouettaient le visage, alors que l'air de West Blue gonflait ses voiles. À quelques encablures seulement, se trouvait la nouvelle Ohara. À la vue de l'arbre séculaire, les souvenirs de l'épéiste affluèrent. Presque dix ans auparavant, il avait croisé la route de Feng Han en se rendant sur cette île. Très vite, les deux hommes s'étaient lié d'amitié et avaient entretenu une correspondance plus ou moins assidue, les années suivantes. Le périple d'Hayato avait été ponctué de plusieurs rencontres avec son ami, qui avait ainsi pu assister à la transformation du jeune vagabond, en un épéiste et entrepreneur confirmé. À présent, son ami avait pu bénéficier des fruits de la sagesse qu'Hayato avait récoltés, des années durant. Les événements récents de KanoKuni en étaient la preuve : son voyage avait payé. Il était plus fort, plus vif, moins naif et ignorant, plus à même de diriger une famille... et un empire.

C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il faisait escale sur l'île du savoir. Il allait y retrouver Kong, son éminence grise, qu'il avait laissé sur place lors du chemin aller vers la terre natale de Feng. L'ex moine servite avait, ainsi, eut tout le temps de se plonger dans la merveilleuse et gigantesque bibliothèque. Le but de cette tactique ? Trouver une alternative au guano. Si le voyage actuel d'Hayato sur West Blue avait été motivé par l'aide qu'il souhaitait apporter à Feng, il n'en restait pas moins un entrepreneur. Ainsi, flairer les opportunités et sauter sur les occasions de tirer son épingle du jeu ? La manœuvre était devenue comme une seconde nature, pour lui. Les répercussions de l'avarie de guano étaient catastrophiques. Aussi, celui ou celle qui trouverait la solution à ce problème épineux serait, sans aucun doute, en bonne voie pour implanter un commerce profitable sur cette mer. Si, en plus de ces ambitions mercantiles, il pouvait aider les populations locales... le choix à faire était évident !

Peu de temps après, le Raikou s'amarra sur l'ile tristement célèbre. Le chef du clan Suisou posa pied à terre, tout en cherchant du regard son ami et frère d'arme. Ils avaient fort à faire sur cette terre de savoir. Les enjeux de leur mission s'avéraient multiples, en réalité. Les recherches d'une alternative au guano étaient capitales, certes. Grâce à elle, il souhaitait prendre le relai de Whiperia, pour développer l'agriculture de West Blue. Mais, suite à son altercation avec Zao, le meneur de la révolution de Kanokuni qu'il avait envoyé au cachot... Hayato devait également prendre contact avec la révolution locale : Philest Etchelippe. Il lui avait fait parvenir une missive, afin de l'informer de la conduite de son confrère, et des raisons qui avaient poussées Hayato à le mettre au fer. En effet, il ne souhaitait pas se mettre la révolution à dos... Puisqu'il se savait condamné, tôt ou tard, à voir le gouvernement mondial l'étiqueter d'une prime et condamner ses actes, avant de le poursuivre... il n'allait pas, en sus de cela, devenir l'ennemi des révolutionnaires ! Il n'avait ni le temps, ni les ressources, ni la puissance et encore moins l'envie d'être dos au mur, face aux deux forces militaires en même temps...


« Il ne manquerait plus que cela ! », maugréa Hayato en pensée.


Enfin, la tête chauve de Kong attrapa son regard, tandis que le moine lui faisait signe. Rapidement, l'épéiste se rapprocha de son bras droit pour prendre le pouls. Ce dernier lui adressa un sourire, mi figue mi raison. Le sabreur en fronça les sourcils, avant de lancer :


- Tout ne s'est pas passé comme prévu, j'imagine ?
- Malheureusement, non. Tu n'es pas le seul à avoir eu l'idée de fouiller la bibliothèque, pour trouver une solution à la pénurie de guano. Les livres s'arrachent des mains, les groupes se font des crasses et des cachoteries, les esprits s'échauffent... Si les bibliothécaires ne veillaient pas au grain, je suis certain que plus d'un « chercheur » aurait tenté d'arracher des pages intéressantes pour éviter qu'un concurrent ne les lisent !
- Ah... laissa échapper l'épéiste. En effet, ce genre de comportement va être problématique. Qu'as tu réussi à trouver, pour le moment ?
- Pas grand chose, malheureusement. Seul, il a été difficile d'accéder à tous les ouvrages que je souhaitais, tout en protégeant ceux que j'avais réussi à dénicher...
- Je vois...


La nouvelle déplaisait fortement au bretteur. Néanmoins, Kong n'étant pas de mauvaise foi ou de mauvaise volonté, il se doutait que la bataille intellectuelle avait été sans pitié.


- Et toi ? Comment s'est passé la mission sur Kano Kuni ?
- J'ai été bien plus chanceux que toi, je dirais, lui répondit Hayato. Feng sera comblé, les révolutionnaires, en revanche, risquent de ne pas apprécier. Viens, retournons à la bibliothèque, je t'expliquerai en chemin.


Sans plus attendre, le duo emprunta le long chemin qui menait du port au centre névralgique de savoir d'Ohara. Ils avaient beaucoup plus de pain sur la planche qu'il ne l'aurait cru... Il ne restait qu'à espérer que les chercheurs ne leur donne pas plus de fil à retordre, à présent.
Codage par Libella sur Graphiorum



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Depuis qu'ils avaient quittés Poiscaille, Ojom n'avait eut de cesse d'épier les nouveaux arrivants. Terré dans les moindres recoins du navire, il analysait leurs habitudes, se gorgeait de leurs expressions. Ils étaient une nouvelle curiosité et cette pair d'yeux noirs n'allait pas en rater une miette. Le requin avait certes appris à son contenir autour du chaton mignon mais il n'avait rien perdu de fascination. Et il enviait cette Yona qui pouvait lui parler de manière si libre. Etaient-ils amis ? Collègues ? Maître et discipline ? Il avait encore tant de choses à découvrir au sujet du passé troublé qui les avait amené à devenir des "otages" ici. Bien sûr il aurait pu leur demander directement mais... Ojom était bizarrement timide pour ce genre de choses et préférait regarder de loin qu'interagir directement.

Mais cela changea lorsque le cri enthousiaste de Mistertigri résonna sur tout le pont.

Ohara?... Voilà un nom qui faisait remonter de vieux souvenirs pour l'Homme-Poisson. Les images iodées d'une époque lointaine où le requineau espionnait les marins de passage sur son île sous-marine. C'était son passe-temps favori... Non pas que ses hobbies aient beaucoup changés depuis. L'un de ces groupes avait évoqué ce nom en parlant de leurs voyages, faisant mention d'une terre quasi sacrée où les esprits les plus brillants de ce monde accumulaient le savoir de tous les océans. L'on parlait d'une bibliothèque si vaste qu'elle ferait rougir de honte même les archives du palais royal. Combien de centaines, non, de milliers d'histoires pouvaient bien être contenues dans ces tomes ? Voilà qui avait eut de quoi nourrir l'imaginaire du jeune garçon qu'il était. Il se voyait perdu dans les rayons, noyé sous les livres. Il en avait rêvé durant des jours... Mais Ohara avait été rayée de la carte. Ou du moins c'était les ragots qu'il avait entendu. Cette nouvelle lui avait brisé le cœur. Tous ces contes a jamais avalé par l'océan, il ne pouvait y avoir pire tragédie. Une perte majeure pour l'humanité toute entière !

Mais... C'était quoi au juste "La Nouvelle" Ohara ? Un projet de restauration ? Une renaissance de ce paradis perdu ? Cet arbre titanesque qu'il apercevait à l'horizon ressemblait à celui des légendes. Osait il y croire ? Ce rêve d'enfance avait-il encore une lueur d'espoir ? Sa queue de requin frétillait comme celle d'un labrador.
A peine le Mink avait-il posé les pattes sur le pont qu'Ojom était déjà derrière lui, sa silhouette une imposante comme une gargouille.

- Nous débarquons. Je viens.  

Le ton n'était pas menaçant mais il ne souffrait d'aucune négociation. C'était ce qui allait arriver et aucune force dans l'univers ne pourrait faire changer l'Homme-Poisson d'avis. Et si Mistertigri avait d'autres projets pour son après-midi ? C'était fort dommage pour lui mais Ojom avait besoin de lui, comme un enfant qui veut emmener son doudou à l'école. Car s'il semblait autant de marbre qu'à son ordinaire, la vérité était que le requin était à la fois excité comme une puce et intimidé à l'idée de visiter ce qu'il voyait comme une terre promise. Une part de lui avait peur d'être indigne de fouler de ses pieds écaillés ce temple du savoir. Il avait besoin d'un soutien moral. Manque de bol pour le Mink il était toujours la cible de l'affection de l'habitant des profondeurs et ce dernier n'avait toujours que peu de notions sociales.

-J'ai... des recherches à faire là bas.

Il n'était pas très compliqué de justifier un tel détour auprès du capitaine. Ojom était le médecin de bord, plus il absorbait de connaissances plus il pourrait guérir les maux de l'équipage. Sans parler des autres informations précieuses qui pourraient se trouver sur l'île. Tout cela n'était qu'un prétexte, certes, mais un prétexte valide. Et puis le chaton mignon allait avoir besoin d'un garde du corps tout ça tout ça.

Lorsqu'ils se retrouvèrent à terre sur le quais fourmillant d'activité, l'Homme-Poisson avait tout le mal du monde à retenir ses trépignations. Il vibrait comme un chaton excité, les yeux rivés sur l'arbre géant et l'immense bibliothèque qui attendait en son sein.


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Un ordinaire meilleur

ANNÉE 1630

Avec Ojom et Suisou Hayato

Après avoir fui Poiscaille et avoir survécu à des monstres marins à Schwarzwald, Mistertigri est à bord du navire du capitaine Feng, qui vogue vers la Nouvelle Ohara.




Alors que la navire approche, Mistertigri observe ce qui peut l'être de si loin avec de l'appréhension. Cet énorme arbre lui rappelle des choses et un profond soupire sort. Tout ce vert, cette ile à l'allure si paisible ! Après tant d'années sans avoir revu les habitants de l'île, tant de temps à ne plus côtoyer les bibliothécaires, le voici de retour avec une certaine appréhension. Les choses ont-elles changé ? Reconnaitra-t-il l'ile de plusieurs années de jeunesse ? Il n'est pas sans savoir que des événements ont eu lieu, mais lire des nouvelles sur un journal et voir les choses de ses propres yeux sont deux choses bien différentes et le mink se doute ne saurait à quel point il sera dérouté.

Sous l'ombre d'un homme-poisson très proche de lui, Mistertigri regarde plus attentivement l'île, soulagé de voir que rien ne semble avoir vraiment changé. Il est toutefois gêné par la proximité de son preneur d'otage et se décale vers la droite, le laissant opérer pour la manoeuvre d'arrivée. À la surprise des otages, ils ne sont pas mobilisés, ce qui n'empêche pas Yona de donner un coup de main, aidant à installer le pont de déchargement.


Tu as de l'expérience en navigation ?






J'ai participé à la mise en place du pont sur Poiscaille, quand je suis arrivée avec des marins-pêcheurs. J'étais un peu pressée de te retrouver, figure-toi.




À l'accostage à un ponton en retrait dont quelques planches pourries viennent confirmer le délabrement, il voit bien que l'endroit est toujours le même. L'air frais de la mer est toujours accessible, même si l'agitation, elle, va au-delà de ses souvenirs. Certes, la Nouvelle Ohara est depuis longtemps une destination prisée de quiconque recherche le savoir, mais ce que voit le matou est au-delà de la fréquentation qu'il a connue par le passé. Les bateaux se bousculent et les places viennent à manquer, des beaux navires étant même stationnés à des estacades de mauvaise facture. Une surprise pour le mink, qui fait un signe à un Ojom avide de savoir et Yona de le suivre.


Venez avec moi, je connais l'île. On dirait bien qu'il y a foule aujourd'hui, mais cela ne nous empêchera pas de nous restaurer. Docteur, si vous le voulez bien, avant toute chose, je vous propose un passage par les habitations et commerces pour des usages bien pratiques.


Sans attendre, il démarre et quitte la zone d'amarrage pour arriver au milieu des maisonnées et bâtiments commerciaux, des petites épiceries et magasins de petite à moyenne taille. Un décor abrité par les branches de cet arbre gigantesque et anormalement fréquenté, même au niveau de ses rues, devenues plus bruyantes que dans les souvenirs de l'ancien élève, un peu perplexe.


Yona, Ojom, voici l'île de mes études ! La Nouvelle Ohara, un lieu de savoirs et grandes connaissances. Et de beaucoup de fréquentation aussi. C'est là que je me suis intéressé à la finance avant de partir en stage. C'est l'endroit idéal pour faire des recherches.


Au milieu des rues courent des enfants riant au milieu de l'agitation de plusieurs groupes de personnes et une légère cacophonie musicale est entamée par les oiseaux de cette île riche en verdure et en nature, difficile à entendre au milieu des bavardages. Des senteurs familières arrivent aux narines du mink, qui hume un parfum agréable qui le fait saliver tandis que ses yeux se posent sur tout, autour de lui, constatant la bonne santé de la Nouvelle Ohara, bien remise des tracas auxquels elle a fait face quelques années auparavant. Toutefois, l'orange minet pointe de l'index droit une petite boutique de vêtements, tâtonnant de sa main gauche son porte-monnaie.


Première étape : acheter des vêtements propres. Je ne me suis pas changé depuis trop longtemps et je dois me déguiser pour passer inaperçu. À mes frais.



Après quelques essayages de nouvelles chemises ainsi que de quelques pantalons, Mistertigri choisit un nouveau chapeau, ainsi qu'une écharpe légère, puis achète un imperméable brun et un pantalon bleu, sans oublier une paire de lunettes de soleil et sous cet accoutrement. Se sachant recherché par des tueurs à gage engagés spécialement pour le rechercher lui, il préfère éviter les risques et opter pour un déguisement sans attendre. Aussi rentre-t-il la queue dans les habits et ses oreilles sous un couvre-chef. Toutefois, Ojom et Yona sont reconnaissables aussi, surtout le grand homme-poisson, bien facile à distinguer par sa taille, sa peau et ses yeux.


Docteur, j'ai une requête à vous formuler. J'aimerais, s'il vous plait, que vous trouviez des vêtements qui vous rendraient plus discrets. Nous sommes peut-être encore suivis par ceux qui veulent ma peau et j'aimerais éviter qu'ils vous reconnaissent et fassent le lien avec moi. Pourriez-vous me faire cette fleur ? Ces achats seront aussi à mes frais. Yona aussi se trouvera une tenue différente.


Et la femme de s'exécuter. Les emplettes terminées, cette fois-ci, il se lèche intérieurement les babines, un sac d'habits en main.


Maintenant que nous avons de nouveaux habits, je vous propose de nous rendre dans une auberge. Nous pourrons nous y sustenter et nous laver. Je piaffe d'enfin me sentir propre. Je vous invite, encore une fois !



À ses frais, encore. Les économies du mink ne sont pas éternelles, mais avant de se refaire, le financier doit faire des dépenses pour un ordinaire correct. Ses moyens lui permettent une hygiène plus correcte que celle du fugitif qu'il a été sur Poiscaille à se cacher, évitant de bien manger en public et de prendre soin de son corps, alors il dépense et ces sous utilisés ont beau le délester, il se sent bien plus à l'aise une fois propre. Ainsi, il commande à manger et, alors que la tablée est en plein repas dans ce petit établissement pittoresque au bois foncée légèrement décoré et dont le textile des murs absorbe assez bien le son pour que les conversations des clients soient discrètes, une femme pâle aux yeux bridés passe à côté d'un Mistertigri assis, qui la suit alors du regard. Elle ralentit l'allure après l'avoir dépassé, puis s'arrête et revient sur ses pas, regardant le mink avec curiosité. Il lui dit doucement :


Chut. Assoie-toi, mais sois discrète.





Plissant le front, amusée, elle prend place pour presque chuchoter.


Ça fait un bail ! Contente de te revoir, tu viens nous rendre visite ?






Comme tu le vois. Messieurs-dames, voici Chunhua, une amie d'études. Chunhua, je te présente Ojom et Yona, deux amis. Ojom aimerait visiter le bibliothèque et j'en profite pour revoir d'anciennes connaissances. Je suis content de voir qu'Ohara va bien malgré ce qu'il s'est passé il y a quatre… cinq ans ? J'ai lu ça dans les journaux.


La belle femme tend la main à l'homme-poisson ainsi qu'à Yona, souriante.


Oui. Bonjour, bienvenue sur la Nouvelle Ohara. Enchantée de vous rencontrer sur cette île qui va bien, même que nous en avons parlé par escargophone. Vous venez visiter… J'imagine que vous êtes là pour la même raison que tout le monde, pour le guano.





Récapitulatif:


Merci à Georgina pour le codage !
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On arrête pas le progrès !


Le duo de criminels remontait le sentier d'un pas léger. Ils devisaient gaiement, laissant leurs pensées et leurs paroles dériver au gré de leurs envies. Loin de se précipiter vers les formalités et la difficulté de leur mission à venir sur l'île, les deux amis préférèrent marcher sans se presser, et rattraper le temps perdu. Sous un soleil doux et clément, l'ex moine servite et le sabreur s'échangeaient les dernières informations, les petites anecdotes et les aléas de leurs voyages respectifs. Lorsqu'ils passèrent devant une auberge, un simple grondement du ventre de l'épéiste suffit à arracher un sourire à son éminence grise. Ce dernier se racla la gorge, avant de lancer d'un ton badin :


- J'imagine que tu m'invites, okashira ?
- Si c'est demandé si gentiment... plaisanta Hayato.


Avec un sourire aux lèvres, les deux hommes poussèrent la porte de l'établissement et s'inclinèrent devant les tenanciers. Ils furent installés à une table, dans un coin calme, avant qu'on ne leur tende deux ardoises sur lesquelles le menu était inscrit à la craie blanche. Ici aussi, Kong préféra taquiner son chef :


- Pas la peine ! Amenez un plat de chaque, ça vous évitera les aller-retours inutiles !
- Oi ! s'amusa le bretteur. Je ne suis pas un ogre !
- AH ! s'exclama le moine, en se frappant la paume de la tranche de son autre poing. C'est vrai ! Et après ça ce sera deux thés verts, pour digérer, s'il vous plait.


Un soupir plus loin, les deux hommes partirent dans un grand éclat de rire, devant une serveuse perplexe. Après quelques instants, elle repartit avec une commande malgré tout conséquente. Hayato laissa son regard dériver à travers une fenêtre de l'auberge. Les habitants s'affairaient à leurs vies quotidiennes, dans un doux brouhaha. Toutes les races semblaient arpenter l'ile, sans aucun doute à la recherche d'un savoir séculaire. Une vague de nostalgie le surprit, lorsqu'il se remémora son premier passage sur Ohara. Il avait, des mois durant, ingurgité une masse d'informations extraordinaire, afin de planifier, préparer et peaufiner son voyage initiatique. Pendant ce temps un groupe éclectique s'était attablé, juste à coté d'eux. Hayato n'y avait prêté qu'une attention sommaire, surtout afin de s'assurer de ne repérer aucun signe trahissant un agent, un marine ou un chasseur de primes. Une simple habitude qu'il avait acquise, durant toutes ces années à voyager et à tisser des liens avec le monde de l'ombre.


- Des liens avec Ohara ? hasarda Kong. C'est rare de te voir plongé dans tes pensées de la sorte.
- On peut dire ça. C'est la première île sur laquelle je me suis vraiment attardé, après la mort de mon père. C'est d'ailleurs ici que j'ai croisé Feng Han, pour la toute première fois.
- L'ami qui t'a envoyé à Kano Kuni ? Et donc, comment ça c'est passé, au final ?
- J'ai pu permettre à Feng de reprendre pied sur l'île, obtenir la bénédiction de l'administration pour ouvrir un établissement d'import export... et j'ai même gagné la confiance de l'impératrice.
- Excellent, abonda Kong. J'espère que nous aurons autant de réussite, ici aussi.


Leur regard perdit un rien de leur éclat. Après tout, ils n'étaient pas en villégiature sur cette île. Ainsi donc, la discussion dériva bien vite sur les conclusions du moine. Ce dernier retraça ses difficultés, face à de multiples bandes rivales. Tous les coups semblaient permis, lorsque les bibliothécaires avaient le dos tourné. Seul, il n'avait jamais pu baisser sa garde, ou sélectionner plus d'un livre à la fois. Systématiquement, on cherchait à lui dérober ses ouvrages, à le faire glisser dans les escaliers, ou carrément à lui laisser des lettres de menaces. Par chance pour les scélérats, Kong n'avait jamais réussi à mettre la main sur un seul d'entre eux !


- Comme je le vois, nous n'avons pas beaucoup d'options, reprit Kong d'un ton sérieux. Soit on joue réglo, au risque de se faire coiffer au poteau, soit on élimine discrètement la concurrence pour se faciliter le travail.
- Hmmm... j'aime autant ne pas mettre en péril des civils.
- Je sais, mais je doute qu'il s'agisse uniquement de civils. C'est bien trop propre et méticuleux, comme moyen de pression... Ce ne sont pas des bleus.
- Le gouvernement ?
- Ça... ou des confrères. Ou les deux.


Hayato s'adossa à sa chaise en croisant les bras. Il grogna un instant, en laissant ses méninges s'activer. Il était parfaitement logique que le gouvernement mondial cherche à arpenter la bibliothéque, pour éviter une potentielle famine ! Que le conseil des nations aient lancé un appel à l'aide, ne dispensaient pas les organes plus discrets de s'activer. Cipher Pol, marine en couverture, ou tout simplement bureaucrate... Peut être même certains révolutionnaires et, Kong avait sans doute raison, des criminels de l'ombre prêt à tout pour un peu de profit. La quête d'une alternative au guano s'annonçait plus corsée que prévue ! Kong le tira de ses réflexions :


- J'ai une idée, néanmoins, pour nous aider.
- Obtenir de l'aide d'un local ?
- Bingo ! confirma-t-il avec un sourire espiègle. Avec un habitué des lieux, on pourra repérer les chercheurs réguliers, les groupes hostiles, ceux un peu louches... sans compter qu'il pourrait avoir à la bonne les bibliothécaires et connaître quelques recoins obscurs un peu moins arpentés, ou un peu mieux fournis !
- L'idée me plait. Reste le plus dur, maintenant...
- En trouver un qui accepterait de nous aider...


Comme la serveuse leur apportait leurs plats, les deux hommes se turent, tout en remerciant la jeune femme. Alors que les assiettes étaient disposés sur la table, dans un silence relatif, ils ne purent s'empêcher de surprendre la conversation de la table d'à coté. Apparemment, deux anciennes connaissances se retrouvaient après des années sans nouvelles ! Comble de l'ironie, il s'agissait vraisemblablement d'étudiants d'Ohara ! L'épéiste repéra un mink chat, un homme poisson, ainsi que deux humaines. Sans grande surprise, la discussion s'aventura vers le guano en un rien de temps. Lorsque la serveuse s'en alla, le duo de criminels attendit qu'elle apportet des victuailles à la table d'à coté. Un simple coup d'oeil appuyé d'Hayato suffit à Kong pour comprendre. L'agile et preste moine se leva, faisant mine de n'avoir pas vu la jeune femme...

Un énorme fracas s'éleva dans toute l'auberge.

Au sol se répandait de multiples assiettes garnies, dont le contenu souillait à présent le sol. Immédiatement, le moine s'inclina et se confondit en excuses auprès de la jeune femme et du groupe attablé.


- AH ! Mais quel empoté je fais ! Je vous en prie, excusez moi... j'ai mis une sacrée pagaille ! Vous n'avez rien de cassé, mademoiselle ?


D'un geste aimable, il aida la serveuse à se relever, non sans se confondre en excuses de nouveau. Alors que son bras droit continuait ses simagrées, Hayato se leva et s'approcha de la tablée. Comme à son habitude, il irradiait de calme, de sérénité. Une véritable aura apaisante qui, en quelques instants, avait le don de désamorcer les conflits. Le bretteur s'inclina à son tour et, d'une voix paisible, lança au groupe hétéroclite :


- Je vous présente mes excuses pour ce contre temps fâcheux. Nous avons bien plus de victuailles que nous ne pourrions en manger. Je vous en prie, acceptez que nous partagions nos vivres avec vous, en guise de dédommagemment.


Il était dommage de devoir procéder ainsi, avec de simples civils. Néanmoins, l'expérience le lui avait prouvé, la ruse et la diplomatie faisaient des merveilles. Non seulement les Hommes aimaient se voir présenter des cadeaux mais, qui plus est, la plupart d'entre eux étaient sensibles à la réciprocité. En revanche, se voir apostropher par un inconnu, venu directement leur demander de l'aide, brusquait la plupart des gens. Du reste, même en cas d'échec, cela ne lui couterait qu'un repas. Le jeu en valait la chandelle.
Codage par Libella sur Graphiorum



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